1. Contexte

Bran le Brisé avait vécu plus longtemps qu’aucun homme ne le fit à Westeros. Il avait 151 ans lorsqu’il s’éteignit et avait régné sur les Sept Couronnes durant 136 ans. Willem le Brave fut son héritier. Il n’était ni son fils ni un proche parent mais son élève à qui il avait enseigné tout ce qu’il savait et qui, à son tour, devient la Corneille à Trois Yeux. Son surnom, le Brave, lui vint de son attrait pour le maniement des armes qui lui permit de remporter chaque bataille qu’il livra. Son règne dura 74 années et son successeur fut un dénommé Martyn. Si l’histoire ne se souvient guère de ses origines, qu’il soit du petit peuple ou de noble naissance, cela comptait moins que sa cécité. Il était l’Aveugle qui Voyait et son règne fut prospère pendant 97 ans. Après lui vint Rodrik le Jeune. Il avait 20 ans lors de son accession au trône et mourut quand il en eut 80. Rodrik le Vieux, qui lui succéda, avait 75 ans et fut occi par son apprenti à 103 ans.

Gregor l’Orgueilleux avait été l’apprenti de Rodrik le Vieux 20 ans durant et il en avait 30 lorsqu’il s’empara du trône par le meurtre de son prédécesseur. Par ce geste, son règne fut contesté mais ses ennemis ne vécurent guère longtemps car sa capacité à voir à travers les yeux d’animaux lui permit de prévenir toute atteinte à sa vie. Il usa de ses dons pour visiter le passé de ceux qui l’entouraient et s’assurait de leur loyauté par la menace, il espionna par les yeux d’oiseaux les jouvencelles dans leur bain et les épouses dans leur lit. Pourtant, lorsque la vérité éclata, il fut incapable de prévenir les sept attaques simultanées qu’on lança contre lui. Certains dirent que les dieux avaient agi ensemble, possédant de nobles gens pour éliminer le roi qui usait des dons qu’ils lui avaient accordés. Car au fil des siècles, on en avait oublié que ces pouvoirs trouvaient leurs origines dans le Nord, auprès des anciens dieux.

Gregor régna moins de 10 ans et jamais il n’avait pris d’apprenti. Ainsi, le trône resta vide et de chaque région, un seigneur se présenta. Chacun jugea les autres indignes et ils s’entretuèrent. Alors les sept régions s’élevèrent, la guerre commença et jamais elle ne prit fin. Si bien que de nos jours, aucun ne sait pourquoi il se bat mais possède l’intime conviction qu’il doit protéger ses terres des ennemis qui l’entourent tandis que Port-Réal fut revendiqué par sept rois et reines mais en réalité, chacun ne régnait guère plus loin que la porte par laquelle il avait pénétré dans la cité.

Trop occupés par leurs conflits internes, les hommes oublièrent l’existence d’Essos et des Cités Libres.

Les Cités Libres étaient bien préoccupées par d’autres problèmes, tout comme le reste du continent. Car jamais elles n’avaient oublié leur passé et quand Drogon avait installé son nid au cœur d’Asshaï-lès-l’Ombre, on avait cru qu’il allait y mourir. Pourtant, un siècle plus tard, il émergea à nouveau et avait doublé de taille. À sa suite, une dizaine de dragons s’envolèrent. Ils se reproduisirent, grandirent encore et bientôt, de Braavos à Asshaï-lès-l’Ombre, le feu et la mort suivirent les dragons. On tenta pourtant de les combattre mais chaque fois qu’un dragon venait à mourir, il en venait deux autres pour le venger. Derrière eux, ils laissaient des œufs qui venaient à éclore et produire plus encore de dragons. Certains essayèrent de les domestiquer, comme au temps de l’Antique Valyria, d’autres de les monter et certains y parvinrent mais peu de temps. Jamais de seigneur-dragon n’émergea vraiment de ce chaos.

Quelques fois, des dragons volèrent à l’ouest et s’établirent à Westeros. On tenta de les monter là-bas aussi et ceux qui y parvinrent firent s’abattre le feu et la mort sur leurs ennemis. Nombreuses furent les maisons qui furent éteintes de la façon dont Aegon avait mis fin à la lignée d’Harren le Noir lorsqu’il avait conquis les Sept Couronnes. Mais pour les dragonniers de Westeros, la menace venait du ciel. Les dragons n’étaient pas des créatures d’un naturel calme et souvent, ils s’affrontaient dans le ciel, avec ou sans cavalier. Et nombre de ceux qui se revendiquèrent roi des cieux furent dévorés par des dragons plus gros et plus puissants que ceux qu’ils chevauchaient.

Cependant, au Nord vivait une femme du nom de Jeyne Stark, on disait qu’elle était la fille du roi du Nord. En réalité, nous ignorons si elle n’était pas une sœur ou une tante de ce dernier et nul seigneur n’ose aujourd’hui prononcer son nom, quoi qu’il en fut, Jeyne avait grandi avec les contes et les légendes du Nord. Il y en avait une qu’elle chérissait plus que les autres : la légende d’Arya Stark, la fille qui avait tué le Roi de la Nuit, empêchant le monde de sombrer dans un hiver perpétuel et les Hommes de disparaître. Pourtant, Westeros restait un lieu de guerres incessantes et de chaos sans nom.

Déterminée à suivre les pas de son héroïne, Jeyne voulut en finir avec les guerres et partit vers Essos en promettant que lorsqu’elle reviendrait, ce serait pour ramener l’ordre et la paix.

Et Jeyne revint. Trente ans s’étaient écoulés depuis son départ et beaucoup avaient oublié sa promesse mais quand elle revint, ceux qui l’avaient connue furent étonnés de voir qu’elle n’avait pas vieilli d’une année. Avec elle, un millier d’hommes et femmes étaient revenus et se faisaient appeler les Fidèles de Trios. D’où venaient-ils ? Qui étaient-ils ? Jeyne n’en dit rien et nul ne le sut jamais, pourtant chacun d’eux possédait le pouvoir de parler avec les morts et de changer d’apparence. Qu’ils aient acquis ces pouvoirs auprès des Sans-Visages de Braavos, des ensorceleurs d’ombres d’Asshaï ou des Conjurateurs de Qarth n’avait aucune importance. Car bientôt, les âmes des morts, s’ils en avaient, s’emparèrent des corps des Fidèles et prirent leur apparence.

Ainsi, les héros du passé revinrent pour marcher sur Westeros.

Ce qu’il advient de Jeyne Stark est encore un mystère sans réponse. Certains prétendent qu’elle fut tuée par ses propres hommes tandis que d’autres racontent qu’elle cria une prophétie au moment où ses Fidèles de Trios changeaient d’apparence avant de se changer elle-même en Arya Stark et de disparaître dans la nuit.

Si telle prophétie il y eut réellement, elle nous fut alors rapportée en les termes suivants :

Lorsque les dragons voleront à nouveau à l’ouest,
Lorsque des morts, la Louve qui arrêta l’hiver se relèvera,
Lorsque se joindront à elle, mille héros trépassés,
Alors une nouvelle ère débutera.
L’ère de la Glace et du Feu.

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Si vous appartenez au passé, vous vous réveillez alors dans un corps, parfois un corps plus jeune, parfois plus vieux que celui que vous possédiez lors de votre mort. Vous avez conscience d’être mort, vos souvenirs sont là, certains sont un peu confus mais vous savez que vous avez vécu. Vous avez conscience que votre âme a été rappelée de l’au-delà par les Fidèles de Trios et que l’un d’entre eux a donné sa vie pour vous. Vous ne possédez aucun souvenir, aucune capacité de l’hôte précédent de ce corps mais vous savez ce qu’il a fait pour vous. Vous savez aussi que bien des siècles se sont écoulés depuis votre mort. Et voici que votre nouvelle vie commence avec une mission : celle de rétablir l’ordre et de vaincre le chaos pour amener cette ère de Glace et de Feu vers une paix et une prospérité jamais connue auparavant.
Choisirez-vous d’honorer la mission de celui qui a sacrifié sa vie pour vous ou de l’ignorer pour mener une nouvelle existence et tracer votre propre chemin ? Le choix est vôtre.

L’aube d’une nouvelle année se dessine et avec elle, le rythme des tambours de guerre résonne dans les oreilles et joue dans les cœurs et les esprits de tout un chacun.
Tous tremblent devant le chaos qui s’annonce alors que les morts ont commencé à peupler de nouveau les terres de Westeros.

Visenya Targaryen en particulier occupe une place de choix dans les émois suscités, elle qui monte le plus grand dragon connu et bien décidée à reconquérir ce qui a un jour appartenu à sa dynastie déchue.
L’illustre reine autoproclamée de Peyredragon rassemble des alliés, fait ployer des genoux et si aucune effusion de sang n’a encore été à déplorer de la part des Targaryen — ou entre eux — le royaume entier ne peut s’empêcher de trembler, lui qui n’avait pas vu de dragonniers depuis des siècles.
Ces bêtes étaient depuis trop longtemps une force mystique et indomptable aux yeux de grands et petits seigneurs ainsi que des paysans mais maintenant que leur force a été accaparée, et non plus seulement par les Targaryen, leur forme gigantesque et terrifiante assombrit les différentes régions qu’ils survolent.

Mais à l’heure où les Sept Couronnes ne sont plus que des régions aux souverains multiples et désunies, le danger et les ressources que ces créatures consomment commencent à faire parler. Les paysans pleurent leurs terres détruites et les lords redoutent la guerre. Les dragons sont le Fléau de Valyria rendu chair et os, selon Dorne où le prince-consort forme déjà son armée à combattre dragons et dragonniers.
Ces créatures mystiques qui sont à présent plus craintes qu’elles ne sont admirées, font se délier les langues et raniment des peurs et des rancœurs ancestrales tandis que les tensions entre les morts mais aussi avec les seigneurs et leur peuple ne cessent de grandir.
Et à l’heure où une nouvelle conquête se dessine, l’inquiétude ne cesse de croître.

Beaucoup craignent la dynastie éteinte depuis des siècles, il est vrai, mais beaucoup idolâtrent également les noms légendaires qui peuplent d’innombrables livres d’histoire, et cet avantage bénéficie à la reine de Peyredragon qui a déjà rassemblé un certains nombres d’alliés, notamment parmi les anciennes maisons vassales de Peyredragon, et tout particulièrement les notables Velaryon de Lamarck et souverains de la Porte du Dragon, mais aussi Trystan Hightower, le suzerain même du Bief.

Ce sont ces nouvelles alarmantes qui poussent certains à s’agiter, et notamment parmi les souverains de Port-Réal, dont certaines maisons vassales ont déjà assuré leur loyauté à Visenya qu’ils voient comme un espoir de ne plus subir sept lois différentes.

Noires ailes, noires nouvelles dit-on cependant et l’adage ne saurait être plus vrai pour Alarra Fléaufort qui s’inquiète particulièrement de ce qu’elle a vu et entendu durant le tournoi célébrant ses fiançailles, et plus encore lorsqu’elle apprend que Roger Vanbois est mort et a été ramené par un Fidèle. Son pouvoir devrait lui être enlevé et un nouveau souverain désigné mais d’autres le pensent toujours légitime à régner ; un mode de pensée dangereux car le légitimer serait un précédent qui appuierait également la légitimité, non seulement de la reine Visenya, mais également de bien d’autres prétendants aux pouvoirs et titres qu’ils avaient un jour occupé.

Cette menace montante ne peut plus être ignorée par les souverains actuels de Port-Réal, dont certains se mettent alors en quête d’alliés.
Dans cette ambiance annonciatrice de nouvelles guerres, le roi Daven Morrigen organise de somptueuses festivités à Port-Réal afin d’y célébrer le commencement de cette nouvelle année.
Alors tandis que la ville fondée par Aegon Ier il y a 874 ans en arrière est agitée par ce qui se veut être le début d’une année sur des bases joyeuses, les bas-fonds de la capitale sont le théâtre des intentions cachées des souverains.
Car sous couvert de festoyer, Alarra et Alysanne Fléaufort profitent de l’occasion pour convier en secret à la capitale de puissants seigneurs dans le but de former une alliance face à cette Conquête Targaryenne qui arrive.

Ainsi, pour la première fois depuis qu’a débuté la Guerre des Prétendants et tel que l’avaient désiré les Fidèles de Trios en ramenant les morts à la vie, du chaos naît l’unité.

Le feu et le sang ne s'était pas encore abattu sur Westeros, malgré la présence de nombreux dragons et dragonniers. Plus surprenant encore, depuis que Visenya Targaryen avait annoncé sa seconde conquête du continent. Moonstranger avait souvent été vue, et certains lords avaient craint une attaque - les plus confiants, eux, ne virent pas le dragon arriver. On dit que le seigneur Trystan Hightower lui-même aurait eu peur en voyant la dragonne survoler le Bief. Il craignit que la reine de Peyredragon rompit son accord, mais elle ne le fit pas. Ou en tout cas, ce n'était pas au Bief entier qu'elle s'en prenait, uniquement à Hautjardin. Si la maison de la Néra régnait là-bas depuis des siècles, elle leur offrit d'avoir un siège au sein des Terres de la Couronne - que s'ils abattaient ses ennemis, alors l'un d'eux pourrait rejoindre son conseil, qu'ils ne seraient pas qu'une simple maison du Bief. Pour les persuader, Moonstranger n'eut qu'à tendre le cou vers le ciel et laisser des flammes s'échapper de sa gueule. On raconta que la lune suivante, la maison de la Néra rejoignit Peyredragon et que la garde royale de Visenya s'agrandit, ainsi que son conseil restreint.
Quant à Hautjardin ? On pourra dire que les efforts de Olenna Tyrell et Otto Hightower furent vain, puisqu'il s'agissait uniquement de ployer le genou devant la bonne personne... Ce que Margaery Tyrell fit. Peut-on s'attendre à un mariage annulé, ou à une véritable union ? En tout cas, la petite-fille avait dépassé la grand-mère, et ce n'était peut-être pas une bonne chose cette fois-ci.

Le retour des Targaryen fut fortement discuté, notamment entre les rois et reines de Port-Réal, ainsi que quelques autres seigneurs qui étaient prêts à prêter main forte pour empêcher les dégâts de la maison des dragons. Il semblerait qu'une alliance entre Dorne et les Îles de Fer soit de mise, étant donnée les nombreuses rencontres des bateaux, chacun transportant des marchandises. Si on murmurait que des alliances se formaient à tous les coins de rue, il en était de même pour les alliances qui se brisaient. En l'an 873, les fiançailles de Yorwick Royce et Alarra Fléaufort furent fêtées par un tournoi en grandes pompes. Cependant, les fiançailles furent rompues dès le moment où Yorwick Royce ploya le genou face à... Maegor Targaryen, qui prenait place aux Eyrié, envoyé par sa mère. La dame du Val, Izanriah Royce, refusa de soutenir l'entreprise des Targaryen, ce qui scinda le Val en deux entre les partisans des Targaryen, ou plus particulièrement de Yorwick, et ceux d'Izanriah qui virent toujours en elle la sauveuse du Val.

L'héritage valyrien, porté par les Targaryen et Velaryon principalement, ne fit pas que son retour à Westeros. Les rumeurs commencèrent à courir les rues : on aurait retrouvé Noire Sœur et Feunoyr, les épées portées par Visenya Targaryen et Aegon le Conquérant eux-mêmes, perdues au cour de l'histoire. Seulement, qui avait finalement mis la main dessus ? Rien n'était sûr. Ce qui était plus sûr, par contre, c'était que les Cités Libres d'Essos commençaient à peine à comprendre ce qui s'était passé lors de la Conquête. Après un séjour en tant qu'invités à Meereen, Rhaenyra Targaryen et son oncle-époux, Daemon Targaryen, décidèrent de faire ce que tous les Targaryen font : prendre ce qu'ils pensent leur être dû. Lorsque leurs dragons volèrent jusqu'à Volantis, lorsqu'ils clamèrent ce qu'ils pensaient être leur droit le plus légitime, la ville fut sous leur autorité, et la dynastie Targaryen s'empara d'un nouvel endroit.

Enfin, la succession recommençait à poser des soucis au sein des régions. Lord Tyrion III Lannister, actuellement seigneur des Terres de l'Ouest, pourrait bien se retrouver sans titre suite au retour de Jocasta Lannister, qui devrait être l'héritière légitime. Pourtant, son retour après une disparition qui dura plusieurs lunes paraît suspecte. Dans le Nord, la succession du roi Benjen Stark était au cœur des conversations depuis que sa fille unique était revenue d'Âtre-lès-Confins, souffrante d'une infection suite à la morsure d'un loup qui la tenait aux portes de la mort. Au même moment, un nouveau-né fit son apparition au sein de la famille... mais issu de plusieurs générations précédentes. De plus, si Jeyne Stark, cadette de Benjen Stark, avait partagé son esprit avec celui d'Arya Stark pendant des semaines avant de se sacrifier pour la faire revivre, est-ce que cela faisait d'elle l'héritière la plus légitime, étant donnée qu'elle fut Jeyne ?

Où que vous soyez, la guerre vous guettait ; que cela fut pour votre trône ou pour votre descendance, votre position au sein de la société. Gardez vos amis proches, et vos ennemis encore plus près ─ n'était-ce pas la meilleure technique qui existait en ces lieux affamés de pouvoir de conflit ?

Visenya Targaryen avait pris son temps pour conquérir les Sept Couronnes. Si le Bief avait ployé le genou, les autres régions ne s'étaient pas prononcées totalement pour ou contre le règne de Targaryen, profitant de cet avantage pour nouer les alliances qui l'intéressaient particulièrement. Cependant, prendre le pacifisme de Visenya pour de l'inaction serait une erreur. Pire encore : la provoquer en la pensant en position de faiblesse reviendrait à se maudire. Pourtant, cette pensée ne sembla pas effleurer Argilac Durrandon lorsqu'il envoya une lettre à Peyredragon, à l'attention de la reine dragon.

La lettre fut accueillie avec toute l'attention qu'elle méritait, et la réponse fut d'autant soignée. La reine jugea qu'il fut futile de répondre à de tels mots écrits avec si peu de poésie, lorsqu'elle avait la capacité de pouvoir écrire l'histoire d'actions mémorables. Ainsi, quelques semaines passèrent, sans qu'aucune nouvelle de Visenya Targaryen n'arriva à Accalmie... jusqu'à ce que Visenya elle-même fut aperçue, montant Moonstranger. La nuit s'était abattue depuis quelques heures sur le royaume lorsque les flammes illuminèrent la forteresse, quand les griffes et pattes de la dragonne se plantèrent dans la pierre et firent s'effondrer des murs. S'il fallut uniquement quelques minutes au Durrandon pour écrire les mots qui attisèrent la colère de Visenya, il ne lui fallut guère plus pour réduire une partie d'Accalmie et faire verser le feu et le sang au même moment.

Entre le ralliement de Jocasta Lannister à Visenya Targaryen, convaincant une partie de son territoire de soutenir les prétentions de la Targaryen, la défaite des Grell et de Hoster Frey à Harrenhal et le Bief qui ploya le genou rapidement face à elle, Visenya gagnait de plus en plus de terrain au sein des Sept Couronnes, les faveurs à son encontre grandissant au fur et à mesure des jours. Le Val, en partie contrôlé par son fils, Maegor Targaryen, lui garantissait que les forces armées de la région ne viendraient pas la contrer dans l'immédiat.

Dans les Terres de la Couronne aussi, elle gagnait de la popularité auprès du peuple. Entre les multiples taxes et l'instabilité du trône, une seule reine assez forte pour les unir était l'option qui leur semblait la plus préférable. Pourtant, au sein de la capitale, le peuple se divisait encore entre la Targaryen et trois membres de la royauté décider à unir les forces des huit souverains sous une seule et même bannière. D’une part, les reines jumelles Alysanne et Alarra Fléaufort s’opposaient à Visenya et avaient rallié les Terres de l’Ouest, Dorne et les Îles de Fer à leur cause en s’efforçant de préparer une armée à combattre les dragons et leurs cavaliers grâce à l’aide de Doran Noirmont et Nymeria I Martell. Elle avait obtenu le soutien de de trois autres souverains Sarella Mouton, Daven Morrigen et Roger Vanbois ainsi que des Volmark sur ordres des Greyjoy. De l’autre, le roi Colin Crane qui n’avait déclaré son allégeance à aucun camp bien qu’on le disait roi du Bief. Les souverains proposèrent alors un vote parmi les nobles du royaume pour savoir qui des Fléaufort ou des Crane prendraient enfin place sur le trône des Sept Couronnes pour apporter la paix et la stabilité au sein du royaume, afin d’agir face aux figures du passé qui demandaient titre et pouvoir.

Mais quels chances leur restaient-ils vraiment, face à l'ombre de Moonstranger et de sa dragonnière ?