Lune 12, 875 AC. L'été est là, le petit peuple se réjouit alors que les seigneurs s'inquiètent à l'heure où un nouveau roi vient d'être couronné en la personne de Maegor I Targaryen.
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❝It's the sea who takes the man❞ — ft. Elissa Farman
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it's the sea who takes the man
feat. @Elissa Farman
Les îles de Fer, balayées par les vents salés de la mer, sont imprégnées d'une ambiance étrange. Une atmosphère singulière qui imprégne chaque recoin de Pyk. Il y a quelque chose dans l'air, quelque chose de particulier. Habituellement, Lyonne s'amuse de cette espèce de brouillard. Il l'accepte, il la porte fièrement comme un héritage venu des temps anciens. C'est une sensation profondément ancrée dans les racines de son peuple. Pourtant, quand la pluie et les vents ont frappé ces derniers jours, les îles ont rugi d'un cri étrange. Les cieux au-dessus de Pyk ont toujours être voilés par des nuages sombres, des ombres qui dansent au gré des caprices de la mer déchaînée.
Le vent siffle à travers les tours côtières. Il s'acharne sur les voiles. Il les salent de l'écume mouvementé. Il crée une symphonie discordante qui semble provenir des esprits marins eux-mêmes. Une rumeur gonfle pourtant sur la petite île. Elle enfle et enfle et enfle. Lyonne l'a entendu dans la taverne du port pour la première fois. Il en a rit un instant. Les vagues ont pourtant fracassé leurs colères sur les falaises abruptes non loin, ce jour là, créant un écho sinistre qui a résonné dans les oreilles des habitants de l'île. Le cadet de Thena Greyjot s'est demandé si cette dernière les a entendu aussi, à Lordsport. It's said Nagga herself have been brought back to life. Can you believe? Shall the Old Ways be resuscitated too? Le marin s'est alors levé de sa chaise, refusant d'en entendre plus. Sa femme l'attend, sa sœur lui a dit de ne pas traîner, il invente quelques mensonges en payant, préférant rentrer chez lui.
Les ruelles qui bordaient le chemin pour rentrer sont étroites, tortueuses, comme si le faubourg a été tissée dans l'enchevêtrement des filets de pêche ancestraux. Il sait qui habite chaque maison, chaque cabanon de pèche. La plupart sont ceux qui travaillent directement au château ou des pécheurs qui préfèrent vivre ici plutôt que dans le bruit permanent de Lordsport. Les maisons en pierre sombre semblent fusionner avec le paysage rocailleux, créant une harmonie étrange entre l'artifice humain et la nature brutale des îles de Fer. Le vent et la pluie a malmené quelques habitations, Lyonne le note, il en parlera brièvement à sa Suzeraine, sa sœur, sa bienfaitrice, elle pensera sûrement que son frère s'investi un peu pour leur archipel. Plus qu'en prenant la mer dès qu'il le peut. Les regards froids des habitants sont à l'image des vents marins, perçants et intransigeants, témoins d'une vie façonnée par les caprices impitoyables de la mer. Plus encore, par les pertes terribles de la guerre. Elle est encore présente. Trop présente. Ils œuvrent autant que possible. Ce n'est jamais assez pourtant. Même eux ne vivent pas dans de bonnes conditions.
Son pas est lent. Très lent. Il semble y aller à reculons le capitaine de la Frégate de Fer. Avant de passer les arches qui le forceront à traverser ponts de pierre et cordes, son regard noir glisse sur la plage en contrebas, frappée par des vagues de plus en plus haute. Il voit, le prêtre. Il l'observe un temps. Les cérémonies religieuses dédiées au Dieu Noyé ont toujours eu une attache forte pour lui. Quelque chose de sacré que le kraken fer-né ne saisi pas et pourtant. Et pourtant... Les prêtre, vêtu de lambeaux marins, brandit des icônes salées. Lyonne ne sait pas dire lesquelles. Il ne voit pas bien d'ici. Tout ce qu'il peut voir, c'est les gestes maniaques. Le vieil homme semble invoquer les puissances de l'océan. Que lui demande-t-il? Essaye-t-il de calmer leur Dieu? Essaye-t-il de prouver que la grande Nagga vit encore? Les vagues répondent souvent à ces prières, se gonflant en une danse furieuse qui renforçait la foi des fidèles. Que demandent-il aujourd'hui, ce vieux fou?
Il n'a pas le temps d'observer davantage. Le temps n'est pas infini et déjà, les nuages sont plus menaçants. Ils sont noirs, ils sont dangereux. Ils ont quelque chose de particulier que Lyonne ne voit pas d'un bon œil. Il faut qu'il voit Thena. Il espère qu'elle est déjà rentré. Il espère. Il prie. Son regard cherche d'ailleurs le cheval de sa sœur. Il est là, juste là. Il est calme malgré la tempête qui approche. Car c'est une tempête, pas de doutes. C'est un danger. Un signe. Une sentence. C'est la saison. Le jeune homme remarque un deuxième cheval. Celui-ci est nouveau. Il ne vient pas de ces écuries. Ça se voit. La bête est plus craintive. Elle semble prête à frapper les palefreniers.
Pas, après pas, après pas, après pas. Le bois sent l'humidité réconfortante de la maison. Il sent à la fois le fond de cale et pourtant, pourtant, c'est Pyk tout entier dans cette odeur. pas de doute, les étrangers doivent penser d'eux qu'ils sont des barbares. Les fer-nés sont connus pour cela. Ils sont connus pour leurs cheveux roux et blonds. Ils sont connus pour leur étrange accent. Ils sont connus pour trop boire. Ils sont connus pour leurs bateaux. Et ils sont connus pour cette étrange impression d'être constamment mouillés ou humides de l'eau de la mer à l'odeur de sel, de fer, de quelque chose d'anormal. Le donjon Sanglant l'accueille rapidement et avec lui, la chaleur. La cheminée brûle ardemment. Thena a donc décidé de la faire alimenter plus qu'elle ne le fait habituellement. Ils ont une politique très strict. Elle s'applique à tout le monde et surtout à eux. Pas trop de bois de chauffage. Les arbres servent à la construction surtout. Le bois flotté sert à l'artisanat. La paille est pour les animaux. Eux... Et bien ils sont résistants. S'ils ont froids, un manteau saura les couvrir. Celui de Lyonne est malmené par le temps. Ce n'est pas grave. Il est résistant. Ils sont tous résistants. Ce qui est mort ne saurait mourir.
Quand il entre finalement dans la salle du trône de Grés, Thena n'est pas là. Il ne voit pas sa chevelure enflammée. En revanche, il reconnait la blonde qui se trouve ici. Sa vision est une vraie joie. Lyonne sourit alors largement. Il ne sait pas faire semblant Il ne sait pas mentir. Quand le kraken est heureux, il est heureux. Quand le kraken est agacé, il est agacé. Pour l'instant la surprise et la joie sont placardés sur son visage. Et quel visage. Lyonne ne ressemble pas à Thena. Il est le portrait de son père avec les yeux de leur mère. La plus âgée est leur mère avec les yeux d'Erwin Lannister. Du moins, ils supposent. Aucun d'eux n'a de réels souvenirs de lui. Non. Non, non. Alors quand on leur demande, ils disent que la Suzeraine à les yeux du Dieu Noyé. Des yeux fait des tréfonds de la mer.
« Elissa? What are you doin' here? It's been a while! How was it? I've been home for some time. How's the world? »
Question sur question, sur question, sur question. Il manque de dire qu'Elissa Farman doit l'embarquer avec elle sur son bateau. Resquilleur des mers, certes, mais un bon marin tout de même. Car il est de la mer et la mer l'appelle terriblement autant que l'étrange atmosphère essaye de le chasser. Quelque chose se prépare.
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it's the sea who takes the man
ft. @Lyonne Greyjoy
There once was a ship that put to sea The name of the ship was the Billy O' Tea The winds blew up, her bow dipped down Oh blow, my bully boys, blow
jour 11, lune 9, année 873
Les Îles de Fer étaient devenus un foyer sur la terre ferme pour Elissa de la Maison Farman. Depuis qu'elle avait poussé son premier souffle pour la première fois, comme une renaissance qu'on lui avait accordé, elle n'avait pas posé le pied sur Belle Île car elle n'était pas curieuse de voir ce qu'il était advenu de Belcastel, elle connaissait l'endroit par cœur et elle doutait que les siècles aient changé grand chose à l'île étroite et étouffante qu'elle avait connu. Les îles sous la suzeraineté des Greyjoy étaient froides et humides, le vent faisait gonfler ses cheveux blonds et emmêlé chacune de ses mèches, le brouillard et les tempêtes n'étaient pas rares et cette étrange et sombre atmosphère était réconfortante. Elle allait et venait à sa guise, nul n'avait tenté de l'enchainer à la terre car Thena savait que la Farman appartenait à la mer et aux océans. Le monde était trop grand et trop vaste pour ne pas être exploré, il était trop plein de richesses et de trésors pour qu'elle ne les voit pas de ses propres yeux et qu'elle n'en ramène pas à celle qui était devenue son amie, quelques fois son amante et surtout, sa bienfaitrice.
« — Lyonne! the one man I was looking for. »
Un sourire étira les lèvres de la blonde et ses yeux aussi bleus que les eaux des mers tropicales se plissèrent sous son expression. Le feu qui brûle dans la cheminée permet à la ouestrienne de se réchauffer, elle réalise chaque jour ici qu'elle n'est pas aussi résistante que les habitants des îles, malgré son temps passé en mer et celui passé sur l'île sombre des Targaryen. Elle avait connu quelques tempêtes là-bas mais aucune n'était aussi terrible que celle des Îles de Fer où les vagues s'élevaient si haut qu'elles semblaient vouloir toucher le ciel.
Elissa lit la joie sur le visage de Lyonne, elle la partage car le frère et la sœur sont ce qu'elle a de plus proches d'amis entre ces murs. Ou même en ce monde. Elle glisse ses mains dans son dos pour les y joindre et fait quelques pas dans sa direction.
« — I went as far as Sunspear. The Seven Kingdoms didn't change as much as I thought. »
Lancehélion, La Treille, Villevieille puis Port-Lannis lui avaient permis de former un équipage solide, de remplir les cales du Songefeu et maintenant, le départ approchait. Dans quelques jours, elle partirait et les dieux seuls savaient quand elle reviendrait. Ou si elle reviendrait. Cette fois, elle connaissait les routes maritimes qu'elle emprunterait par l'ouest pour revenir par l'est. L'équipage serait épuisé à la fin du voyage, les routes connues seraient plus aisées à naviguer que l'inconnu pour eux. Elle avait été la première à relier l'ouest à l'est du monde connu mais nul n'en avait jamais rien su. On disait qu'Arya Stark avait été la seconde. Elle utiliserait les vieilles cartes de cette dernière, celles que peu connaissaient, celles qu'elle avait pu récupérer à Villevieille et qui, par leur ancienneté, s'avéraient peu lisibles car elles ne furent pas entretenues, elles avaient cessé d'être copiées au début de la Guerre des Prétendants car, selon les dires du mestre qu'Elissa avait interrogé, explorer le monde n'était pas la priorité.
« — I came here one last time before we sail west. There is still a unfilled position in my crew. »
Elissa se détourna du Greyjoy alors que son visage se remplissait de malice. Elle avançait vers le feu dans la cheminée, fixant les flammes qui dansaient dans le foyer pendant quelques instants où le silence s'installa entre eux.
« — I need a second-in-command. Someone I know and can trust, elle marqua une nouvelle pause et sa tête se tourna vers lui sans qu'elle ne s'éloigne du feu. Ses yeux bleus trouvèrent leurs reflets dans les iris de Lyonne. Your sister suggested I might find it here. »
Ses mots étaient plein de sous-entendus et son ton laissait entendre une suggestion pour le frère de la suzeraine de ces îles. Elle aurait préféré ne pas avoir à voler son héritier mais Elissa était égoïste, elle était libre comme l'air et même sa bienfaitrice ne saurait l'arrêter quand elle désirait quelque chose. De plus, la Greyjoy n'avait pas refusé catégoriquement quand elle avait suggéré qu'elle pourrait lui enlever Lyonne durant un peu plus d'une année, peut-être deux. Serait-il partant pour se lancer dans cette aventure avec elle ? Voudrait-il laisser femme et enfants derrière lui pour explorer le monde ? Il y avait quelque chose qui brûlait en lui, qui appelait à la liberté et Elissa pouvait le sentir. Qui d'autre pourrait se tenir près d'elle durant ce long voyage et revenir enrichir les Îles de Fer si ce n'était l'héritier même des celles-ci ?
Les Îles de Fer étaient devenus un foyer sur la terre ferme pour Elissa de la Maison Farman. Depuis qu'elle avait poussé son premier souffle pour la première fois, comme une renaissance qu'on lui avait accordé, elle n'avait pas posé le pied sur Belle Île car elle n'était pas curieuse de voir ce qu'il était advenu de Belcastel, elle connaissait l'endroit par cœur et elle doutait que les siècles aient changé grand chose à l'île étroite et étouffante qu'elle avait connu. Les îles sous la suzeraineté des Greyjoy étaient froides et humides, le vent faisait gonfler ses cheveux blonds et emmêlé chacune de ses mèches, le brouillard et les tempêtes n'étaient pas rares et cette étrange et sombre atmosphère était réconfortante. Elle allait et venait à sa guise, nul n'avait tenté de l'enchainer à la terre car Thena savait que la Farman appartenait à la mer et aux océans. Le monde était trop grand et trop vaste pour ne pas être exploré, il était trop plein de richesses et de trésors pour qu'elle ne les voit pas de ses propres yeux et qu'elle n'en ramène pas à celle qui était devenue son amie, quelques fois son amante et surtout, sa bienfaitrice.
« — Lyonne! the one man I was looking for. »
Un sourire étira les lèvres de la blonde et ses yeux aussi bleus que les eaux des mers tropicales se plissèrent sous son expression. Le feu qui brûle dans la cheminée permet à la ouestrienne de se réchauffer, elle réalise chaque jour ici qu'elle n'est pas aussi résistante que les habitants des îles, malgré son temps passé en mer et celui passé sur l'île sombre des Targaryen. Elle avait connu quelques tempêtes là-bas mais aucune n'était aussi terrible que celle des Îles de Fer où les vagues s'élevaient si haut qu'elles semblaient vouloir toucher le ciel.
Elissa lit la joie sur le visage de Lyonne, elle la partage car le frère et la sœur sont ce qu'elle a de plus proches d'amis entre ces murs. Ou même en ce monde. Elle glisse ses mains dans son dos pour les y joindre et fait quelques pas dans sa direction.
« — I went as far as Sunspear. The Seven Kingdoms didn't change as much as I thought. »
Lancehélion, La Treille, Villevieille puis Port-Lannis lui avaient permis de former un équipage solide, de remplir les cales du Songefeu et maintenant, le départ approchait. Dans quelques jours, elle partirait et les dieux seuls savaient quand elle reviendrait. Ou si elle reviendrait. Cette fois, elle connaissait les routes maritimes qu'elle emprunterait par l'ouest pour revenir par l'est. L'équipage serait épuisé à la fin du voyage, les routes connues seraient plus aisées à naviguer que l'inconnu pour eux. Elle avait été la première à relier l'ouest à l'est du monde connu mais nul n'en avait jamais rien su. On disait qu'Arya Stark avait été la seconde. Elle utiliserait les vieilles cartes de cette dernière, celles que peu connaissaient, celles qu'elle avait pu récupérer à Villevieille et qui, par leur ancienneté, s'avéraient peu lisibles car elles ne furent pas entretenues, elles avaient cessé d'être copiées au début de la Guerre des Prétendants car, selon les dires du mestre qu'Elissa avait interrogé, explorer le monde n'était pas la priorité.
« — I came here one last time before we sail west. There is still a unfilled position in my crew. »
Elissa se détourna du Greyjoy alors que son visage se remplissait de malice. Elle avançait vers le feu dans la cheminée, fixant les flammes qui dansaient dans le foyer pendant quelques instants où le silence s'installa entre eux.
« — I need a second-in-command. Someone I know and can trust, elle marqua une nouvelle pause et sa tête se tourna vers lui sans qu'elle ne s'éloigne du feu. Ses yeux bleus trouvèrent leurs reflets dans les iris de Lyonne. Your sister suggested I might find it here. »
Ses mots étaient plein de sous-entendus et son ton laissait entendre une suggestion pour le frère de la suzeraine de ces îles. Elle aurait préféré ne pas avoir à voler son héritier mais Elissa était égoïste, elle était libre comme l'air et même sa bienfaitrice ne saurait l'arrêter quand elle désirait quelque chose. De plus, la Greyjoy n'avait pas refusé catégoriquement quand elle avait suggéré qu'elle pourrait lui enlever Lyonne durant un peu plus d'une année, peut-être deux. Serait-il partant pour se lancer dans cette aventure avec elle ? Voudrait-il laisser femme et enfants derrière lui pour explorer le monde ? Il y avait quelque chose qui brûlait en lui, qui appelait à la liberté et Elissa pouvait le sentir. Qui d'autre pourrait se tenir près d'elle durant ce long voyage et revenir enrichir les Îles de Fer si ce n'était l'héritier même des celles-ci ?
by CrimsonTulip
Invité
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it's the sea who takes the man
feat. @Elissa Farman
Come to me… souffle le vent au dehors dans chaque répétition des vagues. Elles vont. Elles viennent. Telle est l’ordre des choses. Elles vont. Elles amènent les mots du Dieu Noyé jusqu’à eux et leurs prêtres les interprètent. Elles viennent. Elles emportent les navires au loin, les coulent, les fracassent parfois contre les rochers. Telle est l’impitoyabilité de la mer. Lyonne écoute les murmures qui l’appellent au loin, réchauffant ses mains jusqu’à ce qu’il ne soit plus seul et qu’on puisse l’accuser de profiter trop largement des bienfaits du feu. Même Ellya ne restait pas aussi longtemps devant les flammes pour se réchauffer, préférant vivre comme eux. Oh, qu’elle est brave sa douce. Qu’elle est forte sa tendre. Qu’elle endure pour lui, pour eux, pour les enfants, pour leur bien. Un jour, Robin sera le seigneur de toutes les îles qui composent leur archipel et sa sœur sera une grande capitaine, voilà l’ordre des choses et juste comme son fils serait lord, Lyonne, lui, est un marin et la mer l’appelle justement. Elle cire. Elle hurle. Elle supplie presque. Elle lui manque autant que le kraken imagine qu’il lui manque en retour. Seule Elissa le tire de cette pensée et l’homme s’incline gauchement. Il n’est pas fait pour la courbette. Thena non plus d’ailleurs. Il pense à combien sa sœur est maladroite en société, bien mieux faite pour boire et commander que pour la courbette et l’hypocrisie.
« Ah? Were you now? It’s a good ol’ chance I’m not gone then. »
Une rumeur gonfle sur la petite île. Elle enfle et enfle et enfle. Lyonne préfère ne pas dire qu’il la fuit comme la peste depuis que les morts sont revenus à la vie et que tout le monde parle de ce qu’il faudrait faire ici. Personne ne sait. Personne. Même Thena marche à tâtons. Il ne dit pas que les gens sont à la recherche de quelqu’un à blâmer, qu’ils prient pour le retour de Nagga et des pillages et de tout ce qu’il y a eu de pires en eux. Sa sœur aussi à ce désire. Il l’a entendu en parler une fois au détour d’un couloir à l’odeur rance et aux planches détrempées par l’humidité omniprésente. Le Greyjoy pose alors sa main sur l’épaule d’Elissa pour lui sourire avec une grande chaleur parce qu’elle lui dira quelque chose qui fait sens, quelque chose qui ne le fera pas sortir de ses gonds pour retrouver la sécurité toute relative de Pyk. Le grincement des poutres et des planchés vermoulus accompagnent les paroles de la capitaine et l’homme l’écoute avec intérêt.
« Ah, I see. Damn it, I planned on dreamin’ of great adventures tonight. And what of Dreamfyre? Is she good? Does she float alrigh’? »
L’enjouement de Lyonne est évident. Il connaît le plaisir de voguer et d’avoir son propre navire à soi. Peut-être que c’est une des raisons pour lesquelles il ne fréquente plus les quais de Lordsport. Cela reviendrait à voir son bateau dépérir et cela lui serait trop insupportable. Non. Non, à la place il monte à cheval et marche autant que possible. Parfois, il prend une des barques pour emmener Robin et Asha sur la mer. C’est important pour lui. Ellya le sait. Ellya ne dit jamais non. Ellya ne dit jamais non à rien. Elle sait, elle doit se douter de son mal être, de sa frustration de rester à quai pour Thena. La rousse le lui a demandé et en tant que loyal sujet, Lyonne ne repart pas. Il lui semble que jamais il ne quittera ce tas de pierres et de bois moisis. Et alors, la rumeur continue de grandir et grandir partout où la Suzeraine se rend, comme si elle susurrait quelques mots qui n’apporteront rien d’autre que le cas. Ça son frère en est persuadé. Le kraken de fer entend contourner la tempête qui va approcher si dangereusement.
« West, that promise to be a great adventure, isn’t it? »
Isn’t it… Isn’t it, demande-t-il comme s’il n’imagine pas déjà la grandeur d’une telle expédition qu’il verra partir sans rien pouvoir faire à ce sujet. Ou le fera-t-il… Lyonne entend les mots que Elissa ne prononce pas et il danse presque sur ses pieds en faisant quelques allées et retours. Peut-il partir ainsi ? Peut-il quitter ces îles et laisser à nouveau sa famille derrière ? Il l’a fait une fois, il le fera à nouveau. Il l’a fait plus d’une fois et ne se privera pas. Non. Lyonne imagine que l’étrange impression qui l’étouffe n’est que ça. Qu’une impression, qu’un sentiment. Il n’y a pas de place pour les sentiments quand l’aventure appelle. Quand l’aventure est là, toquant à la porte. C’est une opportunité rare. Il lui faut la saisir. Il lui faut en être et le verdict tombe bien assez vite.
« She said that? Wait. Do you mean I’m going with you? Hell YES! »
Thena. Thena a dit qu’il pouvait partir ? A-t-elle dit qu’il pouvait prendre la mer pour l’ouest ? Cette idée le rend plus jovial encore qu’il ne l’est et son bras passe autour des épaules d’Elissa pour la guider vers la table qui borde une des fenêtres du Donjon.
« Tell me everything ‘bout it. What’s the plan? When do we leave? What should we expect? »
Il y a une excitation évidente et les yeux verts de Lyonne brillent d’une malice qu’il cache derrière des traits durs, derrière des traits de marin qui ne se laisse pas diriger à la louche. Il sait pourtant qu’il va falloir parler de tout ça à Ellya et Ellya ne sera peut-être pas contente. Mais Ellya ne dit jamais non. Ellya ne dit jamais non à rien.