Lune 12, 875 AC. L'été est là, le petit peuple se réjouit alors que les seigneurs s'inquiètent à l'heure où un nouveau roi vient d'être couronné en la personne de Maegor I Targaryen.
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❝ what is she so afraid of ? ❞ (Sansa & Daenerys)
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What is she so afraid of ?
Only got bad things to say
You're always asking what is up with me
Could never tell you what happened
The day I turned seventeen
The rise of a king and the fall of a queen
You're always asking what is up with me
Could never tell you what happened
The day I turned seventeen
The rise of a king and the fall of a queen
L’opinion de Sansa sur la présence de Daenerys à Winterfell n’avait que sensiblement peu changé depuis qu’Arya avait pris la décision d’accepter la Mère des Dragons parmi les loups. Malgré ses craintes et ses réticences, les lois de l’hospitalité étaient d’une importance primordiale pour l’ancienne reine du Nord et elle ne pouvait pas se permettre d’admettre verbalement ses ressentis ou de refuser d’aider qui que ce soit implorant l’aide du Nord. Alors elle s’était tue et son silence avait été ironiquement traduit comme une approbation. Et depuis lors, elle observait Daenerys. La plupart du temps, elle ignorait sa présence et celle de Rhaegar et lorsqu’elle n’avait d’autre choix que de leur adresser la parole, ils n’avaient droit qu’à une façade de courtoisie froide. Arya se montrait plus amicale, plus chaleureuse avec leurs invités, et Sansa ne parvenait pas à lire sur le visage de sa petite sœur si elle était parvenue à pardonner son excès de folie meurtrier à Daenerys. Mais elle savait qu’elle ne risquerait jamais la sécurité de leur foyer pour une exilée qu’ils connaissaient à peine. Sans ses dragons, sans trône de fer à conquérir et sans l’armée qu’elle s’était constituée, la dragonne était arrachée à l’objectif de sa vie initiale. Toute sa famille était de retour, y compris ses frères, ses parents, ses lointains ancêtres. Elle n’était plus héritière de rien et dans ce monde, son nom était considéré comme un mythe ancestral. Peut-être qu’elle avait bien fait de se réfugier dans le froid glacial de Winterfell, loin de Peyredragon où les siens ruminaient ensemble dans leur rage et leur folie, après tout.
Il était à peu près une heure du matin et deux carrioles tirées par quatre chevaux venaient de faire irruption dans la forteresse, seule perturbation venue troubler le silence d’une nuit sans lune. Des silhouettes gigotaient, et s’extirpèrent difficilement des hippomobiles. Il s’agissait des Stark, accompagnés de Rhaegar qui s’était fait accepter avec une réticence de plus en plus accentuée selon les humeurs de chacun, qui revenaient après avoir passé quelques temps dans le Val pour assister au tournoi. La plupart étaient exténués par le long voyage retour et partirent immédiatement se coucher, au préalable avec un bain pour les plus déterminés. Sansa avait une faim de loup, sans mauvais jeu de mot. Elle partit donc vers les cuisines avec une petite bougie. A cause de la sieste qu’elle avait faite dans la carriole et qui la laissait encore quelque peu ensommeillée, la demoiselle habituellement si joliment apprêtée avait des poches sous les yeux et les cheveux en désordre. Sa belle robe était froissée et elle peinait à mettre un pied devant l’autre pour marcher. La fleur que Viserys lui avait offerte était fanée depuis longtemps mais elle continuait de la porter dans l’une des larges poches de sa robe.
Daenerys était dans la cuisine, en train de déguster ce qui s’apparentait à son dîner. Sansa la rejoignit en attrapant un morceau de pain, du beurre et du vin, trop épuisée pour prendre la peine de faire un vrai plat. Elle ne voulait pas non plus réveiller les domestiques rien que pour son propre petit confort.
« Bonsoir. »
Marmonna-t-elle à Daenerys en passant sa main sur son visage, frottant ses yeux en espérant qu’ils accepteront de rester ouverts et alertes pendant encore une petite heure. Elle se laissa tomber sur sa chaise avec peu de grâce, prenant le pain entre ses deux mains pour le déchirer en deux morceaux.
« Vous êtes toujours là. »
C’était une simple constatation, sans aucune forme d’animosité. Elle était toujours là, dans le Nord. Une Targaryen seule au monde qui savait où se trouvait le reste de sa famille mais ne semblait pas manifester la moindre envie de les rejoindre. La fatigue de Sansa la rendait moins prompte à rester de glace. C'était ridicule. Cette situation ne pouvait plus durer.
« Ne vous méprenez pas, je suis simplement surprise. Je comprends pourquoi Rhaegar persiste à vouloir rester ici, il ne lui reste plus que Lyanna. Mais vous… ne seriez-vous pas plus heureuse à Peyredragon ? C’est là-bas que se trouvent les vôtres. Votre mère, votre frère, vos ancêtres… vous ne pouvez pas faire l’autruche, cacher votre tête dans la neige et fuir toute votre vie. »
Il était à peu près une heure du matin et deux carrioles tirées par quatre chevaux venaient de faire irruption dans la forteresse, seule perturbation venue troubler le silence d’une nuit sans lune. Des silhouettes gigotaient, et s’extirpèrent difficilement des hippomobiles. Il s’agissait des Stark, accompagnés de Rhaegar qui s’était fait accepter avec une réticence de plus en plus accentuée selon les humeurs de chacun, qui revenaient après avoir passé quelques temps dans le Val pour assister au tournoi. La plupart étaient exténués par le long voyage retour et partirent immédiatement se coucher, au préalable avec un bain pour les plus déterminés. Sansa avait une faim de loup, sans mauvais jeu de mot. Elle partit donc vers les cuisines avec une petite bougie. A cause de la sieste qu’elle avait faite dans la carriole et qui la laissait encore quelque peu ensommeillée, la demoiselle habituellement si joliment apprêtée avait des poches sous les yeux et les cheveux en désordre. Sa belle robe était froissée et elle peinait à mettre un pied devant l’autre pour marcher. La fleur que Viserys lui avait offerte était fanée depuis longtemps mais elle continuait de la porter dans l’une des larges poches de sa robe.
Daenerys était dans la cuisine, en train de déguster ce qui s’apparentait à son dîner. Sansa la rejoignit en attrapant un morceau de pain, du beurre et du vin, trop épuisée pour prendre la peine de faire un vrai plat. Elle ne voulait pas non plus réveiller les domestiques rien que pour son propre petit confort.
« Bonsoir. »
Marmonna-t-elle à Daenerys en passant sa main sur son visage, frottant ses yeux en espérant qu’ils accepteront de rester ouverts et alertes pendant encore une petite heure. Elle se laissa tomber sur sa chaise avec peu de grâce, prenant le pain entre ses deux mains pour le déchirer en deux morceaux.
« Vous êtes toujours là. »
C’était une simple constatation, sans aucune forme d’animosité. Elle était toujours là, dans le Nord. Une Targaryen seule au monde qui savait où se trouvait le reste de sa famille mais ne semblait pas manifester la moindre envie de les rejoindre. La fatigue de Sansa la rendait moins prompte à rester de glace. C'était ridicule. Cette situation ne pouvait plus durer.
« Ne vous méprenez pas, je suis simplement surprise. Je comprends pourquoi Rhaegar persiste à vouloir rester ici, il ne lui reste plus que Lyanna. Mais vous… ne seriez-vous pas plus heureuse à Peyredragon ? C’est là-bas que se trouvent les vôtres. Votre mère, votre frère, vos ancêtres… vous ne pouvez pas faire l’autruche, cacher votre tête dans la neige et fuir toute votre vie. »
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What is she so afraid of
Dany & Sansa
Winterfell était calme. Beaucoup plus calme que d’habitude sans les seigneurs partis au Val avec leur escorte. Le château s’activait toujours mais à un rythme plus lent. Daenerys n’avait pas souhaité se joindre à eux. Rhaegar, Lyanna, Arya, Sansa et Jon. Ils étaient partis. Elle avait besoin de réfléchir. On la regardait toujours de travers et les Nordiens restaient froids, mais pour l’heure, cela lui importait peu. Elle avait besoin de faire le point sur les options qui s’offraient à elle. Les retrouvailles avec Rhaegar l’avaient profondément émues. Celles avec Viserys l’avaient ramené des décennies en arrière, pour le pire comme pour le meilleur. Mais c’étaient celles avec Jon qui l’avaient fait douter. Pourquoi était-elle revenue ? Le fait que les siens soient de retour rebattaient clairement les cartes. Finalement, avait-elle réellement voulu le trône de Fer ? Si Viserys n’avait pas été tué par son époux, elle aurait sûrement fini ses jours en Khaleesi des Dothrakis. A présent, la course pour le trône n’était plus de son ressort, elle le percevait. Finalement, dans son ancienne vie, le pouvoir n’avait de sens que lorsqu’elle était aimée. Par Drogo, par le peuple dothraki, par Daario et par les Meereniens qu’elle avait libéré. Lorsqu’elle était arrivée dans le Nord, tout s’était effondré car aucune personne ne lui avait témoigné un minimum d’affection. Sauf Jon. Plus pondéré que Drogo et plus intègre que Daario, il avait été sans conteste l’homme qui avait tout fait basculer. C’était son rejet qui l’avait poussé à tout détruire, en partie. Et Cersei naturellement.
Elle était dans la cuisine, profitant de son dîner qu’elle prenait tard, les pensées affluant dans son esprit. Du bruit la tira soudainement de ses rêveries éveillées. La chevelure rousse qu’elle aperçut la renfrogna légèrement. Sansa et elle conservaient le type de relations qu’elles avaient eu dans leur ancienne vie : une relation teintée de politesse froide. Mais encore une fois, comme dans leur vie précédente, c’était la nordienne qui l’avait voulu et instauré. Dany ne se souvenait que trop bien de sa toute première arrivée à Winterfell où elle avait complimenté Sansa sur la beauté du Nord, si semblable à celle de la jeune femme et où Sansa lui avait répondu aussi chaleureusement que la neige du Nord lorsqu’elle tombe en rafale. Si Arya avait changé d’attitude envers elle, Sansa restait semblable à elle-même. Glaciale donc. Elle ne lui avait jamais laissé le bénéfice du doute. Jamais. Malgré l’amour qui l’avait lié à Jon. Décidément, les Stark étaient une meute qui ne laissaient personne entrer dans leur clan, même avec les meilleures intentions du monde.
Bonsoir.
Même ton froid que son interlocutrice. Conservant le regard sur son assiette, elle tente d’ignorer l’aura qui entoure la nordienne. Ne se rend-elle donc pas compte que Dany a essayé d’être aimable ? Jon lui-même l’avait supplié, avait tenté de la convaincre qu’ils pouvaient vivre ensemble. Dany avait voulu y croire. Mais Sansa avait balayé leurs illusions de ses jolies mains blanches. Seul le pouvoir l’intéressait et les siens. Le reste du monde pouvait brûler. La phrase que Sansa prononça pouvait sonner comme un reproche. Peut-être était-ce pour cette raison qu’elle se sentit obligée de préciser qu’il s’agissait seulement de surprise. Tournant la tête vers elle, Dany lui adressa un regard froid.
Si la Dame du Nord s’impatiente de mon départ, je ne saurai lui imposer ma présence.
L’évocation de Rhaegar la fit sourire. Décidément, dans cette vie comme dans l’autre, Sansa persistait à ne pas comprendre. Si Dany n’étalait pas trop avec Arya ce qu’elle ressentait, elle ne se priverait pas d’être claire avec Sansa.
Vous comprenez que mon frère reste ici pour Lyanna et pas moi ? Que me reste-t-il en réalité ? Un frère qui m’a battu et terrorisé toute ma vie. Qui aurait laissé un million de Dothrakis me violer ainsi que leurs chevaux si cela lui avait valu la couronne ? Une famille que je ne connais pas ? Je reste pour la même raison que Rhaegar, cela n’est pas très difficile à comprendre. Si Jon me demande de partir, je partirai. Certes, il est celui qui m’a tué dans notre ancienne vie. Il est aussi celui qui m’a aimé. Ne vous en déplaise, je dois régler certaines choses avant de déterminer si je pars. Mais je m’en voudrai une fois encore d’abuser de votre hospitalité si… chaleureuse. Si ma présence vous devient à ce point intolérable, je me plierai à vos volontés.
Elle était dans la cuisine, profitant de son dîner qu’elle prenait tard, les pensées affluant dans son esprit. Du bruit la tira soudainement de ses rêveries éveillées. La chevelure rousse qu’elle aperçut la renfrogna légèrement. Sansa et elle conservaient le type de relations qu’elles avaient eu dans leur ancienne vie : une relation teintée de politesse froide. Mais encore une fois, comme dans leur vie précédente, c’était la nordienne qui l’avait voulu et instauré. Dany ne se souvenait que trop bien de sa toute première arrivée à Winterfell où elle avait complimenté Sansa sur la beauté du Nord, si semblable à celle de la jeune femme et où Sansa lui avait répondu aussi chaleureusement que la neige du Nord lorsqu’elle tombe en rafale. Si Arya avait changé d’attitude envers elle, Sansa restait semblable à elle-même. Glaciale donc. Elle ne lui avait jamais laissé le bénéfice du doute. Jamais. Malgré l’amour qui l’avait lié à Jon. Décidément, les Stark étaient une meute qui ne laissaient personne entrer dans leur clan, même avec les meilleures intentions du monde.
Bonsoir.
Même ton froid que son interlocutrice. Conservant le regard sur son assiette, elle tente d’ignorer l’aura qui entoure la nordienne. Ne se rend-elle donc pas compte que Dany a essayé d’être aimable ? Jon lui-même l’avait supplié, avait tenté de la convaincre qu’ils pouvaient vivre ensemble. Dany avait voulu y croire. Mais Sansa avait balayé leurs illusions de ses jolies mains blanches. Seul le pouvoir l’intéressait et les siens. Le reste du monde pouvait brûler. La phrase que Sansa prononça pouvait sonner comme un reproche. Peut-être était-ce pour cette raison qu’elle se sentit obligée de préciser qu’il s’agissait seulement de surprise. Tournant la tête vers elle, Dany lui adressa un regard froid.
Si la Dame du Nord s’impatiente de mon départ, je ne saurai lui imposer ma présence.
L’évocation de Rhaegar la fit sourire. Décidément, dans cette vie comme dans l’autre, Sansa persistait à ne pas comprendre. Si Dany n’étalait pas trop avec Arya ce qu’elle ressentait, elle ne se priverait pas d’être claire avec Sansa.
Vous comprenez que mon frère reste ici pour Lyanna et pas moi ? Que me reste-t-il en réalité ? Un frère qui m’a battu et terrorisé toute ma vie. Qui aurait laissé un million de Dothrakis me violer ainsi que leurs chevaux si cela lui avait valu la couronne ? Une famille que je ne connais pas ? Je reste pour la même raison que Rhaegar, cela n’est pas très difficile à comprendre. Si Jon me demande de partir, je partirai. Certes, il est celui qui m’a tué dans notre ancienne vie. Il est aussi celui qui m’a aimé. Ne vous en déplaise, je dois régler certaines choses avant de déterminer si je pars. Mais je m’en voudrai une fois encore d’abuser de votre hospitalité si… chaleureuse. Si ma présence vous devient à ce point intolérable, je me plierai à vos volontés.
(c) DΛNDELION
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The rise of a king and the fall of a queen
La tension était électrique, s’étendant dans chaque coin de la cuisine. Même empêtrée dans sa fatigue, elle avait senti l’air se glacer subitement. Mais contrairement à ce que Daenerys pensait, Sansa ne la détestait pas. La haine était un mot trop puissant, un mot réservé à ceux qui l’avaient trahie, abusée et maltraitée. La froideur dont elle avait toujours fait preuve envers elle était de l’ordre de la défiance. Elle craignait que l’indépendance que le Nord avait si durement acquise et payée au prix fort soit perdue, alors que Robb et une grande partie de sa famille avait été décimée pour cette cause. Elle craignait que Jon soit complètement aveuglé par l’amour, qu’il ne suive pas Daenerys parce qu’il pensait qu’elle serait véritablement une bonne reine mais parce que ses sentiments d’homme troublaient son jugement. Elle craignait de contribuer à aider un nouveau Roi Fou à accéder au trône. La peur, la peur, la peur… Sansa avait été trahie et trompée toute sa vie, alors oui elle avait peur de cette proclamée reine qu’elle n’avait pas choisie et qu’elle ne connaissait pas, qui lui ordonnait de plier le genou.
Et aujourd’hui ? Sansa n’avait plus aucune raison d’avoir peur de Daenerys mais elle ne pouvait tout simplement pas oublier ce qui s’était passé. Peu importe à quel point elle s’était évertuée à prévenir Jon, Port-Réal avait fini brûlé. Cersei avait péri dans cet affrontement et c’était l’unique bonne nouvelle qui avait résulté de cet événement tragique. Jon avait fini par la tuer et ils n’en avaient plus jamais parlé. Sansa n’avait jamais remis le sujet sur la table. Daenerys était une blessure et son frère avait besoin de guérir. Puis il avait fallu régner sur le Nord, Jon était parti par-delà la Mur et les Stark étaient passés à autre chose. Remuer le passé était inutile.
« Cette décision n’est pas de mon ressort. Vous êtes libre de rester ou d’aller où bon vous semble. Ce n’était qu’une simple question. »
Elle appliqua une petite quantité de beurre sur son morceau de pain tandis que Daenerys répondait à ses interrogations. Concentrée sur sa tâche, elle ne releva la tête qu’une fois pour regarder la Mère des Dragons avec un mélange d’étonnement et d’effarement lorsque celle-ci mentionna toutes les choses horribles que Viserys lui avait fait subir pendant leur exil. C’était comme si elle décrivait un autre homme, qui n’avait rien à voir avec celui avec qui Sansa avait passé du temps et partagé une danse au bal du tournoi. Sansa savait qu’il pouvait être cruel, qu’il avait des excès de folie et que son passé avait des parts sombres et tourmentées mais ça, c’était autre chose. Elle resta silencieuse un instant, le temps de digérer ces informations. Elle aimerait lui poser des questions sur lui mais elle ne pouvait pas laisser libre cours à sa curiosité sans paraître suspecte. Alors elle rongea son frein avec prudence.
« C’est donc pour cela que vous ne parlez jamais de lui. Je comprends mieux. »
Tout le contraire de Viserys qui ne se taisait jamais à propos de sa sœur. Porté par sa rancœur, plus d’une fois il s’était plaint auprès de Sansa que sa sœur était un être perfide et menteur qui prétendait être une bonne âme pacificatrice. Et comme ce récit confortait la louve dans ses peurs passées, elle ne l’avait jamais contredit.
« Personne ne vous demande de partir. Et certainement pas Jon. Mais le Nord se souvient toujours et pardonne rarement. Les gens d’ici seront toujours méfiants et hostiles à votre égard, peu importe à quel point vous avez changé. Rhaegar finira par s’y habituer, têtu comme il est. Mais vous ? »
Jon était un homme honorable et Sansa était persuadée qu’il culpabilisait d’avoir planté ce couteau dans le cœur de Daenerys, même si c’était la bonne chose à faire à l’époque. Elle étouffa un bâillement, les yeux brillants de fatigue.
« Je sais que je peux paraître froide et méchante, parfois. Si je vous ai blessée, je m’en excuse. Ce n’est pas contre vous. J’aime ma maison et ma famille et nous avons vécu des choses terribles, je dois les protéger. »
Et aujourd’hui ? Sansa n’avait plus aucune raison d’avoir peur de Daenerys mais elle ne pouvait tout simplement pas oublier ce qui s’était passé. Peu importe à quel point elle s’était évertuée à prévenir Jon, Port-Réal avait fini brûlé. Cersei avait péri dans cet affrontement et c’était l’unique bonne nouvelle qui avait résulté de cet événement tragique. Jon avait fini par la tuer et ils n’en avaient plus jamais parlé. Sansa n’avait jamais remis le sujet sur la table. Daenerys était une blessure et son frère avait besoin de guérir. Puis il avait fallu régner sur le Nord, Jon était parti par-delà la Mur et les Stark étaient passés à autre chose. Remuer le passé était inutile.
« Cette décision n’est pas de mon ressort. Vous êtes libre de rester ou d’aller où bon vous semble. Ce n’était qu’une simple question. »
Elle appliqua une petite quantité de beurre sur son morceau de pain tandis que Daenerys répondait à ses interrogations. Concentrée sur sa tâche, elle ne releva la tête qu’une fois pour regarder la Mère des Dragons avec un mélange d’étonnement et d’effarement lorsque celle-ci mentionna toutes les choses horribles que Viserys lui avait fait subir pendant leur exil. C’était comme si elle décrivait un autre homme, qui n’avait rien à voir avec celui avec qui Sansa avait passé du temps et partagé une danse au bal du tournoi. Sansa savait qu’il pouvait être cruel, qu’il avait des excès de folie et que son passé avait des parts sombres et tourmentées mais ça, c’était autre chose. Elle resta silencieuse un instant, le temps de digérer ces informations. Elle aimerait lui poser des questions sur lui mais elle ne pouvait pas laisser libre cours à sa curiosité sans paraître suspecte. Alors elle rongea son frein avec prudence.
« C’est donc pour cela que vous ne parlez jamais de lui. Je comprends mieux. »
Tout le contraire de Viserys qui ne se taisait jamais à propos de sa sœur. Porté par sa rancœur, plus d’une fois il s’était plaint auprès de Sansa que sa sœur était un être perfide et menteur qui prétendait être une bonne âme pacificatrice. Et comme ce récit confortait la louve dans ses peurs passées, elle ne l’avait jamais contredit.
« Personne ne vous demande de partir. Et certainement pas Jon. Mais le Nord se souvient toujours et pardonne rarement. Les gens d’ici seront toujours méfiants et hostiles à votre égard, peu importe à quel point vous avez changé. Rhaegar finira par s’y habituer, têtu comme il est. Mais vous ? »
Jon était un homme honorable et Sansa était persuadée qu’il culpabilisait d’avoir planté ce couteau dans le cœur de Daenerys, même si c’était la bonne chose à faire à l’époque. Elle étouffa un bâillement, les yeux brillants de fatigue.
« Je sais que je peux paraître froide et méchante, parfois. Si je vous ai blessée, je m’en excuse. Ce n’est pas contre vous. J’aime ma maison et ma famille et nous avons vécu des choses terribles, je dois les protéger. »
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What is she so afraid of
Dany & Sansa
Les deux femmes n’avaient jamais été très amies et ne le seraient probablement jamais. Avaient-elles un caractère trop différent ? Si on y regardait bien, les deux avaient vécu des choses difficiles. Elles avaient été violées l’une et l’autre, avait vécu dans un monde étrange qui n’était pas le leur et avait dû se montrer forte pour pouvoir survivre et gagner en puissance. Daenerys estimait que si elle avait basculé dans la folie, Sansa n’y était pas non plus pour rien. La Dame du Nord n’avait jamais témoigné la moindre reconnaissance pour elle. Elle avait pourtant protégé le Nord contre l’Ennemi Commun. Elle avait perdu des êtres chers pour eux. Jorah était mort au combat, Viseryon avait été transformé par le Roi de la Nuit. Malgré cela, jamais le peuple du Nord ne l’avait considéré avec bienveillance ou reconnaissance. Dany avait été accueillie comme une libératrice en Essos. A partir du moment où les Dothrakis l’avaient pleinement reconnu comme leur Khaleesi, lorsqu’elle avait mangé le cœur dans le Dosh Khaleen, ils l’avaient aimé. Les esclaves d’Astapor qu’elle avait libéré l’avait aimé également, tout comme les Immaculés qui la suivaient librement. De la même manière, les Meereniens, du moins les anciens esclaves, avaient vu en elle une libératrice et l’avaient aimé.
Les Westerosis n’avaient vu en elle que la fille du Roi Fou, une étrangère. Les Nordiens n’avaient vu en ses dragons que des bêtes féroces et dangereuses. Personne ne lui avait donné sa chance. Sauf Jon. Et malgré ce que Dany avait fait pour le Royaume du Nord, Sansa n’avait eu aucun remord à tout détruire, à révéler la véritable identité de Jon et à précipiter la chute de Daenerys. Et elle n’avait sûrement aucun regret, à en juger par l’attitude qu’elle avait lors de cette nouvelle vie. Daenerys, tout en observant du coin de l’œil Sansa, ne pouvait s’empêcher de repenser à son arrivée à Winterfell, à l’attitude qu’avait eu la Dame de Winterfell à son égard. Elle avait même eu une discussion avec elle qui avait semblé les rapprocher un bref instant lorsque Dany lui avait expliqué qu’elle avait arrêté sa quête du Trône pour Jon.
Continuant à manger, elle était crispée, cela se voyait. Elle entendit parfaitement Sansa lui assurer que ce n’était qu’une simple question mais elle se garda de répondre. Elle se demandait au fond si cela dépendant d’elle, est-ce qu’elle lui aurait clairement demandé de partir. Cependant, lorsque la Targaryen évoqua ce que lui avait fait subir Viserys, elle fut surprise de voir l’expression choquée du regard de Sansa. Aurait-elle enfin un peu d’empathie pour elle ? Ce regard étonnamment émut Dany. Elle poursuivit alors.
Oui… Ne vous y trompez pas, j’aime mon frère. Il a été mon seul repère depuis ma naissance, m’a nourri, m’a sauvé des hommes qui voulaient nous tuer. Il a été mon père ou ce qui s’en rapprochait. Mais malheureusement… Il a hérité de la folie de notre véritable père. Il me battait, me terrorisait. C’est lui qui m’a vendu aux Dothrakis pour obtenir une armée et reconquérir son trône. Lorsque mon époux ne lui a pas donné satisfaction, il m’a menacé de son arme et a assuré qu’il arracherait mon enfant de mon ventre pour le laisser à son père et me ramener avec lui. C’est ce qui lui a valu la mort.
Ces pensées étaient douloureuses. Elle aurait tellement aimé que Viserys soit différent. Car après tout, elle l’aimait. Il était son frère, malgré toutes les horreurs qu’il avait pu lui dire ou lui faire. Elle haussa les épaules à la question de Sansa.
Je n’en sais rien. Je suppose que oui. Votre frère et moi nous sommes bien apprivoisés au bout d’un certain temps. Peut-être en sera-t-il de même pour le Nord.
Sa voix ne semblait pas convaincue. Daenerys resta une fois de plus abasourdie lorsque Sansa lui présenta des excuses. Cela rompit encore un peu plus la carapace qu’elle s’était forgée. Jorah Mormont lui avait assuré il y avait de cela très longtemps qu’elle avait un cœur généreux. Elle resta un instant silencieuse. Puis, d’une voix beaucoup plus douce, elle demanda :
Je ne voulais pas vous blesser non plus. Voulez-vous me raconter ce par quoi vous êtes passé ? Jon ne m’a sûrement pas tout dit.
Les Westerosis n’avaient vu en elle que la fille du Roi Fou, une étrangère. Les Nordiens n’avaient vu en ses dragons que des bêtes féroces et dangereuses. Personne ne lui avait donné sa chance. Sauf Jon. Et malgré ce que Dany avait fait pour le Royaume du Nord, Sansa n’avait eu aucun remord à tout détruire, à révéler la véritable identité de Jon et à précipiter la chute de Daenerys. Et elle n’avait sûrement aucun regret, à en juger par l’attitude qu’elle avait lors de cette nouvelle vie. Daenerys, tout en observant du coin de l’œil Sansa, ne pouvait s’empêcher de repenser à son arrivée à Winterfell, à l’attitude qu’avait eu la Dame de Winterfell à son égard. Elle avait même eu une discussion avec elle qui avait semblé les rapprocher un bref instant lorsque Dany lui avait expliqué qu’elle avait arrêté sa quête du Trône pour Jon.
Continuant à manger, elle était crispée, cela se voyait. Elle entendit parfaitement Sansa lui assurer que ce n’était qu’une simple question mais elle se garda de répondre. Elle se demandait au fond si cela dépendant d’elle, est-ce qu’elle lui aurait clairement demandé de partir. Cependant, lorsque la Targaryen évoqua ce que lui avait fait subir Viserys, elle fut surprise de voir l’expression choquée du regard de Sansa. Aurait-elle enfin un peu d’empathie pour elle ? Ce regard étonnamment émut Dany. Elle poursuivit alors.
Oui… Ne vous y trompez pas, j’aime mon frère. Il a été mon seul repère depuis ma naissance, m’a nourri, m’a sauvé des hommes qui voulaient nous tuer. Il a été mon père ou ce qui s’en rapprochait. Mais malheureusement… Il a hérité de la folie de notre véritable père. Il me battait, me terrorisait. C’est lui qui m’a vendu aux Dothrakis pour obtenir une armée et reconquérir son trône. Lorsque mon époux ne lui a pas donné satisfaction, il m’a menacé de son arme et a assuré qu’il arracherait mon enfant de mon ventre pour le laisser à son père et me ramener avec lui. C’est ce qui lui a valu la mort.
Ces pensées étaient douloureuses. Elle aurait tellement aimé que Viserys soit différent. Car après tout, elle l’aimait. Il était son frère, malgré toutes les horreurs qu’il avait pu lui dire ou lui faire. Elle haussa les épaules à la question de Sansa.
Je n’en sais rien. Je suppose que oui. Votre frère et moi nous sommes bien apprivoisés au bout d’un certain temps. Peut-être en sera-t-il de même pour le Nord.
Sa voix ne semblait pas convaincue. Daenerys resta une fois de plus abasourdie lorsque Sansa lui présenta des excuses. Cela rompit encore un peu plus la carapace qu’elle s’était forgée. Jorah Mormont lui avait assuré il y avait de cela très longtemps qu’elle avait un cœur généreux. Elle resta un instant silencieuse. Puis, d’une voix beaucoup plus douce, elle demanda :
Je ne voulais pas vous blesser non plus. Voulez-vous me raconter ce par quoi vous êtes passé ? Jon ne m’a sûrement pas tout dit.
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