Lune 12, 875 AC. L'été est là, le petit peuple se réjouit alors que les seigneurs s'inquiètent à l'heure où un nouveau roi vient d'être couronné en la personne de Maegor I Targaryen.
❝ which of the me's is me? ❞ ft. Alys Herpivoie
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which of the me's is me?
Which of my feelings are real? Which of the me's is me? The wild, impulsive, chaotic, energetic, and crazy one? or the shy, withdrawn, desperate, suicidal, doomed, and tired one? Probably a bit of both, hopefully, much that is neither.
ft. @Alys Herpivoie
Depuis le mariage de sa sœur Aliénor et de Trystan de la Maison Hightower, la deuxième née des jumelles n'était pas revenue dans le Val. Cependant, dès lors qu'elle eut reçu la lettre du prince Maegor, le fils de la reine devant laquelle Trystan avait ployé le genou, elle n'avait pas hésité. Elle avait accepté, elle avait fait son premier vol à dos de dragon, le premier de son existence et elle en avait été émerveillée autant qu'elle s'était avérée malade après quelques dizaines de minutes. C'était la première fois qu'elle se trouvait aux Eyrié, ce chateau qu'elle avait admiré de loin, depuis le sol. Il était si haut, au sommet de sa montagne et il avait toujours semblé inatteignable. Pourtant, il appartenait aux Royce et elle se souvenait que son frère, une fois, lui avait dit que leur mère avait vécu quelques saisons chaudes dans les hauteurs de la Lance du Géant mais Antoinette avait si peu connu sa famille maternelle. Tout comme elle connaissait peu sa famille paternelle également. Car son père la tenait à l'écart. Si Aliénor connaissait leur oncle et n'avait pas hésité à le visiter après avoir appris qu'il était mort et revenu à la vie grâce à ceux qu'on appelait les Fidèles de Trios mais pour sa part, Antoinette n'y était pas allée car elle l'avait vu à deux reprises dans sa vie, elle le connaissait bien peu et ne lui écrivait jamais. Elle n'avait pas plus d'affection pour son oncle que pour son père qui ne cessait de la faire se sentir inférieure à sa sœur, inférieure à lui et à tout ceux qui les entouraient. Heureusement, il y avait longtemps qu'elle ne vivait plus à Cordial, il y avait longtemps qu'elle ne vivait plus avec son père.
Lyonel Corbray avait envoyé sa fille à Dorne dès qu'il le put et elle y était restée jusqu'à ce que Trystan Hightower devienne suzerain et qu'il s'installe dans le Bief avec son épouse. Dès lors, Aliénor avait rappelé Antoinette à ces côtés. Ce qui, dans un premier temps, avait ravi la jeune femme s'était vite transformé en une torture perpétuelle. Aliénor était la personne qu'elle aimait le plus au monde mais il était difficile d'accepter que sa sœur ait d'autre préoccupation qu'elle-même quand elle n'en avait pas. Elle se tenait à ses côtés pour être sa suivante et à Villevieille, il n'y avait rien d'autre qu'elle faisait que servir sa jumelle, se tenir près d'elle, la soutenir, l'habiller et lui confectionner de nouvelles robes. Il y avait des jours où elle se sentait utile et si valorisée d'aider sa sœur dans son quotidien et d'être près d'elle puis des jours où elle pensait que peut-être, Aliénor ne l'aimait pas autant qu'elle le faisait.
Puis il n'était pas évident de jongler entre son amour pour sa sœur, les ressentiments qu'elle avait à son égard, sa jalousie et sa propre colère. Elle oscillait en permanence entre les jours où elle aimait sa propre personne et ceux où elle était incapable d'affronter son propre reflet, ces jours où elle aimait Aliénor plus que quiconque, ceux où elle la blâmait d'être toujours si belle, si parfaite, si gracieuse, d'illuminer chaque pièce par sa présence tandis qu'elle-même semblait détruire tout ce qu'elle touchait, elle était imparfaite, si peu gracieuse en comparaison à la belle Aliénor. Puis il y avait Trystan, Trystan avec qui elle s'efforçait de garder ses distances car durant les années où elle fut à Dorne et lui, marié à sa sœur, elle n'avait eu de cesse de lui écrire des lettres brûlantes de désir et de passion mais désormais qu'ils étaient entre les mêmes murs, elle redoutait deux choses. La première était de le voir perdre son intérêt pour elle si elle lui cédait, de perdre son attention alors qu'il ignorait à quel point il était important à ses yeux, il ignorait combien elle était tombée éperdument amoureuse de lui. La seconde était de le voir avec Aliénor, de la voir à son bras quand elle aurait pu être son épouse si elle n'avait pas voulu aider sa sœur à épouser l'homme qu'elle aimait. Il lui fallait voir sa jumelle sourire au bras de Trystan, le voir sourire auprès d'elle et chaque fois, elle sentait la douleur qui enserrait son cœur. Trystan avait sauvé sa vie plus d'une fois, plus d'une fois, sans même le savoir. Car la première des lettres qu'ils avaient échangé était arrivée alors qu'elle s'apprêtait à se donner la mort, loin de sa sœur, loin de son père qui ne l'a jamais aimé et prise de cette culpabilité pour la mort de Lucos, son frère qu'elle avait accidentellement poussé du haut d'une tour alors qu'il tentait de lui sauver la vie. Elle détruisait tout ce qu'elle touchait. À qui manquerait-elle, elle s'était demandée, alors qu'aucune lettre, aucun mot d'Aliénor ne lui parvenait. C'était les mots de Trystan, le réconfort qu'il lui apportait qui l'avait sauvé.
Désormais dans le Val, Antoinette, qu'on surnommait Toni, avait hâte de découvrir les Eyrié, d'avoir quelques temps de répit face à ces nombreuses émotions qui la torturaient. Elle était arrivée tardivement la veille, après un vol interminable alors qu'elle était encore nauséeuse de celui-ci. Elle avait été incapable de manger le soir et au petit matin, elle avait senti la douleur dans ses cuisses, comme après une longue chevauchée. Elle avait marché, dans la chambre que le prince Maegor lui avait attribué, elle avait marché jusqu'à ce qu'elle n'ait plus mal et qu'elle puisse se tenir droite. Elle s'était habillée et lorsque son regard avait croisé son reflet dans le miroir, en coiffant ses cheveux de jais, elle avait souri et caressé ses lèvres qui, juste avant son départ, avaient volé un baiser à Trystan. Encore euphorique de ce geste, elle ne songeait pas à la peine qu'un tel geste pourrait faire à Aliénor, elle songeait seulement au goût de ses lèvres sur les siennes quand il le lui avait rendu avant qu'elle ne s'enfuit et suive le Targaryen jusqu'à sa région natale. Quand elle y songeait, elle repensait également aux nombreuses lettres qu'ils avaient échangé et qu'elle gardait précieusement dans une malle et à ces nuits qu'ils avaient partagé quand elle ignorait qu'il était un Hightower et qu'il ignorait qu'elle était la sœur de sa fiancée. Ils s'étaient rencontrés à Dorne où elle était tombée sous son charme, elle lui avait offert son honneur et il l'avait abandonné au petit matin. Seulement lorsqu'ils avaient dû fait route ensemble jusqu'au Bief, quelques jours plus tard, elle lui en avait d'abord voulu avant de renouer avec la passion de la première nuit qu'ils avaient partagé. Elle n'avait jamais oublié ces nuits, bien qu'elles aient eu lieu quatre années auparavant. Elle les chérissait dans sa mémoire autant que son cœur chérissait le Hightower.
Finalement coiffée et vêtue, la jeune femme sortit de ses appartements pour suivre les marches et les couloirs vers le salon qu'on lui avait indiqué. Suivant le chemin, elle poussa la porte et son regard balaya la pièce. La blancheur des murs la fascinait et l'argent qu'elle voyait partout, notamment les appliques des torches, lui rappelait les robes qu'elle aimait à confectionner pour Aliénor lorsqu'elles vivaient encore dans le Val. Son regard s'arrêta sur la beauté rousse autour de la table, qui semblait déjeuner seule. Antoinette laissa un sourire se dessiner sur ses lèvres tandis qu'elle l'observait, elle dénotait avec le blanc des murs, l'argent et le marron fade qui semblait décorer le château depuis le passage des Royce. Pourtant, le marbre blanc veiné de bleu qu'elle avait pu voir dans l'un des couloirs étaient encore une trace que cette demeure avait autrefois appartenue à la Maison Arryn, désormais éteinte.
« — My lady. »
La brune s'inclina légèrement en arrivant près d'elle. Était-elle l'épouse du valyrien, celle dont il avait parlé dans sa lettre ?
« — Are you Lady Alys? I'm Antoinette of House Corbray. It is a pleasure to meet you. »
Elle s'approcha davantage, posant sa main sur le dossier de la chaise face à la rousse. Ses yeux, pendant un instant, observèrent les mets déposés sur la table et elle sentit son estomac peu enclin à suivre sa gourmandise.
« — May I sit to join you? »
Lyonel Corbray avait envoyé sa fille à Dorne dès qu'il le put et elle y était restée jusqu'à ce que Trystan Hightower devienne suzerain et qu'il s'installe dans le Bief avec son épouse. Dès lors, Aliénor avait rappelé Antoinette à ces côtés. Ce qui, dans un premier temps, avait ravi la jeune femme s'était vite transformé en une torture perpétuelle. Aliénor était la personne qu'elle aimait le plus au monde mais il était difficile d'accepter que sa sœur ait d'autre préoccupation qu'elle-même quand elle n'en avait pas. Elle se tenait à ses côtés pour être sa suivante et à Villevieille, il n'y avait rien d'autre qu'elle faisait que servir sa jumelle, se tenir près d'elle, la soutenir, l'habiller et lui confectionner de nouvelles robes. Il y avait des jours où elle se sentait utile et si valorisée d'aider sa sœur dans son quotidien et d'être près d'elle puis des jours où elle pensait que peut-être, Aliénor ne l'aimait pas autant qu'elle le faisait.
Puis il n'était pas évident de jongler entre son amour pour sa sœur, les ressentiments qu'elle avait à son égard, sa jalousie et sa propre colère. Elle oscillait en permanence entre les jours où elle aimait sa propre personne et ceux où elle était incapable d'affronter son propre reflet, ces jours où elle aimait Aliénor plus que quiconque, ceux où elle la blâmait d'être toujours si belle, si parfaite, si gracieuse, d'illuminer chaque pièce par sa présence tandis qu'elle-même semblait détruire tout ce qu'elle touchait, elle était imparfaite, si peu gracieuse en comparaison à la belle Aliénor. Puis il y avait Trystan, Trystan avec qui elle s'efforçait de garder ses distances car durant les années où elle fut à Dorne et lui, marié à sa sœur, elle n'avait eu de cesse de lui écrire des lettres brûlantes de désir et de passion mais désormais qu'ils étaient entre les mêmes murs, elle redoutait deux choses. La première était de le voir perdre son intérêt pour elle si elle lui cédait, de perdre son attention alors qu'il ignorait à quel point il était important à ses yeux, il ignorait combien elle était tombée éperdument amoureuse de lui. La seconde était de le voir avec Aliénor, de la voir à son bras quand elle aurait pu être son épouse si elle n'avait pas voulu aider sa sœur à épouser l'homme qu'elle aimait. Il lui fallait voir sa jumelle sourire au bras de Trystan, le voir sourire auprès d'elle et chaque fois, elle sentait la douleur qui enserrait son cœur. Trystan avait sauvé sa vie plus d'une fois, plus d'une fois, sans même le savoir. Car la première des lettres qu'ils avaient échangé était arrivée alors qu'elle s'apprêtait à se donner la mort, loin de sa sœur, loin de son père qui ne l'a jamais aimé et prise de cette culpabilité pour la mort de Lucos, son frère qu'elle avait accidentellement poussé du haut d'une tour alors qu'il tentait de lui sauver la vie. Elle détruisait tout ce qu'elle touchait. À qui manquerait-elle, elle s'était demandée, alors qu'aucune lettre, aucun mot d'Aliénor ne lui parvenait. C'était les mots de Trystan, le réconfort qu'il lui apportait qui l'avait sauvé.
Désormais dans le Val, Antoinette, qu'on surnommait Toni, avait hâte de découvrir les Eyrié, d'avoir quelques temps de répit face à ces nombreuses émotions qui la torturaient. Elle était arrivée tardivement la veille, après un vol interminable alors qu'elle était encore nauséeuse de celui-ci. Elle avait été incapable de manger le soir et au petit matin, elle avait senti la douleur dans ses cuisses, comme après une longue chevauchée. Elle avait marché, dans la chambre que le prince Maegor lui avait attribué, elle avait marché jusqu'à ce qu'elle n'ait plus mal et qu'elle puisse se tenir droite. Elle s'était habillée et lorsque son regard avait croisé son reflet dans le miroir, en coiffant ses cheveux de jais, elle avait souri et caressé ses lèvres qui, juste avant son départ, avaient volé un baiser à Trystan. Encore euphorique de ce geste, elle ne songeait pas à la peine qu'un tel geste pourrait faire à Aliénor, elle songeait seulement au goût de ses lèvres sur les siennes quand il le lui avait rendu avant qu'elle ne s'enfuit et suive le Targaryen jusqu'à sa région natale. Quand elle y songeait, elle repensait également aux nombreuses lettres qu'ils avaient échangé et qu'elle gardait précieusement dans une malle et à ces nuits qu'ils avaient partagé quand elle ignorait qu'il était un Hightower et qu'il ignorait qu'elle était la sœur de sa fiancée. Ils s'étaient rencontrés à Dorne où elle était tombée sous son charme, elle lui avait offert son honneur et il l'avait abandonné au petit matin. Seulement lorsqu'ils avaient dû fait route ensemble jusqu'au Bief, quelques jours plus tard, elle lui en avait d'abord voulu avant de renouer avec la passion de la première nuit qu'ils avaient partagé. Elle n'avait jamais oublié ces nuits, bien qu'elles aient eu lieu quatre années auparavant. Elle les chérissait dans sa mémoire autant que son cœur chérissait le Hightower.
Finalement coiffée et vêtue, la jeune femme sortit de ses appartements pour suivre les marches et les couloirs vers le salon qu'on lui avait indiqué. Suivant le chemin, elle poussa la porte et son regard balaya la pièce. La blancheur des murs la fascinait et l'argent qu'elle voyait partout, notamment les appliques des torches, lui rappelait les robes qu'elle aimait à confectionner pour Aliénor lorsqu'elles vivaient encore dans le Val. Son regard s'arrêta sur la beauté rousse autour de la table, qui semblait déjeuner seule. Antoinette laissa un sourire se dessiner sur ses lèvres tandis qu'elle l'observait, elle dénotait avec le blanc des murs, l'argent et le marron fade qui semblait décorer le château depuis le passage des Royce. Pourtant, le marbre blanc veiné de bleu qu'elle avait pu voir dans l'un des couloirs étaient encore une trace que cette demeure avait autrefois appartenue à la Maison Arryn, désormais éteinte.
« — My lady. »
La brune s'inclina légèrement en arrivant près d'elle. Était-elle l'épouse du valyrien, celle dont il avait parlé dans sa lettre ?
« — Are you Lady Alys? I'm Antoinette of House Corbray. It is a pleasure to meet you. »
Elle s'approcha davantage, posant sa main sur le dossier de la chaise face à la rousse. Ses yeux, pendant un instant, observèrent les mets déposés sur la table et elle sentit son estomac peu enclin à suivre sa gourmandise.
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Allégeance : Les Herpivoie sont morts mais Alys leur reste fidèle. Vient ensuite son allégeance à Maegor de la Maison Targaryen.
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ft. "@Antoinette Corbray"
Montagne sur les montagnes, premiers rayons caressant lentement l’horizon au loin si lentement, si tendrement, si doucement que le monde semble s’arrêter pour une seconde. Le silence s’étale dans la demeure qui surplombe tout le Val, véritable couronne sans bijoux qu’ils occupaient sans vraiment appartenir à cet endroit. Alys le sait, c’est une punition d’être ici, en ces lieux que ni elle, ni Tyanna ne peuvent quitter. Qu’ont-elles fait à part obéir ? Qu’ont-elles fait, vraiment ? La rousse s’éveille. Sa main presse son ventre lentement. Il n’est pas encore rond, il n’est pas non plus parfaitement plat. Il est un mélange de tout un tas de sentiment que la future mère ne peut s’empêcher de ressentir de toute façon.
Elle est trouble, l’Herpivoie. Elle est trouble et troublée, elle se demande si les choses iront bien. Tyanna, sa tendre Tyanna a promis mais Maegor lui… Maegor est changeant comme le vent et les saison tout en haut de ces montagnes. Le vent change ses humeurs parce qu’il est en colère et il ne raisonne pas comme il faut. Elle le sait parti et revenu aussi vite, jamais là et pourtant toujours présent comme un mauvais présentiment qui ne cesse de grandir et grandir. La voix grandit aussi en elle. Elle s’insurge lentement et la rousse sait, oh elle sait qu’un jour rien ne pourra exactement la retenir. You should not have a child, you dumb creature. You should not. You will die like the rest of them. Mais Alys n’écoute pas parce qu’Alys pense que tout ceci n’est que du bluff. Elle a appris à reconnaître le ton de la voix qui dort en elle. Elle a appris et elle sait quand la laisser ressortir un peu, juste un peu, juste assez pour lui donner du courage pour survivre un autre jour de plus dans ce trou à rat.
Il n’y a personne ici. Ou plutôt, il n’y avait personne. Ils ne sont plus seuls entre ces murs de marbres et de veines bleues et de tentures brunes. Maegor menace de les brûler jour après jour. Il veut voir le dragon bleu sur fond d’argent de leur maison, nouveau blason qu’il a longuement harcelé les mestres de lui créer. Ils ne sont plus de simples Targaryen, ils sont les Targaryen des Eyriés et Alys en est la maîtresse. En réalité, elle veut laisser Tyanna diriger. Sa tendre aimée sait s’y prendre, elle sait quand faire claquer les mots et déchirer les chaires. Elle sait quand tuer et quand rester neutre. Maegor lui… Maegor se perd dans sa rancœur et dans sa peur. Il dit qu’il n’aura pas de second mort-né, que cela est hors de question. Ou peut-être oublie-t-il tous les enfants qu’ils ont perdus ensemble encore et encore comme s’ils étaient maudits par les Dieux d’En-Haut. Toujours les Dieux d’En-Haut. Parfois, la riveraine se demande si ce n’est pas un tour de ces Dieux d’Essos, ceux que son amant vénère sans jamais les prier. Ou peut-être prie-t-il en secret dans le silence de la pièce qu’il occupe quand il ne veut pas les voir, ou même quand il chevauche le monstre qu’il appelle son dragon.
Dieux. Dieux. Alys n’en a jamais vu de telle. Elle n’a jamais vu de tel monstre de toute sa vie et elle sait qu’une telle créature vicieuse et dangereuse et cruelle est parfaite pour son prince adorée. Elle sait, elle comprend. Elle entend qu’il n’a jamais eu le choix, qu’il est né comme ça ou peut-être que Visenya l’a rendu comme ça. La réponse n’a pas spécialement d’intérêt. Maegor est Maegor et il n’est plus exactement lui-même depuis Harrenhal, depuis que Tyanna a perdu l’enfant qu’elle portait et laissant le valyrien sans enfant encore, sans progéniture et sans personne d’autre que lui-même. Alys a pris les devants par ailleurs. Leur reine les a envoyés ci par colère et par punition, mais il s’agit aussi d’une mission à laquelle ils doivent s’acquitter. Faire plier le Val, cela le Targaryen sait le faire. Il l’a déjà fait une fois et il le fera à nouveau en réduisant tout à l’état de cendre à nouveau s’il le faut. Mais il leur faut aussi s’allier et pour cela, la rousse à fait appeler la jeune Antoinette de la maison Corbray. Elle est la sœur jumelle de l’épouse de Trystan Hightower, dit-on. Trystan Hightower est le frère de Ceryse Hightower qu’ils ont gardé comme otage. La jeune femme manque étrangement à la rousse. Elle lui a rappelé bien des chose de son ancienne compagne de vie qui portait le même nom. Ceryse. Ceryse. Do you see us Ceryse ? Do you laugh with the gods of our situation?
La dame des Eyriés se lève. Elle s’étire et sa main trouve son ventre comme pour se rassurer qu’elle porte bien la vie et que tout cela n’est pas un rêve. L’enfant est petit en elle, il grandit et grandit. Il vivra, Alys l’espère et elle prie chaque jour pour lui… Ou elle. Peut-être s’agira-t-il d’une princesse Targaryenne. A cette pensée, ses joues se réchauffe lentement. Elle pense à toute les choses qu’elle dira à son enfant et à tout ce qu’elle voudra lui apprendre. La riveraine ne perd alors pas de temps à se vêtir de milles et une couche de vêtement. Non. Non. Comme par le passer, seule l’amplitude de ses vêtements de nuit trouve grâce à ses yeux. Elle ne revêt qu’une robe de chambre en velours avant de tresser ses cheveux lentement pour ne pas paraître trop oisive. La vérité reste toujours la même pourtant. Ses journées consistent en quelques heures de nausées matinale, à manger, marcher, embrasser Tyanna au détour d’un couloir en refusant de la quitter d’une semelle et quand la fatigue la prend soudainement alors Alys dort. Elle dort jusqu’à ce que la colère de Maegor ne la réveille et alors l’Herpivoie des Conflans déboule d’un pas pressé pour le calmer.
Aujourd’hui n’échappe pas à la règle. Elle se presse pour manger quelques mets qu’on lui proposera. La belle n’est pas difficile. Elle prend ce que les Dieux lui donne. Et alors elle priera un peu pour eux et pour la bonne grâce. Dans les couloirs le silence l’accueille. Il n’y a personne encore. Les servantes doivent s’affairer quelque part et Tyanna doit préparer quelques concoctions dangereuses. Ses mains pâles poussent une porte et une autre encore avant de trouver un siège pour s’asseoir. Tout est déjà installé et encore, encore ce silence qu’Alys accueille avec grand plaisir. Même la voix ne se fait pas entendre pour le moment à raconter quelques inepties sur Trios et la vengeance qu’il abattra sur elle et toute sa famille si elle ne cède pas à la mort pour lui rendre sa place. L’appétit vient seul et intérieurement c’est à son enfant à naître que l’Herpivoie parle. Elle lui parle de sa jeunesse et des prénoms qu’elle imagine, qu’importe son sexe. Visenya ou Viserys ont été une possibilité mais il semble hors de question de nommer leur futur bambin de la sorte. Les prénoms Daemon et Rhaenyra lui plaisent aussi. Alys sait que son mari apprécie ses deux descendants de son sang et en vérité, lorsqu’elle a lu leur histoire dans les livres la rousse n’a pu s’empêcher de rêvasser devant un tel amour. Maegor a été ainsi aussi un jour. Il a un jeune prince impertinent et arrogeant, flamboyant et guerrier. Elle est morte avant de voir sa flamme s’éteindre… Ou peut-être que sa flamme s’est éteinte quand Visenya a péri, quand il s’est retrouvé seul en ce monde. Un mestre a dit un jour dans le grand froid du Nord qu’un Targaryen seul dans le monde est une chose terrible. Il n’a pas eu tort.
Seule l’arrivée de leur invitée ne trouble ce moment et quand elle la voit enfin, Alys repose sa pâtisserie. Ses joues prennent une teinte aussi rouge que sa robe de chambre de velours et son visage trahit une espèce de culpabilité qu’elle ne sait pas expliquer. Alors rapidement, sa main essuie quelques miettes à revers comme peut le faire un gamin trop gourmand et elle sourit largement. Quelle étrange sensation de voir un visage inconnu en ces lieux. You were a stranger too, souffle la voix. Shut it, répond Alys avant d’étendre sa main vers les sièges en finissant d’avaler comme elle peut.
« Oh… Oh yes, you are. It’s a pleasure to meet you too, a wonderful pleasure! »
La rousse rit un instant. Elle rit en pensant qu’Antoinette de la Maison Corbray est bien différente de ce qu’elle a pu imaginer d’après les informations laissés par le mestre.
« I am Alys, yes. Please sit down. Do you care for some tea? Tyanna never sits here with me on the morning so there’s a free cup just for you. »
Lentement, très lentement, Alys laisse ses doigts tourner et tourner autour de l’étoile à sept branches autour de son cou. Elle le fait souvent quand elle réfléchit et ces derniers temps, la rousse pense et pense et tourne son esprit dans tous les sens. Elle n’a pas su à quoi s’attendre quand elle a écrit la lettre qu’elle a envoyé à Villevieille pour la jeune Corbray. Elle ne sait toujours pas ce qu’elle cherche. La fille ne vit plus en ces terres depuis longtemps… Non. Non ce n’est pas son soutien que l’Herpivoie recherche. Non. Non, ce n’est que sa compagnie.
« Was the flight pleasant? I hope my husband wasn’t too rough up there, he isn’t the best at talking and entertaining people… And he has the same rough style with his flying. »
Elle est trouble, l’Herpivoie. Elle est trouble et troublée, elle se demande si les choses iront bien. Tyanna, sa tendre Tyanna a promis mais Maegor lui… Maegor est changeant comme le vent et les saison tout en haut de ces montagnes. Le vent change ses humeurs parce qu’il est en colère et il ne raisonne pas comme il faut. Elle le sait parti et revenu aussi vite, jamais là et pourtant toujours présent comme un mauvais présentiment qui ne cesse de grandir et grandir. La voix grandit aussi en elle. Elle s’insurge lentement et la rousse sait, oh elle sait qu’un jour rien ne pourra exactement la retenir. You should not have a child, you dumb creature. You should not. You will die like the rest of them. Mais Alys n’écoute pas parce qu’Alys pense que tout ceci n’est que du bluff. Elle a appris à reconnaître le ton de la voix qui dort en elle. Elle a appris et elle sait quand la laisser ressortir un peu, juste un peu, juste assez pour lui donner du courage pour survivre un autre jour de plus dans ce trou à rat.
Il n’y a personne ici. Ou plutôt, il n’y avait personne. Ils ne sont plus seuls entre ces murs de marbres et de veines bleues et de tentures brunes. Maegor menace de les brûler jour après jour. Il veut voir le dragon bleu sur fond d’argent de leur maison, nouveau blason qu’il a longuement harcelé les mestres de lui créer. Ils ne sont plus de simples Targaryen, ils sont les Targaryen des Eyriés et Alys en est la maîtresse. En réalité, elle veut laisser Tyanna diriger. Sa tendre aimée sait s’y prendre, elle sait quand faire claquer les mots et déchirer les chaires. Elle sait quand tuer et quand rester neutre. Maegor lui… Maegor se perd dans sa rancœur et dans sa peur. Il dit qu’il n’aura pas de second mort-né, que cela est hors de question. Ou peut-être oublie-t-il tous les enfants qu’ils ont perdus ensemble encore et encore comme s’ils étaient maudits par les Dieux d’En-Haut. Toujours les Dieux d’En-Haut. Parfois, la riveraine se demande si ce n’est pas un tour de ces Dieux d’Essos, ceux que son amant vénère sans jamais les prier. Ou peut-être prie-t-il en secret dans le silence de la pièce qu’il occupe quand il ne veut pas les voir, ou même quand il chevauche le monstre qu’il appelle son dragon.
Dieux. Dieux. Alys n’en a jamais vu de telle. Elle n’a jamais vu de tel monstre de toute sa vie et elle sait qu’une telle créature vicieuse et dangereuse et cruelle est parfaite pour son prince adorée. Elle sait, elle comprend. Elle entend qu’il n’a jamais eu le choix, qu’il est né comme ça ou peut-être que Visenya l’a rendu comme ça. La réponse n’a pas spécialement d’intérêt. Maegor est Maegor et il n’est plus exactement lui-même depuis Harrenhal, depuis que Tyanna a perdu l’enfant qu’elle portait et laissant le valyrien sans enfant encore, sans progéniture et sans personne d’autre que lui-même. Alys a pris les devants par ailleurs. Leur reine les a envoyés ci par colère et par punition, mais il s’agit aussi d’une mission à laquelle ils doivent s’acquitter. Faire plier le Val, cela le Targaryen sait le faire. Il l’a déjà fait une fois et il le fera à nouveau en réduisant tout à l’état de cendre à nouveau s’il le faut. Mais il leur faut aussi s’allier et pour cela, la rousse à fait appeler la jeune Antoinette de la maison Corbray. Elle est la sœur jumelle de l’épouse de Trystan Hightower, dit-on. Trystan Hightower est le frère de Ceryse Hightower qu’ils ont gardé comme otage. La jeune femme manque étrangement à la rousse. Elle lui a rappelé bien des chose de son ancienne compagne de vie qui portait le même nom. Ceryse. Ceryse. Do you see us Ceryse ? Do you laugh with the gods of our situation?
La dame des Eyriés se lève. Elle s’étire et sa main trouve son ventre comme pour se rassurer qu’elle porte bien la vie et que tout cela n’est pas un rêve. L’enfant est petit en elle, il grandit et grandit. Il vivra, Alys l’espère et elle prie chaque jour pour lui… Ou elle. Peut-être s’agira-t-il d’une princesse Targaryenne. A cette pensée, ses joues se réchauffe lentement. Elle pense à toute les choses qu’elle dira à son enfant et à tout ce qu’elle voudra lui apprendre. La riveraine ne perd alors pas de temps à se vêtir de milles et une couche de vêtement. Non. Non. Comme par le passer, seule l’amplitude de ses vêtements de nuit trouve grâce à ses yeux. Elle ne revêt qu’une robe de chambre en velours avant de tresser ses cheveux lentement pour ne pas paraître trop oisive. La vérité reste toujours la même pourtant. Ses journées consistent en quelques heures de nausées matinale, à manger, marcher, embrasser Tyanna au détour d’un couloir en refusant de la quitter d’une semelle et quand la fatigue la prend soudainement alors Alys dort. Elle dort jusqu’à ce que la colère de Maegor ne la réveille et alors l’Herpivoie des Conflans déboule d’un pas pressé pour le calmer.
Aujourd’hui n’échappe pas à la règle. Elle se presse pour manger quelques mets qu’on lui proposera. La belle n’est pas difficile. Elle prend ce que les Dieux lui donne. Et alors elle priera un peu pour eux et pour la bonne grâce. Dans les couloirs le silence l’accueille. Il n’y a personne encore. Les servantes doivent s’affairer quelque part et Tyanna doit préparer quelques concoctions dangereuses. Ses mains pâles poussent une porte et une autre encore avant de trouver un siège pour s’asseoir. Tout est déjà installé et encore, encore ce silence qu’Alys accueille avec grand plaisir. Même la voix ne se fait pas entendre pour le moment à raconter quelques inepties sur Trios et la vengeance qu’il abattra sur elle et toute sa famille si elle ne cède pas à la mort pour lui rendre sa place. L’appétit vient seul et intérieurement c’est à son enfant à naître que l’Herpivoie parle. Elle lui parle de sa jeunesse et des prénoms qu’elle imagine, qu’importe son sexe. Visenya ou Viserys ont été une possibilité mais il semble hors de question de nommer leur futur bambin de la sorte. Les prénoms Daemon et Rhaenyra lui plaisent aussi. Alys sait que son mari apprécie ses deux descendants de son sang et en vérité, lorsqu’elle a lu leur histoire dans les livres la rousse n’a pu s’empêcher de rêvasser devant un tel amour. Maegor a été ainsi aussi un jour. Il a un jeune prince impertinent et arrogeant, flamboyant et guerrier. Elle est morte avant de voir sa flamme s’éteindre… Ou peut-être que sa flamme s’est éteinte quand Visenya a péri, quand il s’est retrouvé seul en ce monde. Un mestre a dit un jour dans le grand froid du Nord qu’un Targaryen seul dans le monde est une chose terrible. Il n’a pas eu tort.
Seule l’arrivée de leur invitée ne trouble ce moment et quand elle la voit enfin, Alys repose sa pâtisserie. Ses joues prennent une teinte aussi rouge que sa robe de chambre de velours et son visage trahit une espèce de culpabilité qu’elle ne sait pas expliquer. Alors rapidement, sa main essuie quelques miettes à revers comme peut le faire un gamin trop gourmand et elle sourit largement. Quelle étrange sensation de voir un visage inconnu en ces lieux. You were a stranger too, souffle la voix. Shut it, répond Alys avant d’étendre sa main vers les sièges en finissant d’avaler comme elle peut.
« Oh… Oh yes, you are. It’s a pleasure to meet you too, a wonderful pleasure! »
La rousse rit un instant. Elle rit en pensant qu’Antoinette de la Maison Corbray est bien différente de ce qu’elle a pu imaginer d’après les informations laissés par le mestre.
« I am Alys, yes. Please sit down. Do you care for some tea? Tyanna never sits here with me on the morning so there’s a free cup just for you. »
Lentement, très lentement, Alys laisse ses doigts tourner et tourner autour de l’étoile à sept branches autour de son cou. Elle le fait souvent quand elle réfléchit et ces derniers temps, la rousse pense et pense et tourne son esprit dans tous les sens. Elle n’a pas su à quoi s’attendre quand elle a écrit la lettre qu’elle a envoyé à Villevieille pour la jeune Corbray. Elle ne sait toujours pas ce qu’elle cherche. La fille ne vit plus en ces terres depuis longtemps… Non. Non ce n’est pas son soutien que l’Herpivoie recherche. Non. Non, ce n’est que sa compagnie.
« Was the flight pleasant? I hope my husband wasn’t too rough up there, he isn’t the best at talking and entertaining people… And he has the same rough style with his flying. »
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❝You're sick
and you're married
And you might be dying
But you're holding me
Like water in your hands❞
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But you're holding me
Like water in your hands❞
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Allégeance : Maison Corbray et le Val
Triggers : ...
which of the me's is me?
Which of my feelings are real? Which of the me's is me? The wild, impulsive, chaotic, energetic, and crazy one? or the shy, withdrawn, desperate, suicidal, doomed, and tired one? Probably a bit of both, hopefully, much that is neither.
ft. @Alys Herpivoie
Toni était ravie de se trouver en ces lieux, ravie de découvrir les Eyriés où elle n'avait jamais mis les pieds malgré que sa mère ait vécu quelques temps ici, malgré qu'elle ait passé la majeure partie de sa vie dans le Val. Elle n'avait jamais quitté Cordial si ce n'était pour les villages voisins, elle ne connaissait rien de la région qui l'avait vu naître et si on pensait qu'elle avait beaucoup voyagé, en réalité, Antoinette connaissait peu du monde qui l'entourait. Elle n'était pas une politicienne, elle s'affairait aux activités dignes d'une dame sans qu'on ne la reconnaisse vraiment dans celles-ci, sans que personne ne se soucie vraiment de ce qu'elle aimait ou ce qu'elle faisait à l'exception d'Aliénor. Seule sa jumelle savait apprécier ses talents et souvent, cela lui suffisait, et souvent, cela l'énervait. Elle voulait voir et être vue, tout comme Aliénor. Mais la deuxième née semblait être perpétuellement dans l'ombre de son ainée de quelques minutes seulement.
Ici, nul présence de sa jumelle pour lui faire de l'ombre, nulle âme qui la connaisse ou l'apprécie. Elle pouvait être elle-même, elle serait appréciée pour qui elle était et plus que cela, elle serait utile. Elle avait le sentiment qu'elle pourrait aider, faire quelque chose qui ne soit pas futile, qui ne soit pas oublié. Elle avait cru important de prendre soin d'Aliénor mais cela ne permettait pas d'avoir sa pleine attention. Elle l'habillait et la coiffait puis sa sœur s'en allait à ses activités, souvent celles où elle ne pouvait pas la suivre. Ici, aux Eyrié, tout était différent. Elle était désirée, on avait besoin d'elle pour faire quelque chose de véritablement utile.
Lorsque la Corbray arriva dans le petit salon, l'épouse du prince se trouvait là. Elle était belle avec ses longs cheveux flamboyants tressés et sa robe de chambre rouge, si simple et rayonnante à la fois. Antoinette aurait voulu savoir être si solaire qu'elle ne l'était, savoir attiré les regards comme le faisait sa jumelle mais souvent, près d'elle, elle se sentait moins bien, moins méritante, moins jolie, moins gracieuse. Dans son ombre, toujours dans son ombre. Jamais assez, toujours moins qu'Aliénor. Jamais meilleure. Alors peut-être était-ce pour cela qu'elle avait embrassé Trystan le soir de leurs noces, au détour d'un couloir. Elle s'était sentie vivante, puissante de pouvoir poser ses lèvres sur l'homme qui appartenait à sa jumelle. Aliénor était toujours si parfaite et pourtant, durant les trois années de leur mariage, elle avait entretenu cette correspondance enflammée avec son époux, pendant trois années, Aliénor n'avait pas été suffisant pour Trystan de la Maison Hightower et Toni en tirait une grande fierté là où elle ne devrait pas. Elle ne devrait pas convoiter l'époux de sa sœur et pourtant, elle ne pouvait s'empêcher de le faire, elle ne pouvait s'empêcher de sentir son cœur battre quand il était proche d'elle, il ne quittait que rarement ces pensées et elle se demandait si maintenant qu'elle était au loin, maintenant qu'elle avait à nouveau goûté à ses lèvres avant de partir, il lui écrirait à nouveau. Cesserait-il de l'ignorer ? Car il était sa seule grande joie, peut-être sa seule raison de vivre. En tout cas, il était la raison pour laquelle elle était encore en vie aujourd'hui.
Alys de la Maison Herpivoie, une ancienne maison disparue lui avait-on dit, avait un doux rire et elle inspirait à Antoinette une douceur et une délicatesse qu'elle ne possédait pas mais qu'elle n'enviait pas pour une fois. Alors la brune s'approcha, tira la chaise et s'installa en face de son hôte, un sourire sur ses lèvres.
« — Yes, please. A tea is always welcomed. »
Son regard brun se porta sur le collier autour de son coup, celui qui représentait une étoile à Sept Branches comme elle en avait vu beaucoup à Villevieille, centre de la Foi. Elle n'avait jamais été très religieuse, bien que son père l'aurait voulu. Elle croit qu'il aurait préféré qu'elle entre dans un ordre, qu'elle abandonne son nom et disparaisse de sa vue. Et de sa vie. Elle aurait aimé aussi, seulement il n'avait jamais fait l'effort de lui chercher un époux dont elle pourrait prendre le nom, il n'avait jamais fait l'effort de prendre soin d'elle. Il l'ignorait, la plupart du temps et quand il ne le faisait pas, c'était uniquement par besoin.
« — It was my first flight on a dragonback. I've never been this close to a dragon before. So I feel a bit nauseous but it will pass. »
Elle se faisait rassurante, tentait de se tenir le plus gracieusement possible et ses gestes se faisait plus délicat qu'à son habitude quand elle vint saisir la tasse de thé. Elle l'approcha de ses lèvres, souffla délicatement dessus et vint boire son contenu avant de fermer les yeux.
« — I taste... Lavender and mint. »
La jeune femme ramena la tasse à ses lèvres, ses mains l'entourant pour se concentrer et elle reprit une gorgée, la gardant en bouche pendant quelques instants pour y trouver les différentes saveurs.
« — A bit of willow bark to give it a bitter taste but the blueberries make it sweeter. »
Elle rouvrit les yeux, avec son petit sourire toujours sur son visage tandis qu'elle interrogeait la rousse du regard.
« — Am I right? »
Ici, nul présence de sa jumelle pour lui faire de l'ombre, nulle âme qui la connaisse ou l'apprécie. Elle pouvait être elle-même, elle serait appréciée pour qui elle était et plus que cela, elle serait utile. Elle avait le sentiment qu'elle pourrait aider, faire quelque chose qui ne soit pas futile, qui ne soit pas oublié. Elle avait cru important de prendre soin d'Aliénor mais cela ne permettait pas d'avoir sa pleine attention. Elle l'habillait et la coiffait puis sa sœur s'en allait à ses activités, souvent celles où elle ne pouvait pas la suivre. Ici, aux Eyrié, tout était différent. Elle était désirée, on avait besoin d'elle pour faire quelque chose de véritablement utile.
Lorsque la Corbray arriva dans le petit salon, l'épouse du prince se trouvait là. Elle était belle avec ses longs cheveux flamboyants tressés et sa robe de chambre rouge, si simple et rayonnante à la fois. Antoinette aurait voulu savoir être si solaire qu'elle ne l'était, savoir attiré les regards comme le faisait sa jumelle mais souvent, près d'elle, elle se sentait moins bien, moins méritante, moins jolie, moins gracieuse. Dans son ombre, toujours dans son ombre. Jamais assez, toujours moins qu'Aliénor. Jamais meilleure. Alors peut-être était-ce pour cela qu'elle avait embrassé Trystan le soir de leurs noces, au détour d'un couloir. Elle s'était sentie vivante, puissante de pouvoir poser ses lèvres sur l'homme qui appartenait à sa jumelle. Aliénor était toujours si parfaite et pourtant, durant les trois années de leur mariage, elle avait entretenu cette correspondance enflammée avec son époux, pendant trois années, Aliénor n'avait pas été suffisant pour Trystan de la Maison Hightower et Toni en tirait une grande fierté là où elle ne devrait pas. Elle ne devrait pas convoiter l'époux de sa sœur et pourtant, elle ne pouvait s'empêcher de le faire, elle ne pouvait s'empêcher de sentir son cœur battre quand il était proche d'elle, il ne quittait que rarement ces pensées et elle se demandait si maintenant qu'elle était au loin, maintenant qu'elle avait à nouveau goûté à ses lèvres avant de partir, il lui écrirait à nouveau. Cesserait-il de l'ignorer ? Car il était sa seule grande joie, peut-être sa seule raison de vivre. En tout cas, il était la raison pour laquelle elle était encore en vie aujourd'hui.
Alys de la Maison Herpivoie, une ancienne maison disparue lui avait-on dit, avait un doux rire et elle inspirait à Antoinette une douceur et une délicatesse qu'elle ne possédait pas mais qu'elle n'enviait pas pour une fois. Alors la brune s'approcha, tira la chaise et s'installa en face de son hôte, un sourire sur ses lèvres.
« — Yes, please. A tea is always welcomed. »
Son regard brun se porta sur le collier autour de son coup, celui qui représentait une étoile à Sept Branches comme elle en avait vu beaucoup à Villevieille, centre de la Foi. Elle n'avait jamais été très religieuse, bien que son père l'aurait voulu. Elle croit qu'il aurait préféré qu'elle entre dans un ordre, qu'elle abandonne son nom et disparaisse de sa vue. Et de sa vie. Elle aurait aimé aussi, seulement il n'avait jamais fait l'effort de lui chercher un époux dont elle pourrait prendre le nom, il n'avait jamais fait l'effort de prendre soin d'elle. Il l'ignorait, la plupart du temps et quand il ne le faisait pas, c'était uniquement par besoin.
« — It was my first flight on a dragonback. I've never been this close to a dragon before. So I feel a bit nauseous but it will pass. »
Elle se faisait rassurante, tentait de se tenir le plus gracieusement possible et ses gestes se faisait plus délicat qu'à son habitude quand elle vint saisir la tasse de thé. Elle l'approcha de ses lèvres, souffla délicatement dessus et vint boire son contenu avant de fermer les yeux.
« — I taste... Lavender and mint. »
La jeune femme ramena la tasse à ses lèvres, ses mains l'entourant pour se concentrer et elle reprit une gorgée, la gardant en bouche pendant quelques instants pour y trouver les différentes saveurs.
« — A bit of willow bark to give it a bitter taste but the blueberries make it sweeter. »
Elle rouvrit les yeux, avec son petit sourire toujours sur son visage tandis qu'elle interrogeait la rousse du regard.
« — Am I right? »
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Allégeance : Les Herpivoie sont morts mais Alys leur reste fidèle. Vient ensuite son allégeance à Maegor de la Maison Targaryen.
Triggers : none
Which of the me's is me?
Alys Herpivoie, assise avec la grâce fragile de celles que la grossesse courbe et transforme, regarde la jeune femme qui lui fait face. Elle la regarde, la fixe même. Elle se tient là, prête à écouter ce que la brune pourrait lui dire. Maegor a dit que ceci est essentiel. And you always listen to that big oaf of a man, right?. La voix est là, elle parle. Sush, lui répond Alys. Ses longs doigts fins effleurent doucement la céramique de sa tasse de thé, une tendre chaleur dans son sourire qui pourtant, semble faiblir par instants, comme la flamme d'une bougie vacillante. Ses paupières à peine levées elle observe Antoinette presque fascinée par cette fille d'un autre temps, une fille comme il doit y en avoir tant et pourtant... Pourtant il semble qu'Antoinette est différente. Il semble qu'il émane quelque chose de la Corbray, quelque chose qu’elle-même se sent en train de perdre, un peu plus chaque jour, ou quelque gagne. L'Herpivoie ne sait pas. Elle ne sait plus exactement. Peut-être est-ce la grossesse qui la rend si vulnérable, qui érode en elle quelque chose d’invisible mais précieux, ou peut-être est-ce la voix qui s'est implantée en elle depuis que Tyanna l'a ramené à la vie. Depuis qu'elle n'est plus avec les Sept figures des Dieux qu'elle aime tant.
Alys caresse son ventre d’une main tendre, presque instinctive, comme pour protéger cette vie fragile qui grandit en elle, comme si chaque mouvement du bébé appelait ses doigts, comme s’il était impossible d’ignorer cette présence douce et insistante. Elle se tient là, prête à écouter ce que la brune pourrait lui dire. Le sourire d’Antoinette lui rappelle une brise fraîche, et pourtant, il y a une retenue dans ce regard qui la fixe, une distance peut-être, mais aussi une familiarité qu’Alys ne parvient pas à déchiffrer. Cela lui fait étrange, oui, si étrange, de partager ainsi son intimité avec une étrangère, une dame du Val qu'elle ne connaît guère. Depuis combien de temps n’a-t-elle pas conversé avec quelqu’un d’autre que ses servantes ou Tyanna ou Maegor, que les murs silencieux de cette forteresse si haute qu’elle semble percer les cieux ? Elle ne saurait dire, elle perd le fil des jours… Elle perd le fil des heures aussi. Elle se perd elle-même l'Alys des Conflans. Sa main se saisit d'une nouvelle patisserie ensuite alors qu'elle hoche sa tête doucement.
« You're really good at this. »
Il y a un étonnement, un amusement, quelque chose qui pétille un instant dans le bleu des yeux de la rousse. Quelque chose qui est là sans réellement l'être.
« Lavender, mint, willow bark and those blueberries we used to have in the Riverlands everyday. My sisters had a taste for them when the summer would end. All this helps for my nausea. You see, pregnancy tends to... Change everything. »
Elle rit doucement, l'Alys d'Harrenhal. Elle rit tout doucement et sa voix est comme le tintement claire d'un carillon caressé par le vent mais ce rire se brise, fragile, un son léger comme un éclat de porcelaine sur un sol de pierre. Peut-être est-ce la grossesse qui la rend si différente, vacillante, qui érode en elle quelque chose d’invisible mais précieux, ou peut-être est-ce la voix qui s'est implantée en elle depuis que Tyanna l'a ramené à la vie. Depuis qu'elle n'est plus avec les Sept figures des Dieux qu'elle aime tant.
« So... Tell me. What kind of flavor do you like here, in the Vale? I used to imagine things like thyme and myrtle, a tad of honey also… The Vale is such a mystery for me. It used to be before and still is to this day. »
Elle soupire et laisse son regard vagabonder ensuite sur la pièce flottant quelque part entre le souvenir et l’imagination. Elle essaye de se rappeler d'un temps où Maegor allait et venait entre ici et là bas. Entre le Val et Harrenhal. D'un temps où il effleurait sa main au détour d'un couloir. D'un temps aussi où son prince lui contait les histoires de cet endroit. Alys songe à ces femmes du Val, à leurs visages qu’elle ne connaît pas, à leurs robes et coiffures qu’elle n’a jamais vues, et cette pensée éveille en elle une petite envie, un besoin presque douloureux d’appartenir à ce monde qu’elle ne connaît que par ouï-dire et qui lui semble fabuleux.
« Sometimes, I dream I am down there. I would be a little mouse, I see and I would watch the people, the way they dress, the way they talk. But I don't know anything of that. My husband thinks it's dangerous for me. »
Alors Alys incline sa tête et sur son épaule, sa chevelure coule et coule et coule comme un ruisseau rougit par le soleil qui décline. Elle coule lentement en cascade et alors, l'Herpivoie frappe dans ses mains quand une idée semble lui venir. Don't tell her, you idiot prononce la voix. Elle l'insulte avec beaucoup de cran mais cela n'atteint pas la future mère. Non. Non, non. Une idée a germée dans son esprit.
« Would you show me? I swear to you I won't complain and I have to many dresses anyway, some I won't ever wear. We could tear them and sew the fabric to do something else. »
Ses doigts s'entrelacent encore et encore, comme pour ancrer ses pensées dans quelque chose de tangible. Ses yeux papillonnent presque vers Antoinette, son regard empreint d’une curiosité fiévreuse. Ce n'est pas la première fois qu'elle fait cela, l'Herpivoie. Elle doit avoir l'habitude. Oh, elle a l'habitude car il y a quelque chose de répéter dans le battement de ses cils. Il y a quelque chose dans la façon dont ses lèvres se plissent dans une moue suppliante. Alors, elle se lève même, l'ancienne lady d'Harrenhal, manque presque de trébucher et un rire lui échappe.
« Look, I'm not even that tall. The mester says I'm not very thick either. It won't be that much work. Look. Or tell me about the dresses, even that would be great. Do they have embroideries? Stones? Wool maybe? It's cold here sometimes so... »
Alys détourne les yeux rougissante et gênée par sa propre excitation que beaucoup trouveraient excessif. Mais qu'y a-t-il d'excessif à vouloir voir le monde? Father, Mother, Crone, Warrior, Smith, Maiden, Stranger. Gods from above, forgive my sins, but this is all too exciting. Elle se sent si loin de tout, si isolée dans cette forteresse dans les nuages, et il n’y a personne pour lui parler d’autre chose que des soins de grossesse, des remèdes, des rituels pour préserver le bébé. Pire encore, Tyanna semble comme absente. Alys sait. Alys sent.
Elle se doute que sa belle pentoshi est sûrement blessée et triste. Elle se doute mais ne dit rien car rien ne vaut de mettre sa douce en colère. Rien ne vaut de la voir la regarder avec un faux ennui derrière ses iris noires et glacée. Non. L'Herpivoie préfère la surprendre au détour d'un couloir et effleurer sa main, lui sourire avec une innocence feinte et puis fuir en gloussant. Et les autres... Ses servantes chuchotent à son oreille des recettes de tisanes, des prières, mais aucune ne parle de la vie, de ce monde vaste et magnifique au-delà des Eyrié. Maegor ne parle pas lui. Il ne parle pas de cela avec elle. Non. Pas Maegor, il n'y connait trop rien. Elle marque une pause, jouant avec un pan de sa robe rouge comme pour se rappeler la chaleur, l’énergie qui sommeille en elle, mais cette énergie se dissipe trop vite, remplacée par un sentiment d’immobilité.
« But you know, you are our first real guest and I want you to feel at ease. So if it's not something you'd like, we can also have a nice stroll in the gardens. We can even read books. »
Elle sourit, un sourire doux, presque enfantin, l'Alys des Conlans alors qu'une lueur de curiosité brille dans son beau regard. Il y a un désir de savoir, de comprendre, de ressentir tout ce que le monde a continuer de développer pendant qu'elle était de le Royaume d'en-Haut avec les Dieux. Elle rêve d’envolées, elle rêve de liberté, elle rêve de robes aux couleurs vives, de tissus qui caressent la peau comme une douce brise. Et pourtant, elle reste là, ancrée, immobilisée par son propre corps, prisonnière de cette grossesse qui est à la fois une bénédiction et un poids. Et alors, la rousse secoue sa main comme pour chasser la folie de cet instant. Elle le chasse d'une main vive avant de se rasseoir, sirotant son thé en soupirant longuemement. What a life. What a life, pense-t-elle.
Alys caresse son ventre d’une main tendre, presque instinctive, comme pour protéger cette vie fragile qui grandit en elle, comme si chaque mouvement du bébé appelait ses doigts, comme s’il était impossible d’ignorer cette présence douce et insistante. Elle se tient là, prête à écouter ce que la brune pourrait lui dire. Le sourire d’Antoinette lui rappelle une brise fraîche, et pourtant, il y a une retenue dans ce regard qui la fixe, une distance peut-être, mais aussi une familiarité qu’Alys ne parvient pas à déchiffrer. Cela lui fait étrange, oui, si étrange, de partager ainsi son intimité avec une étrangère, une dame du Val qu'elle ne connaît guère. Depuis combien de temps n’a-t-elle pas conversé avec quelqu’un d’autre que ses servantes ou Tyanna ou Maegor, que les murs silencieux de cette forteresse si haute qu’elle semble percer les cieux ? Elle ne saurait dire, elle perd le fil des jours… Elle perd le fil des heures aussi. Elle se perd elle-même l'Alys des Conflans. Sa main se saisit d'une nouvelle patisserie ensuite alors qu'elle hoche sa tête doucement.
« You're really good at this. »
Il y a un étonnement, un amusement, quelque chose qui pétille un instant dans le bleu des yeux de la rousse. Quelque chose qui est là sans réellement l'être.
« Lavender, mint, willow bark and those blueberries we used to have in the Riverlands everyday. My sisters had a taste for them when the summer would end. All this helps for my nausea. You see, pregnancy tends to... Change everything. »
Elle rit doucement, l'Alys d'Harrenhal. Elle rit tout doucement et sa voix est comme le tintement claire d'un carillon caressé par le vent mais ce rire se brise, fragile, un son léger comme un éclat de porcelaine sur un sol de pierre. Peut-être est-ce la grossesse qui la rend si différente, vacillante, qui érode en elle quelque chose d’invisible mais précieux, ou peut-être est-ce la voix qui s'est implantée en elle depuis que Tyanna l'a ramené à la vie. Depuis qu'elle n'est plus avec les Sept figures des Dieux qu'elle aime tant.
« So... Tell me. What kind of flavor do you like here, in the Vale? I used to imagine things like thyme and myrtle, a tad of honey also… The Vale is such a mystery for me. It used to be before and still is to this day. »
Elle soupire et laisse son regard vagabonder ensuite sur la pièce flottant quelque part entre le souvenir et l’imagination. Elle essaye de se rappeler d'un temps où Maegor allait et venait entre ici et là bas. Entre le Val et Harrenhal. D'un temps où il effleurait sa main au détour d'un couloir. D'un temps aussi où son prince lui contait les histoires de cet endroit. Alys songe à ces femmes du Val, à leurs visages qu’elle ne connaît pas, à leurs robes et coiffures qu’elle n’a jamais vues, et cette pensée éveille en elle une petite envie, un besoin presque douloureux d’appartenir à ce monde qu’elle ne connaît que par ouï-dire et qui lui semble fabuleux.
« Sometimes, I dream I am down there. I would be a little mouse, I see and I would watch the people, the way they dress, the way they talk. But I don't know anything of that. My husband thinks it's dangerous for me. »
Alors Alys incline sa tête et sur son épaule, sa chevelure coule et coule et coule comme un ruisseau rougit par le soleil qui décline. Elle coule lentement en cascade et alors, l'Herpivoie frappe dans ses mains quand une idée semble lui venir. Don't tell her, you idiot prononce la voix. Elle l'insulte avec beaucoup de cran mais cela n'atteint pas la future mère. Non. Non, non. Une idée a germée dans son esprit.
« Would you show me? I swear to you I won't complain and I have to many dresses anyway, some I won't ever wear. We could tear them and sew the fabric to do something else. »
Ses doigts s'entrelacent encore et encore, comme pour ancrer ses pensées dans quelque chose de tangible. Ses yeux papillonnent presque vers Antoinette, son regard empreint d’une curiosité fiévreuse. Ce n'est pas la première fois qu'elle fait cela, l'Herpivoie. Elle doit avoir l'habitude. Oh, elle a l'habitude car il y a quelque chose de répéter dans le battement de ses cils. Il y a quelque chose dans la façon dont ses lèvres se plissent dans une moue suppliante. Alors, elle se lève même, l'ancienne lady d'Harrenhal, manque presque de trébucher et un rire lui échappe.
« Look, I'm not even that tall. The mester says I'm not very thick either. It won't be that much work. Look. Or tell me about the dresses, even that would be great. Do they have embroideries? Stones? Wool maybe? It's cold here sometimes so... »
Alys détourne les yeux rougissante et gênée par sa propre excitation que beaucoup trouveraient excessif. Mais qu'y a-t-il d'excessif à vouloir voir le monde? Father, Mother, Crone, Warrior, Smith, Maiden, Stranger. Gods from above, forgive my sins, but this is all too exciting. Elle se sent si loin de tout, si isolée dans cette forteresse dans les nuages, et il n’y a personne pour lui parler d’autre chose que des soins de grossesse, des remèdes, des rituels pour préserver le bébé. Pire encore, Tyanna semble comme absente. Alys sait. Alys sent.
Elle se doute que sa belle pentoshi est sûrement blessée et triste. Elle se doute mais ne dit rien car rien ne vaut de mettre sa douce en colère. Rien ne vaut de la voir la regarder avec un faux ennui derrière ses iris noires et glacée. Non. L'Herpivoie préfère la surprendre au détour d'un couloir et effleurer sa main, lui sourire avec une innocence feinte et puis fuir en gloussant. Et les autres... Ses servantes chuchotent à son oreille des recettes de tisanes, des prières, mais aucune ne parle de la vie, de ce monde vaste et magnifique au-delà des Eyrié. Maegor ne parle pas lui. Il ne parle pas de cela avec elle. Non. Pas Maegor, il n'y connait trop rien. Elle marque une pause, jouant avec un pan de sa robe rouge comme pour se rappeler la chaleur, l’énergie qui sommeille en elle, mais cette énergie se dissipe trop vite, remplacée par un sentiment d’immobilité.
« But you know, you are our first real guest and I want you to feel at ease. So if it's not something you'd like, we can also have a nice stroll in the gardens. We can even read books. »
Elle sourit, un sourire doux, presque enfantin, l'Alys des Conlans alors qu'une lueur de curiosité brille dans son beau regard. Il y a un désir de savoir, de comprendre, de ressentir tout ce que le monde a continuer de développer pendant qu'elle était de le Royaume d'en-Haut avec les Dieux. Elle rêve d’envolées, elle rêve de liberté, elle rêve de robes aux couleurs vives, de tissus qui caressent la peau comme une douce brise. Et pourtant, elle reste là, ancrée, immobilisée par son propre corps, prisonnière de cette grossesse qui est à la fois une bénédiction et un poids. Et alors, la rousse secoue sa main comme pour chasser la folie de cet instant. Elle le chasse d'une main vive avant de se rasseoir, sirotant son thé en soupirant longuemement. What a life. What a life, pense-t-elle.
by CrimsonTulip
rainy eyes
❝You're sick
and you're married
And you might be dying
But you're holding me
Like water in your hands❞
and you're married
And you might be dying
But you're holding me
Like water in your hands❞