❝ at the end of the river, the sundown beams ❞ ft. Romarn Sawler

Elissa de la maison Farman n’avait qu’un désir depuis son retour, retourner voyager. Elle voulait refaire le tour du monde par les mers du Crépuscule et ramener les richesses qui s’étaient perdues à sa mort autrefois. Elle possédait un avantage certain dans cette vie : elle connaissait le chemin. Ce n’était pas le cas autrefois. Et elle connaissait les dangers également. Elle était persuadée qu’elle reviendrait cette fois et avec assurance, elle avait dit à Thena qu’en revenant de ce voyage, elles seraient toutes les deux riches. Avait-elle conscience de l’arrogance de ses paroles ? Elles étaient pleines d’ambition mais y parviendrait-elle vraiment ?
La ouestienne avait traversé ces mers avant quiconque mais dans chacun des livres qu’elle avait lu sur ce temps, son nom n’était mentionné nul part. Ni le sien ni celui d’Alys Montcouchant. Il apparaissait dans les récits du règne de Jaehaerys, premier du nom, mais guère dans des ouvrages sur les grandes navigateurs ou les grands voyages de ce monde. Le nom de Corlys Velaryon ne manquait pas de se distinguait et on offrait à Arya Stark la distinction d’avoir navigué par l’ouest bien qu’un seul ouvrage ait mentionné que l’information puisse être étonnée pour mentionner son propre nom, elle n’était pas reconnue pour ce qu’elle avait fait. D’une certaine manière, sa fierté s’en trouvait heurtée et elle comptait réparer ce tort. Si elle ne serait pas la première à naviguer à l’ouest, elle serait celle qui enrichirait les Îles de Fer comme nul ne l’avait fait auparavant.
Ambitieux projets mais la belle Thena Greyjoy y croyait puisqu’elle lui avait offert tout ce dont elle avait besoin à commencer par un navire comme elle désirait, une caraque dont le design et la légèreté lui permettait de voguer plus rapidement qu’aucun navire une fois le vent dans les voiles. Elle l’avait nommé Songefeu car il n’y eut nul créature qu’Elissa ait connu qui puisse suivre le vent avec autant de soin que la magnifique créature de son ancienne amante. En plus de cela, la suzeraine des îles de Fer lui avait offert l’argent dont elle avait besoin pour recruter une équipage et l’heure était venue. Elle était allée à Villevieille juste avant, avait trouvé ce qu’elle désirait mais ce n’était pas assez pour manipuler le navire en pleine mer. Il lui fallait encore trouver un second, un cuisinier et enfin, un cartographe. Car cette fois, elle ramènerait les preuves de son voyage et elle offrirait au monde une voie maritime vers l’ouest car contrairement aux croyances, Elissa savait qu’en passant par les mers du Crépuscule et par Ulthos, elle pouvait attendre les Contrées de l’Ombre et Yi-Ti plus rapidement que par l’est. Aller et revenir de Yi-Ti lui prendrait une année si les vents étaient en leur faveur, six lunes de plus si ce n’était pas le cas tandis que par l’est, il lui faudrait près de deux années pour atteindre l’Empire Dorée et autant de temps pour en pour en revenir.

Ce matin-là, lorsque la blonde s’était éveillée pour descendre de son bateau, elle avait fait face à son ancienne amante. Les plus médisants lui demanderait laquelle mais il n’y en eut qu’une qui compta réellement pour Elissa, celle-là même qu’elle avait quitté et volé avant son départ pour financer sa propre expédition. Rhaena Targaryen n’avait pas changé, elle était toujours belle comme le jour où elle l’avait quitté mais même l’amour d’une belle dragonne n’avait pas suffit à l’enchaîner à la terre. En revanche, la promesse de la retrouver le soir sur son navire la rendait d’humeur particulièrement joyeuse.
Un verre tournant entre ses doigts et une bouteille de brandvin de la Treille posée sur la table, elle avait commencé à rencontrer quelques marins en quête d’un peu d’argent mais lorsqu’elle racontait son projet avec passion et ambition, certains la prenaient pour folle et refusaient de l’écouter davantage tandis que d’autres remplissaient leur tête de rêves et acceptaient de la suivre. Ainsi, elle avait trouvé trois nouveaux matelots et un chef cuisinier en l’espace d’une matinée mais ce n’était pas suffisant. Elle avait refusé un jeune mousse car elle jugeait son expédition trop dangereuse pour un premier voyage en mer et il était trop jeune. Elle ne voulait pas être celle qui dirait à ses parents que leur fils de quatorze ans avait été emporté par les flots parce qu’elle n’avait pas su veiller sur lui.

Face à elle, un nouvel homme apparaissait. Il était de taille moyenne pour un homme et fin, il n’avait pas la constitution d’un matelot conventionnel. Était-ce comme jeune cuisinier qu’il voulait postuler ? Ce n’est que lorsqu’elle aperçut quelques parchemins dépassants de ses affaires qu’elle comprit qu’il pourrait être ce qu’elle cherchait. L’une des dernières pièces manquantes sur le Songefeu qui lui permettrait de rejoindre les Îles de Fer, faire ses au revoir à Thena et partir enfin naviguer sur les mers inconnues.

« — Are you here for the position of cartographer? »

D’un geste de la main, elle l’invita à s’assoir et remplit le second verre sur la table avec le branvin et le poussa vers le jeune homme.

« — What’s your name? »

Il était allé et venu jusqu'ici sans se poser de question car penser revenait à s'interroger et s'interroger soi-même n'était pas une bonne chose pour Romarn Sawler, fils de forgeron lui-même fils de forgeron. Parfois, alors qu'il maraudait ici et là, retraçant les contours de ce royaume qui l'avait vu naître, il se demandait s'il n'avait pas été dangereux de s'éloigner du chemin pour se promener sur des sentiers inconnus des gens comme lui. Parce que si Westeros connaissait de grands noms, le brun n'en avait aucun et il n'était pas désireux d'en obtenir la renommée et le poids qu'être quelqu'un imposait. Romarn était simplement un de ces êtres qui marchait sur le chemin et qui baissait sa tête si on lui demandait, bien trop préoccupé par le sort qui serait réserver à ses parchemins couverts de lignes et de noms qui n'intéressaient que ceux qui s'y trouvaient réellement ou les rêveurs.

Les Terres de l'Ouest l'accueillirent comme de vieilles amies et le cartographe en avait été heureux parce qu'il y avait quelque chose de particulier ici, comme le sentiment de rentrer à la maison, quoiqu’il n’eût pas réellement de foyer ou d’endroit à appeler comme cela. Pendant un temps, il y avait eu la chaleur réconfortante de Luke, comme une présence qui lui rappelait que les choses iraient bien le lendemain, quand ils ouvrirent à nouveau les yeux pour voir ce que le monde avait de nouveau à leur offrir. Tout ceci était exactement ce dont avait toujours rêvé le cartographe et bien plus encore, nulle part chez lui et pourtant, partout à sa place, surtout avec les gens de rien ou ceux qui partageait l’ambition, comme lui, de vivre le moment présent avec ses joies et surtout ses galères qui rappelaient que bon sang, il était bon d’être vivant parfois.

Quand sa mule s’arrêta enfin quand il rencontra les premières habitations de la troisième cité la plus peuplée du continent. Les livres disaient cela mais Romarn pouvait en témoigner de ses yeux et de ses propres comptes. Port-Lannis avait été un endroit que le jeune homme appréciait pour son histoire, quoique les gens tendaient à oublier que les premières habitations du bord des quais avaient été construite sur les fondations encore visible de maisons de pêcheurs que le cartographe avait visitées après être devenu ami avec ces habitants. Ils avaient quelque chose de facile et d’agréables et quand il tourna au coin d’une rue, des exclamations l’accueillirent.

"Bite my hands that’s Romarn Sawler. Man, it’s been a while.
- Dunsen. Hey!"

Et comme on retournait dans son village d’enfance, le port-réalais qui, après tout, n’était pas du tout du coin, traversa la ville à grandes enjambées, prêt à entendre tout ce que son ancien ami avait à lui raconter. Ils avaient travaillé ensemble pour un temps, briquant les escaliers des Lanett de la rue du bas pour se faire quelques sous, l’un pour boire, l’autre pour déjà repartir et se payer quelques parchemins. Ils s’entretinrent à coup de ceci et de cela et de quelques rumeurs qui parcouraient les cent milles et quelques habitants de la ville portuaire, les yeux fixés sur la mer et sur les navires qui allaient et venaient à quai. Et le blond montra quelques voiles en appelant un navire, que Romarn reconnu comme une fabrication fer-née, le voyageur fou. Et quel voyage. Sa capitaine entendait partir par l’ouest et si quelques-uns en rêvaient, cela n’était que des rêves et des espoirs de gosses qui ne se réaliseraient jamais de la vie.

"She’s searching people to go west, I didn’t listen more, Emrick n’ I were tipsier than the Seven Demons themselves.
- West? What do people think about that?
- That’s she’s mad, obviously. And that the Greyjoy have lost their mind, that’s their shipwork, right?
- Yeah, that’s one ironborn signature traveling boat. I heard Lyonne Greyjoy sank one just like that on Skagos for fun."

That man, commenta Dunsen et Romarn ne put qu’approuver. Lyonne Greyjoy était un héros à ces yeux, sûrement parce qu’il avait vu plus de terre que nombres de personnes et qu’il voyageait en suivant son cœur. Enfin, c’était ce que disaient les fer-nés de Pyk et cela avait suffit à convaincre le cartographe qu’un jour, lui aussi embarquerait sur un navire et ses yeux arpenteraient les côtes pour repousser les limites du monde connu. Alors, une idée folle traversa l’esprit du grand brun et il laissa les rouages de son esprit s’activer à toute vitesse en défaisant les nœuds de son fil de pensée.

Et après chaque nœud, il se convainquit que peut-être qu’il s’agissait de son signe, du moment pour lui de quitter Westeros qui n’avait plus rien à lui offrir. Et alors, il se leva rapidement, tapotant l’épaule de son ami. Oh, Dunsen serait encore un vieux camarade qu’on était ravi de retrouver dans quelques années parce que le jeune Sawler partait. Il quittait le continent pour de bon et personne ne pourrait l’arrêter. Après tout, n’avait-il pas désiré voir Lucerys Velaryon à nouveau et le soulever dans ses bras comme s’ils ne s’étaient pas vus depuis une éternité ? Et YiTi ? Ne rêvait-il pas d’expliquer des choses qui leur était inconnu ici, des choses qui dépassaient l’entendement tout entier ? A quoi ressemblaient les gens là-bas ? Et Valyria ? Est-ce que les ruines du plus grand empire que le monde eut porté fumaient encore en des milliers d’ilots perdus ?

Ce fut après des au revoir chaleureux que le cartographe se mit en route, portant ses cartes sous son bras. Il vendit sa mule pour en tirer quelques pièces, mais aussi une partie de son paquetage de survie. Il n’en aurait pas besoin là où il irait et après cela, ses pas le menèrent à ce navire dont il eut appris le nom par le biais de quelques marins. Songefeu. Ceci était le nom d’un dragon, mais le port-réalais n’était pas capable de dire lequel ou si ce dernier avait eu un dragonnier. Tout ceci lui semblait abstrait face à l’histoire des paysages que ces grandes créatures avaient pu voir, immuables malgré l’histoire.

Les guerres frappaient, les royaumes tombaient et pourtant, le monde continuait de se construire et de grandir alors même que les hommes qui vivaient là n’existaient plus. Est-ce que Castamere et Château Tarbeck n’étaient pas exactement des preuves de cela ? Ces deux ruines avaient été de grandes forteresses et aujourd’hui, les Terres de l’Ouest et leurs végétations avaient repris leurs droits en ces terres comme la terre seule savait le faire. Essos était là, à porter de main et Romarn voulait voir ce qui se cachait par-delà les flots avant que le monde ne reprenne ses droits naturels sur eux.

Alors, il se présenta et de fil en aiguille, il approcha finalement la capitaine de ce navire formidable qui lui semblait plus grand que les simples bateaux fer-nés, quoiqu’ils n’eussent jamais rien eu de simples car on pouvait penser que ces gens étaient des brutes, ils restaient des artisans formidables que peu pouvaient égaler dans leurs savoir-faire. Romarn observa d’un coup d’œil et il remarqua que personne ne semblait exactement comme lui. Est-ce que la capitaine, qu’il apprit être Elissa Farman, un autre nom issu du passé, accepterait un type comme lui ? Peut-être pas mais il lui était aisé de paraître convainquant. Après tout, il avait cartographié bien des lieux en approchant des seigneurs plus rigides et durs que la pierre. Alors qu’il s’apprêtait à ouvrir la bouche, la jeune femme lui adressa la parole et le brun hocha sa tête vivement.

"Yeah, I didn’t know you were searching for one but… It seems it’s my day of luck."

L’accent de Port-Réal qu’il arborait ne pouvait pas tromper sur sa provenance et pourtant, nombres pourraient dire que le jeune homme s’en sortait bien. Il portait des vêtements solides et plus encore, il portait un nombre de parchemins tels qu’il était évident que l’argent n’était pas un problème pour lui. Romarn s’installa alors face à Elissa, posant sa besace à ses côtés avant de sourire timidement.

"I don’t drink, thank you though. I’m Romarn. Romarn Sawler. I don’t know what you search exactly for this position but know I’m a hard-working guy. I worked for many people, including your own benefactor. She had me inspecting the erosion of the stone stacks."

Le jeune homme ne regardait pas la blonde dans les yeux, à vrai dire, il n’était pas sûr d’où regarder et soudainement, il eut un éclair de génie. Il fouilla alors ses affaires avec hâte, repoussant les verres avec soin pour étaler un parchemin enroulé dans du cuir.

"People say you wanna go west. Please, tell me everything. We are here, commenta-t-il en pointant un port de la côte ouest, what’s next."

Il y avait un cartographe face à Elissa Farman et c'était tout ce dont elle avait besoin. Ça et un second mais elle ne pensait pas qu'elle trouverait celui-ci à Castral Roc. Dès l'aube, le Songefeu s'en irait pour les Îles de Fer où elle songerait à emprunter à Thena Greyjoy son frère. Son regard détaillait l'homme, le dernier qu'elle verrait de la journée car après, la belle princesse qui avait ravi son cœur plusieurs siècles auparavant l'attendrait. Elle savait la colère que Rhaena pouvait éprouver envers elle mais elle n'en avait plus véritablement envers elle. Elle lui reprochait seulement le sort qu'elle avait fait connaitre à son frère mais Elissa aurait dû le savoir, elle aurait dû l'emmener avec elle. Il n'avait jamais été fait pour être marié à une princesse, il n'avait jamais eu les épaules pour ça, son doux petit Androw n'avait jamais été fait pour tout cela. Elle avait pensé pouvoir le garder auprès d'elle ou peut-être avait-elle pensé garder la Targaryenne auprès d'elle lorsqu'elle avait suggéré le mariage de celle-ci et de son jeune frère. Mais en réalité, elle avait eu tort. Peut-être avait-elle été trop égoïste, comme souvent et pourtant, elle ne changeait pas. Toujours aussi libre que le vent, elle pensait à sa propre personne avant de songer aux autres. Lorsqu'elle promettait des richesses à la suzeraine des Îles de Fer, elle pensait avant tout à son propre désir de voyager avant de songer à ce qu'elle pourrait réellement ramener.
Le jeune homme qui se tient face à elle ignorait tout de ce qu'elle recherchait en venant ici, voilà un hasard plaisant. Sans hésiter, elle lui offrit un verre car une bonne conversation, selon la capitaine, se faisait toujours autour d'un bon verre et si elle s'accompagnait d'un bon repas, cela était plus plaisant encore. Ses sourcils se froncèrent légèrement quand il refusa le verre, juste l'espace d'un instant puis elle revint à son sourire, elle haussa les épaules et tira le brandvin vers elle.

« — More for me then. »

La blonde porta le premier verre près de ses lèvres en écoutant le brun se présenter et ainsi, son interlocuteur se nommait Romarn Sawler et, à en juger par son accent, il venait de la capitale. Ou des environs. Elissa, elle-même, ne saurait dire d'où lui venait le sien. Car elle avait tant voyagé durant les dernières années de sa vie qu'elle avait commencé à mêler chaque endroit où elle avait vécu, où elle s'était arrêtée pour donner un mélange assez étranger et original d'accents venus du monde entier.
Ses yeux bleus se posèrent sur la carte qu'il dévoilait sous ses yeux, une carte du monde qu'elle savait bien incomplète désormais et un petit rire lui échappa à sa contemplation.

« — That's the point, I can't show you. Your map is amazing but it doesn't show what you don't know. »

Elle se recula un peu, s'appuyant contre le dossier de sa chaise pour finir son premier verre en quelques gorgées et quand elle le déposa sur la table, elle revint se pencher au-dessus de la carte. Elle posa son doigts sur Castral Roc et se mit à travers une ligne vers le sud, vers l'est et de plus en plus loin.

« — We'll go beyond Asshaï, sail between Essos and Ulthos and far beyond to come back to the Seven Kingdoms by the east. And I need someone to draw a map of these unknown lands. We'll crate a safe passage for everyone to the Jade Sea. »

Ses yeux brillaient d'une excitation particulière, elle était pleine de rêves et d'ambition et quand elle prit le second verre d'alcool, celui qu'il ne voulait pas boire, elle eut un petit rire.

« — We'll make history. »

Un impromptu voyage commençait toujours avec une étrange rencontre avait trouvé Romarn alors même qu’il avait pris les routes dans sa jeunesse, suivant quelques chevaliers errants battant le pavé. Ils avaient toujours préféré les sentiers de terres aux grands routes faites de bandits, jurant que les forêts étaient moins dangereuses qu’elles n’y paraissaient. Westeros, le jeune homme l’avait brossé avec une précision qui témoignait de son application et de sa dédication à son art et peut-être eusse été l’exacte raison pour laquelle le cartographe voulait lui échapper à présent. Il observa la ouestienne face à lui et il reconnut sans mal son amour pour l’alcool qui semblait caractérisé tant de gens de la mer.

Pourquoi ces gens buvaient autant ? Romarn aurait été incapable de l’expliquer. Peut-être serait-ce sa chance de le découvrir alors même qu’il embarquerait sur le Songefeu si Elissa Farman voulait bien de lui alors que le jeune Sawler leva ses deux mains en l’air d’un air convaincu par les mots de cette femme. Cela en ferait absolument plus pour elle et si son désintérêt pour les alcools qui n’étaient pas du simple vin de table pouvait avoir un avantage, c’était sûrement que personne ne pourrait jamais l’accuser d’avoir voler ou vider plus que de raison les réserves qu’il devait exister dans les cales du navire.

“Fair enough, I'm not into those kind of drinks for now.”

Et alors qu’il continuait à parler, le brun se surprit à rougir, au rire de la blonde face à lui. Qu’y avait-il donc de si drôle ? Ses côtes n’étaient-elles pas assez claires ? Ses lignes manquaient-elles de précision ? Et puis les paroles d’Elissa le frappèrent d’une façon plus évidente encore qu’il ne l’avait imaginé. Alors, le jeune géographe poussa lentement sa carte sur un des bords de la table de façon à créer le vide qui les attendraient.

“I’m not very well versed into the matter of boats and everything. I know this has been attempted but has this been documented in anyway?”

D’Arya Stark, Romarn n’avait presque pas entendu parler. Il lui semblait que ce nom était plus un mythe qu’une réalité, autant qu’Elissa Farman l’avait été, elles qui avaient été des figures d’un passé si lointain. Qui sait, peut-être s’agissait-il de figures aussi mythologiques que les Sept eux-mêmes ou que ce Trios qui avait pourtant fait revenir son cher Luke à la vie ? Mais la capitaine était là, devant lui, et elle n’était pas une illusion envoyée pour le tourmenter. L’artiste écouta alors en traçant des contours imaginaires sur le grain de la table du bout de son doigt.

“I could do that. I never traveled a long distance on a ship, but I learn quickly. I’m used to very hot days and very cold nights and I can do clean ups too. I’ll only need a very high point of view to see what’s ahead.”

Les mots et les noms lui semblaient étrangers à ce point mais il existait une impatience qui caressait son estomac tandis qu’il essayait d’imaginer ce à quoi pouvait bien ressembler des endroits tels que Asshaï, Ulthos ou encore la couleur des eaux de la Mer de Jade. Il existait une lueur d’excitation en tout cas dans le regard d’Elissa qui intimait à Romarn que tout ceci serait tout ce qu’il avait toujours rêvé de voir dans sa vie et même plus, ses joues se réchauffant d’une joie certaine.

“I’ll only ask one thing, if it’s not too much, capt’ain. If we make it, could you let go of my services in Volantis? I’ll give you all the copies of the map created by this adventure, with no other payment but to tell my name if anyone ask for it. I’m not into treasures or gold. Only the journey.”