Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibilityA Dream of Ice and Fire
Scénarios attendus
Lune 12, 875 AC. L'été est là, le petit peuple se réjouit alors que les seigneurs s'inquiètent à l'heure où un nouveau roi vient d'être couronné en la personne de Maegor I Targaryen.
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❝ what was i made for? ❞ ft. Shaera Targaryen

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what was i made for?
'Cause I don't know how to feel But I wanna try I don't know how to feel But someday I might Think I forgot how to be happy Something I'm not, but something I can be Something I wait for Something I'm made for
Rhaella Targaryen avait vécu une vie déjà et elle l'avait vécu de la meilleure manière qu'elle ait trouvé. Fidèle à son devoir, elle n'avait jamais failli à celui-ci. Tout du moins, envers son époux. Avait-elle failli le royaume cependant ? Elle était restée passive et silencieuse durant le règne d'Aerys, alors que la joie l'abandonnait petit à petit. Ses enfants, Rhaegar et Viserys étaient sa dernière source de joie quand son frère lui eut tout pris. Leur mariage avait été sans affection mais durant les premières années, il avait été tout ce que Rhaella avait imaginé de ce mariage. Aerys visitait sa couche, elle portait ses enfants et ils accomplissaient leurs devoirs royaux. En dehors de cela, il prenait quelques maitresses, elle plaisait à éduquer Rhaegar, à porter d'autres enfants qui ne vécurent jamais ou très peu et à chaque perte, il se tenait près d'elle, la réconfortait dans son chagrin. Il n'y avait pas de joie entre eux mais il était son frère, son époux, son roi et son sang. Elle pouvait, au moins, se tenir fièrement à ses côtés et le reste du temps, elle était libre de s'occuper comme elle le désirait en se plongeant dans quelques ouvrages poétiques, des romans d'aventure et de romances, dans la musique ou la peinture. Elle avait aimé toutes ces choses durant des années.
Puis les années s'étaient écoulées et Aerys lui avait tout pris, petit à petit, morceau par morceau. Tout d'abord, il lui avait retiré son amie Joanna. Après l'insulte lors de son mariage avec Tywin, elle avait préféré renvoyer son amie pour la protéger et préserver ce qu'il pouvait rester d'amitié entre le lion de Castral Roc et le roi des Sept Couronnes. Puis, il lui avait pris la confiance qu'il lui accordait, l'accusant d'infidélité pour chacun des enfants qu'elle avait perdu et pleuré dans ses bras. Il l'avait enfermé dans la Citadelle de Maegor, il lui avait ôté sa liberté et quand il avait eu la preuve que les enfants qu'elle portait étaient bien les siens et non ceux de quelques seigneurs qu'elle aurait pu inviter dans son lit, il l'avait libéré. Sans la moindre excuse, sans le moindre regret. Parce qu'il avait cessé de la considérer. En fait, après le Défi de Sombreval, il avait cessé de considérer quiconque pour sombrer dans des obsessions plus malsaines les unes que les autres. Quand Viserys était né, il lui avait retiré son fils, il lui avait interdit d'être seule avec lui, presque interdit d'être une mère.
Mais il lui restait encore Rhaegar, il lui restait encore Viserys et son amour pour l'art. Elle s'accrochait à cela, à ces petites pièces de joie. Elle s'accrochait à sa fierté, elle était le sang des dragons et elle n'en avait pas honte. Ses enfants, elle les protégeait autant qu'elle le pouvait, elle les aimait plus que tout au monde et s'est évertuée à ce qu'ils ne voient pas les défauts de leur père, elle a préservé leur relation autant qu'elle l'a pu mais pour Rhaegar, il fut inévitable qu'avec l'âge, elle ne puisse plus fermer ses yeux sur la nature du roi et sur ses tares. Pourtant, même à lui, elle a su le cacher quand Aerys a pris les derniers morceaux d'elle, quand elle lui a pris sa dignité, quand il lui a pris son honneur et les dernières parts d'elle lorsqu'il visitait ses appartements et son lit, qu'elle le suppliait de ne pas la blesser mais chaque fois qu'il repartait, il restait sur son corps quelques marques de son passage. Mais que dire ? Que faire ? Elle avait beau appeler à l'aide, crier pour qu'on lui vienne en aide, personne ne venait jamais car elle était la propriété du roi, elle lui appartenait et personne ne s'opposait au roi. Alors, même lorsque ses suivantes s'apercevaient des bleus et des marques de morsures sur son corps, Rhaella souriait.

« — Mon roi est un homme passionné., disait-elle avec douceur et cela les faisait sourire. »

À Rhaegar, elle les cachait et il ne sut jamais rien des visites nocturnes du roi, chaque fois qu'il brûlait vif un ennemi, un rival, un traitre, un criminel, un innocent, cela n'avait plus d'importance à la fin. Puis, sans qu'elle ne s'en rende compte, Aerys lui avait pris Rhaegar, il l'avait envoyé se battre car tel était son devoir et il n'était jamais revenu de son affrontement contre Robert Baratheon. Elle avait pleuré son fils mais le temps pressé et elle fut envoyée à Peyredragon dès lors qu'elle apprit porter un nouvel enfant. Une fille. Daenerys, sa douce enfant qu'elle ne connut jamais car alors qu'elle poussait son premier souffle, Rhaella poussait son dernier, épuisée par la naissance, épuisée par la vie qui lui avait tant pris. Elle avait voulu être une dragonne, être fière de son sang, se battre pour ses enfants et leurs droits. Car Viserys était le seul héritier légitime du trône, le véritable roi des Sept Couronnes. Mais en l'absence de mestre et de soin, elle n'avait pas pu survivre à l'accouchement. L'Étranger était venu la cueillir en une nuit de tempête.
Durant ces années en tant que reine, la Targaryenne resta silencieuse. Jamais elle ne dit un mot à l'encontre de son époux, jamais elle ne donna son opinion sur la politique qu'il menait car il était son roi et elle lui devait obéissance.

« — Je laisse ces questions à mon roi et son conseil, ils sauront prendre une décision juste pour le royaume, murmurait-elle lorsqu'on l'interrogeait sur la politique. »

Mais elle n'en pensait pas moins. Les décisions politiques d'Aerys n'étaient pas justes, il n'était pas un homme juste. Avare, cruel et fou, voici ce qu'il était. Rhaella le voyait mais elle fermait les yeux. Elle se taisait. Qu'aurait-elle pu dire ? Qu'aurait-elle pu faire ? Il s'était assuré depuis bien longtemps qu'elle n'ait aucun pouvoir, aucune influence. Ses paroles se seraient perdues dans le vent, auraient été étouffées avant même qu'elle n'ait atteint l'oreille d'un seigneur sage et puissant. Elle entendait les murmures dans les couloirs, ceux qui la prenaient en pitié et la plaignaient et ceux qui la blâmaient et la jugeaient pour son silence et son aveuglement. Mais son frère l'avait dépouillé de tout ce qu'elle possédait, de son honneur, de sa dignité, de sa liberté et de sa voix. Elle n'était qu'un fantôme dans les couloirs du Donjon Rouge. Elle avait perdu toute joie, perdu toute passion et seule son envie de vivre pour ses fils subsistaient durant les dernières années.

Aujourd'hui, revenue à la vie, que retenait les livres d'histoire d'elle ? Qu'elle fut une reine soucieuse de son devoir. Il n'y avait aucune gloire, aucune fierté à tirer de cela alors qu'elle avait été témoin de la fin de leur dynastie. Elle était la reine silencieuse, celle qui n'avait rien fait pour sauver leur maison de son inévitable chute car elle n'avait aucun pouvoir. Et cela pesait lourd sur ses épaules. Dans cette nouvelle vie, Rhaella avait le désir d'aider, d'apporter son aide pour rendre sa grandeur à leur maison mais elle ignorait comment elle pouvait le faire, elle ignorait comment ses mains et son esprit pouvaient apporter leur aide à la maison du dragon.
Sur la plage de Peyredragon, Rhaella observait l'horizon, cherchait à trouver sa place dans tout cela, dans ce nouveau monde. Elle ignorait ce qu'elle devait faire ou comment le faire. Où son devoir se trouvait-il désormais ? En avait-elle encore un ? Le Rêve de la Glace et du Feu. Cette prophétie pour laquelle elle était revenue à la vie, voilà où se trouvait son devoir. Unir le royaume. Comment y aider ? Comment y participer ? Ses bras s'enroulèrent autour d'elle alors que le vent venait secouer sa chevelure d'or et d'argent, faire frémir sa peau et elle ferma les yeux. La sensation du froid était bien plus agréable qu'on ne pouvait le croire, bien plus agréable que certain ne pourrait le croire. Quand on avait trop connu la chaleur d'un corps non désiré près de soi, la morsure du froid devenait un réconfort.

Cela faisait une heure, peut-être un peu plus qu'elle marchait sur l'île, elle était d'abord montée vers la montagne pour redescendre vers la plage. Elle avait vu les dragons dans le ciel, s'élever et se battre. Leur présence était étrange pour la jeune princesse qu'elle fut et qui avait été bercée de leurs histoires, qui avaient vu leurs crânes sans jamais imaginer qu'elle pourrait un jour voir un dragon de ses propres yeux. Pourtant, elle n'avait pas osé s'en approcher. Elle avait toujours vécu sans et elle ne pensait pas que son destin était d'en dompter un. Combien de Targaryen, dans cette forteresse, montait des dragons ? Viserys avait son jeune dragon, aussi petit que le serait un chat. Le prince Daemon avait dompté l'immense Vermillon qui, lorsqu'il prenait son envol, masquait le soleil durant quelques instants. Elle était impressionnée par la taille de ce dragon, à peine plus petit que celui de la reine Visenya, le terrible Moon Stranger. Et pourtant, ces deux immenses dragons, n'atteignaient pas la taille de Balerion. Il était pourtant difficile, pour Rhaella, d'imaginer une créature plus grande encore que ces deux dragons. La princesse Rhaenyra gardait près d'elle un œuf qui attendait encore d'éclore tandis que la princesse Alyssa et sa mère Alysanne avaient toutes les deux leurs dragons. Il en était de même pour le jeune Lucerys Velaryon. Il semblait qu'elle soit, avec le jeune Aegon III, la seule à ne ressentir aucun attrait pour monter ces créatures. Elle les admirait depuis le sol mais elle ne s'imaginait pas s'envoler sur leur dos. Peut-être avait-elle trop vu le feu s'en prendre à la chaire d'innocents sous le règne d'Aerys pour désirer avec un tel pouvoir de vie ou de mort entre les mains. Peut-être était-elle trop en colère contre le monde entier pour oser la laisser s'exprimer.
L'ancienne reine prit le chemin du retour, longea la plage jusqu'au port où un navire vint accoster et immédiatement, le pêcheur lui fit un signe de la main pour attirer son attention.

« — Princesse ! J'ai 'mené avec moi une autre princesse de v'tre temps. »

Rhaella s'approcha, longea le quai et sortit de sa poche quelques pièces et glissa dans la main du pêcheur les sept étoiles de cuivre. Puis elle se mit à marcher avec lui vers son bateau. Habituellement, la princesse Rhaenyra s'occupait d'accueillir à Peyredragon les Targaryen qui y trouvaient refuge car une fois leur dynastie rétablie, Peyredragon devait lui revenir. Mais depuis leur retour du tournoi de Roches-aux-Runes, elle avait appris que la princesse n'avait pas l'intention de rester à Westeros. Elle s'en irait prochainement et ne se faisait plus un devoir d'entretenir la forteresse de leurs ancêtres. Alors Rhaella, lorsqu'elle en avait l'occasion, prenait ce rôle. Cela lui donnait l'impression d'être utile.

« — Je vous remercie pour vos services. La pêche a-t-elle été bonne aujourd'hui ?
— Oui, princesse. Nous vous port'rons l'poisson pour le diner. »

Elle le remercia d'un signe de la tête tandis qu'ils parvenaient à l'embarcation. Elle n'était pas bien grande mais suffisante pour contenir un équipage d'une dizaine de personnes et les matériels de pêche. Et une Targaryenne qui en descendait. Le cœur de Rhaella manqua un battement quand elle vit le visage de cette reine du passé. Elle s'approcha, de manière prudente tandis que ses yeux violets étaient fixés sur le faciès de la nouvelle venue.

« — Mère ? Est-ce bien vous ? »
by CrimsonTulip


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ft. @Rhaella Targaryen

Revenir à Peyredragon n'était pas un réel plaisir pour Shaera, mais ici était sa place. Auprès des membres de sa famille, au seins de la demeure ancestrale des Targaryen. Elle avait réussit à mettre quelques lune d'argent et à se payer la traversée de la Nera depuis Port-Réal, cette fille tout aussi puante qu'à l'époque où elle y vivait. Aujourd'hui encore elle regrettait le palais de Lestival, cet endroit si beau et chaleureux qu'elle chérissait tant.

Qui allait elle retrouver en ces murs? Ses ancêtres, certes, lesquels, cela était une autre question avec parfois des réponses qui lui déplairait. Ce qui l'avait importé le plus durant son voyage était ses enfants. Plus précisément sa fille. Sa douce Rhaella. Les fidèles l'avaient-elle fait revenir elle aussi ou bien ne s'étaient pas intéressée à elle à cause de son importance moindre dans l'histoire du royaume? Mais après tout, si Shaera était revenue, pourquoi pas sa tendre enfant? Toutes deux avaient eu un rôle bien moindre dans la dynastie du dragon et leur vie aux côtés de leurs époux respectifs n'avaient pas été des plus lumineux ou bien vu. Si la mère avait eu la chance d'aimer et d'épouser, malgré les interdictions et les promesses faites par ses parents, celui qu'elle aimait jadis, son frère Jaehaerys, celui-ci avait, elle ignorait aujourd'hui encore la raison à cela, insister pour que leurs enfants fassent de-même. Il ne s'était pas soucié de l'amertume et de mésentente qu'entretenait les deux enfants si différents l'un de l'autre, et avait prit seul la décision de les unir. Shaera n'avait eu ni réponse à ses questions, ni gain de cause. Elle qui savait à l'époque des épousailles, sa fille éprise d'un autre homme.

La forteresse de Peyredragon était à présent bien visible depuis le pont du petit navire de pêche. Elle avait connus bien meilleur confort pour une telle traversée mais son statut d'autrefois n'existait guère plus en ce nouveau monde. Assise, de peur de sombrer dans la mer, elle regardait le spectacle incroyable et inimaginable des dragons, volant autour de l'île, et l'un d'eux, volant juste au dessus du navire, le faisant tanguer comme une tempête l'aurait fait. La reine avait-elle peur de ce monde inconnus, de ces dragons autrefois éteins et pourtant bien en chaire et en os à présent? Oui, elle ne pouvait se le nier, pourtant, quelque chose l'attirait chez ses bêtes. La passion qu'elle leur avait autrefois porté était soudainement revenue, faisant battre son cœur rapidement. Un sourire de fascination apparaissait sur son visage, faisant presque rire les pêcheurs.

« C'est une question d'habitude, m'dame!»

— « Ne craignez-vous pas que l'un d'eux vous attaque?»

« Non, m'dame. On craint rien quand l'un d'vous est sur l'bateau!»

L'un de vous. Shaera plissait un instant les yeux, réfléchissant à cette phrase. Le pêcheur voulait-il dire que les dragons d'aujourd'hui étaient aux aussi capable de reconnaitre le Sang des Dragons coulant dans les veines d'un Targaryen, même ressuscité? Décidément, elle avait encore bien des choses à comprendre. Si Peyredragon disposait d'archives, elle y passerait beaucoup de temps afin de combler ses lacunes. Finalement, le petit bâteau accosta sur un des pontons du port, elle laissait s'afférer les pêcheurs avant de quitter l'embarcation avec l'aide de l'un d'eux. A peine avait-elle eu le temps de le remercie de quelques pièces, qu'elle entendit une voix. Elle cru la reconnaitre, mais cela lui semblait impossible. Cette voix, tout comme la personne la détenant étaient perdue depuis des siècles. Et pourtant elle voulait y croire, si bien qu'elle tournait la tête en sa direction et la vit.

— « Rhaella?» Shaera n'en croyait pas ses yeux. Celle qu'elle avait jadis élevée, portée en elle, aimée, se tenait non loin, là, sur le ponton. C'était donc cela la magie des fidèles de Trios? Elle retirait rapidement la capuche de sa cape dans son dos et se mit à marcher plus vite pour prendre dans ses bras celle qu'elle n'avait pas revu depuis que l'Etranger était venu la cueillir, sa fille Rhaella. Sa précieuse fille.
Tout cela était bel et bien réel. Elle serrait fort contre elle son enfant. L'émotion était si forte que la reine douairière dut retenir ses larmes car même dans ce nouveau monde, elle se refusait de montrer le moindre signe de faiblesse.
— « Oh ma douce enfant! Tu es revenue! Qu'elle joie de pouvoir te sentir de nouveau.»
Il lui était impossible de la lâcher, mais elle le fit pour mieux regarder sa précieuse princesse. Elle n'avait pas changé, rajeunit quelque peu, mais toujours aussi magnifique avec ce visage si doux. Elle ne pu s'empêcher de lui caresser les visage et de lui embrasser le front maternellement.
— « Comment te portes-tu?»


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Rhaella avait été chanceuse dans cette nouvelle vie. Les Fidèles de Trios lui avaient rendu ses trois enfants, les trois qui avaient survécu. Rhaegar était le seul qu'elle avait vu grandir, qu'elle avait connu et qui avait vécu une vie entière, fondé une famille même mais aujourd'hui, il résidait dans le Nord avec sa nouvelle épouse qu'elle connaissait à peine et avec qui il avait eu un fils sans qu'elle n'en sache rien. Elle était peinée de voir que tant de choses de la vie de son fils lui échappait. Viserys, quant à lui, était le seul fils qui restait à Peyredragon. Il n'avait que six années quand elle était morte alors elle en apprenait davantage sur la vie qu'il avait mené. Elle regrettait parfois de ne pas avoir été là, de ne pas avoir pu se tenir à ses côtés et de ne pas l'avoir protégé. Il en était de même pour Daenerys, la fille qu'elle n'avait pas connu et pour laquelle elle avait donné sa vie. Elle aussi semblait avoir trouvé son bonheur et une forme de paix dans le Nord. Rhaella avait lu ce qu'elle pouvait sur la vie de sa fille, sur tout ce qu'elle avait accompli et la manière dont elle avait tout perdu, dont elle avait connu une fin tragique et pour elle aussi, elle aurait aimé être là. Elle aurait été sa mère, elle lui aurait offert son étreinte maternelle pour lui donner du réconfort. Elle l'aurait serré contre elle, bercé dans ses bras lorsqu'elle aurait eu de la peine et ses mains auraient caressé ses cheveux pour l'apaiser.
Il était cependant trop tard pour tout cela, ses enfants avaient vécu et ils étaient morts. Et elle n'était pas là. Elle ne pouvait qu'être présente pour ceux qui l'y autorisait dans cette nouvelle vie. Mais la vérité était qu'ils savaient vivre sans elle, ils avaient déjà vécu sans elle. Alor même pour eux, elle n'était pas nécessaire, elle n'était pas utile. Et Rhaella ne trouvait pas sa place dans ce nouveau monde.

Pour sa part, Rhaella aurait aimé que sa mère soit là pour la tenir dans ses bras et la bercer, chaque fois qu'elle peinait à donner la vie, chaque fois qu'Aerys faisait preuve de dédain. Car au début, il se tenait près d'elle pour la réconforter mais rapidement, il n'avait été que déçu par son inaptitude à lui donner d'autres fils. Pourtant, elle continuait à faire son devoir et elle continuait à le défendre. Même aujourd'hui, conscience des souffrances qu'il lui avait infligé, qu'il avait infligé à sa famille et au royaume, elle persistait à ne dire aucun mal à son propos.
Mais Aerys n'était pas là, sa mère, la reine Shaera, l'était car la princesse Targaryenne venait de poser son regard sur elle. Elle accueillit son étreinte avec joie, ses bras se refermant autour de celle qui lui donna la vie et son menton vint prendre appui sur son épaule un moment. Car durant le temps que dura ce contact chaleureux, Rhaella prit la peine de se reposer sur elle, de laisser sa peine et ses échecs peser un peu plus lourd sur ses épaules. Une part d'elle demandait à s'exprimait, elle sentait qu'elle pourrait se mettre à pleurer, dire à sa mère combien les choses avaient été difficile après son départ et chercher en elle l'aide dont elle avait besoin pour trouver sa place et son rôle dans ce nouveau monde. Mais elle n'en fit rien, se contentant d'un sourire et d'engloutir à nouveau toute sa peine et son chagrin pour ne pas les faire peser sur les épaules d'une autre.

« — Vous m'avez tant manqué ! »

Le vouvoiement, elle le réservait à sa mère en public. Lors des rencontres officielles mais dès qu'elles seraient seules, Rhaella l'abandonnerait pour revenir appeler sa mère maman et la tutoyer.
Ses doigts caressaient chaleureusement son visage et son baiser maternel fut le bienvenu pour faire s'étirer plus largement le sourire de la princesse.

« — À merveille. Il y a tant à faire ici. »

Son bras vint joyeusement s'enrouler autour de sien.

« — Marchons jusqu'au château. Je vous dirai tout ce que vous désirez savoir. »

Après un dernier mouvement de tête pour remercier les pêcheurs, elle entraina Shaera avec elle vers le bout du port.

« — Quand es-tu revenue ? J'ai pensé... J'ai pensé ne jamais te revoir. »
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ft. @Rhaella Targaryen


— « Tant à faire... Ne pouvons-nous donc pas avoir un peu de répit dans cette nouvelle vie que les Dieux nous offre?»
Elles avaient tant à se dire. Tant de choses que Shaera n'avait pas pu dire à sa fille de leur vivant. Tant de secrets à dévoiler, tant de confessions à lui faire. Tant à demander aussi. Des choses intimes au mariage de ses enfants, à la naissance de ses petits-enfants. Tant à se faire pardonner aussi... A merveille... Mensonge qu'étaient ces paroles sorties de la bouche de sa fille. Shaera le voyait dans son regard. Elle savait, avait su les humiliations que lui avait fait subir son roi et pourtant, ailleurs, occupée, perdue dans une sorte de liberté retrouvée et des interdits franchissables, Shaera n'avait rien fait pour empêcher que tout cela se produise. Alors elle tenterait de se racheter dans cette vie-ci, en espérant que Trios n'aient pas eu la mauvaise idée de faire revenir le diable d'entre les Sept Enfers.
L'ancienne reine déposait une main douce et froide sur le visage de sa fille en lui offrant un sourire compatissant. La fille cachait bien des choses à la mère qui en cachait d'autres à son enfant. Chacune avait ses secrets mais il était temps, on leur offrait la chance, que ces secrets aussi horribles puissent-ils être, de tomber. Mais avant tout cela, les deux femmes avait du temps à rattraper. Un temps qui leur avait tellement manqué jadis. Un temps qu'elles ne pouvaient s'accorder autrefois du fait de leurs obligations. Ici, en ces lieux, ou ailleurs, Shaera comptait bien rattraper ces précieux moments du moins en vivre de nouveaux, et des merveilleux.

Bras dessus dessous, mère et fille marchaient à présent presque joyeusement jusqu'à la gigantesque porte de la forteresse. Derrière celle-ci se trouvaient des innombrables marches que Shaera avait toujours détester tout autant que cet endroit d'ailleurs. A présent loin des pêcheurs, les familiarités étaient de retour. Que cela lui avait manqué depuis son retour dans ce monde. Sa fille, ses enfants avaient été presque tout pour la reine et pourtant elle les avait d'une certaine façon abandonnée à la mort de leur père.
— « Je n'ai jamais aimé ce sinistre endroit. Et pourtant c'est ici que le destin me mène. Quelle ironie. »
Peyredragon était un endroit important pour la famille Targaryen, les héritiers étaient d'ailleurs nommés Prince de Peyredragon pour affirmer leur statut de futurs roi, et pourtant, bien que Jaehaerys ait été un fils de roi, il n'avait jamais eu le temps de porter ce titre, car il avait été improbable qu'il devienne souverain un jour. Et pourtant, sans le vouloir, Shaera avait forcer le destin a faire de lui un roi et d'elle une reine. Mais rares avaient été les visite en ces lieux sombres. Même durant leur enfance. Lestival avait été privilégié pour eux, du moins, pour elle. Elle aurait aimé que Rhaella ait de bons souvenirs de la résidence d'été malheureusement elle y avait donné la vie à Rhaegar en perdant une grande partie de sa famille dans le feu et le sang. Est-ce qu'elle se souvenait de la couleur du feu? Des cris autour d'elle? En faisait-elle des cauchemars elle aussi? Des questions auxquelles Shaera n'auraient jamais de réponse, se refusant de les poser à sa douce enfant. Et pourtant c'est la fille qui parlait la première.

Quand Shaera était revenue? Elle l'ignorait elle-même. Moins d'une lune ou peut-être une passée, elle ne s'était pas attardée sur le temps, préférant garder ses yeux dans les archives d'un Donjon Rouge bien changé.
— « Cela n'a pas d'importance ma chérie! Concentrons nous sur nos retrouvailles.  »
Rhaella semblait être ici depuis plus longtemps que sa mère et qui sait ce qu'elle avait déjà vécu depuis son retour. Si bien que Shaera fut rapidement prise d'effroi repensant aux mots de sa fille sur la port. "A merveille." Et son regard triste. Est-ce que l'objet des malheurs de la couronne, la raison de la chute de la dynastie était ici aussi? Il était son fils et pourtant, il la dégoûtait. Lui qu'elle avait porté neuf lunes durant, qu'elle avait chérie et choyée comme elle l'avait fait avec Rhaella.

— « Est-ce qu'il est là, lui aussi?»
Elle n'arrivait pas à prononcer le prénom de son propre fils qui avait, elle le savait tristement et n'avait rien fait pour empêcher cela, fait souffrir Rhaella. Son fils qui était un monstre. Elle le savait dérangé durant son vivant mais si elle avait un jour penser lire dans les archives que son propre enfant était devenu fou au point de commettre des atrocités dignes de la tragédie de Lestival, elle l'aurait certainement préféré le tuer au berceau.

Elle regardait alors sa fille. Souriant. Elle lui avait tant manqué. Elle était si belle et ressemblait à Jaehaerys.
— « Rhaegar?»

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