Lune 12, 875 AC. L'été est là, le petit peuple se réjouit alors que les seigneurs s'inquiètent à l'heure où un nouveau roi vient d'être couronné en la personne de Maegor I Targaryen.
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❝ the lone wolf dies... ❞ (Sansa & Lyanna)
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The lone wolf dies...
ft. @Lyanna Stark
Can't you hear me?
I'm not comin' home
Do you understand?
I've changed my plans
I'm not comin' home
Do you understand?
I've changed my plans
Trois mois étaient passés depuis le tournoi de Roche-aux-Runes, et depuis ce dîner désastreux auquel elle avait assisté en acceptant d’accompagner Jon. Un temps encore plus considérable s’était écoulé depuis que Sansa avait rencontré sa tante Lyanna pour la première fois dans la crypte familiale à Winterfell. Depuis, le temps était passé à une vitesse affligeante. Les angoisses qui prenaient jadis Sansa à la gorge, cette crainte que cette nouvelle vie se termine aussi brusquement qu’elle avait commencé et sans la moindre explication, s’était atténuées. L’angoisse irrationnelle qu’elle ressentait à l’idée qu’Arya reparte à l’aventure loin de sa famille s’était tout autant calmée. Même la présence de Rhaegar Targaryen dans le Nord glacé et hostile semblait avoir été plus ou moins acceptée par tous bien que la véritable histoire de son amour avec Lyanna peine à supplanter la version officielle. Le dragon avait même obtenu le respect et la gratitude de Sansa en prenant ouvertement le parti du Nord face à la présence intimidante de Visenya Targaryen. Par cet acte, aux yeux de Sansa, il était devenu l’un des leurs. La vie avait repris son cours avec une banalité morose. Les relations s’étaient apaisées entre l’ancienne reine du Nord et sa farouche tante au point de devenir assez cordiales pour estimer que l’eau avait coulé sous les ponts.
La seule tâche à ce tableau ? Sansa ne se sentait pas bien. Quelques jours après le retour des Stark de Peyredragon, elle avait été touchée par des maux de tête, elle vomissait au point de passer ses matinées au-dessus d’un seau et ça ne lui donnait définitivement pas une prestance de Lady de son rang. Au début, dramatique comme toujours et en constatant que les dates concordaient, elle avait accusé Visenya d’avoir mis quelque chose dans ses plats pour empoisonner ses invités nordiens mais comme elle était la seule à être tombée malade, ça ne faisait pas sens. Plusieurs médecins s’étaient relayés pour tenter de guérir le mal mystérieux dont elle était atteinte — un empoisonnement ? Une malédiction ? Une maladie grave qui risquait de déclencher une épidémie ? Tous les scénarios catastrophes avaient été imaginés. On l’avait auscultée, saignée plusieurs fois, fait ingérer des plantes, rien n’y faisait. On avait conclu que ça finirait par passer.
Puis elle s’était rendue compte que son cycle était anormalement allongé, puis qu’il était très en retard, puis qu’il ne viendra jamais parce qu’elle était enceinte et ça, elle s’en était rendue compte par elle-même. A partir de cet instant, terrorisée par la réaction de sa famille, elle avait tout simplement cessé de se plaindre. Ce n’était définitivement pas la bonne chose à faire mais elle avait choisi de ne rien dire et de prendre un thé de lune — une servante l’avait secrètement préparé pour elle mais au dernier moment, elle avait renoncé à le boire. Trois mois étaient passés et elle s’était cousue des robes plus amples pour cacher ce qui deviendra bientôt évident aux yeux de tous. Pour l’instant, elle s’en sortait merveilleusement bien. Personne ne se comportait étrangement avec elle, personne ne lui posait de question. Sa famille s’était simplement réjouit que son état s’améliore. Du moins, c’était ce qu’elle pensait.
Lyanna souhaitait lui parler, en cette fin d’après-midi. Elle lui avait donné rendez-vous au pied de l’Arbre-cœur, un endroit assez sacré pour que personne ne vienne les déranger. Naturellement, après avoir boudé la nourriture pendant trois mois, Sansa s’était mise du jour au lendemain à être prise d’une faim insatiable alors c’est accompagnée d’un panier de tartes au citron dont le quart était déjà dévoré qu’elle rejoignit sa tante. Un pâle soleil avait fait fondre une partie de la neige qui recouvrait les basses branches de l’arbre et le temps était plutôt doux. C’était une belle journée. Elle rejoignit Lyanna avec un léger sourire, à des années lumières de l’attitude hostile dont elle avait fait preuve la première fois.
« J’ai reçu votre message, chère tante. J’ai fait aussi vite que possible. Qu'y a-t-il de si urgent ? »
Elle lui tendit le panier pour éviter d’en dévorer l’intégralité mais en observant plus attentivement Lyanna, elle eut le sentiment que quelque chose n’allait pas même si elle n’arrivait pas encore à mettre le doigt dessus.
La seule tâche à ce tableau ? Sansa ne se sentait pas bien. Quelques jours après le retour des Stark de Peyredragon, elle avait été touchée par des maux de tête, elle vomissait au point de passer ses matinées au-dessus d’un seau et ça ne lui donnait définitivement pas une prestance de Lady de son rang. Au début, dramatique comme toujours et en constatant que les dates concordaient, elle avait accusé Visenya d’avoir mis quelque chose dans ses plats pour empoisonner ses invités nordiens mais comme elle était la seule à être tombée malade, ça ne faisait pas sens. Plusieurs médecins s’étaient relayés pour tenter de guérir le mal mystérieux dont elle était atteinte — un empoisonnement ? Une malédiction ? Une maladie grave qui risquait de déclencher une épidémie ? Tous les scénarios catastrophes avaient été imaginés. On l’avait auscultée, saignée plusieurs fois, fait ingérer des plantes, rien n’y faisait. On avait conclu que ça finirait par passer.
Puis elle s’était rendue compte que son cycle était anormalement allongé, puis qu’il était très en retard, puis qu’il ne viendra jamais parce qu’elle était enceinte et ça, elle s’en était rendue compte par elle-même. A partir de cet instant, terrorisée par la réaction de sa famille, elle avait tout simplement cessé de se plaindre. Ce n’était définitivement pas la bonne chose à faire mais elle avait choisi de ne rien dire et de prendre un thé de lune — une servante l’avait secrètement préparé pour elle mais au dernier moment, elle avait renoncé à le boire. Trois mois étaient passés et elle s’était cousue des robes plus amples pour cacher ce qui deviendra bientôt évident aux yeux de tous. Pour l’instant, elle s’en sortait merveilleusement bien. Personne ne se comportait étrangement avec elle, personne ne lui posait de question. Sa famille s’était simplement réjouit que son état s’améliore. Du moins, c’était ce qu’elle pensait.
Lyanna souhaitait lui parler, en cette fin d’après-midi. Elle lui avait donné rendez-vous au pied de l’Arbre-cœur, un endroit assez sacré pour que personne ne vienne les déranger. Naturellement, après avoir boudé la nourriture pendant trois mois, Sansa s’était mise du jour au lendemain à être prise d’une faim insatiable alors c’est accompagnée d’un panier de tartes au citron dont le quart était déjà dévoré qu’elle rejoignit sa tante. Un pâle soleil avait fait fondre une partie de la neige qui recouvrait les basses branches de l’arbre et le temps était plutôt doux. C’était une belle journée. Elle rejoignit Lyanna avec un léger sourire, à des années lumières de l’attitude hostile dont elle avait fait preuve la première fois.
« J’ai reçu votre message, chère tante. J’ai fait aussi vite que possible. Qu'y a-t-il de si urgent ? »
Elle lui tendit le panier pour éviter d’en dévorer l’intégralité mais en observant plus attentivement Lyanna, elle eut le sentiment que quelque chose n’allait pas même si elle n’arrivait pas encore à mettre le doigt dessus.
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th lone wolf dies
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ft. @Sansa Stark
Les mois s'écoulaient, la chaleur venait déposer son voile sur les Sept Couronnes mais le Nord restait tout de même enneigé par endroit et la jeune Stark, elle qui avait fini sa précédente vie à Dorne, trouvait du réconfort dans la fraicheur de ses terres natales. Elle imaginait difficilement sa vie ailleurs et pourtant, il lui fallait partir. Elle en avait pris la décision depuis quelques jours, elle avait essayé de le dire à son prince d'argent mais les mots n'étaient pas venus, elle n'en trouvait pas la force alors qu'elle l'observait dormir, s'éveiller, s'endormir près d'elle et qu'elle trouvait son visage si paisible quand il dormait. Peut-être était-ce le seul moment où il n'était pas torturé. Dans ses yeux indigos, elle voyait son amour, elle imaginait un monde parfait, elle imaginait un futur merveilleux mais cet avenir était entravé par sa propre culpabilité, il était entravé par tout ce qu'on voyait et disait d'elle. Il était aisé de dire qu'il ne fallait pas se soucier de l'opinion mais aux yeux de ceux qu'elle rencontrait, Lyanna restait la même. Elle était définie par la guerre, elle était celle qu'on avait enlevé, la pauvre Stark au nom de laquelle les Baratheon avaient pris le trône et fait s'écrouler la dynastie Targaryenne mais elle voulait qu'on la voit autrement, elle voulait se voir autrement lorsqu'elle regardait son reflet dans le miroir et pour cela, il lui fallait s'éloigner, il lui fallait être seule un temps. Ce n'était pas sa famille qu'elle fuyait, c'était son prince. C'était les autres.
À Sansa, elle avait juré qu'elle resterait dans le Nord, qu'elle n'enlèverait pas Jon et s'il y avait une personne à laquelle elle devait s'adresser, c'était bien sa nièce. Elle lui dirait, avant tout les autres, qu'elle partait. Elle reviendrait, un jour, quand elle serait prête. Dans une année, deux ou peut-être cinq mais elle reviendrait. Où irait-elle ? C'était une chose qu'elle ne voulait confier à personne, pour qu'on la suive pas, qu'on ne vienne pas la déranger si elle ne le désirait pas.
Devant le barral où elle avait donné rendez-vous à sa nièce, la louve du Nord adressait quelques pensées aux anciens dieux, elle se demandait si elle avait fait le bon choix, elle redoutait que ses actes aient encore des conséquences indésirables. Ne devait-elle pas payer pour ses crimes ? Ne devait-elle pas porter cette culpabilité toute sa vie, faire son devoir comme on attendait d'elle au lieu de vouloir être heureuse avec un homme dont la place aurait dû être ailleurs ? Contre son cœur, elle tenait la lettre qu'elle avait écrite pour Rhaegar, elle ne pouvait pas la lui donner en personne, elle ne pouvait pas la laisser près de lui en pleine nuit non plus. Car Lyanna partirait une fois la nuit tombée, ce soir même. Elle y avait longtemps réfléchi et elle était prête à faire ce voyage plus que jamais. Elle avait encore tant à apprendre, sur elle-même et sur le monde, elle n'avait que dix-sept ans après tout.
Quand les pas de la rousse se firent entendre, ou tout du moins Lyanna supposait que c'était elle, elle mit fin à ses prières pour se tourner vers elle et lui sourire. Leur relation s'était améliorée avec le temps, avec les lunes qui s'étaient écoulées et il n'y avait plus rien de l'hostilité qui a caractérisé sa nièce lors de leur première rencontre. De sa main libre, elle se saisit du panier que Sansa lui tendait et en observa le contenu pour voir les patisseries au citron que sa nièce semblait apprécier. En retour, elle lui tendit la lettre entre ses doigts.
« — Lady Sansa, lors de notre première rencontre, je vous ai dit que je resterai dans le Nord, auprès de ma famille. »
Ses yeux se baissèrent légèrement tout en secouant légèrement la tête comme pour se donner du courage avant que son regard bleu ne retrouve celui de l'autre Stark.
« — Mais je me dois de revenir sur ma parole, il me faut partir. »
Lorsque la Stark eut pris les mots sur le parchemin, Lyanna déposa le panier à ses pieds pour joindre ses mains entre elle, elle détestait revenir sur ses mots car elle savait qu'elle serait la première à le reprocher aux autres. L'honneur, la loyauté et l'honnêteté étaient des valeurs qui lui tenaient à cœur et malgré qu'elle n'ait jamais eu le moindre désir de parler à quiconque de son mariage ni de la sincérité de ses sentiments car elle avait toujours aimé se montrer plus forte qu'elle ne l'était. Elle avait grandi avec trois frères et elle n'avait jamais voulu être la demoiselle en détresse entre eux. Si son père ne l'avait jamais laissé se battre à l'épée, elle l'avait fait dans son dos, avec Ned ou avec Benjen. Elle avait souvent battu son plus jeune frère mais jamais Brandon, qui ne l'entrainait pas mais l'humiliait. Il y avait toujours eu une énorme rivalité entre son plus plus grand frère et elle-même. Elle avait toujours refusé de pleurer devant eux, elle devait se montrer forte, masquer ses émotions, masquer ses envies pour accomplir son devoir. Elle le savait mais le sang de loup dans ses veines la rendait impulsive autrefois, aujourd'hui, elle recherchait l'adrénaline et l'euphorie d'une aventure mais elle savait maitriser ses plus grandes pulsions pour éviter des conséquences dramatiques comme autrefois.
Ce jour, face à Sansa, il lui fallait faire preuve d'honnêteté et de plus d'émotions qu'à son habitude. Il lui fallait s'ouvrir sur ce qu'elle ressentait pour en parler à sa nièce.
« — J'ai écrit cette lettre pour Rhaegar, je n'ai pas la force de la lui donner moi-même. Pourriez-vous le faire en mon nom ? »
À Sansa, elle avait juré qu'elle resterait dans le Nord, qu'elle n'enlèverait pas Jon et s'il y avait une personne à laquelle elle devait s'adresser, c'était bien sa nièce. Elle lui dirait, avant tout les autres, qu'elle partait. Elle reviendrait, un jour, quand elle serait prête. Dans une année, deux ou peut-être cinq mais elle reviendrait. Où irait-elle ? C'était une chose qu'elle ne voulait confier à personne, pour qu'on la suive pas, qu'on ne vienne pas la déranger si elle ne le désirait pas.
Devant le barral où elle avait donné rendez-vous à sa nièce, la louve du Nord adressait quelques pensées aux anciens dieux, elle se demandait si elle avait fait le bon choix, elle redoutait que ses actes aient encore des conséquences indésirables. Ne devait-elle pas payer pour ses crimes ? Ne devait-elle pas porter cette culpabilité toute sa vie, faire son devoir comme on attendait d'elle au lieu de vouloir être heureuse avec un homme dont la place aurait dû être ailleurs ? Contre son cœur, elle tenait la lettre qu'elle avait écrite pour Rhaegar, elle ne pouvait pas la lui donner en personne, elle ne pouvait pas la laisser près de lui en pleine nuit non plus. Car Lyanna partirait une fois la nuit tombée, ce soir même. Elle y avait longtemps réfléchi et elle était prête à faire ce voyage plus que jamais. Elle avait encore tant à apprendre, sur elle-même et sur le monde, elle n'avait que dix-sept ans après tout.
Quand les pas de la rousse se firent entendre, ou tout du moins Lyanna supposait que c'était elle, elle mit fin à ses prières pour se tourner vers elle et lui sourire. Leur relation s'était améliorée avec le temps, avec les lunes qui s'étaient écoulées et il n'y avait plus rien de l'hostilité qui a caractérisé sa nièce lors de leur première rencontre. De sa main libre, elle se saisit du panier que Sansa lui tendait et en observa le contenu pour voir les patisseries au citron que sa nièce semblait apprécier. En retour, elle lui tendit la lettre entre ses doigts.
« — Lady Sansa, lors de notre première rencontre, je vous ai dit que je resterai dans le Nord, auprès de ma famille. »
Ses yeux se baissèrent légèrement tout en secouant légèrement la tête comme pour se donner du courage avant que son regard bleu ne retrouve celui de l'autre Stark.
« — Mais je me dois de revenir sur ma parole, il me faut partir. »
Lorsque la Stark eut pris les mots sur le parchemin, Lyanna déposa le panier à ses pieds pour joindre ses mains entre elle, elle détestait revenir sur ses mots car elle savait qu'elle serait la première à le reprocher aux autres. L'honneur, la loyauté et l'honnêteté étaient des valeurs qui lui tenaient à cœur et malgré qu'elle n'ait jamais eu le moindre désir de parler à quiconque de son mariage ni de la sincérité de ses sentiments car elle avait toujours aimé se montrer plus forte qu'elle ne l'était. Elle avait grandi avec trois frères et elle n'avait jamais voulu être la demoiselle en détresse entre eux. Si son père ne l'avait jamais laissé se battre à l'épée, elle l'avait fait dans son dos, avec Ned ou avec Benjen. Elle avait souvent battu son plus jeune frère mais jamais Brandon, qui ne l'entrainait pas mais l'humiliait. Il y avait toujours eu une énorme rivalité entre son plus plus grand frère et elle-même. Elle avait toujours refusé de pleurer devant eux, elle devait se montrer forte, masquer ses émotions, masquer ses envies pour accomplir son devoir. Elle le savait mais le sang de loup dans ses veines la rendait impulsive autrefois, aujourd'hui, elle recherchait l'adrénaline et l'euphorie d'une aventure mais elle savait maitriser ses plus grandes pulsions pour éviter des conséquences dramatiques comme autrefois.
Ce jour, face à Sansa, il lui fallait faire preuve d'honnêteté et de plus d'émotions qu'à son habitude. Il lui fallait s'ouvrir sur ce qu'elle ressentait pour en parler à sa nièce.
« — J'ai écrit cette lettre pour Rhaegar, je n'ai pas la force de la lui donner moi-même. Pourriez-vous le faire en mon nom ? »
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L’échange se fit de façon si naturelle que Sansa ne remarqua rien d’étrange au début, ni dans l’expression faciale de sa tante, ni dans ses gestes, ni dans sa voix. Le panier passa entre les mains de Lyanna tandis qu’elle se saisissait de la lettre entre ses doigts gantés sans vraiment prêter attention à son contenu. Elle ne soupçonnait rien de ce qui allait être révélé et songeait machinalement que sa tante allait profiter de l’avantage que procurait la présence de Viserrax au Nord et lui demander de poster sa lettre à la place des corbeaux habituels. Ce ne serait pas la première fois, après tout. Les temps étaient de plus en plus troubles, les messages parfois interceptés par les mauvaises personnes lorsqu’ils avaient le malheur de survoler les terres ennemies, Sansa avait déjà accepté ce rôle de postière plusieurs fois. Il faut dire que les allers retours étaient désormais considérablement moins longs, et les longues distances bien plus facilement accessibles. Mais elle ne se doutait pas que le destinataire de cette missive était bien plus proche que ce qu’elle imaginait, au sein-même de Winterfell.
Les mots de sa vis-à-vis furent si inattendus qu’elle ne cacha ni son étonnement ni sa confusion. L’intrépide Lyanna Stark, qui n’avait habituellement pas peur de la confrontation, baissait le regard, comme incapable de soutenir celui de Sansa. Mais surtout, elle venait d’annoncer l’impensable : une louve quittait la meute, de son propre gré. Revenant sur une promesse qu’elle lui avait faite dans la crypte. Ce lieu avait rendu son serment d’autant plus sacré.
Quelques mois auparavant, la rouquine aurait certainement eu le réflexe de blâmer immédiatement Rhaegar Targaryen pour cette décision, elle aurait tenté de la pousser à avouer la culpabilité de son amant dans cette décision qui lui semblait si peu naturelle pour un Stark. Longtemps, sans chercher à mieux connaître le prince, elle avait craint sa capacité à convaincre ou à forcer Lyanna à quitter Winterfell pour le suivre sur ce rocher où les membres de sa famille vivaient dans cette atmosphère insupportablement tendue, là où elle serait seule, vulnérable et en danger au milieu de gens qui la haïraient plus que n’importe qui. Mais aujourd’hui, le nom de Rhaegar ne lui traversa même pas l’esprit. Il avait déjà montré qu’il était capable de loyauté pour Lyanna et pour le Nord à tel point que Sansa ne ressentait plus aucun soupçon négatif envers lui.
« Je ne comprends pas… Je pensais que vous étiez heureuse ici, que vous aviez enfin retrouvé votre place parmi les vôtres. »
Ses yeux se baissèrent sur la lettre et elle mesura enfin la lourde responsabilité que sa tante faisait peser sur ses épaules. Pour la deuxième fois, elle allait être responsable de la tristesse de Rhaegar et autant dire que cela ne l’enchantait pas. Sansa ne supportait pas la lâcheté et elle s’était prise d’une sorte d’affection presque fraternelle pour le Targaryen, elle avait envie de se mettre en colère en son nom mais en était-elle légitime ? Elle avait ses propres secrets, ses propres mensonges. Chacun portait sa croix et sa tante lui faisait témoignage d’une confiance considérable en la laissant partager son propre fardeau. Alors Sansa ne s’énerva pas et resta étrangement silencieuse, froissant la lettre entre ses mains, puis laissant échapper un soupir résigné.
« Avez-vous un endroit où dormir et manger, là où vous allez ? »
Sansa ne voyait pas le besoin de lui demander où elle comptait se rendre, pour combien de temps et pourquoi, tout était probablement déjà dans la lettre et l’information allait se répandre comme le feu dans une forêt asséchée dès qu’elle sera parvenue entre les mains de Rhaegar. Mais il y avait une chose qu’elle devait savoir.
« Qui d’autre est au courant pour le moment ? »
Les mots de sa vis-à-vis furent si inattendus qu’elle ne cacha ni son étonnement ni sa confusion. L’intrépide Lyanna Stark, qui n’avait habituellement pas peur de la confrontation, baissait le regard, comme incapable de soutenir celui de Sansa. Mais surtout, elle venait d’annoncer l’impensable : une louve quittait la meute, de son propre gré. Revenant sur une promesse qu’elle lui avait faite dans la crypte. Ce lieu avait rendu son serment d’autant plus sacré.
Quelques mois auparavant, la rouquine aurait certainement eu le réflexe de blâmer immédiatement Rhaegar Targaryen pour cette décision, elle aurait tenté de la pousser à avouer la culpabilité de son amant dans cette décision qui lui semblait si peu naturelle pour un Stark. Longtemps, sans chercher à mieux connaître le prince, elle avait craint sa capacité à convaincre ou à forcer Lyanna à quitter Winterfell pour le suivre sur ce rocher où les membres de sa famille vivaient dans cette atmosphère insupportablement tendue, là où elle serait seule, vulnérable et en danger au milieu de gens qui la haïraient plus que n’importe qui. Mais aujourd’hui, le nom de Rhaegar ne lui traversa même pas l’esprit. Il avait déjà montré qu’il était capable de loyauté pour Lyanna et pour le Nord à tel point que Sansa ne ressentait plus aucun soupçon négatif envers lui.
« Je ne comprends pas… Je pensais que vous étiez heureuse ici, que vous aviez enfin retrouvé votre place parmi les vôtres. »
Ses yeux se baissèrent sur la lettre et elle mesura enfin la lourde responsabilité que sa tante faisait peser sur ses épaules. Pour la deuxième fois, elle allait être responsable de la tristesse de Rhaegar et autant dire que cela ne l’enchantait pas. Sansa ne supportait pas la lâcheté et elle s’était prise d’une sorte d’affection presque fraternelle pour le Targaryen, elle avait envie de se mettre en colère en son nom mais en était-elle légitime ? Elle avait ses propres secrets, ses propres mensonges. Chacun portait sa croix et sa tante lui faisait témoignage d’une confiance considérable en la laissant partager son propre fardeau. Alors Sansa ne s’énerva pas et resta étrangement silencieuse, froissant la lettre entre ses mains, puis laissant échapper un soupir résigné.
« Avez-vous un endroit où dormir et manger, là où vous allez ? »
Sansa ne voyait pas le besoin de lui demander où elle comptait se rendre, pour combien de temps et pourquoi, tout était probablement déjà dans la lettre et l’information allait se répandre comme le feu dans une forêt asséchée dès qu’elle sera parvenue entre les mains de Rhaegar. Mais il y avait une chose qu’elle devait savoir.
« Qui d’autre est au courant pour le moment ? »
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