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Scénarios attendus
Lune 12, 875 AC. L'été arrive sur Westeros et avec lui, la promesse de réclotes prospères. À Port-Réal, l'humeur n'est pourtant pas aux réjouissances après le meurtre de la souveraine des Sept Couronnes. Tous s'agitent et cherchent un coupable, prêt à accuser son voisin pour s'innocenter.
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「waitin on you」(ft. Lucerys Velaryon)

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Romarn Sawler

Romarn Sawler

Défi RP #1
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waitin on you
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Cher Lucerys,

J'ai pensé à ce que tu as écrit il y a quelques temps. J'ai décidé que tu devais avoir raison, rien ne m'attend plus à Westeros qu'à Essos et honnêtement, une drôle d'odeur de carnage flotte dans l'air. J'ai embarqué sur un navire, retrouvons-nous à Volantis, je suis sûr que tu as bien des choses à me raconter. Je t'y attendrais pour toute une lune, si nous ne nous retrouvons pas, je suis certain que nous saurons nous revoir bien assez tôt. Toutes les routes me mènerons forcément à Meereen un jour.

Bien à toi,
R.


Un corbeau s'envola, ses ailes battant d'une force remarquable pour partir vers l'est. Par où passerait-il? Que verrait-il de ses yeux? Est-ce que son chemin l'amènerait à contourner la Mer Fumeuse et la péninsule valyrienne où il ne restait plus rien que la désolation et le cauchemar? Romarn se demandait à quoi ressemblait les reliefs de l'ancien empire le plus puissant du monde. Y avait-il encore quelques ruines désolées des tours draconiques d'antan? Et ses bâtiments à flanc de montagne? Plus d'une fois, ses mains avaient attrapées le fusain qu'il taillait de son couteau, retraçant les pourtours d'une civilisation qu'il n'avait jamais connu, qui lui semblait flou et détachée. Le port-réalais n'avait vu Peyredragon qu'une fois, de loin, en passant par la mer alors qu'il se rendait à Lamarck par Pointe-Vive et dans son esprit, Valyria y ressemblait.

Mais il fallait à présent se concentrer sur ce qui existait encore, ce qui était touchable. Il y avait, bien des endroits à Essos que le jeune Sawler voulait voir, observer, décrire et cartographier. Les côtes tout d'abord, chaque embouchures dont la profondeur signifiait une potentielle source s'approvisionnement en eau pour toute une région. Après tout, Westeros connaissait des conditions plus clémentes, semblait-il, qu'à Essos et nombres de personnes s'installaient malgré tout le long des cours d'eau ou des grandes routes. Trouverait-il une similarité ici, lors de ces voyages?

Cette pensée accompagna alors Romarn lors de ses tâches quotidiennes sur le navire sur lequel il s'était engagé pour sa traversée. Par moment, quand le calme revenait et qu'il ne lui restait plus qu'à observer, au loin, les traits confus d'une terre qu'il ne savait pas nommer, deux yeux bruns lui revenait en tête accompagné d'un sourire incertain et doux. Le temps que le cartographe avait passé avec Lucerys Velaryon lui revenait souvent en tête, comme un souvenir précieux qu'il ne souhaitait pas perdre. Avait-il retrouvé sa famille et tout ceux qui lui était cher? Après tout, les morts revenaient à la vie par dizaines quand il avait quitté le continent où il était né pour le vieux monde. Un sourire lui échappa quand il imagina son ancien amant lui raconter avec vigueur ce qu'il avait eu le temps de faire et voir à Essos.

「waitin on you」(ft. Lucerys Velaryon) 0973e2fb4458fcbdacbff978b8bfd43e4bf56224

Une chape de plomb étouffante et chaude était tombée sur Volantis, une de ces chaleurs que Romarn n'avait jamais connu auparavant, même lors de ses jours dans la forge de son père. Des jours chauds et ennuyeux avaient déjà frappé Port-Réal plus d'une fois. Des jours caniculaires qui donnaient l'impression que les milliers d'âmes qui y vivaient, avaient allumé un gigantesque brasier. Les odeurs remontaient plus terriblement encore, peu importe où l'ont se trouvaient. Personne n'y pouvait rien, malheureusement. Ici, en revanche, dans la plus grande des anciennes possessions valyrienne, la chaleur était différente.

Il y avait une humidité brûlante dans l'air, quelque chose qui flottait en apesanteur et qui donnait l'impression d'aspirer l'énergie de ceux qui sortaient en plein soleil. Même Dorne n'était pas aussi terrible, aussi traitre et naturellement, le cartographe s'était rendu à l'évidence qu'il lui fallait à présent se fondre dans la masse et adopter des vêtements plus fins et légers. Cela n'avait pas empêché le jeune homme de sortir, attrapant ses outils, afin de cartographier la partie occidentale de cette ville si vaste qu'elle s'étalait de part et d'autre d'un des bras de la Rhoyne. La partie orientale de la cité n'était point accessible aux étrangers, Romarn le savait, il en dessinait parfois les contours en laissant son esprit vagabonder dans des rues imaginaires faites de marbre et d'or que le Mur Noir cachait.

L'homme, habitué aux conditions difficiles et ambulantes de sa condition ouesterienne, ne se plaignit pas de devoir marcher, ignorant les regards suspicieux de ceux qui se demandait pourquoi il n'empruntait pas un hatay. La réponse était assez simple pour lui. Comment pourrait-il prendre le temps de voir les choses s'il se déplaçait en carriole. Comment aurait-il pu voir le dragon aussi azur que le ciel quand il traversa ce dernier, sans se demander s'il avait rêvé? Voilà que Romarn, d'ailleurs, pressa le pas en suivant l'endroit où ses larges ailes semblaient l'emmener. Après tout, les déambulations du jeune Sawler l'avait amené à apercevoir nombres de ses créatures indomptables pour la plupart des êtres de ce monde.

L'empressement de ses pas trahissait toute son espérance. Il y avait peu de chance que la créature se soit posée quelque part, non loin de la cité. Peut-être avait-elle plané au-delà des rares nuages qui flottaient dans le ciel, disparaissant comme une illusion crée par le soleil lui-même. Peut-être était-elle, cependant, le dragon d'une personne chère à son cœur que ce voyage à Essos avait rapproché de lui davantage. Après tout, Lucerys des maisons Velaryon et Targaryen, prince et fils de celle que l'histoire avait décidé de retenir comme la Reine d'une demi-année, n'était-il pas une des raisons de la précipitation de son ancien amant et ami à partir? Ses ambitions et ses rêves, certes, jouaient beaucoup. Mais comment pourrait-il aider le plus jeune en se trouvant si loin de lui?

L'homme pressa sa main sur son front pour bloquer les rayons du soleil, un sourire trahissant ses lèvres. Il reconnu sans mal cette chevelure brune.

"Luke? demanda-t-il alors avec un certain amusement. Tu es venu."

Romarn s'approcha plus vite encore, coinçant les nombreux croquis qu'il tenait entre ses mains sous l'un de ses coudes. Après tout, il s'agissait de retrouvailles et si le ouesterien aimait sa solitude et le calme, il ne pouvait pas non plus dire qu'il n'était pas le plus heureux de retrouver quelqu'un de si cher à son cœur.
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Autant dire que la vie sentimentale de Lucerys Velaryon était compliquée. Pour quelqu’un qui était encore assez jeune et qui était plutôt timide, introverti et peu confiant en lui, voilà que son cœur était pris non pas par une mais deux personnes. Le jeune homme se demandait comment c’était même possible que cela lui arrive alors que dans sa précédente vie, il avait paniqué rien qu’à l’idée d’épouser Rhaena. Talia Forestier, une jeune femme douce et belle, qui hantait ses jours et ses nuits. Romarn Sawler, un homme plus âgé et fort ainsi qu’aventurier, qui refusait de s’en aller du coin de sa tête. Mais s’il les aimait tous les deux, ce n’était pas exactement le même amour qui l’habitait puisque la relation qu’il entretenait avec les deux était différente. Et il ne préférait pas l’un à l’autre.

Sa jeune sœur avait vu le jour il y a quelques temps. Luke était ravi de pouvoir accueillir une nouvelle sœur au sein de la famille, et également une fille de Rhaenyra. Tout en ce moment dans la vie du second fils de Rhaenyra allait rapidement : un déménagement, une naissance, ses sentiments, ses propres démons…. Tout cela faisait beaucoup parfois. Bien sûr, il avait suivi car Lucerys était très fidèle et loyal à sa famille. Il voulait faire les choses bien et était heureux d'être en leur compagnie. Néanmoins, il éprouvait le besoin de renouer avec Romarn. Le cartographe l’avait énormément aidé lorsqu’il était revenu à la vie, sans même savoir qui il était au début. Avec lui, il s’était laissé guidé dans moultes aventures qu’il n’oublierait jamais. Grâce à lui, il avait retrouvé de la force et du courage. C’est donc naturellement que Luke avait écrit à son ancien amant, l’invitant à le rejoindre sur la terre qu’il avait toujours rêvé de cartographier : Essos.

C’est lors d’une matinée brillante qu’il reçut la réponse de Sawler. Une lettre qui décocha à Lucerys un si large sourire que Jacaerys l’avait regardé étrangement pendant deux jours. Le jeune homme aux cheveux de jais avait passé ces deux jours à calculer combien de temps environ Romarn mettrait à venir. Lorsque son calcul approximatif finit par aboutir, il prépara Skydancer, non sans susciter le questionnement de Rhaenyra et Daemon. Lucerys était resté évasif, il évitait généralement de leur parler de Talia et de Romarn, en particulier à Daemon. Bien qu’il sache par expérience que rien n’échappait vraiment à l’œil attentif de Rhaenyra Targaryen. Le Velaryon savait que sa mère se doutait de certaines choses, mais qu’elle lui laissait cette liberté qu’il n’avait pas connu autrefois. Pour ça, il lui en était reconnaissant. Ce n’est pas pour rien que Lucerys était tant attaché à sa mère, leur relation était spéciale et elle lisait en lui comme dans un livre ouvert.

Les boucles de Lucerys bougeaient sous le vent d’Essos alors que son dragon bleu ciel battait des ailes pour rejoindre Volantis. Ces créatures étaient extrêmement respectées à Essos, ainsi que leur cavalier. Le dragon posa ses pattes à terre et Lucerys en descendit. Laissant ensuite son brave Skydancer faire des figures dans le ciel, il vagabonda dans les rues à la recherche d’un visage familier qu’il avait grand hâte de présenter à son dragon. Son cœur tambourinait dans sa poitrine à l’idée de retrouver cet homme qu’il n’avait plus vu depuis des lunes. La foule était cependant de mise et son regard se perdit entre les nombreux passants avant d’entendre quelqu’un crier son nom. Rapidement, il scruta autour de lui et c’est finalement les nombreux rouleaux de cartes qui finirent par trahir Romarn Sawler. Un large sourit naquit sur son visage tandis qu’il courut plus franchement vers lui.


« — Romarn !»

Lucerys ne répondit pas tout de suite à sa question. Le prince n’eut que faire des parchemins qu’il portait et il lui sauta dans les bras. Après tout, il ne l’avait pas vu depuis si longtemps et Lucerys était quelqu’un de plutôt tactile malgré sa grande timidité. Les yeux clos, il profitait de cette étreinte longuement méritée, réalisant à quel point la chaleur de la peau de son ami lui avait manqué.

« — Bien sûr que je suis venu, je n’aurais manqué ton retour pour rien au monde. Je t’ai demandé de venir, et j’ai reçu ta lettre. Je suis ravi que tu aies répondu positivement à ma suggestion, Romarn. J’ai tant à te raconter, ma vie ne fait qu’être mouvementée et je dois avouer que j’avais bien besoin de voir ton visage, ainsi que de te savoir plus proche. Mes pensées se sont énormément tournées vers toi ces dernières lunes.»

Une autre façon de dire que son absence s'était faite ressentir. Lucerys n'était pas le plus doué pour communiquer parfois, bien qu'il sache manier les mots mieux que l'épée.

« —Je pourrais te proposer de te raconter tout ça autour d’un verre dans une taverne au coin d’une rue. Mais je te sais particulièrement aventurier, que dirais-tu que je te raconte tout sur le dos de Skydancer ? N’as-tu jamais rêvé de chevaucher un dragon ? »

Le soleil pétillait dans les yeux de Lucerys Velaryon en lui demandant cela, ce qui contrastait avec la mélancolie qu’on pouvait parfois trouver dans les yeux du garçon envers qui la vie n'avait pas toujours été tendre. Luke ignorait si Romarn avait toutes ses affaires sur lui, mais il était pris de la folle envie de l’amener tout de suite à Mereen. Quelques jours à Volantis ne lui feraient cependant sans doute pas de mal, si Romarn voulait bien, une fois de plus, lui partager sa chambre. Et Luke avait également beaucoup à demander au jeune homme de Port-Réal. De nature curieuse, le prince de la maison Targaryen rêvait de pouvoir entendre les récits du cartographe.
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Lucerys Targaryen
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Romarn aimait sa calme tranquillité. Il aimait être entouré d'un silence qui ne réveillait aucune de ses colères, pourtant, le jeune homme mentirait s'il disait qu'il n'aimait pas la présence de Lucerys Velaryon à ses côtés, celle qu'il avait eu quand ils étaient à Westeros et celle qu'il avait maintenant, ici, à Volantis. Quand il l'avait vu, Romarn avait lâché ses rouleau pour le rattraper, serrant sa taille entre ses bras en le soulevant bient trop joyeusement pour de simples retrouvailles entre amis. Le plus jeune avait été bien plus que cela pour le cartographe. Il avait été son compagnon, son amant, son ami, bien trop d'étiquette pour qu'il n'attacha aucune importance à leur tant attendue retrouvailles. Même son nom dans la bouche du jeune prince lui semblait être quelque chose de spécial, quelque chose qui lui avait manqué.

Ses doigts se glissèrent un instant entre les boucles brunes du Velaryon, fermant ses yeux en le reposant au sol lentement, soupirant d'aise et de soulagement. Il fallait avouer que passer d'un duo au retour de la solitude lui avait paru particulièrement étrange et le port-réalais avait dû retrouver ses habitudes lentement mais sûrement. Il avait ensuite enchaîner le travail pour oublier qu'étrangement, le silence était devenu étrange. L'Ouest, le Trident, les îles de Fer, Romarn n'avait pas chômé et il pu rapidement rejoindre un équipage pour Essos afin d'honorer sa parole et retrouver Lucerys à Volantis.

Quand enfin, il fallut relâcher le petit brun, Romarn l'écouta non sans être étonner. Il imaginait déjà les choses incroyables que son ami avait à lui raconter. Après tout, s'il se rappelait bien, Luke avait péri d'une façon tragique à dos de dragon et voilà qu'il était à nouveau sur l'une de ces créatures fascinante? Et plus encore, l'artiste se demanda si le Velaryon avait pu retrouver sa famille intacte. Il ne doutait pas, cependant, que le récit viendrait à un moment. Pour l'heure, voilà que ses joues rougirent délicatement aux paroles tendres que le prince adressait à son égard.

"Tu sais bien que je n'aurais jamais loupé une occasion de venir à Essos, encore plus pour te retrouver. Il va falloir que tu me racontes absolument tout, de ton voyage jusqu'à Peyredragon à ta vie ici en passant par ton départ, ton voyage, ton installation... Enfin tu l'auras compris, absolument tout sans rien oublié. Je... Je dois avouer qu'il était étrange de revenir sur certains lieux que nous avons visité ensemble sans que je ne regrette ta présence."

Que lui arracherait-il de dire que Lucerys lui avait particulièrement manqué dans ses pérégrinations géographiques? Rien. Absolument rien. Pourtant, le port-réalais voulait prononcer ses mots dans une sphère plus privée et intime qu'en plein milieu d'une rue pleine d'une foule qu'ils semblaient déranger à rester là. Alors que le jeune Sawler s'apprêtait de proposer à Lucerys quelques plans fous, le jeune homme le devança bien rapidement alors qu'il ramassait ses rouleaux de cartes.

"Tu me connais trop bien. Bien sûr que j'en ai toujours rêvé. Par tous les Dieux Luke, il va falloir que tu m'expliques absolument tout. Laisse-moi poser tout ça, j'aimerais ne pas perdre tout ça, histoire ne pas avoir à revenir avant un moment. J'en ai pour vraiment pas longtemps. Est-ce que tu as des obligations? Peut-être que tu pourrais... Rester un peu ici avec moi? Enfin, si tu veux, bien entendu. Il y a tant de choses que je dois te raconter aussi. Des choses folles, vraiment."

Romarn ne pu s'empêcher de passer un doigt sous le menton de Lucerys pour redresser son visage en souriant malicieusement. Ô, il remarquait sans mal une pointe d'un je-ne-sais quoi brillant dans le regard du petit prince Velaryon. Il était impatient de savoir ce qui rendait le brun si heureux mais aussi d'enfin voir un dragon de près sans avoir à risquer pour sa vie face à une de ces créatures sauvages et dangereuses dans la nature.

"Luke? Je suis vraiment, vraiment très heureux de te voir." prononça Romarn Sawler avec une pointe de tendresse qu'il n'avait pas ressenti depuis un moment.
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La sensation des bras de Romarn autour de lui le fit sourire plus que de raison. Son toucher lui avait manqué, il lui avait manqué. Son cœur tambourinait dans la poitrine alors qu’il était soulevé par ce dernier, bien plus fort que lui il fallait l’admettre. Ici, à l’intérieur de ses bras, il avait l’impression que rien ne pourrait plus jamais lui faire de mal ou l’atteindre. Et il y était si confortablement installé que ce fut à contre cœur qu’il se recula, profitant une dernière fois de la main du cartographe dans ses cheveux si bouclés. Les pensées de Luke s’était beaucoup tournées vers le brun. Oh, le petit Velaryon s’était constamment inquiété pour lui. Il savait que la vie qu’il menait à Peyredragon n’aurait pas permis de retrouvailles avec Romarn. Le lieu n’aurait même peut-être pas convenu au plus âgé, pensait-il. Mais Essos… Essos était un lieu parfait pour le retrouver. Et, il l’espérait peut-être trop, à ne plus jamais avoir à le laisser partir. Luke tenait énormément à lui, et égoïstement, il le voulait proche.

Le silence, il l’avait ressenti aussi. Bien qu’ayant retrouvé sa famille, les nuits à Peyredragon sans la chaleur de Romarn et sans la douceur de Talia furent particulièrement dures. Lucerys était aveugle en ce qui concernait énormément de choses mais il n’eut pas de mal à remarquer les joues rouges de Romarn, ce qui fit paradoxalement rougir les siennes surtout lorsqu’il prononça des paroles également tendre envers le jeune prince.


« — Ce fut également le cas pour moi. Pendant quelques temps, avant de retourner à Peyredragon, je n’étais plus Lucerys de la maison Velaryon et Targaryen. J’étais simplement Luke. Durant toute cette période, bien que ma famille me manquait au plus haut point, j’ai eu l’impression de ne jamais avoir autant vécu. Et ça je le dois à deux personnes, dont toi. Et je ne pourrais jamais assez t’en remercier. C’est pourquoi ton absence m’a été particulièrement insupportable. Absolument tout me manquait. »

Lucerys était constamment déchiré entre sa vie de prince, sa vie de fils et sa vie telle qu’il l’avait faite pendant quelques lunes en revenant à la vie. Il essayait de concilier les trois du mieux qu’il pouvait car il ne pouvait faillir à aucune de ses personnes. Il n’avait pas le droit. Pas après ce que tout le monde avait fait pour lui alors qu’il ne le méritait pas. Il ne voulait pas à avoir à renoncer à quoi que ce soit. Le jeune Velaryon ne nourrissait aucune ambition à part celle de vouloir tous ses êtres chers près de lui, et pourtant il avait l’impression d’être foncièrement égoïste. Les paroles de Romarn le sortirent de ce tourment interne dans lequel il venait de se plonger et qui avait fait revenir la mélancolie à la place de cette joie intense qui avait pétillé. Ses doigts sous son menton eurent un effet sur lui. Le même effet que la première fois que Romarn Sawler avait fait cela. Ses joues s’empourprèrent de nouveau tandis qu’il enroulait sa main autour de son poignet, ses yeux scrutant les alentours avant de se reposer sur lui.

« —Je t’expliquerais tout sur le dos de mon dragon, ne t’en fais pas. Et non, je n’ai aucune obligation pour l’instant, Mère a donné naissance à ma petite sœur Visenya. Je suis resté pour veiller sur elle mais il semblerait que la présence de mes autres frères soit suffisante pour les jours à venir. Mon retour peut attendre quelques nuits. Je peux rester un peu ici avec toi. Je… Veux rester un peu ici avec toi. »

Autant l’avouer, de toute façon, Lucerys n’était pas un très bon menteur – excepté dans les cas d’extrême nécessité.

« —Des choses folles ? Oh, comme je suis furieux de ne pas avoir pu être là pour voir ça de mes propres yeux.»

Le prince Targaryen fut presque surpris par la tendresse des mots de Sawler à son égard. Se pourrait-il qu’après tout ce temps… Non, Lucerys devait rêver. Le jeune Velaryon ne pouvait pas autant marquer les esprits.

« —Je suis heureux de te voir aussi, Romarn, plus que tu ne puisses l’imaginer. Bon… Tu as dit vouloir poser tes parchemins ? Je vais t’y accompagner. Je refuse de rester planter là, prendre le risque que quelqu’un t’assomme et te mette dans une calèche et que je ne te vois pas revenir. »

Le jeune homme avait donc avancé vers Romarn à travers Volantis pour trouver l’endroit où ce dernier logeait. Lucerys s’appuya contre l’encadrement de la porte en le regardant faire, d'un silence contrastant avec ses litres de paroles quelques minutes plus tôt. Mais c'était loin d'être un silence dérangeant.

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Si Essos avait toujours été la terre de tous les rêves de Romarn Sawler, ce dernier n'avait aucun doute sur le fait que sa présence ici avait fortement été aidé par la présence du jeune Velaryon qu'il avait le plaisir de trouver après tant et tant de lune loin de lui. Il le lui dirait un jour, quand le moment serait venu et que le cartographe aurait tant et tant vu qu'il lui serait impossible de rester ici davantage. Cela n'arriverait pas, cependant. Car si le jeune homme n'avait aucune idée de la grandeur de ce continent, il n'avait aucun doute que sa taille dépassait les Sept Couronnes et le Nord réunies. Peut-être aurait-il les tempes grises quand il remercierait Lucerys. Pour l'heure, il lui fallait exprimer sa joie.

"Je suis heureux de savoir cela, Luke. Plus que les mots ne pourraient le dire. Ne me remercie pas. Tu sais bien que de nous deux, je suis celui qui a eu le plus de chance."

Les mots de Lucerys avaient eu un effet particulier sur Romarn dès la première seconde où il l'avait rencontré. Le port-réalais n'avait jamais été un grand maître des mots et de la prose mais Luke, lui, avait ce phrasé si facile et si sincère qui savait calmer les vagues de colère qui habitaient profondément le cœur de son ancien compagnon de voyage. Au début, il avait pensé que cela était la raison principale de son attachement pour celui qu'il avait appris être un prince d'une dynastie éteinte depuis des siècles. Et puis les mots avaient été couché sur le papier et pour autant, la saveur n'avait pas été la même.

Il y avait tant de choses différentes, tant de sensation que le papier ne savait pas retranscrire, lui que Romarn appelait son ami le plus précieux. Car sur des kilomètres et des kilomètres de parchemin, le cartographe savait faire parler les monts et les rives, les îles et les cités d'une manière unique. Pourtant, les mots de Lucerys alors qu'il était si loin l'avaient blessé davantage qu'il ne l'aurait cru possible. L'éloignement était quelque chose qu'il n'avait pas pensé si difficile. Et pourtant, il avait fallu partir pour, à cet instant, mieux se retrouver. Ses joues chauffèrent dangereusement aux paroles de Luke et alors que son regard fixa le sol, le plus âgé secoua sa tête lentement.

"Visenya... Comme la première reine de ta famille, n'est-ce pas? C'était aussi le nom de ta petite sœur dans ta vie précédente, tu me l'as dit une fois. C'est une bonne chose, je suis heureux pour toi et tes proches, Luke... Es-tu sûr? Ça me ferait extrêmement plaisir."

Il fut incapable d'en dire davantage pour l'heure. Il n'y avait pas de doute que Romarn trouverait, durant leur temps ensemble qu'il espérait le voir plus souvent et que le savoir loin de lui l'avait angoissé par moment.

"Tu aurais été épaté. Quelle aventure, mais ne soit pas fâché. Je suis sûr que tes devoirs sauront te laisser venir avec moi quelques temps, pas vrai? Imagine quelles merveilles attendent au-delà des murailles de toutes ces cités, Luke."

L'émerveillement du cartographe rendait compte de la passion infinie et dévorante qu'il entretenait pour son métier. Il n'y avait rien que Romarn ne souhaitait pas voir, découvrir, explorer et retranscrire avec précisons et le départ de Lucerys pour Essos avait été un signe pour le ouesterien que plus rien ne l'attendait à l'ouest du Détroit. Il ne doutait pas qu'on lui offrirait quelques pièces pour faire ce qui l'animait le plus et l'idée de passer du temps aux côtés du Velaryon ajoutait une toute autre dimension à cette étrange aventure qui avait toujours fait parti de son rêve le plus profond. Un rire le prit d'ailleurs aux paroles de Luke et le brun secoua sa tête avec un certain amusement.

"Ma disparition soudaine t'inquiéterait tant que cela?"

Et non sans nouveau rire, Romarn se fraya un chemin tout en s'assurant que son compagnon de route le suivait toujours. La partie ouest de Volantis accueillait nombres d'établissements accessibles aux étrangers, notamment venus de Westeros et quand le jeune homme pénétra l'auberge où il avait établi ses quartiers pour le moment, il ne se priva pas de tirer Lucerys par la main à l'étage. L'artiste cartographe ouvrit alors la porte de sa chambre rapidement, relâchant le plus jeune pour dévoiler une pièce tenue parfaitement. Le seul fouillis résidait sur la table près de la fenêtre sur laquelle se mélangeait des cartes et des dessins aux paysages et aux portraits variés. Le silence s'était installé dans la pièce, entre ex, mais cela n'avait jamais été un problème. Combien de fois étaient-ils restés silencieux pour observer la nature, profitant de la présence de l'un et de l'autre? Le port-réalais se déchargea alors rapidement, prêt à suivre, à présent, le Velaryon dans toutes les aventures qu'il lui réservait. Avant cela, cependant, Romarn s'approcha du plus jeune pour l'engouffrer dans une nouvelle étreinte, comme s'il s'assurait, que ce dernier était réellement à ses côtés et qu'il ne rêvait pas.  

"Tu m'as tellement manqué... J'ai regretté ta présence à l'instant même où tu es parti."

Et ses lèvres trouvèrent le front de Luke dans une tendresse qu'il n'avait jamais eu que pour lui, non pas que Romarn n'avait eu aucune autre relation avant ou après la leur. Bien au contraire. Pourtant, il y avait quelque chose de différent chez ce prince du passé. Quelque chose de réconfortant et de réel que le cartographe ne savait et ne voulait expliquer.

"Allons-y. Je crois que je n'ai jamais été aussi impatient. Et crois moi, j'ai connu des tas de gisement de grès qui m'ont rendu impatient et excité."
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« — Oh non je ne suis pas sûr de cela. Tu sais, je sème généralement des problèmes là où je vais alors je ne pense que tu fus le plus chanceux des deux. Je n’ai rien apporté de différent à la vie que tu menais déjà, Romarn. Mais toi, tu m’as fait découvrir le voyage, le courage, toute une vie qui m’était étrangère et… Et bien tu sais. Tu as été le premier. »

Les joues de Lucerys se teintèrent de rouge alors qu’il prononçait la dernière phrase. Le jeune Velaryon n’arrivait pas réellement à le décrire mais Romarn avait été la toute première relation intime de Lucerys Velaryon et jusqu’à ce jour – l’unique puisque Lucerys n’avait encore rien osé tenter avec Talia Forestier, bien trop intimidé. S’il ne lui en avait pas forcément fait part, il ignorait si Romarn l’avait deviné ce soir-là à Winterfell ou s’il l’ignorait encore aujourd’hui.

Le jeune prince avait le don de ne pas voir ce qu’il y avait de beau en lui-même, ce qui le conduisait souvent à se déprécier et à avoir peu confiance en lui, un trait qu’il avait hérité de sa précédente vie et que le fidèle de Trios qui l’avait ramené n’avait pas jugé bon d’emporter avec lui. Toujours à dire qu’il était un mauvais fils, un mauvais héritier, un mauvais seigneur de Lamarck, un mauvais combattant, voilà que Lucerys se disait désormais être un bien mauvais compagnon de route. La seule chose qu’il ne trouvait pas mauvaise était sa capacité à chevaucher Skydancer. Pourtant, le prince ne voyait pas à quel point son phrasé était joli, à quel point il était sympathique et même amusant. Sa manière de manier les mots était très princière et faisait certainement rêver Romarn – et ça encore, il ne s’en rendait pas compte. Lucerys avait à son tour posé ses doigts sous le menton du cartographe quand ce dernier fixait le sol, en lui affichant un doux sourire.

« —Exactement, oui. Visenya fut la première reine de la maison Targaryen, je vois que tu as retenu tes leçons d’histoire. Visenya était également le nom de ma précédente petite sœur, comme tu l'as retenu, qui avait perdu la vie et les Sept semblent nous l’avoir rendue… »

Luke avait dit cela avec une expression plus attendrie, touché de retrouvé cette petite sœur qu’il n’avait jamais eu l’occasion de connaître.

« —Oui, je suis sûr. Visenya est entre de bonnes mains et Mère également. Elle ne voudrait pas que j’arrête de vivre. Rhaenyra est très compréhensive. Alors oui, je vais rester quelques jours. Romarn, je crains déjà le jour où nos chemins se sépareront à nouveau, alors je ne veux pas laisser filer le temps que j’ai.»

Avait dit le jeune homme en relevant un regard plus inquiet vers le plus âgé. Lucerys avait constamment toujours peur de perdre ses proches. Et voilà qu’il s’était entiché d’un nomade et d’une lady du Nord. Autrement dit : quel beau pétrin. L’un continuerait de lui échapper entre les doigts tandis qu’un continent entier séparait les deux autres. Les paroles de Romarn eurent le don de faire sourire Lucerys d’un air rêveur.

« —Bien sûr, que je suis fâché. J’ai raté des choses. Mais, je serais ravi d’en voir de nouvelles à tes côtés. Mes devoirs le permettront sûrement. »

Lucerys aurait pu écouter Romarn parler pendant des heures de ses aventures tant il était passionné et intéressé par ce qu’il faisait. Il aurait pu ne rien dire et ne jamais l’interrompre. Il adorait ses récits plus que quiconque. Oh Lucerys savait qu’il n’était ni le premier ni le dernier dans la vie du cartographe bien que ce dernier fut le premier, mais… Il persistait à vouloir croire qu’il représentait quelque chose de spécial. Que Romarn ne s’arrêtait pas dans les villes pour retrouver les autres. Si Lucerys partageait également une certaine vision de liberté dans l’amour au vu de ce qui lui arrivait,  il ne pouvait empêcher cette pointe de jalousie d’exister dû à un manque terrible de confiance en lui. Ce qui était vraiment mal venu de sa part, quand on y pensait.

« —Ta disparition soudaine, je ne m’en remettrais jamais et je mettrais Essos à feu pour te retrouver si malheur t’arrivait. Tu sais ce qu’on dit à propos des Targaryen n’est-ce pas ? »

Il avait dit cela d’un air plus amusé cette fois. Dans la chambre de Romarn, Lucerys avait continué de l’observer sans dire mots. Il observait le mobilier, les cartes, les dessins, les affaires puis Romarn lui-même. Il fut surpris de se retrouver dans ses bras mais il glissa ses mains dans son dos, venant serrer son haut entre ses doigts tandis qu’il resserrait son étreinte autour de lui, les yeux clos. Ici, entre ses bras, coupé du monde, Lucerys aurait pu rester des heures encore. Sentant ses lippes sur sa peau, une douce sensation qu’il n’avait jamais oublié, le Velaryon avait esquissé un sourire – mais peut-être un peu déçu que les lèvres de Romarn ne trouvèrent que son front. Il secoua la tête. Mais qu’est-ce qui lui prenait ?

« —Et j’ai regretté la tienne également. Les lettres que je t’écrivais étaient loin d’être suffisantes. J’aimerais ne plus avoir à vivre ça, mais c’est impossible pas vrai ? »

Lucerys penchait la tête, puis hocha celle-ci. Il laissa sa main glisser le long du bras de ce dernier, venant entremêler ses doigts entre les siens avec un fin sourire.

« —Très bien alors, allons retrouver mon dragon, Romarn Sawler. J’ai grand hâte que tu le vois !»

Le jeune prince poussa la porte de la chambre pour mettre un pied dans les escaliers, prêt à s’aventurer aux portes de la ville où il avait laissé ce fier et bleuté Skydancer qui devait attendre le retour de son maître.

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Lucerys Targaryen
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Romarn Sawler

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Face aux paroles de Lucerys, Romarn haussa ses sourcils d'un air surpris. Il n'était pas sûr d'être d'accord avec le plus jeune. A vrai dire, il connaissait la tendance de Luke a se dénigrer, bien qu'il n'avait jamais été d'accord avec la moindre des paroles qui quittait ses lèvres maintenant, mais également par le passé. Ô, bien sûr, le plus jeune avait été maladroit et les premières semaines avaient été les plus difficiles, pourtant, jamais le port-réalais n'aurait dit que son compagnon de voyage ne lui avait rien apporté. Cela était faux et si terriblement injuste.

"Ne dis pas n'importe quoi, Luke. Bien sûr que nous avons connu quelques mésaventures, mais cela m'est aussi arrivé lors des premières lunes où j'ai commencé a cartographier Westeros. Tu m'as apporté une tranquillité d'esprit et une compagnie que j'ai beaucoup regretté ces derniers temps. Et ce n'était pas juste de la compagnie qu'il me manquait. Juste la tienne."

Le premier. Le brun n'avait pas besoin d'aller plus loin dans ses paroles pour que Romarn sache pertinemment de quoi parlait le prince Velaryon. Ses joues avaient à nouveau pris une légère teinte rouge qu'il ne pouvait cacher, bien conscient de tout cela. Après tout, il se souvenait encore sans mal des baisers fiévreux et maladroits qu'ils s'étaient échangés dans le vaste Nord, un souvenir qu'il ne gardait que très rarement en mémoire, toujours plus soucieux de penser à ses cartes et à ses nombreux croquis.

Luke était une personne différente à ses yeux. Une de celles que le cartographe avait été si reconnaissant de rencontrer et que la présence avait su calmer. Après tout, il lui arrivait encore bien souvent de s'énerver de tout et de rien, de petites choses qu'il ne pouvait pas parfaitement contrôler et cela, Romarn ne l'avait pas ressenti autour du plus jeune. Il n'avait jamais parlé de cette étrange fait cependant et il préféra le garder pour lui, pour le moment. Un sourire étira d'ailleurs ses lèvres alors qu'il redressa son visage.

"J'ai eu un bon professeur, c'est pour ça. Je suis heureux pour toi et ta famille, j'imagine que vous devez être ravis. Tes parents, tout particulièrement."

L'expression qui flottait sur le visage Lucerys ne laissa pas de doute au plus âgé et il ne regretta pas une seconde d'avoir laissé le Velaryon repartir. Il n'y avait pas d'égoïsme quand on aimait quelqu'un. Pourtant, il fut heureux de savoir qu'un jour, peut-être, le destin permettrait aux deux bruns de faire un bout de chemin ensemble en ce vaste monde qui n'appelait qu'à être exploré et découvert.

Romarn n'était pas un prince et il ignorait tout des uses et coutumes d'un tel rang. Il n'avait jamais vu un tel personnage de sa vie avant le retour à la vie de son ancien partenaire de route et durant leur temps ensemble, le cartographe ignorait tout du statut du brun. Pourtant, il ne doutait pas que bien des choses devaient peser sur les épaules de Luke et pour cette raison, le port-réalais était honorer et ravi de passer du temps en compagnie d'une telle personne. Un rire lui échappa ensuite, amusé par les paroles du plus jeune.

"Je n'en doute pas une seule seconde et avec un dragon pareil je suis sûr que tu ferais un malheur."

S'il n'avait jamais connu de Targaryen dans sa vie, le cartographe connaissait les rumeurs qui entourait l'ancienne dynastie royale venue de l'ancestrale et légendaire Valyria. Il savait aussi que bien des membres de cette famille étaient devenus fous, déversant le feu et abreuvant rues et cités de sangs. Ils avaient toujours semblés mythiques et fabuleux pour le fils d'un simple forgeron, comme des figures inventées pour inventé les enfants. Pourtant, cela n'avait pas été le cas et Romarn devait avoué qu'il était plus qu'heureux que Lucerys Velaryon soit une personne en chaire et en os. Et puis, quoique le monde ait dit sur les anciens valyriens, il doutait que Luke, ce si cher et précieux Luke puisse être un jour monstrueux. Il était une personne douce et charmante, pleine d'esprit et de bonté. On ne faisait pas souvent d'être aussi lumineux, qu'importe ce que pensait le brun.

Et quand il termina de ranger ses affaires et que ses bras entourèrent la figure de Luke, il se surprit à penser que cela valait tout l'or du monde. Bien sûr, il ne douta pas qu'une vie de palais ne fut pas faite pour lui et que sa vie était destinée à être passé sur la route. Cependant, le cartographe ne doutait pas que son chemin recroiserait celui du prince car loin de lui, ces dernières lunes, avaient semblé faire moins de sens.

"Les miennes non plus. Je suis désolé, tu sais... Je pense que tu n'apprécierais pas les facettes de ma personnalité que tu découvrirais si je restais à tourner en rond dans un palais. Cependant, je peux promettre de toujours revenir."

La respiration profonde que dû prendre Romarn le laissa chamboulé par les émotions qu'il ressentait. Il avait connu des gens avant Lucerys et en connaîtrait après lui, il ne ressentait aucune colère ou aucune jalousie en imaginant Luke auprès de quelqu'un d'autre, car l'amour était un concept plus ouvert, à ces yeux, qu'il ne l'était pour bien d'autres personnes. Cependant, une part de lui intimait qu'une part de de sa place était au renfort de cet homme incapable de voir sa propre grandeur si brillante.

Le port-réalais laissa ses doigts se refermer autour de la main du plus jeune, souriant en retour avec amusement à ses paroles. Il était impatient à présent de découvrir ce fameux dragon et face aux étincelles de hâte qui brillaient dans le regard brun de Luke, pas de doute que la créature devait être formidable. Il suivit alors son rythme, pressant le pas plus qu'il ne l'avait fait auparavant.

"Vu ta hâte, je suis sûr qu'il doit être exceptionnel. Tu devras me raconter comment est-ce que tu es venu à le monter pour la première fois. Promet-moi que tu me raconteras !"
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Plus Romarn parlait de lui de la sorte et plus les joues du jeune Velaryon se teintaient de rouge. Au fond, il avait toujours et continuerait d’avoir un effet sur lui. Peu de gens pouvaient se vanter de faire rougir le prince Lucerys. Secouant la tête de gauche à droite, ses boucles brunes venant décorer son front, Luke avait du mal à accepter les compliments en particulier quand son opinion de lui-même n’était pas très haute.

« —Oui, c’est arrivé à tout le monde. Mais moi ça m’arrive tout le temps. Je n’ai toujours causé que des problèmes, depuis même le moment où je suis né, j’étais un problème. Ma mort était un problème et ma vie également. Alors… Considère moi particulièrement touché de ne pas en être un pour toi. »

Lucerys  ne s’imaginait pas avoir pu apporter autant à Romarn. Lui ? Lucerys Velaryon ? N’ayant pas accompli énormément de choses dans sa précédente vie, Luke ne s’était pas imaginé « changer » la vie de quelqu’un dans cette nouvelle vie. Apparemment, il avait changé quelque chose et ses joues n’en furent que plus rouges, similaires à la couleur de celles de Romarn actuellement, alors qu’il tentait de le cacher en penchant la tête. Le cartographe tenait une place particulière dans le cœur de Lucerys. Et ce, probablement pour toujours.

« —Nous le sommes oui, et surtout Rhaenyra. Malgré toute cette joie… Je me sentais particulièrement coupable d’être à la fois heureux et… Maussade. Il est des choses que même la naissance d’une sœur ne peut réparer.  »

Le dragonnier parlait évidemment de son cœur, par deux fois meurtris de n’avoir ni Talia ni Romarn à ses côtés. Luke savait qu’il ne pouvait avoir tout le monde, sa famille, ses amis et ses…Amours en même temps. Cependant, il ressentait tout tellement fort et tellement profondément qu’il n’arrivait pas à faire l’impasse sur une seule personne. Et c’était dur au quotidien d’être attaché à ce point à tous ses proches. Peut-être devait-il en parler à Rhaenyra ? Elle le comprendrait peut-être… Elle l’avait toujours compris après tout. En tout cas, il n’aura pas échappé à Romarn que l’expression de Lucerys fut pendant quelques instants bien plus triste que la joie qu’il avait montré plus tôt.

« —Mmh probablement pas en réalité. Skydancer est un dragon sympathique qui aime plus faire des figures dans le ciel que cracher du feu. Je suis mille fois désolé de décevoir la vision que tu te faisais de moi, en tant que grand guerrier dragonnier. »

Lucerys s’était mis à rire. Il n’y avait vraiment qu’un Targaryen pour qualifier son dragon de sympathique alors que ces créatures mythiques crachaient tous du feu, restaient des animaux sauvages et imprévisibles. Skydancer était cependant réellement plus sympathique que les autres dragons, car il avait une âme d’artiste plus qu’une âme guerrière – il était amusant que ce soit avec lui que Lucerys se soit lié, ils semblaient se correspondre. Désormais entre les bras du cartographe, Lucerys ne semblait pas vouloir le lâcher, ses mains accrochées à son dos.

« —Je t’ai déjà vu en colère. Et pour être honnête, je vis avec Daemon Targaryen. Je crois que je peux tout supporter niveau état d’âme , avait fait Lucerys sur un ton plus amusé avant de reprendre plus sérieusement. Oui. Promets-le-moi, Romarn. Reviens-moi à chaque fois. Tu es trop important pour moi pour que je daigne te laisser partir de ma vie. J’ai fait l’erreur une fois, je ne compte pas la reproduire. Je sais que… Nos styles de vies sont différents, et quand bien même j’adorerais avoir ton style de vie plus que tout au monde car je ne m’étais jamais senti aussi libre, j’ai des devoirs. Mais, malgré cette différence, j’aimerais que nous ne nous perdions pas. »

« Que nous essayions d’être quelque chose… » pensait même Lucerys sans oser même le dire à voix haute. Le prince n’était pas sûr que ses sentiments soient retournés. Romarn avait un concept de l’amour que Lucerys découvrait à peine et s’il savait qu’il était spécial pour le cartographe, il se demandait s’il était spécial jusqu’aux sentiments amoureux ?

La question de tout cela serait sans doute discutée plus tard puisque Luke vagabondait désormais dans les rues en tenant fermement Romarn. Lucerys riait et était ravi que son ami prenne également du plaisir à le suivre ainsi.

« —Bien sûr que je te le raconterais, en vol ! »

Lucerys arriva finalement devant la bête bleutée à l’entrée de la ville. Le dragon aux écailles aussi scintillantes que le bleu du ciel avança son grand visage pour fixer Romarn. La créature faisait trente mètres et était impressionnante à voir. Luke resta néanmoins devant Romarn le temps des présentations. Malgré la folie Targaryenne qui les habitait tous à plus ou moins certains degrés, il n’était pas assez fou pour risquer sa vie face à l’imprévisibilité d’un dragon. Il tendit sa main pour d’abord lui faire sentir l’odeur du cartographe.

« —Riña. Romarn. »

Lucerys usa du haut valyrien pour dire « ami » afin que son dragon comprenne. Quand ce dernier bougea la tête, presque en guise d’approbation, il prit le poignet de Romarn et fit en sorte qu’il pose sa main sur la tête du dragon pour caresser ses écailles.

« —Romarn, voici Skydancer. Il te laissera monter sur lui. Tu es prêt ? Pose un pied sur cette écaille-ci pour prendre appuie et ensuite sur celle là presque comme de l’escalade, puis après tu enfourches un peu comme un cheval et le tour est joué. »

Le jeune Velaryon avait dit cela en imitant les mouvements et en se mettant assis sur la selle présente au-dessus du corps de son dragon. Sa main, il la tendit vers Romarn avec un doux sourire. Le soleil dans le dos, éclairant ses boucles, il ressemblait presque à un personnage de livre ainsi, vous demandant de venir à l’aventure avec lui.

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Lucerys Targaryen
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Romarn Sawler

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L'attention toute particulière que portait Romarn aux paroles de Lucerys se lisait sans peine sur ses traits calmes et paisibles. Son regard observait les nuances de ses expressions, sa joie, le tumulte qui devait le prendre, également, vu les rougeurs sur ses joues. Les confidences du prince Velaryon intimait la complexité émotionnelle que ressentait son ami, et Romarn se sentait honoré d'être ainsi ouvert à lui. Quoiqu'ils ne se connaissaient pas depuis aussi longtemps que leur relation laissait paraître, Le cartographe avait l'impression de connaître le garçon depuis toujours. Il ne voulait pas l'engloutir sous la vague de réprimandes injustes, le port-réalais laissa donc le dragonnier gagner la bataille pour le moment. Ses lèvres, cependant, déposèrent un baiser timide sur le sourcil du plus jeune, hésitant et pourtant, impossible de garder cela pour lui plus longtemps.

La mention de la naissance de Visenya était une bonne chose, elle semblait boucler quelque chose et si l'aventurier n'était pas sûr de saisir les tenants et les aboutissants de ce que signifiait exactement cette naissance, la joie de Luke lui suffisait. Pourtant ce dernier exprimait quelque chose de plus sombre, mêlé à sa joie, et Romarn n'eut point de mal à comprendre la dualité qui pouvait habiter le cœur du prince. Il savait que l'amour et le bonheur pouvaient coexister avec la peine et le regret. Un tel fardeau n'était pas inconnu du cartographe dont la contradiction émotionnelle le frappait souvent plus durement qu'il ne pouvait l'admettre. Ses sourcils se froncèrent cependant.

"Quelle épreuve peut donc peser d'une telle façon sur ton cœur?"

La profondeur des sentiments que ressentait Lucerys lui était inconnue et pourtant, le jeune géographe les partageait sûrement à une hauteur similaire. S'il restait un de ces hommes que la stabilité amoureuse n'intéressait pas, Romarn savait qu'une part de son cœur appartenait tout entière à ce jeune homme qu'il avait rencontré sur les routes. Qu'importe ce que Luke dirait, il avait un impacte sur la vie du cartographe qui, jusque-là, mesurait les risques à la hauteur de sa propre mort. A présent, il imaginait, sans peine, le trouble que pourrait ressentir le jeune Velaryon en apprenant son trépas et il lui était plus aisé de se montrer prudent.

La légèreté revint cependant à la plaisanterie du petit brun. Romarn retint un rire en pinçant ses lèvres entre elles, une habitude qu'il avait eu toute sa vie et que Luke avait su mettre à rude épreuve plus d'une fois. Il fit alors mine d'être absolument choqué.

"Moi qui m'était fait à l'idée de te voir chevaucher une créature plus haute que le mur tout entier, me voilà sur ma faim, commença le cartographe avant de reprendre. Plus sérieusement, il a l'air de te correspondre à merveille et c'est bien là tout ce qui compte, mon très cher Luke."

Tout d'abord amusé, Romarn ferma ses yeux pour écouter la suite des mots du puîné Velaryon, saisissant qu'il s'agissait d'une part importante et sérieuse d'une discussion qu'il leur faudrait prolonger plus tard. Lucerys était un prince, cela le cartographe le savait. Il n'était pas, cependant, un de ces enfants royaux des histoires populaires qui, à l'instar de Joffrey Baratheon, se montrait capricieux et plein d'une méchanceté profonde. Non. Luke était de ces âmes braves et pures qu'on ne pouvait qu'admirer tant elles tendait à se raréfier dans ce monde. Cette admiration, le port-réalais la ressentait depuis toujours, particulièrement parce que personne ne savait le calmer comme le dragonnier et qu'il avait une propension à faire le bien qui était supérieure à la moyenne.

"Je te le promets, Lucerys. Ton devoir est important et je considère le mien comme important également, mais je suis certain de pouvoir tout laisser pour un temps, si tu as besoin de moi. Sûrement autant que j'ai besoin de toi."

Il n'y avait point plus de mot que le jeune homme put ajouter, il n'était pas aussi doué pour démontrer son affection de la manière la plus cohérente et cela, malgré la sincérité de ce qu'il ressentait. Romarn n'était pas capable non plus de se lancer dans le bain. Cela était bien trop effrayant à ses yeux, particulièrement quand il venait à peine de retrouver Luke. Qui sait, peut-être entendait-ils ses mots d'une façon différente de la sienne. Pour l'heure, cependant, il leur fallait remonter les rues volantaines jusqu'au fameux Skydancer.

Ce moment presque nostalgique rappela combien les deux bruns avaient passé de bons moments à arpenter les Sept Couronnes ensemble. Il imagina sans peine que parfois, quand l'occasion s'y prêterait, il pourrait emmener Lucerys dans quelques endroits formidables d'Essos, quand il connaîtrait mieux ce continent. Le cartographe ne doutait pas, une telle terre devait abriter bien des beautés que ses yeux n'attendaient qu'à découvrir.

Et puis ils arrivèrent devant la créature que montait Luke, bleue comme le ciel, et si Romarn avait déjà été impressionné devant bien des choses, son visage n'avait jamais rien reflété de tel. Après tout, c'était une chose de voir un dragon traverser le ciel, au loin. S'en était une autre de voir une telle bête ailée de trente mètres d'aussi proche. Le géologue, si curieux habituellement, ne pu s'empêcher de saisir la main de son compagnon de route, serrant tout en mordillant sa lèvre.

Jamais il n'avait entendu Lucerys parler le haut-valyrien d'ailleurs et le port-réalais se surprit à penser qu'il s'agissait d'une langue qui allait bien au plus jeune. Elle lui donnait un air plus mature qu'il ne le possédait, quelque chose de mystérieux même. Et finalement, quand il pu enfin poser sa main sur la tête du dragon, Romarn laissa son pouce retracer lentement la texture écailleuse qui le recouvrait avec une admiration sans faille.

La suite en revanche, aurait suffit à le foudroyer sur place. Il devait à présent monter et les explications de Luke lui semblaient plus simpliste que la manœuvre ne l'était en réalité. Et s'il échouait et perdait la vie d'une façon absolument terrible?

"Uh? Tu es sûr? Je-"

Les mots moururent cependant entre ses lèvres face à la beauté de Lucerys. On disait souvent que les cheveux argentés des valyriens jouaient un grand rôle dans leur beauté, pourtant, Romarn aurait pu jurer qu'il n'avait jamais vu de personne plus superbe que ne l'était le jeune Velaryon. Un déglutissement se coinça alors dans la gorge du plus âgé et sa main attrapa celle qui lui fut tendu, essayant d'imaginer que Skydanger était, finalement, une montagne. Il lui fallut deux tentatives pour y parvenir mais finalement, son bras s'enroula autour de la taille de Luke, se penchant sur son oreille alors qu'il employa un ton amusé.

"Le tour est joué, hein? Plus facile à dire qu'à faire, très cher."
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Les lèvres de Romarn sur son sourcil eurent le don de le faire sourire de manière amusée. Etrangement, ce baiser si chaste sur son front envahit Lucerys d’un sentiment bien positif, un sentiment rassurant et pile ce dont il avait besoin. Luke gardait énormément la face pour d’autres personnes, voulant se montrer plus fort et parfois tout ce dont il avait besoin, c’était de bras rassurants. Bien sûr, s’il le demandait, il aurait les bras rassurants de Rhaenyra, de Jace ou de Daemon mais là, c’était différent.

« —Je te le dirais peut-être plus tard dans la journée, Romarn. Je ne voudrais pas gâcher cet instant. »

Et de quoi Lucerys avait-il si peur ? Lui avouer pour Talia ? Connaissant Romarn, ce n’était pas Talia le sujet sensible puisque l’homme en face de lui le prendrait forcément bien. Non, c’était ses propres sentiments qui existaient toujours pour le cartographe qui lui faisaient peur. En réalité, Luke avait peur du sens unique. Leur amitié, leur proximité, il n’en doutait pas… Mais de l’amour ? Alors Lucerys préféra balayer le sujet pour le moment. Il venait de le retrouver, il ne voulait rien risquer. Tout ce que le prince Targaryen désirait c’était de passer du temps avec lui, de l’impressionner ou le rendre fier de lui. Ses doutes et peurs s’évaporèrent cependant lorsqu’il parla de son fier dragon.

« —Oh ne te méprends pas mon très cher Romarn, il est peut-être plus sympathique que la plupart des dragons mais il fait trente mètres ! »

Avait dit le jeune Targaryen en mettant ses poings sur ses hanches, les sourcils et le nez froncés, un sourire amusé venant néanmoins trahir ce faux air qu’il se donnait. Son rire finit par transpercer le silence de la pièce alors qu’il relevait le regard vers lui, ses iris croisant les siens. Tant de souvenirs agréables entouraient Romarn et Lucerys, et aussi de moins agréables. Luke avait découvert dans leur épopée que Romarn était en proie à des pics de colère, dû à des traumatismes. Pourtant, jamais cela ne l’avait effrayé ni éloigné. Le fils Velaryon avait l’habitude d’avoir une famille qui gérait très mal sa colère et il avait appris à y faire à force. Son but n’avait jamais été de fuir Romarn mais de l’aider. Il le referait encore et encore s’il le fallait. Et, il espérait avoir fait la différence d’une certaine façon. D’avoir pu l’aider. Lucerys faisait parti de ceux qui ne voyaient pas leur réel potentiel. Naturellement, Lucerys fut donc le premier surpris aux prochains mots de son vis-à-vis.

« —Tu as besoin de moi ?, souffla le prince. Bien, je note alors précieusement ce que tu viens de me dire. J’ai toujours besoin de toi, Sawler, mais je ne te demanderais pas un tel sacrifice. Je n’hésiterais pas à te solliciter quand j’aurais besoin de toi de façon plus importante que d’habitude. Et, passe également me voir par moments, même quand je ne t’en fais pas la demande d’accord ? Que ce soit pour rester un jour ou deux, une semaine, ou quelques mois, voir même un an si le cœur t’en dit un jour, tu seras toujours le bienvenu. Peu importe l’heure ou le moment. Fais le quand tu en as envie ou quand tu en ressens le besoin. Tu n’auras qu’à te présenter en demandant le prince Lucerys. Avec ceci.  »

Luke vint saisir sa main et déposa une de ses nouvelles chevalières au creux de la paume de celui-ci. Ce n’était pas rien ce que Lucerys venait de faire. Le prince se demandait encore comme il allait gérer ses deux relations mais… Il ne voulait perdre ni l’un ni l’autre. Ce que le jeune prince venait d’offrir à Romarn, mine de rien, c’était une place de choix auprès de lui à chaque fois qu’il le voudrait. Il ne le savait pas encore, mais c’était même lui offrir une place dans ses quartiers lorsque ses parents prendraient Volantis quelques lunes après cette conversation et qu’il deviendrait le prince de cette cité. Tout comme Romarn lui avait offert et continuait de lui offrir un bout de vie où il partait à l’aventure, Lucerys lui offrait un bout de vie où il avait une maison où rentrer de temps à autres. Ce n’était qu’un petit geste, après tout, juste une bague dans une main mais aux yeux de Lucerys, c’était d’une grande signification.

Le moment malgré tout intime qu’ils venaient de partager dans cet échange verbal ô combien important, Lucerys et Romarn étaient désormais dans un tout autre environnement, bien plus léger puisqu’après avoir arpenté la cité, le second fils de Rhaenyra se retrouvait assis sur sa monture d’un bleu étincelant. Il le trouvait amusant ainsi, Romarn, à ne pas savoir comment se comporter face à l’inconnu pour la première fois de sa vie. Luke ne pouvait s’empêcher de rire alors qu’il comprenait pourtant que se retrouver face à un dragon était bien impressionnant. C’était parfois paradoxal de se dire que Lucerys Velaryon, et son peu de confiance en lui, en avait assez pour dompter une bête d’une telle envergure. Fronçant légèrement les sourcils quand il balbutia, Lucerys afficha un sourire angélique.


« —Skydancer t’a fait perdre ta langue ? »

Serrant sa main dans la sienne, il aida Romarn à gravir les dernières écailles de la créature.

« —C’est très facile à faire, admets ne juste pas être doué pour l’escalade « mon cher ». Je possédais néanmoins un avantage face à toi, je fais ça depuis que je suis tout petit et j’ai déjà chevauché un dragon. Et toi non. Alors je suis fier de toi. Peu de personnes auraient réussi à le faire aussi rapidement, et surtout sans se faire dévorer. »

Lucerys sourit en coin, laissant le bénéfice du doute pendant quelques instants, avant de rire. Si Luke avait présenté Romarn à Skydancer avant, c’était précisément pour éviter qu’il ne soit croqué. Fort heureusement, Skydancer réagissait aux émotions de Luke et n’était jamais menaçant envers ceux qui lui étaient chers.

« —Allez en avant. Skydancer, Sōvētēs ! (Vole) »

Lui donnant l’ordre de voler, Lucerys posa une main sur celle de Romarn pour s’assurer qu’il se tenait bien avant que Skydancer ne prenne de la vitesse et prenne son envol jusqu’à monter à hauteur des nuages, survolant la cité puis ses alentours, tentant parfois même des virages risqués comme il était friand de figures. Luke lui demanda néanmoins de rester calme et de maintenir une allure normale. Alors battant plus lentement des ailes, Skydancer les laissait planer quelques instants avant de remonter puis de répéter ce schéma. Luke tourna la tête vers Romarn, proche de lui, avec un large sourire.

« —Alors ? Est-ce à la hauteur de tes espérances ? Tu es probablement l’un des premiers hommes de ton temps à vivre cela. Tu imagines ce que tu pourras raconter ! Romarn Sawler a monté un dragon !»


by CrimsonTulip




Lucerys Targaryen
Our uncle calls us Strongs, and claims we are bastards, but when the lords see us on dragonback they will know that for a lie. Only Targaryens ride dragons.
(by summersdesire)

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