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Scénarios attendus
Lune 12, 875 AC. L'été est là, le petit peuple se réjouit alors que les seigneurs s'inquiètent à l'heure où un nouveau roi vient d'être couronné en la personne de Maegor I Targaryen.
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"And I wish you pain..." Ft. Naerys Targaryen

Aegon IV Targaryen

Aegon IV Targaryen

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And I wish you pain...
 — "Said, I don't know if I've ever been good enough

And I don't know if I've ever been really loved
By a hand that's touched me, and I feel like something's got to give
And I'm a little bit angry, well

This ain't over, no, not here, no
Not while I still "need" you around
'Cause I'm a little bit dirty, oh, well
Don't just stand there, say nice things to me
'Cause I've been cheated, I've been wronged, and you
You don't know me, yeah, I can't change
I won't do anything at all

I wanna push you around, well, I will, well, I will
I wanna push you down, well, I will, well, I will
I wanna take you for granted
I wanna take you for granted
Yeah, yeah
I will"




Pourquoi par les Sept Enfers avait-il du montrer sa misérable tête à Lys ? Aegon avait pensé y trouver un peu de paix, de sérénité, pour changer. Il avait pensé pouvoir être enfin totalement libre et sans attaches en allant à Lys, la cité qui avait vu naître sa mère. Il s'y sentait enfin chez lui.
Mais il avait fallu que son père à trois sous y débarque également. Pourrait-il jamais lui foutre la paix ?
Au moins, Viserys Targaryen, deuxième de son nom, n'avait plus aucun pouvoir sur lui, il n'était plus rien non plus dans ce monde, ni Main, ni véritable prince, ni roi. Qu'il aille se faire voir, lui et sa culpabilité d'hypocrite.

Quelques jours encore, Aegon avait persisté à rester à Lys et à prétendre encore que la présence d'une quelconque famille, si près en vérité, lui était totalement indifférente.
Il n'y avait qu'une véritable personne, à vrai dire, qu'il était content de savoir de retour dans le monde des vivants, et c'était Daena. Sa douce cousine.
Ah quelle faiblesse était-ce que le charme féminin... Il ne pouvait s'empêcher de sourire comme un pauvre gosse dont les hormones ne savent pas se contrôler en présence féminine dès que le doux faciès de sa cousine lui revenait en mémoire.
Au cours de sa vie, il avait connu une multitude de femmes, il en était fier. Neuf d'entre elles avaient été ses maîtresses favorites, il les avait toutes adoré, peut-être même aimé pour certaines.
Jamais Daena n'avait figuré parmi ces femmes, elle était différente. Elle était son sang, et si Aegon n'accordait pas d'intérêt concret aux traditions Targaryennes qu'il méprisait même souvent, il ne pouvait nier que Daena avait toujours fait s'éveiller l'inconnu en lui. Plus que de la luxure ou du simple sentiment.
Elle était malheureusement morte bien tôt, par sa faute...
Ce monde l'avait maudit. Il était un enfant mal-aimé, abandonné, délaissé et ceux qui auraient dû le protéger ou veiller sur lui, ceux qu'il aimait avaient la fâcheuse tendance à le laisser, de leur plein gré ou fauché par l'Étranger.

Il n'avait besoin d'aucune famille. Il n'avait besoin de rien. Il n'avait pas de place à Westeros, ni chez les Targaryens.
Pourtant, au fond, tout au fond de lui, une partie de son ressentiment, de la colère qui animait son être, n'était-elle pas dû justement au fait de n'avoir pas de place ? De ne pas savoir qui il était ou ce à quoi il appartenait ?
Il avait été un prince puis un roi dans un royaume qu'il avait détesté pour la façon dont ils avaient traité sa mère, pour la façon dont ils l'avaient poussé à partir. Il avait été le fils de cette femme qui s'en était allée, épuisée d'un royaume qui la détestait, d'un mari qui semblait se soucier de tout autre chose que de son épouse et de ses enfants... Le fils de cet homme qui avait préféré ce royaume justement, son frère et un devoir absurde à ses enfants, et s'il s'intéressait à eux, Aegon avait bien l'impression que Naerys la petite sainte et Aemon le grand chevalier avaient tous les honneurs et les admirations. Lui ne s'attirait que le courroux et les remontrances. Et pourquoi ? Pour un peu d'affection ?
Il avait été le frère de deux enfants qui lui avait volé l'attention de sa mère, l'attention de son père, qui lui avait volé l'attention tout court.
Il ne les avait pas tout le temps détesté. Même après cette funeste tentative d'assassinat avortée dans l'œuf par sa mère, il avait parfois eu quelques élans d'affection pour son frère mais ce dernier n'avait de yeux que pour Naerys, et inversement.

De plus, les deux rats avaient facilement et rapidement adopté les coutumes du royaume, les Sept et tout leur tralala qu'Aegon avait en horreur.
Naerys... Bah, elle était une petite chose fragile et trop humble, si encore elle avait eu un peu de fierté à son égard, peut-être aurait-il trouvé un semblant de... Quoi il ne savait pas, mais quelque chose au moins, dans leur mariage ou leur lit conjugal. Peuh.
Il avait espéré que sa santé ne lui permettrait jamais de lui donner un enfant mais là encore... Un fils. Il n'avait ceci dit pas immédiatement détesté Daeron. Mais le garçon, qui partageait bien son sang malheureusement, il l'avait toujours su malgré les rumeurs qui'l avait engendré, s'était révélé aussi niais et faible que sa mère.
Alors, il avait espéré la mort de Naerys par l'accouchement mais là encore, elle avait mis son temps.

Il était finalement libéré de ce boulet. Libéré et pourtant, son esprit se trouvait parasité par sa présence.
Non pas par celle de Naerys dont il ignorait encore la présence à cet instant, mais par une famille qu'il n'avait jamais connu que de noms. Des grands-parents, des oncles, même ses tantes.
La curiosité avait raison de lui, l'Indigne. Il avait un dragon après tout, il pouvait aller où il voulait à présent...
Ainsi Aegon abandonna la piaule louée dans un quartier de Lys, il retrouva Sȳndaomio à l'orée d'un fleuve et s'en alla, bravant les cieux et le vent, pour rejoindre Meereen.
La baie des dragons. Il avait appris que cette dernière vénérait Mhysa, une divinité ayant pour origine la Mère des Dragons, Daenerys Targaryen.
Il songea brièvement à la fille de ce nom que Naerys lui avait donné. Il avait été aisé de détester Daeron mais Daenerys, il devait l'admettre, avait été une petite chose fortement sympathique.

Plus vite qu'il ne l'avait envisagé, Aegon débarqua près de l'entrée de la ville. Il y avait un rassemblement de dragons non loin mais sa dragonne semblait préférait la solitude... Un trait en commun, il devait l'admettre bien qu'Aegon savait aussi apprécier la compagnie, la bonne compagnie du moins, celle qui savait comment se tenir.
Il se fraie un chemin dans les marchés, jusqu'à la pyramide. Il n'entre point à l'intérieur mais opte plutôt pour les jardins. Bizarrement, il ne croise guère de monde.
Du moins, jusqu'à ce qu'il ne parvienne près d'un banc. Il reconnaîtrait sa silhouette faible et ennuyeuse entre mille.

« Dear, dear sister !

Aegon proclame tandis qu'il arrive un peu plus près, un sourire aux teintes maléfiques plaqué sur ses lèvres.

« What an awful surprise to see you here. I hoped not to. »
by CrimsonTulip


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The whole thing becomes like this evil enchantment from a fairy tale,
I wish you pain
but you're made to believe the spell can never be broken.

De gestes presqu'inconscients, les doigts de la frêle dragonne pincent les cordes, emplissant d'une douce mélodie les jardins de la Pyramide. Combien de fois dans sa vie passée a-t-elle trouvé réconfort ainsi assise, une harpe à la main ? Mais aujourd'hui, ses gestes sont presque machinaux; son esprit vagant à tant de miles de la Pyramide et de Meereen, avec tous ceux qui ont autrefois partagé sa vie. Comme elle était autre fois assise de la même manière, tenant Daenerys sur ses genoux alors que l'enfant tentait de maladroitement pincer les cordes de sa harpe. Sa petite princesse. Son petit rayon de soleil. Lui en veut-elle pour l'avoir abandonné si jeune ? Daeron était adulte lors de sa mort, un homme marié qui n'avait besoin de sa mère qu'en tant que soutien politique, certainement. Mais Daenerys, elle, a été bien trop jeune du haut de ses sept ans à peine pour comprendre les risques des accouchements. Trop jeune pour devoir vivre sans tendresse maternelle ou bras dans lesquels elle pouvait venir se refugier. Ou en a-t-elle voulu à sa mère pour n'avoir été que l'ombre d'elle-même durant la dernière année de sa vie, brisée par la perte de son frère ? Pour ses enfants, elle a essayé de faire de son mieux pourtant. Elle a essayé de ne pas laisser paraitre que son coeur était brisé en mille morceau, pour ne pas donner d'avantage de poids aux anciennes rumeurs sur la parenté de son fils. Elle a essayé d'être présente et donner à sa fille l'attention et l'amour dont elle avait besoin. Mais tous les efforts du monde n'ont su voiler qu'une partie d'elle a suivi Aemon dans la tombe.


Un soupire échappe des lèvres de la frêle dragonne. Une part d'elle aimerait tant de nouveau serrer ses enfants dans ses bras - mais si les Dieux l'ont renvoyé vaguer les terres des mortels comme pénitance, ne devrait-elle pas espérer que ses enfants continuent à parcourir les Sept Cieux ? N'est-ce pas là la meilleure preuve qu'ils n'ont aucun reproche à se faire ? Non, c'est certainement mieux ainsi, qu'ils profitent de leur juste paix avec Aemon. Et elle.. elle fera de son mieux d'expier pour un jour les rejoindre. A cette pensée, commence-t-elle lentement à reprendre conscience de son entourage, et entendant le rythme qu'elle a inconsciemment entamé sur sa harpe, son coeur se serre et ses doigts s'immobilisent. Cette chanson, l'a-t-elle quelques fois entendu Port Réal, et à chaque fois, a-t-elle été envahie de tristesse et colère en entendant relatée l'histoire d'Aemon. Est-ce donc uniquement pour sa plus grande faiblesse que l'on se souvient du Chevalier Dragon? Uniquement pour l'amour qu'il lui portait à elle, et non pas de tous ses sacrifices pour le Royaume ou pour les exploits qui ont fait de lui le plus grand chevalier de Westeros ? Il mérite tellement mieux que ce trisite héritage. Tellement plus que de n'être que le principal protagoniste d'une histoire d'amour malheureuse destinée à divertir la populace. Mais en même temps, qui a eu ce qu'il méritait ? Pas Aemon. Pas Daeron, non plus, lui qui a du se battre toute sa vie contre des infâmes rumeurs mettant en péril sa couronne. Peut-être Daenerys, qui semblait heureuse à Dorne, si l'on croit les chroniques.


Perdue dans ses pensées, vient-elle de poser sa harpe à côté d'elle sur le banc. Visiblement, aujourd'hui, l'instrument ne lui proccure point l'habituelle tranquillité. Pendant un court moment, ferme-t-elle les yeux dans l'espoir de combattre le léger malaise que semble lui proccurer le climat de Meereen - avant de les réouvrir en sursaut quelques instants. Une voix qui ne lui est que trop familière titille ses oreilles et que l'anxiété envahit ses veines. Lui. Ici. A Meereen. 'Comment il m'a trouvé ?' se demande-t-elle pour un court instant, uniquement pour se reprocher la question juste après. Comment il l'a trouvé n'a pas d'importance, au final. Juste qu'il foule également ces terres de nouveau. Et le serment qu'elle a autrefois juré dicte que sa place est à ses côtés - à jamais. Prenant une profonde inspiration, elle s'assure d'avoir enfilé ce masque de parfaite impassibilité qui était devenu son meilleur allié durant sa vie passé, voilant aujourd'hui anxiété et inconfort comme il lui a autrefois permis de dissimuler son soulagement lorsqu'Aegon la délaissait ouvertement pour une de ses incomptables maîtresses. Ou d'escarmoter ses véritables  émotions face aux nombreuses humiliations auxquelles la soumettait Aegon.

❝ ─  Husband laisse-t-elle échapper, alors que lentement, elle se lève. Quand est-ce que l'a-t-elle pour la derniere fois appelé 'frère' ? A vrai dire, est-elle incapable de s'en souvenir - peut-être la veille de leur mariage tant de siècles plus tôt. Depuis, ce titre resonne tel une éternel rappel de l'indélébile serment fait devant les Dieux. How unexpected to see you here.

Pendant un bref instant, son regard vague-t-il sur la silhouette d'Aegon, tant différente que dans ses derniers souvenirs de son époux. Plus jeune, bien sur - mais surtout, plus affinée et en meilleure santé.

─  You look... well. ajoute-t-elle, d'une douce politesse, alors qu'une part d'elle ne peut s'empêcher de se demander où est la justice dans tout cela. L'homme qui a tant fait suffrir son fils, qui a failli causer la ruine du Royaume de par la légitimisation de son bâtard si l'on croit les chroniques, retourné dans ce monde au meilleure de sa forme. Comment cela peut-il être une pénitance ? 'Je ne devrais pas penser cela.' la frêle dragonne se reprend dans ses pensées - car qui est-elle pour remettre en question les décisions des Sept ? Et d'un geste tant familier, sa main se porte vers son collier - mais cette fois, ses doigts ne trouvent qu'une simple Étoile en bois taillé offert par un septon lors de son passage à Port Réal, au lieu du bijoux doré qui ornait autrefois son cou. Une autre preuve que tout autour d'eux a changé... excepté eux. Le regard qu'Aegon lui réserve est toujours le même: ce même regard qui, enfant, la poussait à se cacher derrière Aemon, mais auquel tradition et devoir l'ont forcé à faire face seule quelques années plus tard seulement. 'Sois forte, Naerys.' La voix d'Aemon semble raisonner dans son esprit, alors qu'elle remonte légèrement son menton pour faire face à son époux.

─  What brings you to Meereen ? If you are looking for our father or our grand-parents, I believe they are in the Pyramid.






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'Cause I'm a little bit dirty, oh, well
Don't just stand there, say nice things to me
'Cause I've been cheated, I've been wronged, and you
You don't know me, yeah, I can't change
I won't do anything at all

I wanna push you around, well, I will, well, I will
I wanna push you down, well, I will, well, I will
I wanna take you for granted
I wanna take you for granted
Yeah, yeah
I will"




Peut-être n'avait-il pas totalement perdu son temps finalement en faisant tout ce chemin jusqu'à Meereen... Il s'était figuré combler une curiosité qui avait commencé à naître chez lui et qui commençait même à l'agacer mais voilà qu'il découvrait que sa sœur-épouse se trouvait ici aussi.
Tandis qu'il s'avance et la découvre entièrement, il se souvient à quel point il la trouvait détestable. Si fragile et trop gentille, pieuse à vous en tuer avec ses prières assommantes.
Elle aussi, elle n'avait jamais eu de yeux ou d'attention que pour Aemon. Pourtant, c'était tout de même à lui qu'on l'avait marié. Il avait dû se la traîner tel un boulet, et sa seule satisfaction avait été de voir que cela avait blessé son frère.

Naerys finit par se lever et lui faire face, diantre, il avait oublié à quel point il la détestait. Son apparence était plus chétive encore que dans ses souvenirs.
Il grimace en entendant la salutation qu'elle lui adresse. Il était hors de question, absolument hors de question, qu'il ne la considère de nouveau comme une épouse. Ils étaient morts, ce mariage infernale avait pris fin des siècles plus tôt et il ne voulait pas entendre autre chose que ce fait à ce sujet. Et aujourd'hui, il avait un dragon. Il pouvait fuir ou faire brûler toute personne qui tiendrait à clamer le contraire.

Il entend son compliment et se met à rire. Un rire cynique et peut-être cruel sur les bords alors qu'il se fichait éperdument de ce qu'elle lui disait ensuite.

« Unlike you but I guess it is always the best you can look. »

Ses yeux ne manquent pas d'attraper la façon dont les mains de sa sœur attrapent son collier, si semblable à celui qu'elle avait l'habitude de porter dans leur précédente existence et pourtant, ce n'était pas le même. Celui-ci était un ridicule objet de bois.

« Are you so eager to send your husband away now that you are reunited with him after centuries ? »

Il y a un feu ardent qui brûle dans ses iris valyriennes aux allures cruelles comme il appuie sur le titre qu'il se laisse finalement employer pour torturer Naerys. Aegon se risque même à faire un pas de plus vers sa détestable personne.

« Perhaps I heard that what was mine was here and came back for it. »

Sans la quitter des yeux, ses doigts attrapent le collier et se mettent à jouer avec, tout en lui satisfait de ces tourments qu'il peut infliger à cette petite-sœur pour qui il n'a jamais nourri que du ressentiment.

« Your Gods bounded us, didn't they, sister ? »
by CrimsonTulip


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Ses grands pupilviolines rivés sur cette silhouette qui lui est si familière, elle persiste à observer, à jamais impasibles. 'Tu n'as pas changé, Aegon, entendant flateries dans chaque conversation.' aurait-elle pu lui dire, mais aucun son ne franchit ses lèvres bien trop habituées au silence. Il avait l'air bien Aegon, retrouvant avec ce retour à la vie une partie de sa forme d'antant, lorsque les sévices de ses excès n'avaient pas encore laissé de traces visibles aux yeux de tous. Avant que la vérole qu'il lui a transmise au cours des dernières lunes de leur mariage ne ravage son corps. Un simple constat, et pourtant, Aegon décide d'y voir un compliment sur son apparance - prouvant là une fois de plus que malgré les années de vie commune, il ne l'a jamais connu. Ni cherché à la comprendre d'ailleurs, mais n'est-ce point là une surprise: là où leur frère a toujours fait preuve d'altruisme, Aegon a été son exact opposé. 'Je devrais prier pour son âme. Mais que les Sept me pardonne, j'en suis incapable.'  Autrefois, elle implorait l'Aïeule de montrer à son aîné la voie à suivre - non pas pour elle, ni même pour le Royaume, mais pour le bien de son âme. Et la même raison priait-elle au Père d'en-Haut de faire preuve de miséricordie lorsqu'il jugera l'âme d'Aegon le jour où il sera cueilli par l'Etranger. Et même lors de son retour, le nom de son époux a-t-il été inclu dans chacune des sept prières quotidiennes - jusqu'à ce que le ressentiment ne prenne le dessus. 'Un péché' lui souffle dans son esprit une petite voix qui ressemble tant à celle de son cousin Baelor. Et au fond elle, elle sait qu'il a certainement raison, qu'elle ne devrait pas se laisser guider par de si basses émotions - mais comment pourrait-elle lui pardonner ? Durant toute sa vie passé, elle a enduré d'une mine impassible insultes et rabaissements qu'Aegon lui proccurait. Elle a fait de son mieux pour emplir son devoir envers sa famille, son époux, et le Royaume, sans jamais se plaindre. Et elle est prête à le refaire dans cette vie, vu que cela semble être ce que les Sept exigent d'elle, assurant que ses pas croisent de nouveau ceux d'Aegon. Avec plus de difficulté, elle peut sans doute même pardonner à Aegon le traitement qu'il a toujours réservé à leur frère. Mais son comportement envers leur fils après sa mort à elle restera toujours au travers de sa gorge. Qu'il la déteste ou malmène, elle, elle y est habituée depuis leur enfance après tout, et peut-être est-ce même une juste expiation pour n'avoir point su tenir l'entierté de ses voeux du mariage. Mais Daeron, son aimant et droit fils, il a toujours mérité tout l'amour de sa famille, mais à la place, il n'a reçu qu'humiliations et animosités de son père. Un fait qui n'a pas été nouveau aux oreilles de Naerys, et pourtant, son coeur de mère s'est brisé en entandant que ce traitement ne s'est qu'aggravé après sa mort. 'Je suis tellement désolée de ne pas avoir été là pour te protéger, Daeron.' ajoute-t-elle une fois de plus dans ses pensées, espérant que son fils entendrait ses excuses depuis les Sept Cieux. hAprès tout, n'est-ce pas le devoir de chaque mère de protéger ses enfants ? Mais avec Daeron, la ligne de qui protégeait qui a toujours été floutée, et Daeron s'est senti obligé de défendre sa place à elle avant même d'avoir atteint l'âge adulte. Et lorsqu'il a eu le plus besoin de soutien, contre les abus de son père ou pour protéger son héritage, elle n'a pas été là pour l'aider. Elle a échouée dans son rôle de mère envers lui. Et Daenerys... se souvenait-elle de sa mère ? Elle a abandonné sa fille lorsqu'elle était encore si jeune, et tant dépendante encore de l'amour maternel. Elle aurait du être là pour eux, mais l'Etranger en a décidé autrement, venir escoter son âme vers l'au-delà - tout comme celui de l'enfant pour lequel elle se battait à donner vie, certainement, puisqu'aucune des chroniques empoussièrées de la bibliothèque de Peyredragon ne le mentionnait.

─ I  never realized I was that important to you, husband. Nor the value you place on duty.  ajoute-t-elle d'une voix basse, alors que ses pupilles violacés se plongent dans le regard mauve de son interlocuteur. Durant leur enfance, un seul de ces regards l'auraient terrorisé au point de chercher à cacher derrière Aemon ou les jupons de sa septa - mais elle n'est plus une enfant depuis bien des années désormais, et elle a depuis bien longtemps appris que les regards et paroles d'Aegon sont loin d'être les pires choses qu'elle se doit d'endurer.

─ We have both sworn an oath in front of our Gods, the only Gods, Aegon. 'Now and forever', we swore - and when have I ever done anything other than honoring my word, and doing my duty by you ?

La voix de la frêle dragonne reste douce, mesurée, alors qu'elle rappelle à son frère l'indéniable. Un rappel dont elle n'est que trop consciente qu'il va enflammer le caractère de son aîné - mais après tout, à quoi bon nier l'existance de l'indélébile serment qu'on leur a autrefois imposé au nom de la tradition, même s'il n'a porté bonheur ou plaisir à aucun des concernés ? Pourtant, ils ont fait leur devoir en concevant un héritier pour leur lignée, et le Royaume, comme il s'est avéré quelques années plus tard lorsque le dernier de leurs cousins a rejoint le Royaume de l'Etranger, et que leur père s'est vu hériter la Couronne de Westeros. Un héritier qu'Aegon a malmené pour le reste de sa vie - et même depuis l'Au-delà, a-t-il transformé les Feunoyr en un véritable fléau hantant non seulement son fils légitime, mais également les générations à suivre.

─ How could you, Aegon ? Et pour la première fois, son masque d'impassibilité se fissure, alors que son regard reste plongé dans celui de son aîné. Elle pourrait reculer devant l'expression qui orne le visage de ce dernier. Elle pourrait retirer son collier des doigts d'Aegon, ou même baisser le regard - mais pour une fois, lui fait-elle face sans montrer la moindre crainte. Après tout, est-elle aussi du sang du Dragon, et n'y a-t-il rien comme le besoin de protéger ses enfants pour amener à la surface la Dragonne qui someille en elle.

─ How could you mistreat Daeron this way ? He was your son, let's not pretend otherwise, as we both know that you never had reason to doubt it. How could you treat him this way after I was gone ? I know you never had any love or respect for me, and I have made my peace with it long ago. But whatever caused your resentment for me, how could you make your son suffer for it ?




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Pourquoi entendrait-il autre chose que de la flatterie ? Il sait bien que sa douce sœur ne l'entend pas ainsi mais il lui est plus drôle de le prendre comme tel, de ridiculiser sa gentillesse. Il n'avait que faire de sa gentillesse quand il avait l'impression qu'elle avait été l'un de ses plus grands boulets pour la plus grande partie de sa précédente existence.
Ici, aujourd'hui, toutefois, il n'y avait rien ni personne qui le ferait de nouveau être enchaînée à Naerys. Et ainsi, il grimace quand Naerys marche en plein dans sa cruelle farce, en l'entendant l'appeler "husband". Il exécrait chaque seconde qu'il avait passé marié à elle. Plus jamais.
Il exécrait ses dieux auxquels elle semblait toujours stupidement se raccrocher en cette vie aussi. Oh mais pourquoi donc était-elle venue ici si c'était pour prier les Sept ? N'aurait-elle pas pu trouver meilleure place à la Citadelle, cesser de polluer sa vie ?
Aegon ne se cache pas quand il lève les yeux, retient à grand peine l'envie de bailler qui le taraude alors.

« Perhaps you should have try to be less dutiful and a bit funnier. Perhaps even, that, would have help the emptiness coming from this farce of a marriage. Or from you, truly. »

Son rictus était cruel sur son visage alors qu'il lui laissait à peine le temps de respirer qu'il reprenait, avec toujours plus de voracité.

« Why are you even here ? Have you notice ? They don't pray to your farce and bullshit of Seven here ? My, that must be hard to see how people actually get to live, here and not get on their knees at the minute they touch another's finger. »

Un ricanement lui échappe cependant ce dernier est coupé dans son élan et toute la cruelle malice qui avait étiré ses traits disparaît pour laisser place à une fureur grondante tandis qu'Aegon se mettait à fixer sombrement sa sœur.

« Oh, so you are able to raise the voice after all. »

Sa première réaction est évidemment de se moquer. La petite chose fragile devenait une dragonne, lui-même pouvait s'en rendre compte à cet instant. Il ne savait pas s'il appréciait ça ou si cela l'horripilait. Ou s'il était encore plus horripilant de se rendre compte qu'il l'appréciait.
Bah. Qu'est-ce que ça changeait, finalement ?

Aegon finit par relâcher le médaillon, lève un peu les yeux au ciel. Daeron. Tiens, il n'avait pas vraiment pris le temps de penser à lui depuis son retour. Oh, il s'était renseigné légèrement pendant le peu de temps qu'il avait passé à Peyredragon pour dompter Sȳndaomio. Il savait que son "fils" avait effectivement régné après lui. Et le petit con s'en était bien sorti, il le reconnaissait, malgré le chaos qu'il avait laissé derrière lui. C'était horripilant, ça aussi.

Évidemment, Daeron était son fils. Aegon l'avait toujours su. Tss, Naerys était bien trop pure et délicate, dévouée à son devoir, sainte-nitouche et mijorée pour avoir jamais osé braver l'interdit et commettre un adultère. Pourtant, elle devait l'aimer son cher frère et oh combien cela devait la tourmenter, elle qui adorait ses Sept, d'aimer un être qui partageait son sang. Ah quelle abomination devait-elle penser.
Pauvre idiote. Peut-être que si elle avait eu le courage de le dire, leur père aurait su entendre cet argument et il aurait été libre lui-même ? Peut-être que leurs relations auraient été plus cordiales ?
Mouais, il ne fallait pas rêver non plus.

Pourtant, Aegon avait adoré le rôle de père avec ses bâtards. Il les avait bien souvent gâtés, fille comme garçon, issu d'une noble lady ou de la plus vile des catins du plus sordide bordel de Culpucier.
Même Daenerys avait parfois eu droit à ses grâces quand il était d'humeur. Mais Daeron... Ah, il n'avait pas pu s'en empêcher, il avait détesté cet enfant dès que Naerys l'avait amené au monde.
Il aurait préféré qu'elle lui donne une fille, la succession aurait été remise en question, cela aurait certainement causé un chaos monstre... Mais non, elle avait dû parvenir à lui pondre un fils, un héritier. Dès lors, Daeron était devenu un acte manqué à ses yeux, un problème.
Il aurait pu espérer que l'enfant lui ressemble un tant soit peu, qu'ils partagent quelques points communs mais là encore, il avait été une complète déception, ressemblant à sa mère, doux et bon, le parfait petit prince.

« You would like an answer to that, would you ? »

La vérité était qu'il ne le savait pas lui-même. Il n'avait juste jamais réussi à s'attacher à cet enfant. Peut-être avait-il voulu se venger de sa sœur en lui faisant voir ce que lui avait ressenti de la part de leur père ? Mmh, il n'était pas sûr de l'excuse mais sans doute y avait-il un peu de vrai dans cette théorie.
Le fait est qu'il avait parfois passé quelques heures dans la nurserie à la venue au monde de Daeron. Il l'avait parfois regardé de longues heures et s'était demandé, si Viserys n'avait jamais été un père aimant. Il ne se souvenait que peu de cette époque. Parfois, il lui avait semblé avoir des passages très flous dans sa mémoire et entrevoir un sourire sur le visage plus jeune de son père, mais il se persuadait souvent que ceci n'était qu'une vile illusion de son esprit. Il n'avait jamais amené qu'une chose dans la vie de son père : de la contrariété. Il était un fils rebel, sauvage et incontrôlable quand à côté, le parfait Aemon était un chevalier adulé et aimé de tous, respectable sous tous les angles et que dire de Naerys, pauvre enfant fragile et si choyée par peur de la perdre dès sa naissance, devenue une perle en tout genre ?

Il avait cessé très vite d'aller dans la nurserie, écœuré de telles pensées. Étonnamment, ce genre de pensées ne l'avaient jamais frappé avec ses bâtards, pas même avec Daemon ou Daenerys.

« Well, sorry, sister, I don't have any for you. I just hated this child the moment your gave him birth, that's the way it is. Perhaps I would have like him better as a girl, who knows ? »

Aegon hausse les épaules, soupire un peu avant de se détourner de Naerys, de la dépasser un peu pour observer les jardins.

« As for our stupid marriage, sleep well dear sister. I have no intention to be bound to you anymore. That boring time is at an end, I shall enjoy freedom. »
by CrimsonTulip


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