Deux lèvres charnues se pressèrent contre l’épaules dénudée de Viserys alors que son épouse se pressait contre lui. Il lui semblait qu’il méritait cette intention, celle qu’elle avait tant désiré lui apporter à nouveau alors même qu’elle quittait son sillage dans leur ancienne vie. Il lui avait toujours semblé que le jeune Targaryen se plaisait dans les tâches ardues que personne ne pouvait accomplir comme il le faisait. Après tout, il avait sûrement été le jeune homme le plus intelligent que Larra eut jamais connu, un de ceux que la terre ne portait qu’une fois tous les mille ans et la lysienne voulait croire que son mari avait été plus exceptionnel qu’il ne voulait bien le croire. Il semblait se noyer dans les livres, enivrer par les mots comme d’autres se plongeaient dans leurs coupes. Eut-il été une façon d’oublier son malheur cependant, la blonde n’en eut aucune idée.
“Ghosts without faces can be the worst kind of ghosts. But you look better… Happy even, I would say.”De ces fantômes, Larra n’en savait rien car elle n’avait jamais pris la peine de poser la moindre question après leur départ de Lys. Dans leur toute jeune existence, elle avait pris le temps d’écouter les pleurs de son minuscule mari qu’on lui avait choisi par dessein plus que par amour. Viserys avait été comme un frère tout petit que la lysienne avait emporté partout avec elle, de la bibliothèque à la plage en passant par les hauteurs ensoleillées de l’île où elle se dévêtait pour offrir quelques rayons de lumières à sa peau. La tendresse qu’elle avait eu à son égard avait été assez pour qu’elle passa ses nuits à le bercer, répétant quelques mots réconfortants quand il mentionnait Jacaerys ou ses parents.
Et puis Westeros était arrivé et avec ce continent de malheur, la belle avait cessé de pour pleurer ses propres fantômes, ceux qu’elle ne reverrait jamais et qui lui donnait tant le mal du pays. Il lui semblait que son père et Lysara avait été loin, tout comme ses frères restés sur leur île natale car telle avait été leur place là-bas. De la sienne, Larra ne s’en était pas plaint. Elle aimait être aux côtés de Viserys, se délectant de sa présence si éclairée qui en avait fait un ami tout à fait correct malgré sa toute jeunesse. Et puis, son amitié s’était transformée en un désir et un amour brûlant que la jeune femme n’avait pas sût contenir face à cet élan de protection que Viserys semblait lui accorder si volontiers. Personne n’avait jamais été si vaillant pour elle, si prompte à venir à sa défense. Personne sauf Viserys, toujours son tendre Viserys. Et si elle l’avait laissé, Larra voulu croire que son cher aimé avait trouvé un peu d’elle dans leurs enfants, eux qui étaient à la fois une part de lui et une part d’elle.
“Maybe we could translate them together you and me. I could make that effort now.”Si la belle avait voulu rajouter le moindre mot, elle en fut incapable alors même que son regard tomba dans celui de Viserys quand il se tourna enfin pour lui faire face. Il avait des yeux d’une teinte valyrienne qui chamboulèrent plus Larra qu’elle n’aurait jamais pu l’admettre et son ventre se serra d’une façon si féroce comme si son désir allait les engloutir tout entier. Ses mains sur sa peau semblaient plus douces que toutes les bénédictions de ses dieux lysiens et quand il l’allongea, la jeune femme retrouva tout le confort de son étreinte contre son cœur, caressant, embrassant et se laissant aller à tout le délice de leurs gestes qu’elle n’aurait jamais pu exprimer avec des mots, même si elle avait su le faire, mais que ses soupirs pleins de chaleurs essayaient de prononcer. Ses doigts traçaient quelques formes imaginaires sur le dos du jeune prince, montaient et descendaient au gré de ses envies comme si le temps n’était qu’à eux, figé ou totalement inexistant.
“Is he now? I won’t laugh at him, I promise, my sweet darling,” prononça Lara avec un amusement certain. Il lui paraissait fou qu’un prince de sang valyrien ne sache parler sa propre langue maternelle, pourtant, quand elle y pensa, peut-être n’eut-il connu que Westeros.
“What if he doesn’t? I know my flaws and I fear they’ll be too much for most of your family.”Peut-être Viserys préférera-t-il alors la laisse ici et la peur la figea un instant, étirant une peur nouvelle sur ses jolis traits. Elle tut cependant cette crainte, se laissant entraîner dans cet instant qu’ils vivaient ensemble, juste Viserys et elle. Ses lèvres cherchèrent les siennes une seconde avant de les embrasser, se laissant aller au calme de cet instant qu’ils partageaient. Larra pressa alors son corps contre celui de son époux, désireuse de ressentir sa chaleur tout contre elle, pressant ses lèvres contre l’oreille de ce garçon qu’elle avait épousé et qui était réellement devenu un homme.
“Promise me you’ll be there and that all this is not some terrible dream which could hurt me so terribly. I’ll die, Viserys. I’ll die again without you…”Et pour la première fois depuis si longtemps, il sembla à la lysienne que le sommeil lui vint facilement, comme si elle était incapable de lutter contre la chaleur et la tendresse des bras de Viserys. Son nez se frotta au sien un instant, Larra s’assura de lui murmurer qu’elle l’aimait réellement d’un amour incommensurable avant de s’endormir.
I love you until the seas run dry.