Lettre à Harwin Fort

Ser Harwin,

J'espère que ce corbeau saura vous trouver en bonne forme, Mère m'a informé de votre retour et c'est la raison pour laquelle j'ai pris l'initiative de vous écrire. Après tout, ma renaissance c'est faite dans le noir et le silence le plus complet, loin du tumulte.

Je ne saurais dire si vous vous souvenez de moi, du garçon que vous avez laissé derrière vous avant de périr à Harrenhal. J'ignore pourquoi Trios et ses fidèles ont choisi de me ramener, moi, Jacaerys Velaryon. Peut-être est-ce réellement parce qu'il nous reste des choses à accomplir. Pour ma part, mon regret le plus profond et le plus sincère reste et restera toujours de ne pas vous avoir dit que je savais. Que j'ai toujours su au fond de moi que vous étiez mon réel père.

Peut-être était-ce la peur que ce lien si spécial et si secret ne nuise à notre "famille" Velaryon, mes frères et moi. Ou alors était-ce la peur de vous faire du tort ? Je ne saurais vous répondre. Votre décès a quand même apporté son lot de tourment et de doute dans mon esprit à l'époque, je me souviens vous avoir maudit, mère et vous, de ne pas nous avoir prévenu plus tôt. Je pensais en ce temps que l'amour d'un père aurait permis de nous créer des souvenirs auxquels je me serais accroché tout au long de ma vie d'homme. Je sais aujourd'hui que vous êtes une part intégrale, ser Harwin, de tous mes plus précieux souvenirs du Donjon Rouge.

Je sais que je ne serais jamais pleinement un fils pour vous, autant que je ne pourrais pleinement vous considérer comme mon père. Cependant, je partage votre sang et votre chair et j'aimerais, avant de quitter Westeros, pouvoir vous revoir une fois. Je sais que cette rencontre ne soignera pas tous le trouble et tout le doute qui m'envahit parfois, mais je sais que cela me rendra heureux. Après tout, vous êtes un héros de mon enfance, vous l'avez été ensuite jusqu'à ma mort et quand cette dernière m'a frappé, j'ai espéré un instant que vous me regardiez d'en haut en pensant que j'ai fait honneur à votre nom et aux nobles valeurs de votre maison. Une lettre est bien trop courte pour raconter davantage, si vous l'acceptez, je réitère mon souhait de me rendre à Harrenhal pour vous retrouver pour quelques temps.

J'espère vous lire très bientôt.

Votre fils,
Jacaerys Velaryon