❝To strike the iron while it's still hot❞ — ft. Stannis Baratheon
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ft. @Stannis Baratheon
Le soleil levant baigne les murailles d'Accalmie d'une lueur dorée, réveillant la forteresse endormie sous le poids de ce qui semble être des siècles pour son plus ancien occupant. Argilac s'éveille pour la seconde fois en ces murs depuis son retour à la vie. C'est comme ça qu'on lui a vendu toute cette histoire. Il y croit. Il essaye d'y croire. Entre des murs si familiers et si étrangers en même temps. Ceci n'est pas ses appartements royaux. On lui a dit qu'ils n'existent plus, qu'ils ont été transformé en autre chose. Ses pas n'ont pas permis de les retrouver. Ils n'ont pas suffit pour que le vieux roi ne se souvienne. Sa mémoire lui joue des tours. Sa mémoire n'est plus ce qu'elle a été. Le sol pavé exhale une atmosphère imprégnée d'histoire, chaque pierre murmure des légendes du passé. Des légendes que personne d'autre que lui ne doit sûrement se souvenir. Est-ce qu'un seul de ces blancs-becs se rappelle de ce bon vieux Byren et son seau? Est-ce qu'un seul de ces blancs-becs se rappelle de Guyard de la Mer? La quiétude matinale accueilli le vieux Argilac Durrandon, haut de toute sa taille, le pas décidé et fort. Il va chasser aujourd'hui. Il veut un faisan pour son déjeuner et peut-être trouvera-t-il quelques carottes sauvages.
La cloche du septuaire sonne doucement, rompant le silence solennel des pensées de l'homme. Il se rend compte qu'il est encore tôt et que peut-être que personne n'est levé. Ce n'est pas grave, il saura trouver ce dont il a besoin seul. Qui peut bien lui interdire de se servir? Qui donc? Qui osera lui dire quoique ce soit? Argilac, revenu d'un étrange sommeil, sait pourtant qu'il est à la croisée des chemins, entre deux époques qui se font écho, suspendues entre le passé et l'inconnu qui se profile à l'horizon. Il les a vu, les visages de ces garçons Baratheon. S'il a refusé de dîner avec eux hier soir, il sait qu'Argella n'a pas tort bien que cela le rende malade. La gamine a raison. S'ils sont les descendants du bâtard valyrien, ils sont aussi les descendants de Durran autant que lui. Ils ont de son sang. Tous autant qu'ils sont. Durrandon et Baratheon. Plus orageux et orageois que valyriens. Aucun ne porte les cheveux d'argent du vil dragon. Aucun n'arbore ses yeux violets non plus. Non. Non. Ils ont le trait des Terres de l'Orage. Ils ont les traits de ceux qui ont dirigé le Défi depuis sa création.
L'extérieur l'accueille. L'orageois aime la beauté des murs qui encerclent Accalmie. Il aime se savoir en sécurité. Il aime qu'aucun n'ait fondu sous le feu destructeur des monstres qu'ont monté les Targaryen. Il aime... Le bruit l'empêche de se concentrer davantage. Non. Non. Son regard est attiré par autre chose. Il est attiré par le bruit de l'effort, il est attiré par le bruit d'un corps qui tombe lourdement au sol, le bruit du corps d'Argella. Sa gamine est entrain de se battre? Est-ce qu'il rêve? Elle n'est pas mauvaise mais ce n'est pas encore ça. Son agilité ne fait pas de doute cependant, sa rapidité non plus. Elle l'a toujours été. Argilac observe alors longuement, très longuement, si longuement que l'entraînement de sa gamine se termine. Il reste encore là pourtant. Il observe, le roi de l'orage, le tonnerre, l'Homme. Il observe cet entraîneur qui semble investie à faire entrer du plomb dans la cervelle de la fille. SA fille. Sa fille oui. La sienne. Un pincement de fierté le prend alors. Un pincement qu'il veut cacher autant que possible.
Argilac s'approche, ses sourcils froncés. C'est une expression naturelle chez cet homme. Les années ont façonné son visage ainsi. Les années lui ont donné un air soucieux et en colère quand ses traits sont détendus. Argilac s'approche et il observe l'homme. Difficile de dire que ce dernier est un gamin. Ce n'en ait pas un. Définitivement pas. Non. Non. De tout ceux que le dernier roi de l'Orage a croisé jusqu'ici, c'est bien l'homme avec un statut le plus âgé qu'il a pu croisé ici. C'est un Baratheon, pas de doute là dessus. Certes, il ne ressemble pas à ce bougre d'idiot d'Orys, mais il a des airs qu'il sait reconnaître. Un je-ne-sais quoi. Quelque chose. Quelque chose qu'il ne sait trouvé mais qui lui semble évident. Ou peut-être sait-il. Argilac refuse juste de dire quoique ce soit. Il refuse. Ça ne sortira pas de sa foutue bouche.
«You. Was it fun to push my girl to the ground?»
Le ton est strict, sévère même, pourtant Argilac est amusé. Une lueur danse dans ses yeux. Il veut jauger cet inconnu entre ses murs. Car ce sont ses murs, ils sont à lui. A personne d'autre.
«For how long have you been training her? A fortnight? More?»
To strike the iron while it's still hot
Un concours aurait pu se tenir entre les deux hommes afin de savoir lequel d’entre eux auraient bel et bien eu l’air le moins avenant, le plus sévère et le moins amical possible.
Le soleil n’en était encore qu’à ses premières heures lorsque le nouvel entraînement d’Argella prit fin. Le Lord Stannis Baratheon se montrait toujours particulièrement dur strict avec elle, mais jamais de manière malveillante. Il était seulement naturellement des plus sérieux dans son travail et prenait cet entraînement très au sérieux, comme il semblait naturellement le faire pour tout ce qu’il pouvait accepter de faire. Et cela donnait des résultats évidemment, car son ancêtre s’améliorait à chaque nouvelle session.
L’homme s’apprêtait tout juste à quitter la zone d’entraînement lorsqu’un homme avait débarqué. Un homme qui pouvait bien rivaliser avec lui quant à cet air sévère qui accompagnait le moindre trait de son visage.
L’homme n’avait eu le temps de dire qu’un seul mot que Stannis tiqua légèrement. Il lui parlait de manière très directe pour un homme qu’il ne connaissait nullement. Et automatiquement, Stannis contracta légèrement la mâchoire. Cette mauvaise habitude qui l’accompagnerait toujours coûte que coûte dès lors qu’il avait la moindre contrariété. Sa fille ? Stannis arqua un sourcil, la mâchoire toujours contrariée, répondant enfin au plus vieux.
« Your girl ? And who would you be to question me in such way ? »
La subtilité n’était assurément pas la spécialité de l’ancien Lord de Peyredragon. Mais son regard s’était finalement reporté vers l’homme. Il avait bel et bien eu vent de sa récente apparition ? Stannis n’y avait pas totalement prêté attention, car il avait déjà bien trop à penser. Mais maintenant qu’il lui posait la question, la réponse lui semblait plus évidente.
« I’m going to guess that you must be the Lord Argilac Durrandon »
Y avait-il bel et bien un ton interrogatif dans sa voix ? Rien n’était certain, et les expressions de son visage demeuraient parfaitement neutres et froides. Seule sa mâchoire contractée semblait lui donnait un semblait d’émotion. Son regard était alors le réel reflet de son âme. Un regard fier digne d’un Baratheon. Un regard qui montrait toute sa force qui bataillait contre ses propres démons et ses fantômes qui le pourchassaient pour l’éternité.
« A week or two ? »
Arquant brièvement un sourcil, le lord Stannis penchant légèrement la tête tout en faisant légèrement tourner la dague qu’il tenait encore en main. Et se faisant, il la rangea d’ailleurs assez rapidement à sa place, dans un petit étui au niveau du dos de son armure légère. On pouvait facilement noter que l’homme était habillé de manière aussi austère que possible, favorisant une armure en bonne forme que la mode qui avait bien plus été le fort de son jeune frère, Renly Barahteon.
« She never stops improving. I have no doubt that she can reach the level she wants to access. After all, she is a Baratheon too; she has our strength and fury »
Il y avait toujours une fierté dans ce nom, cette maison des Baratheon. Oh, il n’était pas certain que son interlocuteur du moment apprécierait cette réalité. Mais le fait était que tout Baratheon était fier de leur maison, autant qu’Accalmie. Le Lord Stannis se souviendrait d’ailleurs toujours de l’affront que Robert lui avait fait lorsqu’il avait choisi de confier Accalmie à leur plus jeune frère pour lui confier Peyredragon à lui. Il s’était senti bafoué, privé de leur maison ancestrale.
Et puis, il ne l’aurait jamais avoué à voix haute, mais il était plutôt fier de voir Argella s’améliorer sans jamais abandonner. Il s’était étonnement rapproché de son ancêtre, se confiant même auprès d’elle à une ou deux rares occasions. Il n’aurait pas su dire pourquoi, mais il aurait presque aisément eu confiance en elle. Peut-être avait-elle cette énergie maternelle alliée à un caractère qu’il pouvait aisément comprendre, loin de l’exubérance des Baratheon comme ses deux frères. Ceux qui ne voyaient qu’un homme ennuyeux en lui. Mais Stannis n’avait jamais tellement prêté attention à ce que l’on pouvait penser à lui. Il souhaitait seulement accomplir son devoir de la meilleure manière possible, accomplir son destin. Et c’était bien ce qu’il avait tenté de faire en partant en guerre pour ce maudit trône de Fer, en étant ce Prince qui fut promis. Il avait seulement respecté la loi et son destin. Et encore ici, il avait seulement trouvé un nouveau devoir à accomplir en permettant à Argella de savoir se défendre par elle-même. Il aurait même pu avouer qu’elle n’avait assurément pas tort dans cette volonté qui était sienne. Car nul doute n’était permis quant aux guerres à venir. Tous ces retours ne feraient qu’alimenter un chaos qui régnait déjà en maître dans tout Westeros, Essos et les citées libres. Ils devaient seulement attendre à la première attaque et les guerres et conquêtes reprendraient. Mais ils seraient là, présent pour tenir Accalmie. Ils ne céderaient jamais leurs terres face aux Targaryens.
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L'inconnu n'a de limite que celle que l'homme s'impose. Argilac n'en connait aucune, jamais, en aucun temps ni aucun endroit. Il sait qu'il est allé trop loin quand la limite est déjà franchis et qu'il est désormais impossible de faire demi-tour. Telle est la nature de l'homme, telle est la nature de l'orage, plus encore de la tempête qui l'anime. Il sait, il sait mieux tout le monde en ces lieux qu'Argella ne sera pas contente. Le plus âgé se fait bien trop menaçant, il se fait plus stricte qu'il ne l'a jamais été de sa vie, critique de voir, d'entendre, de découvrir les ruines de ce que fut la maison Durrandon à laquelle la maison Baratheon avait tout volé. It's an hommage, a dit la gamine. Quel hommage. Usurpé par une maison de bâtard. Hommage, outrage, tout dépend de l'homme, tout dépend du regard. Celui du vieux roi de l'Orage se pose sur ce qui est, il a bien du mal à le dire et à le concevoir, un de ses descendants.
Deux questions et c'est déjà la vexation. Comment-ça, qui est-il pour poser la question. Mark my words, those boys have no respect, pense-t-il. Il bougonne encore et encore et encore. Il marmonne dans sa barbe comme le font souvent les hommes d'un âge respectable qui ont appris à garder leurs émotions pour eux et en même temps, pas tout à fait. Il gronde comme l'orage, le dernier roi de l'Orage, la foudre, l'Homme. Si cela était possible, il se serait fait plus grand, plus coléreux que ces traits ne le laisse supposer et pourtant l'âge le rattrape. Il le rattrape comme on accueille un rival trop imposant et Argilac sait. Argilac sent. Il n'est plus celui qu'il a été quand la gamin était encore cela : une gamine. Elle était une femme maintenant, son Argella, sa douce, sa petite. Pauvre enfant. Pauvre petite.
« Her goddamn father. »
Saura qui saura, Argilac ne donne pas son nom mais le seul titre qu'il lui reste à titre privilégier. Argella et toute sa colère ne peuvent lui retirer cela. Pas à lui. Non. Les Sept Enfers soient damnés s'il ne peut plus avoir la mainmise sur les pensées de la gosse. Son Argella, son sang, sa chaire, son âme. Car elle l'est, elle est son sang, sa chaire, son âme et sa seule famille. Il aurait dû la protéger autrement mieux. Et les marmonnements reprennent. Il bougonne. Il gronde comme l'orage, le dernier roi de l'Orage, la foudre, l'Homme. Quand le garçon semble trouver lui-même la réponse à sa question l'orageois manque de l'applaudir d'une manière grotesque, il hoche simplement sa tête. Lord. Lord Durrandon. Personne ne l'a jamais appelé Lord. Cela lui donne l'impression d'être un vulgaire paysan. Il est rustre cet homme qui lui-même n'aime pas qu'on lui manque de respect. Son âge lui intime que cela lui est dû, que ce n'est pas quelques blancs-becs qui n'ont pas vécu qui pourront lui marcher dessus. Non. Non. Pourtant, c'est aussi ce blanc-bec qui entraine sa gamine et elle n'est pas si terrible que ça.
C'est loin des apparats que semble se tenir l'homme. Loin des fanfreluches de femmes, des dentelles, des broderies, des détails cerclés d'or et d'argent. Plus orageux et orageois que valyriens. Aucun ne porte les cheveux d'argent du vil dragon. Aucun n'arbore ses yeux violets non plus. Non. Non. Ils ont le trait des Terres de l'Orage. Ils ont les traits de ceux qui ont dirigé le Défi depuis sa création. Praticité et fureur étaient tout ce qu'ils leurs suffisaient, pour cela Argilac s'était entendu avec ce vieil Harren. Ils s'étaient haïs et pourtant pendant un temps, Chenu et Durrandon ont eu une trêve festive. Ce temps semble si loin et révolu. Ils s'étaient haïs et pourtant si Harren revenait comme Argilac est revenu, ils s'entendraient que ce monde part à vau-l'eau. Things go south quickly again. La fureur le prend. Une quoi? Une quoi? Que vient de dire ce gamin?
L'orage gronde à l'horizon et la colère monte et monte. Elle monte et monte encore sans jamais s'arrêter, une tempête semble éclater derrière ses yeux aussi sombres que le ciel d'été frappé par les pluies. Argilac se saisit du pommeau de son épée, prêt à frapper ce mécréant qui insinue des choses si fourbes et si fausses. Le passé reprend alors le dessus. Son Argella n'est pas une Baratheon. Encore mourir.
« Take it back, you fool. She deserves more respect than that. She is not a Baratheon, that cursed bastard house of Dragonstone. Take it back or I'll strike you done. »
L'épée ne quitte pas le fourreau pour autant car déjà, les sourcils du vieil homme se froncent en une expression confuse à mesure que les mots quittent sa bouche. Sa main tremble plus qu'il n'est capable de le contrôler et il cherche appuie un instant. Tout se mélange étrangement, les lumières dansent et dansent encore derrière ses paupières closes. Sa santé décline autant qu'elle l'a fait par le passé au même âge. Quand il faudra prendre les armes cependant, Argilac le fera sans vaciller.
« Gods be damned... Take me back inside boy. That bloody sun is blinding me. »
Il perd la tête et la tête le perd, il ne sait pas pourquoi ni comment arrêter tout cela. Le déclin est évident, il est inévitable, l'âge le prend de toute sa hauteur vertigineuse. Argilac n'est pas le grand roi qu'il a été, Lord Durrandon voilà tout, rien de plus.
« Will Argella be alright? She needs to bend those knees of her. Tell her boy, will you? »
Be Still close your eyes
Si l’orage était prêt à éclater, le lord Stannis pouvait certainement le voir à l’horizon. Il n’était pas naïf, il pouvait voir la colère dans le regard du vieil homme tout comme il pouvait lire dans ses sourcils froncés. Mais l’ancien seigneur de Peyredragon n’était pas connu pour être un homme subtil. Et il ne prêtait pas non plus grand intérêt aux sensibilités de chacun. On avait pu lui dire à maintes reprises qu’il aurait dû arrondir les angles, mais non, l’homme se montrait toujours aussi froid que direct. L’homme ne craignait jamais de se montrer brutalement honnête avec quiconque, peu importe leurs statuts.
Petit à petit, il pouvait mettre les pièces en place concernant qui était cet homme qui venait ainsi l’interroger. Il ne répondit rien à sa réflexion sur le fait d’être son foutu père. Il n’avait que faire de son autorité possible, il n’était pas son chef, ni son roi. Le lord restait aussi droit que possible, impassible, aussi dur et froid que les pierres qui formaient Accalmie.
S’était-il laissé aller à la réflexion de trop ? Les deux hommes avaient assurément le même degré de fierté quant à leur maison. Et à ses réflexions, l’homme ne résista guère à l’envi de contracter sa mâchoire plus fortement qu’auparavant. C’était certainement l’une de ses pires mauvaises habitudes, mais il ne pouvait la réfréner. À chaque fois que l’on le contrariait, même seulement légèrement, sa mâchoire se contractait invraisemblablement. On eut, d’ailleurs dit, que certains auraient pu entendre sa mâchoire craquée lorsque son frère, Robert, avait osé donner Accalmie à leur plus jeune frère, Renly.
« I would like to see you try, my lord. You should show more respect to the Baratheon House, you are in our land not the other way around »
Une nouvelle fois, Stannis se montrait brutalement honnête sans rien enjoliver. Et s’il appréciait sincèrement Argella, c’était uniquement dû au fait qu’elle l’avait mérité par ses actes et ses paroles. Cela ne donnait nullement le droit à son père de venir sur leur terre pour insulter leur famille d’une telle manière. Il n’était pourtant pas cruel et s’inquiéta sûrement du sort du plus âgé. Il plissa les yeux, contractant légèrement la mâchoire. Ce n’était pourtant pas de la contrariété pour une fois, plutôt du malaise. Car il ne savait assurément pas comment réagir, mais il sut sans mal qu’il n’aurait aucun intérêt à le blesser dans son orgueil.
« All right my lord, you may seek the Mester if that is needed »
Inspirant longuement, il termina de remettre son épée correctement dans son fourreau. Après cela, il guida le Lord jusqu’à l’intérieur du château. Et il l’écouta un instant, intérieurement, il aurait pu sourire. Car en ces mots, il reconnaissait le père qui s’inquiétait pour sa fille. Lui-même, il avait connu cette même inquiétude concernant sa fille, Shireen. Des pensées qui pouvaient pourtant le ramener vers sa dépression chronique, ses doutes et sa culpabilité.
« She is a quick learner and I trust her to be up to the task, don’t worry for her. I will take that to note for the next day »
Stannis tiquait cependant à chaque fois que l’homme se référait à lui comme un simple garçon. Il était un homme fier, pas un garçon sans titre ni fonction. Il était même un véritable commandant, une nature qui se lisait aisément en lui, tant dans sa posture que dans le ton de sa voix.
« Beside, I’m the Lord Stannis Baratheon »
Il se rendait également bien compte qu’il ne s’était pas encore présenté auprès de leur ancêtre au fort caractère. Il pouvait donc lui pardonner de ne pas connaître son identité. Il n’apprécierait cependant pas que l’homme continué à l’appeler garçon de la sorte. Qui aurait aimé ça après tout ? Pas lorsque l’on était à sa place, un ancien roi des sept couronnes et seigneur de Peyredragon. Un commandant qui avait su tenir un siège de plus d’une année. Sa force et détermination n’étaient plus à démontrer. A ce titre, il tenait à un certain respect si la personne en face de lui souhaitait le même respect de sa part.
Arriver à l’intérieur de la forteresse, le Lord montra un endroit où l’homme pouvait s’asseoir pour un petit instant. Lui restait debout, toujours aussi droit qu’une tige de fer, les bras croisés sur le thorax. Son regard était aussi sévère que son langage corporel.
« Are you feeling better ? You were watching your daughter training and you didn’t show until she was gone ? »
Ft.
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Il y a quelque chose à Accalmie. Il y a un courant constant qu'Argilac a toujours ressentit, une colère sous-jacente qui ne sait faiblir. Peut-être est-ce parce que sa lignée s'est éteinte, peut-être est-ce parce que de jeunes cerfs trottent sur le territoire d'Argilac comme s'ils étaient supérieur à lui en tout point. Ce n'est pas le cas. Non. Non. Si l'orage gronde à l'horizon, Argilac Durrandon le sent dans l'air électrique qui entoure ce Baratheon-ci. L'austérité du lord est tout aussi palpable que la colère qui émane de lui. Il est la tempête autant que lui. Lord. Lord Durrandon. Lord Baratheon. Lords. Ils ne sont plus rois. Ils ont cessé de l'être quand l'usurpateur à rassemblé tous les pouvoirs des Sept Couronnes sous une seule tête, sous un seul monarque. Fadaise. Foutue fadaise. En son temps il a combattu pour ce rêve, ouesterien qu'il a été pour défendre ses terres et son peuple. En son temps il a combattu pour ce rêve comme tous les autres et pourtant, aucun n'y est parvenu. C'est là que s'est trouvé tout l'équilibre.
Le sud combattant pour une domination totale jusqu'au Neck. Au nord, le froid inatteignable. Sept rois, sept couronnes et un équilibre basé sur la guerre perpétuelle et inarrêtable. C'est ainsi que toute sa génération est devenue homme. Lord. Personne ne l'a jamais appelé Lord. Argilac redresse son regard de plomb et il ne se laisse pas facilement impressionner. Comment le pourrait-il quand il avait tant vu, tant abattu, tant régné. Ses traits sévères et son regard imperturbable trahissent une indifférence calculée face à la froideur de Stannis. Il le teste. Il veut voir ce que cet homme à dans le ventre et combien le temps à rendu son sang faible et mou. Car Argella a été assez clair là dessus. Leur sang coule dans celui des Baratheon. Leur blason a flotté dans le vent fièrement sous l'égide des fils qu'a engendré sa propre gamine.
« Your lands... Don't insult me you arrogant prick. This is not your land, nor is that blason and those words. Ours is the fury. Do you know who said them first? Do you know why it is a stag and not anything else? Do you fucking know? Nah you don't. Your ancestor just took what he thought to be his when it was Argella's and he took her as well like a fucking prize. Your land... Fucking valyrian brat. Durran would bash you like a little shit. »
Leurs terres. Qui a tenu ses terres avec fierté, qui a construit Accalmie? Et son sang, son tempérament, de qui les tient-il donc? Argilac se fait tempétueux un peu plus, un peu plus à chaque seconde. Il sait, il ressent les nuages se charger à l'horizon et dans ses chaires grondent et peut-être est-ce cela qui le transforme petit à petit et lui fait perdre la tête. Une seconde, une puis deux puis trois. Le trou noir. Une seconde, une puis deux puis trois. la lumière lui revient. Une seconde, une puis deux puis trois. Le trou noir. Une seconde, une puis deux puis trois. L'ombre d'un instant, ses mains sont plus jeunes qu'elles l'ont été avant. Plus de tâche de vieillesse. Son ancestral blason flotte, associé à un nom qui n'est pas le sien. Le monde a oublié qu'un jour, un jour, plus d'une seconde, son sang a régné sans partage et pourtant... Pourtant. Mylenda. Mylenda aurait su lui faire accepté cela. Mais son épouse n'est plus et quand il papillonne des yeux, c'est un vieillard qu'il est à nouveau. Encore. Encore et jusqu'à la fin. Lord Durrandon voilà tout, rien de plus. L'homme face à lui parle du mestre mais Argilac chasse l'idée de la main. Il la balaye. Il la balaye aussi loin que possible. Les mestre sont inutile .
« Agh, you did not live long enough to feel your insides changing. No mester can change that now. »
Sa gamine lui crierait dessus si elle sait. Argella. Argella de la maison Durrandon. Son Argella. Et pourtant quand il regarde et quand il entend, il sait que sa fille est devenue plus que cela, plus qu'une gamine et qu'une simple fille. Elle est plus qu'une simple fille. Plus. Tellement plus. Il veut demander, le vieil Argilac, si l'homme face à lui l'apprécie. Il a besoin de savoir que la chaire de sa chaire, le sang de son sang est aimé. Il a besoin de la savoir en sécurité parce que le temps ne l'a pas rendu plus jeune. L'âge le rattrape, il se sent vulnérable. Quelle idiotie, la sénilité. Il n'a pu sauver le cœur de son propre cœur quand elle avait le plus besoin de lui mais d'autres le pourrait sûrement parce qu'elle est le soleil tout entier de ce monde et que son bonheur est tout ce qui importe.
« I don't doubt that, eh. She learnt to shoot arrows in two days just to follow us on hunts. My brave girl, she is. Always have been. She should have been queen. »
Elle aurait dû car tel est l'ordre normal des choses renversé par Aegon Sir-Dragon. Il y a quelque chose en tout cas dans cette conversation, quelque chose qui ne plait pas à ce type face à lui, ce Baratheon. Il se demande ce que c'est. Ce qui peut bien le rendre si chafouin. Parce qu'Argilac le voit. Il le remarque sans peine parce que son père a eu la même habitude de grincer des dents, de contracter sa mâchoire. Le vieux a eu l'habitude de mâcher ses mots mille fois dans sa bouche avant de les cracher, secs et sans pitiés. Cela n'a jamais été un problème et peut-être que c'est même comme cela que son fils s'est construit pour devenir le dernier des grands Durrandon de son temps. Car il se sait grand. Il le sait. Le monde peut le traité d'Arrogeant mais combattre est dans son sang. C'est ce qui le forge en tant qu'homme. C'est ce qui l'a habité toute ses années. Stannis Baratheon. Le nom tombe et l'orageois comprend tout un coup. Il éclate de rire soudainement, une main sur son ventre pour essayer de se calmer. Il essaye. Il souffle par le nez autant que possible. C'est qu'il n'aime pas être traité comme un enfant, voilà tout? Stannis Baratheon. Voilà un nom qu'Argilac n'oubliera pas et il hoche la tête pour lui faire entendre qu'il retiendra. Mais quand son rire se calme, le ton froid revient comme une demi-menace.
« Stannis Baratheon. Don't tell her about this, she won't shut up about it and the girl need to focus on that training of hers. »
C'est en s'asseyant que le vieux Durrandon accusa son âge tout entier. Un instant, il l'entend et son regard cherche. Il cherche distraitement sans tout à fait écouter. C'est pour cela qu'il observe de loin. Il y a un écho de vie qu'Argilac ne peut ignorer. Il court, il court, il rebondit entre les pierres. Argilac a l'impression que la vie lui joue des tours et par tous les dieux, s'il n'était pas solide comme Accalmie il serait au sol à l'heure actuel, défait. Défait à nouveau. Mylenda. Mylenda aurait su pacifier cette conversation. Ça a été son travail d'ailleurs. Chaque fois. Littéralement à chaque rencontre, à chaque instant. À chaque fois. Don't mind him, Argie as been mad all day because of the Reach. Mylenda manque à l'appel. Et comme un signe, Argilac se concentre à nouveau sur les mots de l'homme face à lui.
« Yeah, I guess. I had to know where she learnt to threaten to kill me if I wronged you lot. I guess she might truly do. Please teach her not to fail, that would be fucking embarrassing. And don't mind the earlier cursing, happens when I get mad. My wife used to, y'know... Rond the edges. »
Be Still close your eyes
La fierté était prompte à tout Baratheon. La fierté de leur maison, de leur terre et de leur histoire. Une histoire qui s’était largement détachée de cette origine issue d’un bâtard Targaryen. Il n’y avait donc aucune hésitation dans l’affirmation de l’ancien roi et seigneur de Peyredragon. Accalmie appartenait aux Baratheon et s’il avait du respect pour leur héritage Durrandon, il ne le laisserait nullement insulter leur maison de la sorte.
Stannis plissa légèrement les yeux à la réponse emportée du plus vieux. Une fois de plus, l’homme contractait sévèrement la mâchoire, comme pour s’empêcher de lui répondre plus sèchement. Quelque part, il pouvait comprendre son point de vue, mais il était de son devoir d’accepter que ces terres fussent celles des Baratheon depuis des siècles.
« I know my history, and your daughter is as much our ancestor as Orys Baratheon »
Le seigneur n’était pas connu pour être un homme spécialement loquace, il se contentait souvent de seulement dire ce qu’il pensait sans fioriture inutile. Et ici, il se contenta d’une rapide réponse entendue. Bien sûr qu’il connaissait son histoire, il avait suivi les enseignements des mestres comme tout autre homme de son rang. Cet homme pensait-il donc qu’ils avaient tout oublier des Durrandon ? Qu’ils ne connaissaient rien de leur propre histoire ?
La vieillesse attaquait assurément l’énergie de chacun et Argilac sembla pris d’un malaise. N’écoutant que la froide logique, Stannis l’invita à consulter un mestre, une réponse assez entendue en soit. Mais l’homme la déclina pourtant rapidement et Stannis pencha légèrement la tête, d’une certaine manière, il avait raison. Il n’avait pas connu un âge aussi avancé que le sien. Savait-il d’ailleurs que lui aussi venait d’une autre époque ?
« You are most certainly right. I was not fortunate enough to live as long as you, nor was I as old as you when I met my death on the battlefield »
Il avait un souvenir très fidèle de sa mort. Et cette dernière bataille perdue d’avance qu’ils avaient menée contre les Bolton dans le grand Nord, aux portes de WInterfell. Il avait pu repousser les hommes des Bolton, mais il avait été blessé et il avait seulement accepté la sentence de Brienne de Torth, acceptant sa mort la tête haute.
Et tout en approchant de la forteresse d’Accalmie, Stannis avait seulement laisser entrevoir son léger agacement à cet homme qui le traitait comme un enfant. Le Lord avait souvent fait face aux gens qui ne l’aimaient tout simplement pas, qui n’aimaient pas son caractère et la franchise. Mais jamais, on ne l’avait pas traité comme un enfant. Car l’histoire avait été ainsi faite qu’il avait dû grandir trop vite, trop rapidement confronté à la mort de ses parents, à la charge d’un petit frère puis à la rébellion de son frère aîné.
Il y avait sans doute eu beaucoup d’incompréhension dans son regard face au rire du vieil homme, fronçant légèrement les sourcils en l’observant tenté de se reprendre. Et une nouvelle fois, il mâcha ses mots, mais il semblait tout de même se radoucir. – autant que possible –
« As you wish »
Il n’avait certainement aucune envie de se mêler de sa relation avec sa fille. Stannis respectait Argella, bien trop que pour lui dire comment se comporter avec son père. Et en ayant été lui-même le père d’une fille, peut-être aurait-il pu le comprendre, lui et sa possible inquiétude. Il aurait assurément tout donné dans l’espoir de racheter ses trop nombreuses erreurs et offrir une seconde chance à sa fille, Shireen. Elle le méritait plus que quiconque.
Écoutant les dernières paroles du vieil homme, Stannis s’assit un peu plus loin, baissant brièvement la tête avant de relever fièrement son regard perçant. Il aurait presque pu afficher un bref sourire à sa dernière réplique. Il n’avait pas connu ça avec son épouse, mais Davos avait eu ce rôle à ses côtés, arrondir les angles de ses prises de paroles trop abruptes et honnêtes.
« I was never good at that either, so I can't judge you on that matter »
Il se pencha légèrement, semblant une nouvelle fois peser le pour et le contre de sa future prise de parole. Il inspira longuement, contractant légèrement la mâchoire. Depuis qu’il avait fait face à cet homme, il y avait bien une chose qui le contrariait plus encore que cette manière infantilisantes qu’il avait eu à lui parler.
« Nevertheless, I didn't tell you earlier, but you might cease insulting us by comparing us to the Targaryens. It might have been the case in your time, but we grew up away from them. You may as well have to know that during my own time, my elder brother led the rebellion against the Targaryens, and we emerged victorious. We defeated them and chased them away from Westeros. I was the Lord of Dragonstone, and at some point, the rightful king of the Seven Kingdoms—a Baratheon, not a Targaryen. They are not to be trusted nor are they to be our allies »
Ft.
OURS IS THE FURY
A good act does not wash out the bad, nor a bad the good
Invité
ft. @Stannis Baratheon
Les Durrandon ont toujours été des êtres durs. Piliers d’un temps révolu certes, mais quelle ère. Ils ont été rois. Rois héritiers des tempêtes les fougueuses, des orages les plus violents. Argilac pense. Il laisse aller son esprit. Il vagabonde entre les songes d’un temps qui lui manque tant. Celui où les Durrandon ne se pliaient devant personne, pas même devant les dieux capricieux ou les rois prétendument plus puissants. Leur fierté a été comme le roc qui soutient leurs terres, inflexible et inébranlable. Chaque souffle de vent, chaque éclair déchirant le ciel, chaque onde tumultueuse qui frappe les rivages de l'Orage ont été là pour rappelle aux hommes que les Durrandon sont les maîtres de ces terres, les souverains de la tempête. Ils l’ont été. Ils ont régné et ils se sont éteints. Usurpés.
« That valyrian dog from- »
Argilac ne continue pas sa phrase. Elle reste en suspend pour un long moment et il est incapable d’en dire plus car il a l’impression que le regarde d’Argella est sur lui et qu’elle le juge avec une dureté phénoménale. Elle n’est même pas là, la gamine, et pourtant elle lui joue des tours. Il veut hurler et que sa voix fasse craquer l’orage. Il veut mais ce qu’on veut ne se réalise pas toujours. Orys l’a tué, il a mis fin à des siècles de règne des rois de l’Orage et il n’y a rien qui puisse être fait pour les ramener à cette époque bénie.
La suite de cette conversation qu’ils ont a tout pour surprendre le vieux souverain pourtant. Il relève son visage âgé en une expression surprise et il y a quelque chose de nouveau derrière la teinte orageuse de ses yeux. Du respect peut-être. Du respect parce qu’il y a quelque chose d’honorable à mourir sur le champ de bataille. Il y a quelque chose à perdre la vie sur le fil de la lame. Il y a quelque chose et Argilac reconnaît la bravoure de cet acte.
« Ah ! So you came back from the dead too. I see, that’s why there is a girl standing for this House »
Un sourire étire ses lèvres en une expression pleine d’intérêt soudain. Qui est-il donc ce Stannis Baratheon ? Car il faut être fou pour ne pas voir et remarquer la façon dont il parle et sa façon de se tenir si droite. Chaque fibre de sa mâchoire serrée veut lui dire quelque chose. son père a eu la même habitude de grincer des dents, de contracter sa mâchoire. Le vieux a eu l'habitude de mâcher ses mots mille fois dans sa bouche avant de les cracher, secs et sans pitiés. Cela n'a jamais été un problème et peut-être que c'est même comme cela que son fils s'est construit pour devenir le dernier des grands Durrandon de son temps. Car il se sait grand et peut-être que les Baratheon eux-mêmes ont été grand. C’est qu’il découvre aux paroles de Stannis d’ailleurs.
« You did what? »
Le monde peut le traité d'Arrogeant mais il y a une fierté à entendre cela. Quelle ironie tragique cela a dû être. Trahis par leur propre sang, par son sang à lui aussi. Trahis et chassés de ces terres qui n’ont jamais voulu des Targaryen dans un premier temps. Le monde peut le traité d'Arrogeant mais il y a une fierté à entendre cela et Argilac bombe son torse un peu plus.
« That is something great to hear. Blood of kings through and through. »
Le voilà de nouveau sur ses jambes, l’ancien roi de l’Orage, le Lord, l’Homme. Il a retrouvé un peu de sa prestance bien qu’il n’y ait rien à faire contre son dos vouté et les rides qui lui donnent constamment cet air fâché. Il a retrouvé de sa prestance et il pose un instant une main sur l’épaule de Stannis avant de la retirer aussi vite.
« Do not worry, I shall not ally myself to scum. They ruined my family and insulted us to deeply for me to forgive or shake hands with those bastards. »
Oui mais voilà. Voilà. Il leur faut peut-être penser à leur futur car il sait à présent que le sang de son sang ne pliera pas. Les Durrandon ne se plient devant personne, pas même devant les dieux capricieux ou les rois, les Baratheon non plus apparemment. Un jour viendra où les dragons reviendront en ces terres qu’ils soient provoqués ou non. Ils seront de retour et Accalmie tombera peut-être. Ils reviendront et aucun homme ne les arrêtera jamais parce qu’on n’arrête pas les orages d’été qui déchirent le ciel et brûlent les maisons. Le Cerf reviendra toujours pourtant. Plus fort. Plus coléreux. Prêt à en découdre et le Dragon tombera.
« Are they many? Maybe someone should reinforce the castle to stand some attacks. »
To strike the iron while it's still hot
La maison Baratheon était peut-être, ironiquement, plus proche des Durrandon que des Targaryen, contrairement à ce qu'Argilac, en personne, semblait le penser. Il ne voyait que des bâtard Targaryen en eux, pourtant, ils s’étaient élevés avec les années pour faire de leur propre maison, une réelle force, loin de l’influence directe des Targaryen. Et c’était bien de la main des Baratheon que ces derniers avaient été chassées de Westeros. Et c’était en tant que Baratheron, que Stannis lui-même s’était battu pour ce qui était son destin et son devoir. Sauver ces terres des Sept Couronne dont était le roi légitime.
Sa vie était parsemée de fantômes, de culpabilité qui le faisait encore régulièrement sombrer dans de profondes déprimes. Il n’était toujours pas certain de mériter cette seconde chance. Mais il était là, et comme toujours, son devoir était plus fort que sa propre volonté. Alors il se battait pour sa famille, il était présent à sa manière. Et il aidait encore et toujours en acceptant d’entraîner Argella au combat rapproché à la dague. Nombreux auraient sans doute pensé qu’une femme n’avait pas à s’approcher de telle éducation, mais qui était-il pour l’en empêcher ? Lui-même avait pu être témoin de la force d’une femme chevalière. Celle qui l’avait retrouvé blessé sur le champ de bataille et l’avait exécuté pour la mort de son plus jeune frère.
« I did indeed even if I should not have, but I’m here for my House »
Il, y avait-il un poids particulier sur les mots qu’il employait. Ceux-là même qui auraient pu trahir un mal de vivre qui l’enchaînait toujours. Il n’avait jamais été un bon vivant, mais aujourd’hui, c’était plus que ça. Il n’avait pas encore retrouvé une raison de vivre. Il n’avait plus de réel devoir, que la culpabilité d’une vie remplie d’erreur et d’échecs. Pourtant, il aurait également dû voir qu’il avait été un roi à la hauteur malgré ses faiblesses, malgré ses erreurs en se laissant ainsi corrompre et manipulé par la sorcière rouge. Au fond, il avait aussi été le premier à laisser ses ambitions de côtés pour venir en aide au mur. Il avait eu l’honneur de combattre jusqu’au bout, se plaçant même au-devant de ce qui avait pu lui rester comme armée dans une bataille perdue d’avance. Il y avait de l’honneur dans sa mort aux portes de Winterfel. On aurait même pu y voir une certaine boucle là où Ned Stark était mort pour lui, il mourrait également pour libérer la maison des Stark. Mais comment aurait-il pu voir tout ceci ? Lorsqu’il fermait les yeux, il voyait uniquement une chose. Qu’il avait pu laisser le désespoir le laisser sans défense face à cette sorcière rouge qui avait pu le convaincre de sacrifier sa fille. Il n’y avait pas de rédemption à cette culpabilité.
La suite avait bien dû être dite haut et fort. L’ancien seigneur de Peyredragon n’avait nullement envie d’être mêlé aux Targaryen quand bien même ils partageaient lointainement leur sang. Ils avaient bâti leur propre maison, ils n’étaient pas qu’une petite maison bâtarde, non, ils avaient été les Baratheon et ils tenaient Accalmie avec fierté.
« I simply fallowed my destiny and my duty »
Stannis n’était assurément pas un homme qui aurait fanfaronné, pourtant, il avait bien cette fierté qui brillait dans son regard, derrière tout ce mal de vivre et de survivre malgré tout. Il inspira longuement, se tenant toujours aussi droit que possible. L’homme était connu pour être un grand stratège militaire, qui avait particulièrement brillé par ses campagnes de bataille navale autant que pour le siège qu’il avait tenu à accalmie lors de la rébellion de Robert.
« I guess it’s fair to say that I should not doubt your word on the particular mater »
Son regard était toujours aussi sévère que sérieux. Il n’y avait pas de place pour la légèreté ou l’humour ici. Quant à leur nombre ? Le Baratheon savait qu’il avait mieux à faire qu’à tenter du moindre mouvement contre les Targaryen. Oh, ils ne ployaient pas le genou, mais ils étaient trop nombreux, avec trop d’allier.
« There are many of them, and they have many dragons too. It's best to keep our distance from them as long as they don't try to enter our lands. They might even end up fighting each other. In the meantime, it's best to gather our own allies, making sure not to align with them »
Ft.
OURS IS THE FURY
A good act does not wash out the bad, nor a bad the good
Invité
« It is a great honour to die on the field of battle. Better that than dying like ser Reger, like a fat shit in your bed. You stand, you fight, and you die. It is life. »
C’est une façon plate et crue de voir les choses. C’est ainsi que l’ancien roi de ces terres les voit. Il les a toujours vu ainsi et ce n’est pas à son grand âge que les choses changeront. Ses décisions, marquées par des années de combats et de sacrifices, ne laissent guère de place à la douceur ou à l’idéalisme qu’il a toujours trouvé si douteux. Il n’aime bien penser que sa pauvre Argella puisse être contaminé par ce genre de mielleuse interprétation de la vie et ainsi est-il une bonne chose que le Baratheon face à lui soit le professeur de la gamine. Pauvre d’elle. Pauvre Argella. Elle mourra à nouveau un jour. Elle mourra. Elle partira pour un meilleur monde et cela sera peut-être avec une épée à la main.
« Good. That’s good. »
Destinée et devoir. Voilà deux fardeaux qui marchent main dans la main, toujours. Il n’est point d’homme qui y échappe. Il n’est point d’homme qui puisse dire qu’ils ont façonné leur vie à dessein. Argilac en est persuadé. Il le sait. Il n’a pas de doute. Que son descendant s’y soit plié est une bonne chose et il apparaît de plus en plus clairement que peut-être, oh, peut-être, tous les diables ne sont pas si mauvais. Son regard se durcit légèrement pour autant, alors qu'il se remémore les nombreux défis auxquels il a dû faire face en son temps. Il repense un instant à son temps en Essos, à ses combats contre Garse, contre Harren ou contre cette vieille peau de Meria. Il y pense et il ne peut s’empêcher de penser que les Dieux quelqu’ils soient, ont été bons avec lui. Il a tenu bon si longtemps et gagné tant de bataille, ce bon vieux Argilac. Sa seule erreur a été de vieillir encore et encore jusqu’à ce que ses forces ne soient plus assez pour défaire le grand ennemi.
« Yes, you shouldn’t! Ours is the fury. The fury, not the soft and tenderness of forgiveness. »
C’est comme si le tintement de l’orage raisonnait dans ses mots, ciel et terre prêtes à trembler sous sa compassion inexistante. Quelle compassion est-ce que l’ennemi a eu en brûlant forêts et villages et les villageois qui les habitaient ? Quelle compassion est-ce que l’ennemi a eu en s’installant en ces terres comme s’il connaissait la moindre des choses de Westeros ? Argilac se sent bouillir petit à petit d’une envie de combattre, prêt à retrouver la sensation de l’épée dans le creux de sa main. Il leur faudra peut-être un plan un de ces jours. Peut-être. Peut-être. Mais pour l’instant seule sa peau se hérisse en entendant parler des dragons que possèdent les Targaryen. Stannis en mentionne un grand nombre. Un grand nombre signifie plus que trois de ces créatures. Plus que trois signifie qu’ils sont foutus. Foutus pour foutus pourtant, le seigneur sait qu’il ne pliera pas. Il n’a pas plié par le passé, il ne le fera pas maintenant. Non. Non. Il est l’orage, il est le tonnerre et ni l’un ni l’autre ne font marche-arrière. C’est impossible.
« Seven Hells. Those creatures are freakish. You’re right… Better for them not to come here again. Storm’s End won’t fall anyway, she’s not that shithole of Harrenhal. »
Non, le poing levé d’Accalmie résistera contre vent et marée comme il l’a fait pendant un millénaire. Aucun dragon ne saurait le faire tomber. Aucun. Jamais. Il ne sait pas, ce bon vieux lord Argilac. Il ne sait pas. Il ne peut pas se douter de sa propre vanité. Il ne peut pas savoir qu’il cours à sa perte tout comme son meilleur ennemi d’antan. Oh, s’il avait su.
« You seem a good man, m’lord Baratheon. I trust you with the girl; make a good soldier of her. Yes? »
To strike the iron while it's still hot
Plus l’homme en face de lui parlait, plus il pouvait se reconnaître dans ses propos. Stannis n’avait jamais été un homme prompt à pardonner la moindre chose. A ses yeux, tous crimes méritaient le châtiment nécessaire. Il avait une vision très obtuse de la justice et considérait qu’une bonne action n'effacerait jamais les mauvaises, tout comme l’inverse était également vraie.
Si Stannis était un homme qui ne reculait pas face à l’adversité, il n’était pas non plus un idiot qui courerait face à leur perte immédiate. Il l’avait déjà exprimé au sujet du lord Eddard Stark, il y avait une différence entre l’honneur et le devoir. L’honneur pouvait mener à une mort inutile. Il fallait parfois savoir mettre son honneur de côté lorsque le vent n’était pas de notre côté. Et face aux Targaryens, ils n'ont aucune chance actuellement. Ils n’avaient pas les alliées nécessaires pour faire face aux Targaryens et leur dragons et c’était même sans compter toutes les maisons qui avaient déjà rejoint leur cause. Non, Stannis était plutôt d’avis qu’ils restent plus ou moins neutres pour le moment. Oh, il ne ployait jamais le genoux face aux Targaryen, mais il aurait été inutile d’aller les provoquer lorsqu’ils n’avaient encore faire aucun mouvement vers les terres de l’Orage. Oh si seulement il avait pu voir clair dans le regard du vieil homme. S’il avait pu voir son orgueil piqué, ce même orgueil causerait bientôt leur perte. Car face à des dragons, ils étaient encore des proies faciles à ce stade. Cependant, les mots d’Argilac ne semblèrent pas l'alerter, au contraire, il pensait que l’homme était d’accord avec lui. Qu’il resterait sur le côté, loin des Targaryen.
Il plissa légèrement les yeux, contractant légèrement la mâchoire. Il n’aimait pas non plus l’idée de voir l’influence des Targaryen, mais ils devaient réussir à mettre leur orgueil de côté. Car que pouvaient-ils face à la force destructrice d’une armée de dragons? Même lui n’était pas assez fou pour penser qu’ils avaient la moindre chance de résister. Alors tant qu’ils pouvaient conserver leur indépendance, il fallait pouvoir s’en contenter. Mais évidemment, il pouvait voir venir la catastrophe. Cela étant dit, la catastrophe qu’il voyait venir était celle de revoir un Targaryen sur ce maudit trône de fer. Celui-là même qui avait déjà causé tant de dévastation durant sa première vie, qui lui avait tant pris. Nul doute qu’il n’y aurait rien de bon à prendre dans une nouvelle dynastie Targaryenne qui viendrait à nouveau asservir Westeros de leur folie. Sa mâchoire était toujours contractée face aux derniers propos du vieil homme. Il releva légèrement la tête, semblant subtilement regarder après quelque chose derrière lui. Comme s’il aurait pu attendre le conseil de quelqu’un derrière lui. Mais derrière lui, il n’y avait que des fantômes, ceux qui le hantaient.
Et puis il y avait Argella, son ancêtre qui avait bien réussi à le forcer à s’ouvrir à elle. Et il était plutôt fier de pouvoir l'entraîner et l’aider à devenir cette femme forte, capable de se défendre par elle-même. Son regard ne lâcha pas son interlocuteur, tandis qu’il attendit une brève seconde avant de reprendre.
OURS IS THE FURY
A good act does not wash out the bad, nor a bad the good