Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibilityA Dream of Ice and Fire
Scénarios attendus
Lune 12, 875 AC. L'été arrive sur Westeros et avec lui, la promesse de réclotes prospères. À Port-Réal, l'humeur n'est pourtant pas aux réjouissances après le meurtre de la souveraine des Sept Couronnes. Tous s'agitent et cherchent un coupable, prêt à accuser son voisin pour s'innocenter.
Topsites

Soutenez-nous en votant aux topsites.
Le Deal du moment :
Sortie PlayStation 5 Pro : où ...
Voir le deal


stay with me a little longer, i will wait for you (ft. Criston)

2 participants
Alicent Hightower
Admin
mère des brocolis

Alicent Hightower

Défi RP #1
Participation au Défi RP #1 de novembre 2023
Happy Birthday
Être sur le forum depuis 1 an
Pseudo : ruination.
Pronom irl : elle
Messages : 129
Date d'inscription : 31/05/2023
Allégeance : ses enfants et elle-même
Triggers : maltraitance animale, consommation de drogues dures

   
stay with me a little longer, i will wait for you
I carry a coffin for a heart ; everything I love must be buried
Rhaenyra était partie. Le constat ne venait pas avec soulagement, ça n'avait jamais été le cas. La réalisation de ce fait venait plutôt avec un pincement au cœur, encore une fois, de ce qui aurait pu être et mais qui ne sera jamais. La Targaryen lui avait dit qu'une fois Volantis sécurisée, elle enverrait un bateau, mais Alicent ne comptait jamais prendre la mer jusqu'à cette cité. Il était hors de question qu'elle fut sous le règne de Rhaenyra et Daemon, pas après ce qu'ils avaient déjà vécu. Pour elle, c'était juste revoir la même chose se rejouer, et elle ne tiendrait plus jamais autant d'années. Et il y avait une nette différence entre être une invitée à Meereen, au même titre que la famille de Rhaenyra, et être sous leur politique, à leur merci.

Alicent préférait rester seule que de perdre tout à nouveau. La question qui subsistait, c'était quoi faire ? Retourner à Westeros était une possibilité, mais elle n'était pas encore prête à assumer les conséquences de son départ. Otto avait dû être furieux, et elle profiterait encore de quelques lunes de tranquillité, sans la colère de son paternel suite à son départ annoncé par une lettre.

La rousse descendit les marches de la pyramide, pensive. Il était encore tôt et elle profitait de la fraicheur matinale de Meereen, avant que la chaleur ne vint les écraser. L'absence de dragons dans le ciel était plutôt libératrice, elle devait l'avouer. Elle n'aimait toujours pas ces créatures et avait gardé ses distances toute sa vie les concernant, même lorsqu'elle était amie avec Rhaenyra. Faire le trajet de Peyredragon à la Baie des Dragons, sur le dos de Vermillon, sa vie dépendant de Daemon Targaryen, avait été une angoisse certaine. Une fois, pas deux. Et elle savait très bien qu'en claquant la porte de cette façon, la princesse ne reviendrait pas aussi aisément la voir. C'était peut-être pour un mieux.

La rousse parcourut le marché des yeux, jouant nerveusement avec ses doigts, sans pour autant essayer de gratter la peau autour de ses ongles. Elle comprenait un peu mieux la langue parlée, mais ce n'était toujours pas ce pourquoi elle excellait. Se glissant entre les allées, elle observait les alentours avec appréhension. Elle ne pouvait pas faire taire la voix qui lui disait que c'était un leurre, un piège ; qu'ils viendraient pour prendre sa vie et se venger pour tout ce qui s'était passé. Ni elle, ni Rhaenyra, n'oubliaient ni ne pardonnaient. Pas quand il s'agissait de leurs enfants qui avaient payé le prix fort pour le trône. Peut-être était-ce une chose sur laquelle chacune pouvait se comprendre, bien que la colère d'Alicent datait d'il y avait longtemps. Son fils avait perdu un œil bien avant qu'eux ne perdent quoique ce soit, toujours à glisser entre les lois, les mœurs. Rien ne les atteignait. Il avait fallu que le royaume se vengea de la manière des plus cruelles... mais eux firent encore pire.

Elle secoua légèrement sa tête et chassa les souvenirs. Il était préférable de ne pas trop se plonger dedans, sinon elle s'y noierait encore une fois. Elle peinait déjà à maintenir la tête en dehors de l'eau, y arrivant seulement parce qu'elle n'était pas réellement seule. Et peut-être aurait-elle plus que besoin de ne pas être seule dans les jours qui allaient suivre.

A la fin du marché, là où il faisait plus calme, la Hightower trouva la silhouette qu'elle cherchait depuis qu'elle était descendue de la pyramide. Criston Cole était toujours aux aguets, comme prêt à bondir dans n'importe quel combat ; elle ne l'avait jamais connu autrement, à vrai dire. Et n'avait jamais demandé autre chose de sa part. Cependant, avec les années, le chevalier avait fait plus que la protéger des potentiels dangers qui lui coûteraient la vie. Non seulement il avait protégé ses enfants, à défaut que Viserys y fit attention, mais il l'avait soutenue d'une manière que peu auraient accepté. Ils s'étaient trouvés parce qu'ils avaient tous les deux été brisés par Rhaenyra, c'était vrai, mais elle avait récolté de cette alliance bien plus qu'un simple accord de se montrer forts face à une princesse qui n'en n'avait que faire d'eux. Et, pour être honnête, Alicent s'était toujours soucié de lui à partir du moment où il avait osé dire la vérité, celle qui le rendait honteux, plutôt que de lui mentir comme son amie l'avait fait.

Gentiment, à son approche, elle déposa une de ses mains sur son épaule et lui offrit un sourire timide, plutôt réservé.

-Ser Criston, le salua-t-elle, c'est toujours un plaisir de vous savoir ici. J'imagine que vous avez entendu la nouvelle du départ des Targaryen ? demanda-t-elle pour en venir au sujet fâcheux, celui qui les intéresserait et qui laissait une multitude d'interrogations pour la suite de la vie d'Alicent Hightower.
By CrimsonTulip





--- you think I'm gone 'cause I left
But I'm in the trees, I'm in the breeze ; my footsteps on the ground ; you'll see my face in every place ; but you can't catch me now
Criston Cole

Criston Cole

Happy Birthday
Être sur le forum depuis 1 an
Pseudo : Muad'dib
Pronom irl : Il/lui
Messages : 28
Date d'inscription : 21/08/2023
Allégeance : Les Verts, Alicent Hightower
Triggers : Le viol

   
stay with me a little longer, i will wait for you
Après avoir retrouvé Alicent au bordel, lâchement amené là-bas par Rhaenyra Targaryen et son pervers de mari, Criston s’était refusé à quitter la ville. Tant pis s’il devait vendre des oranges en attendant afin de pouvoir avoir un moyen de tenir ici, il le ferait pour Alicent. Au-delà de sa promesse, Criston était attaché à la rousse, et il refusait de quitter cet endroit sans elle. Des jours durant, le chevalier et ancienne main du roi avait passé ses nuits dans des auberges, à y laisser l’argent qu’il avait pris avant de partir. Si dans sa vie précédente, les déplacements de ce genre étaient plus faciles pour lui financièrement, désormais il n’était plus tellement appuyé par une famille royale. Cole devait se refaire un nom, ses preuves… Peut-être un jour. Aujourd’hui, le plus important c’était elle : Alicent, celle qui sera à jamais sa seule et unique reine. Celle qu’il avait continué de défendre alors que la douce Helaena qu’il affectionnait pourtant était la nouvelle reine.

Son séjour à Essos ne fut pas malheureux. De façon ironique, il se retrouvait dans un endroit qu’il avait un jour proposé à Rhaenyra. Et il avait retrouvé cette dernière dans ce même endroit, ce qui était d’autant plus un coup de moquerie de la destinée. Cela n’avait cependant plus d’importance même s’il détestait toujours la Targaryen. Depuis quelques jours, il visitait la ville, s’intéressait sincèrement à la vie ici, participait à quelques combats ludiques pour gagner son pain et flânait comme s’il n’avait aucun devoir. Ce n’était cependant que de la façade, puisque régulièrement, il tentait de s’assurer qu’Alicent Hightower allait bien. Puis une grande nouvelle avait fusé à Mereen : la famille Targaryen partait pour la cité de Volantis. Le cœur de Criston loupa un battement. Etait-ce le cas de sa reine ? Le fait qu’Alicent puisse de nouveau les suivre, et cette fois sous leur joug, lui donnait des frissons et des cauchemars.

Sa main constamment sur son épée ainsi que vêtu de sa chemise en lin blanche, Criston était aux aguets. Avant de partir lui aussi pour Volantis, décidé à suivre Alicent où qu’elle irait pour garder un œil sur elle, Cole voulait s’assurer qu’elle n’était plus ici. Connaissant l’ancienne reine de Westeros comme il la connaissait, elle n’était pas la plus grande adoratrice des voyages à dos de dragon. Peut-être y avait-il une chance qu’elle soit encore là… Il l’espérait. Près du marché en bas de la pyramide, Cole était déterminé à interroger tout le monde dans ce lieu pour savoir où elle était, eût-il été obligé d’utiliser la manière douce ou forte. Il obtiendrait des réponses. Il n’eut cependant pas le temps d’en arriver jusqu’à ce genre de réactions extrêmes puisque la main de la concernée se posa sur son épaule, offrant une chaleur supplémentaire à celle de Mereen. Avant de se retourner, Criston ferma les yeux et esquissa un sourire, qu’on lui connaissait finalement si peu et finit par lui faire face.


« — Le suis-je encore ? Ser Criston ? »

Avait-il demandé, c’était vrai après tout. Il se considérait comme chevalier, mais l’était-il encore ?

« — Je ne serais pas parti d’ici sans vous, il fallait bien que quelqu’un garde un œil, même de loin, sur votre personne alors que vous étiez seule dans une fosse à serpents avides et prêt à vous empoisonner de leur pestilentiel venin à tout instant.»

Criston parlait souvent des Noirs avec dégoût et mépris, car c’était tout ce qu’ils leur inspiraient. Eux, leurs maudits rejetons Fort, et le reste de leur progéniture. Il avait beau avoir refusé de prendre l’œil de Lucerys Velaryon, ayant tout de même des limites, il ne les appréciait pas pour autant.

« — Oui, j’ai entendu pour leur départ, un vrai soulagement si vous voulez mon avis. J’ai espéré que vous ne les aviez pas suivi. Pourquoi d’ailleurs ? Et que comptez vous faire à présent ?  »

A son tour, Cole vint poser une main sur son poignet.

« — Sachez que peu importe votre décision, je suis votre obligé, Alicent, je vous suivrais et vous protègerais. Depuis mon retour, je n’ai fait que penser à vous retrouver. »

Criston lui offrit ensuite son bras afin de pouvoir marcher avec elle, rattraper le temps qu’ils avaient perdu.
by CrimsonTulip




Ser Criston Cole
Perhaps My Prince Recalls When I Knocked Him Off His Horse
(by summersdesire)

Alicent Hightower
Admin
mère des brocolis

Alicent Hightower

Défi RP #1
Participation au Défi RP #1 de novembre 2023
Happy Birthday
Être sur le forum depuis 1 an
Pseudo : ruination.
Pronom irl : elle
Messages : 129
Date d'inscription : 31/05/2023
Allégeance : ses enfants et elle-même
Triggers : maltraitance animale, consommation de drogues dures

   
stay with me a little longer, i will wait for you
I carry a coffin for a heart ; everything I love must be buried
-Dans mon cœur, vous l'êtes toujours, répondit-elle avec sincérité.

Par les Sept, elle connaissait les défauts de Criston mieux que personne. Elle avait passé plus de temps à ses côtés qu'aux côtés de son propre mari, apprenant à connaître le chevalier sans pour autant dépasser les limites de ce que devait être leur relation. Pourtant, ce n'était pas d'envie dont elle avait manqué, quand ils se retrouvaient seul à seul, quand Criston trouvait toujours les mots pour la complimenter, sans pour autant paraître désagréable. A chaque fois, les joues de la rousse se teintaient de rouge et très souvent, il souriait en coin, fier et attendri. Elle ne lui avait jamais fait remarquer parce que ça aurait été déplacé, mais elle avait toujours fait attention à ce genre de détail, surtout en vieillissant, quand elle avait réalisé la prison que serait sa vie jusqu'à la fin de ses jours. Plus jeune, elle avait été remplie d'espoir. Épouser Viserys n'avait pas été si terrible que ça, et elle ne pouvait pas nier que le roi avait eu un bon cœur et qu'il ne l'avait jamais sciemment heurtée. Mais ce qu'elle avait vécu, ce n'était pas une vie non plus. Elle avait subi tous les soirs où elle allait dans les appartements du Targaryen, chacune de ses grossesses, et elle avait aussi subi ses enfants, sans oublier la maladie de Viserys qui avait pris de plus en plus d'importance avec les années.

Aux mots de son plus fidèle protecteur, elle fronça légèrement les sourcils. Elle n'était pas toujours d'accord avec la manière dont il percevait la famille de Rhaenyra, ni Rhaenyra elle-même. Certes, ses premiers fils étaient des bâtards, mais elle ne pensait pas qu'ils étaient vils. Enfin... Elle avait bien pensé que Lucerys ne valait pas mieux que sa mère, qu'il n'était bon qu'à heurter ce qui était déjà affaibli. Ça avait été facile, aux yeux d'Alicent, d'attaquer Aemond qui venait seulement de réclamer un dragon, alors qu'il était moqué depuis des années de ne pas en avoir un. Cependant, elle savait aussi qu'Aegon n'était pas innocent dans ces moqueries. L'image qu'elle se faisait de Daemon ne s'améliorerait jamais, mais passer du temps avec les enfants de Rhaenyra lui avait mis du baume au cœur, contre toute attente.

-Vous exagérez vos propos. Si un d'eux avait réellement voulu me tuer, ils l'auraient fait bien avant. Et je ne pense pas que Rhaenyra l'aurait si facilement toléré, défendit-elle celle qui avait été son amie d'enfance, un trou à tout jamais béant dans sa poitrine.

Elle détourna son visage, regardant plutôt le marché, honteuse. La vraie question ce n'était pas pourquoi elle ne les avait pas suivi, mais plutôt pourquoi elle les avait suivi jusqu'à présent. Alicent n'arrivait toujours pas à mettre des mots, certainement trop honteuse de la vérité qui pourrait sortir de la réflexion qu'elle devrait mener. Mais Rhaenyra lui avait manqué pendant des années. Elle avait un mal non-négligeable à ses enfants. Elle n'était pas prête à pardonner à son père la voie sur laquelle il l'avait mise à un jeune âge. Westeros était synonyme de panique chez elle, cauchemardant même éveillée. Elle n'avait eu aucune envie de vivre cette nouvelle vie, et si elle doutait encore du fait que vivre en valait la peine, Essos lui avait permis de penser de façon plus rationnelle. Bien sûr, ce n'était pas stable, et elle avait des rechutes, mais c'était déjà un peu mieux. Rhaenyra avait même fait appel à une prêtresse rouge pour qu'elle réduisit les blessures qu'elle s'était infligée à son visage, on dirait uniquement qu'elle avait été griffée par un chat, et non qu'elle avait tenté de s'arracher les yeux. Elle n'avait jamais pu oublier les regrets qu'elle exprimait à propos de la princesse, mais Alicent savait tout ce qu'ils resteraient à jamais : des regrets. Enfin, le contact chaud de Criston Cole lui fit regarder à nouveau et elle passa son bras en-dessous du sien, commençant à marcher ensemble.

-L'ambition de Rhaenyra était de conquérir Volantis pour en faire leur royaume. Vous comprendrez que ce n'était nullement une chose que je voulais voir, et encore moins vivre là-bas, expliqua-t-elle en essayant de paraître détachée, pourtant les mots avaient du mal à sortir d'entre ses lèvres. Je ne pense pas rentrer de suite à Westeros, et je commence à apprécier Meereen. Je songeais à rester encore un peu puis retourner à mes obligations de l'autre côté du Détroit.

Aux derniers mots du brun, elle tourna son regard sombre vers lui, les lèvres pincées. D'une part, c'était rassurant de savoir qu'elle n'aurait pas à être seule, ni qu'il ne la forcerait à retourner à Villevieille. D'une façon, Criston était toujours sien. Cela ravissait plus son cœur qu'elle ne voulait l'admettre, mais ses joues prirent une teinte rosée à l'entente qu'il n'avait pensé qu'à la retrouver. Néanmoins, elle devait clarifier la situation.

-Vous n'êtes en rien mon obligé, ser Criston. J'ignore de quel devoir mon père a dû vous incomber, mais vous êtes libre de partir, de rester. Je me dois de vous poser cette question, celle qu'on oublie trop souvent de nous demander : que voulez-vous vraiment faire ? demanda-t-elle en raffermissant un peu sa prise autour du bras du garde.
By CrimsonTulip





--- you think I'm gone 'cause I left
But I'm in the trees, I'm in the breeze ; my footsteps on the ground ; you'll see my face in every place ; but you can't catch me now
Criston Cole

Criston Cole

Happy Birthday
Être sur le forum depuis 1 an
Pseudo : Muad'dib
Pronom irl : Il/lui
Messages : 28
Date d'inscription : 21/08/2023
Allégeance : Les Verts, Alicent Hightower
Triggers : Le viol

   
stay with me a little longer, i will wait for you
Voilà la seule réponse qui importait à Criston Cole. Il était toujours Ser Criston aux yeux de sa bien-aimée reine. Il n’aurait su dire si c’était la chaleur ou si c’était les mots d’Alicent, mais il avait un peu plus chaud que tout à l’heure. Sans doute la chaleur écrasante d’Essos. Néanmoins, il n’avait pu qu’afficher un sourire à la fois fier et doux, qu’il n’adressait qu’à elle. Criston s’était toujours amusé de la voir réagir à ses compliments et aujourd’hui, c’est elle qui le faisait réagir. Cole n’avait cependant néanmoins jamais osé demander si les rougeurs des joues d’Alicent étaient réellement dû à ses compliments lorsque cela arrivait. Premièrement, parce qu’elle était sa reine et lui un chevalier – il ne pouvait plus se permettre ce genre d’écart, et qu’elle était de toute façon bien trop supérieure à lui pour qu’il ne la mérite. Secondement, parce qu’il aurait eu peur de mal interpréter ses réactions et de se retrouver dans une situation ridicule. Criston Cole était-il amoureux d’Alicent Hightower ? Cela ne faisait aucun doute. Mais Criston Cole était-il prêt à se l’avouer ? C’était une autre histoire.

Aujourd’hui cependant, même si pour elle, il continuait d’être Ser et même si pour lui, elle continuait d’être reine, ce n’était plus le cas ni pour l’un ni pour l’autre. Criston était du genre à se projeter et à espérer des choses hors de sa portée, et à se retrouver tellement déçu quand sa propre imagination n’arrivait pas qu’il était capable des réactions les plus extrêmes et démesurées. Les accès de colère incontrôlés ou de jalousie et rancœur de Criston Cole étaient difficilement gérables. Cependant, Alicent le connaissait par cœur et elle connaissait cette part de lui puisqu’elle avait été aux premières loges de son histoire avec Rhaenyra et qu’elle avait également vu comment Criston se comportait, de manière extrême, envers ceux qui insultaient la reine Alicent. Pourtant, même après avoir su qu’il avait brisé ses vœux, même après avoir vu ce dont il pouvait être capable sous le coup de ses fortes émotions, elle était restée à ses côtés sans avoir peur de lui – peut-être savait-elle que Criston, bien qu’employant parfois des moyens douteux, lui était entièrement dévoué ? Son air réprobateur ne manqua d’ailleurs pas de faire apparaître une moue sur le visage de Criston et il finit par hocher la tête, exactement lorsqu’il s’était excusé d’avoir insulté Rhaenyra en sa présence il y a de cela toute une vie.


« — Entendu. Peut-être pas une fosse entièrement remplie de serpents, mais à votre place, je n’aurais tout de même pas dormi sur mes deux oreilles en sachant que Daemon Targaryen n’était pas loin. Regardez où il vous a amené sans vous avertir, ce détraqué, Criston marqua une pause avant de reprendre. D’une certaine manière, je pense que j’aurais toujours du mal à saisir le lien qui vous unit à Rhaenyra. »

Pour Criston, c’était déroutant. Il ne comprenait que très peu, après tout ce qui s’était passé, qu’elles puissent encore s’apprécier. Cole n’aimait pas la reine noire, mais il devait bien admettre à contre cœur, et malgré la nausée que cela lui donnait, que Rhaenyra n’aurait pas fait de mal à Alicent à Essos et il le savait.  Tout comme Alicent n’aurait pas fait de mal à Rhaenyra. Il fallait croire que ce qu’elles avaient eu comme lien, avant qu’Alicent n’épouse Viserys, existait encore un peu mais semblait bien endommagé. Ce fut une chose dont Criston fut incapable : garder le lien qui l’unissait à Rhaenyra. Pourtant, avant d’être amants, ils avaient été amis. Mais Criston voyait les choses parfois de façon trop binaire et sa rancœur envers la Targaryen avait été plus forte que l’affection qu’il avait un jour ressenti.

« — Comment était-ce alors de vivre avec eux ? Je ne pose pas la question pour Daemon, car je sais comment il est, et je ne pose pas la question pour Rhaenyra non plus. Mais, pour les enfants. Je sais que vous avez finalement peu côtoyé ses enfants Targaryen, les bâtards Fort en revanche vous les avez bien connu et eux aussi vous ont bien connu. Et dans des situations houleuses la plupart du temps.»

Quand bien même cela donnait toujours des hauts le cœur au chevalier d’imaginer Alicent au milieu de tous ces gens, il s’intéressait à ce qu’elle avait pu vivre et ressentir en son absence. Elle était plus importante qu’eux, alors il n’avait pas de mal à les évoquer pour en savoir plus sur sa reine.

« — Alors Rhaenyra a toujours des ambitions de conquête ? Cela ne devrait guère m’étonner, j’imagine. Elle a toujours préféré le pouvoir.  »

Criston haussa les épaules en regardant Alicent, voulant presque dire que malgré qu’il ne parlait pas d’elle en bien, il n’avait utilisé aucune insulte indigne de sa condition de chevalier.

« — Je comprends. A Volantis, vous vous seriez alors retrouvée dans un nouveau jeu de pouvoir, et cette fois sans poids politique, et sans personne pour vous épauler hormis… La reine autoproclamée. Vivre avec Rhaenyra en tant qu’égale à Meereen était une chose, mais vivre sous son joug en est une autre, c’est cela ? »

L’homme aux cheveux mi-longs voyait bien que cela peinait sa reine alors il vint poser sa seconde main sur le bras d’Alicent, venant délicatement serrer son avant-bras avec ses doigts pour indiquer qu’il était là. Par les Sept ! Rhaenyra ne méritait pas une once de la tristesse d’Alicent Hightower. Il l’écouta ensuite attentivement alors qu’ils déambulaient dans le marché et que Criston s’arrêtait parfois pour regarder des fruits ou des productions d’Essos. Il avait beau avoir des origines de Dorne, il n’avait jamais été jusqu’à Essos qui pourtant n’était pas si loin. Etonnamment, Criston Cole ne semblait pas dépaysé car il avait toujours voulu y aller au moins une fois. Sa peau mate ne faisait qu’un avec le soleil qui s’abattait sur lui et la chaleur ne semblait pas l’incommoder.

« — Vous savez, vous n’êtes en rien obligée de retourner à Westeros. Vous pouvez prendre plus de temps que prévu ici, à Essos, si cela fait du bien au mal qui vous ronge. Vos enfants sont grands, ils sauront faire sans vous quelques temps. Là d’où je viens, la mère est sacrée. Je veillerais donc à ce qu’aucun d’eux ne vous en tienne rigueur.  »

Criston savait à propos du mal d’Alicent car Helaena lui en avait parlé quand il lui avait rendu visite. Son regard se baissa vers son propre bras qu’elle serrait encore. Il décala alors sa main pour la poser sur la sienne cette fois et plongea ses yeux d’un brun si foncés qu’on ne percevait presque pas sa pupille dans ceux d’Alicent.

« — La vérité est que je n’ai pas vu Ser Otto, Alicent. Votre père ne m’a incombé d’aucun de voir. Je suis ici de mon plein gré. C’est Helaena qui m’a dit où vous étiez lorsque je suis allé à Villevieille. Je ne sais rien faire d’autre que d’être un chevalier. Être à vos côtés me parait être la chose que j’ai à faire… La seule chose que j’ai envie de faire. J’aimerais rester avec vous, votre majesté, à Meereen si vous le souhaitez. Je pourrais… Devenir marchand quelques temps pour que nous ayons de quoi nous payer un endroit où dormir sur du plus long-terme.  »

Que voulez-vous vraiment faire Ser Criston… Il essayait d’y réfléchir de façon plus poussée mais rien ne venait car sa vie, il l’avait toujours dévouée aux autres au final.

« — Mais peut-être qu’un jour, j’aimerais visiter Dorne. C’est le pays de ma mère. Si nous devons un jour retourner de l’autre côté du Détroit, j’aimerais que nous nous y arrêtions, si la situation politique le permet encore. »

Cole regarda ensuite autour de lui tandis qu’une question le taraudait.

« — Où habitez-vous depuis le départ de Rhaenyra ? »

by CrimsonTulip




Ser Criston Cole
Perhaps My Prince Recalls When I Knocked Him Off His Horse
(by summersdesire)

Alicent Hightower
Admin
mère des brocolis

Alicent Hightower

Défi RP #1
Participation au Défi RP #1 de novembre 2023
Happy Birthday
Être sur le forum depuis 1 an
Pseudo : ruination.
Pronom irl : elle
Messages : 129
Date d'inscription : 31/05/2023
Allégeance : ses enfants et elle-même
Triggers : maltraitance animale, consommation de drogues dures

   
stay with me a little longer, i will wait for you
I carry a coffin for a heart ; everything I love must be buried
Décider d'épargner la vie de Criston Cole avait au début été un choix pragmatique. C'était le début de la rivalité entre la princesse et la reine, le début des problèmes entre les Verts et les Noirs. Récupérer Criston, en sachant la vérité de leur relation avec Rhaenyra, avait été stratégique, fait pour blesser la Targaryen bien que cela ne fonctionna pas, parce qu'elle avait appris qu'elle ne se souciait que peu de Criston - qu'il avait été un divertissement, à tout casser, mais rien de plus. Avec le temps, les années, le chevalier était devenu plus qu'un simple élément stratégique. Elle avait appris à compter sur lui, et par les Sept, elle serait devenue folle bien avant s'il n'avait pas été à ses côtés.

Alicent aurait dû lui dire des vérités, aurait dû lui dire ce qui se passait avec Larys Strong, puis lui avouer que tout ça, ça avait été trop pour elle. La maladie de Viserys, les conflits, la solitude, le règne, le mariage. Oh, le dornien aurait fait d'autant plus de choses terribles pour elle, mais si elle devait être honnête, cette idée ne lui déplaisait pas totalement. C'était une chose malsaine, mais quand on passait une vie à n'être rien qu'un ventre, il y avait du bon à savoir qu'il y avait quelqu'un de prêt à tuer pour vous. Elle n'approuvait pas les crises que Criston pouvaient avoir, mais au moins, elle savait qu'il y avait quelqu'un qui était enfin prêt à faire quelque chose pour elle, sans rien demander en retour. Le chevalier n'avait jamais rien demandé, sauf de la servir ; aujourd'hui c'était de trop, mais peut-être qu'ils pouvaient être des égaux.

-Je ne vous demande pas de comprendre ce lien. Je ne le comprends pas moi-même, et je sais que mes choix ont toujours paru peu sensés lorsqu'il s'agissait de Rhaenyra. Je pense que ça sera toujours le cas. Les Dieux ont leurs propres moyens de jouer leurs jeux.

Et les sentiments ont leur propre manière de perdurer, de se transformer, d'étirer un lien entre deux personnes qui auraient dû se perdre de vue depuis longtemps, se laisser tomber bien des années auparavant et ne plus jamais se soucier l'une de l'autre. Pendant tant d'années, Alicent avait voulu haïr Rhaenyra. Elle s'était persuadée que c'était ce qu'elle ressentait pour elle, mais si elle avait vraiment voulu se détacher de la Targaryen, elle aurait dû l'ignorer, or elle s'était particulièrement chargée de rendre sa vie dure au sein de la cour. Il était certain qu'Alicent n'éprouvait pas la même chose pour quiconque d'autre ; Rhaenyra avait été sa seule amie, sa seule ennemie, et son monde avait trop tourné autour d'elle. Elle ne pardonnait pas, mais elle comprenait certains actes. Aucune n'avait la capacité de changer ce qui s'était passé, et de toute façon, l'esprit de la rousse ne la laisserait jamais oublier : chaque goutte de sang versée venait la tourmenter jour et nuit. Et elle avait vécu avec ceux qui venaient lui rappeler la guerre.

-C'était... pas si mal, même si je n'étais pas vraiment en paix. Je crois que la plupart de leurs enfants souhaitent uniquement oublier la guerre et vivre l'avenir qui leur a été volé. J'espère que mes enfants font la même chose, elle déclara en croisant le regard de Criston. Au moins, personne ne me demandait rien avec eux. Pendant un instant, j'ai juste été lady Alicent, et c'était plaisant. Mais les ambitions de Rhaenyra sont toutes autres que les miennes. Je lui laisse avec plaisir la couronne et ce qui vient avec.

On ne l'y prendrait plus jamais à espérer une seule once de pouvoir. En vérité, ce n'était même pas ce qu'elle avait voulu ; une fois qu'elle l'avait eu, elle avait juste voulu faire pour un mieux, garder le peuple en sécurité, préserver la paix. Pour cela, elle s'était toujours entendue avec Viserys, chacun œuvrant pour éviter une guerre au sein du royaume. Cependant, c'était aussi eux qui l'avaient déclenchée en laissant les conflits s'installer au sein des Targaryen.

La rousse se contenta de hocher la tête aux mots du chevalier. Il savait très bien ce que ça avait donné lorsque chacune s'était battue pour le pouvoir, et elle ne voulait plus jouer à ce jeu. Elle ne voulait pas être en redevance parce que Rhaenyra aura l'amabilité de l'épargner, de lui autoriser chaque jour de vie dans son royaume. Elle refusait.

Cela faisait longtemps qu'ils n'avaient plus eu l'occasion de parler autant, sans se presser, sans regarder derrière eux ; elle se souvenait aisément qu'ils avaient pu partager de longues conversations lorsqu'il l'accompagnait, lorsqu'elle veillait sur ses enfants et qu'il n'était jamais loin parce qu'il apprenait à ses fils à manier l'épée ; parce qu'il veillait à ce que Helaena ne fut pas dans une position fâcheuse auprès des autres personne de la cour. Quand ils s'étaient revus à Essos, la situation avait été houleuse, alors elle n'avait pas eu l'occasion d'en savoir plus sur la venue de Criston, de demander des nouvelles de ses enfants ou encore de penser à ce qu'il resta à ses côtés. Encore. Son contact était rassurant et pendant un instant, elle oublia à quel point elle avait eu horreur des contacts physiques après ce qu'elle avait enduré, et se laissa aller à ce contact tandis qu'ils sa baladaient à Meereen. Il était certain que le Cole détonnait un peu moins qu'Alicent qui était très pâle... et qui semblait toujours fortement rougir au soleil, ce qui n'était pas fortement agréable.

Elle ne put cacher la moue de surprise aux paroles de Criston. Ce n'était donc pas son père qui l'avait envoyé pour revenir à Villevieille. C'était sa fille qui avait parlé de son départ, et lui qui était venu de son plein gré. Elle sentit son cœur battre si vivement que c'en était douloureux, une sensation étrange qui la parcourait en écoutant la suite de son discours ; puis elle se perdit dans ce regard qui n'avait jamais manqué de tendresse envers elle.

-Je... J'aimerais que vous restiez avec moi. A Meereen d'abord. Et quand Westeros nous appellera à nouveau, lorsque Essos se sera épuisée de nous, nous pourrions aller à Dorne. Mais cessez de m'appeler majesté, je ne porte plus ce titre et je ne le ferais plus jamais. Je préfère rester lady Alicent, ou... juste Alicent, je crois que cela serait plus correct, proposa-t-elle en sentant le rouge qui lui montait aux joues. Je suis toujours à la Pyramide, Rhaenyra ignore encore que je ne la rejoindrai pas. Le reste repose sur la Tala, et de son besoin ou pas de m'avoir là-bas. Je me suis occupée de leur bibliothèque, je ne sais pas si ça sera suffisant pour rester là-bas, mais je pourrais peut-être demander un service pour vous. Désirez-vous toujours vous battre, ou préfériez-vous envisager une autre vocation ?

Et, pendant longtemps, elle eut l'impression de se perdre dans les traits de visage de Criston. Il avait un peu vieilli avec les années mais elle se souvenait toujours du chevalier qui était apparu lors d'un tournoi, plus que charmant, qui avait immédiatement attiré l'attention des deux jeunes filles qu'elles étaient. Elle avait laissé Rhaenyra forger son propre lien avec son protecteur, et puisqu'avec les années elle était de moins en moins en compagnie de la princesse, ce qui l'avait menée à ne pas réellement le connaître.

Mais maintenant, elle le connaissait ; et il la connaissait aussi. Un sourire s'étira sur son visage, qui était moins douloureux depuis les soins de la prêtresse rouge, qui avait réduit ses immenses cicatrices en l'apparence de griffes de chats qui n'avaient pas totalement été guéries.

-Je suis sincèrement heureuse que vous soyez venu me trouver. Je ne pensais pas que quelqu'un viendrait.
By CrimsonTulip





--- you think I'm gone 'cause I left
But I'm in the trees, I'm in the breeze ; my footsteps on the ground ; you'll see my face in every place ; but you can't catch me now
Criston Cole

Criston Cole

Happy Birthday
Être sur le forum depuis 1 an
Pseudo : Muad'dib
Pronom irl : Il/lui
Messages : 28
Date d'inscription : 21/08/2023
Allégeance : Les Verts, Alicent Hightower
Triggers : Le viol

   
stay with me a little longer, i will wait for you
Hochant simplement la tête lorsqu’elle parlait du lien qui l’unissait à Rhaenyra, Criston se disait que de toute façon, il n’était pas sûr de vouloir comprendre le lien qui unissait les deux anciennes reines même si elle pouvait lui apporter une explication. Disons qu’il ne parviendrait sans doute jamais à saisir qu’elles puissent toujours s’apprécier en un sens ? Après tout ce qui était arrivé ?

« — Il est vrai, mais qui suis-je pour juger des choix insensés ? J’en ai moi-même fait et je pense que les Sept me détestent probablement aujourd’hui pour ce que j’ai fait dans le passé.  »

Criston ne parlait pas des meurtres. Ceux-là, ils les considéraient comme légitimes puisqu’il avait juré de protéger la reine Alicent. Il parlait simplement de sa nuit avec Rhaenyra, l’objet de toute sa disgrâce. Une information qui aurait pu à l’époque faire tomber la princesse ET le chevalier. Alicent avait choisi de ne pas divulguer l’information, de garder le secret et ainsi de laisser une seconde chance à Criston, que les dieux n’approuvèrent sans doute pas. Les Sept ne pouvaient plus lui en vouloir aujourd’hui, maintenant qu’il n’était plus un chevalier de la garde royale, juste un simple chevalier sans poste qui errait. C’était sans doute pour cette transgression qu’il avait péri comme il avait péri. Le chevalier écouta comment elle avait vécu les choses avec les enfants de Rhaenyra et malgré tout le ressenti qu’il éprouvait pour les rejetons d’Harwin Fort, il fit de nouveau l’effort de ne pas commenter. S’ils voulaient simplement vivre leur vie, tant mieux. Lui aussi. Au moins, il ne les aurait pas dans les pattes cette fois. Et eux n’auraient pas Criston dans les leur, c’était un échange de bons procédés. Et pourtant Alicent n’avait pas tort : la vie de tout le monde avait été volée par cette guerre. Criston, bien qu’ayant été odieux avec les enfants, n’avait jamais voulu leur mort – refusant même d’arracher l’œil tant convoité de Lucerys Velaryon.

« —Vos enfants font de même. J’ai rapidement pu voir Helaena et je crois qu’elle se trouve proche de son frère Aemond. En ce qui concerne ces deux là, je ne me fais pas de soucis. Ils trouvent une certaine paix l’un avec l’autre. Votre fils Daeron semble faire des prouesses remarquables. Je dirais que seul le prince Aegon est possiblement une source d’inquiétude. De ce que j’ai entendu de lui, il est de retour dans ses vieux travers. Mais, je pense que personne n'arriverait à l'en détourner, pas même vous.»

Le désir de conquête. La boisson. La luxure. Aegon semblait revivre encore la même vie. Quant à Helaena et Aemond… Criston avait toujours soupçonné que le lien qui les unissait était plus que fraternel mais cela ne le regardait pas. Seule leur survie importait. Criston s’inquiétait des enfants Targaryen car il leur avait beaucoup appris. Aux garçons, à devenir des hommes, des combattants. A Helaena, de ne pas vivre dans la peur. Il les avait vu grandir et devenir plus forts, plus intelligents. Il les aimait, à sa propre manière, presque comme ses enfants bien qu’il n’oserait jamais dire de tels mots. Un sourire plus affectueux se plaça sur son visage souvent tiré. Cole était sincèrement heureux qu’Alicent ait pu trouver une forme de paix – même s’il détestait les conditions dans lesquelles elle l’avait trouvé.

« —Vous étiez, pour un moment, de retour à celle que vous étiez avant votre mariage avec le roi ? »

Criston se demandait ce qui était si plaisant à être simplement Lady Alicent et la seule réponse qui lui venait à l’esprit, c’était qu’elle n’avait plus besoin d’être une épouse et une reine, qu’elle pouvait simplement être une femme normale et non plus le centre de tous les regards et attentes. Cole n’avait jamais envié les monarques pour leur vie. Bien souvent, il s’était dit qu’ils aimeraient sans doute fuir toutes ces responsabilités s’ils en avaient l’occasion – à tort, parfois et avec raison, dans d’autres cas.

La conversation s’adoucit, le silence s’installa quelques instants et Rhaenyra, ses enfants, Daemon, Viserys ne furent plus des mots qu’on trouva dans leurs échanges. Le passé était le passé après tout. Bien que les sentiments perdurent, ils ne pourraient rien changer. Cela, même Criston avait finit par le comprendre. L’important n’était pas les Noirs, mais Alicent. Il était temps qu’ils parlent d’eux, plutôt que de parler des autres – et surtout ces autres là.

Alicent à son bras, un geste qu’ils ne s’étaient que peu permis autrefois, Criston marchait calmement et pour une fois, sans être sur ses gardes à attendre un quelconque attentat. Ils étaient deux inconnus dans une foule qui ne connaissait ni leurs noms ni leurs visages et il y avait quelque chose de plaisant pour l’ancienne main du roi dans cette situation. Ils avaient eu de grandes conversations et aussi de grands moments de silence. Et, rien de tout cela n’avait été gênant. Tout semblait naturel entre eux alors qu’ils se comprenaient sans doute mieux que personne ou du moins, qu’elle le comprenait mieux que personne. Alors qu’il passait sa main sur une sculpture de bois qu’il regarda quelques instants, Cole finit par la reposer pour porter son regard sur Alicent. Il fronça les sourcils, ses yeux noirs plantés dans les siens


« — Tout va bien ?  »

Demandait-il en voyant la surprise sur son visage et la tête qu’elle faisait. C’est ensuite son cœur à lui qui loupa un battement alors qu’elle exprima concrètement sa volonté qu’il reste à ses côtés. Elle n’aurait pas pu lui faire plus grand honneur que cela. C’était même plus que de la volonté. Cole ne put cacher son sourire ravi tandis que son pouce bougeait délicatement contre le tissu de la manche d’Alicent.

« — Bien… Alicent, dit-il alors doucement en l’appelant pour la toute première fois par son prénom sans que cela ne soit dans une situation de panique ou de crise. Dans ce cas, appelez-moi simplement Criston, et plus Ser Criston. Je resterais à vos côtés. J’aimerais rester à vos côtés. »

L’ancien chevalier prononça cette dernière phrase pour lui faire savoir qu’il désirait rester tout autant qu’elle voulait qu’il reste. Il serait d’ailleurs plus que ravi qu’elle soit celle qui l’accompagne à Dorne quand le moment viendrait. Criston se mit ensuite à réfléchir sur ce qu’il voulait ou pouvait faire. Ce n’était pas quelque chose sur lequel il s’était beaucoup penché. Tout n’avait tourné autour que de Rhaenyra et d’Alicent pendant des années.

« — Me battre est ce que je sais faire le mieux et ce qui me plait le plus, alors si je peux mettre à profit mes prouesses de combat quelque part ici, je le ferais. Peut-être puis-je entraîner des personnes si je ne peux pas me battre ? Et si je ne peux rien faire de tout cela, alors… Je pourrais me lancer dans cette vie de marchand dont je vous parlais ou travailler auprès des chevaux. Quelle serait l’option la plus probable de faire ici, de votre point de vue ? J’y suis depuis moins longtemps que vous, je ne connais pas vraiment ce qui se fait à Essos en dehors de ce que j’ai pu lire il y a fort longtemps. »

Un énième sourire apparut sur son visage alors qu’il marchait de nouveau plus loin avec elle, s’étant désormais éloigné du marché central pour arriver près de stands de nourriture qui sentait si bon que Criston aurait pu entendre son ventre crier famine.

« —Et je suis heureux de vous avoir trouvé. Vous valez la peine qu’on vienne vous trouver, Alicent, n’en doutez pas. Vous valez la peine de traverser l’entièreté de Westeros puis tout un détroit, une mer agitée, des chevaux capricieux et un bout de désert. »

Alors qu’Alicent le regardait, à son tour, Criston détailla le visage de l’ancienne reine ainsi que les cicatrices présentes sur son visage qui n’enlevaient rien à sa beauté. Cole osa lever la main pour venir passer son pouce près de l’une d’entre elles, sans pour autant la toucher.

« — Helaena m’a rapidement parlé de ceci. Vous n’êtes pas obligée d’en parler mais… Je voudrais simplement m’assurer que cela va mieux désormais ? Ou ai-je quelqu’un à qui aller régler son compte ?  »

Le chevalier s’inquiétait pour elle, après tout, il l’avait toujours fait.

« — Pour l’instant, je loge dans une auberge ici, je l’ai pour quelques nuits le temps de me refaire de l’argent, je ne vis après tout que sur ce qu’on a bien voulu me prêter et sur quelques missions faites à Westeros avant de venir. Mais, si vous en avez assez de la pyramide pendant l’un de ces soirs là, vous pouvez venir. Criston se racla la gorge puis se reprit. Pardonnez l’indécence de ma proposition. »

Pourtant, ils allaient bien finir par dormir sous le même toit s'ils voulaient rester ensemble à Essos. Criston avait même évoqué un endroit où loger plus tôt. Mais, il ne voulait pas précipiter la chose ou choquer Alicent.

by CrimsonTulip




Ser Criston Cole
Perhaps My Prince Recalls When I Knocked Him Off His Horse
(by summersdesire)

Alicent Hightower
Admin
mère des brocolis

Alicent Hightower

Défi RP #1
Participation au Défi RP #1 de novembre 2023
Happy Birthday
Être sur le forum depuis 1 an
Pseudo : ruination.
Pronom irl : elle
Messages : 129
Date d'inscription : 31/05/2023
Allégeance : ses enfants et elle-même
Triggers : maltraitance animale, consommation de drogues dures

   
stay with me a little longer, i will wait for you
I carry a coffin for a heart ; everything I love must be buried
-Si les Sept ne vous pardonnent pas pour vos erreurs et vos actes insensés, moi je vous pardonne. Cela ne vaut peut-être pas le pardon des Sept, mais... j'ai appris qu'ils pouvaient se montrer impartiaux et injustes, avoua-t-elle à mi-voix.

Une réalisation qui faisait du mal à son éducation, à sa foi. Quelque chose qui la détruisait petit à petit aussi, au fur et à mesure que les cadavres s'étaient écroulés sur les champs de bataille, qu'ils étaient apparus dans des lits, dans des moments qui auraient dû être simples, familiaux, remplis d'amour... Pourtant, Alicent avait été plus qu'exemplaire. Elle avait fait de son mieux, mais les Sept l'avaient punie. Elle avait pensé mériter ce châtiment, mais tous ces enfants morts ? Ceux de Rhaenyra, les siens, les dommages collatéraux... Elle se demanda ce qu'elles avaient fait de si mal, pour être punies à ce point. Pour se retrouver avec le poids des pertes et du désarroi, se retrouver avec seulement une haine qui ne connaissait ni début ni fin. Qu'avaient-elles fait pour être punies à ce point ? Elle l'ignorait. Mais les décisions divines étaient peu compréhensibles pour eux qui étaient si mortellement imparfaits. Depuis son retour à la vie, lorsqu'elle n'était pas en proie à son anxiété et sa folie, c'était le vide qui l'habitait.

Pourtant, la mention de ses enfants la faisait toujours réagir. Alicent avait bien conscience de son abandon, même si elle pensait que c'était pour un mieux. Elle n'avait encore envoyé aucune lettre à ses enfants, mais elle craignait de la réponse... ou l'absence de réponse, plutôt. Elle avait failli à son rôle de mère, encore une fois. Ce n'était pas comme si elle avait jamais su réellement embraser ce rôle, de toute manière. Grandir avait été complexe pour Alicent, alors avoir des enfants qui dépendaient d'elle... et Viserys qui se détournait toujours d'eux pour plutôt regarder Rhaenyra, même lorsqu'elle était partie... Elle savait que des erreurs pesaient sur ses épaules. Mais il y avait des éléments qui avaient été hors de son contrôle et qui avaient mené à des choix... Plus que discutables. Instinctivement, lorsque Criston parla de la chair de sa chair, elle leva la tête vers lui et ses yeux furent des miroirs de ce qu'elle ressentait : l'inquiétude, le soulagement, la douleur et pourtant... le bonheur de savoir qu'ils allaient majoritairement bien. Sauf Aegon. Son visage se durcit à la mention de son aîné, qui n'avait jamais été digne d'être l'héritier, ni le roi, et encore moins digne d'être son fils.

Pourtant, il y avait une vérité qui la traversait à chaque fois qu'on lui parlait d'Aegon. Il était le résultat de qui elle était et qui elle l'avait forcé à être. Un mélange entre le devoir qu'elle lui avait imposé, la manière dont elle l'avait traité. Mais, par les Sept, son fils était un imbécile. Il pouvait faire preuve d'une grande sensibilité, mais c'était comme si le reste du temps, il la mettait volontiers de côté pour agir sans se soucier des conséquences.

-Bien sûr, elle murmura quant au sort de son fils aîné. Je vous remercie pour vos nouvelles, je craignais de leur écrire et... de créer d'autres conflits en leur écrivant. Mais ce que vous m'apprenez me réchauffe sincèrement le cœur, malgré les vices de mon fils.

Peut-être que Rhaenyra avait eu raison, au final. Cette seconde vie était aussi une seconde chance, une opportunité de pouvoir vivre tout ce qui avait été coupé court à cause de la guerre, pouvoir se libérer du fardeau que chacun portait sur ses épaules. Tout cela... ça devait bien valoir quelque chose, la Hightower était uniquement triste que son premier né fut incapable de le voir ainsi. Elle avait appris que Aemond s'était excusé auprès de Lucerys, et si apprendre ceci l'avait étonnée, elle avait été fière de savoir qu'il avait fait ce geste. Des excuses ne changeaient pas une guerre. Cependant, cela pouvait apaiser des rancœurs. Rien ne serait pardonné. Elle-même ne leur accorderait pas le pardon. Mais une partie d'elle était apaisée, jusqu'à ce que la folie revienne. Et même s'en rendre compte, elle rendit son sourire au chevalier, laissant apercevoir l'affection qu'elle éprouvait à son égard.

-C'est ça. Je n'avais pas remarqué à quel point ça m'avait manquée, jusqu'à... ne plus sentir le poids de la couronne et du royaume, avoua-t-elle tandis qu'ils se mettaient à marcher au sein de Meereen.

Bien sûr, avec les années, ce poids avait été tellement quotidien qu'elle en avait fait abstraction. Alicent n'était jamais contre de l'abnégation ; qu'avait-elle fait pendant des années, si ce n'était se mettre de côté pour épauler son mari et gouverner correctement les Sept Couronnes ? Si la Reine Verte était peu appréciée à la Cour, le peuple l'avait aimée parce qu'elle avait garantit la paix et la prospérité, avec Viserys. Elle avait écouté chaque problème et avait tenté d'y trouver une solution. Jamais vraiment seule, le Conseil restreint était aussi là pour cela, mais elle n'avait jamais été aveugle à la souffrance du peuple. Cela lui avait été impossible. Si seulement elle avait été aussi clairvoyante avec sa propre famille.

Elle ne savait pas si elle pouvait dire que tout allait bien, même maintenant. Mais une certitude gonflait le cœur d'Alicent : elle serait toujours un peu moins seule aux côtés de Criston. Bien sûr, Rhaenyra avait brisé la solitude qui la hantait depuis leur clivage. Mais il y avait toujours ces non-dits, cette crainte qu'au moindre faux pas, tout fut détruit. Ce n'était pas pareil avec le chevalier, à qui elle avait déjà révélé bien des choses, qui l'avait vu dans des situations peu royales. Son cœur se compressa d'un bonheur inconnu à l'entente de ses mots, à savoir qu'il resterait, et son corps se détendit de façon presque imperceptible, sauf pour celui qui avait encore ses doigts contre son bras.

-Je parlerai de vos facultés de combat à la souveraine de Meereen. Les temps sont plus paisibles qu'à Westeros, mais il serait bête de laisser filer un talent comme le vôtre, surtout avec vos connaissances, que vous pourriez combiner avec l'apprentissage des armes qui se fait ici même. Et si cela ne vous sied nullement, alors, vous pourrez suivre une toute autre voie qui vous plaira.

Et si la rousse pensait en avoir déjà assez entendu aujourd'hui, que Criston lui avait assez prouvé sa loyauté et ce lien qui les unissait depuis des années, ses paroles lui firent rater un battement. Il était vrai qu'elle avait fait le chemin à dos de dragon, et qu'elle avait prié tous les Dieux pour que Daemon ne la poussa pas du dos de son dragon, mais le dornien avait vécu tout un périple juste pour la retrouver. La Reine dans les Chaînes. Celle qui avait sombré de la folie et qui était revenue à la vie dans la même folie. Juste pour elle ; pas la reine, ni la lady, mais Alicent. L'ancienne reine resta silencieuse face à cette déclaration, le regardant, les lèvres dans une moue de surprise et le regard perdu entre l'espoir et un sentiment inconnu. Quelque chose qui lui semblait douloureux mais agréable à la fois.

-La seule personne à qui vous devriez vous en prendre, c'est moi-même. Je crains qu'aller mieux n'est pas le terme exact, mais... Mais je n'ai plus essayé depuis longtemps d'agrandir à nouveau les cicatrices, confessa-t-elle ; et sa tête se pencha un peu, alla vers le contact avec la main du brun. Ne voyons pas une indécence à vos propos, mais une bienveillance dont je vous remercie. Cependant... quitter la Pyramide me demande déjà toute mon énergie, et je crains ne pouvoir vous faire aucune promesse. Mais je pourrais m'assurer que vous puissiez venir me rendre visite à la Pyramide quand vous le voulez, si cela vous convient. Nous pourrons envisager autre chose que ce lieu, si c'est... de trop.

Trop de gens, trop de regards, mais peu de jugements ; à Essos, si les Targaryen étaient vénérés comme des Dieux, personne ne savait qui était Alicent, et de ce fait, jamais personne ne verrait de mal à ce qu'elle soit vue avec un homme. Mais il était vrai que la Pyramide grouillait toujours de monde et que la Tala y vivait elle-même. Il y avait aussi cette possibilité, infime, que quelqu'un avertit Rhaenyra de ses rencontres avec Criston, et si son ancienne amie n'était nullement aveugle, elle ne préférait pas qu'elle fut au courant.

-J'ose espérer que cette fois-ci, si nous restons ensemble... Les choses se produiront mieux.

Et, délicatement, elle serra un peu le bras de Criston entre ses doigts ; S'il vous plaît, restez cette fois-ci. Ne suivez pas les combats et n'allez pas à la guerre, n'écoutez pas le royaume, il ne nous a jamais rien apporté de bien. Restez avec moi. Pour moi, qu'elle le suppliait du regard.

-Cela vous arrive-t-il d'être hanté par ce que nous avons fait ?
By CrimsonTulip





--- you think I'm gone 'cause I left
But I'm in the trees, I'm in the breeze ; my footsteps on the ground ; you'll see my face in every place ; but you can't catch me now
Criston Cole

Criston Cole

Happy Birthday
Être sur le forum depuis 1 an
Pseudo : Muad'dib
Pronom irl : Il/lui
Messages : 28
Date d'inscription : 21/08/2023
Allégeance : Les Verts, Alicent Hightower
Triggers : Le viol

   
stay with me a little longer, i will wait for you
Criston Cole écouta la façon dont Alicent parlait des Sept. Oh, elle avait bien raison quand elle parlait de leur cruauté et impartialité. Le chevalier avait pu être témoin de nombreuses injustices. Dans son propre cas, il savait qu’il les méritait à cause des nombreux pêchés qu’il avait commis. Mais, les enfants de Helaena ainsi qu’Helaena elle-même avaient-ils mérité un tel destin ? Criston s’était enfoncé plus loin dans ses fautes au fur et à mesure qu’il avait perdu un peu de sa foi. Et même s’il continuait, aujourd’hui, de croire aux Sept, il savait désormais qu’ils étaient à l’image des humains : dotés de bonté et de cruauté. Alors, le pardon de l’ancienne reine fut à ses yeux mille fois plus important que le pardon des Sept. Premièrement, parce qu’il ne comptait plus leur prêter serment même s’il reprenait des activités de combat à un moment. Criston ne voulait plus vivre dans la honte ni sacrifier sa vie. Il existait une raison qui menait à deuxième raison pour laquelle il ne comptait plus prêter serment aux Sept : Alicent. Il fallait dire que sa loyauté avait toujours été dirigée envers sa reine plus qu’envers les dieux. Il ne pourrait décemment pas refaire un serment aujourd’hui quand il la plaçait bien au-dessus d’eux. L’hybris lui vaudrait cher. Mais pour Alicent, Criston traverserait tous les enfers. Il existait beaucoup d’injustice, d’hypocrisie et de cruauté en l’homme qu’était Cole mais tout cela était seulement dirigé envers ceux qu’il méprisait. Pour ceux qu’il aimait, à l’image de la fille d’Otto Hightower, il était capable du meilleur… Et du pire pour la protéger.

« —Pardonnez mes paroles impies, mais vous comme moi savons que je n’ai pas toujours été le plus pieux des chevaliers, majesté. Votre pardon vaut largement celui des Sept. Et, je vous en remercie.  »

De toute façon, le pardon des Sept, Criston ne l’aurait jamais. C’est les fidèles de Trios qui l’avaient ramené ici, non les Sept.  Criston considérait que ses pêches avaient majoritairement été des pêchés de chair comme lorsqu’il avait perdu sa chasteté avec la princesse Rhaenyra. Les hommes qu’il avait tué pour Alicent, il ne le regrettait pas ni ne voyait le mal puisqu’il avait fait son devoir de protecteur et défendeur de la reine. Le pardon d’Alicent l’avait touché en plein cœur, bien plus qu’aucun autre pardon.

« —Vous êtes leur mère et vous avez fait de votre mieux toute votre vie, malgré votre jeune âge. Jamais vos lettres ne seront sources de conflits, c’est impensable, quand bien même vous avez eu des différends. Je pense même qu’Aemond, Helaena, Daeron seraient ravis de recevoir régulièrement de vos nouvelles. Votre fille était morte d’inquiétude.  »

Criston s’était pris en affection pour les enfants d’Alicent. Le jeune Daeron avait été envoyé trop loin trop tôt pour qu’il développe avec lui une forte relation mais avec Aemond et Helaena, Criston s’était fortement lié, surtout le prince Aemond. Quant à Aegon, Criston et lui avaient toujours eu un respect mutuel qui avait conduit l’héritier à le choisir comme main du roi, le moment venu, même si Otto Hightower fut bien plus compétent que lui dans ce domaine. Criston et Aegon avaient eu, à l’époque, plus l’envie d’agir que de prendre leur temps. Ils avaient pensé en guerrier et au court terme, et non en stratège et au long terme. Apercevoir le sourire d’Alicent lui réchauffa le cœur. Il y avait quelque chose dans ce sourire qui aurait pu faire faire n’importe quoi à l’ancien Lord Commandant. Criston avait cru aimer Rhaenyra puis il l’avait détesté de l’avoir rejeté mais malgré toute la trahison, le ressenti et la colère qu’il avait pu ressentir envers la princesse, Criston avait pu – grâce à cela – se rapprocher de celle qu’il aimait vraiment. Il n’avait pas voulu être la catin de Rhaenyra, mais il aurait accepté d’être celle d’Alicent si elle le lui avait demandé – bien que ce ne soit pas du genre de l’ancienne reine. Si Criston avait vécu plus longtemps, peut-être aurait-il abandonné les ordres pour un jour pouvoir prétendre à sa main… Même si c’était illusoire de penser qu’il aurait pu. Ce n’était simplement pas leur temps ni leur moment. Peut-être cette seconde vie saurait-elle se montrer plus clémente envers eux. Si les Sept n’avaient plus de pitié en stock, peut-être Trios en avait-il ou n’importe quelle autre figure divine.

« —Pour être honnête, je n’ai jamais envié la position de roi ou de reine. Bien des positions sont alléchantes à la cour, mais je dirais qu’être le roi ou la reine n’est guère la plus plaisante. Si j’avais su que vous étiez la jeune femme prête à tout plaquer pour aller vivre loin de la cour… Alicent…  »

Criston ne termina pas sa phrase. Avec des « si », on pouvait refaire bien des choses, et cela ne les changerait pas.

« — Je suis content que vous ayez trouvé du répit.  »

Compléta l’ancien chevalier à la place, observant les rues marchandes de Meereen. Plus besoin d’imaginer ce qu’aurait pu être sa vie, Criston imaginait ce que serait sa nouvelle vie et il espérait avoir moins de haine dans l’âme, afin de pouvoir vivre plus paisiblement. Maintenant que les guerres n’existaient plus entre les Verts et les Noirs, bien que l’animosité persistait, il y avait moins de choses à défendre et pour lesquelles se mettre en colère. De plus, la présence d’Alicent avait toujours su apaiser les états d’âmes lunatiques de Criston Cole. Ses doigts sur ses bras, Criston put sentir le changement lorsque l’ancienne reine se détendit et lorsque ses muscles se décontractèrent. Il vint alors lentement et discrètement caresser sa peau du bout du pouce.  

« — Je vous remercie. Une fois de plus, vous me sauvez la mise. Je commence à croire que vous êtes mon chevalier, et non l’inverse.  »

S’amusa Cole, bien qu’il fasse référence à des événements dont il était peu fier comme celui où il lui avait tout avoué au sujet de Rhaenyra, ou encore celui où il avait essayé de s’ôter la vie après le déshonneur dans lequel il s’était mis en l’espace de peu de temps. Alicent avait vu Criston sous ses pires jours, bien plus qu’elle ne l’avait vu sous ses bons jours et pour cela, elle avait toute sa confiance. Criston serait ravi d’évoluer dans des conditions plus paisibles qu’à Westeros, cela lui permettrait d’étendre des capacités, pourtant déjà au point pour la plupart d’entre elles. Ses yeux étaient plantés dans les siens et alors qu’elle parlait, il sentit sa main venir chercher la sienne, qu’il serra en retour.


« —Et bien, vous avez déjà fait du chemin, c’est ce que nous devons retenir. J’espère que ma présence saura changer quelque chose. Cole hocha la tête à la proposition d’Alicent. Bien, comme vous le souhaiterez, votre ma… Alicent, se reprit Criston à qui il faudrait vraiment du temps pour s’habituer. Je tâcherais de ne pas vous importuner trop souvent, ceci dit.   »

Criston et Alicent. Alicent et Criston. Un duo qui fut autrefois un respect mutuel puis une forte amitié pour ensuite, dans le cas de Cole, dériver vers quelque chose de plus intime et plus fort.

« —Et bien, nous n’avons déjà plus de guerre de pouvoir ni d’héritier à mettre sur le trône. Les choses se sont gâtées pour moi quand je me suis éloigné de vous. Alors, j’essaie de placer ses espoirs en cette seconde vie, espérant que cette seconde chance ne soit pas une farce des Sept. »

La réflexion posée par Alicent le hanta quelques instants. Criston ne sut d’abord pas comment répondre à cette question car bien souvent, il tentait d’occulter le sujet quand son propre esprit le ramenait sur la table. La vérité était que Cole se sentait coupable pour certaines choses mais pas pour d’autres… Sa cruauté envers Rhaenyra, il ne la regrettait nullement. Mais celle dont il avait fait preuve envers Otto Hightower, envers Alicent quand l’esprit de vengeance lui était trop monté à la tête, celle dont il avait fait preuve envers les bâtards de Rhaenyra, ou encore ses perpétuels écarts de conduites… Sans doute, cependant il évitait d’y penser. Criston préférait se persuader que c’était pour le bien commun des verts. Il ne regrettait pas autant qu’Alicent, c’était évident.

« — La plupart du temps, je préfère ne pas y penser car ce qui est fait, est fait. Pour être honnête, nous avons fait ce qu’il fallait pour placer Aegon sur le trône. Votre père avait raison, c’était un fils qui aurait garanti la stabilité du pays face à ce qui avait toujours existé. Westeros n’aurait jamais accepté un tel changement. Regardez la vitesse à laquelle certains nobles ont tourné la veste à Rhaenyra quand Aegon vint. Le fait même que nous ayons subi une guerre civile prouve l’instabilité de la décision de feu votre mari, le roi Viserys. »

Criston poussa un soupir, posant sa main sur la sienne d’un geste rassurant.

« — Je ne suis pas hanté par tout. Je ne regrette pas ce que j’ai commis pour vous protéger. Je ne regrette pas d’avoir défendu l’héritage de votre fils face à celui de son usurpatrice. Je ne regrette pas mes coups perpétrés contre Rhaenyra. Je ne regrette pas d'avoir fait alliance avec votre fils, Aemond quand il y avait le plus besoin de lui. Mais, je mentirais si je disais n’être hanté par rien du tout. Je reste un humain, pourvu de sentiments. Et je déplore la mort des enfants dans cette guerre, la perte des dragons, et certains de mes actes de cruauté notamment envers votre père. Et parfois, envers vous, à la fin, quand la paranoïa et la folie nous a tous gagné. Pensez-vous qu’ils sont, eux, hantés par leurs actes ? Pensez-vous que Daemon Targaryen regrette pour les chasseurs de rats ? Il prend même encore du plaisir à vous faire du mal. Ne vous torturez pas plus qu’il ne le faut quand ils ne se torturent pas plus que cela. Tous leurs enfants leur ont été rendu. Si le poids de tout cela vous pèse trop, essayez de vous dire que vous n’êtes nullement la seule à blâmer dans tout cela. »

Le chevalier avait avancé sa main pour replacer une de ses mèches rousses derrière son oreille, ses yeux ne quittant pas les siens.

« —Je regrette assurément d’être parti en vous laissant derrière, et de ne pas être revenu. Je compte m’acquitter de cet affront. »

Ici, à Essos, il ne craignait nullement les regards qui le jugeraient indécent pour oser effleurer sa reine de la sorte. Ni les Sept ni la royauté de Westeros n'avait de pouvoir en ces contrées. Ni sur Essos, ni sur Dorne d'où il venait.

by CrimsonTulip




Ser Criston Cole
Perhaps My Prince Recalls When I Knocked Him Off His Horse
(by summersdesire)

Contenu sponsorisé