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Scénarios attendus
Lune 12, 875 AC. L'été arrive sur Westeros et avec lui, la promesse de réclotes prospères. À Port-Réal, l'humeur n'est pourtant pas aux réjouissances après le meurtre de la souveraine des Sept Couronnes. Tous s'agitent et cherchent un coupable, prêt à accuser son voisin pour s'innocenter.
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「I was meant to be your girl」(ft. Orys Baratheon)

2 participants
Argella Baratheon

Argella Baratheon

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I was meant to be your girl
Your right eye is the sun. It is the light I see first, the glow that I wake to every morning. Your left eye is the moon. It is the light I see last, the star that I watch before I sleep. And as you love me, every day and every night, my world revolves around you.

La vie continuait encore et encore à se dérouler à Accalmie, chaque jour similaire à la veille. Au petit matin, Argella de la maison Durrandon s'éveillait doucement. Ses yeux fatigués cherchait la lumière froide du jour alors que la pluie tombait à l'extérieur, fine et délicate. Son corps roulait sous ses draps pour se donner du courage de se lever un jour de plus pour faire son devoir et travailler. La lady posait alors pied au sol, se levant en silence pour faire sa toilette lentement. Les gestes étaient des automatismes de sa vie passée et la jeune femme était plus que ravie de les avoir gardé.

Elle s'agenouillait ensuite près de son lit pour prier, ses yeux fermer avec force pour répéter les même mots depuis qu'elle était rentrée de Port-Réal après les festivités de la nouvelle année : "Père, protégez Accalmie et ses habitants des injustices. Mère, baignez mes descendants de votre bienveillance. Guerrier, partagez votre force avec lord Stannis et bénissez son épée. Ferrant, réparez les liens brisés par des années de colère. Jouvencelle, guidez ma bonne lady suzeraine sur les chemins de la droiture et donnez lui du courage. Aïeule, partagez votre bienveillante sagesse avec moi. Etranger, laissez mon mari revenir en ce monde car il mérite une place parmi les héros du passé."

Aucune servante n'entrait jamais dans la chambre à couchée de la lady Durrandon. Elle avait fait savoir qu'elle n'avait ni besoin d'aide ni de compagnie, préférant le calme et la solitude de ses matins. Ses corsets, elle savait les serrer elle-même bien assez pour être maintenue sans que cela ne soit trop. Elle revêtait alors une de ses robes noirs du deuil qu'elle continuait à porter pour son tendre époux, bien que les derniers temps de leur vie lui avait semblé triste et morne. Argella n'avait jamais été idiote, elle savait que sa compagnie n'était pas assez, jamais assez. Elle n'était pas Aegon, Rhaenys et Visenya.

Elle n'était pas valyrienne et ne comprenait pas leur culture. L'orageoise s'était pourtant efforcée d'en apprendre davantage. Juste assez pour ne pas faire honte à Orys. Ses doigts s'appliquèrent en silence à nouer sa longue tresse. Il lui était encore étrange de ne pas voir ses tempes grisonnantes et son ancienne apparence. Celle qu'elle avait en rencontrant celui qu'elle avait épousé par devoir autant que par amour. Il ne fallait pas se leurrer, peu d'hommes auraient fait ce que le demi-frère d'Aegon le Conquérant avait fait. Personne ne l'aurait jamais honoré et respecté comme il l'avait fait. Peut-être était-ce cela qui avait plongé la jeune femme dans une mélancolie si profonde et sombre.

Quand elle noua son tablier avec soin autour de sa taille, s'enroulant dans un châle, la dernière des Durrandon n'oublia pas d'ouvrir davantage ses rideaux avant qu'il ne soit l'heure de débuter sa journée de travaille. Elle n'était pas ici pour avoir le moindre pouvoir et sur cela, Argella avait été clair. Elle avait fait son temps et son état d'esprit s'était calqué sur celui de lord Stannis à mesure que ses espoirs avaient disparu. Personne ne reviendrait, peu importe combien elle priait. Il fallait faire son devoir aussi bien que possible et honorer leur noble maison sans faire honte à leur suzeraine. Voilà tout ce qui importait. Ses pas la guidèrent alors dans les cuisines, s'appliquant à suivre les ordres avec soin. Parfois, la jeune femme s'arrêtait pour reprendre son souffle et quand on l'invita à se reposer, l'orageoise bougonnait qu'elle était aussi capable de continuer. Aujourd'hui, pourtant, il lui fallu s'arrêter après une brûlure à la main. Reposez-vous, ma lady. Vous en faites bien assez. Et Argella était repartie avec un grog et un petit bandage, défaite.

Ses pas la ramenèrent dans les couloirs du défi de Durran, un peu sonnée. Voilà qu'elle se retrouvait dans ses pensée et quand elle passa à côté d'un grand homme à la chevelure brune et aux traits terriblement familiers, l'ancienne Princesse de l'Orage ignora l'individu. Elle n'avait pas envie de discuter avec Robert et de faire sa bienpensante rencontre aujourd'hui. Et puis Argella fronça ses sourcils et se retourna pour faire demi-tour, se plantant devant ce fantôme de son passé qui la troublait si souvent dans ses rêves comme dans ses cauchemars.

"Par tous les Dieux... Ton fantôme doit arrêter de me suivre partout, Orys."

La ton de la brune était blessé, sec, fatigué. Combien de fois se réveillait-elle dans la nuit en croyant l'entendre parler à côté d'elle pour ne trouver qu'un lit froid? Par moment, s'était comme si elle revivait ses années d'emprisonnement loin d'elle, torturée par sa propre solitude. La petite dame sembla d'ailleurs au bord des larmes, tendant sa main pour chasser son hallucination qui persistait beaucoup trop. Et quand sa main blessée toucha un véritable visage, ses lèvres s'entrouvrirent de surprise.

"Orys, s'étouffa alors la jeune femme, interdite. Dis-moi que je ne suis pas dans un énième rêve."

Argella tremblait, incertaine de ce qu'elle devait dire ou faire. Et si son époux venait à rompre leur union? Il le pouvait après tout, plus rien ni personne ne l'obligeait à rester à Accalmie, maintenant qu'il ne s'agissait plus exactement de leur fief, plus encore, personne ne le forçait à prendre sa main pour quelques alliances politiques. Son pouce caressait pourtant la joue d'Orys avec la même tendresse qu'elle avait eu pour lui quand tout allait pour le mieux, le même amour qu'elle avait eu jusqu'aux derniers jours de sa vie et aujourd'hui encore. Il lui avait terriblement manqué, cela était certain.
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Orys Baratheon
Oryeo

Orys Baratheon

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Dès lors qu'il ouvrit les yeux, le sourire d'Orys s'effaça doucement. Le plafond de la pièce dans laquelle il se trouvait ne ressemblait pas aux dernières visions auxquelles il avait eu droit avant de se sentir partir. Il rentrait du champ de bataille lorsque la vie l'eut quitté. En appuyant ses mains sur la paillasse sur laquelle il se trouvait, il finit par se mettre sur ses pieds, et à regarder autour de lui. Il décréta bien assez vite qu'il se trouvait à Accalmie, dans le domaine qu'Argella et lui occupaient, et sur lequel ils étaient Seigneurs. Il frotta de sa main droite l'arrière de sa tête, et avança de quelques pas, avant de remarquer ce qu'il venait de faire. Sa main était là. Elle était présente, de retour ! Sans pour autant qu'il ne sut en expliquer les raisons. Le coeur gonflé de joie et d'espoir. La vie l'eut rendu amer lorsqu'il sorti de la prison dans laquelle il avait été retenu si longtemps. Il eut pris conscience bien trop tard qu'il n'était plus qui il était autrefois, avant de s'éteindre, après un dernier combat, combat aucours duquel il fit preuve d'une cruauté qu'on ne lui connut pas, et qui n'aurait point dû être sienne.

Il sortit de la salle vide dans laquelle il eut ouvert les yeux pour la première fois depuis... Depuis ce qui semblait être des siècles, avec le sentiment qu'il n'était pas propriétaire de suffisamment d'yeux pour pouvoir tout noter, et pour comprendre tout ce qui se jouait autour de lui. Le château d'Accalmie était très différent, et pourtant si cruellement similaire à ce dont il se souvenait qu'il se trouvait un peu secoué. Il fit quelques pas, et eut une impression que son corps le trahissait, ses genoux fléchissant sans même qu'il n'en ait fait la demande silencieuse. Il n'eut pas ordonné à ses jambes de quasiment se dérober, le laissant presque au sol. Pourtant, cela se montrait très compréhensible : voilà plus de centaines d'années que ses jambes n'avaient pas été sollicitées. Temps qu'Orys ne savait pas encore estimer. Rien ne laissait penser qu'il eut réellement trépassé. Peut-être s'était-il éveillé d'une forme de coma suite à son combat, rendu trop faible par celui-ci. Mais quelles raisons pouvaient expliquer... sa main ? Sur le reflet d'une porte vitrée, il vit son image. Il n'y avait guère de blanchiment sur sa crinière brune, et il ne remarquait pas les rides. Quelle était cette sorcellerie ?

«Argella ?» où était son épouse ? Où se trouvait-elle, et comment pouvait-il l'atteindre ?

Comme une réponse des dieux, dans le couloir où il se trouvait, il vit son épouse. Ou au moins, une version plus jeune de celle-ci. Argella également semblait avoir effacé les mèches de cheveux blanches, qu'il aimait pourtant tant, tant elles lui rappelaient leur voeu de vieillir ensemble, et de se protéger, et s'aimer. Mais les mots de son épouse lorsqu'elle passa devant lui eurent l'effet d'une lance transperçant son coeur.
Avait-il failli à la protection de sa belle et tendre épouse ? Probablement, si l'on se fiait à ce que son regard empli d'une tristesse immense semblait lui dire, sans le prononcer pour autant. Il se racla la gorge et eut un sourire patient, et plein d'amour envers celle pour laquelle son coeur battait, et avait commencé à battre dès leur premier regard. La main d'Argella vint à le chasser, se heurtant à sa peau. C'était un contact sans douceur, mais sans violence pour autant. Malgré l'absence de tendresse dans cet effleurement n'empêcha pas le bonheur de sentir la chaleur qu'il prodiga. Elle était là, peu importait comment se trouvait-elle, plus jeune, plus vieille. Son épouse était là, après cette guerre qu'il avait mené dans la quête de vengeance. Il l'eut oubliée, par moment. Délaissée en permanence. Mais jamais il n'aurait cessé de l'aimer. Il était juste devenu moins habile avec le temps pour le lui montrer. «Pourquoi devrais-je être un fantôme, ma tendre épouse ?» Elle lui caressait la joue. Orys aurait pu passer la journée ainsi, en fermant ses yeux pour profiter de la chaleur que l'amour d'Argella lui apportait.

Il se servit de sa main, revenue d'entre les méandres de ses différents combats, pour prendre celle de sa compagne, et d'y déposer un tendre baiser sur sa paume. Elle était blessée, et cela le fit froncer les sourcils.

«Tout cela me semble loin d'un rêve. Si tant est que ta présence à mes côtés ne puisse être qualifée ainsi.» dit-il, à demi-mot, avant de reprendre. «Tu es blessée. Que t'est-il arrivé ?»

KoalaVolant
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Argella avait toujours été transportée par l'immense beauté de son époux, le lord Orys de la maison Baratheon. Dès l'instant où son ventre s'était arrondi la première fois, elle avait espéré que son enfant aurait des boucles d'un brun profond et mais ses yeux à elle. Elle avait imaginé une ribambelle de petit Baratheon pour peupler cet Accalmie qu'elle avait toujours connu comme son petit château personnel, sans frères ni sœurs pour l'accompagner. Avec Orys, elle avait eu un réel désir et plus encore : un réel amour. Son visage, à cet instant précis, lui rappelait les jeunes années de leur mariage et sa main... Par tous les dieux, elle était revenue.

Pour l'amour de cet homme Argella aurait été capable de beaucoup. Les dernières années de leur vie commune avait été noyée dans l'aigreur et la volonté d'une vendetta qui l'avait terrifié au plus profond de son être. Elle se surprenait parfois à penser que le seigneur qu'elle avait épousé s'était lassé d'elle malgré la beauté des sentiments qu'ils avaient nourri l'un pour l'autre. Ce qu'elle voyait dans ses yeux, sur ses lèvres avait été les plus précieux cadeaux qu'elle avait pu recevoir d'Orys et retrouver cette patiente et cet amour fit battre son cœur plus vite encore qu'il ne le faisait déjà.

"Orys... Je... Nous... Nous avons péri il y a des siècles, et depuis que je suis de retour chez nous je te vois partout où je vais."

Alors que ses doigts parcouraient le visage du premier des Baratheon et elle pouvait sentir toute sa dureté, toute sa douleur et chaque centimètre de sa carapace disparaître. Argella ferma alors ses paupière, se concentrant sur ce qu'elle ressentait à cet instant. La vérité était là, sous ses yeux. Il n'y avait rien, en ce monde, qu'elle n'avait plus désiré que son époux. Elle avait beau dire tout ce qu'elle voulait, être aussi véhémente et en colère qu'elle le souhaitait, cet homme, son homme, l'orageoise l'aimait. Après tout, ne portait-elle pas des vêtements de deuil après tant d'années depuis leurs trépas? Quand elle rouvrit ses yeux, la jeune femme peina à croire qu'Orys était toujours là et pourtant, son esprit ne lui jouait pas de tours. Ses doigts caressèrent sa joue davantage puis c'est le brun de ses cheveux qu'elle trouva avec une lenteur que la Durrandon avait toujours eu pour le toucher, pour lui montrer son amour. Il n'y avait pas besoin de se presser pour prouver les choses.

"Ecoutes-toi donc, vilain charmeur. Voilà bien longtemps que tu ne m'as pas dit des mots pareils. Et entre nous? chuchote-t-elle comme s'il s'agissait d'un secret entre eux. Cela m'a manqué."

Leurs mains se joignirent à nouveau comme si elles ne s'étaient jamais séparée et le baiser qu'Orys déposa sur sa paume la fit grimacer légèrement. Pourtant, la douleur n'était rien pour un peu de cette tendresse qui habitait parfois ses nuits solitaires. Argella ne put qu'hocher sa tête vivement. Il y avait longtemps que la lady Argella n'avait pas été aussi vivante entre ses murs. Elle se glissait habituellement comme une ombre pour aller et venir, mais aussi pour échapper à certains descendants. Son regard tomba alors sur leurs doigts.

"C'est de ma faute, ne t'inquiète pas, mon tendre. Je me suis brulée dans les cuisines, mais on m'a soigné et renvoyé à ma lecture quotidienne. Il semblerait que je ne sois pas très douée pour aider là-bas non plus."

La gêne qu'elle éprouvait régulièrement la reprit avec une surprise à laquelle la petite brune ne s'attendait pas, voilà qu'elle détournait pudiquement les sombres reflets de son regard comme si elle craignait qu'on la surprenne ici. Pourtant, quand elle se tint à nouveau droite et la tête haute, Orys était toujours là et Argella s'apaisa. Il n'était définitivement plus un fantôme qui la hantait en permanence comme pour lui rappeler ses erreurs et son échec le plus cuisant. Après tout, ne pensait-elle pas avoir échoué à son devoir le plus sacré? Comment n'avait-elle su calmer les tracas qui avaient eu raison de son époux, alors qu'il revenait auprès d'elle.

Cette pensée, la lady Durrandon décida de la chasser rapidement alors que ses doigts se refermèrent finalement autour de ceux du plus âgé. Ils avaient bien trop de choses à se raconter et à rattraper pour que leurs chemins se séparent à nouveau, pour le moment.

"Depuis combien de temps es-tu éveillé? J'imagine que bien des questions doivent te venir... Laisse-moi donc t'accompagner jusqu'à mes quartiers, tu pourras t'y reposer avant de rencontrer notre bienveillante lady suzeraine."

Et non sans observer à nouveau s'ils étaient toujours seuls dans ce couloir, la jeune femme se retourna avant que ses mains ne trouvent à nouveau le visage de son cher et tendre, le tirant délicatement à elle. Argella avait oublié, avec le temps, combien ces contacts précieux de leurs peaux avaient toujours su la ravir au plus profond de son cœur. Ses lèvres se posèrent alors sur la joue d'Orys avec une certaine tendresse, ignorant bien vite son geste pour inviter son cher et tendre à la suivre d'un geste de la tête.
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Dans les couloirs du château, Orys se trouva un peu perdu. Il n'eut point de certitude de tout reconnaître, pas certain que chaque chose ne fut à sa place. Il y trouvât quelque chose sans savoir dire quoi. Puis vint l'incompréhension face à son reflet, image rendue par un simple vitrail, qui n'était pas supposé trahir une nouveauté dont Orys ignorait tout. Nouveauté qui existait également dans la magnifique crinière d'Argella, qu'il venait de rencontrer alors même qu'il s'enquérait de son absence.

Dans les yeux de son épouse, il aurait pu se perdre des heures. Il l'eut déjà fait par le passé, bien que la suite qu'eurent pris les évènements, encore ancrée dans sa mémoire n'eut raison du temps à passer auprès d'elle. Orys nourrit bien longtemps des désirs de revanche, de venger la cruauté d'un monde à laquelle il n'était point supposé appartenir, restant juste, fier, mais jamais dans un acharnement comme il eut pu l'être après avoir été privé de sa main. Main droite, autrefois main du roi, main d'épée. Il eut caressé longtemps la sensation de n'avoir plus rien. De n'être plus rien. Ou au moins s'il n'était plus un guerrier. Car Orys fut éduqué dans l'objectif d'être un guerrier, un protecteur pour son frère. Et avant qu'il ne rencontre Argella, il n'y avait point d'autre but à son existence, une existence de bâtard, renié, jaugé, chuchoté par tous.

Quand il avait rencontré Argella, c'était comme si tout à coup, il se trouvait en mesure de comprendre les vraies raisons de son existence. Il fut destiné à être un guerrier, c'était vrai. Mais à aimer, d'un amour pur, honorable et protecteur la femme à laquelle il était déjà promis bien avant sa naissance. Bien avant leur naissance. A vouer une existence à lui offrir le respect et l'honneur que tous faillirent à lui offrir.

Et pourtant, si ses yeux furent pendant longtemps un réconfort, à l'instar de sa voix, ses paroles le déstabilisèrent, au point où il ne trouva guère réponse à toutes les questions qui se bousculaient désormais en lui. Ses yeux ne lui offrirent point la justification à celles-ci, alors qu'ils étaient habitués à se comprendre même dans le silence.

«Comment le pourrions nous ? Ne nous trouvons-nous point ici, en cet instant ? S'agit-il d'un mirage ? Car si tel est le cas, jamais ô grand jamais je ne t'aurais imaginée blessée, je t'en fais la promesse.» Il prit sa seconde main, de manière à lui en conjurer de trouver raison, et d'arrêter cette folie qu'elle commençait à blasphémer. Ce fut toutefois la douceur de son épouse qui le calma quasiment aussi rapidement qu'il se sentit envahi d'un sentiment de panique.

Leurs échanges se continuèrent dans le calme, alors qu'Orys s'extasiait de la beauté d'Argella. Honnêtement, il lui préférait les cheveux un peu blanchis, car elle n'eut jamais réellement perdu sa beauté d'antan. Mais s'il s'agissait d'une teinture comme celle qu'on utilisait sur les vêtements, et si elle se sentait bien ainsi, alors tant mieux. Seulement, pourquoi en avoir fait de même avec lui ? Il y avait des questions qui n'eurent pas de réponse immédiate, et il s'en contenta. «Et voilà donc le moment où je faillis à mon devoir d'époux. Si longtemps que cela ?» plaisantait-il, réalisant seulement combien il l'avait laissée de côté pour sa vendetta. «je trouverai le moyen, mais je me rattraperai.»

Et le moyen le plus immédiat de le faire, aurait été de la soigner. Orys n'eut jamais besoin de s'en occuper, il y avait toujours des soigneurs à proximité lorsqu'il partait en combat. Mais il ne risquerait pas de demander à un soigneur ou une soigneuse de prendre en charge son épouse quand il n'avait strictement que cela à faire de son côté. Pourtant, elle indiqua qu'on l'avait déjà soignée. Il fronça les sourcils et hocha la tête. «Dans les cuisines, n'est-ce pas ? Tu me surprendras toujours.» Argella était une suzeraine toujours à l'écoute et aux soins de ses sujets. Certes, elle n'était pas reine, mais elle eut plus l'âme d'une reine qu'aucune de ses sœurs ne put jamais. Il éprouvait pourtant un très profond respect envers Rhaenys et Visenya, toutes deux reines d'Aegon.

«Quelques heures. J'aurais dit moins de deux. Le soleil ne s'est guère déplacé depuis que j'ai ouvert les yeux.» Il s'était d'ailleurs étonné de ne pas être dans l'infirmerie, devant des soigneurs qui l'auraient pensé miraculé, bien qu'il n'expliquât point sa main revenue. Des questions, qui lui venaient, il y en avait, mais rien d'urgent. Car sa main, en tout cas n'en avait point l'aspect, ne risquait pas de tomber de si tôt. De nouveau il fronça les sourcils. «Lady Suzeraine ?» Mais... n'était-ce pas elle ? Il soupira. «Oui, très bien, allons dans tes appartements... J'ai dû rater bien des choses dans ce sommeil si profond que la désignation d'une autre Lady Suzeraine ne m'aura point éveillé...»

Ils se mirent en route, et Orys passa une main dans son propre dos, l'autre dans celui de son épouse. Bien vite, il se surprit à jouer avec ses cheveux. «C'est joli cette teinture. Mais j'affectionnais déjà énormément tes cheveux devenant blancs, tu aurais pu les laisser ainsi, cela n'ôtait rien à ta beauté.» annonça-t-il, un peu distraitement, en la suivant, puisqu'il serait sûrement allé dans l'autre sens pour rejoindre les appartements de son épouse. Il remarquait effectivement que bien des choses avaient changé. Et il ne présenta pour autant aucun signe d'acceptation de la vérité, à des pieds d'ici de comprendre ce qui se jouait réellement.

KoalaVolant


Ours is the Fury
Using blood for ink, I watch my stories fade, Writing poetry with thoughts that I erased. Every phrase that never saw the light of day ☼
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Argella Baratheon

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Il y avait bien des choses incompréhensibles en ce monde. Des choses qui avaient affecté les âmes de ceux qui étaient venus à respirer de nouveau pour la seconde fois de leur vie, sans pour autant que leur première inspiration ne soit suivie d'un cri. Argella, elle, n'avait pas crié. Son corps gracile s'était redressé d'un coup d'un seul, frigorifié par le froid alors que des paysannes s'acharnaient à la réchauffer au creux d'une petite pièce du château des Penrose. Personne n'avait su son nom, reconnu son visage ou même sa vie. Elle était devenue une inconnue alors même que la princesse de l'Orage devenue Suzeraine de ses terres familiales n'avait jamais connu l'anonymat de sa vie. Son retour à l'existence des Sept Couronnes et du train de vie déchaîné qu'elles imposaient à tout un chacun n'étonna pas guère. Vous n'êtes point la seule, lady Argella, lui avait-on dit. D'autres respiraient encore? Car sa mort, elle l'avait senti venir, si elle était là, c'est que les dieux l'avaient chassé. Père ? Orys peut-être. Une voix qu'elle ne connaissait pas lui avait parlé d'une prophétie et du retour de grands héros. Mais elle... L'orageoise n'était rien ni personne. Elle ne s'était illustrée nulle part et on n'appelait pas ses filles après elle.

Puis la fuite discrète, les longues heures de marche, l'orée de la forêt, sa rencontre avec lord Stannis. Tant de choses s'étaient déroulées en presque deux lunes. Il y avait eu toute une phase d'accommodation à près de 800 années de retards. Elle ne savait pas nommer certaines choses et quand on lui parlait de certaines villes, de certaines personnes, Argella restait figée dans un sourire désolé, mais tendre malgré tout. Si ses dernières années de vies avaient été consumées par sa propre amertume et son désintérêt, voilà que la lady avait retrouvé un peu de sa superbe. Elle était silencieuse comme elle avait pu l'être sans Orys, tremblante et perdue dans les limbes de ses propres souvenirs. Mais parfois, l'espace de quelques instants, elle pouvait rire et écouter avec un intérêt sincère. C'est ce qu'elle avait fait d'ailleurs, le soir du Nouvel An, sur les remparts. Elle avait parlé et écouté avec une honnêteté et une attention toute particulière. La jeune femme nota alors le long chemin qui avait été parcouru et qu'expliquer cela à son tendre époux prendrait plus de temps qu'elle ne l'imagina.

Dans ses yeux, le chaos. Il semblait perdu et peut-être la prenait-il pour une folle. Ses mots étaient d'une douceur surprenante et comme souvent, son Orys savait tourner sa phrase pour la faire rougir. Leurs secondes mains se joignirent et pourtant, pourtant, elle devina qu'il ne la croyait pas et Argella le savait, de tels mensonges étaient un blasphème terrible envers les dieux qu'ils priaient l'un et l'autre. Il fallait trouver une solution sans choquer l'homme face à elle.

"Je n'ai pas de doute que jamais tu ne souhaiterais le moindre mal sur ceux que tu aimes, tu n'as point besoin de le promettre puisque je le sais parfaitement."

Le calme suivit la menace de la tempête qui aurait soufflé dans ce couloir même. Combien d'orages avaient-ils essuyé ensemble ? Bien trop, pensa-t-elle. Mais rien ni personne n'aurait jamais su terrasser un amour aussi doux et tendre que celui qui habitait les fondateurs de la maison Baratheon. Et quelle famille. Il tardait à Argella qu'elle ne voit ce que leur nom avait accompli et battit, ce qu'il avait abattu aussi. Elle savait déjà que la peine risquait de tomber sur eux et pourtant, pourtant, leurs descendants étaient restés justes aux mots et à leurs principes jusqu'à la mort. Ô, Robert Baratheon n'avait pas été un bon roi, mais n'avait-il pas aimé et abattu des montagnes pour cette femme partie au loin ? Et Stannis Baratheon? N'avait-il pas été droit et honorable en suivant le chemin de son devoir si périlleux qu'il l'avait mené à la mort ? Et leurs fils ? Leurs tendres fils ? Davos avait su reprendre les rênes d'Accalmie après elle jusqu'à preuve du contraire. Quant à Raymont. Il fallut chasser cette pensée rapidement, car déjà, Argella sentit les flots de ses larmes monter dangereusement jusqu'à ses yeux.


"Tu as fait ce que tu avais à faire, tu le sais parfaitement. Je suis celle qui n'a pas trouvé comment apaiser ton cœur, susurra-t-elle non sans qu'un sourire ne baigne ses lèvres. Je n'ai pas de doute là-dessus, mon Seigneur, j'ai toute foi en toi."

Argella ne pouvait s'empêcher de laisser son regard aller et venir sur la silhouette de son époux, se surprenant à rêvasser bêtement. Elle avait été une dame stricte dans la fin de sa vie et ses traits s'étaient métamorphosés en une moue réprobatrice et constamment agacée, son cœur s'étaient lui-même figé en statut de fer et de marbre, incapable de désirer. Il n'y avait que les comptes et la chaleur du feu qui ne comptait. Ses petits-enfants aussi, pendant un temps. Cela, parfois, elle le ressentait encore. Cette immense amertume ou cette grande mélancolie de regarder par la fenêtre en voyant un cavalier brun partir. Parfois, quelques vieux gardes chevauchaient aussi et la lady aurait pu jurer que l'un d'eux était Argilac avant que la réalité ne rappelle la femme sur terre. Il n'y avait pas de miracles et rappeler tous ceux qu'elle aimait en cette terre ne résoudrait rien. Son père s'en prendrait sûrement à son mari, son fils cadet s'en prendrait, lui, à elle. Davos serait désespéré, peut-être. Pourtant, Orys était là, à ses côtés et tous ses doutes quotidiens s'effaçaient derrière l'amour qu'elle ressentait à nouveau. Où était-ce réellement un retour aux sources ? Pas exactement, car l'orageoise dû l'admettre, elle ressentait quelque chose de plus fort encore, quelque chose qui la prenait au ventre. Argella se rendit compte que jamais elle n'avait compris combien elle aimait avant de perdre et par tous les Dieux, elle jura que jamais plus on ne lui arracherait cet amour de sa vie. Un rire lui échappa d'ailleurs, malicieux alors qu'elle observait sa main.

"Je me suis rendu compte que le temps passait plus vite quand je m'occupais les mains et l'esprit que lorsque je reste des heures à fixer l'extérieur." Elle le faisait encore parfois, bien trop souvent même. Son regard accrochait alors un cavalier qui partait, le brun de ses cheveux la troublant avant qu'elle ne se souvienne qu'elle phantasmait encore quelque chose qu'elle avait cru impossible en ce levant ce matin. "Ô, très cher, bien plus que tu ne le penses. Mais tu seras satisfait, je pense d'entendre certaines des choses que j'ai à te dire. Quant à notre bienveillante Suzeraine, ne te fais pas de soucis, notre maison est entre de très bonnes mains, j'ai toute confiance."

Prendre le chemin des appartements qu'elle occupait n'était pas difficile. On l'avait simplement autorisé à récupérer ceux qui l'avaient vu s'éteindre pour la dernière fois, l'air paisible et le sourire satisfait de retrouver l'homme qui partagea sa vie pour trente années. Elles n'avaient pas toujours été simples, mais personne n'avait dit que l'amour l'était. Il s'agissait d'un équilibre des bonnes choses et surtout, une volonté de ne jamais abandonner. D'ailleurs, les paroles d'Orys amusèrent sa lady et Argella passa distraitement ses doigts dans la sombre crinière qu'elle avait arboré pendant près de quarante années avant qu'elle ne blanchisse sous l'effet du temps.

"Et bien, tu auras l'occasion de la voir blanchir à nouveau. Quoique j'imagine que les choses que je dois te dire joueront contre nous."

Et l'orageoise ouvrit la porte de l'antichambre qui retenait le froid des couloirs jusqu'à sa chambre à couchée, tirant Orys par la main dans un élan d'une joie qu'elle avait retrouvé. Son regard glissa sur l'hideuse représentation qu'on avait faite d'elle un jour et que la lady avait ordonnée qu'on décroche, grimaçant comme à chaque fois que son regard tombait dessus. La pièce d'ailleurs, était assez simple comparée à ce qu'ils avaient connu par le passé. Un endroit qui convenait à Argella qui savourait de ne plus être assommée de devoir. Seule une dague trônait sur le rebord de sa cheminée, dague qu'elle portait par intermittence pour s'y habituer.

"Installe-toi donc, je t'en prie. Ce n'est pas grand-chose, mais c'est amplement suffisant pour moi. Et puis les livres occupent mon temps de toute façon." Il fallait bien commencer quelque part et la brune tira un siège tout prêt de celui qu'elle avait laissé à Orys, bien plus confortable. "Cela doit te paraître fou et j'aurais moi-même été outrée qu'on me mente si je n'avais pas compris de moi-même, mais... Ceci n'est pas notre époque, mon très doux. Quelques religieux venus d'Essos s'amusent à ramener des gens du passé bien que je ne sois pas certaine encore des raisons autour de tout cela. Leur prophétie me paraissait injuste jusqu'à ton retour à mes côtés. Je suis moi-même revenue à cette apparence il y a deux lunes et l'Inconnu sait, Orys, que je ne ressemblais pas à cela quand il m'a emmené loin de notre foyer."

Ô, la lady Suzeraine avait laissé le pouvoir à leur fils et après cela, le temps avait ravagé ce qu'il restait à l'ancienne princesse de l'Orage. Ses traits étaient tombés, ses joues s'étaient creusées et ses mains s'étaient mises à trembler terriblement. Argella prit alors la main autre fois sevrée du corps d'Orys, entrelaçant leurs doigts.

"Je pense que tu conviendras qu'aucun mestre n'est capable de faire repousser des membres ou de faire disparaître les rides. Si cela avait été possible, j'aurais voyagé jusqu'à le trouver pour te rendre ta joie de vivre. Je te le promets."
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S'il s'était trouvé un peu perdu de primes abords dans ces couloirs qu'il ne reconnut point, il ne fallut que la présence de sa très chère épouse pour arriver à se sentir à sa place et chez lui, et à être rassuré. Ici, rien ne ressemblait moins à Accalmie. Pourtant, rien ne pouvait plus y ressembler. Il se sentait toujours un peu déboussolé, défait de cela.  Il avait remarqué sa main blessée, et lorsqu'elle lui indiquait qu'ils vécurent dans le passé, et qu'ils s'étaient réveillés des mois, des années, que dire, des siècles plus tard que lorsqu'ils avaient vécu ? Comment se pouvait-il que cela ne soit ? Non, c'était purement impossible...
S'il s'agissait d'une illusion ou d'un songe créé par son imagination, il n'eut jamais imaginé qu'Argella se trouva blessée.

«Alors, je ne suis point certain de comprendre l'ampleur de la situation, Argella..» avoua-t-il, un brin dépité et désarçonné. Bien qu'elle lui eut expliqué la majeure partie des choses, il ne pouvait se résoudre à comprendre, et à réellement assimiler tout ce qu'elle venait de lui conter. Comment tout cela était possible ?

Il était bien des choses qu'il ne comprenait, pour autant, il restait le plus droit possible, si l'on ommettait le désir de vengeance qui l'avait animé bien longtemps. Désir de vengeance qui l'avait presque fait oublier son amour et la douceur qu'il eut pu porter à Argella. Oui, il eut été un mari un peu abrupt, bougon, et ruminant jusqu'à l'extrême ce qu'il avait vécu, plutôt que d'essayer de surmonter le tout en étant entouré de celle qu'il aimait plus que lui-même. Entendre Argella se flageller pour les erreurs que lui avait comises, en revanche, c'était inaudible dans le coeur d'Orys. Non sans une douceur qu'il n'avait qu'à son égard, il lui sourit et déposa, une fois de plus, sa main sur le beau visage de la femme qui faisait réellement battre son coeur et qui apaisait toutes ses douleurs juste par sa présence. «Tu n'es aucunement coupable de mes erreurs. Sans toi, j'aurais sûrement été un bien pire mari.» Sa main la caressa à l'aide de son pouce, et il sourit. «L'amertume lié à l'égo d'un homme ne pourrait être la faute d'une épouse telle que toi, je te l'assure.» Il déposa un baiser sur son front. Sous bien des égards, Orys n'aurait pu être le mari idéal pour Argella. Sa douceur était aussi forte que pouvaient être la violence guerrière d'Orys, et bien qu'il restait un homme juste, il n'en était guère moins un soldat féroce. C'était d'ailleurs ce qu'Aegon appréciait chez son frère. Justice, loyauté, et dureté, si ce n'eut point été fureur. Du moins, selon la vision d'Orys.

Elle releva qu'elle n'eut point doute qu'il fusse capable de faire mieux. La confiance qu'elle lui portait était telle qu'il eut toujours su qu'il ne pouvait point lui faire défaut. Rares étaient ceux qui avaient droit à une telle confiance de la part de la personne qu'ils aimaient le plus.

Sa douce aimée lui expliquait qu'elle faisait du travail manuel afin de s'occuper l'esprit. Il n'eut été capable d'expliquer l'absence qu'elle devait affronter, toutefois, il comprenait que cela puisse l'aider... Bien qu'une Lady, à son sens, n'avait point à se salir les mains en cuisine. Si toutefois, il s'agissait du désir d'Argella, Orys ne risquait pas de s'opposer à ce qu'elle fasse travailler ses mains. Enfin, dès l'instant où elle ne se blessait pas à nouveau.

Ce fut finalement le moment d'avoir quelques éclaircissements. Voilà plus que quelques heures de sommeil. La Lady suzeraine n'était pas (ou plus ?) Argella. Elle lui promit de tout lui expliquer dans ses appartements. Très bien, il la suivit donc, avec la certitude de comprendre un peu mieux chaque enjeu qui caractérisait désormais leur futur. Sur le chemin des appartements d'Argella, qui semblaient à présent ne plus être les mêmes qu'auparavant, il s'étonnait de la teinture qu'elle avait donné à ses cheveux. «Tu n'entends donc pas refaire cette teinture qui te donnerait des années de moins ?» Il ne comprenait l'ampleur de la situation, dont elle allait lui parler. Il aimait bien ses cheveux, plus bruns, mais il préférait les voir blanchir, preuve que leur amour traversait les âges, en dépit des difficultés auxquelles ils faisaient face.

Arrivés dans les appartements en questions, bien plus petits que ce dont il avait souvenir occuper, qui se trouvait de l'autre côté de leur demeure, il plissa les yeux en l'entendant. «Tu te satisfais de bien peu, contrairement à tout ce dont tu aurais le droit, ma chère.» remarqua-t-il, avant de s'asseoir et d'écouter. Il écouta sagement, acceptant d'entendre chacun de ses mots, ne se fermant pas au moindre de ses dires, quand bien difficile puissent-ils être.
Leurs doigts entrelaçés arrachèrent un frisson à cet ancien soldat. Frisson amoureux, mais aussi un peu terrifié par ce qu'il venait d'entendre. Et la conclusion de son épouse eut raison des revendications qu'il allait annoncer, en réalisant qu'elle ne put avoir plus raison qu'en justifiant que malgré leurs croyances, la magie ne pouvait faire repousser une main. Mais elle pouvait faire revenir les gens à la vie sous d'autres formes ? Il fronça les sourcils. «Tu me dis donc que... nous sommes morts et ramenés à la vie sous des formes plus anciennes que nos corps autrefois trépassés ?»

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Argella Baratheon

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"Je n'en doute pas. Il m'a fallu un temps pour accepter, la lecture n'a pas toujours été facile et la situation actuelle des Sept Couronnes est pour le moins... Peu anodine."

En son temps, les Sept Couronnes avaient été indépendantes jusqu'au moment où Aegon Sir-Dragon avait débarqué sans crier gare, déclarant la guerre à tous les souverains de ces terres. Argella le savait mieux que quiconque, cela avait été en parti sa faute, ou du moins, celle de son propre père et les gens l'avait appelé Argilac l'Arrogeant pour cette raison. Qu'y avait-il d'Arrogeant à vouloir protéger ses terres et vouloir ce qu'il y avait de mieux pour sa fille? Cela, la jeune femme n'en avait aucune idée. Elle n'en avait jamais eu elle-même, la Mère l'ayant béni de deux fils solides et en bonne santé, et pour cela, la jeune femme en avait lady en avait toujours été la plus reconnaissante.

Dans tous les cas, après la division était venu l'unité et l'orageoise y avait vu une bénédiction. S'il y avait eu Dorne, récalcitrante à se plier aux désirs d'Aegon, le Bief et les Conflans n'avaient plus essayé de les envahir vaille que vaille et son mariage avec Orys avait été la plus belle et la plus précieuse des choses qu'Argella Durrandon eu jamais espéré de cette vie. Elle, qui avait toujours si réticente à l'amour, s'était surprise à aimer au-delà de toute ses espérances, peut-être trop même quand elle se rappelait combien les départs de son époux l'avait laissé vide et perdue. Et sentir la main de ce dernier sur sa peau lui rappela qu'on aimait jamais assez un homme comme le Baratheon, la jeune femme se mit alors à sourire, amusée, tandis qu'elle se laissait aller à cette tendresse.

"Ce ne sont pas des erreurs, tu nous as protégé comme tu as pu et je n'ai pas de doute que tu en a souffert bien plus que moi. Tu étais parfait à ta manière, mon très cher, je ne regrette ni le meilleur, ni le pire."

Oh, qu'elle eut envie de fondre contre lui à ce baiser sur son front. Il n'y avait rien de plus spécial pour Argella que l'amour que son mari lui offrait. Elle avait connu ses dernières années de vie sans pouvoir y goûter et la dernière des Durrandon savait en apprécier toute la profondeur. Ils auraient le temps pour cela et les couloirs d'Accalmie n'étaient pas lieu pour les moindres retrouvailles. L'orageoise s'y serait sûrement davantage laisser aller dans sa jeunesse première, cependant, les habitants de la forteresse la connaissait bien plus discrète et pince-sans-rire qu'Orys ne l'eut jamais vu de toute leur vie commune.

"Point du tout, quoique je suis heureuse d'avoir retrouvé les traits de mon visage. Par tous les Dieux Orys, si tu m'avais vu... Je n'ai pas de doute que tu aurais était profondément révulsé par mon apparence si... Similaire à celle de mon propre père. Furibonde et constamment agacée par tout."

Dans ses appartements, la dame se mit enfin à respirer profondément et quand Orys remarqua la simplicité si différente de ce qu'ils avaient pu avoir dans le passé, ses lèvres prirent une moue soucieuse et presque gênée. Argella n'avait rien de particulier à apporter, selon elle, à la différence des frères Baratheon qui habitaient Accalmie ou que Gendry Baratheon et son épouse qu'elle considérait comme de véritables héros. Elle n'était que la lady Argella.

"Je ne voulais pas avoir l'air ingrate qu'on accepte que je vive ici à nouveau. J'ai entendu que certaines régions étaient bien moins clémentes avec leurs ancêtres."

Et ensuite, voilà qu'elle déblatéra ce qu'elle savait à force de lire encore et encore les livres présents dans leur demeure. Elle murmura timidement sur la fin terrible des Targaryen, quoiqu'Argella ne trouva point d'amour pour Aerys Second du Nom, il résonnait en l'orageoise un peu de tendresse pour son fils Rhaegar. La fin qu'il connu de la main de Robert eut fait verser quelques larmes à la jeune orageoise qui, non contente de voir son sang régner, n'avait pu s'empêcher de ressentir une sorte de gâchis immense. Robert avait été un guerrier phénoménal et en bien des choses, il lui rappelait son tendre Orys mais aussi Argilac. Pourtant, il avait semblé faire un piètre roi, là où Stannis, à l'inverse, aurait sûrement redresser leur maison. Aucun mot sur son ressenti et sa relation personnelle tant avec l'un que l'autre ne quitta ses lèvres, préférant ne pas laisser son opinion personnelle jouer sur les impressions de son mari.

"Absolument, mon tendre, aussi contre-nature que cela puisse être. Je saurais point te dire quelle secte d'Essos est derrière tout cela cependant, je ne suis pas assez versée sur le domaine." Argella prit ensuite une profonde respiration. "Visenya vit également, elle réside à Peyredragon, mais j'ai bien peur de voir t'annoncer que je n'ai pas entendu de chose similaire concernant Aegon ou Rhaenys. Nos fils non plus, ne sont pas revenus..."

Quand elle fermait les yeux, Argella parvenait encore à entendre le rire de Davos dans les couloirs du Défi de Durran ou le pas pressé de Raymont. Il lui arrivait de se retourner et qu'un mirage ne passe, lui rappelant qu'elle avait beau ne point être seule en ces lieux, il n'y avait rien de plus précieux que de revoir les visages souriants de ceux qu'elle aimait le plus en ce monde. Elle se donnait alors corps et âme pour la cause, pour son devoir. Le matin était consacrée à apprendre à se défendre et à quelques corvées, l'après-midi servait à lire et le soir à compter. Il lui arrivait aussi d'écrire des lettres sans destinataires, ou même à Visenya elle-même, la questionnant un instant sur la vie qu'elle menait sur son île, s'il ne lui était pas dur de vivre seule, sans ceux qu'elle avait connu un jour. Sans Aegon, sans Rhaenys, sans Maegor. Pourtant, les missives étaient restées sur son bureau car elle était une Baratheon autant qu'une Durrandon et que sa maison avait éteint celle du Dragon Tricéphale, de la même façon qu'Orys avait éteint celle des Rois de l'Orage.

"Oh, Orys... La vie a été longue sans toi. Bien trop longue et j'ai bien peur de m'être perdue en chemin plus d'une fois."

S'il lui fallait résumer sa vie, l'orageoise aurait sûrement rougi d'une certaine honte. Elle avait été une enfant brillante et chaleureuse, une épouse comblée puis mélancolique quand son époux était parti en guerre. Plus encore, le temps l'avait rendu amère et sèche et sur son visage s'était installée la même colère et la impatience que celle d'Argilac l'Arrogeant. A 55 ans, Argella avait bien en main toute une région qu'elle connaissait sur le bout des doigts, mais rien ne l'agaçait plus que les êtres qui la dérangeait dans ses contemplations pensives. Elle n'avait cure des plaintes et bien moins encore de l'hypocrite sympathie de ceux qui la pensait diminuée par la vieillesse, tremblante comme une véritable feuille et muette comme une carpe la plupart du temps. Orys aurait su la faire parler et la faire rire, une capacité qu'elle n'avait trouvé en aucun autre homme en ce monde. La dame Durrandon avait été sienne jusqu'à ce que l'Etranger ne vienne. Un sourire marqua alors ses lèvres à cette constatation, Argella sentit son cœur battre davantage et ses joues se réchauffer.

"Comptes-tu rester ici, même pour un temps? Il y a quelque chose dans l'air, comme la dernière fois, quelque chose qui finira mal, je le sais et je sais aussi que je veux passer le temps que j'ai à nouveau sur cette terre à tes côtés. Personne d'autres."
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Plus il observait autour de lui les choses, et plus il avait l'impression que l'aspect familier du lieu lui échappait, devenant malgré cela plus confortable. Il essayait de comprendre l'étendue de la situation, sagement expliquée par sa très chère épouse, qui semblait quelque  part prête à entendre ses incompréhensions, et à lui expliquer, patiemment, toute la nuit durant s'il le fallait, ce qu'il en retournait, ce qu'Orys, lui, eut bien du mal à saisir de prime abord.

«Si seulement j'avais au moins la moitié de ton intelligence, j'imagine que je comprendrais un peu mieux ce monde, et ce que cela implique.» affirma-t-il, sur le ton de la plaisanterie, bien qu'il n'y eut pas la moindre véritable raillerie dans ses mots. Il en pensait chacun d'entre eux, et tout le sens qu'ils menaient, une fois alliés ensemble. A son sens, Argella disposait d'une sagacité qu'on aurait enviée à tout mestre, mais surtout que tout mestre aurait pu lui envier également. Etait-ce de l'admiration qu'Orys portait, infiniment à son épouse, ou était-ce la lucidité qui le frapait, d'aucun se serait posé la question, si ce n'était qu'Orys, lui, savait ne pas faire d'erreur à ce sujet.


Au cours de leur discussion, il eut l'impression qu'elle se blâmait de ce besoin de revanche qu'Orys avait pu éprouver par le passer. Un besoin vil et vain, qui lui avait coûté la vie, et qui avait très probablement ruiné une partie de leur union à l'époque, en les éloignant l'un de l'autre. Désormais, les choses avaient changé, et ils disposaient d'une seconde chance. Orys avait la possibilité de faire mieux, d'être un homme, un époux meilleur. Peut-être que son temps guerrier était révolu, mais en tout cas, il ne souhaitait pas qu'il en fusse de même pour leur union. Quand il lui fit remarquer qu'elle n'eut point culpabilité à ses erreurs, la réponse d'Argella le surprit. «Parfait n'eut pas été le terme que j'aurais cherché, mais je prends le compliment.» dit-il avec un sourire, avant de déposer un nouveau baiser sur son front puis sur sa main, puis de s'éloigner un petit peu d'elle. Pourtant, il avait envie de tout sauf de s'éloigner d'elle. Il était heureux de la retrouver, même si elle était plus jeune que dans ses souvenirs, et il avait peur de la perdre, ce qu'il aurait pu arriver des années, des siècles auparavant si elle n'avait pas été une épouse pleine de tendresse, de patience, de loyauté et de bonté, ce qu'il n'aurait pas mérité dans cette précédente vie.

S'il avait eu la surprise de son apparence, il était fasciné par la couleur qu'avait repris ses cheveux. Jamais il n'avait vu de teinture de la sorte. Les femmes dont les cheveux blanchissant se trouvaient teint avaient une couleur assez particulières, et on pouvait deviner sans la moindre difficulté qu'elles avaient eu recours à il ne savait quel procédé pour cacher le blanchissement lié à l'âge. Pourtant, il n'y avait pas de sensation d'artifice lorsqu'il regardait les cheveux de son épouse. Il sourit en l'entendant parler, n'en croyant pas le moindre mot. «Je suis certain que je ne t'en aurais aimé que plus, même en ressemblant davantage à ton père.» Argilac et Orys n'avaient pas forcément une relation hors du commun. Leurs échanges, notamment lorsqu'Orys était le champion d'Aegon n'avaient jamais été particulièrement affectueux, relevant d'avantage du vocabulaire hostile qu'autre chose. L'Arrogant y aura perdu la vie de la main d'Orys, refusant toute rédition qui lui aurait pourtant sauvé la vie. Ce ne fut que bien après cet évènement que les deux époux se sont recontrés, et qu'Orys tomba éperdument amoureux de celle qui lui offrit deux magnifiques garçons.

Arrivé dans les appartements d'Argella, il lui fallut quelques instants pour comprendre. Pourquoi lui avait-on fourni un si petit endroit? Non, c'était bien évidemment une requête d'Argella Durandon, qui n'était pas Lady Souveraine, et qui avait craint qu'on la chasse des lieux. Mais pourquoi voudrait-on la chasser ? Après tout, si la maison Baratheon avait existé, c'était pour grande partie grâce à elle. Si elle avait perduré, il n'eut point mal à imaginé qu'elle était à l'origine de sa perrénité. «Que celui qui manque de clémence à ton égard s'ose à défier ta présence ici..» soutint-il avec défiance. Peut-être que son besoin de protection, et de se racheter auprès de son épouse étaient poussés à l'extrême, et peut-être n'eut-il besoin de tout faire pour l'envelopper de l'amour qu'il n'avait plus su lui donner avant sa mort, mais c'était ce genre de chose qu'il n'aurait pu s'éviter. Il ressentait plus que jamais le besoin de lui éprouver son amour, et de lui montrer qu'il était là pour elle, et pas pour quelque vengeance à assouvir. Enfin, cela malgré l'absence total de contrôle sur son retour parmi les vivants.

Retour qu'il ne comprenait toujours pas vraiment, et dont ils discutaient encore. Il plissa les yeux. «Visenya est également de retour..» nota-t-il en pensant à sa soeur, accusant ensuite le coup de l'absence de son frère et de son autre soeur.. Ainsi en était-il. Il écrirait probablement une missive à Visenya pour l'entretenir de sa volonté de rester auprès de sa femme, mais de sa loyauté à leur frère, qu'il ferait ce qui était en son pouvoir pour être au courant de son éventuel retour. Peut-être lui rendrait-il visite, commença-t-il à se dire, alors qu'Argella même évoquait qu'elle n'avait pas été la même sans lui, qu'elle avait manqué de se perdre en chemin. Orys alla s'installer assis à ses côtés, et la prit dans ses bras. Ici, ils étaient à l'abri des regards indiscrets, et il n'y avait pas grand chose l'empêchant d'encercler le corps de sa tendre épouse de ses bras redevenus musclés, forts et toniques comme dans les débuts de sa vie guerrière. «De toutes les âmes vivantes, s'il y en est bien une que rien ne pourrait corrompre ou perdre, c'est la tienne, Argella. Je n'ai aucun doute que tu es la même personne, emplie de bonté et de ferveur, comme auparavant. Et tu n'es plus seule, désormais.» souffla-t-il doucement.

L'etreinte dans laquelle ils se trouvaient était douce, elle était simple, mais elle enveloppait Orys d'une chaleur réconfortante, dont il eut oublié autrefois les bienfaits. Il secoua la tête négativement à l'interrogation d'Argella. «Pour l'instant, je ne pars pas. Nous verrons venir les jours prochains, et à partir de là, nous aviserons..» Le seul départ qu'il pouvait envisager actuellement, c'était, tout comme il l'avait envisagé, d'aller rendre visite quelques jours à Visenya. Mais ils avaient le temps d'en discuter. Du moins, il l'espérait, lui qui n'avait aucune notion de ce qu'il pouvait être en train de se tramer autour d'eux.

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Il y avait quelque chose de si particulier à retrouver l’amour de toute sa vie, celui qu’elle avait perdu trop tôt mais qui était revenu exactement quand Argella en avait le plus besoin. Quand elle y pensait, il y avait quelque chose de rassurant de le savoir ici maintenant plutôt que quelques lunes auparavant, quand elle était si secouée par son retour à la vie. Stannis avait été là, qu’il l’accepta ou non, et il l’avait plus soutenu dans son silence mutique qu’il puisse le comprendre. Son ancêtre avait été reconnaissante pour tout, elle l’était encore. Et lentement, l’orageoise avait guéri des premières blessures qui l’avait fait souffrir, celles du cœur. Elle avait alors cessé d’attendre et d’espérer pour son mari et son père, plus encore pour ses fils ou même sa mère, la lady Mylenda de Torth. Il n’y avait qu’Argella et cela lui était allé jusqu’ici.

Orys était pourtant de retour et son cœur bondissait dans sa poitrine d’une façon plus agréable qu’elle ne pourrait exactement l’expliquer. Cet homme avait toujours eu le don de remuer quelque chose en elle, quelque chose que sa perte si douloureuse et tragique avait fait disparaître come neige au soleil. Oh, eût-il été en vie plus longtemps et Argella était sûr qu’elle ne serait pas devenue une vieille femme odieuse et sans cœur. Leur Raymont aurait été bien moins en colère peut-être, mais les suppositions n’apporteraient jamais de réponses à ses questions.

" Ne dis pas ça, mon tendre. Je suis revenue en ces terres il y a plus de lunes que toi et j’ai eu le temps de me plonger dans de nombreux ouvrages sur notre maison et ceux qui l’ont maintenu en vie. "

Et le sourire d’Argella n’en fut que plus attendri par les paroles de son mari, car l’était à ses yeux. Il était son époux à la lumière des Sept et aux yeux des hommes depuis des siècles et rien ne changerait cela. Il avait toujours su trouver les mots pour lui faire ressentir ces quelques chatouillements en creux du ventre et personne n’avait jamais su en faire autant après sa mort. Pourtant, nombres avaient essayé pour la brillance de la position ou simplement pour pouvoir se vanter, sûrement, d’avoir goûté à la dernière des Durrandon que Westeros portait encore. Oh, mais personne n’était son Orys dans sa splendeur et sa grandeur.

" C’est celui que je veux employer pourtant. Tu as eu tes phases et il n’y en a pas une que j’ai moins aimé que les autres. "

La rigidité de son ton disparu quand elle le remarqua, blessant un instant son cœur. Il lui était encore difficile de se conduire systématiquement comme elle l’avait été par le passé : loin de l’amertume sévère de son vieux temps. Quand elle fermait ses yeux, elle revoyait des bribes confuses de ce passé, en revanche, elle se souvint sans peine des paroles marquantes qu’elle avait échangé ici et là, furent-ils dans leur caveau familial, face à la statue d’Orys ou dans la Salle Ronde quand elle siégeait le trône de son père. Vous êtes sûrement la pire mère des Sept Royaumes réunis, avait dit Raymont sans jamais regretter de telles paroles. Vous mourrez, Mère, avait pleuré Davos. Mais le souvenir de ces fils était encore douloureux, elle qui préférait rire à cet instant.

" Quel couple orageux nous aurions été, n’est-ce pas ? "

Alors un gloussement lui échappa, amusé. Elle se souvenait encore du jour où ils avaient été liés par la loi des dieux et des hommes en ces lieux, leurs mains noués par les vœux qu’ils avaient prononcés si solennellement. Argella avait toujours aimé ses Dieux, mais l’arrivée d’Orys dans sa vie l’avait rendu plus croyante encore, reconnaissante de ce qu’on lui offrait, car cet homme était un cadeau et uine bénédiction, lorsqu’il était à ses côtés. Il lui fallut alors parler de ce qui la tourmentait un peu, son nez retraçant le contour de la mâchoire du plus âgé.

" Tu sais… Il y a une dureté aussi que je n’arrive pas à effacer. Même en priant tous les Dieux, aucun ne m’a rendu cette espèce de naïveté que j’ai pu avoir. Par chance, si je n’ai pas encore fait la connaissance de tous nos descendants, l’un d’entre eux m’a été d’un grand secours. "

Elle avait été bien moins seule quand elle se tenait avec Stannis, où qu’ils aillent et il fallait aussi admettre que leur descendant lui avait beaucoup appris. Plus qu’elle ne saurait exactement le dire. Cela allait au-delà de son apprentissage du combat et du maniement des dagues car la jeune lady au cœur ancien savait aussi qu’elle avait une discipline de fer inscrite en elle. L’orageoise avait aussi appris à mettre un pantalon, à porter l’armure légère, à chasser à pied, à courir, à escalader. Oh Argella avait appris des choses et l’une d’entre elle, la dernière, fut qu’elle était une Baratheon et qu’elle n’avait pas à ne pas rougir de cela.

" Je suis heureuse que tu restes. C’est tout ce dont j’ai toujours rêvé, Orys. "

Elle avait fait fi de ses paroles, ne retenant que ce qu’elle avait eu envie d’entendre pour le moment, quoiqu’Argella savait qu’un jour, Peyredragon l’appellerait à nouveau. Cette île avait beau être détestable, elle avait une importance pour Orys. Cette île et sa propriétaire, pensa-t-elle un instant avant de se raviser en effaçant Visenya de son esprit. A la place, l’orageoise posa ses mains sur les joues de son époux, le regardant droit dans les yeux, incertaine de l’avoir déjà fait d’une telle façon. Tous les Dieux d’En-Haut devaient peut-être les regarder et pourtant, rien ne l’empêcherait pour l’heure de savourer ces retrouvailles car déjà, voilà que la dernière princesse de l’Orage embrassa son époux, lui accordant un baiser délicat.
by CrimsonTulip




A crowned stag black on a golden field
baratheon's of storm's end
Orys Baratheon
Oryeo

Orys Baratheon

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I was meant to be your man


Orys plissa les yeux et sourit aux dires de son épouse. Elle avait raison, quelque part, et il comprenait tout à fait ce qui faisait la différence entre leurs connaissances sur l'état de ce nouveau monde, qui par ailleurs, ressemblait assez fortement à l'ancien monde, celui qu'ils avaient connus lors de leur première vie, malgré des différences évidentes, mais qui lui paraissaient anecdotiques. «Oui, tu as raison. Je pense avoir beaucoup à apprendre. Aurais-tu un peu de temps pour enseigner à ton bougre de mari ?» interrogea-t-il avec une pointe de malice, comme un enfant devant son pupitre, comme l'enfant qu'il aurait pu être, avide de savoir et d'apprentissage, alors qu'il eut été plutôt le genre d'enfant dispersé, qui préférait les temps de combat que les temps de lecture.

Retrouver Argella se trouvait être un sentiment doux, délicat, et étrangement rassurant. Cette nouvelle chance qu'on semblait lui servir sur un plateau d'argent représentait énormément pour lui. Car, bien qu'elle put en dire une toute autre chose, il n'était pas vraiment de notoriété qu'il eut été un mari idéal sur la fin de sa vie. Avec sa main, était partie une bonne part de son honneur, surtout celui d'un mari aimant. Son air redevint grave un bref instant, et il pencha la tête sur le côté. «Argella.. Je suis tout ce qu'il y a plus sérieux. Tu ne méritais pas cela. Et une nouvelle vie de repentances ne me paraîtrait guère suffisante. Pour toi, et pour nos enfants. L'homme aigri que j'étais ne veut plus exister. Je te demande pardon, mon tendre amour.» adjura-t-il, avant de prendre ses deux mains dans les siennes et de lui offrir un sourire de plus. Elle semblait étonnamment tendue, et il aurait bien volontiers souhaité se plonger dans ses idées songeuses, afin de pouvoir l'aider à retrouver l'éclaircie sur visage en soufflant sur ce qui assombrissait son regard. Il serra doucement les mains d'Argella lorsqu'elle fit une teinte d'humour. «En effet. L'orage aura grondé comme jamais avec nous.» acquiesçait-il, soulagé de la revoir rire comme si de rien était. Toutefois... Alors qu'il allait lui demander d'où provenait l'ombre qui lui sembla peser sur les pensées de sa tendre épouse, mais aussi sur son cœur, il parut qu'elle avait compris la question, en y répondant d'elle même.

«N'est-ce pas normal ? N'est-ce pas ce qui semble le plus naturel en ayant vécu tout ce que nous avons vécu ? Et ce que tu as vécu après moi ? J'en ignore encore la majeure partie, mais je suppose qu'il serait fou d'en espérer autre chose.» commença-t-il, avant de reprendre. «Ah oui ? Qui est-il ? Cet héritier t'a-t-il permis de retrouver les parts de toi même qui te semblaient enfouies dans le passé ? J'imagine que c'est également en grande partie de par vos échanges que tu as tant appris au sujet de ce nouveau monde. Je suis heureux que tu n'aies pas eu à affronter cette réalité saisissante toute seule.»

De nouveau, il enserra les mains d'Argella. Evidemment qu'il resterait auprès d'elle. S'il devait faire visite à Visenya, ou à Aegon, si celui-ci venait à réapparaître, il le ferait, mais ce ne serait sûrement pas définitif. Il avait perdu trop de temps avec Argella, dans sa mélancolie affreuse, pour risquer de réitérer le passé. «Je ne t'abandonnerai pas, je ne t'abandonnerai plus. Je t'en fais la promesse mon amour.» La réponse physique d'Argella le surprit légèrement, mais il passa son bras autour de sa taille, rapprochant de ce fait leurs deux corps, son autre main dans le creux de son coup et lui rendit son baiser, avec douceur, et en même temps une légère fièvre qui avait tellement manqué dans leurs échanges, des siècles auparavant.



KoalaVolant


Ours is the Fury
Using blood for ink, I watch my stories fade, Writing poetry with thoughts that I erased. Every phrase that never saw the light of day ☼
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