Lune 12, 875 AC. L'été est là, le petit peuple se réjouit alors que les seigneurs s'inquiètent à l'heure où un nouveau roi vient d'être couronné en la personne de Maegor I Targaryen.
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Leaves of blood and roots in darkest dreams - ft. Brynden Rivers
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Leaves of blood and roots in darkest dreams
ft. @Brynden Rivers
TW - Sang / Mort / Evocation de massacre par le feu
Note HRP : L'action se déroule lors de la quête 4. Daeron se trouve dans la citadelle des Jumeaux. Il fait nuit noire, il est allongé dans son lit. Il dort profondément et plonge lentement dans le monde des rêves... Il a peur, le départ pour Harrenhal approche...
Ce que je reconnus tout de suite, c'était l'odeur qui pénétrait dans mes narines, le parfum du bois brûlé et la puanteur de la chair calcinée. L'astre solaire avait été obscurci par un nuage sombre. Une fausse nuit de feu et de sang tombait sur le Bief. Les souvenirs de la Danse des Dragons dansaient dans mon subconscient telles des flammes rougeoyantes. Mais dans ce rêve c'était différent. Je n'étais ni le dragon ni le dragonnier. J'étais spectateur. Et tout semblait si réel. Plus réel qu'à l'accoutumée...
Je me tenais debout sur le rivage de la Mander devenue écarlate du sang des vaincus. De l'autre côté du fleuve, face à moi, la petite cité de Pont-l'Amer était anéantie sous les flammes de la dragonne de ma première vie, ma chère Tessarion. De mon point d'observation je pouvais entendre la terreur des habitants de la ville martyre. Ils résonnaient dans mon crâne, les cris stridents des brûlés vifs. Les cris nés de l'ultime souffrance avant que l'enveloppe charnelle ne devienne cendre dispersée au vent. J'eus le réflexe de faire un pas en avant dans l'eau, comme si des siècles plus tard je souhaitais tenter de mettre fin au massacre ou de l'empêcher. Mes pieds nus s'enfoncèrent dans l'eau trouble. La texture était épaisse. Trop épaisse pour être de l'eau. L'odeur était métallique. Du sang ! Une rivière de sang !
Je ne pus retenir une exclamation d'effroi avant de faire deux pas en arrière. Je réalisai tout à coup que j'étais très légèrement vêtu. Je portais une longue tunique de nuit blanche brodée de fils d'argent. Le genre d'étoffe enfantine que l'on mettait aux jeunes princes et princesses de Port-Réal pour aller dormir. Le sang tachait déjà le bas de la tunique et semblait remonter à travers le tissu...
Je devais partir. Le rejet que cette scène m'inspirait devenait physique. Mon cœur tambourinait dans ma poitrine et le pâle duvet sur mes bras se hérissait. Je ne voulais plus voir ça, plus entendre ça. L'avantage du rêve, c'est que mon corps paraissait léger. Je me retournai avant de me mettre à courir vers la forêt.
Cette forêt qui semblait être un refuge mais qui ne l'était point. Le tronc des arbres était noir. Leurs silhouettes était décharnées et sans feuilles, comme des mains osseuses et crochues tournées vers le ciel de sang. Je courais à vive allure, ma chevelure et ma chemise de nuit tels des étendards de lumière froide dans ces ténèbres bouillonnants. Les habitants de ces bois étaient des corneilles, et leurs croassements remplacèrent peu à peu les cris des damnés. La nuée de volatiles s'envola soudain, le battement de leurs ailes claquant comme le tonnerre. Je n'avais jamais vu autant de corneilles et de corbeaux. Il y en avait des centaines, peut-être des milliers. Tous ces oiseaux semblaient me traquer, me poursuivre. Je courais à perdre halène, perdant peu à peu la notion du temps.
Le décor changea peu à peu. Le bois prenait un aspect différent. Les troncs noirs laissèrent la place à des arbres d'un blanc laiteux. Je courais désormais sur un tapis de feuilles rouges comme le ciel de ce songe nocturne. Ce ne fut que lorsque je débouchais dans une clairière que mes prunelles valyriennes se posèrent sur l'environnement dans son ensemble.
Je me trouvais dans un bois sacré, bien plus grand que je n'avais jamais vu. Les barrals étaient plein de vigueur et leur feuillage se fondait dans le ciel. Les corneilles se mirent à tourner bruyamment autour de l'arbre le plus ancien. Celui qui me faisait face. C'était l'arbre-coeur, le centre du bois sacré. Le visage sculpté sur son tronc imposant était triste et pleurait des larmes de sève carmin.
Un homme se tenait sous ce barral vénérable. Ses longs cheveux blancs couronnaient sa silhouette grande et élancée. Il m'impressionna par son aura noble, mais aussi inquiétante je dois l'avouer. Je m'entendis parler.
« — Qui êtes vous ? »
J'eus le sentiment que ma voix claire résonnait dans le feuillage des arbres. Les corneilles semblèrent vouloir me répondre d'un concert de croassements.
Toute ma vie j'avais été élevé dans la Foi des Sept. Mon éducation à Villevieille avait été des plus pieuses. Je connaissais l'ancienne religion des premiers hommes en surface seulement, ce qui se disait à son sujet dans les livres. Je posai ma question, timidement.
« — Etes-vous un émissaire des Anciens Dieux ? »
Je fis quelques pas en direction de l'inconnu. Les feuilles tombées au sol craquaient sous mes pieds. Je sentais des larmes couler sur mes joues... J'avais dû pleurer sous le coup de la peur et lors de ma course effrénée.
Je passai rapidement une main pour sécher mes larmes.
Je me figeai tout à coup en voyant ce que je venais d'essuyer sur mes joues. J'avais pleuré des larmes de sang.
Note HRP : L'action se déroule lors de la quête 4. Daeron se trouve dans la citadelle des Jumeaux. Il fait nuit noire, il est allongé dans son lit. Il dort profondément et plonge lentement dans le monde des rêves... Il a peur, le départ pour Harrenhal approche...
Ce que je reconnus tout de suite, c'était l'odeur qui pénétrait dans mes narines, le parfum du bois brûlé et la puanteur de la chair calcinée. L'astre solaire avait été obscurci par un nuage sombre. Une fausse nuit de feu et de sang tombait sur le Bief. Les souvenirs de la Danse des Dragons dansaient dans mon subconscient telles des flammes rougeoyantes. Mais dans ce rêve c'était différent. Je n'étais ni le dragon ni le dragonnier. J'étais spectateur. Et tout semblait si réel. Plus réel qu'à l'accoutumée...
Je me tenais debout sur le rivage de la Mander devenue écarlate du sang des vaincus. De l'autre côté du fleuve, face à moi, la petite cité de Pont-l'Amer était anéantie sous les flammes de la dragonne de ma première vie, ma chère Tessarion. De mon point d'observation je pouvais entendre la terreur des habitants de la ville martyre. Ils résonnaient dans mon crâne, les cris stridents des brûlés vifs. Les cris nés de l'ultime souffrance avant que l'enveloppe charnelle ne devienne cendre dispersée au vent. J'eus le réflexe de faire un pas en avant dans l'eau, comme si des siècles plus tard je souhaitais tenter de mettre fin au massacre ou de l'empêcher. Mes pieds nus s'enfoncèrent dans l'eau trouble. La texture était épaisse. Trop épaisse pour être de l'eau. L'odeur était métallique. Du sang ! Une rivière de sang !
Je ne pus retenir une exclamation d'effroi avant de faire deux pas en arrière. Je réalisai tout à coup que j'étais très légèrement vêtu. Je portais une longue tunique de nuit blanche brodée de fils d'argent. Le genre d'étoffe enfantine que l'on mettait aux jeunes princes et princesses de Port-Réal pour aller dormir. Le sang tachait déjà le bas de la tunique et semblait remonter à travers le tissu...
Je devais partir. Le rejet que cette scène m'inspirait devenait physique. Mon cœur tambourinait dans ma poitrine et le pâle duvet sur mes bras se hérissait. Je ne voulais plus voir ça, plus entendre ça. L'avantage du rêve, c'est que mon corps paraissait léger. Je me retournai avant de me mettre à courir vers la forêt.
Cette forêt qui semblait être un refuge mais qui ne l'était point. Le tronc des arbres était noir. Leurs silhouettes était décharnées et sans feuilles, comme des mains osseuses et crochues tournées vers le ciel de sang. Je courais à vive allure, ma chevelure et ma chemise de nuit tels des étendards de lumière froide dans ces ténèbres bouillonnants. Les habitants de ces bois étaient des corneilles, et leurs croassements remplacèrent peu à peu les cris des damnés. La nuée de volatiles s'envola soudain, le battement de leurs ailes claquant comme le tonnerre. Je n'avais jamais vu autant de corneilles et de corbeaux. Il y en avait des centaines, peut-être des milliers. Tous ces oiseaux semblaient me traquer, me poursuivre. Je courais à perdre halène, perdant peu à peu la notion du temps.
Le décor changea peu à peu. Le bois prenait un aspect différent. Les troncs noirs laissèrent la place à des arbres d'un blanc laiteux. Je courais désormais sur un tapis de feuilles rouges comme le ciel de ce songe nocturne. Ce ne fut que lorsque je débouchais dans une clairière que mes prunelles valyriennes se posèrent sur l'environnement dans son ensemble.
Je me trouvais dans un bois sacré, bien plus grand que je n'avais jamais vu. Les barrals étaient plein de vigueur et leur feuillage se fondait dans le ciel. Les corneilles se mirent à tourner bruyamment autour de l'arbre le plus ancien. Celui qui me faisait face. C'était l'arbre-coeur, le centre du bois sacré. Le visage sculpté sur son tronc imposant était triste et pleurait des larmes de sève carmin.
Un homme se tenait sous ce barral vénérable. Ses longs cheveux blancs couronnaient sa silhouette grande et élancée. Il m'impressionna par son aura noble, mais aussi inquiétante je dois l'avouer. Je m'entendis parler.
« — Qui êtes vous ? »
J'eus le sentiment que ma voix claire résonnait dans le feuillage des arbres. Les corneilles semblèrent vouloir me répondre d'un concert de croassements.
Toute ma vie j'avais été élevé dans la Foi des Sept. Mon éducation à Villevieille avait été des plus pieuses. Je connaissais l'ancienne religion des premiers hommes en surface seulement, ce qui se disait à son sujet dans les livres. Je posai ma question, timidement.
« — Etes-vous un émissaire des Anciens Dieux ? »
Je fis quelques pas en direction de l'inconnu. Les feuilles tombées au sol craquaient sous mes pieds. Je sentais des larmes couler sur mes joues... J'avais dû pleurer sous le coup de la peur et lors de ma course effrénée.
Je passai rapidement une main pour sécher mes larmes.
Je me figeai tout à coup en voyant ce que je venais d'essuyer sur mes joues. J'avais pleuré des larmes de sang.
by CrimsonTulip
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Leaves of blood and roots in darkest dreams
"I have watched you for a long time, watched you with a thousand eyes and one. I saw your birth, and that of your lord father before you. I saw your first step, heard your first word, was part of your first dream."
-ADWD, Bran II
-ADWD, Bran II
Les rêves étaient un monde particulier et différent, presque labyrinthique de milles et une possibilités qui ne se jouaient jamais réellement ou alors, parfois, toutes à la fois sans qu’on puisse les arrêter. Il s’agissait d’une espèce de danse spectrale et la nuit, ce ballet était souvent plus intense, plus dangereux que le jour. Les parents menaçaient souvent les petits enfants qui refusaient de dormir qu’un jour, un vilain monstre se glisserait dans le noir d’encre de leur chambre pour les dévorer, mais bien peu savaient que ce monstre n’existait que dans les profondeurs oniriques.
Brynden se glissait ici et là d’un battement d’aile, ses yeux fixés un instant sur le vide et celui d’après, sur l’inconscient de sa victime suivante. C’était ainsi que la Corneille à Trois Yeux avait tendance à appeler ceux qui attirait l’attention de son hôte sans qu’elle ne lui en donne l’autorisation. Les petites victimes de lord Freuxsanglant. Le Grand Bâtard d’Aegon IV, lui, aimait mieux les appeler ses protégés car il essayait de trouver la voie qui les guiderait en des lieux plus agréables pour un temps. Il n’était pas fou, l’homme savait qu’il était impossible de vivre une joie continuelle et constante. Non, tout était de passage. Shaïra aussi était de passage et à cette pensée, il soupira.
Lord. Lord. Lord. Que vois tes milles yeux et un, lord ? Regarde au-delà de Corneilla, lord. Plus haut que le barral et toutes tes corneilles. La Verfurque remonte haut vers le nord jusqu’au Neck. Que voient tes milles yeux et un par-dessus la demeure qui enjambe le Trident ? Vois, vois, lord.
Et alors qu’il posa sa main lentement sur la racine du vieil arbre qu’il avait trouvé, Brynden inspira et expira longuement avant que le calme ne l'atteigne tout entier et son œil unique d’un rouge sanglant devint blanc perlé et pur.
Je n'ai pas de peine à chercher et à trouver. Tout en moi est relié à l'infini. Lord, tu vois à travers mes yeux. Milles et un, sont-ils. Nous voyons par-dessus les murs, par-dessus les ruisseaux. Une âme nous appelle, toi et moi de la même façon. Elle est jeune, elle a peur. Le vois-tu, cet homme ? Il est le sang de ton sang et pourtant, pas tout à fait. Ses cheveux sont blancs comme la lune mais il est le soleil qui finit toujours par se lever. Face à lui, lord, se tient une femme, tu sais bien de laquelle je parle. Regarde, lord. Vois qui il est. C'est auprès de lui que je t'envoie ce soir. Il le faut. Il doit voir le chemin.
Milles et un yeux s'ouvrirent soudainement, s'élevant comme un cri au loin dans un écho terrifiant. Quelqu’un courait et dans sa course effrénée, terrifiée, les corvidés le suivaient avec des croassements déchirants, s’assurant qu’il viendrait à elles, à lui, à eux tous. Car les corneilles étaient tant et pourtant, elles ne formaient qu’une seule et unique entité. Brynden pensa qu’il lui faudrait les abandonner un jour, ses tendres chéries. Elles ne lui parleraient plus aussi bien qu’elles ne l’avaient fait pour soixante-dix-sept ans, mais elles seraient toujours là pour guider son regard éborgné par la guerre.
Lentement, ses doigts touchèrent l’arbre-cœur sous lequel il était arrivé dans ce rêve. Il était rare d’en trouver, la religion devait avoir une place dans la vie du garçon qui l’avait emmené ici. Et la Corneille couvrit ses yeux un instant, laissant le Ver Blanc plonger dans le passé alors même qu’il était lui-même si profondément dans un rêve. Ser Daeron Targaryen avait été un homme courageux jusqu’à sa fin et à cet instant, Brynden eut une pensée égoïste qu’il réprima. L’univers était bon d’avoir permis à son frère Daeron le Second de vivre plus longtemps que Daeron le Hardi, le Jeune Dragon, l’Ivrogne et tous les autres perdus et morts si jeunes.
Les oiseaux s’envolèrent dans milles claquements d’ailes et un et l’œil rougi revint à sa place désignée. On approchait, les pas étaient distincts et clairs.
« Qui suis-je ? C’est une bien difficile question, jeune homme. »
Les cris des corneilles étaient mêlés de réponses dissonantes qui semblait amusé leur maître. Sa tête se penchait un instant, attentifs aux réponses : Targaryen, Ver Blanc, Corneille, Lord, Brynden, l’Espion, Freuxsanglant, l’Amant, l’Etranger, le Vervoyant, le Maître, Lord Rivers, le tueur d’Aigreacier, l’Albinos, le Borgne Rouge, le lord Commandant de la Garde de Nuit, Lord Main du Roi, Lord Commandant des Dent de Freux. Son rire fut presque attendri et il abaissa son regard carmin sur le jeune Daeron.
« Je suis les Anciens Dieux et en même temps, je ne suis qu’un homme. »
Il levait alors une main pour montrer ses compagnes noires si nombreuses qu’on entendait qu’elle et quand il posa son index sur ses lèvres en fronçant ses sourcils, intimant que l’on fasse bien moins de bruits, les oiseaux se turent comme pour écouter avec attention ce qu’il serait dit.
« On m’appelle par mille noms et un. Mais tu es un Targaryen alors je me présenterais à toi par mon nom véritable : Brynden Rivers. »
Il ne savait dire si Daeron avait lu, ce qu’il avait lu et ce qu’il savait de l’histoire de leur famille après sa propre mort. Connaissait-il un peu l’histoire de ces terres ? Et par cela, il n’entendait pas les Conflans mais les Sept Couronnes comme une grande entité. Il lui demanderait après, tout d’abord, il leur fallait discuter de cet endroit, le Bief.
« Tu es préoccupé. » Alors, Brynden commença une lente marche, croisant ses mains dans son dos, se surprenant à penser que le poids de Noire Sœur à sa taille lui manquait. Pourtant, elle avait trouvé un de ses anciens propriétaires et cette idée l’enchanta. Lord Freuxsanglant s’arrêta alors un instant dans sa déambulation, « Pourquoi ? »
by CrimsonTulip