-Il l'est. Je n'aurais pas pu épouser un homme qui n'avait aucune de ces deux qualités, avoua-t-elle, ce qui n'était pas une très grande surprise étant donné l'éducation des Stark, très centrée sur l'honneur et le devoir.
Elle savait qu'elle aurait certainement été encore plus une marginale si elle ne s'était pas mariée, et l'idée ne l'aurait pas dérangé. Cependant, quand elle était revenue après des années de voyage, ses sentiments pour Gendry n'avaient pas diminué, au contraire, elle l'aimait d'autant plus, et elle s'était dit qu'à ses côtés, elle avait eu une chance de changer les choses à Westeros. Elle avait découvert une partie du monde, mais si elle ne pouvait pas changer là d'où elle venait, peut-être était-ce vain. Arya avait juste espéré qu'il n'avait épousé personne durant son absence, qu'il l'aimait toujours, et par les Sept, qu'est-ce qu'elle avait été chanceuse ! Elle ne le disait pas souvent à son époux, mais elle avait été si soulagée de le voir seul, de savoir qu'il l'avait attendue, alors qu'elle ne lui avait rien promis.
-Je suis sûre qu'il serait enchanté de recevoir un corbeau de votre part. Sachez aussi que les portes d'Accalmie vous sont ouvertes, maintenant et encore bien après notre rencontre.
La brune lui offrit un sourire sincère, enterrant définitivement ce qui avait pu se passer entre leurs maisons. C'était du passé, elle avait eu l'occasion de vivre bien après mais pas Myrcella, elle ne tenait pas à être un obstacle dans cette vie. Ce n'était pas le genre de vie qu'elle voulait mener à nouveau, elle avait relégué la colère et la vengeance à sa vie d'enfant, et si elle ne pardonnerait pas tout le monde, la princesse n'y avait jamais été pour rien. Et Gendry non plus, lui qui avait aussi été un dommage collatéral dans des jeux plus grands que lui, ils méritaient bien un peu de douceur, un peu de liberté après les vies que chacun avait mené... ou au contraire, n'avait pas eu l'occasion de mener.
-Je m'assurerai que Westeros n'ait pas encore fini de parler de moi, promit-elle avec un clin d'œil.
C'était qu'Arya avait quand même son égo, et si elle était rarement contente lorsqu'on amplifiait les faits, lorsqu'on les rendait plus grandioses, elle avait sa fierté quant à ce qu'elle avait réalisé lors de sa première vie. Que ce fut ses voyages, les cartes qu'elle avait pu créer ou encore ce qu'elle avait fait à Accalmie une fois qu'elle y avait eu sa place. C'était certain que peu importe ce qu'elle ferait, elle n'en resterait pas là avec Westeros ─ le continent peut encore bien supporter la tornade qu'elle était.
-Absolument pas ! De plus, je ne préfère pas vous laisser seule. Allons-y, lady Myrcella, l'invita-t-elle en lui tendant son bras.
Une fois qu'elles furent en route, Arya resta un moment silencieuse, sur ses gardes. Si Aiguille était discrète, la plupart des gens qui prévoyaient d'attaquer faisaient toujours un minimum attention aux armes. Et sa participation au tournoi avait fait parler aussi, elle qui n'avait que rarement écouté les conventions pour plutôt faire ce qu'elle voulait, montrer ce dont elle était capable.
Puis, on ne pouvait pas refuser à Arya Stark, figure historique, de participer à un tournoi, peu importe l'épreuve.