Lune 12, 875 AC. L'été est là, le petit peuple se réjouit alors que les seigneurs s'inquiètent à l'heure où un nouveau roi vient d'être couronné en la personne de Maegor I Targaryen.
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「waitin on you」(ft. Lucerys Velaryon)
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waitin on you
Maps were love letters written to times and places their makers had explored. They did not control the territory- they told its stories. So, I hope the maps are good where you are.
ft. @"Lucerys Velaryon"
Il y avait eu un temps où, avant Viserys, Romarn connaissait des phases fluctuantes et régulière d'une colère sourde et irrépressible. Peut-être que cela avait été dû à son profond malheur et à cette impression constante de ne pas être assez ou du moins, de ne pas être à sa place dans un monde, dans une impasse qui ne lui ressemblait pas. Bien des gens à Westeros avaient été dans sa situation, celle d’être l’unique enfant d’un artisan qui aurait tout fait pour voir son sang reprendre l’affaire familiale parce qu’après tout, le sang est le plus important. Tout pour son sang et pour la famille. C’était ce que disait toujours son père quand son fils doutait ou qu’il sentait qu’il lui glissait des doigts, lentement mais sûrement, comme une étoffe de soie.
La colère était née de la crainte et du mimétisme et quand ces deux facteurs avaient disparu, le jeune homme s’était retrouvé face au fait qu’elle ne disparaitrait jamais de lui parce que cette émotion était un pan entier de qu’il était. Rien ni personne n’aurait su changer cela et en quittant Port-Réal derrière pour de bon, Romarn Sawler en était venu à cette conclusion. Quand son chemin avait croisé celui de Luke, simplement Luke à ce moment, les tourmentes s’étaient un peu éclaircies, quoiqu’elles ne disparussent jamais complètement. Elles étaient bien là mais la haine grandissait moins vite, bien moins souvent et le jeune homme n’avait pas fuit sa compagnie en la découvrant, constituant toute une nouveauté qui avait surpris le cartographe.
Et quand la solitude avait frappé à nouveau, le voyageur s’était étonné de trouver la paix dans les choses qu’ils avaient vu et fait ensemble quand Lucerys Velaryon était retourné à la réalité de sa vie, auprès de sa famille. Cette paix, quoiqu’entrecoupée parfois d’épisodes, le grand brun voulait pouvoir en témoigner autour du jeune prince et surtout qu’il sache que bien plus qu’un peu d’assistance et beaucoup de compagnie, il lui avait offert quelque chose que Romarn n’avait jamais réellement connu dans sa vie. Pas d’une façon si durable en tout cas, ou alors il ne s’en rappelait simplement pas.
"Toi ? Gâcher cet instant ? Même dans ta maladresse la plus extrême tu ne saurais pas gâcher quoique ce soit. Disons que ça serait une façon de pimenter nos retrouvailles avec un peu de drame."
Un sourire étira alors les lèvres de l’artiste dont les aventures n’avaient point manqué ces dernières lunes. Il repensa alors un instant à ses partenaires de voyage et Romarn se rappela qu’il lui faudrait envoyer une lettre à sa capitaine, mais aussi à Lyonne, pour leur faire savoir qu’il était en sécurité et qu’il ne manquerait pas de les retrouver pour reprendre la mer. Pour l’heure, il lui faudrait du calme pour écrire la suite de ses impressions de voyage et peut-être que ces retrouvailles étaient un signe qu’un peu de repos serait bénéfique. Et alors que ces pensées allaient et venaient, les paroles de Luke le firent rire avec une tendresse certaine. Il y avait toujours eu quelque chose de si fascinant chez le jeune Velaryon et peut-être était-ce ce qui rendait Romarn si profondément attaché au brun. Il n’était pas qu’un jeune homme princier qui, à l’image de bien des seigneurs, semblait inaccessible. Lucerys était une belle âme et c’était sûrement ce qui rappela au cartographe qu’il l’aimait encore après tout ce temps.
"Et bien mon très cher Luke, dites-lui de ne pas m’arracher un bras ou une jambe, si le cœur vous en dit ?"
Oh, il y avait bien des choses que Romarn souhaitait proposer à Luke si le cœur lui en disait mais peut-être que cela n’était pas le moment car, après tout, ils n’étaient plus simplement Luke et Romarn sur les routes de Westeros à la recherche de quelques endroits mystérieusement laissé à l’abandon pour leur bonheur d’explorer. Ils n’étaient pas non plus à quelques lieux de Winterfell et ce temps était sûrement révolu pour laisser place à cette amitié qu’il leur fallait entretenir pour ne pas se perdre. Et devant la surprise du brun, l’artiste croisa ses bras d’un air dubitatif, près à houspiller le plus jeune avec un de ces airs sérieux pour insister sur sa sincérité.
"Bien entendu que j’ai besoin de toi Luke. Tu es important, tu l’as été dès l’instant où nous nous sommes rencontrés."
Et puis, le ouesterien écouta avec une attention toute particulière et il fronça ses sourcils d’une de ces façons qu’il avait de le faire quand il essayait de cacher qu’au fond, juste là, quelques paroles suffisaient à se glisser contre lui pour estomper un peu plus les promesses qu’il s’était fait à lui-même. Romarn détourna son regard quand Luke déposa le bijou dans sa main et lentement, le cartographe en caressa le contour avec une délicatesse certaine, comme s’il était effrayé de la perdre et qu’un jour, il ne soit plus capable de retrouver son chemin jusqu’à Lucerys. Oh, Romarn avait toujours dit ne point avoir de maison. Il était parti de Port-Réal sans se retourner parce que son foyer était le monde qu’il parcourait avec une volonté plus grande qu’il n’en avait jamais eu pour autre chose, avec cette soif d’apprendre et de voir ce que personne n’avait vu avant lui. Pourtant, il était parfois fatiguant de trop voir, de toujours en vouloir plus et le prince Velaryon avait un goût de familiarité reposante que le jeune Sawler ne pouvait pas refuser.
"Merci, Luke." fut tout ce qu’il parvint à dire en retour, honteux sûrement de ne pas savoir trouver les mots exacts, ou peut-être de savoir qu’il ne pourrait pas les formuler sans avoir l’impression que l’entièreté de leur relation serait sur le point d’être transformer à tout jamais.
Et quand ils approchèrent le fameux dragon, Romarn comprit toute l’envergure de la créature que lui présentait à présent Lucerys. Il était différent d’apercevoir un dragon juvénile et d’en approcher un de trente mètres dont la grandeur avait de quoi faire frissonner même le plus courageux aventurier. Romarn haussa ensuite ses sourcils et offrit un regard entendu au brun avant de se saisir de sa main avec fermeté. Il fallait dire qu’une fois en haut, la vue était déjà formidable.
"Hey, c’est différent d’escalader une montagne de roche et une montagne de… De… De muscles et d’écailles en mouvement. Merci de reconnaître ma bravoure tout de même et d’avoir empêcher ma fin tragique dévoré par un dragon."
L’amusement dans la voix du Sawler était évidente et son bras s’enroula autour de Luke. L’anticipation était évidente, tout autant que la peur de chute, pourtant Romarn savait qu’avec Luke, rien ne pourrait lui arriver. Il n’y avait que peu de personne en ce monde en qui le port-réalais avait autant confiance qu’en Lucerys. Et quand Skydancer se mit en mouvement pour finalement s’envoler, Romarn sentit son cœur battre à tout rompre alors qu’il se serait volontiers accroché davantage au Velaryon s’il l’avait pu. Ses yeux s’étaient fermés de peur pendant une seconde et quand il les rouvrit ensuite, le cartographe resta bouche-bée, comme suspendu dans un rêve face à la vue qui s’offrait à présent face à lui. Le monde était superbe d’en bas, mais ce qu’il voyait à présent était tout droit venu d’un autre univers dont l’homme n’avait jamais imaginé être témoin un jour. Le relief des paysages semblait différent et pourtant, familier à ce monde plane que le géographe essayait de reproduire plus fidèlement que ces prédécesseurs lettrés. Seule la voix de Luke sembla d’ailleurs le tirer du charme sous lequel il était à présent et ce fut seulement à ce moment que Romarn remarqua qu’il pleurait, essuyant ses joues d’une main aussi vite qu’il put.
"Luke, c’est… C’est incroyable. Ce n’est pas à la hauteur de mes espérances, ça détruit tout ce que j’avais toujours imaginé ressentir de toute ma vie. Merci."
Il y avait une reconnaissance dans la voix de l’homme venu de Westeros. Il n’avait jamais été ingrat dans sa vie mais ce que lui offrait Lucerys avait une saveur plus réelle que tout ce qu’il avait vécu au cours de la vingtaine d’année durant laquelle il avait existé sur cette terre. Peut-être était-ce la raison pour laquelle il embrassa Luke à cet instant, comblant l’espace entre eux qui lui semblait presque intolérable.
La colère était née de la crainte et du mimétisme et quand ces deux facteurs avaient disparu, le jeune homme s’était retrouvé face au fait qu’elle ne disparaitrait jamais de lui parce que cette émotion était un pan entier de qu’il était. Rien ni personne n’aurait su changer cela et en quittant Port-Réal derrière pour de bon, Romarn Sawler en était venu à cette conclusion. Quand son chemin avait croisé celui de Luke, simplement Luke à ce moment, les tourmentes s’étaient un peu éclaircies, quoiqu’elles ne disparussent jamais complètement. Elles étaient bien là mais la haine grandissait moins vite, bien moins souvent et le jeune homme n’avait pas fuit sa compagnie en la découvrant, constituant toute une nouveauté qui avait surpris le cartographe.
Et quand la solitude avait frappé à nouveau, le voyageur s’était étonné de trouver la paix dans les choses qu’ils avaient vu et fait ensemble quand Lucerys Velaryon était retourné à la réalité de sa vie, auprès de sa famille. Cette paix, quoiqu’entrecoupée parfois d’épisodes, le grand brun voulait pouvoir en témoigner autour du jeune prince et surtout qu’il sache que bien plus qu’un peu d’assistance et beaucoup de compagnie, il lui avait offert quelque chose que Romarn n’avait jamais réellement connu dans sa vie. Pas d’une façon si durable en tout cas, ou alors il ne s’en rappelait simplement pas.
"Toi ? Gâcher cet instant ? Même dans ta maladresse la plus extrême tu ne saurais pas gâcher quoique ce soit. Disons que ça serait une façon de pimenter nos retrouvailles avec un peu de drame."
Un sourire étira alors les lèvres de l’artiste dont les aventures n’avaient point manqué ces dernières lunes. Il repensa alors un instant à ses partenaires de voyage et Romarn se rappela qu’il lui faudrait envoyer une lettre à sa capitaine, mais aussi à Lyonne, pour leur faire savoir qu’il était en sécurité et qu’il ne manquerait pas de les retrouver pour reprendre la mer. Pour l’heure, il lui faudrait du calme pour écrire la suite de ses impressions de voyage et peut-être que ces retrouvailles étaient un signe qu’un peu de repos serait bénéfique. Et alors que ces pensées allaient et venaient, les paroles de Luke le firent rire avec une tendresse certaine. Il y avait toujours eu quelque chose de si fascinant chez le jeune Velaryon et peut-être était-ce ce qui rendait Romarn si profondément attaché au brun. Il n’était pas qu’un jeune homme princier qui, à l’image de bien des seigneurs, semblait inaccessible. Lucerys était une belle âme et c’était sûrement ce qui rappela au cartographe qu’il l’aimait encore après tout ce temps.
"Et bien mon très cher Luke, dites-lui de ne pas m’arracher un bras ou une jambe, si le cœur vous en dit ?"
Oh, il y avait bien des choses que Romarn souhaitait proposer à Luke si le cœur lui en disait mais peut-être que cela n’était pas le moment car, après tout, ils n’étaient plus simplement Luke et Romarn sur les routes de Westeros à la recherche de quelques endroits mystérieusement laissé à l’abandon pour leur bonheur d’explorer. Ils n’étaient pas non plus à quelques lieux de Winterfell et ce temps était sûrement révolu pour laisser place à cette amitié qu’il leur fallait entretenir pour ne pas se perdre. Et devant la surprise du brun, l’artiste croisa ses bras d’un air dubitatif, près à houspiller le plus jeune avec un de ces airs sérieux pour insister sur sa sincérité.
"Bien entendu que j’ai besoin de toi Luke. Tu es important, tu l’as été dès l’instant où nous nous sommes rencontrés."
Et puis, le ouesterien écouta avec une attention toute particulière et il fronça ses sourcils d’une de ces façons qu’il avait de le faire quand il essayait de cacher qu’au fond, juste là, quelques paroles suffisaient à se glisser contre lui pour estomper un peu plus les promesses qu’il s’était fait à lui-même. Romarn détourna son regard quand Luke déposa le bijou dans sa main et lentement, le cartographe en caressa le contour avec une délicatesse certaine, comme s’il était effrayé de la perdre et qu’un jour, il ne soit plus capable de retrouver son chemin jusqu’à Lucerys. Oh, Romarn avait toujours dit ne point avoir de maison. Il était parti de Port-Réal sans se retourner parce que son foyer était le monde qu’il parcourait avec une volonté plus grande qu’il n’en avait jamais eu pour autre chose, avec cette soif d’apprendre et de voir ce que personne n’avait vu avant lui. Pourtant, il était parfois fatiguant de trop voir, de toujours en vouloir plus et le prince Velaryon avait un goût de familiarité reposante que le jeune Sawler ne pouvait pas refuser.
"Merci, Luke." fut tout ce qu’il parvint à dire en retour, honteux sûrement de ne pas savoir trouver les mots exacts, ou peut-être de savoir qu’il ne pourrait pas les formuler sans avoir l’impression que l’entièreté de leur relation serait sur le point d’être transformer à tout jamais.
Et quand ils approchèrent le fameux dragon, Romarn comprit toute l’envergure de la créature que lui présentait à présent Lucerys. Il était différent d’apercevoir un dragon juvénile et d’en approcher un de trente mètres dont la grandeur avait de quoi faire frissonner même le plus courageux aventurier. Romarn haussa ensuite ses sourcils et offrit un regard entendu au brun avant de se saisir de sa main avec fermeté. Il fallait dire qu’une fois en haut, la vue était déjà formidable.
"Hey, c’est différent d’escalader une montagne de roche et une montagne de… De… De muscles et d’écailles en mouvement. Merci de reconnaître ma bravoure tout de même et d’avoir empêcher ma fin tragique dévoré par un dragon."
L’amusement dans la voix du Sawler était évidente et son bras s’enroula autour de Luke. L’anticipation était évidente, tout autant que la peur de chute, pourtant Romarn savait qu’avec Luke, rien ne pourrait lui arriver. Il n’y avait que peu de personne en ce monde en qui le port-réalais avait autant confiance qu’en Lucerys. Et quand Skydancer se mit en mouvement pour finalement s’envoler, Romarn sentit son cœur battre à tout rompre alors qu’il se serait volontiers accroché davantage au Velaryon s’il l’avait pu. Ses yeux s’étaient fermés de peur pendant une seconde et quand il les rouvrit ensuite, le cartographe resta bouche-bée, comme suspendu dans un rêve face à la vue qui s’offrait à présent face à lui. Le monde était superbe d’en bas, mais ce qu’il voyait à présent était tout droit venu d’un autre univers dont l’homme n’avait jamais imaginé être témoin un jour. Le relief des paysages semblait différent et pourtant, familier à ce monde plane que le géographe essayait de reproduire plus fidèlement que ces prédécesseurs lettrés. Seule la voix de Luke sembla d’ailleurs le tirer du charme sous lequel il était à présent et ce fut seulement à ce moment que Romarn remarqua qu’il pleurait, essuyant ses joues d’une main aussi vite qu’il put.
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ft. @Romarn Sawler
Lucerys Verlaryon ne pouvait pas vraiment décrire à quel point Romarn avait eu un impact significatif dans sa vie puisque la parole et les mots ne suffisaient pas à le décrire. Le cartographe était la première personne avec qui Luke avait noué un lien en revenant à la vie. Ce dernier lui avait offert un toit, des vivres, de l’aventure, un partenaire, de l’affection… Et également le plus dur : un extrait de ce que sa vie aurait pu être s’il n’avait pas été le prince Lucerys. Si le jeune homme n’était pas autant attaché à sa famille et le devoir qu’il avait envers eux, c’est la vie qu’il aurait eu : à partir à l’aventure, à découvrir le monde avec un partenaire. Après tout, le bouclé avait toujours dit qu’il ne voulait pas devenir le seigneur de Lamarck tout en appréciant voler à dos de dragon. Rhaenyra s’était pourtant battue pour lui et ses droits, et jamais il ne la trahirait en refusant ses devoirs de fils. Cependant, il serait toujours reconnaissant envers Romarn pour lui avoir montré un extrait de ce qu’une prochaine vie lui accorderait peut-être. Et qui sait… De temps en temps, pourraient-ils repartir à l’aventure tous les deux. Lucerys y comptait bien.
« —Et toi, ta subjectivité t’aveugle, bien sûr que je peux gâcher quelque chose, c’est déjà arrivé par le passé… Oh voyez-vous ça, monsieur le cartographe ! Et bien disons que je rajoute de l’effet dramatique en ne te le disant que ce soir, comme ça tu as le temps de t’imaginer bien des choses qui sont sans doute loin de la réalité. »
Avait conclu Luke en venant déposer ses lèvres sur sa joue pour ne pas lui laisser une occasion de répliquer tel le petit fourbe qu’il pouvait être parfois.
« —Bien entendu. Je compte t’avoir en entier pour la journée au moins. Skydancer préfère de toute façon le sang de mes ennemis que celui de mes proches. »
Lucerys s’amusait de la situation avec Skydancer. Il était amusant de voir à quel point le jeune prince n’avait pas peur de la chevauchée à dos de dragon alors qu’à l’époque, le simple regard d’Aemond lui faisait froid dans le dos. Il fallait croire que ce petit bout d’homme avait plus de courage qu’il ne voulait bien l’admettre. Puis les mots du jeune Sawler, alors qu’ils se dirigeaient vers le dit dragon, eurent le don de laisser leur marque sur le visage de Lucerys qui devenait facilement rouge. La tête baissée vers le sol, le sourire timide, Lucerys essayait de trouver ses mots. S’il était plus doué que la plupart des membres de sa famille pour s’exprimer, il lui arrivait d’être maladroit par moments, en particulier avec ceux qu’il aimait vraiment fortement. Et il ne pouvait le nier : il aimait fortement Romarn. D’aucun pouvait même affirmer qu’il était amoureux de lui également. Pourtant, la peur rattrapait le jeune homme : pas seulement parce qu’il avait peur que le cartographe ne lui retourne pas ses sentiments, mais parce qu’il avait peur que ce dernier finisse par ne plus réapparaître dans sa vie, parce qu’il avait peur que la situation effraie Romarn, parce qu’il avait peur de le faire fuir tout simplement ou parce qu’il avait peur qu’un beau jour, Romarn trouve un autre Lucerys bien mieux que lui avec qui faire le tour du monde.
« —Tu as été important aussi et tu l’es encore . Romarn. Je ne pourrais jamais assez te remercier pour tout ce que tu as fait pour moi, pour tout ce que nous avons vécu et tout ce que tu m’as fait découvrir. Plus que les premières lèvres sur lesquelles je posais les miennes et plus que le premier corps contre lequel je posais le mien, tu as été la première personne que j’ai réellement rencontré après mon retour d’entre les morts. Tu seras à jamais, pour moi, quelqu’un de spécial.»
Lucerys était entouré de personnes qui avaient du mal à s’exprimer, alors il avait pris l’habitude d’analyser les micro-expressions. Dans chaque froncement de sourcil de Daemon Targaryen, il pouvait dire s’il était en colère ou agacé. Ainsi, lorsque Romarn avait répondu un simple merci à ses grandes paroles, il ne s’en sentit pas offensé. Dans ce simple merci, Lucerys y lisait beaucoup de choses. Luke savait ce que tout cela signifiait pour Romarn, il connaissait son rapport au monde. Il lui offrait un foyer à ses côtés pour quand il en aurait envie, peu importe la durée et le nombre d’aller-retour qu’il pourrait entreprendre, c’était quelque chose de significatif pour eux deux mais Luke ne voulait pas le perdre. C’était l’une des choses qui l’effrayait le plus. Alors, il voulait être sûr que quelque part dans ce monde, un endroit attendait Romarn Sawler, que quelque part dans ce monde, un jeune prince attendrait son retour à chaque aventure auxquelles il ne pourrait participer. Il voulait être sûr que Romarn sache qu’il aurait toujours quelqu’un. Après tout, jamais leurs modes de vies actuelles ne se rejoindraient mais cela ne voulait pas dire que l’un et l’autre ne pouvaient goûter, à tour de rôle, à la vie de l’autre. La chevalière désormais entre les mains de Romarn, il lui faisait confiance pour en prendre le plus grand soin.
« —Est-ce si différent ? Surtout que je suis là pour t’épauler, contrairement à la montagne que je ne peux contrôler, ni chevaucher. Ni ne puis-je te tendre la main pour t’aider à arriver au sommet. »
La situation amusait Lucerys. Derrière son air gentil, il avait toujours été un peu espiègle et prompt à se moquer affectueusement des gens qu’il appréciait. Il ne comptait plus le nombre de fois où Jacaerys en avait payé les frais. Skydancer dans les air, Lucerys profitait du vent qui secouait ses boucles brunes tandis que ses yeux ambrés scrutaient le paysage et la beauté du port de Volantis. Skydancer adorait particulièrement l’eau, c’est naturellement là qu’il se dirigea instinctivement. Le cœur battant de son aîné, il pouvait le sentir contre son dos et cela lui arracha un sourire.
« —C’est trop tard pour ta larme Romarn, j’ai tout vu. Mais je mettrais ceci sur le compte du vent si ça peut rassurer ta dignité d'aventurier. »
Luke s’amusait encore et il n’eut pas le temps de répondre aux remerciements de Romarn puisque ce dernier rompit tout espace et toute bienséance entre eux. Surpris dans un premier temps d’un tel geste, Lucerys finit par fermer les yeux et répondit à son baiser – laissant désormais Skydancer planer sans lui donner d’ordres puisque trop occupé à glisser un bras autour de la nuque de Romarn afin de prolonger cette embrassade. De tous les livres qu’il avait un jour ouvert, il n’aurait pas pu rêver meilleur baiser que celui de le faire sur le dos d’un dragon au-dessus de la mer d’Essos. Ses lèvres rencontraient les siennes avec douceur et passion à la fois, mettant fin à la frustration qu’il avait ressenti plus tôt lorsque le cartographe avait embrassé son front. Son cœur aussi battait la chamade, et ce n’était pas à cause du dragon. Gardant son bras autour de son cou, Lucerys recula légèrement sa tête quelques secondes, tout en restant assez proche pour le bout de son nez effleure le sien.
« —C’est cela que j’avais si peur de te dire Romarn. Jamais tu n'as quitté mon esprit. J’ai essayé de ne ressentir pour toi que de l’amitié, mais peu importe notre situation, ça m’est tout bonnement impossible… »
Il souffla ces mots, l’air chaud de ses lèvres venant doucement effleurer celles du jeune Sawler tandis qu'il avouait à Romarn que ses sentiments étaient bien plus qu'amicaux. Ses yeux plantés dans les siens, Lucerys fut cependant contraint de s’accrocher un peu plus à lui puisque le dragon, peut-être amusé par la situation, fit un mouvement de dos brusque qui poussa Lucerys un peu plus entre les bras de Romarn, ses boucles brunes venant rencontrer le front du cartographe. L’espace d’un instant, et peut-être de quelques jours, ils étaient dans une bulle qui n’appartenait qu’à eux.
« —Tu sais parfois je me demande ce que tu as bien pu me trouver. »
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Lucerys Targaryen
Our uncle calls us Strongs, and claims we are bastards, but when the lords see us on dragonback they will know that for a lie. Only Targaryens ride dragons.
(by summersdesire)
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(by summersdesire)
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S’il l’avait pu, Romarn aurait engouffré le Lucerys dans une étreinte pleine de force de laquelle il ne le laisserait pas s’échapper. Il lui semblait improbable qu’un homme comme lui, venu du bas peuple eut un jour connu la chance de rencontrer quelqu’un comme Luke. Ils ne venaient pas de mondes si diamétralement opposé. Il n’y avait pas de sang noble dans les veines de Romarn, rien d’autre que celui de forgeron de père en fils depuis aussi longtemps que son nom existait. Avant, peut-être, y avait-il eu quelques paysans, rien de bien reluisant et surtout, point de princes, de rois ou de chevaliers-dragons.
Des grands, Romarn n’avait jamais rien sût que les rumeurs de la ville jusqu’à ce qu’il ne la quitte, préférant une vie d’itinérance et de voyage à celle qui avait été toute tracée pour lui. De cela, le cartographe en avait été ravi et ainsi, il avait découvert des gens, des terres et des modes de vie différent. De Château Noir à Lancehélion, il y avait eu tant à voir et à dessiner et chaque crête, chaque côte avait été une bénédiction que le ouesterien avait été ravi de croiser sur son chemin. Plus encore, il avait été reconnaissant de rencontrer la route du prince de la maison Velaryon, d’une façon si fortuite.
“Je ne vois pas du tout de quoi tu veux parler, très cher.” Il était vrai que son jugement n’était pas impartial dès que cela touchait au brun qui l’avait accompagné pour un temps, remontant les routes vers le Nord de Westeros. “Tant de cruauté Luke, moi qui pensais que tu étais de ceux plein d’une bonté et d’une bienveillance naturelle, je crois que je me suis trompé sur ton compte.”
Un sourire malicieux étira un instant les traits de Romarn. Il n’était jamais aussi détendu que lorsqu’il était avec Lucerys et quoiqu’il ne crût pas aux notions traditionnelles de l’amour, le jeune homme ne pouvait s’empêcher de penser que son ancien amant avait quelque chose d’unique et de particulier dans son cœur. Il y tenait une place privilégiée et plus vaste encore que tous ceux qu’il avait pu rencontrer aux grés de ses voyages et aventures. Il y voyait quelque chose de similaire à l’attachement que la capitaine Farman entretenait pour son amante valyrienne, quelque chose qui n’avait rien d’unique, s’il en croyait les histoires, mais qui avait pourtant une place toute particulière en ce monde et cela depuis très longtemps. Il se rapprocha alors de lui-même, pressant le flanc de leurs corps d’une façon qui avait manqué au géographe.
“Parfait, et par chance, je ne fais pas parti de ta liste d’ennemis. Quoique je me demande s’il existe une personne assez vile pour vouloir être ton ennemi.”
Et leur cheminement continua jusqu’à la créature ailée que montait le jeune homme. Il en parlait d’une façon si intrigante que Romarn remarqua sa propre impatience quant à l’idée de voir un dragon de ses propres yeux, pour de vrai et non point au loin ou tout en haut dans le ciel. Ses poils s’hérissaient presque en un frisson délicieux, le même que celui qu’il ressentait parfois aux marges d’une nouvelle découverte majeure. Seuls les mots de Luke le firent s’arrêter un instant, réchauffant à nouveau ses joues d’une façon si particulière.
“Je pense qu’il aurait été très cruel de ma part de t’abandonner à ton sort, perdu et désorienté. Je ne regrette aucun des moments que nous avons passés ensemble, jamais. Pas alors que tu es la première personne que j’ai pris à mes côtés pour aussi longtemps.”
Par le passé, le port-réalais avait refusé d’emmener quiconque avec lui. Cela allait même à l’encontre de tout ce en quoi il croyait. Sa vie de pérégrination était une vie de solitude et de silence dans lesquels il trouvait un peu de paix face à sa colère, seule compagne qu’il avait choisi d’accueillir à ses côtés comme le souvenir de ce qu’il était pour toujours. Après Luke, il lui avait aussi été impossible de retrouver un compagnon de route. Il y avait quelque chose de presque sacré, là où se tenait avant Lucerys Velaryon et le remplacer avait une valeur presque profanatrice que Romarn refusait de commettre.
Le retrouver ici, à cet instant, semblait remettre un peu d’ordre dans ce qui avait toujours été et il fut certain que lorsque sa paix avait besoin d’être retrouvé, il n’aurait qu’à demander le jeune prince de la maison Velaryon pour se sentir à nouveau une seule entité. Une fois parfaitement installé et pressé contre le brun, Romarn se permit de se pencher sur l’oreille de Luke, laissant son côté enjoué le dominé bien plus qu’il ne l’avait laissé entrapercevoir ces dernières lunes.
“C’est vrai, c’est très vrai. Heureusement que tu es là.”
Il était vrai que par le passé, rien n’était moins sûr. La moindre pierre, le moindre faux pas leur aurait assuré une mort terrible et douloureuse. Rien de tout cela ne se produirait tant que Romarn restait aux côtés de Luke en qui il avait entièrement confiance. Il s’agissait d’une confiance durement bâtie dont le plus âgé était fier, par ailleurs. Il était certain qu’il n’aurait accordé sa confiance à personne d’autre si on lui avait proposé de monter sur le dos d’un dragon et face à la beauté qui s’offrait à eux, l’artiste ne regretta pas un instant, ému par la grandeur de ce nouveau continent.
“Ma dignité est intacte, rassure-toi. Oh, si tu savais quelles péripéties nous avons affronté pour venir jusque-là. Je crois que je n’ai jamais rien vécu d’aussi terrifiant de toute ma vie avec des personnes aussi peu soucieuses de leur survie.”
Oh, il aurait tant aimé pouvoir présenter Elissa et Lyonne à Lucerys. Il ne doutait pas que le plus jeune aurait été intimidé par ce telles personnalités et en même temps, ces deux-là n’auraient pas perdu de temps pour le mettre profondément à l’aise. Romarn n’avait pas exactement le pied marin, pour autant, la vie en mer avait ses charmes et il se demanda quelle était celle d’une vie à dos de dragon, à découvrir tant de lieu d’aussi haut.
Quand il pressa ses lèvres contre celles de Luke, Romarn eu peur pendant un instant que le monde ne s’écroula autour d’eux. Rien ne garantissait qu’ils partageaient encore le lien qu’ils avaient forgé par le passé et s’il s’en inquiétait, au moins, sa mémoire garderait toujours la sensation de ces lèvres contre les siennes comme le plus beau des présents qu’il n’avait jamais reçu de toute sa vie. Pourtant, il n’y avait rien d’autre qu’eux à cet instant précis et le cartographe aurait pu supplier pour que cet instant dura davantage encore. Il libéra alors une de ses mains tremblantes, la pressant contre la joue de Lucerys avec une délicatesse qu’il ne se connaissait pas, comme s’il était effrayé de le briser au moindre de ses gestes.
“Tant mieux, ça m’est impossible aussi, Lucerys.”
La chaleur de leurs souffles se mêlaient d’une façon qui appelait le brun à en demandé plus, égoïstement, lui qui avait ressenti une telle solitude quand Luke était parti. Il ne lui en avait jamais voulu, pas alors que le Velaryon était si profondément attaché à sa famille, ce qui n’était pas le cas du cartographe. Sa main flatta un instant les boucles qui formaient la chevelure de Lucerys, déposant un baiser au coin de ses lèvres. Et lorsque leurs corps se pressèrent plus encore, rien n’empêcha Romarn de serrer un peu plus Luke contre lui, savourant cet instant si particulier. Il lui était impossible de savoir si cette impression grisante venait de l’altitude ou du brun tout contre lui, mais l’un dans l’autre, l’artiste remercia toutes les divinités de ce monde, quoiqu’il n’en connût pas les noms.
“Absolument tout. Tant tes qualités que tes défauts, ils font qui tu es au plus profond et c’est ce qu’il y a de plus important. Je pourrais te demander la même chose tu sais.”
Des grands, Romarn n’avait jamais rien sût que les rumeurs de la ville jusqu’à ce qu’il ne la quitte, préférant une vie d’itinérance et de voyage à celle qui avait été toute tracée pour lui. De cela, le cartographe en avait été ravi et ainsi, il avait découvert des gens, des terres et des modes de vie différent. De Château Noir à Lancehélion, il y avait eu tant à voir et à dessiner et chaque crête, chaque côte avait été une bénédiction que le ouesterien avait été ravi de croiser sur son chemin. Plus encore, il avait été reconnaissant de rencontrer la route du prince de la maison Velaryon, d’une façon si fortuite.
“Je ne vois pas du tout de quoi tu veux parler, très cher.” Il était vrai que son jugement n’était pas impartial dès que cela touchait au brun qui l’avait accompagné pour un temps, remontant les routes vers le Nord de Westeros. “Tant de cruauté Luke, moi qui pensais que tu étais de ceux plein d’une bonté et d’une bienveillance naturelle, je crois que je me suis trompé sur ton compte.”
Un sourire malicieux étira un instant les traits de Romarn. Il n’était jamais aussi détendu que lorsqu’il était avec Lucerys et quoiqu’il ne crût pas aux notions traditionnelles de l’amour, le jeune homme ne pouvait s’empêcher de penser que son ancien amant avait quelque chose d’unique et de particulier dans son cœur. Il y tenait une place privilégiée et plus vaste encore que tous ceux qu’il avait pu rencontrer aux grés de ses voyages et aventures. Il y voyait quelque chose de similaire à l’attachement que la capitaine Farman entretenait pour son amante valyrienne, quelque chose qui n’avait rien d’unique, s’il en croyait les histoires, mais qui avait pourtant une place toute particulière en ce monde et cela depuis très longtemps. Il se rapprocha alors de lui-même, pressant le flanc de leurs corps d’une façon qui avait manqué au géographe.
“Parfait, et par chance, je ne fais pas parti de ta liste d’ennemis. Quoique je me demande s’il existe une personne assez vile pour vouloir être ton ennemi.”
Et leur cheminement continua jusqu’à la créature ailée que montait le jeune homme. Il en parlait d’une façon si intrigante que Romarn remarqua sa propre impatience quant à l’idée de voir un dragon de ses propres yeux, pour de vrai et non point au loin ou tout en haut dans le ciel. Ses poils s’hérissaient presque en un frisson délicieux, le même que celui qu’il ressentait parfois aux marges d’une nouvelle découverte majeure. Seuls les mots de Luke le firent s’arrêter un instant, réchauffant à nouveau ses joues d’une façon si particulière.
“Je pense qu’il aurait été très cruel de ma part de t’abandonner à ton sort, perdu et désorienté. Je ne regrette aucun des moments que nous avons passés ensemble, jamais. Pas alors que tu es la première personne que j’ai pris à mes côtés pour aussi longtemps.”
Par le passé, le port-réalais avait refusé d’emmener quiconque avec lui. Cela allait même à l’encontre de tout ce en quoi il croyait. Sa vie de pérégrination était une vie de solitude et de silence dans lesquels il trouvait un peu de paix face à sa colère, seule compagne qu’il avait choisi d’accueillir à ses côtés comme le souvenir de ce qu’il était pour toujours. Après Luke, il lui avait aussi été impossible de retrouver un compagnon de route. Il y avait quelque chose de presque sacré, là où se tenait avant Lucerys Velaryon et le remplacer avait une valeur presque profanatrice que Romarn refusait de commettre.
Le retrouver ici, à cet instant, semblait remettre un peu d’ordre dans ce qui avait toujours été et il fut certain que lorsque sa paix avait besoin d’être retrouvé, il n’aurait qu’à demander le jeune prince de la maison Velaryon pour se sentir à nouveau une seule entité. Une fois parfaitement installé et pressé contre le brun, Romarn se permit de se pencher sur l’oreille de Luke, laissant son côté enjoué le dominé bien plus qu’il ne l’avait laissé entrapercevoir ces dernières lunes.
“C’est vrai, c’est très vrai. Heureusement que tu es là.”
Il était vrai que par le passé, rien n’était moins sûr. La moindre pierre, le moindre faux pas leur aurait assuré une mort terrible et douloureuse. Rien de tout cela ne se produirait tant que Romarn restait aux côtés de Luke en qui il avait entièrement confiance. Il s’agissait d’une confiance durement bâtie dont le plus âgé était fier, par ailleurs. Il était certain qu’il n’aurait accordé sa confiance à personne d’autre si on lui avait proposé de monter sur le dos d’un dragon et face à la beauté qui s’offrait à eux, l’artiste ne regretta pas un instant, ému par la grandeur de ce nouveau continent.
“Ma dignité est intacte, rassure-toi. Oh, si tu savais quelles péripéties nous avons affronté pour venir jusque-là. Je crois que je n’ai jamais rien vécu d’aussi terrifiant de toute ma vie avec des personnes aussi peu soucieuses de leur survie.”
Oh, il aurait tant aimé pouvoir présenter Elissa et Lyonne à Lucerys. Il ne doutait pas que le plus jeune aurait été intimidé par ce telles personnalités et en même temps, ces deux-là n’auraient pas perdu de temps pour le mettre profondément à l’aise. Romarn n’avait pas exactement le pied marin, pour autant, la vie en mer avait ses charmes et il se demanda quelle était celle d’une vie à dos de dragon, à découvrir tant de lieu d’aussi haut.
Quand il pressa ses lèvres contre celles de Luke, Romarn eu peur pendant un instant que le monde ne s’écroula autour d’eux. Rien ne garantissait qu’ils partageaient encore le lien qu’ils avaient forgé par le passé et s’il s’en inquiétait, au moins, sa mémoire garderait toujours la sensation de ces lèvres contre les siennes comme le plus beau des présents qu’il n’avait jamais reçu de toute sa vie. Pourtant, il n’y avait rien d’autre qu’eux à cet instant précis et le cartographe aurait pu supplier pour que cet instant dura davantage encore. Il libéra alors une de ses mains tremblantes, la pressant contre la joue de Lucerys avec une délicatesse qu’il ne se connaissait pas, comme s’il était effrayé de le briser au moindre de ses gestes.
“Tant mieux, ça m’est impossible aussi, Lucerys.”
La chaleur de leurs souffles se mêlaient d’une façon qui appelait le brun à en demandé plus, égoïstement, lui qui avait ressenti une telle solitude quand Luke était parti. Il ne lui en avait jamais voulu, pas alors que le Velaryon était si profondément attaché à sa famille, ce qui n’était pas le cas du cartographe. Sa main flatta un instant les boucles qui formaient la chevelure de Lucerys, déposant un baiser au coin de ses lèvres. Et lorsque leurs corps se pressèrent plus encore, rien n’empêcha Romarn de serrer un peu plus Luke contre lui, savourant cet instant si particulier. Il lui était impossible de savoir si cette impression grisante venait de l’altitude ou du brun tout contre lui, mais l’un dans l’autre, l’artiste remercia toutes les divinités de ce monde, quoiqu’il n’en connût pas les noms.
“Absolument tout. Tant tes qualités que tes défauts, ils font qui tu es au plus profond et c’est ce qu’il y a de plus important. Je pourrais te demander la même chose tu sais.”
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« —Tu vois parfaitement de quoi je veux parler, très cher, dit Lucerys avec malice. Trompé ? Mais je porte un héritage Velaryon et Targaryen. Les mots bonté et bienveillance naturelle ne sont pas employés pour nous décrire dans les ouvrages et contes oraux de Westeros. Après tout, n’ai-je point éborgné le prince Aemond Targaryen à l’âge avancé de cinq ans ? »
Le jeune prince ne put s’empêcher de rire, quand bien même l’œil d’Aemond avait eu un effet papillon qui l’avait conduit à l’échafaud, Lucerys et Aemond avaient tous les deux fait la paix avec ça. Mieux valait-il en rire avec Romarn que continuer d’en pleurer, bien que Vhagar hante encore la plupart de ses nuits. Bien que son sang valyrien soit dilué avec le sang Fort, il s’amusait assez souvent d’appartenir à la maison Targaryen tout autant qu’il s’en mettait la pression. La réputation qui suivait la famille, et souvent avec raison, avait de quoi donner lieu à moultes plaisanteries. D’un autre côté, Lucerys s’en sentait parfois en dehors du fait de son caractère qu’il jugeait lui-même bien trop doux pour porter ce nom. Seulement, il se souvenait parfois qu’Helaena Targaryen était d’une douceur incomparable, elle et d’autres encore. Il se souvenait que pas tous les Targaryen n’avaient deux parents portant ce nom. Alors peut-être Lucerys méritait-il ce nom ? Il avait encore toute une vie pour accomplir de grandes choses ou pour simplement accepter qu’il n’a pas besoin de faire ses preuves pour porter un simple nom. En sentant le cartographe si proche de lui, Lucerys ferma les yeux quelques secondes avec un fin sourire.
« —Tu pourrais être surpris. Je ne me suis pas fait que des amis au cours de ma précédente vie. Et je suis sûr quand dans celle-ci non plus. Ser Criston Cole, Aegon II Targaryen, Otto Hightower. Peut-être certains de tes autres prétendants voudront ma peau. »
Lucerys n’avait pas mentionné Alicent et Aemond puisqu’il avait fait table rase avec ces deux-là. Un demi-sourire apparut sur le visage de Luke en mentionnant les autres prétendants de Romarn. S’il avait fini par se rendre compte qu’il partageait une vision similaire d’une affection non cantonnée à une seule personne, il y avait cette part en lui qui – peut-être un peu jalousement – désirait être la personne la plus spéciale à ses yeux parmi tous ? Qui avait dit que Lucerys Targaryen était sans défauts ? Mais, sa raison le rappelait souvent à lui en se disant qu’il n’avait pas de raison d’être spécial après tout. Il était un prince Targaryen avec un dragon, certes. Mais, cela le rendait-il remarquable ? Un homme ne se mesurait pas à ses possessions ou à ses titres. Et en cela le Port-Réalais était un exemple d’admiration pour Lucerys. Romarn était le seul homme dont il était amoureux, et Talia la seule femme. Lucerys savait qu’il n’y aurait qu’eux deux, jusqu’à ce qu’il ne respire plus.
« —Je me trouve flatté d’avoir été ton plus fidèle compagnon de route. Et je crois que si c’était dans ma nature, je m’en vanterais sur tous les toits. C’eut peut-être été cruel de me laisser à mon sort, mais beaucoup l’auraient fait. Tu es un homme bon, n’en doute jamais. Et le seul homme extérieur à ma famille qui a toute ma confiance. »
La voix et le souffle du plus âgé contre son oreille eurent le don de créer en lui un frisson qui partit du bas de son corps pour se loger dans son échine. Par les Sept… Romarn lui avait manqué, de toutes les façons possibles. En plus ce dernier prononçait des paroles qui purent, l’espace de quelques instants, remonter la confiance en soi de Lucerys qui était peu élevée de manière générale. Mais à dos de dragon, Lucerys semblait bien plus confiant que sur la terre ferme, comme si sa place était là. A son tour, Luke tourna la tête pour ses lèvres viennent frôler l’oreille de son aîné.
« —Tu n'auras qu’à demander et je te ferais monter sur Skydancer autant de fois que tu le souhaites. »
Il serait dommage en effet de priver son très cher cartographe de revoir un jour le monde de cette perspective. Pour l’instant, Lucerys n’avait aucune intention de redescendre de toute façon. Ils étaient un peu dans leur monde, dans les airs. Personne ne pouvait les atteindre, ils étaient encore plus libres et aucun autre dragon de la famille ne traînait dans les parages – pour l’instant. Lucerys était d’humeur joviale et amusée à cet instant, si bien que les mots de son compagnon le firent rire.
« —Tu dois absolument me raconter ça en détail ! Je veux savoir qui sont ces personnes qui tiennent si peu à la vie et dans quelles aventures tu t’es embarqué. Tu sais que j’adore tes récits, ça me donne l’impression de les vivre aussi. Et dis-moi que tu fais attention à ta survie, parce que je te préviens, si tu meurs, je t’assassine, je te le jure. Et je viendrais te chercher chez l’Etranger moi-même pour te ramener par ici et te donner la gifle la plus méritante de toute ta vie. »
Dit-il en posant son index sur son torse, les sourcils froncés, non sans un rictus. Lucerys était d’humeur particulièrement taquine avec Romarn aujourd’hui, mais grandissez avec autant de frères et soeurs ! Il faut bien l’être. Cependant, il y avait une réelle inquiétude dans cette plaisanterie, que ses yeux trahissaient. Et toute son affection était également trahie par ce baiser qu’il lui avait donné. Son sourire se fit doux alors qu’il sentait le toucher délicat du cartographe. Luke pencha sa tête vers la main de Romarn en venant loger la sienne sur le poignet de ce dernier, caressant le dos de sa main. Son palpitant s’emballa à nouveau au fur et à mesure que Romarn parlait tandis que ses joues prirent une teinte encore plus écarlate.
« —Vraiment ? Désolé… Je sais que tu es sincère. C’est juste que… Vraiment ? »
Luke sourit tendrement en plantant ses yeux ambrés dans les siens. Il voulait en être doublement sûr. Sûr qu’il n’avait pas mal entendu, sûr qu’il ne se faisait pas des idées. Il ne demanda pas à ce dernier de développer car il savait que l’expression de ses sentiments lui venait plus difficilement que lui. Sur le dos de Skydancer, au-dessus de Volantis, leur relation avait pris un nouveau cap. Ils commençaient à mettre des mots dessus quand ce ne fut autrefois que des gestes. Lucerys ressentait à travers chaque toucher de Romarn que lui aussi avait été affecté par cette séparation pendant des lunes. Luke savait que cela se reproduirait mais il savait aussi désormais qu’il le reverrait, que ce ne serait jamais un adieu, que Romarn aurait sa place auprès de lui s’il voulait rester quelques temps, et inversement. Puisqu’ils étaient quelque chose. Alors, il lui rendit son étreinte, venant le serrer fortement contre lui, tellement fort qu’il empêcha probablement le plus âgé de respirer pendant quelques secondes. Luke savourait la sensation des doigts du port-réalais dans ses cheveux. Et alors qu’il redressait la tête, il approcha son nez de celui de Romarn.
« —Mes défauts ? Ne te donnent-ils pas envie de me secouer ? Quelle question Romarn ! Tu es littéralement le chevalier des livres que j’ai pu lire et qui me faisaient rêver. Tu es un aventurier, courageux, sympathique, patient, amusant et beau. Tu es arrivé dans ma vie à un moment crucial. Je t’affectionnerais jusqu’à mon dernier souffle, je le sais. »
Sur ces mots, il offrit à ce dernier un nouveau baiser, cette fois, un peu moins tendre et un peu plus passionné tandis qu’il soupirait contre ses lèvres. Romarn n’était pas le seul à en demander égoïstement plus alors que Skydancer planait près des rivages et plages de Volantis. Bien qu’il ne voulait pas se reculer, le jeune garçon finit par le faire en posant ses deux mains sur sa mâchoire, en dessinant la courbure avec son pouce.
« —Et je te promets aussi de ne pas renoncer à toi, peu importe les obstacles qui pourraient se mettre sur mon chemin. »
Le monde n’était pas façonné pour les gens différents, pour ceux dont l’affection allaient à plusieurs personnes, pour les filles qui aimaient les filles, les garçons qui aimaient les garçons ou ceux qui aimaient les deux. Certains lieux étaient plus propices à ces mœurs libérés comme Essos et Dorne, mais il y avait toujours quelque chose tout de même. En cela, Luke se sentait plus à l’aise à Essos qu’à Westeros. Le jeune homme de noble naissance était déterminé et il voulait que Romarn mesure l’importance capitale qu’il avait pour lui, dans leur relation où forte amitié, affection et amour se mêlaient. Lorsque Lucerys faisait une promesse, il ne la faisait jamais dans le vent.
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Lucerys Targaryen
Our uncle calls us Strongs, and claims we are bastards, but when the lords see us on dragonback they will know that for a lie. Only Targaryens ride dragons.
(by summersdesire)
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waitin on you
Maps were love letters written to times and places their makers had explored. They did not control the territory- they told its stories. So, I hope the maps are good where you are.
“Mh, ” commença Romarn alors que son nez s’était enfouit entre les boucles brunes de Lucerys, refusant de reconnaître qu’il avait parfaitement raison. “N’était-ce pas dans un acte de défense car ce dernier avait cherché à ouvrir la tête de ton frère en deux ? Mais si vous voulez, mon bon prince, je peux admettre votre dangerosité. ”
Un rire échappa à Romarn alors un instant avant qu’il ne contemple tout de même la porté des gestes que son ancien amant avait pu avoir sur la suite de sa courte vie et pendant un instant, le plus âgé pensa qu’il lui faudrait rappeler à Lucerys des maisons Velaryon et Targaryen de se prémunir contre la mort qui planerait sur lui s’il faisait l’idiot. Cette idée paraissait insoutenable au cartographe et ses mains pressèrent davantage le jeune dragonnier contre lui, comme si penser de telles choses pouvaient les appeler à une réalité trop concrète. Il y avait bien trop de choses que Luke devait faire et à découvrir en ce monde. Romarn secoua ensuite sa tête lentement.
“Raison de plus pour rester loin de ces personnes, qu’en penses-tu ? Quant à mes autres prétendants, comme tu dis, ils se risqueraient peu à s’en prendre à un prince capable de crever des yeux et chevauchant un dragon immense avec des dents acérés. Et puis personne ne connaîtra jamais une affection similaire à celle que je te porte. ”
Ces mots, le cartographe les avaient prononcés dans une nonchalance feinte, grommelant presque comme s’il n’y avait pas de raison de s’attarder davantage sur de telles paroles malgré la rougeur qu’elles avaient fait monter à ses joues. Romarn se sentait toujours plus apte à écouter Lucerys. Il avait une façon de dire les choses qui plaisait au très solitaire géographe dont les seuls amis, vraiment, se trouvaient être des marins qui buvaient bien trop et qui se taisaient plus encore que lui. Se retrouver auprès du jeune prince lui paraissait un changement agréable auquel il pouvait se voir revenir, comme lorsqu’on revenait à la maison.
“Vraiment ? Je pense que tu exagères, tu sais. Je ne sais pas si tes parents seraient très heureux de savoir que tu as vécu une vie de vagabondage. ” Le sourire amusé de Romarn taquina alors à nouveau ses lèvres. “Je n’aurais pas su vivre avec ma conscience si je t’avais laissé ainsi. Je me sens flatté par tes mots, en revanche. Les hommes sont… Et bien ils sont des hommes. ”
Le cartographe savait qu’il était lui-même emprunt de traits qu’il avait hérité de son propre père. De lui, Romarn aurait aimé ne jamais rien recevoir. Dans ses souvenirs les plus anciens, l’homme avait toujours été en colère contre le monde entier : contre son épouse incapable de lui donner autant de fils qu’il le désirait, contre ses enfants mort-nés, contre son fils qui n’était rien de tout ce qu’il avait imaginé qu’il serait et sa haine s’était transmise ensuite dans son seul enfant que seul le calme et le silence apaisait totalement. La présence de Lucerys Velaryon avait un effet similaire sur lui, un effet de calme et d’euphorie qui ne cessait jamais et peut-être était-ce une chose réellement nouvelle que le dessinateur découvrait à ses côtés. Un frisson le parcourut en sentant le souffle du prince contre son oreille alors qu’il s’était perdu un instant dans ses pensées.
“Vraiment ? Fais attention, je pourrais te prendre au mot, très cher Luke. ”
Et son regard sombre balaya à nouveau le paysage qui s’offrait à eux avec une réelle fascination qui ne quitterait sûrement jamais son esprit. Pendant un instant, il essaya de les mémoriser avec précision et avec soin et avec eux, la lumière dorée du soleil qui faisait briller la chevelure bouclée de Luke. Un rire lui échappa rapidement ensuite, l’obligeant à presser son front contre l’épaule de son aimé pendant un instant.
“Je sais bien que tu les adores, c’est pour cela que je me ferais un réel plaisir de toujours revenir. Je fais attention à ma survie, je te le promets. Et s’il m’arrivait quelque chose de grave, je mériterais toute ta colère et chaque gifle. Attendons simplement d’être sur la terre ferme pour que je puisse te raconter tout cela. ”
Sa libre remonta brièvement dans les cheveux du plus jeune pour les ébouriffer avant qu’il ne lui offre un regard sincère et sérieux en promettant à nouveau avec bien plus de calme, laissant ses doigts lisser lentement une boucle. Il savait que sa vie n’avait rien d’aussi précieux que celle d’un prince ou d’un souverain. Romarn n’était ni noble, ni chevalier et seul son travail représentait un tant soit peu de valeur dans ce monde alors qu’il s’appliquait à répliquer le monde sur quelques parchemins et qu’il parcourait les routes à la recherche de quelques dangers. Jamais quelqu’un n’avait autant tenu à lui auparavant et s’il pouvait rassurer Luke alors le cartographe le faisait. Ses lèvres se pressèrent contre son front avant qu’il ne déclare quelques-unes de ses pensées avec le plus jeune.
“Je te le promets. Tu n’as jamais quitté mon esprit depuis que tu es parti et je n’ai pas cessé de ressentir un vide immense sans toi que ton amitié ne saurait tout à fait combler. ”
Lentement, le jeune Sawler repoussa une mèche du dragonnier, occupant ses mains autant qu’il le pouvait pour ne pas penser à la profondeur des mots qu’il prononçait à cet instant. Leur sincérité était évidente, mais leur poids avait quelque chose d’étrange pour Romarn qui n’était pas certain, jusqu’alors, que Lucerys puisse parfaitement les lui rendre. Ils étaient si différents en bien des choses et il semblait impossible pour l’artiste qu’un être aussi superbe que Luke puisse décemment ressentir une chose similaire à l’amour qu’il éprouvait pour lui. L’étreinte qu’ils échangèrent su taire les sombres pensées qui savaient si bien étouffer le plus âgé et il se tut pour écouter avec attention.
“Tu sais bien que ce n’est pas le cas et si j’ai pu dire ça par le passé, c’était uniquement parce que j’avais peur. Je n’ai jamais envie de te secouer. Et… Je t’affectionnerais aussi jusqu’à la fin de mon existence. ”
Ses joues se mirent ensuite à brûler sous les compliments que lui offrait Luke et leurs lèvres se scellèrent dans un baiser agréable duquel Romarn ne voulait déjà plus se défaire. Il y avait une nécessité sur les lèvres du cartographe à mesure qu’il les pressait contre celles de Lucerys et ses doigts s’emmêlèrent entre ses boucles.
“Rassure-toi, je ne renoncerais pas à toi non plus, comment le pourrais-je alors que mon chemin m’a mené à toi à nouveau ? ”
Et le jeune artiste pressa à nouveau ses lèvres contre la tempe de Lucerys, lui intimant qu’il n’était pas certain qu’il eut déjà reçu de plus beau cadeau de toute sa vie entière que tout ce que Luke lui offrait aujourd’hui.
Un rire échappa à Romarn alors un instant avant qu’il ne contemple tout de même la porté des gestes que son ancien amant avait pu avoir sur la suite de sa courte vie et pendant un instant, le plus âgé pensa qu’il lui faudrait rappeler à Lucerys des maisons Velaryon et Targaryen de se prémunir contre la mort qui planerait sur lui s’il faisait l’idiot. Cette idée paraissait insoutenable au cartographe et ses mains pressèrent davantage le jeune dragonnier contre lui, comme si penser de telles choses pouvaient les appeler à une réalité trop concrète. Il y avait bien trop de choses que Luke devait faire et à découvrir en ce monde. Romarn secoua ensuite sa tête lentement.
“Raison de plus pour rester loin de ces personnes, qu’en penses-tu ? Quant à mes autres prétendants, comme tu dis, ils se risqueraient peu à s’en prendre à un prince capable de crever des yeux et chevauchant un dragon immense avec des dents acérés. Et puis personne ne connaîtra jamais une affection similaire à celle que je te porte. ”
Ces mots, le cartographe les avaient prononcés dans une nonchalance feinte, grommelant presque comme s’il n’y avait pas de raison de s’attarder davantage sur de telles paroles malgré la rougeur qu’elles avaient fait monter à ses joues. Romarn se sentait toujours plus apte à écouter Lucerys. Il avait une façon de dire les choses qui plaisait au très solitaire géographe dont les seuls amis, vraiment, se trouvaient être des marins qui buvaient bien trop et qui se taisaient plus encore que lui. Se retrouver auprès du jeune prince lui paraissait un changement agréable auquel il pouvait se voir revenir, comme lorsqu’on revenait à la maison.
“Vraiment ? Je pense que tu exagères, tu sais. Je ne sais pas si tes parents seraient très heureux de savoir que tu as vécu une vie de vagabondage. ” Le sourire amusé de Romarn taquina alors à nouveau ses lèvres. “Je n’aurais pas su vivre avec ma conscience si je t’avais laissé ainsi. Je me sens flatté par tes mots, en revanche. Les hommes sont… Et bien ils sont des hommes. ”
Le cartographe savait qu’il était lui-même emprunt de traits qu’il avait hérité de son propre père. De lui, Romarn aurait aimé ne jamais rien recevoir. Dans ses souvenirs les plus anciens, l’homme avait toujours été en colère contre le monde entier : contre son épouse incapable de lui donner autant de fils qu’il le désirait, contre ses enfants mort-nés, contre son fils qui n’était rien de tout ce qu’il avait imaginé qu’il serait et sa haine s’était transmise ensuite dans son seul enfant que seul le calme et le silence apaisait totalement. La présence de Lucerys Velaryon avait un effet similaire sur lui, un effet de calme et d’euphorie qui ne cessait jamais et peut-être était-ce une chose réellement nouvelle que le dessinateur découvrait à ses côtés. Un frisson le parcourut en sentant le souffle du prince contre son oreille alors qu’il s’était perdu un instant dans ses pensées.
“Vraiment ? Fais attention, je pourrais te prendre au mot, très cher Luke. ”
Et son regard sombre balaya à nouveau le paysage qui s’offrait à eux avec une réelle fascination qui ne quitterait sûrement jamais son esprit. Pendant un instant, il essaya de les mémoriser avec précision et avec soin et avec eux, la lumière dorée du soleil qui faisait briller la chevelure bouclée de Luke. Un rire lui échappa rapidement ensuite, l’obligeant à presser son front contre l’épaule de son aimé pendant un instant.
“Je sais bien que tu les adores, c’est pour cela que je me ferais un réel plaisir de toujours revenir. Je fais attention à ma survie, je te le promets. Et s’il m’arrivait quelque chose de grave, je mériterais toute ta colère et chaque gifle. Attendons simplement d’être sur la terre ferme pour que je puisse te raconter tout cela. ”
Sa libre remonta brièvement dans les cheveux du plus jeune pour les ébouriffer avant qu’il ne lui offre un regard sincère et sérieux en promettant à nouveau avec bien plus de calme, laissant ses doigts lisser lentement une boucle. Il savait que sa vie n’avait rien d’aussi précieux que celle d’un prince ou d’un souverain. Romarn n’était ni noble, ni chevalier et seul son travail représentait un tant soit peu de valeur dans ce monde alors qu’il s’appliquait à répliquer le monde sur quelques parchemins et qu’il parcourait les routes à la recherche de quelques dangers. Jamais quelqu’un n’avait autant tenu à lui auparavant et s’il pouvait rassurer Luke alors le cartographe le faisait. Ses lèvres se pressèrent contre son front avant qu’il ne déclare quelques-unes de ses pensées avec le plus jeune.
“Je te le promets. Tu n’as jamais quitté mon esprit depuis que tu es parti et je n’ai pas cessé de ressentir un vide immense sans toi que ton amitié ne saurait tout à fait combler. ”
Lentement, le jeune Sawler repoussa une mèche du dragonnier, occupant ses mains autant qu’il le pouvait pour ne pas penser à la profondeur des mots qu’il prononçait à cet instant. Leur sincérité était évidente, mais leur poids avait quelque chose d’étrange pour Romarn qui n’était pas certain, jusqu’alors, que Lucerys puisse parfaitement les lui rendre. Ils étaient si différents en bien des choses et il semblait impossible pour l’artiste qu’un être aussi superbe que Luke puisse décemment ressentir une chose similaire à l’amour qu’il éprouvait pour lui. L’étreinte qu’ils échangèrent su taire les sombres pensées qui savaient si bien étouffer le plus âgé et il se tut pour écouter avec attention.
“Tu sais bien que ce n’est pas le cas et si j’ai pu dire ça par le passé, c’était uniquement parce que j’avais peur. Je n’ai jamais envie de te secouer. Et… Je t’affectionnerais aussi jusqu’à la fin de mon existence. ”
Ses joues se mirent ensuite à brûler sous les compliments que lui offrait Luke et leurs lèvres se scellèrent dans un baiser agréable duquel Romarn ne voulait déjà plus se défaire. Il y avait une nécessité sur les lèvres du cartographe à mesure qu’il les pressait contre celles de Lucerys et ses doigts s’emmêlèrent entre ses boucles.
“Rassure-toi, je ne renoncerais pas à toi non plus, comment le pourrais-je alors que mon chemin m’a mené à toi à nouveau ? ”
Et le jeune artiste pressa à nouveau ses lèvres contre la tempe de Lucerys, lui intimant qu’il n’était pas certain qu’il eut déjà reçu de plus beau cadeau de toute sa vie entière que tout ce que Luke lui offrait aujourd’hui.
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ft. @Romarn Sawler
Lucerys écouta Romarn parler avant d’arquer un sourcil avec un sourire amusé face à ses paroles. Le jeune Targaryen secoua la tête, ses boucles venant alors davantage chatouiller le nez de son complice qui se trouvait là.
« —Que vois-je donc là ? Un manque de partialité ? Vous vous entendriez avec ma mère, mon bon Romarn. Elle aussi ferme les yeux sur mes méfaits du passé en prétendant que je n’en suis pas réellement responsable. Même si c’était pour sauver Jace. »
Luke eut un rire amusé avant de soupirer plus gravement face aux souvenirs d’Aemond. Lucerys avait en effet simplement voulu sauver son frère dans ce qui était une querelle d’enfants qui tournait bien trop mal. Mais peut-être Aemond n’aurait pas réagi si gravement si Aegon, Lucerys et Jace ne s’étaient pas moqués de lui avec le cochon ? Mais si on remontait la liste des coupables, les enfants n’avaient été que des instruments dans une guerre qu’ils étaient trop petits pour comprendre. Dans une autre vie, peut-être se seraient-ils entendus. Arracher l’œil d’Aemond avait été une erreur d’enfant et pourtant, il le referait mille fois pour sauver Jace, même si dans toutes ses vies, il perdait la sienne.
« —Je ne suis dangereux que si l’on menace mes proches, ne t’en fais pas. Mais, merci de le reconnaître. Puisque je serais dangereux si l’on s’en prend à toi. Je ne plaisante pas. »
Lucerys sentit les bras de Romarn se resserrer autour de lui d’un seul coup. Fronçant légèrement les sourcils, un peu inquiet, il vint poser ses deux mains dans son dos et le caressa doucement. Il ignorait peut-être ce qui inquiétait tant Romarn, mais il voulait le rassurer à sa manière.
« —Tout va bien ? Je ne comptais pas croiser leur chemin de si tôt de toute façon. Un rire s’échappa des lèvres de Lucerys. Je pense que mon dragon pèse plus que ma capacité à crever des yeux, soyons honnête. »
Il ne put cependant empêcher le rouge de monter à ses joues lorsque Romarn parla de l’affection toute particulière qu’il lui portait. Luke avait une vision de l’amour à mi-chemin entre celle de Romarn et la vision traditionnelle ce qui faisait que ça ne le dérangeait pas d’être dans une relation libre avec lui s’il le voulait bien mais qu’en même temps, il aurait été peiné de ne pas être celui qu’il préférait – même s’il aurait compris, et aurait accepté son sort. Le fait que Romarn grogna presque en avouant cela fit rire Lucerys de façon joyeuse avant de venir saisir sa chemise entre ses mains, un large sourire aux lèvres.
« — Personne ? Jamais ? Alors qu’est-ce que ça fait de moi… L’éternel favori du cartographe ? Si j’étais cruel, je te ferais répéter ça encore et encore pour m’en assurer. »
Il y avait quelque chose d’attachant chez Romarn lorsqu’il osait se confier tout en râlant comme un rustre. Lucerys l’en aimait alors davantage. Il avait l’habitude après tout, des hommes qui râlaient en disant leurs émotions. A l’exception de ses frères Jacaerys et Joffrey, tous les hommes partageaient ce trait dans sa famille. Lucerys mentirait s’il disait ne pas être effrayé qu’un beau jour quelqu’un vienne prendre cette place qui était la sienne dans le cœur de Romarn mais il l’aimait et lui faisait aveuglément confiance, assez pour chasser cette crainte qui résidait parfois au fond de lui.
« —Mes parents savent déjà la vie que j’ai vécu. Je n’ai pas encore prononcé ton nom devant ma mère, mais j’ai parlé de toi à mon père. Je pense qu’ils sont juste contents que j’ai pu vivre, et leur revenir. Mais, c’est mon frère Jace qui fut le plus attentif à mes récits sur nos aventures. Comme j’aimerais que tu le rencontres ! Je n’exagère rien et je te défends de penser le contraire , menaça Luke, les sourcils froncés et le doigt posé sur son torse. Les hommes sont les hommes mais tu n’es pas de ces hommes là. »
Pour Lucerys, Romarn était spécial et ne serait jamais un homme ordinaire. Et il serait éternellement quelqu’un de bien à ses yeux, peu importe le feu qui résidait aussi en lui. Luke vivait avec Daemon Targaryen, ce n’étaient pas les accès de colère que Romarn ressentait qui lui faisait peur. Au contraire, il espérait sincèrement pouvoir suffisamment l’épauler avec.
« —Prends-moi au mot très cher Romarn, c’était mon intention. »
Finit-il par dire sur un ton malicieux en venant embrasser sa tête lorsqu’il la posa sur son épaule. Glissant sa main dans ses cheveux châtains, Lucerys observa le paysage à son tour au fur et à mesure que Skydancer perdait un peu d’altitude. Luke n’avait pas tant envie que ça de gagner la terre ferme, car ce moment dans les airs avec le cartographe sur le dos de son fidèle dragon, était tout à fait précieux. Mais, il n’avait pas envie de forcer Skydancer à voler plus longtemps s’il ne le voulait pas. Du moins, pas quand ça n’était pas une nécessité. Tout comme le vent qui venait chatouiller leur visage par cette chaleur, les mots de Romarn eurent le don de rassurer Lucerys quant à ses inquiétudes. Les yeux clos, il frotta son front contre les lèvres de son amant.
« —Bien. Continue de faire attention. Tu ne veux pas être mon ennemi , dit-il sur un ton amusé. Nous devrions la regagner sous peu. Skydancer perd de l’altitude. Ce ne fut pas une mince affaire de dompter un dragon adulte, j’avais autrefois eu un œuf de dragon. Mais il m’écoute désormais, et c’est mon ami. »
Dans sa quête de légitimité Targaryenne, Lucerys se disait que posséder un dragon faisait de lui un vrai Targaryen. Il l’avait dit à son grand-père Corlys autrefois.
« —Et mon amour saurait-il le combler ? »
Lucerys demanda cela si soudainement. C’était un mot fort qu’il venait d’employer malgré lui. Jusqu’ici, il n’avait osé parler que d’affection. Ses joues chauffaient encore plus face aux gestes de Romarn, lui faisant presque oublier qu’il venait de littéralement lâcher une bombe – ou plutôt un feu de dragon.
« —Je sais que nous menons des vies différentes. Que je ne suis plus seulement Luke mais Lucerys Targaryen et que toi tu es toujours Romarn. Mais, je me contenterais du minimum avec toi, de tout ce que je peux avoir. Parce que je refuse que nous ne soyons pas quelque chose. »
Luke était prêt. Il était prêt à ne pas le voir tout le temps, à ce qu’ils passent de longs moments séparés. Il était prêt à échanger qu’avec des lettres avec lui pendant des lunes avant d’espérer le revoir. Il était prêt à tout mais il voulait le garder dans sa vie et il voulait qu’il soit son compagnon. Au même titre que Talia.
« —Tu aurais parfaitement le droit de me secouer, soit dit en passant. Parfois, je pense que j’en ai besoin. »
Un tendre sourire apparut sur ses lèvres aux mots du cartographe qu’il gardait de façon précieuse en mémoire, sachant que ce n’était pas toujours simple pour le Port-Réalais de s’exprimer aussi ouvertement. Soupirant doucement contre les lèvres de son amant, Lucerys des maisons Velaryon et Targaryen s’y accrochait désespérément. De façon un peu plus malicieuse, il laissa sa langue rencontrer la sienne pour prolonger ce baiser, s’amusant également du fait que Romarn semblait tout particulièrement apprécier ses boucles.
« —Il est vrai. Il semble que nous nous trouvions partout. Port-Réal, et maintenant Essos. Nul continent, nulle mer, ne sera assez fort pour te garder loin indéfiniment. Surtout maintenant que tu fais parti d’un équipage, et que j’ai un dragon. Je te retrouverai. Puisque les Sept, Trios, peu importe, ont décidé que nos chemins se croiseraient encore. »
Le cœur battant face à toute la signification des gestes de Romarn, Lucerys ne put que le prendre contre lui à nouveau alors que Skydancer effectuait un dernier planage avant de regagner le sol. Seulement, il ne les déposa pas aux portes de la ville mais sur une plage.
« —Mais puisque tu sembles adorer mes cheveux, peut-être renoncerais-tu à moi si par malheur je les perdais au cours d’une grande bataille ! »
Luke regarda autour de lui puis sur la terre ferme, vint à nouveau poser ses lèvres contre les siennes. Ce geste à Westeros leur aurait été passible de mort si on les avait aperçu. Mais à Essos, ce n’était qu’un simple geste parmi tant d’autres.
« —Maintenant que nous sommes sur la plage de Volantis, peut-être peux-tu me raconter tes grandes aventures ? »
Lucerys vint passer sa main sur les écailles de son dragon pour le caresser un peu, le remerciant en valyrien de leur avoir offert une balade au-dessus de ce qui serait bientôt, même s’il l’ignorait, le royaume de sa mère et une cité dont il serait le prince officiel. Descendant du dragon, Luke vint ouvrir les bagages qui étaient accrochés à la selle de ce dernier, prenant de quoi ériger une tente de fortune face au soleil tapant à cette heure. Luke tendit ensuite une main vers Romarn.
« —Pour descendre, il te suffit de glisser sur son aile ! Je reste là, comme ça, dans le pire des cas, tu me tombes dessus. »
« —Que vois-je donc là ? Un manque de partialité ? Vous vous entendriez avec ma mère, mon bon Romarn. Elle aussi ferme les yeux sur mes méfaits du passé en prétendant que je n’en suis pas réellement responsable. Même si c’était pour sauver Jace. »
Luke eut un rire amusé avant de soupirer plus gravement face aux souvenirs d’Aemond. Lucerys avait en effet simplement voulu sauver son frère dans ce qui était une querelle d’enfants qui tournait bien trop mal. Mais peut-être Aemond n’aurait pas réagi si gravement si Aegon, Lucerys et Jace ne s’étaient pas moqués de lui avec le cochon ? Mais si on remontait la liste des coupables, les enfants n’avaient été que des instruments dans une guerre qu’ils étaient trop petits pour comprendre. Dans une autre vie, peut-être se seraient-ils entendus. Arracher l’œil d’Aemond avait été une erreur d’enfant et pourtant, il le referait mille fois pour sauver Jace, même si dans toutes ses vies, il perdait la sienne.
« —Je ne suis dangereux que si l’on menace mes proches, ne t’en fais pas. Mais, merci de le reconnaître. Puisque je serais dangereux si l’on s’en prend à toi. Je ne plaisante pas. »
Lucerys sentit les bras de Romarn se resserrer autour de lui d’un seul coup. Fronçant légèrement les sourcils, un peu inquiet, il vint poser ses deux mains dans son dos et le caressa doucement. Il ignorait peut-être ce qui inquiétait tant Romarn, mais il voulait le rassurer à sa manière.
« —Tout va bien ? Je ne comptais pas croiser leur chemin de si tôt de toute façon. Un rire s’échappa des lèvres de Lucerys. Je pense que mon dragon pèse plus que ma capacité à crever des yeux, soyons honnête. »
Il ne put cependant empêcher le rouge de monter à ses joues lorsque Romarn parla de l’affection toute particulière qu’il lui portait. Luke avait une vision de l’amour à mi-chemin entre celle de Romarn et la vision traditionnelle ce qui faisait que ça ne le dérangeait pas d’être dans une relation libre avec lui s’il le voulait bien mais qu’en même temps, il aurait été peiné de ne pas être celui qu’il préférait – même s’il aurait compris, et aurait accepté son sort. Le fait que Romarn grogna presque en avouant cela fit rire Lucerys de façon joyeuse avant de venir saisir sa chemise entre ses mains, un large sourire aux lèvres.
« — Personne ? Jamais ? Alors qu’est-ce que ça fait de moi… L’éternel favori du cartographe ? Si j’étais cruel, je te ferais répéter ça encore et encore pour m’en assurer. »
Il y avait quelque chose d’attachant chez Romarn lorsqu’il osait se confier tout en râlant comme un rustre. Lucerys l’en aimait alors davantage. Il avait l’habitude après tout, des hommes qui râlaient en disant leurs émotions. A l’exception de ses frères Jacaerys et Joffrey, tous les hommes partageaient ce trait dans sa famille. Lucerys mentirait s’il disait ne pas être effrayé qu’un beau jour quelqu’un vienne prendre cette place qui était la sienne dans le cœur de Romarn mais il l’aimait et lui faisait aveuglément confiance, assez pour chasser cette crainte qui résidait parfois au fond de lui.
« —Mes parents savent déjà la vie que j’ai vécu. Je n’ai pas encore prononcé ton nom devant ma mère, mais j’ai parlé de toi à mon père. Je pense qu’ils sont juste contents que j’ai pu vivre, et leur revenir. Mais, c’est mon frère Jace qui fut le plus attentif à mes récits sur nos aventures. Comme j’aimerais que tu le rencontres ! Je n’exagère rien et je te défends de penser le contraire , menaça Luke, les sourcils froncés et le doigt posé sur son torse. Les hommes sont les hommes mais tu n’es pas de ces hommes là. »
Pour Lucerys, Romarn était spécial et ne serait jamais un homme ordinaire. Et il serait éternellement quelqu’un de bien à ses yeux, peu importe le feu qui résidait aussi en lui. Luke vivait avec Daemon Targaryen, ce n’étaient pas les accès de colère que Romarn ressentait qui lui faisait peur. Au contraire, il espérait sincèrement pouvoir suffisamment l’épauler avec.
« —Prends-moi au mot très cher Romarn, c’était mon intention. »
Finit-il par dire sur un ton malicieux en venant embrasser sa tête lorsqu’il la posa sur son épaule. Glissant sa main dans ses cheveux châtains, Lucerys observa le paysage à son tour au fur et à mesure que Skydancer perdait un peu d’altitude. Luke n’avait pas tant envie que ça de gagner la terre ferme, car ce moment dans les airs avec le cartographe sur le dos de son fidèle dragon, était tout à fait précieux. Mais, il n’avait pas envie de forcer Skydancer à voler plus longtemps s’il ne le voulait pas. Du moins, pas quand ça n’était pas une nécessité. Tout comme le vent qui venait chatouiller leur visage par cette chaleur, les mots de Romarn eurent le don de rassurer Lucerys quant à ses inquiétudes. Les yeux clos, il frotta son front contre les lèvres de son amant.
« —Bien. Continue de faire attention. Tu ne veux pas être mon ennemi , dit-il sur un ton amusé. Nous devrions la regagner sous peu. Skydancer perd de l’altitude. Ce ne fut pas une mince affaire de dompter un dragon adulte, j’avais autrefois eu un œuf de dragon. Mais il m’écoute désormais, et c’est mon ami. »
Dans sa quête de légitimité Targaryenne, Lucerys se disait que posséder un dragon faisait de lui un vrai Targaryen. Il l’avait dit à son grand-père Corlys autrefois.
« —Et mon amour saurait-il le combler ? »
Lucerys demanda cela si soudainement. C’était un mot fort qu’il venait d’employer malgré lui. Jusqu’ici, il n’avait osé parler que d’affection. Ses joues chauffaient encore plus face aux gestes de Romarn, lui faisant presque oublier qu’il venait de littéralement lâcher une bombe – ou plutôt un feu de dragon.
« —Je sais que nous menons des vies différentes. Que je ne suis plus seulement Luke mais Lucerys Targaryen et que toi tu es toujours Romarn. Mais, je me contenterais du minimum avec toi, de tout ce que je peux avoir. Parce que je refuse que nous ne soyons pas quelque chose. »
Luke était prêt. Il était prêt à ne pas le voir tout le temps, à ce qu’ils passent de longs moments séparés. Il était prêt à échanger qu’avec des lettres avec lui pendant des lunes avant d’espérer le revoir. Il était prêt à tout mais il voulait le garder dans sa vie et il voulait qu’il soit son compagnon. Au même titre que Talia.
« —Tu aurais parfaitement le droit de me secouer, soit dit en passant. Parfois, je pense que j’en ai besoin. »
Un tendre sourire apparut sur ses lèvres aux mots du cartographe qu’il gardait de façon précieuse en mémoire, sachant que ce n’était pas toujours simple pour le Port-Réalais de s’exprimer aussi ouvertement. Soupirant doucement contre les lèvres de son amant, Lucerys des maisons Velaryon et Targaryen s’y accrochait désespérément. De façon un peu plus malicieuse, il laissa sa langue rencontrer la sienne pour prolonger ce baiser, s’amusant également du fait que Romarn semblait tout particulièrement apprécier ses boucles.
« —Il est vrai. Il semble que nous nous trouvions partout. Port-Réal, et maintenant Essos. Nul continent, nulle mer, ne sera assez fort pour te garder loin indéfiniment. Surtout maintenant que tu fais parti d’un équipage, et que j’ai un dragon. Je te retrouverai. Puisque les Sept, Trios, peu importe, ont décidé que nos chemins se croiseraient encore. »
Le cœur battant face à toute la signification des gestes de Romarn, Lucerys ne put que le prendre contre lui à nouveau alors que Skydancer effectuait un dernier planage avant de regagner le sol. Seulement, il ne les déposa pas aux portes de la ville mais sur une plage.
« —Mais puisque tu sembles adorer mes cheveux, peut-être renoncerais-tu à moi si par malheur je les perdais au cours d’une grande bataille ! »
Luke regarda autour de lui puis sur la terre ferme, vint à nouveau poser ses lèvres contre les siennes. Ce geste à Westeros leur aurait été passible de mort si on les avait aperçu. Mais à Essos, ce n’était qu’un simple geste parmi tant d’autres.
« —Maintenant que nous sommes sur la plage de Volantis, peut-être peux-tu me raconter tes grandes aventures ? »
Lucerys vint passer sa main sur les écailles de son dragon pour le caresser un peu, le remerciant en valyrien de leur avoir offert une balade au-dessus de ce qui serait bientôt, même s’il l’ignorait, le royaume de sa mère et une cité dont il serait le prince officiel. Descendant du dragon, Luke vint ouvrir les bagages qui étaient accrochés à la selle de ce dernier, prenant de quoi ériger une tente de fortune face au soleil tapant à cette heure. Luke tendit ensuite une main vers Romarn.
« —Pour descendre, il te suffit de glisser sur son aile ! Je reste là, comme ça, dans le pire des cas, tu me tombes dessus. »
by CrimsonTulip
Lucerys Targaryen
Our uncle calls us Strongs, and claims we are bastards, but when the lords see us on dragonback they will know that for a lie. Only Targaryens ride dragons.
(by summersdesire)
Our uncle calls us Strongs, and claims we are bastards, but when the lords see us on dragonback they will know that for a lie. Only Targaryens ride dragons.
(by summersdesire)
Invité
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waitin on you
Maps were love letters written to times and places their makers had explored. They did not control the territory- they told its stories. So, I hope the maps are good where you are.
Un rire échappa au port-réalais, quoiqu’il ne fût plus revenu dans la citée de son enfance depuis des années – certains diraient par peur, quoique Romarn préférait dire que l’aventure l’avait appelé plus loin que les murs de pierres des remparts de la citée des rois –. Sa main flatta un instant la joue du prince contre lui, souriant doucement.
« Mais ta mère est une reine et je ne suis que le fils d’un forgeron, » ajouta Romarn non sans garder l’air calme qui flottait sur ses traits. Il n’avait jamais entendu faire parti de ceux qui fréquentait des rois ou des princes, cela ne l’avait jamais vraiment intéressé avant Lucerys. Après tout, le cartographe aimait sa propre présence, loin de l’inquiétude des mots qui pouvaient quitter ses lèvres traitresses.
De tout ce que Luke avait vécu, Romarn n’en connaissait que ce que le jeune homme avait bien voulu lui conter, saisissant parfois difficilement les nuances de ce qui pouvait être l’amusement d’enfants et les moqueries vicieuses. Après tout, lorsque son tendre prince apprenait à monter des dragons et à leur parler, son comparse apprenait à tenir le marteau et les pinces et à supporter les lourdes chaleurs des forges. Quand il y pensa d’ailleurs, le jeune Sawler parut soulager de ne plus y être, se satisfaisant de sa vie de nomade et d’artiste ambulant.
« Tout va bien, Luke, il me semble juste si injuste de s’en prendre à toi. Ou du moins, au toi que je connais et cette simple pensée… » Le silence frappa Romarn un instant avant que son rire n’éclatât à nouveau. « Tu dois avoir raison, très cher. »
L’expression pleine de tendresse sur ses traits se fit plus malicieuse, presque séductrice, lorsque Lucerys se saisit de lui de la sorte. Romarn se permit alors un sourire en coin, gardant une de ses mains dans le creux de son dos comme si sa place avait toujours été là. Les Sept ne pouvaient pas exister s’ils condamnaient qu’on pût aimer le prince Lucerys des maisons Velaryon et Targaryen, ses charmantes boucles et son visage à la structure si parfaite. Plus encore, quand il pensait au jeune homme, plus que sa beauté, son esprit ressortait comme une des choses que le cartographe aimait particulièrement, se surprenant à aimer l’entendre parler de chose que le plus âgé ne connaissait absolument pas.
« Personne, jamais et je n’ai jamais prononcé de tels mots de ma vie. J’espère que vous les savourez particulièrement, mon bon prince, car vous les réentendrez peu souvent. »
S’il le pouvait, Romarn le ferait sûrement. Il fallait dire que s’il n’était pas du genre à se vanter de quoique ce soit, Luke était quelqu’un de spécial à l’intérieur même de la définition que le ouesterien mettait sur des mots comme l’amour ou les relations. Il n’y avait personne d’autre comme Luke, juste lui, et s’il arrivait à Romarn de se satisfaire de relations de chaire avec d’autres hommes, aucune n’avait cette profondeur et cette pensée lui arracha un soupire alors que son menton se posait sur l’épaule du dragonnier.
« Je suis honoré de savoir que ta famille sache des choses sur moi. Plus encore ton frère, il semble important pour toi. » commenta Romarn dont les traits se figèrent en une moue pleine d’une certaine appréhension. « On ne sait jamais, Luke. Tu penses ainsi car tu m’apprécies, mais je n’ai pas beaucoup d’amitié pour moi-même ou pour ce que mon père m’a transmis. Et il était ce genre d’homme. »
De tout ce que Lucerys pouvait dire cependant, ces paroles rassurèrent son ancien amant dont les traits se détendirent lentement à mesure qu’il sentait la tendresse du jeune prince. Romarn, un rire lui échappa d’ailleurs alors qu’il secouait sa tête. Il semblait que ce moment n’avait pas de durée et qu’il s’étendait à l’infini alors que le cartographe pressait des baisers sur le front et le visage de Luke, qu’il caressait ses épaules avec lenteur en l’écoutant lui parler, souriant presque bêtement.
« Je ferais attention, votre Altesse, je ne veux surtout pas finir dans vos cachots ou dans la gueule de votre sympathique monture, » susurra-t-il à son oreille avant de se redresser légèrement. « Je vois, j’imagine que ton premier dragon a dû grandir à tes côtés, pas vrai ? Était-il grand ? »
De ce précédent dragon, Romarn ne connaissait que la fin tragique qui avait emporté Lucerys au loin de sa famille. Il savait aussi que cela avait déclenché une guerre et la fin des dragons que cette nouvelle ère, semblait-il, avait ramené en nombre plus grand encore que le jeune artiste ne l’avait jamais imaginé. Il pensa alors qu’il lui faudrait dessiner la créature pendant qu’il le pouvait. Pourtant, les mots de Luke le tirèrent de cette pensée, faisant monter des teintes rouges le long de son visage.
« Il saurait le combler très amplement, Luke. »
Romarn posa alors ses mains sur les joues du plus jeune, retraçant ses lèvres du bout de ses doigts en semblant pris d’un désir brûlant de montrer exactement combien l’amour et l’affection de Lucerys emplirait son cœur. Peut-être lui montrerait-il également son amour en retour, et cette pensée le fit rougir très fort.
« Je t’offrirais autant que je le peux, Luke, peu importe ton nom, ta richesse. »
Il y avait une profondeur certaines dans ce qu’il disait là. Après tout, Romarn avait toujours avoué sans détour que les grands lords et ladies de Westeros n’avaient que rarement de place dans l’estime du cartographe. Il leur était suffisamment reconnaissant de l’employer en se saisissant de leur argent, mais rien de plus que cela. Pourtant, l’appartenance de Lucerys à l’une des maisons les plus importantes de leur continent natal à une période où cette dernière était fastueuse et royale ne lui posait pas de problème. Luke avait bien plus que son estime, bien plus que sa tendresse même peu importe qui il était.
« Ne dit pas ça, je suis sûr que tu n’as pas tant besoin d’être secoué que tu le dis. Et puis j’aime ton côté tête en l’air et doux. »
Et puis, le brun laissa un rire amusé lui échappa alors qu’il secoua sa tête doucement en soulevant le menton de Luke quand ils furent à nouveau sur la terre ferme. Ils n’étaient plus aux portes de Volantis mais sur une plage en contre-bas de celle-ci comme si le dragon du demi-valyrien leur offrait un peu de tranquillité. Il fallait dire que Romarn en était reconnaissant et il souffla au plus jeune qu’il l’aimerait avec ou sans cheveux et même lorsqu’il serait un vieil homme avant de presser ses lèvres contre les siennes quand Lucerys lui offrit un baiser. Il y avait longtemps que le cartographe ne s’était plus senti autant en sécurité et libre. Peut-être jamais, en fait.
« Je vais te raconter mes grandes aventures mon très cher Luke et tu seras bouche-bée. »
Romarn écouta alors Lucerys parler cette langue si particulière qu’était le haut valyrien. Elle était différente des dialectes qu’il avait entendus près d’Asshaï ou encore à Volantis alors même que la ville était une ancienne possession et que l’influence de Valyria y était plus évidente que dans le reste des endroits qu’il avait visité jusqu’ici. Ensuite, le cartographe se mit à rire tendrement derrière sa main avant de la glisser dans celle du jeune, secouant sa tête doucement.
« Eh bien, je ne pensais pas que tu te promènerais avec une tente, » commença Romarn. « Je te suis, dans ce cas. Et ne t’inquiète pas, je pense que cela ne peut pas être plus douloureux que de chuter dans la Néra depuis quelques pentes escarpées. »
« Mais ta mère est une reine et je ne suis que le fils d’un forgeron, » ajouta Romarn non sans garder l’air calme qui flottait sur ses traits. Il n’avait jamais entendu faire parti de ceux qui fréquentait des rois ou des princes, cela ne l’avait jamais vraiment intéressé avant Lucerys. Après tout, le cartographe aimait sa propre présence, loin de l’inquiétude des mots qui pouvaient quitter ses lèvres traitresses.
De tout ce que Luke avait vécu, Romarn n’en connaissait que ce que le jeune homme avait bien voulu lui conter, saisissant parfois difficilement les nuances de ce qui pouvait être l’amusement d’enfants et les moqueries vicieuses. Après tout, lorsque son tendre prince apprenait à monter des dragons et à leur parler, son comparse apprenait à tenir le marteau et les pinces et à supporter les lourdes chaleurs des forges. Quand il y pensa d’ailleurs, le jeune Sawler parut soulager de ne plus y être, se satisfaisant de sa vie de nomade et d’artiste ambulant.
« Tout va bien, Luke, il me semble juste si injuste de s’en prendre à toi. Ou du moins, au toi que je connais et cette simple pensée… » Le silence frappa Romarn un instant avant que son rire n’éclatât à nouveau. « Tu dois avoir raison, très cher. »
L’expression pleine de tendresse sur ses traits se fit plus malicieuse, presque séductrice, lorsque Lucerys se saisit de lui de la sorte. Romarn se permit alors un sourire en coin, gardant une de ses mains dans le creux de son dos comme si sa place avait toujours été là. Les Sept ne pouvaient pas exister s’ils condamnaient qu’on pût aimer le prince Lucerys des maisons Velaryon et Targaryen, ses charmantes boucles et son visage à la structure si parfaite. Plus encore, quand il pensait au jeune homme, plus que sa beauté, son esprit ressortait comme une des choses que le cartographe aimait particulièrement, se surprenant à aimer l’entendre parler de chose que le plus âgé ne connaissait absolument pas.
« Personne, jamais et je n’ai jamais prononcé de tels mots de ma vie. J’espère que vous les savourez particulièrement, mon bon prince, car vous les réentendrez peu souvent. »
S’il le pouvait, Romarn le ferait sûrement. Il fallait dire que s’il n’était pas du genre à se vanter de quoique ce soit, Luke était quelqu’un de spécial à l’intérieur même de la définition que le ouesterien mettait sur des mots comme l’amour ou les relations. Il n’y avait personne d’autre comme Luke, juste lui, et s’il arrivait à Romarn de se satisfaire de relations de chaire avec d’autres hommes, aucune n’avait cette profondeur et cette pensée lui arracha un soupire alors que son menton se posait sur l’épaule du dragonnier.
« Je suis honoré de savoir que ta famille sache des choses sur moi. Plus encore ton frère, il semble important pour toi. » commenta Romarn dont les traits se figèrent en une moue pleine d’une certaine appréhension. « On ne sait jamais, Luke. Tu penses ainsi car tu m’apprécies, mais je n’ai pas beaucoup d’amitié pour moi-même ou pour ce que mon père m’a transmis. Et il était ce genre d’homme. »
De tout ce que Lucerys pouvait dire cependant, ces paroles rassurèrent son ancien amant dont les traits se détendirent lentement à mesure qu’il sentait la tendresse du jeune prince. Romarn, un rire lui échappa d’ailleurs alors qu’il secouait sa tête. Il semblait que ce moment n’avait pas de durée et qu’il s’étendait à l’infini alors que le cartographe pressait des baisers sur le front et le visage de Luke, qu’il caressait ses épaules avec lenteur en l’écoutant lui parler, souriant presque bêtement.
« Je ferais attention, votre Altesse, je ne veux surtout pas finir dans vos cachots ou dans la gueule de votre sympathique monture, » susurra-t-il à son oreille avant de se redresser légèrement. « Je vois, j’imagine que ton premier dragon a dû grandir à tes côtés, pas vrai ? Était-il grand ? »
De ce précédent dragon, Romarn ne connaissait que la fin tragique qui avait emporté Lucerys au loin de sa famille. Il savait aussi que cela avait déclenché une guerre et la fin des dragons que cette nouvelle ère, semblait-il, avait ramené en nombre plus grand encore que le jeune artiste ne l’avait jamais imaginé. Il pensa alors qu’il lui faudrait dessiner la créature pendant qu’il le pouvait. Pourtant, les mots de Luke le tirèrent de cette pensée, faisant monter des teintes rouges le long de son visage.
« Il saurait le combler très amplement, Luke. »
Romarn posa alors ses mains sur les joues du plus jeune, retraçant ses lèvres du bout de ses doigts en semblant pris d’un désir brûlant de montrer exactement combien l’amour et l’affection de Lucerys emplirait son cœur. Peut-être lui montrerait-il également son amour en retour, et cette pensée le fit rougir très fort.
« Je t’offrirais autant que je le peux, Luke, peu importe ton nom, ta richesse. »
Il y avait une profondeur certaines dans ce qu’il disait là. Après tout, Romarn avait toujours avoué sans détour que les grands lords et ladies de Westeros n’avaient que rarement de place dans l’estime du cartographe. Il leur était suffisamment reconnaissant de l’employer en se saisissant de leur argent, mais rien de plus que cela. Pourtant, l’appartenance de Lucerys à l’une des maisons les plus importantes de leur continent natal à une période où cette dernière était fastueuse et royale ne lui posait pas de problème. Luke avait bien plus que son estime, bien plus que sa tendresse même peu importe qui il était.
« Ne dit pas ça, je suis sûr que tu n’as pas tant besoin d’être secoué que tu le dis. Et puis j’aime ton côté tête en l’air et doux. »
Et puis, le brun laissa un rire amusé lui échappa alors qu’il secoua sa tête doucement en soulevant le menton de Luke quand ils furent à nouveau sur la terre ferme. Ils n’étaient plus aux portes de Volantis mais sur une plage en contre-bas de celle-ci comme si le dragon du demi-valyrien leur offrait un peu de tranquillité. Il fallait dire que Romarn en était reconnaissant et il souffla au plus jeune qu’il l’aimerait avec ou sans cheveux et même lorsqu’il serait un vieil homme avant de presser ses lèvres contre les siennes quand Lucerys lui offrit un baiser. Il y avait longtemps que le cartographe ne s’était plus senti autant en sécurité et libre. Peut-être jamais, en fait.
« Je vais te raconter mes grandes aventures mon très cher Luke et tu seras bouche-bée. »
Romarn écouta alors Lucerys parler cette langue si particulière qu’était le haut valyrien. Elle était différente des dialectes qu’il avait entendus près d’Asshaï ou encore à Volantis alors même que la ville était une ancienne possession et que l’influence de Valyria y était plus évidente que dans le reste des endroits qu’il avait visité jusqu’ici. Ensuite, le cartographe se mit à rire tendrement derrière sa main avant de la glisser dans celle du jeune, secouant sa tête doucement.
« Eh bien, je ne pensais pas que tu te promènerais avec une tente, » commença Romarn. « Je te suis, dans ce cas. Et ne t’inquiète pas, je pense que cela ne peut pas être plus douloureux que de chuter dans la Néra depuis quelques pentes escarpées. »
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« —Tu n’es peut-être « que » le fils d’un forgeron. Mais, tu es désormais l’amant d’un prince, son fils. Et tu ne seras jamais que le fils d’un forgeron, je t’interdis de dire ça. Tu es un cartographe, un aventurier, une personne à part entière et tout aussi unique et incroyable qu’une reine. Ma mère ne portera pas sur toi un regard de classe, elle s’est entendue avec des personnes du peuple dans sa précédente vie. Elle verra tes qualités et tes talents. Alors si, je pense que vous vous entendriez bien. Rhaenyra Targaryen saura que si je te tiens haut dans mon estime, alors c’est que tu en vaux largement la peine. Et crois en ma sagesse, j’ai au moins sept cents ans de plus que toi. »
Lucerys avait dit cela, les sourcils froncés, ce qui lui donnait un air ronchon et sérieux non sans reprendre un ton plus amusé à la fin. Sa main avait saisi sa chemise alors que son nez touchait le bout de celui de Romarn, voulant que ce dernier comprenne qu’il ne plaisantait pas. Bien sûr, Luke devait encore en parler à sa mère et demander à ses parents de bien vouloir accueillir Romarn pour… Un dîner ? Mais il n’avait aucun doute qu’ils sauraient apprécier l’homme qu’il est, peu importe d’où il venait.
« —Tu connais énormément de choses de moi. Mais je suis ravi que tu me connaisses en ce temps, et non de ma précédente vie. Parce que j’ai pu faire la paix avec Aemond. Je suis aussi un poil plus confiant. Mais ça c’est grâce à toi. »
Luke lui sourit doucement. Il arracherait de nouveau l’œil d’Aemond si ça lui permettait de sauver Jace car rien au monde n’était plus précieux que la survie de son aîné, son jumeau d’âme. Néanmoins, cela ne voulait pas dire qu’il ne regrettait pas ce qui était arrivé, ainsi que les moqueries qu’il avait proliféré à son encontre pour remonter dans l’estime d’Aegon. Il avait sacrifié Aemond afin d’être ami avec Aegon. Peut-être aurait-il pu simplement être l’ami d’Aemond. Il se demandait parfois ce que cela aurait changé s’il avait plutôt privilégié sa relation avec le second fils d’Alicent… Peut-être aurait-il vécu plus longtemps. Ce n’étaient là que les erreurs d’un enfant de cinq ans, trop idiot, et il en portait encore le blâme. Lucerys peinait à trouver le sommeil toutes les nuits à cause du passé, du présent et aussi du futur.
Le second fils Velaryon eut un frisson en sentant sa main dans son dos avant que son regard ambré ne croise de nouveau celui de Romarn. Il ne se souvenait pas avoir un jour vu un homme aussi beau que le cartographe, ses iris détaillaient son visage avec précision. Il n’avait jamais oublié les traits du Port-réalais, restés gravés en sa mémoire. Le son de sa voix, racontant ses aventures ou encore le bruit sourd et agréable que faisait son rire… Tout cela, Luke les avait précieusement gardés en tête. Lorsqu’il lui manquait trop, il fermait les yeux, afin de pouvoir le revoir.
« —Oh alors c’est une première ? Enfin nous sommes sur une ligne d’égalité. Vous avez pris ma chasteté ainsi que mes lèvres et je prends votre cœur, souffla Lucerys d’un air malicieux. . Oh, je les savoure. Mais je suis sûr que je pourrais les entendre souvent si je faisais cette tête. »
Luke pencha la tête sur le côté, les yeux brillants presque tristes et un demi-sourire à la commissure de ses lèvres. La plupart du temps, il ne faisait pas exprès d’avoir cette tête, c’était particulièrement naturel chez lui. Si bien, qu’il ignorait si son stratagème fonctionnait à l’instant même. Plaisanteries mises de côté, Lucerys savait qu’il était plus difficile pour le cartographe que pour lui de se livrer et il lui était déjà reconnaissant de l’avoir tant fait depuis qu’il avait sauté dans ses bras plus tôt dans la journée. Luke avait l’habitude des personnes fermées qui étaient plus douées dans les actes que dans la parole, un peu comme Daemon. Peut-être n’était-il pas aussi intelligent que son frère Viserys ou aussi courageux et audacieux que son frère Jace, mais il savait gérer les émotions humaines des autres comme personne. Un doux sourire apparut sur son visage à la mention de ce dernier.
« — Il l’est. Jacaerys et moi… Nous avons grandi ensemble, nous sommes presque nés ensemble et avons affronté les mêmes épreuves. C’est l’une des personnes les plus importantes pour moi… Avoir vécu sans lui au début de mon retour fut une véritable torture. Et je n’ai trouvé le calme que parce que tu m’as trouvé. »
Lucerys le fixa ensuite et leva les yeux au ciel. Il vint se saisir de ses épaules et le secoua légèrement, en veillant à ne pas lui faire mal, juste assez pour capter son attention la plus particulière pendant qu’il arquait un sourcil et le fixait sans cligner des yeux.
« —Et je t’apprécie pour le genre d’homme que tu es. Moi aussi je peux être impulsif. Tu as peut-être hérité de certains traits de caractère de ton père mais tu n’es pas ton père. Ce ne sont pas vos similitudes qui comptent, ce sont vos différences et tes choix. Et j’ai confiance en toi. »
Le Targaryen vint poser ses mains sur ses joues avec un sourire rassurant, ses pouces glissant sur les traits de son visage d’une douceur naturelle. Romarn l’avait tellement réconforté lorsqu’ils parcouraient Westeros, il était de l’ordre des choses que Lucerys s’en charge quand il en avait besoin aussi. Si Romarn était un brasier, alors Lucerys deviendrait la brise qui permettait au feu de vivre sans exploser. Il était prêt à être tout ce dont l’homme avait besoin. Un ami, un amant, un amoureux. Le cœur de Lucerys était certes bon mais il ne laissait pas tout le monde s’en approcher de près, par peur d’être blessé ou trahi ou que l’on découvre qu’il n’était pas si bien que ça. Mais, il avait laissé des personnes s’en approcher : Romarn, puis Talia. Désormais, il s’y était accroché.
Les baisers de ce dernier, qui parcouraient son front, les mains sur ses épaules… Tout cela le distrayait de ce qu’il était entrain de dire. Les yeux clos, il ne pensait qu’à ce contact entre eux. Lucerys aurait voulu dire aux Sept de cesser de faire tourner le monde pendant quelques instants afin qu’il puisse profiter encore plus de temps avec le cartographe. Il détestait savoir que le temps lui était compté à chaque fois qu’il le voyait.
« —Bien. Parce que je suis on ne peut plus sérieux. Et ne m’appelez pas Votre Altesse, je suis votre égal. Luke marqua une pause avant de reprendre. Oui, Arrax et moi avons grandi ensemble. Nous avions un beau lien, j’ai pu le monter assez jeune. Il était blanc, doré et rose sur les pics et les ailes. Il était cinq fois moins grand que Skydancer, mais il était très brave. Il a essayé de me protéger jusqu’à la fin. Il était rapide… Mais pas assez rapide pour Vhagar. »
Vhagar… Chère Vhagar. Lucerys n’avait pas peur des dragons en tant que fier dragonnier mais il avait peur de Vhagar. Jamais, il n’avait connu de créature plus terrifiante et il n’était pas rare de l’entendre parfois, dans un souffle au milieu de la nuit. Il se tendit d’ailleurs en prononçant ce nom. Il pouvait faire la paix avec Aemond Targaryen, mais jamais il ne ferait la paix avec le souvenir de son dragon. La tournure de la conversation l’apaisa cependant et il afficha un tendre sourire alors qu’il posait son front contre celui de Romarn, son souffle se mêlant au sien et ses yeux se relevant vers ceux du cartographe lorsqu’il effleure ses lèvres. Il sent son cœur s’accélérer et avec lui, sa respiration, ce qu’il peut difficilement cacher à l’homme. Toute cette chaleur qui monte soudain de ses pieds jusqu’à ses joues, il a envie de lui transmettre.
« —La seule chose que je désire que tu m’offres Romarn, c’est ton cœur. »
Lucerys serait toujours heureux de recevoir quoi que ce soit de son amant, mais il voulait lui faire comprendre que le plus beau cadeau qu’il pourrait avoir serait sa simple présence. Luke avait beau être né privilégié malgré le fait que sa légitimité ait été remise en cause publiquement, il avait beau avoir failli devenir le Sire des Marées, héritier des Velaryon, il ne désirait nul pouvoir, nul bijou, seulement avoir ses proches près de lui et leur vouer sa loyauté la plus dévouée. Il avait d’ailleurs une fois confié à Corlys qu’il ne désirait pas devenir Sire des Marées car cela voulait dire qu’il l’avait perdu.
« —Et par curiosité, qu’aimes-tu d’autre ? J'espère ne pas être uniquement doux et tête en l’air. »
Skydancer avait terminé son vol, leur bulle aurait pu éclater à l’atterrissage du dragon mais ce ne fut pas le cas. Ses lèvres contre celles de Romarn, il ne put s’empêcher de rougir encore, sa timidité habituelle le trahissant, lorsque le cartographe évoqua à son oreille qu’il l’aimerait même s’il était vieil homme, flatté et touché de savoir qu’il voyait aussi loin avec lui…
« —Tu feras un merveilleux et beau vieil homme, Rom. Et quand tu ne pourras plus marcher sans avoir mal aux os et que tu ne pourras plus vagabonder aux quatre coins du monde, je serais là pour accueillir ta retraite à bras ouverts. »
Lucerys remarquait que Romarn semblait intrigué par le valyrien, ce qui le fit discrètement sourire.
« —Raconte-moi tout, dans les moindres détails. Je me languis de ces aventures. Et en contrepartie, je t’apprendrais le valyrien. En plus, Skydancer t’aime bien, il serait ravi de pouvoir te comprendre. »
Le prince ne put que rire aux mots du cartographe et attendit qu’il descende du dragon pour se mettre avec lui sous la tente. Skydancer s’allongea près de cette maison de fortune pour veiller que rien ne leur arrive, restant sur ses gardes malgré ses yeux clos tandis que Luke fermait l’entrée, mais laissa une ouverture pour voir la mer.
« —Je mets toujours de quoi camper quand je pars avec Skydancer. Sait-on jamais. N’importe quoi pourrait arriver, et je serais bien heureux de posséder de quoi couvrir ma tête. Et toi ? Chutes-tu souvent dans la Néra, très cher ? Fais attention à toi, et raconte moi cette histoire. »
Luke s’allongea dans la tente, la tête tournée vers lui et un doux sourire aux lèvres, ne demandant qu’à boire les paroles de Romarn, qu’à se perdre dans ses récits ou se perdre tout court avec lui. Lucerys laissa ses doigts parcourir le bras de Romarn tandis qu’il l’observait avec attention et avec un regard affectueux, incapable de ne pas établir de contact du tout avec lui.
by CrimsonTulip
Lucerys Targaryen
Our uncle calls us Strongs, and claims we are bastards, but when the lords see us on dragonback they will know that for a lie. Only Targaryens ride dragons.
(by summersdesire)
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