Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibilityA Dream of Ice and Fire
Scénarios attendus
Lune 12, 875 AC. L'été est là, le petit peuple se réjouit alors que les seigneurs s'inquiètent à l'heure où un nouveau roi vient d'être couronné en la personne de Maegor I Targaryen.
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❝ we were born to die ❞ ft. Joanna Lannister

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We were born to die
Don't make me sad, don't make me cry Sometimes love is not enough And the road gets tough, I don't know why Keep making me laugh Let's go get high The road is long, we carry on Try to have fun in the meantime
Rhaella avait eu, au cours de sa vie, peu d'amies sur lesquelles elle avait pu compté et ces deux-là avaient disparu avant elle. La princesse de Dorne dont la fille avait épousé son fils était la première. Le temps qu'elle avait passé à ses côtés, comme suivante, avait été plus court que celui de sa chère et tendre Joanna. Combien avait-elle pleuré son amie en apprenant sa mort ? Et les Sept avaient voulu que Rhaella meurt de la même manière qu'elle, en couche après avoir donné la vie à un enfant. Joanna avait eu un fils, Rhaella une fille. Si Aerys n'avait pas été si fier et nourrit une terrible rancune envers Tywin, peut-être leurs maisons auraient-elles pu être unies par le mariage de la jeune Cersei et de son Rhaegar. Mais il en avait été autrement et certainement, quand Rhaella regardait l'histoire, qu'il en était mieux ainsi.
Quand la reine Targayrenne avait rencontré son ancêtre, la princesse Rhaenyra, car celle-ci n'avait jamais été reine, elle avait mentionné sa rencontre avec Tywin Lannister et apprendre cela avait laissé espérer à Rhaella de retrouver une autre connaissance. Elle s'était empressée d'écrire à Castral Roc et la réponse qu'elle attendait n'était pas venue de Tywin mais de son épouse, de la belle Joanna. Elle avait tant à raconter à son amie, tant à lui dire et lorsqu'était arrivée la promesse de sa visite à Peyredragon, elle s'était montrée impatiente.

Dans sa précédente vie, elle avait traversé bien des épreuves, il y avait bien des choses sur lesquelles elle avait fermé les yeux. Elle n’en était pas fière mais quel pouvoir avait-elle ? Elle avait envié la situation de Joanna, sans la jalouser. Son époux l’aimait et il la traitait avec respect. Entre Aerys et elle, jamais il n’y avait eu de l’affection. Du respect durant les premières années de leur mariage, il était vrai. Mais petit à petit, il était devenu méfiant envers tout et tout le monde, il était devenu un monstre et Rhaella avait tant subi que lorsqu’elle avait appris sa mort, elle en avait été soulagée. Les Sept Couronnes étaient plus en sécurité sans lui.
Lorsqu’il était monté sur le trône, il s’était montré un roi ambitieux et prometteur. La cour était un lieu plaisant, Rhaella y vivait heureuse et fermait les yeux sur les maîtresses qu’il prenait car il n’y avait aucun amour entre eux, leur mariage n’était qu’un devoir envers le royaume. Un devoir auquel elle était restée fidèle jusqu’à son dernier souffle.
Ainsi la reine ne s’était pas sentie insultée par son époux, il trouvait quelques plaisirs où il le désirait et visitait sa couche pour accomplir son devoir quelques fois. Chaque fois qu’elle avait porté un enfant, il s’était montré heureux et chaque fois qu’elle en avait perdu un, il s’était tenu à ses côtés pour la réconforter. Avec ce roi là, elle aurait pu vivre durant des années. Mais toutes les bonnes choses avaient une fin. Bientôt, il avait soupçonné qu’elle lui soit infidèle, il l’avait privé de sa liberté en la confinant dans la Citadelle de Maegor, il s’était montré méfiant avec tout ceux qui l’entourait. Il était devenu un époux fidèle et pointant, combien de nuits avaient-elles prié la Mère pour qu’il ne vienne pas la visiter ?
Même là, elle avait peiné à donner la vie à un enfant. Lorsque Viserys était venu, elle avait eu si peur de le perdre et pourtant, cet enfant qu’elle aimait tant, on l’avait privé de nouer un lien avec lui les premières lunes, protégé en permanence, jamais seul et pas même avec sa mère. Mais elle l’avait choyé. Elle avait veillé à ce qu’il voit le meilleur de son père, qu’il ne voit pas ses tares et qu’il l’aime, elle avait veillé à ce qu’il soit heureux et ne manque de rien. Son doux Viserys.

Les humiliations, Rhaella les avait subi sans protester, la tête haute alors qu’elle traversait les couloirs du Donjon Rouge sous les murmures et les regards. Certains la prenaient en pitié, la pauvre reine humiliée et silencieuse à chaque nouvelle insulte tandis que d’autres l’avaient jugé, cette même reine qui fermait les yeux sur son roi et le laissait agir à sa guise.
Même lors du mariage de Tywin et Joanna, lorsqu’il avait élevé la voix pour les humilier toutes les deux, Rhaella n’avait rien dit. Que pouvait-elle faire ? La reine dont on avait faire taire la voix si longtemps auparavant n’avait aucun pouvoir. Elle craignait son frère-époux autant qu’elle lui appartenait. Car elle était sa priorité, de cela, elle n’en avait jamais douté. Et il lui avait tout pris. Son innocence, sa fierté, son honneur, sa force et son courage. Elle n’avait plus rien de tout ça. Et cet jour-là, quiconque aurait regardé la reine aurait vu les larmes de honte qui perlaient au coin de ses yeux mais personne ne l’avait fait. Les regards étaient tournés vers Joanna Lannister et comment leur en vouloir ? Elle était si belle son amie, le jour de son mariage. Belle et rayonnante. La reine, bien qu’elle soit la première dame du royaume, n’était pas celle que l’on regardait. Silencieuse et invisible.

Pourtant, la majorité des sévices qu’elle avait subi entre les mains de son roi, tous les ignoraient. Parce qu’on ne la regardait pas et parce que jamais on ne l’avait prise à dire un mot à son encontre, à émettre une complainte ou à pleurer. Même à la fin, lorsqu’il la brutalisait, qu’il la mordait, la griffait et la frappait car il n’y avait qu’en la faisant souffrir qu’il trouvait son plaisir, elle ne s’était pas plainte en dehors des cris et des supplications qu’elle poussait alors qu’il prenait ce qui lui appartenait. Combien de fois l’avait-elle imploré de cesser ? Combien de fois avait-elle appelé à l’aide ? Mais personne ne venait jamais car personne ne venait contredire le roi. Jusqu’à ce que le fils de Joanna ne plante son épée dans son dos et ne mette fin à son existence, qu’il la libère sans même le savoir.
Mais dès qu’Aerys n’était pas dans ses appartements, elle ne disait rien. Les servantes avaient vu les griffures, les bleus et les marques de dents qui couvraient sa peau et lorsqu’elles l’avaient interrogé, Rhaella n’avait qu’une réponse :

« — My king is a passionate man. »

Et elle souriait. Un sourire qui s’effaçait quand elle se retrouvait seule.

Dans cette nouvelle vie, en revanche, la reine n’avait plus de raison d’avoir peur et de craindre un époux qui n’était plus. Elle priait encore les Sept pour qu’on ne lui retourne pas cet époux, qu’on lui laisse cette liberté dont elle jouissait désormais et que, par pitié, on ne lui prenne aucun de ses enfants revenus à la vie eux aussi. Viserys amenait de la joie dans son cœur, même s’il ressemblait physiquement à son père, son esprit ne possédait pas sa folie.
L’ancienne reine avait fait dans ses cheveux quelques tresses valyriennes pour les ramener en arrière et elle avait mis cette robe jaune qu’une autre princesse lui avait offerte. Elle attendait, sur la plage, le bateau qui devait lui amener sa douce Joanna. Que Tywin lui avait-il raconté ? Qu’avait-il dit à son épouse de ce qu’elle avait subi entre les mains d’Aerys, après qu’elle soit partie ? Car d’elle-même, Rhaella ne lui dirait pas un mot. Elle ne s’en plaindrait pas. Elle lui parlerait de ses enfants, de ceux de Joanna, elle rattraperait le temps perdu et toutes les joies qu’elles avaient manqué dans la vie l’une de l’autre après la mort de Joanna, depuis son retour. Il y avait tant d’autre chose à dire que les malheureux qu’elles avaient connu.
Alors quand à l’horizon vint enfin l’embarcation et qu’elle accosta sur la plage, la dragonne s’approcha de la lionne avec un sourire, ses mains tendues vers elle pour les prendre.

« — Lady Joanna, my dear friend. I’ve missed you so much! »
by CrimsonTulip


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Tu n'es pas seule écoute-moi.
Tu peux te reposer sur moi.
Ma sœur, nous avons des cœurs siamois et chaque coup que tu reçois
ricoche et me frappe deux fois. Je tiens dans ma main ton poing serré et rien ne peut nous résister. Puisque nous l'avons décidé.
ft. @Rhaella Targaryen
Sans mauvais jeu de mots, il y a bien une éternité que Lady Joanna n’avait pas pris le bateau ; et encore moins pour se rendre à Peyredragon. Les préparatifs de son voyage ne furent pas de tout repos, pas quand son vieux lion était plus que réticent à la laisser partir. Elle l’avait connu très protecteur, il l’avait toujours été avec elle mais depuis qu’ils s’étaient retrouvés dans cette vie, Tywin était littéralement devenu surprotecteur avec elle. En réalité, Joanna ne s’en plaignait absolument pas, bien au contraire. Elle aimait l’avoir toujours à ses côtés, qu’elle veuille se rendre à Lannisport ou bien simplement profiter de la petite crique en bas de la falaise que le Roc magistralement surplombait. Ils avaient perdu tellement d’années, il était hors de question même pour la lionne qu’ils perdent une seconde de plus.

Puis une lettre lui était parvenue. Une écriture fine, élégante et longiligne qui n’appartenait à nulle autre qu’à sa chère Rhaella, reine-épouse de son cauchemar à taille humaine et meilleure amie depuis sa plus tendre enfance. Cette femme avait été l’un des seuls réconforts de Joanna lorsqu’elle vivait à la capitale. Et l’un de ses tourments aussi, car la blonde ne pouvait s’empêcher d’être rongée de culpabilité envers la belle Targaryenne. À cause du comportement infect d’Aerys, qui piétinait l’honneur de sa femme pour salir ensuite le nom des Lannister en s’en prenant ouvertement à elle —faute de pouvoir s’en prendre plus courageusement à Tywin.
Malgré tout cela et qui aurait pu leur coûter leur amitié, Rhaella et Joanna restèrent aussi proches que deux soeurs. Le départ définitif de Joanna ne fit que les éloigner physiquement mais leur correspondance n’avait jamais été aussi régulière. Elle en avait usé des kilomètres de parchemin et des corbeaux sont certainement morts de fatigue de tous ces voyages entre Castral Roc et Port-Réal.
Alors, quand elle eût la confirmation que sa chère Rhaella était elle aussi revenue dans ce monde et qu’elle se trouvait à Peyredragon en présence de tous les autres membres de son clan —ou presque—, Lady Joanna ne perdit pas une seconde pour préparer ses affaires.

Évidemment, cette excursion n’était pas du goût de Tywin qui refusait catégoriquement de laisser sa femme prendre la route sans lui. Il n’avait pas caché sa désapprobation concernant le fait qu’elle parte seule et, les joues rouges de bonheur, la lionne réclama à son lion de l’accompagner. Il pourrait renforcer les liens qu’il avait créé avec la princesse Rhaenyra Targaryen quelques temps plus tôt et pourrait du même temps veiller sur elle.
Comme toujours, Joanna avait la solution aux tourments de son mari qui sembla accepter la proposition sans trop de réserve.

Les rivages de Peydragon, demeure ancestrale de la plus extraordinaire maison des Sept Couronnes, se profilent à l’horizon. La mer est calme, le vent suffisamment régulier pour les faire avancer à une allure correcte, et la longue chevelure blonde de Joanna Lannister s’emmêle à chaque bourrasque. Elle est bien trop excitée à l’idée de revoir sa meilleure amie pour se soucier de sa coiffure ; ses cheveux étaient trop fins pour tenir sur un long trajet avec du vent de toute façon. Accoudée au bastingage, Joanna observe distraitement la plage qu’elle commence à apercevoir au loin. Elle trépigne tellement qu’elle se met inconsciemment à taper du talon sur le bois ciré du pont.
Bien vite, elle sent son seigneur-époux dans son dos et l’entourer de ses grands bras. L’étreinte l’apaise, les trémolos de ses membres cessent presque instantanément tandis qu’elle pousse l’arrière de son crâne contre le buste de Tywin. Elle le sent resserrer sa prise autour d’elle et alors elle sait qu’il appréhende de la laisser quelques heures seule. Ils devront se séparer car le Vieux Lion était  immédiatement attendu à la forteresse de Peyredragon dès qu’ils accosteraient, Joanna rejoindrait Rhaella sur la plage pour une rencontre en tête-à-tête.
Tendrement, elle s’empare des mains de Tywin et dépose un long baiser dévoué tout contre sa paume.

« — I’ll be okay, husband. We will be reunited soon enough, you’ll see. »


Son traumatisme qui porte le doux nom d’Aerys se manifeste une seconde dans son esprit mais Joanna ne laisse rien paraître de son angoisse devant son époux. Elle ne laisserait pas un mauvais souvenir gâcher ce jour de liesse. Mais par les Sept, faites que le Roi Fou reste éternellement six pieds sous-terre…
Au moment de se quitter, la lionne gratifie son aimé d’un tendre baiser sur le menton avant de descendre dans la petite embarcation qui la mènerait sur la plage. Au loin, elle peut apercevoir une silhouette familière et une magnifique chevelure argentée, aux teintes lunaires délicates. Joanna sait que c’est Rhaella, sa douce Rhaella.
La barque accoste enfin et c’est telle une furie que la belle Lannister s’en extirpe et court auprès de son amie qui lui tendait littéralement les bras. Un immense sourire aux lèvres, Joanna se jette presque sur elle et la serre contre elle da s une étreinte puissante et déchaînée.

« — My dearest Rhaella ! You’re here ! By the Seven, I’m so happy to see you, I… »

La lionne est obligée de reprendre son souffle avant de s’écarter légèrement de la dragonne et de l’inspecter minutieusement, touchant ses petites joues roses et caressant sa jolie tresse.

« — Sorry, I’m so overwhelmed to see you again ! You look great and well fed, I’m glad ! »

Les yeux verdoyants de Joanna brillent d’une lueur si étincelante qu’ils pourraient éclipser le soleil lui-même. Après Tywin et Tyrion, ces retrouvailles étaient sans doute les plus belles de toutes pour la lionne.
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Rhaella avait peu de plaisir en ce monde mais revoir Joanna en était certainement un. Sa douce amie était partie trop tôt. Elles étaient mortes de la même manière, en couches. Mais au moins, la lionne de Castral Roc n'était pas seule, son époux était avec elle. Rhaella avait été seule, comme elle l'avait été pour la naissance de Viserys, entourée seulement de d'un mestre et quelques servantes pour l'aider. Cela avait suffit pour Viserys mais pour sa douce Daenerys... Rien n'avait été suffisant pour la sauver. Peut-être le chagrin de la perte de Rhaegar, de la prise de Port-Réal, de la mort d'Elia et de ses petits-enfants l'avait-il trop affaibli pour qu'elle puisse continuer à vivre. Ou peut-être était-ce le manque de soin et de personnel qui l'avait tué. Ou alors, elle avait perdu trop d'enfants, pleuré trop d'enfants et son corps l'avait finalement trahi et abandonné.
Son sourire s'élargissait en sa présence et il y avait bien longtemps qu'elle n'avait pas ressenti la chaleur de la présence d'une amie, d'une sœur à ses côtés. Ses enfants étaient une chose, ils étaient ce qu'elle avait de plus précieux en ce monde mais une amie était autre chose, elle pouvait partager de nombreuses choses qu'aucun enfant ne voudrait entendre, qu'elle ne peut pas dire à ses enfants. Des souvenirs d'une jeunesse et une amitié partagée qui date de bien avant la naissance de ses enfants. Une époque qu'ils n'ont pas connu.

Joanna Lannister dans ses bras, la dernière reine Targaryenne ne la lâchait pas plus qu'elle ne le faisait. Mais pendant l'étreinte, son regard s'arrêta sur l'époux de son ami, au loin, dans l'embarcation où il se trouvait. Son attention se reporta sur son amie que lorsqu'elle la relâcha, qu'elle vint caresser ses joues en la complimentant et pour la première fois depuis longtemps, un rire de joie s'échappa des lèvres de Rhaella.

« — I am! And so are you. You're stunning. »

Son sourire ne l'abandonnait pas mais son regard était à nouveau attiré vers l'embarcation. Elle sentait son cœur se presser dans sa poitrine lorsqu'elle songeait à Tywin, lorsqu'elle songeait à Elia et ses enfants. Elle ressentait une colère sourde qu'elle n'exprimait pas que rarement, voire jamais. Oserait-elle hausser le ton et exprimer sa pensée à Joanna ? Non. Elle n'en dirait pas un mot, elle n'en était pas capable. Qui l'écouterait ? Elle n'avait jamais été écoutée, ses colères, ses sentiments restaient ses interlocuteurs alors à quoi bon les exprimer ?

« — Your husband must be careful, my dear friend. My family isn't fond of him. »

C'était le sang de ses petits-enfants qu'il avait les mains et le sang d'Elia. Elle préférait qu'il reste loin, qu'il ne mette pas un pied sur l'île mais avait-elle le choix ? Possédait-elle la moindre autorité ? Non, elle n'en avait jamais eu. Pas même lorsqu'elle était reine. Sa seule autorité était, non pas sur ses enfants, mais sur ses suivantes qu'Aerys transformait en putains. Et ainsi, elle avait dû renvoyer Joanna pour la protéger. Il lui avait tout pris. Même ses amies.
La princesse tendit le bras à son amie, l'invitant à prendre le sien comme elles le faisaient plus jeunes pour arpenter les couloirs du Donjon Rouge.

« — Come, we have so much to tell each other. »

Son sourire ne fanait pas sur son visage mais avant de s'éloigner, elle eut un dernier regard pour le Lannister qui avait trahi son sang et sa famille. Malgré cela, il osait se représenter ici. Elle détourna les yeux et revint observer devant elle, se dirigeant vers les immenses portes décorées par deux têtes de dragon qui menaient vers le château.

« — Tell me, is the Roc still the same? Centuries passed but Dragonstone didn't move. It's still the same castle I knew. »
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Tu n'es pas seule écoute-moi.
Tu peux te reposer sur moi.
Ma sœur, nous avons des cœurs siamois et chaque coup que tu reçois
ricoche et me frappe deux fois. Je tiens dans ma main ton poing serré et rien ne peut nous résister. Puisque nous l'avons décidé.
ft. @Rhaella Targaryen
Leur amitié avait survécu au delà des siècles, au delà de leurs disparitions à toutes les deux, au delà du comportement d’Aerys qui aurait pu détruire leur lien si puissant. Il n’en était rien et Joanna s’en trouvait énormément soulagée tandis qu’elle observait sa meilleure amie plus en détails, devrais-je dire sa soeur. Car bien qu’elles ne partageaient pas une seule goutte de sang en commun, Rhaella et Joanna étaient des soeurs. Leur indéfectible lien allait bien plus loin qu’une simple amitié entre deux jeunes femmes. Joanna était prête à brûler Port-Réal pour Rhaella, à faire périr sous ses griffes acérées qui oserait s’en prendre à son amie. Elle n’était pas une lionne pour rien et si elle avait pu posséder du sang Targaryen, la blonde n’aurait pas hésité une seule seconde à réduire le Roi Fou en cendres. Elle avait toujours eu l’âme rebelle et échauffée, Joanna. Elle n’en montrait rien, ou très peu. Même son époux avait peu d’occasion d’être le témoin de cet aspect de sa femme. Il avait noyé une maison ennemie sans aucun scrupule, et peu de gens savent que Lady Joanna avait été présente ce jour-là. En retrait mais aux côtés de Tywin, pour voir périr les Reynes qui avaient osé insulter sa famille trop souvent. Sans ciller, sans ressentir le moindre remord. Tout comme son seigneur-époux, la Lionne du Roc ne recule devant rien pour préserver ses proches.

Rhaella était tout comme sa famille. Et dans cette vie, Joanna Lannister n’hésitera pas une seule seconde à réduire au silence Aerys Targaryen. Elle n’avait pas pu le faire par le passé, elle ne se raterait pas cette fois.
Pour Rhaella. Pour Tywin. Pour elle-même.

Les compliments de sa Targaryenne préférée lui vont droit au coeur et font légèrement rougir Joanna qui ne peut s’empêcher de replacer quelques mèches argentées rebelles de Rhaella derrière son oreille. Elle la détaille silencieusement, s’assure qu’elle est en bonne santé et la blonde est satisfaite de son analyse visuelle. Bien que toujours assez taiseuse et effacée, son amie semblait réellement en forme. Le rire qui s’échappe d’elle aggrave le sourire solaire de Joanna. Elle suit le regard de Rhaella vers le large où elle peut apercevoir au loin son époux accoster et prendre la direction des portes de Peyredragon.
Les traits de son séraphique visage se crispent, comme si elle avait lu dans les pensées de sa meilleure amie. Elia, les enfants. Joanna n’avait pas été témoin de cette infamie, l’avait simplement appris dans les livres d’histoire qu’elle avait pu lire depuis son retour à la vie. Elle ressent l’ire contenue de Rhaella, amplement justifiée. Son attention dérive rapidement sur la belle argentée, s’empare de ses mains fraîches dans les siennes plus tièdes.

« — I suppose. They invited him, though. I hope it will remain diplomatic between them. »

Une grimace se dessine sur le coin de ses lèvres, un peu inquiète tout de même de laisser son mari arpenter les murs de la forteresse des Targaryens seul —enfin, sans elle.
Néanmoins, elle s’empare avec plaisir du bras tendu de Rhaella et la suit joyeusement, incapable de laisser le passé obscurcir leurs retrouvailles. Bien que l’endroit fut imposant et toujours aussi sublime, Joanna n’avait d’yeux que pour sa soeur de coeur. À sa question, la Lionne reprend un peu d’aplomb, avance bras dessus bras dessous avec la Dragonne.

« — The Rock is still the same as before. Its actual lord has given us our previous chambers, where we used to live Tywin and I. I let you imagine how I was when they made me this gift. I think I wept a little., ajoute-t-elle un peu honteuse. »

Vraiment heureuse de revoir sa douce Rhaella, Joanna se penche un instant vers elle et dépose un tendre baiser sur sa tempe.

« — Enough about me. What about you, my little dragon ? Are you happy here ? I know you may not agree first but you are still welcome in Casterly Rock if you want to come and visit me one day. I’d have the chef cook your favorite dishes. »
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Joanna était, pour la princesse Rhaella, plus une sœur qu'une amie. Une sœur chère à son cœur qu'Aerys lui avait arraché, comme il avait pris tout ce qu'elle possédait, toutes les meilleures choses dans sa vie à l'exception de ses enfants. Malgré cela et tout l'amour que la Targaryenne avait pur Joanna, elle ne pouvait cautionner les actes de son époux. Lord Tywin avait commis bien des crimes à l'encontre de sa famille et de son sang. Quels avaient été les crimes d'Elia et ses enfants si ce n'était d'avoir épousé le prince héritier et lui avoir donné des enfants à la place de la fille que Tywin avait voulu mettre sur le trône ?
Aucun mot de blâme ne s'échappait d'entre ses lèvres, elle en était incapable. Que pouvait-elle faire contre lui ? Contre le passé ? Bien sûr, dans sa poitrine, la colère grondait mais qui serait là pour l'écouter ou la laisser s'exprimer ? Elle la taisait, elle écoutait uniquement les mots de Joanna concernant l'invitation du lion par quelques autres Targaryen et ce n'était pas à elle de donner son opinion, ce n'était pas à elle de dire qu'elle désapprouvait sa présence ici, dans ce qui fut sa demeure et son dernier refuge que sa présence venait souiller.

Menant la marche avec la jolie blonde, la petite dragonne tentait d'oublier ses peines et ce qui la gênait. Elle essayait d'oublier ce qu'elle ne voulait pas voir et ces souvenirs qui lui revenaient aisément, qui lui rappelait que si Tywin Lannister avait droit à une seconde vie, Rhaenys et Aegon n'en auraient jamais. Quelle peine cela lui infligeait... Plus qu'elle ne pouvait le nommer et qu'elle ne s'autorisait à exprimer alors qu'elle lançait son amie sur un autre sujet, un sujet bien différent et qui l'éloignait de ses souvenirs.

« — I'm glad for you. I don't think there is anything left of my rooms in King's Landing. »

Elle souriait en disant ses mots mais même si le Donjon Rouge était toujours le même, elle n'avait aucun désir réel d'y retourner et de retrouver les souvenirs d'une vie dans laquelle elle n'avait été heureuse que parce qu'elle était mère. Mais elle pouvait être une mère partout, tandis que le Donjon Rouge renfermait des souvenirs qu'elle ne chérissait pas nécessairement.

« — I am happy. I found my son. My second son, Viserys. He has grown up so much. »

Castral Roc, elle l'avait vu il y a très longtemps, lorsqu'elle était jeune. Mais elle ne portait plus les Lannister dans son cœur, à l'exception de Joanna et son dernier fils, Tyrion, qui avait soutenu et aidé sa fille Daenerys. Elle aurait tant aimé apprendre à les connaitre, chacun d'eux. Mais le royaume s'était envolé et elle était morte avec, elle était morte avec sa dynastie.

« — I'll remember that. »

Rhaella n'avait pas le cœur à mentir à la lionne, elle ne pouvait pas lui dire qu'elle n'avait aucun désir de voyager à travers le continent pour trouver la demeure de ceux qui avait détruit sa dynastie. Tywin avait trahi les siens et ensuite, leurs enfants s'étaient déchirés alors qu'elles, Rhaella et Joanna, s'étaient tant aimé. Ils auraient dû grandir ensemble, leurs enfants. Mais Aerys leur avait retiré tout cela, il l'avait isolé et elle avait dû être seule pour survivre, pour permettre à d'autres et notamment à Joanna, d'échapper à son influence.

« — What about you? Did you meet your children? I remember Cersei, she was a lovely girl. »
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ft. @Rhaella Targaryen
La lionne du Roc n’est pas dupe, elle ressent clairement la haine que sa soeur-dragon portait encore et toujours à son époux. C’est une chose qu’elle comprend aisément et dont elle ne tient pas rigueur à Rhaella. Elle avait été privée trop longtemps de sa présence à cause de la menace qu’était Aerys pour gâcher leurs retrouvailles dans ce monde par des actions passées sur lesquelles elle n’avait malheureusement aucune emprise.
Elle ne pouvait excuser les méfaits de Tywin après son décès, elle le sait. Pourtant, il était l’homme qu’elle aimait et jamais rien ne pourrait entacher les sentiments profonds qu’elle lui portait. Il avait beau avoir commis les pires atrocités, Joanna continuait de l’aimer car rarement dans ce monde deux âmes pouvaient à ce point se compléter et s’assembler comme celles de Joanna et Tywin Lannister le faisaient.

Elle ne peut se targuer de lire dans les pensées de sa belle Rhaella et ne voulait pas vraiment le faire. La blonde souhaitait demeurer le plus neutre possible et ne pas jeter de l’huile sur le feu de la colère de l’argentée concernant les actes impardonnables de son aimé.
Lady Joanna se contente de lui adresser un petit sourire gêné tout en précisant :

« — I hope my husband’s presence will not taint our reunion, nor his previous actions to break our relationship. I will not allow it ! »

Elle tient toujours le bras de Rhaella, peut-être un peu trop fort mais la joie d’être réunie avec la jeune femme qu’elle avait toujours considérée comme sa soeur était bien trop forte pour que Joanna puisse la réprimer.
Toutes les deux prennent le chemin un peu escarpé de la forteresse de Peyredragon. L’annonce de son amie concernant les retrouvailles avec son fils Viserys fait grandement sourire la lionne, car elle savait combien ses petits dragons comptaient pour elle.

« — I’m very happy to hear that, my dear. Even in this life, knowing that you’re happy makes me happy. »

Pourtant, Joanna n’osait avouer à voix haute que se retrouver entourée de Targaryen l’intimidait un peu en réalité. Elle n’était pas chez elle, n’était pas sur ses terres. Et même si elle savait que Rhaella ne laisserait jamais qu’on lui fasse du mal, la blonde n’était pas tranquille quant à son seigneur-époux.
Tandis qu’elles grimpent les interminables marches bras dessus bras dessous, la belle Lannister essaie de dissimuler son inquiétude en répondant spontanément à son amie à propos de sa fille Cersei.

« — Well she was a lovely girl until my… you know. After that, she became more… difficult, should I say. I’ve read and heard things that saddens me greatly. But no, I’ve only met my last born, Tyrion. And what a man he became ! I’m so proud of him. This day was one of the most happy I’ve ever lived. Besides seeing you again of course, my little dragon. »

Joanna donne un gentil coup d’épaule à sa soeur de coeur, un rictus à moitié charmeur ; de ceux qu’elle avait l’habitude de lui donner lorsque Rhaella et elle s’amusaient à se taquiner l’une l’autre.
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