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Scénarios attendus
Lune 12, 875 AC. L'été arrive sur Westeros et avec lui, la promesse de réclotes prospères. À Port-Réal, l'humeur n'est pourtant pas aux réjouissances après le meurtre de la souveraine des Sept Couronnes. Tous s'agitent et cherchent un coupable, prêt à accuser son voisin pour s'innocenter.
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「There's no book about my end」(ft. Viserys II Targaryen)

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Larra Rogare

Larra Rogare

Pseudo : tyraxesis
Pronom irl : elle
Messages : 126
Date d'inscription : 29/12/2023
Allégeance : Fidèle à sa famille, Larra est d'une loyauté sans nom envers ses enfants : Aegon, Aemon et Naerys. Plus largement, son allégeance va à Rhaenyra et Daemon Targaryen, ainsi qu'à leurs héritiers.
Triggers : aucun

   



There's no book about my end
Goodbye, to all the plans that we made. No contracts, I'm free to do as I may. No hunger. No sleep except to dream, mild and warm. Safe from all harm, calm. Good riddance to all the thieves, to all the fools that stifled me. They've come and gone and passed me by.
Good riddance

「There's no book about my end」(ft. Viserys II Targaryen) 0a8250b34fe83b0c987e45eef7a361c3a64b04c4
Le temps faisait son travail autant que Larra faisait le sien. Sa routine était toujours la même depuis qu’elle était revenue à la vie voilà plus de sept longues lunes. Elle se réveillait dans sa chambre baignée par la lumière souveraine du soleil qui passait par sa fenêtre, le bruit des vagues lui rappelant qu’il était bon d’être chez soi, qu’elle n’aurait jamais pu souhaiter quoi que ce soit de mieux que cela. La pièce n’avait rien de la grandeur pittoresque à laquelle elle s’était habituée toute sa vie. Cela n’avait rien à voir avec ses quartiers au sein du palais des Rogare, moins encore avec ceux qu’elle avait occupés dans le Donjon Rouge, là où les étoiles à Sept Branches la mettait si mal à l’aise.

La sobriété des murs de pierre avait été laissée à nu, toile subtile et discrète qui mettait en avant les quelques détails qui reflétaient la vie de la lysienne. Le lit qu’elle occupait tout les matin et toutes les nuits - assez tardivement - était de bois et seuls les draps de soies pourpres intimaient que l’argent n’était pas un des soucis de la jeune femme. Le reste était assez commun. Une petite table où trônait un boulier-compteur, une autre, proche du lit, supportait une pile de livres que nombre de personnes trouvaient ennuyeuse. Enfin, une large armoire dont la simplicité cachait le luxe qu’il renfermait.

Le matin était destiné à prier ses dieux. Larra demandait toujours la même chose : un peu de soleil, un peu de gaieté, quelques nouveaux livres et puis Viserys, Aegon, Aemon et Naerys. Elle souhaitait les voir, les apercevoir même, cela était suffisant. La belle ne demandait qu’une seconde pour s’assurer qu’ils allaient bien, qu’ils vivaient une vie correcte. Plus d’une fois, la jeune mère s’était demandée pourquoi est-ce qu’elle ne brisait pas sa promesse.

Rien ne l’empêchait de revenir sur sa parole d’une autre vie, et de voyager jusqu’à Meereen, là où elle savait qu’ils résidaient. Là, elle aurait pu retrouver ceux que son cœur réclamait ardemment. Tout d’abord son précieux Aegon, son tout petit, il avait été le rayon de soleil d’une vie qu’elle considérait comme monotone. Aemon, lui, ressemblait à Viserys a bien des égards et peu de choses pouvaient battre son joli sourire. Quant à Naerys, Larra s’était souvent demandée si son époux avait pris le soin de se préoccuper de la santé de leur fille. Elle avait été la prunelle des yeux de sa mère, plus précieuse que tout ce qu’elle avait toujours connu en ce monde. Et puis Viserys, son tendre Viserys…

Quand elle rouvrait ses yeux, les visages flous des Targaryen qu’elle avait aimé disparurent et elle les poussa dans un coin de sa tête, assez loin pour ne pas l’empêcher de fonctionner comme les dernières années tragiques de sa vie. Venait alors un brin de toilette puis le choix de la robe qu’elle arborerait pour la journée. Le style lysien avait évolué et pourtant, Larra ne jurait toujours que pour ces draperies intemporelles aux couleurs chatoyantes sur sa peau pâle. La jeune femme se drappa de bleu aujourd’hui, sa chevelure bouclée d’argent relevée par un peigne en bronze et en coquillage.

Et puis la journée commençait. Larra quittait le bord de mer pour la place centrale, pressant le pas pour ne point être en retard. Si par le passé, son rôle avait été d’être une épouse érudite d’une beauté évidente, la belle s’était décidée à ne point se laisser berner par les hiérarchies sociales qu’on avait tenté de lui imposer par le passé. Ainsi, son esprit savant avait trouvé sa place dans les rouages d’une banque lysienne où elle s’employait à gagner sa vie durement. Entre les chiffres, les nombres, les emprunts, les intérêts et les remboursements, elle n’avait plus à penser à sa vie d’avant, à ses parents, à ses frères et sœurs, moins encore à la famille qu’elle avait laissé à contre-coeur à Westeros.

Le temps y passait vite, très vite, du matin jusqu’au soir, les comptes étaient tenus avec brio et quand on l’informait qu’elle ne pouvait pas rester plus tard que cela, la dernière des Rogare se levait, acceptait son salaire de la journée et repartait. Son argent était alors divisé en trois parts égales. Une pour les coffres qui lui servirait d’épargne à la banque, une pour le coffre chez elle en sécurité, une dernière, enfin, pour sa vie quotidienne. Le trajet retour était alors ponctué de petits achats qui constituaient son repas. Rien d’excessif ou de luxuriant. Larra ne mangeait que ce dont elle avait besoin. Le bord de mer l’accueillait, alors, pour quelques temps. Le repas était vite entamé et fini et après cela, il ne restait que le calme et le son régulier des vagues qui allaient et venaient sur les pourtours de son île natale.

La nuit tombait alors et venait la seconde moitié de la journée. Un sac de livre l’attendait quand elle pénétrait dans la pièce principale de son chez-elle. Un sac lourd de ses lectures empruntées à la grande bibliothèque de Lys. En une semaine, elle lisait généralement cinq livres, les dévorant aussi voracement qu’elle le pouvait pour s’instruire de tout et n’importe quoi. Son esprit en demandait toujours plus, tant et si bien que parfois, la lune faisait un tour complet dans le ciel avant que Larra ne remarque qu’elle ne pourrait point dormir.

Quand elle sortit à nouveau, besace à l’épaule, la blonde argentée secoua sa main pour arrêter une charrette. Il lui était impossible de porter tout cela seule. Son sourire se faisait alors affabulateur et charmant, une habitude que tout le monde déployait ici. La langue chantante et liquide insulaire affluait alors de ses lèvres.

“Vaoreznuni, issi ao jāre bisa ñuhoso? Nyke jorrāelagon naejot jikagon naejot se tembyr. Kostagon mazemā nyke konīr? Kessa? Kirimvose.” (Sorry, are you going this way? I need to go to the Library. Can you take me there? Yes? Thanks)

Le trajet se passa alors en silence, calme et rapide et Larra payait systématiquement ses chauffeurs anonymes, portant ses livres à l’intérieur d’un pas déterminé. Son choix se portait toujours sur la Bibliothèque car elle était une des rares ouvertes du matin jusqu’à très très tard dans la nuit. Le choix des livres semblait y être infini et la belle y trouvait toujours son compte. Ainsi, elle déposa sa besace avec peine, rendant les bouquins sur les fonctionnements bancaires de Braavos à travers le temps, ceux sûr le commerce volantain et celui qui traitait de l’ère des Targaryen à Westeros qu’elle n’avait pas été capable d’ouvrir.

La peine avait systématiquement foudroyé son cœur, effrayée d’y trouver des mots durs à l'endroit de ses enfants. Larra avait essuyé les injures qu’elle avait reçues personnellement. Cela ne l’avait jamais touché. Après tout, les ouesteriens étaient incivilisés à ses yeux et leur langage sonnait comme une insulte que la jeune femme s’était refusée d’apprendre par pur dédain. Elle n’avait jamais eu honte de dire que Westeros et Port-Réal ne méritait pas son attention et son amour. Aucun, en ces terres, ne pouvait comprendre le peuple de valyrien mieux que les essossiens.

La lysienne prit alors le chemin de la grande salle principale qui dispensait ensuite de nombreuses salles et dédales de livres infinis. En son centre, des tables permettaient la lecture et les bougies y étaient placées libre-service. Larra remarqua alors qu’elle n’était pas seule. Il était rare que des gens se trouvent ici aussi tard, dans la salle principale en tout cas. L’homme, car il s’agissait d’un homme, semblait lire des livres imposants et à l’ancienneté variable. Intéressant, pensa-t-elle alors. Il paraissait assoupi, d’ailleurs, une hypothèse que la banquière confirma en le passant, observant ses traits.

Ses yeux aux teintes héliotropes ne purent se détacher quand enfin, ils saisirent plus profondément qui était cet inconnu aux traits pourtant si familiers. Oh, il n’y avait point des milliers d’hommes similaires à ce valyrien qu’elle connaissait. Larra semblait paralysée, et seule sa main, palissante sous la force qu’elle employait à serrer les rayonnages, témoignait entièrement du choc de la jeune femme. Que devait-elle faire? Fuir? Cela semblait être la solution la plus évidente. Viserys ne devait pas la voir et la retrouver. Ce n’était pas comme ça que son ancienne épouse avait imaginé la chose. Pourtant, un geste malencontreux de la cadette des Rogare scella leur destinée. Ses doigts serraient des livres plus que le rayonnage et la pression de trop les fit tomber, les uns après les autres, dans un vacarme assourdissant. L’écho des livres se répercutait sur chaque mur, mortifiant la valyrienne aux désirs de discrétion. Il ne lui resta, ainsi, plus qu’à ramasser, fixant son regard sur le sol avec un acharnement presque rageur.
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by CrimsonTulip


Viserys II Targaryen

Viserys II Targaryen

Défi RP #1
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Allégeance : Maison Targaryen
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Goodbye, to all the plans that we made. No contracts, I'm free to do as I may. No hunger. No sleep except to dream, mild and warm. Safe from all harm, calm. Good riddance to all the thieves, to all the fools that stifled me. They've come and gone and passed me by. Good riddance.
Lys la Belle accueillait Viserys de la Maison Targayren, deuxième du nom, ancien roi des Andals, des Rhoynar et des Premiers Hommes, Seigneur des Sept Couronnes et Protecteur du Royaume, depuis plusieurs jours. Trois pour être exact. Et tout les titres qu'il avait un jour porté n'avaient plus aucune importance aujourd'hui. Il était juste le prince Viserys, fils du prince Daemon Targaryen et de son épouse, la princesse Rhaenyra Targayren. Cependant, ils appartenaient à la royauté d'un royaume qui n'existait plus, qui n'était plus entre leurs mains depuis longtemps. Leur dynastie s'était éteinte et il n'était plus qu'un prince sans royaume, un prince parmi tant d'autres dans ce nouveau monde. Pourtant, il refusait de rester sans rien faire. S'il n'était pas un homme qu'on avait souvent vu sur le champ de bataille, il n'était pas apathique mais plutôt un homme d'action. Sans devoirs à accomplir, libre de choisir ce qu'il pouvait faire de sa vie, il choisissait de la passer auprès de sa famille et, secrètement, à réparer les erreurs qu'il avait commise avec ses enfants. Outre cela, il lui fallait aider sa mère dans ses entreprises futures. Pour elle, il apprenait à connaitre les Cités Libres et plus tard, le reste d'Essos. Il lui fallait tout savoir pour l'aider au mieux. Il saurait ainsi ce qu'elle n'aurait pas le temps d'apprendre et de lire. Car se remettant encore de la naissance de la petite Visenya, elle ne pouvait pas encore voyager mais elle n'avait pas manqué de lui confier, au détour d'une conversation, que Meereen ne serait pas leur vie pour toujours, qu'ils n'étaient que des invités et qu'un jour, leur famille s'établirait en un lieu où nul ne pourrait les chasser, où leur confort ne dépendrait pas du bon vouloir de quiconque. Sa mère voulait leur construire un foyer et Viserys était déterminé à l'aider. Il le faisait pour elle, pour son père, pour ses frères et surtout pour ses enfants, pour leur offrir une vie meilleure que la précédente, une sans le poids lourd des Sept Couronnes sur les épaules.
À ses côtés, durant ces trois jours à Lys mais également durant les cinq jours qu'il avait passé à Volantis, se tenait son frère ainé, Jacaerys de la Maison Velaryon. C'était son frère et son dragon qui menait Viserys d'une ville à une autre, une double punition car il avait, dans un premier temps, perdu leur pari et dans un second temps, escaladé la Grande Pyramide de Meereen, ce qui avait tant déplu à la princesse Rhaenyra qu'elle avait puni son premier fils en confiant à son dernier fils la tâche de le surveiller. Ainsi, le jeune prince menait son frère partout où il allait et il savait bien que Jace s'ennuyait à chacune de leur rencontre avec des magistrats à Lys, qu'il aurait aimé parcourir la ville librement. Il n'était pas aveugle à l'ennui de son frère, il n'était pas insensible non plus mais il s'évertuait à ne pas se laisser attendrir car il avait une mission à remplir. Il songeait qu'à la fin de leur voyage, peut-être que lui et Jace pourraient trouver d'autres activités plus amusantes à faire ensemble, quelque chose plus au goût de son ainé. Malgré tout, même s'il n'en montrait rien, Viserys aimait chaque moment qu'il passait avec le Velaryon. Il n'avait, de Jace, aucun souvenir si ce n'était des images dans son esprit, celles de sa mort, sans qu'il ne sache jamais si elles étaient réelles ou le fruit de son imagination basée sur de nombreux récits qu'il avait entendu. Aujourd'hui, il était heureux de pouvoir créer de nouveaux souvenirs avec ses frères. Qu'importe s'ils ne partageaient que la moitié de leur sang, Aegon lui avait toujours dit que Jacaerys, Lucerys et Joffrey avaient été élevés par Daemon comme s'ils étaient ses propres fils et que de ce fait, ils étaient frères quoi qu'il advienne. Depuis leurs retours à la vie, ils vivaient comme une seule famille, une seule fratrie et le sang qui coulait dans leurs veines n'avaient pas grande importance. Viserys voyait que son frère ne lui avait jamais menti. Ils n'étaient qu'une seule famille.

Le prince n'était pas cruel envers son frère. S'il le prenait avec lui chaque jour, s'il l'emmenait à chaque rencontre, il lui épargnait les nuits à la bibliothèque. Ainsi, après leur repas, il avait abandonné Jace dans leur chambre pour retourner à ses ouvrages et ses lectures. Malgré que Jacaerys était l'héritier de leur mère et que Viserys pensait qu'il pouvait apprendre des nombreuses rencontres diplomatiques auxquelles il l'emmenait, il n'était pas nécessaire qu'il se passionne pour les multiples écrits sur les législations commerciales entre les Cités Libres et le reste du monde, pas plus que pour leurs nombreuses lois dans chaque domaine. Viserys lui-même ne prétendait pas pouvoir tout apprendre et tout lire en un seul voyage. Il ne faisait qu'effleurer le sujet et approfondissait ce qui lui semblait nécessaire ou important, ce qui pourrait un jour servir à sa mère.
Ainsi, alors que son ainé dormait ou tournait en rond dans leur chambre au bout de la rue, Viserys s'était rendu et installé dans la vaste bibliothèque avec un parchemin qu'il noircissait d'encre au cours de ses lectures. Il ne lisait point l'entièreté des ouvrages mais seulement les chapitres qui l'intéressaient, survolait les autres et ainsi, il en était au troisième lorsqu'il s'était assoupi. Dès son retour à la vie, il avait su trouver le sommeil en rêvant du passé. Ce n'était pas la première fois que Larra s'immisçait dans ses rêves mais Lys semblait amplifier la chose. Lors de son premier voyage où il avait retrouvé son fils ainé, cela lui était arrivé et durant les trois dernières nuits, il avait trop peur dormi pour faire de véritables rêves mais deux ou trois heures avaient toujours suffit à ce qu'il songe à l'épouse qu'il avait laissé partir loin de lui. À son réveil, lorsqu'elle lui échappait à nouveau, il se sentait à nouveau morose et peu souriant. Si Jace l'avait remarqué, il ne l'avait pas questionné et il ne s'en était pas plaint. Pour cela, le Targaryen en était reconnaissant car s'il cherchait à se rapprocher et mieux connaitre son frère, il y avait certaines choses qu'il ne parvenait pas à partager avec lui. Seul Aegon avait ce privilège, seul Aegon avait connu Larra et le bonheur qu'elle apportait au jeune prince. Ce même bonheur qu'elle avait emporté avec elle lorsqu'elle avait regagné Lys et qu'elle l'avait quitté. Il lui avait proposé de partir avec lui, de la suivre, d'emmener leurs enfants et Viserys n'avait pas considéré un seul instant que cela pourrait être possible. Il était un prince du royaume, son frère était roi et sa place était à ses côtés et nul part ailleurs. Aegon était la seule famille qu'il lui restait. Lui et leurs sœurs Baela et Rhaena. Certains auraient dit que Larra était aussi sa famille et elle l'était mais il n'avait jamais envisagé de repartir pour Lys et abandonner les survivants d'une guerre civile qui les avait ébranlés. Pourtant, la jeune femme avait toujours été une constante dans sa vie. Là où il possédait peu de souvenirs de son enfance, des visages flous de ses parents, la sensation de la douceur maternelle et de l'amour paternel, il se souvenait de Larra. Elle avait été rassurante, elle l'avait aidé à sécher ses pleurs d'enfant quand sa famille lui manquait et ensuite, elle s'était tenue à ses côtés quand il était rentré, elle s'était tenue à ses côtés lorsqu'il avait retrouvé son dernier frère et ses sœurs, elle avait fait de lui un époux et un père, certains diraient même qu'elle avait fait de lui un homme. Elle avait été une constante dans un monde où il n'avait plus ni père, ni mère et où il avait perdu trois frères dont il peinait à se souvenir. Puis il l'avait perdu aussi sans pouvoir la retenir. Avec elle, s'étaient envolée les plus belles années de sa vie, les plus heureuses et il n'avait plus jamais été le même homme, hanté par cette femme qu'il ne reverrait jamais, par celle qu'il avait aimé et que son cœur continuait de chérir alors même qu'elle était morte depuis bien longtemps.

Un bruit sourd éveilla le prince valyrien dans un léger sursaut. Il ne dormait pas entièrement, somnolait mais il fut surpris et releva la tête. Il observa autour de lui, son regard s'arrêta sur la lysienne qui venait de faire s'écrouler les livres dans un vacarme assourdissant. Elle baissait la tête, dans la pénombre de la bibliothèque et un moment, il crut qu'elle était son épouse disparue. Il eut le sentiment qu'une main enserrait son cœur pour le presser douloureusement, il l'avait entendu dans ses rêves chaque fois qu'il lui parlait de leurs enfants, des blâmes que leur Aegon mettait sur lui, les accusations qu'il avait porté à son encontre. Avait-il réellement été un mauvais père ? Il avait fait son devoir, il avait tout donné pour le royaume et pour la couronne, le même royaume que Larra avait détesté mais qui était le sien, son foyer avait-il cru pendant longtemps avant de réaliser qu'ils n'y avaient pas leur place très récemment, alors qu'il écoutait son père et sa mère en discuter. Il avait grandi sans père ni mère, sans modèle. Il n'avait que treize années lorsqu'il était devenu un père, il réalisait aujourd'hui qu'il n'était qu'un enfant et il avait toujours ignoré comment être un père pour ses enfants. Il pensait qu'en faisant son devoir, en suivant les règles à la perfection, cela suffirait. Il ne savait pas être un père, il avait confié ses enfants à des septas, des nourrices qui sauraient mieux faire et il avait été là comme il pouvait tout en peinant à les comprendre et se rapprocher d'eux. Aujourd'hui, si on lui demandait ce qu'Aegon avait aimé, il ne saurait répondre car son fils lui avait toujours semblé inatteignable. Naerys s'était passionnée pour la religion des Sept, elle l'avait suivi et il avait su que sa piété était tout pour elle tandis qu'Aemon avait aimé être un chevalier, il pouvait dire qu'il était honorable et qu'il avait voulu défendre leur famille plus que tout au monde. Mais Aegon, qu'avait-il aimé ? Il se souvenait du pire de son fils, de ses vices et d'une immense colère envers le monde entier qui persistait encore aujourd'hui mais qu'aimait-il en dehors des femmes, de la boisson et de la cruauté dont il faisait preuve envers sa fratrie ?  
Dans ses rêves, Larra le blâmait pour cela et sa culpabilité, celle qui grandissait en lui ces dernières lunes, était silencieuse et secrète. Il avait fait de son mieux, il avait fait ce qu'il pensait juste et il se sentait démuni en réalisant à quel point chacun de ses enfants avaient été malheureux dans leur vie précédente. Qu'aurait-il pu faire de plus ? Qu'aurait-il pu faire pour les rendre plus heureux qu'il n'avait pas su faire ? Comment aurait-il pu être un meilleur père alors qu'il ignorait même comment en être un à l'origine ? Il évitait le sujet, l'évitait avec son père qui avait été absent car la mort l'avait emporté, il l'évitait avec Aegon qui ne savait pas plus que lui être un père, il l'évitait sa mère qui semblait se complaire dans la maternité et il l'évitait avec Jace qui n'avait jamais eu d'enfants. Certains le blâmeraient, d'autres ne le comprendraient pas. C'était un combat intérieur qu'il devait mener seul et il n'était pas des plus évidents. Pas quand il avait l'impression d'avoir déçu et trahi ses parents, ses enfants et la lysienne qui détenait la clé de son bonheur depuis toujours.

Sa chaise racla le sol lorsqu'il la repoussa pour se lever. Il étira ses membres endormis et s'avança vers la jeune femme, il papillonna des cils, cherchant à faire disparaitre cette sensation de familiarité. Elle n'était pas Larra, ce n'était pas la première fois qu'il avait l'impression de l'apercevoir, de la reconnaitre dans les yeux pourpres d'une lysienne ou dans leur chevelure d'or et d'argent. C'était la première fois que l'impression persistait. Il venait plus près, à chaque pas, il s'approchait et se pencha pour ramasser le livre le plus éloigné d'elle et le lui tendit pour voir enfin se dévoiler son visage.
Elle n'était pas un rêve. Elle n'était pas une illusion. Elle ne ressemblait pas à Larra. Elle était Larra Rogare.
Meurtri et douloureux, son cœur vint se manifester dans sa poitrine pour battre plus vite mais chaque battement ressemblait à un coup de massue et il persista à tendre le livre dans sa direction à défaut de venir tendre sa main vers elle pour la toucher, pour s'assurer qu'elle était réelle. Elle le hantait dans ses rêves et voici que même éveillé, elle le hantait aussi, elle se trouvait face à lui et il en avait le souffle coupé.
Come back with me and don't leave me again. Please.
Il aurait supplié pour l'avoir encore à ses côtés, pour se tenir près d'elle. Ses mains restaient sur l'ouvrage pour ne pas saisir son visage pour la forcer à affronter son regard, pour qu'il ne puisse pas tester la douce chaleur de sa peau claire et caresser la beauté de ses traits. Un inspiration lui fit enfin comprendre ce qui lui rappelait le plus la jeune femme dans cette ville, c'était son parfum, son odeur exotique qu'aucune femme des Sept Couronnes n'avait pu égaler. Comme autrefois, sa robe était légère, volatile et faite de fins tissus plus raffinés que ceux de l'autre continent. C'était ce qui faisait de Larra Rogare une femme à part aux yeux du jeune prince, elle portait en elle la beauté des traits valyriens et l'exotisme de Lys, l'odeur de cette contrée étrangère où il avait passé quelques années de son enfance, une aura réconfortante pleine de grâce, de raffinement et d'une sensualité qu'il n'avait jamais trouvé ailleurs. La lysienne détenait son cœur et mille fois encore, il le lui aurait offert car jamais une femme n'avait pu être une fraction de ce que Larra était pour lui.

« — Larra... »

Il soufflait son nom comme on priait celui d'une déesse. Il n'avait jamais été homme pieux, les dieux n'avaient que peu de crédit à ses yeux. Ni les Sept, ni les valyriens et encore moins les nombreux dieux qu'on trouvait à travers les Cités Libres. Il ne priait pas. Il ne priait jamais. Sauf le nom de son épouse.

« — Ivestragī nyke dohaeragon ao. »
(Let me help you.)

Il se saisit d'un autre livre, ses yeux lilas, ceux qu'il avait hérité de sa mère, il les détourna pour cesser de la contempler et les poser sur les ouvrages à terre, ceux qui l'avaient tiré d'un rêve pour le confronter à une réalité similaire.
by CrimsonTulip


Larra Rogare

Larra Rogare

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Allégeance : Fidèle à sa famille, Larra est d'une loyauté sans nom envers ses enfants : Aegon, Aemon et Naerys. Plus largement, son allégeance va à Rhaenyra et Daemon Targaryen, ainsi qu'à leurs héritiers.
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Dans ses rêves, Larra ne voyait jamais exactement les traits de ceux qu’elle avait connus par le passé. La personne la plus floue de ses souvenirs passés était sa mère. Larra était incapable de dire à quoi ressemblait la femme qui l’avait mise au monde. Elle était lysienne, cela était évident et sa fille s’était ainsi persuadée qu’elle arborait, tout comme elle, une chevelure d’or et d’argent qui bouclait quand l’air marin de Lys se gorgeait d’humidité et de sel. Elle devait sûrement avoir des yeux violets, comme ses enfants, quoique dans ses souvenirs, la plus jeune des enfants de Lysandro le Magnifique était la seule à posséder des iris aussi clairs que les plantes qui poussaient le long du mur méridional de leur demeure. La jeune femme s’était alors persuadée qu’elle les avait hérité de la lady Rogare qui l’avait porté pendant neuf mois et dont elle était incapable de se souvenir de la chaleur et de l’amour.

L’absence de ces souvenirs maternels, qu’elle avait poursuivis jusqu’au dernier jour de sa vie, avaient eu un impact puissant sur la lysienne. Larra avait eu peur que ses enfants ne se souviennent pas de son visage, de ses mains caressant leurs cheveux et de sa voix répétant combien elle les aimait. Cette peur, après tout, était justifiée. Elle était incapable de se rappeler, dans les dernières années, du sourire d’Aegon, des traits délicats d’Aemon, de la façon dont Naerys papillonnait des yeux quand elle se réveillait entre ses bras. Tant de petits détails qui, à terme, avaient fini par la convaincre que cette vie ne valait pas la peine d’être vécue. Après tout, Viserys avait fait son choix, préférant la laisser partir plutôt que de vivre leur amour de façon paisible et pire encore, la privant entièrement de leurs enfants.

Et son époux… La descendante de la vieille Valyria se rappelait de peu de choses, mais il était sûrement ce qui se rapprochait le plus de ses souvenirs les plus véritables. Son visage était sans traits, en revanche, sa voix n’avait pas perdu son timbre changeant au fur et à mesure des années. Quand elle l’avait connu, Viserys avait sept ans et sa voix était celle d’un petit garçon qui semblait avoir vécu bien trop de choses à un âge si jeune. Et puis au fur et à mesure que le temps passait, il avait fini par développer une voix d’homme. Quand elle avait fini par le laisser derrière elle, là-bas, à Westeros, Larra avait emporté le souvenir de ses éclats de rire et de son affection. Larra, disait-il parfois tout bas et sa façon de prononcer son nom la hantait encore par moment, quand elle fermait les yeux. Pensait-il quelquefois à elle quand il regardait vers l’ouest? Est-ce que Meereen le satisfaisait pleinement? Plus encore, avait-il retrouvé l’amour entre les bras d’une autre, plus jeune, bien moins têtue qu’elle ne l’avait été?

Ses questions tournaient en boucle dans son esprit, parfois, quand l’encre de la nuit était la plus profonde et que le sommeil peinait à venir. Larra se surprenait à imaginer ses réactions en apprenant que le prince qu’elle avait épousé avait passé le reste de sa vie avec une autre femme qui avait dû lui donner bien d’autres enfants. Pire encore, elle se torturait à imaginer les leurs, leurs trois parfaites têtes blondes, inondant une inconnue d’un amour qui aurait dû être le sien. Ces nuits-là étaient les pires et la lysienne finissait par admettre qu’une telle jalousie n’était pas normale, que peut-être qu’elle n’avait pas fait assez d’effort ou même qu’elle aurait dû rester avec eux. Larra se persuadait alors qu’elle avait été une horrible mère, à juste titre. Elle avait été horrible. Puis le jour venait à se lever à nouveau, et avec lui, la jeune femme maudissait les fidèles de Trios qui avaient interrompu son sommeil qui s’était voulu éternel.

Quand elle s’était donnée la mort, la prêtresse de R’hllor avait été claire avec l’essossienne qui souhaitait en finir avec cette vie. Si le dieu de la lumière avait encore des choses en réserve pour elle, Larra ne saurait périr et le poison n’aurait point d’effets sur son corps. Elle resterait en vie jusqu’à ce que la destinée ne la cueille. Dans le cas inverse… Et quand sa respiration s’était ralentie, la belle s’était rendue à l’évidence : sa vie entière avait été liée à Viserys et sans lui, elle quittait ce monde qui n’avait point de sens. Son existence entière avait été de rencontrer le prince et de disparaître ensuite. L’eut-elle su plus tôt et peut-être… Non. Larra n’aurait pas fait plus d’efforts pour s’intégrer à Port-Réal, le peuple l’aurait tout de même détester et le mal du pays n’aurait été que plus intense. La larme sur sa joue fut son dernier souvenir. Larra, entendit-elle comme un mirage lointain d’un timbre trop familier.

Le raclement d’une chaise sur le sol pavé de la grande bibliothèque la rappela à une réalité d’autant plus troublée et troublante. Ses longs doigts pâles serraient un livrés avec force, son regard baissé sur la couverture. Figures illustres de Lys, quelle mauvaise blague, pensa la jeune femme. Il lui fallait penser et les rouages de son esprit s’étaient activés plus vite qu’ils ne l’avaient jamais fait. Quelle échappatoire lui restait-il? Ces livres ne pouvaient pas rester au sol, ce n’était pas correct de les laisser là alors que tout était de sa faute. Pourtant, la lysienne ne voulait pas non plus se confronter à la réalité de cet instant et au regard accusateur de Viserys. Ce n’était pas son réveil abrupt que le jeune homme lui reprocherait, cela ne faisait aucun doute. Ils étaient au-delà des excuses minables pour quelques livres et un sursaut. Que pourraient-ils bien se dire après 729 années? Les lunes avaient sûrement asséché les sujets de discussions qui auraient pu animer l’ancien couple. Pire encore, Larra n’était pas certaine de pouvoir entendre l’histoire du prince, ses joies, ses peines et ses amours. Car au-delà de toutes les raisons qui avaient poussé Larra à quitter son tendre époux, elle savait pertinemment que son départ avait sevré les liens qui les reliaient pour toujours. Peut-être était-ce la raison pour laquelle elle avait perdu la vie : parce que la blonde avait refusé de se reconnecter avec ce qui était autant son passé que son futur. ELle avait refusé car ses enfants méritaient une chance de vivre une vie princière et Viserys de connaître les joies d’un amour véritable, pas celui qu’on leur avait imposé, peu importe le bonheur qu’ils avaient connu dans les bras l’un de l’autre en construisant leur relation pierre après pierre en onze années de mariage.

Quand elle entendit le pas de l’homme venant dans sa direction, la lysienne s’evertua à baisser la tête, ramassant lentement les livres éparpillés autour d’elle. Ses bracelets dorés tintaient à chaque fois qu’ils rencontraient la pierre, dans un son clair et métallique. Pourquoi se presser? Peut-être que la lenteur de ses mouvements ralentirait Viserys et qu’il ne viendrait pas à elle avant un millénaire, et encore, cela ne serait jamais assez pour que Larra rassemble son courage de lui adresser la parole. Qu’aurait-elle pu dire? Pardon? Et puis quoi encore… Non, la fierté lysienne était bien trop présente dans l’esprit et dans l’âme de cette femme, elle qui avait refusé d’appeler son époux à l’aide quand elle avait découvert les dégats provoqués par la cupidité de sa famille. Même lorsqu’elle avait dû s’allonger entre les corps moites et les moisissures de la maison de plaisir où une de ses sœurs avait échoué, Larra s’était évertuée à dire que Viserys n’avait pas à être prévenu. Et puis la maladie avait commencé à la ronger et il n’était plus question que le prince la voit dans cet état. Alors la plus jeune des Rogare était restée silencieuse, faisant promettre à Marra d’envoyer ses centaines de lettres qui n’étaient jamais parties et pour cause. La seconde fille de Lysandro Rogare avait perdu la vie quelques heures après sa cadette. Qu’étaient devenues les lettres? Personne ne le savait, Larra n’avait pas pris la peine de les chercher.

A travers ses cascades de cheveux d’ors et d’argents, Larra voyait sans peine Viserys. Il était là, tout proche et il tenait un des livres vers elle. Savait-il qu’elle n’était pas une lysienne lambda qu’il aurait pu croiser dans les rues ensoleillées de l’île? Après tout, elle ressemblait encore traits pour traits à la jeune femme qui l’avait quitté en le maudissant de colère entre ses larmes. Elle avait été dure avec lui, et la lysienne savait que son époux n’aurait jamais eu les épaules d’élever leurs enfants à lui tout seul. Après tout, Naerys était une enfant chétive et malade et si Aemon avait toujours été l’enfant parfait, leur mère avait gâté leur aîné, Aegon, comme un petit roi. Ô, ils avaient tous été ses enfants favoris car chacun était différent à sa manière, mais Aegon… Son premier fils avait une place toute particulière dans son cœur. Il avait été le rayon de soleil d’une vie que Larra trouvait monotone et avec lui, la dizaine de chats que la jeune femme gardait dans ses appartements semblaient moins important. Elle était moins seule et le monde entier aurait pu s’arrêter tant que son petit continuait de vivre, peut-être aurait-elle brûlé des villes pour lui. Son fils avait-il su combien sa mère l’adorait?

Voilà une question que la lysienne pensa à poser et enfin le courage lui vint, lentement mais sûrement. Il s’insinuait lentement dans ses veines comme si son sang avait recommencé à circuler et enfin, Larra redressa son visage vers Viserys. Un frisson la prit alors, surprise quand son nom quitta les lèvres du Targaryen. Sa voix était comme dans ses souvenirs, chaude et réconfortante et pendant un instant qui parut durer des siècles, la jeune femme pria pour entendre chaque syllabe qu’il venait de prononcer. Il y avait quelque chose de spécial d’entendre cet homme l’appeler, lui qu’elle avait appris à aimer après s’être persuadée que l’amour ne les rapprocherait jamais. Après tout, ils avaient sept ans d’écart quand ils avaient été mariés de force par Lysandro. Larra attrapa alors le livre que le fils du dragon tendit vers elle, s’y accrochant comme si sa vie entière en dépendait.

Pendant un instant, elle aurait juré qu’elle ne comprenait plus sa langue paternelle, incapable de faire sens des mots que Viserys prononçait tant elle était assommée par cette situation. Plus encore, le visage délicat de son seul et unique amour lui revenait en tête et Larra ne put s'empêcher de penser que jamais de sa vie un homme ne lui avait paru si beau. Par le passé, la jeune femme avait régulièrement commenté l’apparence de son époux avec ses servantes. On lui avait dit de nombreuses fois que le prince avait des très avenants et charmants et que leurs enfants seraient des beautés en ce monde. La jeune femme avait alors haussé ses épaules, peu intéressée par tout cela. Elle ne pensait qu’à Lys et à sa famille. Aujourd’hui, pourtant, après avoir côtoyé tant de lysiens dont on ne pouvait nier les charmes, la belle comprenait de quoi parlaient ses anciennes compagnes de vie. Viserys de la maison Targaryen ne ressemblait pas à n’importe quel homme de cette île, il possédait quelque chose de différent, comme une de ses beautés naturelles et sans efforts qu’aucune âme sur cet îlot ne pourrait jamais reproduire.

Quand il détourna ses yeux d’elle, Larra se sépara du livre qu’elle serrait contre elle jusque là. Le geste était plus rapide que tous ceux qu’elle avait fait jusque là, faisant résonner son atterrissage induit par son poids. Ses doigts tremblants se posèrent sur la mâchoire du valyrien avec une douceur et une précaution immense. La lysienne était terrifiée, elle avait l’impression qu’à chaque moment, Viserys disparaîtrait dans un nuage de fumée onirique ou qu’il se briserait en mille morceaux, la laissant seule à nouveau, loin de lui, comme s’il n’avait plus jamais eu besoin d’elle dans sa vie. C’était ce qu’elle avait imaginé après tout. Pendant un temps, la jeune femme s’était demandé si son tendre époux s’était lassé d’elle, et avait préféré resté à Westeros pour ne pas avoir à la supporter davantage. Peut-être ne l’avait-il jamais aimé même, que son ambition la plus secrète était simplement d’assurer une descendance solide à la dynastie qui régnait sur les Sept Couronnes au cas où les choses tourneraient mal à nouveau. Pourtant, ce que Larra entendit dans la voix de Viserys la rassura et qui l’apaisait assez pour qu’enfin, elle s’adresse à lui, tout bas, comme on murmure des vœux secrets.

“Viserys…”

Rien que prononcer ce nom avait quelque chose de sacré. Sa main se fit alors plus franche et la lysienne laissa son pouce retracer le contour de ce visage qu’elle avait tant rêvé d’appercevoir dans la foule.

“Jurnegon rȳ nyke, kostilus.”
(Look at me, please. )

Son regard cherchait celui du Targaryen et quand elle fut certaine qu’elle ne se trompait pas, Larra se rapprocha assez pour pouvoir le serrer entre ses bras. L’étreinte était tendre et reconnaissante, comme si la jeune femme avait attendu toute sa vie pour enfin comprendre que Viserys était, après tout, toute sa destinée. Ils auraient des choses à se dire, toujours. Peut-être que la lysienne n’aimerait pas certaines des choses que son ancien époux aurait à dire, ce n’était pas un problème. Peut-être se reprocheraient-ils la fin du monde et que tout ceci se terminerait par de la colère et de la déception. Tant pis. Tout ce qui importait était ce moment qui leur appartenait tout entier.

“Nyke ao sīr olvie ozmijes, Viz.”
(I missed you so much, Viz.)
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Viserys II Targaryen

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Pourquoi son regard était-il si dur à affronter quand il l’avait pourtant fait des centaines de fois ?
Viserys Targaryen était le parfait mélange de ses parents. Il y avait en lui autant de la reine Rhaenyra que du prince Daemon et d’eux, il avait hérité sa chevelure parsemée de plus d’argent que d’or. Ses yeux lilas, il les tenait de sa mère tout comme ses traits fins et délicats de son visage. Souvent, il avait entendu qu’il ressemblait à sa mère avec des manières de son père tandis qu’Aegon ressemblait à leur père et tenait ses manières de leur mère. Désormais, il le voyait, son nez, sa bouche, la forme de son visage, cela ressemblait à sa mère mais ses oreilles étaient celles de son père et de sa grand-mère, la princesse Alyssa. Aegon, au contraire, avait le visage et particulièrement la mâchoire de leur père, son nez aussi et il y avait quelque chose dans la forme de ses yeux que ses iris améthystes soulignaient et qui ressemblait à Daemon Targaryen.
Malgré ses traits valyriens très présent chez le prince, ses fils n’en avaient pas tant hérité. Il voyait maintenant qu’Aemon avait une forte ressemblance avec Daemon Targaryen dans sa carrure et la forme de son visage et il aurait plus aisément pu être le fils de ce dernier que celui de Viserys car ils partageaient peu de ressemblances. La chevelure d’Aemon, tout comme celle d’Aegon, avait hérité des reflets d’or des Rogare. Cependant, son second fils et Naerys partageaient des yeux un peu plus sombres contrairement à Aegon. Aegon avait été le portrait de sa mère. Il lui ressemblait bien plus que ses deux autres enfants. Alors chaque fois que Viserys lui avait fait face, il avait vu son épouse dans son fils et plus particulièrement dans ses yeux identiques aux siens mais jamais il n’avait détourné le regard. Une centaine de fois, il avait affronté le regard de Larra par le biais de leur fils et il semblait que ce soit uniquement quand il s’agissait de ses yeux à elle qu’il peinait à les affronter.

Le regard fuyant, Viserys s’interrogeait silencieusement sur la belle lysienne. Repousserait-elle sa présence ou agirait-elle comme s’ils étaient de vieilles connaissances, comme s’ils n’avaient pas été un jour marié et que le prince ne l’avait pas aimé de toute son âme ? Depuis quelques lunes, Viserys avait observé ses parents, il avait vu l’amour qui les unissait et il avait compris ce qui les avait détruit, pourquoi ils avaient tant souffert car ensemble, ils étaient une force. Son amour pour Larra n’avait pas été aussi passionnel car il était venu avec le temps mais il était tout aussi fort. Peut-être était-ce là le plus grand trait qu’il partageait avec ses parents, il aimait avec tout autant d’intensité. À la différence d’eux, en revanche, il n’avait pas su être un si bon père. Parfois, le fils songeait à interroger le père mais il craignait de le recevoir. La pensée aurait pu le faire rire. En quarante-cinq ans d’existence, il n’avait jamais cherché l’approbation de quiconque car il avait fait ce qui était nécessaire pour maintenir le royaume et maintenant, il craignait la désapprobation de parents dont il n’avait aucun souvenir.
Peut-être Viserys jalousait-il leur amour, l’enviait-il. Car s’il aimait Larra autant que son père aimait sa mère, s’il n’avait plus été que l’ombre de lui-même après son départ, il s’interrogeait. La lysienne l’avait-elle jamais regardé comme Rhaenyra regardait Daemon ? Ou comme Jace regardait Baela ? Ou Luke et ses petits secrets qu’il pensait encore pouvoir cacher ? Son épouse avait-elle jamais cessé de voir l'enfant en lui ? Il était encore si jeune quand ils s'étaient mariés, encore un enfant alors qu'elle devenait une femme. Bien sûr, elle l'avait vu grandir, bien sûr l'affection en eux avait été sincère et elle avait cessé de le voir comme un enfant, elle avait été forcé de le voir autrement pour que leurs enfants viennent au monde mais avait-elle réellement vu l'homme en lui ? L'avait-elle aimé ? Au contraire de ses parents qu'il avait vu souvent échanger en Haut Valyrien entre eux, lorsqu'il s'agissait de faire preuve d'une sincérité pure et douce, Viserys avait exprimé ses sentiments à Larra dans une langue qu'elle ne comprenait pas et ne parlait pas. Les années lui avaient-elles permis de comprendre, parfois, ce qu'il murmurait quand elle s'endormait parfois dans ses bras ?
You're so beautiful. The most beautiful woman in the world. The lysene goddess of love must have blessed you with all her beauty. I love you. You have my heart and you'll always have it. I'll do anything for you. I love you, Larra.
Il soufflait parfois ses mots alors qu'elle résidait entre la réalité et le monde des rêves. Avait-elle jamais compris un mot de ce qu'il lui disait seulement lorsqu'ils étaient seuls et qu'elle pouvait à peine entendre ?

Il relâcha sa prise autour de l'ouvrage quand elle le prit mais n'affrontait pas son regard. Il était le fils du dragon, il fut Main de trois rois, roi durant moins d'une année, prince tout au long de sa vie et jamais il n'avait manqué de courage, sauf qu'observer Larra dans les yeux étaient une toute autre chose. Serait-elle capable de lire dans ses yeux la culpabilité ? Pourrait-elle lire en lui ses échecs avec leurs enfants ?
Ses doigts contre sa peau lui firent l'effet d'une brûlure et un moment, il voulut s'en défaire mais elle était si douce, tellement douce. Larra Rogare, Larra son épouse, la mère de ses enfants, son seul et unique amour. Elle était partie avec une part de lui, il avait laissé son cœur s'enfuir à Lys avec elle. Son nom s'échappa s'entre ses lèvres et il n'eut pas besoin de la regarder pour les revoir bouger, il revoyait aisément la manière dont ses lèvres se mouvaient quand elle prononçait son prénom avec l'accent lysien qui était le sien et qui donnait l'impression qu'elle chantait chaque mot. Viserys ferma les yeux, se laissant envahir par la tendresse de son pouce contre son visage. Il avait appris sa mort trop tard, beaucoup trop tard. Serait-il allé lui rendre hommage s'il avait su ? Serait-il retourné à Lys s'il l'avait su malade pour trouver refuge auprès d'elle ? Il aurait voulu serrer sa main dans ses derniers instants, l'accompagner et sentir son cœur s'éteindre avec elle. À la place, il avait cru qu'elle vivait encore jusqu'au jour fatal, trois années trop tard, il eut appris qu'elle avait péri. Avait-elle été seule ? Entourée d'un peu de famille ou d'un amant ? Un inconnu ou un mendiant ? N'importe qui pour lui tenir la main au moment où elle poussait son dernier souffle.
I'll do anything for you. Il avait manqué à ses mots quand elle lui avait demandé plus qu'il ne pouvait faire. Il n'avait plus rien fait, il l'avait laissé seule alors qu'elle lui avait demandé de partir, de venir avec elle, avec leurs enfants, dans cette ville où ils se retrouvaient tant de siècles plus tard. Il ouvrit les yeux, ses yeux d'une douce couleur lilas qui vinrent affronter les siens alors qu'elle le demandait. I'll do anything for you.

Un moment après, il se tenait dans ses bras, les siens réticents, hésitant à lui rendre son geste s'il devait ensuite la laisser partir car déjà, dans sa poitrine, son cœur revivait. Il sentait son palpitant battre si vite et résonner dans ses tempes plus fort encore que la première fois qu'il s'était glissé sur le dragon de Jacaerys pour voler pour la première fois. Il s'y était habitué, il aimait voler et la sensation plaisante que cela procurait lorsqu'il se trouvait dans les cieux, lors leur famille volait ensemble comme si le reste du monde, en contrebas, n'existait plus. Il aimait cela. Mais il aimait plus encore la lysienne près de lui, comme si le reste du monde, autour, n'existait plus.

« — Gōntan tolī. »
(I did too.)

Il répondit, peu assuré, hésitant dans un premier temps mais il se fit une raison. Il ne pouvait lutter contre les désirs de son cœur. Ses bras se refermèrent autour d'elle avec force, il la serra contre lui de peur qu'elle ne s'envole, qu'elle ne lui échappe une nouvelle fois. The lysene goddess of love must have blessed you with all her beauty, il songeait quand son étreinte la relâcha après de longues secondes, quand il retrouva son regard, les magnifiques traits de son visage que le temps avaient troublé dans son esprit et toute son élégance et ses charmes n'avaient ni diminué ni disparait.
Il y avait tant de choses à dire, tant de pardons à demander, d'explications à donner, d'histoires à raconter. Les mots pouvaient attendre. Le reste du monde pouvait attendre. Ses mains encerclèrent son visage, son pouce effleura sa joue comme le plus précieux des trésors et le reste du monde n'existait plus. Alors le reste du monde s'effaça quand ses lèvres vinrent sceller les siennes dans un baiser tendre et délicat.
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Larra Rogare

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Allégeance : Fidèle à sa famille, Larra est d'une loyauté sans nom envers ses enfants : Aegon, Aemon et Naerys. Plus largement, son allégeance va à Rhaenyra et Daemon Targaryen, ainsi qu'à leurs héritiers.
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Par le passé, il n'y avait rien que Viserys ne pouvait pas lui dire. Bien sûr, Larra savait qu'elle n'avait pas dû être une épouse exemplaire, que plus d'une fois son mari avait dû avoir honte d'elle. Était-ce la raison pour laquelle il fuyait son regard à présent? Par le passé, sa fougue et sa malice naturelles auraient suffit à le forcer à la regarder, la jeune femme savait sur quelle corde jouer, quels mots employés et le prince Targaryen aurait été à sa merci. Aujourd'hui pourtant, ce n'était plus le cas. Elle pouvait jouer avec ses charmes autant qu'elle le souhaitait, Larra n'était pas sûr que cela ait le moindre effort sur cet homme qui l'avait laissé repartir comme s'il se moquait de son sort. Parfois, la lysienne s'était demandé si Viserys l'avait seulement aimé un jour, ou s'il n'avait eu qu'une forme de sympathie pour elle qui l'avait suivit en des terres inconnues. Ils avaient été heureux parfois, quand les éclats du royaume à l'égard de la jeune femme ne se faisaient pas entendre. Le valyrien avait dû les entendre plus d'une fois, et cette pensée lui confirma que la honte avait effectivement dû prendre ce pauvre homme qui n'avait rien demandé.

Si elle le pouvait, Larra aurait pris sa main dans la sienne, entrelaçant leurs doigts comme elle le faisait très tôt le matin ou quand elle se réveillait d'un cauchemar en plein milieu de la nuit. Elle aurait serré ses doigts entre les siens avec une ferveur qu'on lui avait peu connu. Pas pour son époux en tout cas, mais plutôt pour ses Dieux auxquels se raccrochés avait été plus simple. Ils avaient été des confidents silencieux de sa peine et de ses joies, mais aussi les premiers à savoir à chaque fois qu'elle portait un enfant en son sein. Larra n'aurait jamais pu se permettre de dire à Viserys qu'elle était malheureuse et pire encore, que le poids du jugement des Sept Couronnes lui semblait insurmontable. Elle n'avait rencontré que les gens de Port-Réal et pourtant, plus d'une fois, son esprit les avait pris pour le reflet de ce continent tout entier. Du Nord aux Marches de Dorne, les ouesteriens l'insultaient dans cette langue affreuse qu'elle s'était refusée d'apprendre par pur dédain. Ils n'auraient pas sa dignité, hors de question. Il lui était déjà assez pesant de comprendre certains mots. Lysene whore était les plus communs qu'elle croisait au sein du Donjon Rouge et ses paroles, elle les entendait dans la bouche de Viserys quand elle faisait des rêves sombres qui la laissait en larme.

Le poids des souvenirs passés flottaient entre eux et pendant un instant, la jeune femme aurait aimé revenir en arrière. Parfois, quand elle s'éveillait avec le soleil, elle imaginait sa vie d'avant d'une façon différente. Et si elle avait parlé au lieux de rester silencieuse. Viserys, please help me. I feel like I'm going to die of sadness. I can't take it anymore. Please, I beg you for help. Pourtant, Larra savait que jamais ces mots n'auraient pu quittés ses lèvres, pas les siennes qui savaient se montrer si odieuses à cause de sa fierté mal placée. Elle aurait sûrement préféré accuser le prince Targaryen et son royal frère de tout les maux de cette terre plutôt que d'admettre que son ennui de surface traduisait une tristesse si profonde que même la Néra n'était pas assez grande pour l'accueillir. Et puis en observant le visage de cet homme qu'elle avait connu si jeune, la lysienne se rappela sans mal des derniers mots qu'elle lui avait adressé. Des paroles si terribles qu'elle avait osé administrer à son tendre Viserys. You don't deserve anything you have. I wish I never met you. Et pourtant, quand le mal la rongeait si terriblement, Larra avait remercié tous les Dieux de la terre pour lui avoir donné la chance de rencontrer son époux, son si précieux époux que le temps lui avait appris à regretter si amèrement.

Alors qu'il hésitait à rencontrer son regard, Larra sentit son cœur se serrer d'une étrange mélancolie. Le poids des décisions passées l'inquiétait, et la jeune femme se demandait s'il serait difficile de défaire les fils emmêlés de leur ancienne vie commune. Peut-être n'était elle plus rien d'autre qu'un mauvais souvenir pour le jeune Targaryen, qu'il ne voyait plus que la lysienne qui avait fuit en le maudissant presque, défaisant, par la même occasion, les années plus douces qu'ils avaient connu ensemble. Elle se demanda si, à sa place, elle aussi aurait eu du mal à affronter son regard, si elle aussi se serait mise à ressentir le poids des années et des décisions. Voilà, pourtant, qui ne faisait point de sens. Viserys avait été un prince de la plus grande importance, et elle n'avait été qu'une simple lady lysienne dont la famille s'était retrouvée sans le sou. Larra n'avait rien de particulier et ici, on trouvait des centaines de femmes comme elle, aux traits valyriens plus superbe encore qu'elle ne pouvait l'être. Peut-être avaient-elles aussi un meilleur caractère, ces autres.

Look at me. Elle avait envie de lui hurler dessus de la regarder, de lui accorder au moins cela, s'il comptait ne jamais revenir, comme elle l'avait fait elle-même en par le passé, laissant mari et enfants là bas, par-delà le Detroit qui lui était maintenant infranchissable. Larra se demanda si tout ceci était sa punition pour avoir abandonné un être si doux, si parfait que même son nom dans sa bouche semblait être une récompense que la jeune femme ne méritait pas. D'une seconde à l'autre, la jeune femme s'attendait à ce que Viserys la repousse, qu'il lui interdise le moindre geste qui rassurait pourtant celle qui avait été sienne jusqu'aux derniers instant de sa courte vie. Oh, ce n'était pas le nom du moindre dieux qui avait quitté ses lèvres quand la mort l'avait saisit, ou plutôt, celui du seul dieu qu'elle n'aurait jamais dû vénérer dans l'intimité de ses appartements. Car les Targaryen, aussi terribles soient-ils, avaient été plus proches des Dieux que des hommes. Personne ne montait les dragons, personne sauf eux, et pour l'attention indéfectible de celui qui partageait sa vie, Larra aurait dû être reconnaissante.

La douceur de ses yeux, finalement, se glissèrent dans les siens quand elle le lui demanda et en une seconde, toute sa peur sembla s'évanouir en une seule seconde. Il n'y avait plus rien dans ce monde que tout l'amour qu'elle ressentait pour cet homme qu'elle aurait choisi mille fois. Larra Rogare n'avait pas été amoureuse sur le champs, bien sûr, sa tendresse avait toujours été présente mais rien de similaire à une passion enflammée qui l'aurait prise soudainement en regardant ce garçon qu'elle avait épousé si jeune. L'amour était venu petit à petit, brique après brique et quand le mur entier avait été construit pour les protéger du monde, plus rien n'aurait pu le défaire. Bien sûr, elle était partie et pourtant, même si loin, la jeune femme avait continué à aimer Viserys. Son regard sur elle aurait pu lui faire dire tout et son contraire, et le frisson qui parcouru son corps lui intima qu'il lui fallait déjà plus.

Elle le serra alors contre son cœur, si fort que ses bras tremblaient, ou peut-être était-ce l'adrénaline du moment qui la rendait fiévreuse. Larra semblait brûler intérieurement, comme si tous ses rêves les plus secrets se réunissaient pour ne faire qu'un, car quand elle fermait ses yeux, c'était les traits de Viserys qu'elle revoyait, ses traits délicats et son sourire qui savait lui faire accepter presque tout. Il lui arrivait d'entendre son propre prénom dans le vent marin qui balayait parfois la cité, un rire même, joueur et malicieux, que la lysienne ne pouvait s'empêcher de chercher. Les larmes lui venaient alors à toute vitesse et la culpabilité de ses actes passés manquaient de l'étouffer. N'avait-elle point eu raison de penser à elle et de partir? Et pourquoi est-ce que le Targaryen ne lui rendait-il pas son étreinte? Attendait-il qu'elle s'excuse pour ses actes erratiques et ses paroles blessantes? Cela n'arriverait pas, jamais, et pourtant si le valyrien promettait de rester avec son ancienne épouse pour tout le reste de leurs vies, alors Larra se plierait en mille pour le satisfaire. Please, hold me. Say something, anything.

Et si l'hésitation des mots de Viserys blessèrent un instant la jeune femme, la force de ses bras autour d'elle la fit fondre en moins d'un battement de cils. Ses mains s'agitèrent alors, s'accrochant à ce qu'ils trouvaient, de la chemise de cet homme qu'elle aimait tant à ses cheveux que ses doigts s'évertuaient à lisser sous ses caresses. Larra avait aimé bien des choses dans ce monde : la chaleur du soleil sur sa peau, la beauté de la mer et des vagues, le bruit assourdissant de la pluie qui, parfois, se déchaînait sur Lys, la soie délicate des robes les plus belles et la brillance des coquillages qui formaient les parures de ses bijoux. Pourtant, tout cela paraissait superflu face à Viserys Targaryen. Une larme glissa le long de sa joue quand ce dernier la relâcha, effrayée que leur temps soit déjà venu à son terme. Cette pensée l'obsédait son esprit, comme si le monde risquait de s'effondrer et de l'aspirer dans sa chute.

Jamais Larra n'avait imaginé ressentir cela de sa vie. C'était comme si son souffle lui revenait après un long moment sous l'eau, et qu'elle n'avait jamais remarqué avoir bouché sa respiration. Et y avait-il quoique ce soit de plus doux que le baiser que lui offrit Viserys, à cet instant, comme si rien d'autre qu'eux n'avait d'importance? Il leur faudrait sûrement parler, un jour, de ce que son départ avait provoqué, pourtant la lysienne passa ses bras autour des épaules du Targaryen, se perdant au creux de leurs lèvres. C'était un de ses baisers qu'ils avaient déjà eu par le passé, plein de tendresse avant que la belle ne trouva le moyen de grimper sur son ancien époux, comme si elle lui interdisait de partir et de la laisser dans un monde où ils seraient séparés à nouveau. Et quand l'air vint à lui manquer, Larra pressa ses lippes contre l'oreille de Viserys, caressant sa nuque lentement de ses doigts.

"Konīr iksis daor ñuhoso jā mirriot sir. Nyke daor rual ao. Iā emilā naejot gūrogon nyke lēda ao, ñuha jorrāelagon."
(There is no way you're going anywhere, now. I forbid you... Or you will have to take me with you, my love.)
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Goodbye, to all the plans that we made. No contracts, I'm free to do as I may. No hunger. No sleep except to dream, mild and warm. Safe from all harm, calm. Good riddance to all the thieves, to all the fools that stifled me. They've come and gone and passed me by. Good riddance.
Ses lèvres contre les siennes étaient douces et tendres. Larra, sa belle Larra, elle était si belle. Il en aurait presque oublié ses traits, sa douceur et son odeur. Elle était tout son monde, la femme qui éclipsait toutes les autres à ses yeux. Un baiser d'elle faisait battre son cœur plus vite, plus fort qu’aucune autre n’avait été capable de le faire. Aucune des femmes qu’il avait touché après son départ pour assouvir un besoin physique n’avait été capable de lui faire ressentir quoi que ce soit. Il avait vécu si longtemps sans elle, trop longtemps pour qu'il puisse en être heureux. Jamais il n'avait connu le bonheur après elle. Il s'était efforcé de faire son devoir, il avait tout donné au royaume et ensuite, il ne lui restait pas grand chose pour ses enfants. Il n'avait pas su être un père, il ne s'en était même pas rendu compte en ce temps-là, convaincu de faire ce qui était juste. Larra aurait vu ce qui n'allait pas, Larra aurait vu que Naerys souffrait entre les mains d'Aegon, elle aurait vu qu'Aegon était profondément malheureux et Aemon profondément amoureux de sa sœur mais il avait été aveugle.
S'il le voyait aujourd'hui, c'était uniquement parce que Viserys avait lu les livres d'histoire avec du recul, c'était parce qu'il avait confronté ses enfants et parce que ses parents lui avaient fait ouvrir les yeux sur certains choses qu'il n'avait jamais vu avant mais pour autant, il ne savait pas être un père. Il avait vécu quarante-cinq années, il avait lu plus de livres qu'il ne pouvait en compter, il connaissait des choses que ses frères ne soupçonnaient même pas, pas même quand ils se moquaient de lui et le taquiner car il lisait des ouvrages qui ne passionnaient que lui, il avait servi trois rois, régné, réformé le code des lois, réformé la maison royale et les fonctions de celle-ci, créé une nouvelle monnaie et développé le commerce avec Essos et les Cités Libres, sans compter ce qu'il avait fait avant cela, en tant que Main, la paix qu'il avait maintenu, les années où avait régné alors qu'Aegon était brisé, Daeron faisait la guerre et Baelor priait. Malgré tout cela, toutes ses connaissances et ses apprentissages, rien de tout cela n'avait pu combler l'absence de Larra, rien de tout cela lui avait appris à être un père et prendre soin de ses enfants. Personne n'aurait pu le lui apprendre si ce n'était ses propres parents.
Ou son épouse.
Il était sûr qu'elle aurait vu, qu'elle l'aurait guidé. Car la lysienne avait toujours eu une emprise sur lui qu'il lui était impossible de nier, il aurait fait n'importe quoi pour elle. Presque n'importe quoi. Elle l'avait eu à sa merci, son cœur déposé au creux de ses doigts dès l'instant où il avait appris à aimer. Quoi qu'elle fasse, quoi qu'elle dise, il n'avait jamais cessé de l'aimer et de l'admirer, d'admirer sa beauté naturelle et ses charmes qui l'hypnotisaient et brouillaient ses sens. Même lorsqu'il était en colère, même lorsqu'ils s'étaient disputés, lorsqu'elle était partie en meurtrissant son cœur à jamais, il n'avait pas cessé. Il avait regretté de l'avoir laissé monté sur ce navire à l'instant où il avait quitté le port et pourtant, il n'avait pas couru à sa suite, il n'avait pas pris le premier bateau pour Lys et l'y rejoindre, la convaincre de revenir. De revenir auprès de lui, auprès de leurs enfants qui avaient tant besoin d'elle. Il aurait dû, il aurait dû la retenir, lui interdire de partir et s'il ne l'avait pas fait, c'était aussi parce qu'il l'aimait, qu'il ne le voulait pas malheureuse. Seulement, s'il y avait une personne que Viserys aurait été incapable de sacrifier pour le bonheur de la belle, c'était son frère. Aegon était passé avant Larra, Aegon avait besoin de lui et il était son dernier frère, l'un des derniers liens qui le rattachait encore à qui il était supposé être, à la famille qu'il avait perdu et qu'il ne retrouverait jamais. En tout cas, c'était ce qu'il croyait.

De ses mains qui tenaient son visage, son pouce effleura sa joue pour en chasser la larme unique qu'il avait vu s'écouler avant de l'embrasser. Il avait tant à lui dire mais aucun mot ne semblait assez juste pour exprimer ce qu'il ressentait, aucun mot pour dire ce qu'il ressentait pour elle. Aucun mot dans la langue commune tout du moins. Viserys avait aimé les mots, il les aimait encore mais jamais il ne s'était imprégné de leur poids comme il le faisait à cet instant. Il découvrait pourquoi sa mère ne disait pas I love you à son père. Ces mots, avaient-ils vraiment un sens ? On aimait quelqu'un comme on aimait le soleil offrant au monde sa lumière et sa chaleur, comme on aimait les cieux, les formes abstraites des nuages, la tendresse d'une étreinte, le son des vagues contre la pierre, la douceur d'une voix familière. Le Targayren pouvait dire I love poetry. Mais avy jorrāelan avait un autre sens. La langue portait plus de poids à ce qu'on ressentait pour un être cher. Avy jorrāelan disait I love you mais il disait aussi I hold you dear, I cherish you, I care for you, I revere you, I need you. Tout cela, il le ressentait profondément pour Larra et cette nuit, il comprenait enfin l'importance de la langue qu'employait ses parents entre eux, juste pour eux.
L'épouse de ses rêves s'installait sur lui, contre lui, alors qu'il était tombé à genoux pour l'embrasser et ses mains quittèrent son visage pour se poser sur sa taille. À travers la soie fine de Lys, il avait l'impression qu'il pouvait sentir son corps, il pouvait au moins sentir ses courbes. Il caressa alors sa taille, ses hanches et bien vite, ses bras revinrent l'entourer pour la presser contre lui, pour ne plus jamais la quitter. Leurs lèvres furent forcées de se défaire pour laisser l'air pénétrer leurs poumons, pour respirer et il n'osa ouvrir les yeux que pour les rouvrir quand elle entendit ses mots, quand il sentit ses doigts dans sa nuque.
Un moment, il regretta de partager une chambre avec Jace dans l'auberge en face car il y aurait emmené si elle l'y autorisait et il l'aurait aimé toute la nuit, vénérée jusqu'à l'aube comme les lysiens vénéraient cette déesse de l'amour qui leur appartenait. Mais son frère... Il ne pouvait abandonner son frère et s'éloigner davantage. Cette punition dont il tirait parti jusqu'ici en devant subitement une aussi pour lui.

« — Daor umbagon. »
(I can't stay.)

I'm sorry. I'm so sorry. Please, forgive me. Le pouvait-elle ? Pouvait-elle pardonner ses crimes ? Oh non, il ne le croyait pas. Il avait été bien cruel envers les enfants qu'elle lui avait donné, les deux fils et la fille qu'elle avait porté et qui étaient restés les derniers vestiges d'elle en ce monde. Oh Larra, you have to know. I have to tell you how every Targaryen shared your blood. I have to tell you how your blood saved the world. La Chanson de la Glace et du Feu. Jamais il ne lui avait dit. Jamais il n'avait parlé à Larra du rêve d'Aegon le Conquérant que son ainé avait partagé avec lui. Aurait-elle compris pourquoi il restait ? Pourquoi il ne pouvait pas abandonner son frère et les Sept Couronnes ? Ce secret bien gardé et précieux, il lui avait été impossible de le lui dire.

« —Māzigon lēda nyke. Māzigon naejot Mīrīn. »
(Come with me. Come in Meereen.)

Il remonta ses mains dans son dos, là où sa robe découvrait sa peau pour en tester la douceur. Elle était douce, exactement comme il s'en souvenait, comme elle était dans ses rêves. Mais les rêves n'avaient rien de comparable à la réalité, il pouvait rêver d'elle autant qu'il le désirait, ce n'était jamais aussi satisfait que de la sentir réellement entre ses bras. Les rêves étaient fades.

« — Daor jaelagon naejot henujagon ao. »
(I don't want to leave you.)

Viserys conserva un bras autour d'elle puis se redressa, venant prendre appui sur les étagères de la bibliothèque pour se relever avec elle. Il n'avait ni la force de son père, ni celle de son fils mais il en avait assez pour les relever tout les deux, pour la garder dans ses bras et encourager ses jambes à s'enrouler autour de sa taille. Il abandonna vite les livres au sol pour marcher vers la table sur laquelle il s'était endormi un peu plus tôt mais désormais, il ne dormait plus. Il était parfaitement éveillé. Ou tout du moins, il l'espérait. Il ne méritait pas le pardon de la lysienne mais vivre sans elle, vivre encore loin d'elle... Il aurait dû lui interdire de partir, il aurait dû le faire. La pensée le hantait comme elle l'avait fait tant de fois par le passé.
Le fils du dragon déposa la belle lysienne sur le bord de la table et prit le temps de l'observer. Ses yeux détaillèrent son visage, ses mains caressèrent ses bras nus et parés de bijoux qu'elle aimait tant. Elle n'avait pas changé. Ou peut-être était-elle plus belle encore qu'autrefois, peut-être lui paraissait-elle plus précieuse encore car il savait désormais ce qu'on éprouvait lorsque Larra Rogare quittait votre vie. Plus jamais, il ne voulait plus jamais le ressentir. Il éprouverait toutes ses colères et ses reproches s'il le fallait, comme il éprouvait ceux d'Aegon mais il ne la laissera pas partir. Il lui interdirait de partir cette fois. Il voulait lui dire qu'à Meereen, leurs enfants l'attendaient, qu'à Meereen, il y avait sa famille et qu'il se devait de les rencontrer, qu'elle devait rencontrer sa mère car Rhaenyra allait l'aimer. Tout du moins, il le croyait. Il se souvenait des livres d'histoire, il se souvenait que sa mère avait été utilisée par une lysienne que son père avait connu par le passé mais elle n'avait jamais montré aucune hostilité à l'égard des habitants de l'île. Cependant, il fallait avant lui dire qu'il avait échoué, qu'il avait trahi sa confiance...

Son front se déposa contre celui de Larra, il ferma les yeux alors qu'il se mit à murmurer.

« — Nyke qringaomatan ao. Yn kesan dōrī ivestragī ao henujagon arlī. »
(I failed you. But I will never let you leave again.)
by CrimsonTulip


Larra Rogare

Larra Rogare

Pseudo : tyraxesis
Pronom irl : elle
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Date d'inscription : 29/12/2023
Allégeance : Fidèle à sa famille, Larra est d'une loyauté sans nom envers ses enfants : Aegon, Aemon et Naerys. Plus largement, son allégeance va à Rhaenyra et Daemon Targaryen, ainsi qu'à leurs héritiers.
Triggers : aucun

   



There's no book about my end
Goodbye, to all the plans that we made. No contracts, I'm free to do as I may. No hunger. No sleep except to dream, mild and warm. Safe from all harm, calm. Good riddance to all the thieves, to all the fools that stifled me. They've come and gone and passed me by.
Good riddance

「There's no book about my end」(ft. Viserys II Targaryen) 0a8250b34fe83b0c987e45eef7a361c3a64b04c4
Pendant l'espace d'un instant, plus rien n'avait de réel sens. Larra avait l'impression que le nord était devenu le sud et que le sud était devenu le nord, juste à cause d'un baiser et de deux mains sur elle que le temps n'avait pas tout à fait effacé de sa mémoire. Pendant si longtemps, la lysienne avait été d'une fidélité et d'une loyauté absolue aux vœux qu'elle avait échangé dans son enfance, quand elle avait été à peine un bout de femme capable de comprendre les notions qu'on lui avait dit de répéter dans son enfance. Et quand, il y a quelques lunes à peine, la jeune femme s'était décidé qu'elle avait sûrement le droit à un peu de plaisir en ce monde elle aussi, la terreur qui la pris fut plus intense que tout ce qu'elle n'avait jamais connu auparavant. Alors, Larra se demanda si sa vie serait toujours hantée par le souvenir de deux yeux lilas. Pourtant, à cet instant, les regrets, les "si seulement" et toutes les autres pensées fantasques qui la rendait si mélancolique de leur temps ensemble, rien de tout cela n'avait plus sa place contre les lèvres de Viserys. Il était là avec elle, il n'y avait pas de raison de penser au passé.

Il n'était plus question de penser à ce que le Targaryen avait passé ses années à faire sans elle à ses côtés. Ces obsessions avaient été continues, même lorsque la maladie s'était installée et que les traits délicats de Larra s'étaient effacés pour lui donner un air plus famélique de jour en jour. Ses cheveux blonds d'ors et d'argents étaient tombés en cascade ensuite, et tout ce qui obsédait la douce lysienne était de savoir si, peut-être, Viserys viendrait à elle. Dans ses rêves déformés par la fièvre qui se propageait dans l'entièreté de son corps secoué de soubresauts, elle voyait milles et un Viserys la serrer entre ses bras, répétant des paroles qu'elle ne pouvait pas comprendre, comme s'ils ne partageaient plus la même langue, incapable à présent de se comprendre. Cela n'avait pas empêché la jeune femme de penser qu'elle l'aimait, qu'elle regrettait, qu'elle le voulait à ses côtés, lui mais aussi leurs trois enfants si précieux pour la jeune femme. Toute sa vie, ses sœurs avaient répété que s'aimer soi-même était le plus important et cela, Larra l'avait entretenu avec une fierté presque orgueilleuse, pourtant, l'amour que son cœur ressentait pour son époux, quand, enfin, elle avait saisit la force avec laquelle il l'aimait, avait dépassé cela. Pire encore, quand ses servantes avaient susurré qu'un enfant grandissait dans son ventre la première fois, jamais la lysienne n'avait ressenti une telle bouffé de tendresse pour quelqu'un de toute sa vie. Son Aegon était promis à être l'être le plus important de son monde et sa naissance avait juste confirmé cela.

Pour ce peu de bonheur, Larra aurait été prêt à bien des choses, à bien des sacrifice. Elle l'avait fait jusqu'à la naissance de Naerys et même une année entière après que sa tendre fille eut vu le jour. La bravoure était quelque chose d'important et pour Viserys, son épouse aurait porté tous les visages les plus courageux que les dieux lysiens eut à lui donner. Pourtant, la fatigue s'était abattue sur elle comme la pire des vagues la rabattant contre les falaises de la réalité. La jeune femme n'était pas invincible et ses traits parfois tirés par la fatigue laissaient deviner, quelques fois, quand personne ne la regardait, que les mots avaient un réel impact sur elle, plus encore ceux qu'elle ne comprenait pas. On la traitait de tous les noms sans apprendre à la connaître et à découvrir que sous son statut d'étrangère venue d'une île réputée pour ses mœurs trop dissolue pour Westeros, se cachait une femme intelligente, sensée et qui, elle aussi, avait un cœur. Elle aussi aimait la musique, les festivités bruyantes et colorées et la danse. Elle aimait la douce chaleur du soleil et la grisaille et la pluie la rendait mélancolique des journées les plus chaudes de l'année. Plus encore, Larra Rogare était de ses femmes sur qui l'amour était tombé soudainement, comme une évidence et pour lequel elle s'était épuisée à la tâche jusqu'au dernier jour de sa vie. Viserys, avait-elle murmuré pour le dieu de la mort.

Pendant une seconde, son corps tout entier s'était pressé contre Targaryen d'une façon qui lui semblait si naturelle que la lysienne pensa que toutes les créatures divines de la terre les avaient crées spécialement l'un pour l'autre. Plus d'une fois, Larra s'était dit que les mains de Viserys étaient de la taille parfaite pour tenir sa taille et la saisir toute entière. Elle ignora si le soupire qu'elle entendit venait de lui ou bien de ses propres lèvres, cela n'importait peu. Ils étaient seuls en ce monde pour le moment et rien ni personne ne saurait ruiner de telles retrouvailles. Personne d'autres qu'eux et la jeune femme s'en rendit bien assez vite compte. Bien sûr que le jeune prince n'était pas là pour elle, pas alors qu'il ne savait même pas que son épouse vivait encore et quand ses pauvres paroles quittèrent ses lèvres, les doigts de la plus jeunes des Rogare saisirent davantage de Viserys pour lui interdire de la laisser là, seule, comme si elle n'était qu'un passage à oublier, une autre page d'un livre à tourner pour arriver au chapitre suivant.

"Visērȳs, ȳdra daor ao qogralbar sylussi. Vestan ao kostagon daor, iksan daor pirtissi."
(Viserys, don't you fucking dare... I said I forbid you, I'm not joking.)

Sa voix tremblait légèrement malgré toute la force employée pour ne pas que la lysienne fonde en larme. Si elle l'avait pu, si son corps n'était pas si lourd et incapable de se mouvoir sous les effluves contradictoires de désir mêlées de peur qu'elle ressentait, Larra serait partie, refusant de se retourner. Pourtant, Larra Rogare n'était qu'une femme et il lui était impossible de penser à quoique ce soit d'autre que les paroles de Viserys à cet instant. Don't you fucking dare leave me here. I can't be left unsupervised. I can't be left without you. Son esprit répétait ces quelques mots en boucle comme une supplique silencieuse.

"Kesan jikagon naejot se mōris hen vys lēda ao.  Iksan daor henujagon ao mirre arlī. Kostilus..."
(I'll go to the end of the world with you. I'm not leaving you ever again. Please...)

I need to feel you, I need to love you. La fièvre semblait la prendre toute entière et pendant un instant, Larra était effrayée de ne plus faire le moindre sens des mots qui quittaient ses lèvres. Il y avait une part de vérité dans les mots des gens que lui rapportait ses servantes. Larra avait toujours eu une très grande influence sur Viserys, plus qu'elle ne voulait bien l'admettre durant leur mariage. Pourtant, à cet instant, la jeune lysienne se demandait si le Targaryen avait conscience de l'emprise qu'il avait sûr elle et combien il lui était simple de la plier à ses volontés. La belle Rogare qui avait dit ne plus jamais vouloir se soumettre aux désir d'un homme s'était effacé derrière le besoin presque viscéral qu'elle ressentait de ne plus se séparer de celui qui avait été son époux pendant neuf années. Après tout, le prince Viserys de la maison Targaryen n'était pas n'importe quel homme.

"Ivestragon ziry arlī. Ivestragon ao ȳdra daor jaelagon naejot henujagon nyke arlī."
(Say it again... Say you don't want to leave me again.)

Lorsqu'elle était partie vers son île natale sans se retourner, elle avait laissé un époux aux portes de l'âge d'être un homme fait, quoiqu'il y avait trois années que leur mariage avait été consommé réellement. Larra ne se souvenait pas, pourtant, que Viserys eut été si fort. Il avait rapidement été plus grand qu'elle, mais la jeune femme lui avait ignoré une solidité que sa vigueur rattrapait totalement. Après tout, les écrits disaient que Maegor Targaryen, troisième souverain des Sept Couronnes avait prétendu avoir consommé son mariage plus de douze fois, Viserys lui n'avait pas eu besoin de se vanter de telles exploits qu'il avait pris le soin de garder pour lui. La naissance de leur Aegon avait été assez parlante pour témoigner à leur place. La lysienne se lova contre cet homme qui habitait ses rêves, enroulant bras et jambes autour de lui tandis qu'elle déposait déjà quelques baisers le long de la colonne de son cou.

Le silence retomba un instant, quoique la demoiselle était incapable de dire combien de temps s'était réellement écoulé. Ses paupières battaient lentement, laissant ses cils balayer l'air avec une tranquillité affolante. Seuls ses doigts semblaient réellement plus agitées qu'elles ne l'avaient jamais été. Il leur fallait décrire, flatter, comprendre chaque centimètre caché à ses yeux. Son jeune prince était le même et pourtant, il était différent à bien des égards, comme si le temps avait fait murir davantage encore le garçon à l'esprit si formidablement doté. Se répéta qu'elle aurait tout le temps du monde de découvrir l'extension de ses pensées. Tout le temps du monde à présent.

"Skori issi ao leaving Lȳs? nyke jorrāelagon naejot ivestragon se tistālior iksan daor umbagon."
(When are you leaving Lys? I need to tell the bank I'm not staying.)

Oh, il y avait tant de choses que Larra devait raconter à Viserys. De sa vie précédente, rien ne devait être gardé. Les fantasmes glorieux de son retour à Lys n'avaient pas été répété dans sa vie qui s'était tristement terminée dans l'indifférence presque totale. Non, la belle voulait lui parler de sa vie actuelle, celle qu'elle avait mené depuis qu'elle s'était réveillée sur la plage, seule. Elle imagina sans peine que son tendre Viz aurait tout une vie entière à lui dire, celle qu'il avait vécu sans elle jusqu'à leurs retrouvailles. Celle qu'il avait enfin pu vivre avec cette famille que la lysienne n'avait pas été capable de combler. Après tout, que pouvait-elle faire face aux fantômes de la princesse Rhaenyra et du prince Daemon de la maison Targaryen, ces deux parents dont son époux avait toujours semblé avoir tant besoin. Quand il déposa son front contre le sien, Larra entoura ses joues de ses doigts, caressant sa peau avec une lenteur immense, comme si elle était effrayée de briser un charme.

"Īles daor aōha indirarion, Visērȳs lo īlen daor biare. Kesan umbagon. Kesan umbagon syt hae bōsa hae emilā nyke. Kostilus, ȳdra daor ivestragon ao qringaomatan nyke."
(It wasn't your fault, Viserys if I was not happy. I will stay. I will stay for as long as you'll have me. Please, don't say you failed me.)

Oh, ils sauraient trouver un moment pour que Larra ne sache ce qu'il était advenu de leurs enfants, de leur précieux Aegon, Aemon et Naerys. Pour l'heure, leurs parents devaient se retrouver, la jeune lysienne, d'ailleurs, se mit à susurrer tout bas, comme si ses mots étaient des secrets que personnes d'autre que Viserys ne devait entendre.

"Nyke jorrāelagon ao, nyke va moriot jorrāelatan ao. Nyke daor gaomagon ziry mijegon ao. Umbagon lēda nyke bisa bantis? Kostagon ao?"
(I need you, I always needed you. I can't do it without you. Stay with me tonight? Can you?)
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Viserys II Targaryen

Viserys II Targaryen

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En ce monde, il n’existait que peu de femmes qui pouvaient prétendre rivaliser avec Larra dans le cœur de Viserys. Et ses femmes là n’étaient ni des amantes, ni des épouses mais seulement sa mère, ses sœurs et sa propre fille. Toutes les autres étaient effacées par la belle Rogare. Il n’oserait pas même poser ses yeux sur leurs formes quand, près de lui, il avait la plus belle créature que ce monde ait porté. Qu’avait-il fait pour mériter de la retrouver dans ce monde quand il n’avait eu de cesse de faillir à prendre soin de leurs enfants ? Il l’avait aimé plus que tout, il n’avait plus été lui-même ni entier après son départ mais incapable de la suivre car il ne pouvait pas abandonner ses responsabilités, il ne pouvait pas abandonner sa famille et encore moins son aîné, Aegon, son plus précieux ami. Seulement après le départ de Larra, il avait cessé de vivre pour lui-même. Il avait vécu pour le royaume, pour son frère, pour ses sœurs, pour ses enfants, ses neveux et ses nièces. Il était devenu un puit de connaissance, lisant toujours davantage au lieu de vivre. Quand Baela était morte, il avait lu. Il avait lu à la mort d’Aegon. Il avait lu à celle de Daeron puis celle de Baelor. Il avait lu à la mort de la jeune Baela. Il avait lu à la mort de Rhaena aussi, lorsque le dernier vestige de son enfance avec ses parents s’était envolé. C’était là, avec elle, qu’avait réalisé qu’il ne restait plus personne, que ses parents qu’il n’avait que trop peu connu n’étaient plus et ne reviendraient jamais. Qu’il ne restait personne pour lui parler d’eux, personne qui les avait connu comme Aegon, Baela ou Rhaena ne l’avaient fait. Alors il avait lu seul, il avait oublié le monde qui tournait autour de lui alors que son cœur, toujours plein d’amour, débordait car ceux qu’ils aimaient n’étaient plus là pour le recevoir.
Retrouver son épouse était une bénédiction. Ils auraient pu ne jamais se revoir, l’un d’eux ne jamais revenir et pourtant, ils étaient ensemble à nouveau. C’était bien lq douceur de sa peau sur ses doigts éprouvaient, ça n’avait rien d’un rêve. Son parfum dégageaient les mêmes effluves exotiques qu’autrefois et venait réparer quelque chose en lui qui s’était brisé il y a longtemps. Viserys de la maison Targaryen, deuxième du nom, voulait vivre à nouveau. Il ne voulait pas vivre pour un royaume, il ne voulait pas vivre par devoir, il ne voulait pas vivre pour ses parents ou sa fratrie. Non, le prince voulait vivre pour Larra Rogare, vivre pour être avec elle, pour se tenir à ses côtés, pour l’aimer et il voulait vivre pour la rendre heureuse chaque jour, si elle l’y autorisait. Si, déçue lorsqu’elle apprendrait qu’il avait failli à son rôle de père, elle refusait de prendre son cœur à nouveaux, celui qu’il lui offrait sans la moindre hésitation, il ferait le nécessaire pour qu’elle reste dans sa vie, pour qu’il puisse la voir, s’enivrer quelques fois de son parfum pour se donner le courage d’avancer sans elle une fois de plus, dans une vie de plus.

À ce moment, la mère de ses enfants refusait encore qu’il s’en aille et il n’en avait pas l’intention, pas maintenant. Mais il savait aussi qu’il ne pourrait pas rester indéfiniment à Lys, que son frère l’attendait à quelques centaines de mètres de la bibliothèque. Il l’aimait à en mourir de l’intérieur, sans elle, il était une coquille à moitié vide. Pourtant, s'il devait choisir, il serait cette coquille sans vie pour rester auprès de ses frères, de ses parents qu'il n'avait jamais connu et dont le manque s'était fait ressentir, silencieux et vicieux, il avait influencé une grande partie de sa vie sans même s'en rendre compte. Il ne voulait pas la quitter et il espérait, au plus profond de lui-même, qu'il n'aurait pas à le faire, qu'elle le suivrait réellement au bout du monde. Car il pourrait l'y emmener. Si sa mère décidait qu'ils partaient au bout du monde, alors Viserys irait.

« — Daor jaelagon naejot henujagon ao. »
(I don't want to leave you.)

Le prince murmurait à la demande de son épouse. Il lui dirait encore et encore, autant qu'elle voulait entendre. Quand s'était-il senti aussi vivant pour la dernière fois ? Soudainement, il ressentait tout, avec plus d'intensité semblait-il. On avait cru qu'il était morne, strict, autoritaire et que rien ne pouvait vraiment l'atteindre car les pertes successives l'avaient laissé trop émotionnellement brisé ou perdu pour qu'il ne sache comme réagir, comment ressentir. La mort d'Aegon avait laissé un immense vide, elle avait creusé ce trou béant dans sa poitrine que Larra avait laissé en partant. Elle n'était pas seule responsable, bien sûr. Il était si jeune mais les morts de Lucerys, Jacaerys et plus tard, quand il les avait appris, de Joffrey et ses deux parents, avaient déjà laissé leur marque mais elles étaient moindre car il avait su être fort, trouver encore de la joie et trouver un semblant de bonheur. Après la lysienne... Elle avait tout emporté. Elle avait pris le meilleur de lui. Alors désormais qu'il la tenait dans ses bras, c'était comme si elle lui rendait cette part de lui qui s'était envolée. Ou peut-être qu'il l'avait simplement enfermé derrière une porte dont elle seule possédait la clé. Et enfin, pour la première fois depuis longtemps, il ressentait tout. Son cœur plus complet, comblé, ses sens plus que conscient de la chaleur de la jeune femme, de sa douceur, de son odeur, de sa beauté. Rien ne lui échappait.

« — Daor jaelagon naejot henujagon ao, murmurait-il encore à son oreille. »
(I don't want to leave you.)

Il avait le courage et la force d'affronter toutes ses colères, de supporter son malheur si elle ne se trouvait pas heureuse avec lui à Meereen mais il l'emmènerait avec elle si c'était ce qu'elle voulait et il ne la laisserait plus jamais repartir. Le prince était fou de cette femme. Elle avait été, d'abord, le béguin de son enfance car il était trop jeune pour aimer lorsqu'il l'avait épousé mais pas trop jeune pour admirer. Le béguin innocent d'un enfant s'était changé en amour, en désir lorsqu'il devenait un homme et qu'il réalisait la portée de leur mariage. Elle avait été son épouse, elle avait été sienne pendant un temps et il l'avait laissé partir. Le plus grand regret de sa vie était à la fois le seul qu'il n'aurait pas pu corriger. Il n'avait pas pu la préserver de la cruauté des Sept Couronnes envers les étrangers et il n'avait pas su non plus prendre soin de ce qu'il lui restait d'elle : leurs enfants.
Tout était confus, tant d'émotions contradictoires qui le traversaient, la joie et la culpabilité, les regrets et le besoin de l'avoir tout contre lui. Il y avait tant de choses à dire, tant de mots qui avaient été tue par le passé et une nouvelle chose de les prononcer... Et s'il le pouvait, Viserys n'aurait dit aucun mot pour sceller encore ses lèvres aux siennes, il ne les aurait quitté que pour lui dire combien il l'aimait, combien elle était plus importante que tout. Et c'était pourquoi il l'avait sacrifié qu'il aurait grand mal à lui avouer.

« — Lanta tubissa. »
(In two days.)

Il y avait encore, à Lys, quelques ouvrages qu'il devait consulter pour sa mère. Elle le lui avait demandé, elle avait besoin qu'il fasse cela pour elle et seul Jace était peu enthousiaste à l'idée de passer ses journées — par ses nuits — entre les pages de quelques vieux ouvrages en valyrien.

Son visage était enfermé entre les douces mains de la lysienne, elle était si tendre et il osait à peine bouger alors que ses doigts s'agrippaient aux tissus de ses jupes contre ses hanches. Elle ne savait pas, elle ignorait ce que leurs enfants avaient vécu. Ce qui les avait rendu malheureux. Il savait désormais, il savait qu'il avait fait les mauvais choix mais chaque fois qu'il regardait en arrière, il ne voyait pas comment il aurait pu faire mieux, il ne voyait pas où il s'était trompée. Larra saurait, Larra verrait. Peut-être saurait-elle le lui dire car il redoutait de commettre de nouvelles erreurs pareilles à celles-ci. Il avait sécurisé leur position, sécurisé le royaume pour leur éviter de tout perdre, pour qu'ils vivent et connaissent la paix contrairement à lui et à chacun de ses frères et sœurs. Il voulait qu'ils puissent être heureux et aucun ne l'avait été.
Larra ne savait pas. Ce n'était pas juste elle qu'il avait failli.
Ses échecs attendraient.

Il les oubliait dès qu'elle murmurait à nouveau et ses mains, cette fois, empoignaient ses hanches avec plus de détermination. Il n'avait pas ressenti depuis si longtemps. Il n'y avait aucune créature en ce monde qu'il voulait comme il voulait Larra Rogare. Il recula son visage, ses yeux trouvèrent les siens en silence pour sonder son regard, pour y chercher sa volonté de se trouver seule avec lui... Il aurait étendu sa magnifique épouse sur cette table pour honorer son corps, pour lui dire qu'il l'aimait à chaque baiser, à chaque caresse, s'il l'avait pu. Mais même à cette heure tardive, la bibliothèque trouvait parfois quelques usagers et Jacaerys... Jacaerys l'attendait de l'autre côté de la rue. Surement son frère dormait-il depuis longtemps ou alors, il l'espérait car l'attente devait être longue.

« — Jace... My brother waits for me at the inn next door. »

Jacaerys... Il y avait tant de choses qu'il devait raconter à Larra, qu'il devait lui dire. Il le ferait mais plus tard. Après. Le lendemain. Ou durant la nuit. Ils avaient toute la nuit. Ils avaient tout le temps du monde.
Ses lèvres se posèrent une nouvelle fois contre les siennes. Il avait besoin d'elle aussi, il avait tellement besoin d'elle à ses côtés, dans ses bras, tout contre lui. La tenant par les hanches, il la ramena plus près encore si cela était possible, la rapprochant du bord de la table tandis qu'il pressait davantage leurs lippes ensemble, torturé entre l'envie de l'embrasser encore et le besoin d'inspirer profondément alors qu'elle enivrait chacun de ses sens.

« — I'll stay with you tonight. And for all the nights to come if you wish. »

Toute sa vie, toutes les nuits pour le restant de ses jours.
Viserys ferma les yeux, un moment, quand son front retrouva sa place contre celui de la magnifique femme qu'il tenait entre ses bras. Sa magnifique femme. Avy Jorrāelan, disait le silence du prince Targaryen.

« — I'll have you, Larra. Always..., il murmurait dans la langue de ses ancêtres, son souffle venant caresser le visage de son aimée, de celle à qui il avait donné toutes les plus belles parts de lui-même. I need you. I want you. Follow me to the inn and you'll have all of me. »
by CrimsonTulip


Larra Rogare

Larra Rogare

Pseudo : tyraxesis
Pronom irl : elle
Messages : 126
Date d'inscription : 29/12/2023
Allégeance : Fidèle à sa famille, Larra est d'une loyauté sans nom envers ses enfants : Aegon, Aemon et Naerys. Plus largement, son allégeance va à Rhaenyra et Daemon Targaryen, ainsi qu'à leurs héritiers.
Triggers : aucun

   



There's no book about my end
Goodbye, to all the plans that we made. No contracts, I'm free to do as I may. No hunger. No sleep except to dream, mild and warm. Safe from all harm, calm. Good riddance to all the thieves, to all the fools that stifled me. They've come and gone and passed me by.
Good riddance

「There's no book about my end」(ft. Viserys II Targaryen) 0a8250b34fe83b0c987e45eef7a361c3a64b04c4
Lentement, les doigts de Larra lissait une mèche argentée des cheveux de Viserys. Dans leur monde et dans tous les souvenirs que la jeune femme avait de lui, il avait été un gamin plus jeune qu'elle dont elle s'était lentement mais sûrement entichée avant de découvrir que sans lui, la vie ne valait plus réellement la peine d'être vécue. Ses paupières frangées de longs cils pâles observaient les flammes fascillantes, écoutant sa voix tout contre son oreille, une voix si familière et pourtant bien plus mature qu'elle ne l'avait été quand la lysienne était partie, maudissant son jeune époux de ne pas choisir la paix et le calme qu'ils auraient mérité de vivre ensemble, tous les cinq, eux mais aussi leurs trois enfants. Quel âge avait-il à présent? Combien d'année de plus ou de moins avait-il comparé à elle? Cette pensée lui tira un sourire délicat, presque soulagé de constater qu'elle avait peut-être perdu la vie un jour, mais que le garçon qu'elle avait aimé eu le temps de devenir un homme. Peut-être qu'elle prendrait le temps de demander, un jour, si le temps avait creusé des rides sur le doux visage de son aimé et si ses cheveux d'argents étaient devenus plus blancs encore, comme l'avait été ce Jaehaerys dont les livres parlaient tant quand ils lisaient jusqu'à manquer de dépérir.

La jeune femme n'en avait pas eu le luxe après tout, personne n'avait vu ses traits s'affaiser un peu plus, année après année, ou l'or de sa chevelure devenir gris. Elle avait raté tant de chose et aujourd'hui, aucune de ses choses ne pourraient être rattrappées. Jamais elle ne verrait Naerys marcher pour la toute première fois et jamais elle ne pourrait s'inquiéter en voyant ses fils brandir une épée pour la toute première fois de leurs vies, gauches et maladroits. Larra était tombée malade très vite, moins d'une demi-année après son arrivée à Lys. Cela avait été une petite toux, au debut, rien de bien grave. Avec Marra, elles avaient écumé les rues à la recherche du moindre travail, refusant les maisons de plaisir. Après tout, la plus jeune des soeurs Rogare avait beau avoir fuit Westeros, elle était toujours mariée à Viserys et peut-être qu'elle le verrait débarquer un jour pour la sortir de là et lui promettre que les choses avaient changé. Rien pourtant et la jeune lysienne s'était abaissée à quelques ménages ingrats qu'elle avait accepté sans sourcillés. Et puis la toux était devenue une fièvre paralysante qui la laissait couchée pendant des jours sans que rien ne puissa jamais la faire redescendre. Ses joues s'étaient alors creusées, lentement, sans que personne ne le remarqua tout d'abord. Et puis sa belle chevelure bouclée était tombée par poignées, la laissant ébêtée et honteuse. Alors, son aînée avait commencé à la supplier de prévenir Viserys et de se faire soigner. Il le fallait et pourtant, qu'aurait pensé son mari? Peut-être l'aurait-il laissé là, dégoûté face à l'apparence désormais disgrâcieuse de son épouse. Elle n'avait plus rien eu de la belle Larra après tout et dans ses lettres qu'elle n'envoyait jamais, la douce écrivait tous ses regrets et combien la vie ici était bien plus triste et terrible que ne l'avait jamais été les Sept Couronnes, seule, éloignée de ses enfants et de l'homme qu'elle aimait. Et puis elle était morte en buvant de la ciguë, dernier remède pour la délivrer des maux qui la rongeait.

Tout cela, la belle savait qu'elle ne pourrait le conter à personne, sa fin n'avait encrée aucune page et personne n'avait rien à faire de comment finirait les Rogare, eux qui avaient été pourtant si puissants un jour. Alors lentement, ses doigts caressèrent la nuque de Viserys, l'écoutant lui parler et susurrer quelques fantaisies que Larra voulait entendre. Oh, elle voulait qu'il ne la quitte jamais et qu'ils s'aiment comme lorsqu'ils s'étaient quittés : si fort que la passion les avaient dévoré tout entier de flammes sombres. Lentement elle se redressa alors, déposant des baisers légers sur le visage de cet homme si précieux à ses yeux, comme si une nouvelle supplique quittait ses lèvres à chaque fois qu'elles se posait sur sa peau. Si elle n'avait pu, Larra aurait enivrer chaque sens de Viserys jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien que son la plus simple enveloppe de son âme et qu'il ne soit plus qu'à elle et à elle seule. Pourtant, la lysienne savait aussi que cet homme avait été privé toute sa vie d'une famille, un privilège qu'elle avait connu un temps, quoique son frère Moredo et ses deux soeurs étaient tout ce qu'elle pouvait considéré comme ses proches. Il y avait aussi eu Sandoq, son très cher garde et aussi loin qu'elle s'en souvienne, l'immense guerrier avait été un de ses seuls amis. Il était aussi sa famille, décida la jeune femme à cet instant, fermant ses yeux alors qu'elle déposa ses lippes contre la mâchoire du Targaryen.

"That's enough to pack my things." susurra-t-elle alors, ses mains ne relâchant pas ce visage qu'elle avait cru voir dans la foule tant de fois, mais aussi en rêve.

Les paroles de Viserys et toutes ses fautes, Larra les considererait plus tard. Elle ne doutait pas que sa vie eut été difficile aussi, quoiqu'elle avait imaginé avec le temps que son époux avait dû être soulagé d'être débarassé d'eux, ses ravisseurs sur une île si loin de sa famille. La jeune femme l'avait imaginé plus d'une fois, alors qu'elle partait pour retrouver son foyer d'antan, que le valyrien avait retrouvé quelques maîtresses et une épouse plus adaptée à ses besoins. Une femme qui n'entrait pas dans des colères noires quand elle vivait une injustice, qui ne devenait pas mutique par pur rancune et qui produirait davantage encore d'enfants. Pourtant, ses doutes et ses pensées s'évanouir en une multitude de petits points blancs face à la détermination dont faisait preuve Viserys. Si elle n'avait connu que lui, Larra Rogare savait qu'il était sûrement le meilleur amant qu'elle n'aurait jamais pu connaître, plus fougueux que bien des hommes dont lui parlait Lysara. De lui, la belle voulait tout à chaque seconde et elle aurait damné le monde pour que le prince Targaryen la ravisse à cet instant. Ses yeux pâles lançaient des suppliques désireuses tandis que ses lèvres laissaient échappées son souffle haletant d'anticipation. Jamais, de tout leur mariage, la jeune femme ne l'avait voulu de la sorte et pourtant, elle l'avait voulu aussi fort qu'elle l'aimait. Peut-être était-ce parce qu'elle réalisait enfin ce qu'elle avait perdu par le passé et que même loin de lui, la lysienne n'avait cessé de l'aimer et de souhaiter le retrouver.

Pendant un instant, quand le nom de l'aîné des frères de Viserys fut évoqué, un pincement prit le coeur de belle. Essayait-il de se défiler comme ça? En invoquant un impératif? Et puis Larra ne se souvenait plus des noms. alors qu'elle les l'avait entendu la première fois quand le petit garçon qu'elle avait été obligé d'épousée lui en avait parlé. Sa mémoire lui rappela cependant l'existence d'un frère aîné dragonnier qui était mort en mer alors qu'il était venu le sauver. Parfois, la gamine s'était demandée si Vis pensait à lui et si la peine le faisait pleurer quand il était tout seul. Et puis en devenant une femme et une mère, elle avait été triste en contemplant la situation des deux frères Targaryen en pensant à ses propres fils et elle était heureuse qu'ils ne soient pas seuls en ce monde. Ils étaient frère et c'était tout ce qui comptait.

"Your brother... You're worried for him."

Et incertaine de vouloir retirer Viserys à ce frère qu'il avait tant voulu retrouvé dans leur jeunesse, Larra contempla l'idée de rentrer seule, à nouveau. Alors, quand elle se réveillerait, tout ceci lui aurait parut être un rêve et elle retournerait travailler comme elle le faisait tous les jours, vivant selon sa routine habituelle. Elle aurait pleuré en secret, dans la cour quand il aurait été l'heure de déjeuner, blessée par ses propres fantasmes et désirs. Pourtant, quand il l'embrassa à nouveau, la jeune femme se perdit dans les limbes de ses envies les plus secrets, ceux que personne ne connaissaient d'elle. Ses lippes se mouvaient comme s'il n'y avait pas de lendemain ou qu'au contraire, il y en avait un qui la priverait à jamais de son aimé, ses doigts quittant ses joues pour parcourir le corps de son époux à loisir.

"Yes please. There is no one else but you." I never had anyone else but you, aurait-elle aimé ajouté, mais ces mots étaient inutiles. Et un sourire étira ses lèvres, profitant d'un instant de calme avant la tempête qui s'annoncerait quand ils seraient réellement seuls. Ou peut-être seraient-ils pris d'élans de tendresse, ou tout cela à la fois pour ne plus faire qu'un. La belle se laissa alors glisser de la table, si proche de Viserys qu'elle susurra contre sa peau. "And I'll have you in return, Viserys. Let me take care of you, like I always used to. Take your things, we are going."

Et comme la toute première fois, alors que le siège secret prenait fin pour les libérer et dédouaner les Rogare de crimes qu'ils n'avaient pas commis, Larra tira Viserys avec une détermination sans faille. Oh, la première fois, la belle se souvint avoir ressentit les picotements de désir sur sa peau. Elle n'avait jamais vu son époux prendre sa sécurité tant à coeur et plus encore, jamais on ne l'avait défendu de la sorte. Et alors, la jeune femme l'avait tiré avec force comme si elle avait été en colère alors même qu'elle était la plus heureuse du monde .Aujourd'hui... Aujourd'hui ce picotement de désir fourmillait à nouveau sous sa peau, comme un orage tant attendu qui se préparait à l'horizon. Il n'y avait rien en ce monde que Larra désirait plus que cet homme enfin retrouvé. Aucune politesse et bienséance n'aurait pu la retenir et elle décida de laisser les livres aux sols derrière eux comme elle aurait pu le faire quand ils étaient encore marié et si heureux. Leave them, they'll be there when we will come back. Ce souvenir lui tira un sourire et la lysienne entrelaça leurs doigts quand enfin, la brise marine rencontra sa peau brûlante et offerte, pressant tout son corps contre le Targaryen.

"Where is that inn, dear? Let's take the room next to your brother's if it can help you relax."
by CrimsonTulip


Viserys II Targaryen

Viserys II Targaryen

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Goodbye, to all the plans that we made. No contracts, I'm free to do as I may. No hunger. No sleep except to dream, mild and warm. Safe from all harm, calm. Good riddance to all the thieves, to all the fools that stifled me. They've come and gone and passed me by. Good riddance.
Le prince n'avait d'yeux que pour elle. Il avait vécu quarante-cinq années avant de s'éteindre et il en avait pensé trente à n'aimer aucune autre que lui. Elle avait été son premier et son dernier amour, l'unique pour qui son cœur s'emballait et elle n'avait jamais été oublié, pas un jour ne s'était écoulé sans qu'il ne pense à elle pour une raison ou une autre. Parce qu'elle lui manquait, parce qu'il se remémorait leurs années ensemble, parce qu'il revoyait ses traits dans leurs enfants. Il y avait eu des centaines de raison de penser à elle, toutes les raisons étaient bonnes pour penser à elle. Chaque fois, son cœur s'emplissait d'un chagrin qu'il ne montrait pas, qu'il ne s'autorisait pas à ressentir pleinement car dès l'instant où le chagrin prendrait sa juste place dans sa vie, il n'était plus certain de pouvoir l'en chasser. À la place, son cœur s'était fermé à la joie, son humeur avait été morose et il était devenu un homme sévère et strict auquel il était difficile de parler et qu'on voyait rarement sortir la tête des livres si ce n'était pour observer et diriger le royaume autour de lui alors qu'il avait parlé avec la voix d'un roi plus longtemps que les trois qu'ils avaient servi n'avaient vécu.
Larra était-elle capable de ramener cette joie qu'il avait eu, qui l'avait quitté en même temps qu'elle ? Peut-être était-il trop tard pour sourire à nouveau, pour être plein de vie comme le jeune Viserys le fut. Son corps était jeune mais son esprit, lui, avait vécu des milliers de vies. Chacune de ses vies, pourtant, n'égalait pas les quelques années avec la lysienne, elles n'égalaient pas les trois années qu'ils passèrent réellement comme mari et femme, celles où il s'évertua à prouver à son épouse qu'il avait tout d'un homme et qu'il la protégea jusqu'à ce que cela ne suffise pas, car il ne pouvait combattre les mots qu'on murmurait dans son dos, lui qui pourtant passant tant de temps à étudier les mots et les phrases, il n'avait pas pu empêcher ceux que la cour lançait contre son épouse. Il était arrivé que le prince y songe, qu'il se demande s'il en aurait été différent s'il avait eu un dragon. Aurait-on osé élever la voix contre son épouse ? S'il avait été plus impulsif et colérique comme son père, s'il avait manié Noire Sœur, aurait-on craint de dire quelques mots à l'encontre de Larra ? Doué à l'épée, ce n'était pas pour ses faits d'armes que l'histoire se souvenait de lui, ni pour son caractère prononcé, l'histoire se souvenait de Viserys Targaryen, deuxième du nom, parce qu'il avait été un homme qui n'aurait jamais dû s'assoir sur le Trône de Fer et qui avait longtemps servi d'autres rois avant de s'assoir à son tour sur le trône. Il avait été le cinquième fils de sa mère, rapproché dans la ligne de succession par les décès successifs de ses ainés puis éloigné à nouveau à la naissance des enfants d'Aegon. Jamais il n'aurait dû être roi mais un à un, en quarante-cinq années, tout le monde s'était éteint autour de lui au même rythme que sa joie et sa détermination à vivre pour lui-même.

Viserys pouvait-il vivre à nouveau pour lui ? La douceur de Larra et la chaleur de sa peau ravivent la vie en lui, le feu qui brûlait autrefois dans sa poitrine, prêt à conquérir le monde avant qu'il ne vive qu'à travers les pages d'ouvrage que d'autres ont écrit. Ses lèvres qui se déposaient contre son visage venaient lui insuffler la vie, sa proximité éveillait des sensations oubliées et il voulait l'enlever dès à présent de ses lieux pour être seul avec elle, la femme qui avait hanté sa vie, celle avec qui aucun ne pouvait rivaliser pour son affection. Mais il devait penser à Jacaerys, il était son ainé mais aujourd'hui Viserys n'était plus un enfant et s'il ne considérait pas qu'il devait veiller sur son frère, il devait rester au plus près de lui. Ils ne pouvaient pas se perdre, pas encore.

« — I can't leave him alone. »

Viserys avait été seul si longtemps, I don't ever want Jace to feel alone too, songea-t'il, mais il ne pouvait se résoudre à lâcher la lysienne, à enlever ses mains de sa taille. Il ne pouvait la laisser cette nuit, il ne pouvait s'éloigner d'elle, pas plus que de Jace. Comment renoncer à elle quand leurs lèvres dansaient avec tant de passion et une once de désespoir à la pensée de se quitter ? Comment la laisser repartir quand ses mains exploraient ainsi son corps et qu'elle lui disait qu'il n'y avait que lui ? Il avait tant rêvé d'entendre ses mots de la bouche de la Rogare, jamais certain qu'elle l'ait aimé avec la même force qu'il ne l'avait fait, jamais certain qu'elle ait réellement aimé celui qu'il était et que ces mots que se disaient ses parents, avy jorrāelan, avait eu un jour une signification pour elle.
Son corps si proche du sien quand elle reposa les pieds à terre, il s'enivra de son doux parfum d'exotisme, ses doigts appuyèrent davantage contre sa taille pour refuser qu'elle s'éloigne. Connaissait-elle le pouvoir qu'elle avait sur lui ? Savait-elle qu'il n'avait jamais appartenu à une autre qu'elle ? Elle avait tout de lui, il lui suffirait de quelques mots et il lui offrirait tout ce qu'il possédait, lui, son corps, son cœur, son âme, tout ce qui faisait de lui qui il était et si elle le voulait encore, il lui offrirait le monde. Sa fratrie et ses parents étaient les uniques obstacles qu'il ne franchirait pas pour la lysienne. Mais lui aurait-elle demandé de conquérir Lys pour en faire la reine, il s'y serait plié et il aurait obéi si elle lui avait demandé les neufs Cités Libres et de ses mains, il en aurait érigé une dixième à son image où elle aurait été vénérée et glorifiée comme l'unique déesse qui soit.
Des livres sur la table, il n'en prit aussi. Il laissa ceux qui s'étaient écroulés au sol et il tendit seulement le bras vers la besace qui transportait le minimum de ses affaires, poussa à l'intérieur ses quelques affaires qui trainaient entre les livres puis sa main se planta fermement dans celle de Larra pour la suivre. Elle était si déterminée, son épouse, quand elle tirait sur son bras vers la sortie et il se laissait guider, son cœur battant dans sa poitrine d'une excitation à peine contenue. Il se sentait vivre, Viserys voulait vivre. Mais il voulait seulement vivre près d'elle. Il s'animait d'un souffle nouveau, d'une vigueur qu'on ne lui avait pas connu depuis des années lorsqu'il était mort, car Larra était là et il tremblait d'un désir de retrouver son corps, de la tenir dans ses bras et de sentir ses mains sur lui, partout sur sa peau.

« — Not far. »

Il affirmait avec détermination, s'avança devant elle pour guider leurs pas mais en la gardant au plus près de lui car même la nuit, la belle Lys s'animait et le prince Viserys ne laisserait aucune âme les arrêter, aucune âme accoster son épouse ce soir. Il marchait d'un pas rapide jusqu'à pousser la porte de l'établissement qu'il occupait avec Jacaerys, sa main se plongea dans sa besace et il en sortit quelques pièces lysiennes sur lesquelles la déesse de l'amour était gravé mais il eut été certain que jamais elle ne fut aussi belle que la femme près de lui. Le valyrien lysien glissa sur sa langue quand il demanda la chambre près de celle qu'il louait déjà et quand le réceptionniste observa Larra, la prince la tira un peu plus près de lui, récupéra la clé et les guida à l'étage. Il enfonça la clé dans la serrure, la fit tourner pour ouvrir la porte et laissa la Rogare entrer en premier. Il eut un regard pour la chambre d'à côté, son ainé devait dormir se figura-t'il et il lui parlerait le lendemain. Il avait besoin, et envie, d'être avec Larra cette nuit. Il entra dans la chambre à son tour, referma la porte à clé derrière eux, abandonna son sac sur le sol pour craquer une allumette, illuminer la pièce de quelques bougies et enfin, il se tourna entièrement vers la plus belle des femmes que ce monde ait porté.
D'un pas plus lent, il se rapprocha d'elle quand elle lui tournait le dos, son palpitant s'agitait fortement dans sa poitrine et il enroula ses bras autour d'elle pour l'attirer contre lui. Don't ever leave me again, disait la force de ses bras mais il était incapable de prononcer les mots à voix haute. Trop longtemps, dans sa vie d'avant, il avait contenu ses émotions et il peinait à les formuler clairement, il ne pouvait pas dire à Larra combien il l'aimait à cet instant mais la tendresse du baiser qu'il déposa sur son épaule parla pour lui. Viserys la relâcha un peu, sa main remonta le long de son bras pour tester la douceur de sa peau puis il repoussa sa crinière d'or sur le côté, dégageant son cou où il posa ses lèvres par deux fois.

« — You are the most beautiful woman I ever saw, Larra, murmurait-il en Haut Valyrien cette fois, son souffle désireux venait caresser son épiderme et sa présence animait une douce chaleur au creux de ses reins, comme une flamme qui venait à renaitre. »

Il n'était pas homme jaloux mais le Targaryen s'interrogea, combien d'autres hommes l'avaient tenu ainsi dans leurs bras pour lui offrir une tendre étreinte ? Avait-elle jamais ressenti avec eux ce qu'elle ressentait avec lui, quand il la touche ou quand il l'embrassait ? Il aurait voulu lui dire, lui faire savoir que jamais il n'avait ressenti une once de ce qu'elle provoquait en lui avec une autre. Leur toucher, leurs mains sur lui n'avaient jamais été aussi enivrant que sa seule présence. Alors chaque baiser qu'il déposa le long de la mâchoire de Larra Rogare lui exprimait son amour.

« — Larra... »

Et son nom qu'il murmura, l'appelant dans un souffle, lui disant tant de choses. Stay with me. Kiss me, love me, devour me, declare me yours. Give me your anger, offer me your hate and your love, I'll take it all as long as you are mine and I am yours.
by CrimsonTulip


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