"Let the pain wash away all the pain of yesterday." Ft. Harrold Ouesterlin.

Harrold Westerling était un homme de confiance et Daemon se rendait bien compte que sa présence ici était une aubaine.
Et puisque c'en était une, il ne se priverait pas d'exploiter les bénéfices de sa présence, ni même de ce qu'il lui proposait quand il lui parlait de ces mercenaires. Si leurs dragons étaient une force certaine et puissante, ils ne pouvaient pas se reposer simplement là-dessus.

« Good. »

Daemon était conscient du regard de Westerling sur lui. Il n'avait jamais vraiment su ce que ce vieil ours pensait de lui et au fond, ça ne l'intéressait pas vraiment. Seule sa loyauté et son efficacité avaient toujours compté. Du moment qu'il gardait son frère, puis sa nièce et maintenant sa famille en sécurité, Harrold Westerling pouvait bien avoir de lui l'opinion qu'il désirait.
Il n'avait jamais prétendu être parfait, il en était bien loin et ne le serait jamais. La perfection, le bien, ces charades étaient certes charmantes et plaisaient mais le bien amenaient toujours de fortes conséquences, le bien engendraient inévitablement de la souffrance, quoi qu'on prétende. Être bon et parfait, c'était souvent là le risquer de voir tout ce qu'on avait de plus cher vous être arraché, et Daemon se damnerait avant que cela n'arrive. S'il lui fallait renoncer à cette soi-disant bonté d'âme, renoncer à paraître comme un homme bien, que cela soit, tant que ça lui permettait de garder Rhaenyra et leur famille en vie, en sécurité et heureuse.
L'opinion des autres, il n'en avait que faire.

Pourtant, il ne pouvait pas totalement le nier, Westerling lui avait toujours inspiré une certaine sympathie et le retrouver aujourd'hui apportait plus que du contentement. Daemon n'irait pas jusqu'à prétendre qu'il se souciait du regard qu'il sentait le garde poser sur lui, ou de ce qu'il pouvait émettre comme opinion sur sa personne à cet instant mais il était tout de même à son aise avec la présence du garde ; il irait même jusqu'à avancer qu'il était agréable de retrouver un semblant d'ami.

Un rire lui échappe même quand il semble qu'il ait réussi à piquer sa curiosité en parlant brièvement d'Aemon. Oh le sarcasme du vieux chevalier n'était pas pour lui déplaire ou le contrarier, il savait bien qui il était et ce dont il était capable. Il connaissait bien sa réputation et Daemon était plus amusé qu'autre chose de la tournure de cette réplique.

« My grandson, Aemon Dragonknight, they called him. He used to be Lord Commander of his brother, he died saving his life. As far as I read about him, he was told to be a impressive knight and an honorable knight. »

Et les ouvrages semblaient ne pas être des menteurs à ce sujet. Son petit-fils était certainement honorable, c'était la conclusion à laquelle il était arrivé depuis l'arrivée d'Aemon à Meereen. Peut-être un brin ennuyeux, mais c'était généralement ainsi que les hommes honorables étaient.

« I'll send him to you. I'm confident that together you will work well. »

Depuis son arrivée, Aemon avait l'air de s'ennuyer un peu, sans les repères qui avaient été les siens. Daemon était certain que lui donner un but et un mentor l'aiderait à trouver ses marques ici et dans sa famille.

« Things will be different than what it were in King's Landing but I know I can count on you both to keep my family safe. »

D'ailleurs, Visenya se manifestait de nouveau dans son couffin et Daemon vint l'apaiser de quelques chatouilles sur son ventre, tandis qu'il semblait qu'Harrold se souvenait d'un engagement.

« Do as you wish ser Harrold. »

Et comme Daemon reprenait sa fille dans ses bras, la pressait doucement contre lui en sentant cette part de lui vibrer en harmonie avec l'âme de la petite princesse, le prince se tourna une dernière fois vers le garde, un fin sourire plaqué au coin de ses lèvres.

« Westerling ! »

Berçant sa fille, Daemon s'éloignait pourtant déjà, malgré cet appel.

« I'm glad to see you back in this life. »

Et ceci, était la façon de Daemon Targaryen de remercier ce vieil ours pour sa fidélité, son investissement, le don de sa vie et la protection qu'ils leur vouaient dans cette vie comme dans l'ancienne. C'était sa façon de remercier un ami et de lui assurer sa propre amitié avant de le laisser partir vaquer à ses occupations et de partager un moment seul avec sa fille.