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Lune 12, 875 AC. L'été est là, le petit peuple se réjouit alors que les seigneurs s'inquiètent à l'heure où un nouveau roi vient d'être couronné en la personne de Maegor I Targaryen.
"Yesterday I died, tomorrow's bleeding..." Ft. Daenerys Targaryen.
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Yesterday I died, tomorrow's bleeding...
And finding answers Is forgetting all of the questions we called home Passing the graves of the unknown And I've lost who I am, Without love gone wrong, lifeless words carry on But I know, all I know, is that the end's beginning There's a light, there's the sun Taking all the shattered ones To the place we belong
Daenerys. Tel était le nom de sa jeune sœur.
Rhaegar en avait eu bien d'autres, des frères et des sœurs, hormis Viserys et Daenerys. Shaena, Daeron, Aegon, Jaehaerys, d'autres n'avaient pas eu de noms même... Tous morts à un âge indécent, morts avant d'être nés ou des fausses couches.
Lorsque Viserys était né, lorsqu'il avait survécu à leurs regrettés frères et sœurs, le roi Aerys avait été fou de joie, avaient écrit bien des livres. Rien ne pouvait être véritablement proche de la vérité concernant son père.
Mais Rhaegar avait été heureux, lui aussi. Heureux qu'enfin, sa mère connaisse une grossesse, une naissance heureuse. Malheureusement, la folie d'Aerys n'avait pas permis à Rhaegar d'être le frère qu'il aurait souhaité être. La paranoïa de son père avait eu bien des conséquences, même bien avant le Défi de Sombreval, mais c'était sa peur de perdre ce second fils, l'amour paternel à son extrême abus au final qui l'avait poussé à protéger Viserys de tout, absolument tout.
Même lors de son mariage qui avait pourtant eu lieu dans le Septuaire, Viserys qui était encore un bébé tout juste né n'avait pas eu le droit d'être présent.
Au fond de lui, le prince ressentait une certaine culpabilité envers Viserys. Il aurait pu passer plus de temps avec lui à Port-Réal. Peut-être aurait-il dû s'opposer plus ouvertement à leur père, malgré l'énorme gouffre qui séparait déjà père et fils, la si fausse illusion du roi Fou que son propre fils, son héritier souhaitait le renverser...
Il avait fini par s'enfuir avec Lyanna et cela avait condamné son frère à une vie cruelle. Mais sa culpabilité allait également envers Daenerys. Cette sœur dont il ne savait rien que les exploits dont il avait eu connaissance dès son arrivée à Winterfell. Un jour s'était écoulé et il était immédiatement allé présenter ses excuses à Sansa Stark, animé d'un sens des responsabilités pesant.
Il ne s'était pas attendu à apprendre que sa sœur se trouvait elle aussi entre ces murs. Après tout, il avait cru comprendre que la famille Stark n'était pas les plus grands admirateurs des Targaryen, notamment à cause de lui mais aussi de Daenerys elle-même.
Une part de lui avait lourdement hésité. Hormis son nom et ces exploits noirs, il ne savait rien de Daenerys. Il ne savait même pas à quoi ressemblait son visage.
Mais comme il avait envoyé un corbeau à destination de Peyredragon, avec l'espoir que sa missive, son rendez-vous atteigne Viserys, Rhaegar avait décidé d'aller trouver sa sœur.
Ses pas laissaient des traces dans la neige fine du printemps nordien, et ses cheveux libres virevoltaient autour de sa tête avec la douce brise.
Ce ne fut point entre les remparts du chateau qu'il trouva la Mère des Dragons, comme on l'avait surnommé de son temps. Il dût s'éloigner un peu pour enfin trouver cette reine éphémère, près de l'arbre cœur sacré des Stark.
Il avait l'impression que quoi qu'il fasse, ses pas le ramenaient inévitablement à cet endroit. C'était ici, également, qu'il avait retrouvé Lyanna la veille.
La chevelure argent que le prince aperçoit est similaire à la sienne, et il s'approche encore. Le bruit de ses pas bravant la neige doivent certainement avoir attiré son attention car Daenerys finit par tourner la tête vers lui et Rhaegar ne s'arrête qu'à ce moment là, conservant alors une certaine distance avec elle.
Il y a sur son visage des traits communs aux siens, à ceux de Viserys. Il peut reconnaître la douceur de Rhaella Targaryen dans certains aspects de ses traits. Ses yeux, eux, lui semblent lui rappeler leur père au contraire mais Rhaegar n'est pas certain que la comparaison soit une bonne chose.
Le Roi Fou. Et l'héritière de cette folie s'il en croyait ce qu'il avait lu très vite, ce qu'il avait entendu lors de son voyage jusqu'à la demeure des Stark, dès qu'il avait interrogé quelques paysans.
Des heures pourraient certainement s'écouler tandis que Rhaegar se perd en observation et, il faut bien l'admettre, dans ses pensées. Que dire à sa sœur que l'on rencontre pour la première fois, à qui on a retiré son droit de naissance en s'enfuyant par amour et en créant alors la rébellion qui coûterait à leur famille leur couronne, leur royaume ?
Que dire à la sœur que l'on avait condamné à un exil cruel, miséreux ?
Rhaegar déglutit et finalement, sans qu'il n'ait l'air d'y avoir une once de la gêne qu'il ressentait pourtant bel et bien dans son attitude, sa voix brava la distance entre eux pour lui parvenir, sans doute plus hésitante qu'il ne l'aurait voulu.
« Tu ressembles à notre mère. »
Était tout ce qu'il avait trouvé à dire, le pâle sourire sur son visage plus pâle encore était tout ce qu'il était parvenu à tenter.
Rhaegar en avait eu bien d'autres, des frères et des sœurs, hormis Viserys et Daenerys. Shaena, Daeron, Aegon, Jaehaerys, d'autres n'avaient pas eu de noms même... Tous morts à un âge indécent, morts avant d'être nés ou des fausses couches.
Lorsque Viserys était né, lorsqu'il avait survécu à leurs regrettés frères et sœurs, le roi Aerys avait été fou de joie, avaient écrit bien des livres. Rien ne pouvait être véritablement proche de la vérité concernant son père.
Mais Rhaegar avait été heureux, lui aussi. Heureux qu'enfin, sa mère connaisse une grossesse, une naissance heureuse. Malheureusement, la folie d'Aerys n'avait pas permis à Rhaegar d'être le frère qu'il aurait souhaité être. La paranoïa de son père avait eu bien des conséquences, même bien avant le Défi de Sombreval, mais c'était sa peur de perdre ce second fils, l'amour paternel à son extrême abus au final qui l'avait poussé à protéger Viserys de tout, absolument tout.
Même lors de son mariage qui avait pourtant eu lieu dans le Septuaire, Viserys qui était encore un bébé tout juste né n'avait pas eu le droit d'être présent.
Au fond de lui, le prince ressentait une certaine culpabilité envers Viserys. Il aurait pu passer plus de temps avec lui à Port-Réal. Peut-être aurait-il dû s'opposer plus ouvertement à leur père, malgré l'énorme gouffre qui séparait déjà père et fils, la si fausse illusion du roi Fou que son propre fils, son héritier souhaitait le renverser...
Il avait fini par s'enfuir avec Lyanna et cela avait condamné son frère à une vie cruelle. Mais sa culpabilité allait également envers Daenerys. Cette sœur dont il ne savait rien que les exploits dont il avait eu connaissance dès son arrivée à Winterfell. Un jour s'était écoulé et il était immédiatement allé présenter ses excuses à Sansa Stark, animé d'un sens des responsabilités pesant.
Il ne s'était pas attendu à apprendre que sa sœur se trouvait elle aussi entre ces murs. Après tout, il avait cru comprendre que la famille Stark n'était pas les plus grands admirateurs des Targaryen, notamment à cause de lui mais aussi de Daenerys elle-même.
Une part de lui avait lourdement hésité. Hormis son nom et ces exploits noirs, il ne savait rien de Daenerys. Il ne savait même pas à quoi ressemblait son visage.
Mais comme il avait envoyé un corbeau à destination de Peyredragon, avec l'espoir que sa missive, son rendez-vous atteigne Viserys, Rhaegar avait décidé d'aller trouver sa sœur.
Ses pas laissaient des traces dans la neige fine du printemps nordien, et ses cheveux libres virevoltaient autour de sa tête avec la douce brise.
Ce ne fut point entre les remparts du chateau qu'il trouva la Mère des Dragons, comme on l'avait surnommé de son temps. Il dût s'éloigner un peu pour enfin trouver cette reine éphémère, près de l'arbre cœur sacré des Stark.
Il avait l'impression que quoi qu'il fasse, ses pas le ramenaient inévitablement à cet endroit. C'était ici, également, qu'il avait retrouvé Lyanna la veille.
La chevelure argent que le prince aperçoit est similaire à la sienne, et il s'approche encore. Le bruit de ses pas bravant la neige doivent certainement avoir attiré son attention car Daenerys finit par tourner la tête vers lui et Rhaegar ne s'arrête qu'à ce moment là, conservant alors une certaine distance avec elle.
Il y a sur son visage des traits communs aux siens, à ceux de Viserys. Il peut reconnaître la douceur de Rhaella Targaryen dans certains aspects de ses traits. Ses yeux, eux, lui semblent lui rappeler leur père au contraire mais Rhaegar n'est pas certain que la comparaison soit une bonne chose.
Le Roi Fou. Et l'héritière de cette folie s'il en croyait ce qu'il avait lu très vite, ce qu'il avait entendu lors de son voyage jusqu'à la demeure des Stark, dès qu'il avait interrogé quelques paysans.
Des heures pourraient certainement s'écouler tandis que Rhaegar se perd en observation et, il faut bien l'admettre, dans ses pensées. Que dire à sa sœur que l'on rencontre pour la première fois, à qui on a retiré son droit de naissance en s'enfuyant par amour et en créant alors la rébellion qui coûterait à leur famille leur couronne, leur royaume ?
Que dire à la sœur que l'on avait condamné à un exil cruel, miséreux ?
Rhaegar déglutit et finalement, sans qu'il n'ait l'air d'y avoir une once de la gêne qu'il ressentait pourtant bel et bien dans son attitude, sa voix brava la distance entre eux pour lui parvenir, sans doute plus hésitante qu'il ne l'aurait voulu.
« Tu ressembles à notre mère. »
Était tout ce qu'il avait trouvé à dire, le pâle sourire sur son visage plus pâle encore était tout ce qu'il était parvenu à tenter.
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Yesterday I died, tomorrow's bleeding
Dany & Rhaegar
La vie avait de ses curieuses façons de vous réserver des surprises. Et la mort plus encore. Lorsqu’elle était revenue, Daenerys avait été sous le choc pendant plusieurs jours. Pas seulement d’être revenue d’entre les morts, non. Sous le choc de ce qu’elle avait fait. Elle avait repensé à tout ce qu’elle avait pu accomplir durant sa vie et comment cela s’était terminé pour elle. Dans le sang et le feu. Elle avait perdu tous ceux qu’elle aimait. Et l’amour de sa vie l’avait trahi et tué. Elle avait ressenti la colère, le chagrin, les regrets et tant d’autres choses encore. Et puis, elle l’avait revu. Il était revenu à Winterfell. Tout était mélangé. Elle ne pouvait ignorer qu’elle l’aimait encore. Malgré la colère, le ressentiment, elle ne pouvait nier qu’il y avait encore de l’attirance, de l’amour. Pour l’heure, elle devait faire le point, faire le tri dans ce chaos intérieur. D’autant que Jon n’était pas le seul qu’elle allait retrouver. Elle n’avait pris conscience de ce que sa résurrection et celle d’Arya impliquait que progressivement. Si Jon, Sansa ou elle-même avaient pu revenir, d’autres le pouvaient également. Si elle n’avait pas spécialement hâte de recroiser le chemin de Viserys, elle avait immédiatement pensé à Rhaegar, son frère aîné qu’elle n’avait jamais connu.
Rhaegar avait été un de ces fantômes qui l’avaient accompagné depuis l’enfance, une ombre, semblable à celle de Mère qu’elle avait fantasmé et tant souhaité connaître. Viserys l’avait dépeint comme un puissant guerrier, sans merci et violent. Mais c’était ser Barristan Selmy qui lui avait révélé la véritable nature de son grand frère. Un artiste, un musicien qui aimait les gens du peuple et qui en était aimé. Cela n’avait pas surpris Dany. Elle l’avait toujours vu ainsi. Puissant mais bienveillant. Tout l’inverse de Viserys finalement. Elle avait imaginé ce qu’ils auraient pu avoir comme relation. Aurait-elle été différente ? Plus vive étant petite, sans l’ombre de Viserys pour la brider ? Aurait-elle taquiné Rhaegar pour le pousser à jouer avec elle ? Lui aurait-il appris la musique ? Se serait-elle souvent enfui de ses appartements pour l’écouter jouer pendant qu’elle dessinait ?
Tout cela, elle ne le saurait jamais. Il y avait cependant la vérité terrible qu’elle avait découverte. Rhaegar n’avait pas violé Lyanna. Cette nouvelle était terrible pour les Sept Couronnes car la révolte de Robert avait été construite sur un mensonge. Mais pour elle, cela avait été une forme de libération, l’image de son frère ayant été lavée de cette tâche.
Elle était restée à Winterfell, le temps de se remettre de sa rencontre avec Jon et de décider quoi faire. Pour l’heure, elle était face au barral, elle aimait ce lieu qui apaisait les remous de son cœur tempétueux. Elle entendit soudain un craquement et se retourna. Une silhouette altière lui fait face, à une distance respectueuse. Le jeune homme s’est figé, son regard fixé sur elle. Elle ne l’a jamais vu, ne connait pas son visage mais intuitivement, elle sait. Elle sait que c’est lui. Son cœur s’arrête avant d’accélérer douloureusement. Sa chevelure est aussi argentée que la sienne. Ses traits sont fins et lui rappellent par certains côtés Viserys et également les siens. Ses grands yeux mauves comme le lilas sont remplis d’une émotion contenue.
Et là, une foule d’émotions l’assaillent. Que va-t-il penser ? Elle a tué des milliers d’innocents, laisser libre court à sa fureur en détruisant Port-Réal. Un homme aussi bon et généreux que l’était Rhaegar ne va-t-il pas être horrifié en sachant cela ? Et pourtant, la voix du jeune homme rompt le silence et murmure qu’elle ressemble à leur mère. A ces paroles, Dany sent les larmes lui monter aux yeux sans qu’elle ne puisse rien y faire. Mère. Un mot qu’elle n’a jamais pu prononcé depuis sa venue aux monde. Elle ne sait même pas à quoi elle ressemblait. Elle sent les larmes couler sur ses joues et soudain, la digue cède. Elle se précipite et en quelques pas, franchit la distance qui les sépare encore. Elle se jette alors dans les bras de son frère.
Rhaegar ! Je suis si heureuse…
C’était vrai. Parmi tout ce qu’elle ressentait, il y avait la joie immense, irrépressible de le rencontrer enfin.
Rhaegar avait été un de ces fantômes qui l’avaient accompagné depuis l’enfance, une ombre, semblable à celle de Mère qu’elle avait fantasmé et tant souhaité connaître. Viserys l’avait dépeint comme un puissant guerrier, sans merci et violent. Mais c’était ser Barristan Selmy qui lui avait révélé la véritable nature de son grand frère. Un artiste, un musicien qui aimait les gens du peuple et qui en était aimé. Cela n’avait pas surpris Dany. Elle l’avait toujours vu ainsi. Puissant mais bienveillant. Tout l’inverse de Viserys finalement. Elle avait imaginé ce qu’ils auraient pu avoir comme relation. Aurait-elle été différente ? Plus vive étant petite, sans l’ombre de Viserys pour la brider ? Aurait-elle taquiné Rhaegar pour le pousser à jouer avec elle ? Lui aurait-il appris la musique ? Se serait-elle souvent enfui de ses appartements pour l’écouter jouer pendant qu’elle dessinait ?
Tout cela, elle ne le saurait jamais. Il y avait cependant la vérité terrible qu’elle avait découverte. Rhaegar n’avait pas violé Lyanna. Cette nouvelle était terrible pour les Sept Couronnes car la révolte de Robert avait été construite sur un mensonge. Mais pour elle, cela avait été une forme de libération, l’image de son frère ayant été lavée de cette tâche.
Elle était restée à Winterfell, le temps de se remettre de sa rencontre avec Jon et de décider quoi faire. Pour l’heure, elle était face au barral, elle aimait ce lieu qui apaisait les remous de son cœur tempétueux. Elle entendit soudain un craquement et se retourna. Une silhouette altière lui fait face, à une distance respectueuse. Le jeune homme s’est figé, son regard fixé sur elle. Elle ne l’a jamais vu, ne connait pas son visage mais intuitivement, elle sait. Elle sait que c’est lui. Son cœur s’arrête avant d’accélérer douloureusement. Sa chevelure est aussi argentée que la sienne. Ses traits sont fins et lui rappellent par certains côtés Viserys et également les siens. Ses grands yeux mauves comme le lilas sont remplis d’une émotion contenue.
Et là, une foule d’émotions l’assaillent. Que va-t-il penser ? Elle a tué des milliers d’innocents, laisser libre court à sa fureur en détruisant Port-Réal. Un homme aussi bon et généreux que l’était Rhaegar ne va-t-il pas être horrifié en sachant cela ? Et pourtant, la voix du jeune homme rompt le silence et murmure qu’elle ressemble à leur mère. A ces paroles, Dany sent les larmes lui monter aux yeux sans qu’elle ne puisse rien y faire. Mère. Un mot qu’elle n’a jamais pu prononcé depuis sa venue aux monde. Elle ne sait même pas à quoi elle ressemblait. Elle sent les larmes couler sur ses joues et soudain, la digue cède. Elle se précipite et en quelques pas, franchit la distance qui les sépare encore. Elle se jette alors dans les bras de son frère.
Rhaegar ! Je suis si heureuse…
C’était vrai. Parmi tout ce qu’elle ressentait, il y avait la joie immense, irrépressible de le rencontrer enfin.
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Il serait impossible pour Rhaegar d'ignorer les actions de Daenerys. Inévitablement, il en a entendu parler durant son voyage tandis qu'il interrogeait certains paysans, certains plus hauts nés.
Et même s'il était arrivé à Winterfell depuis peu à dire vrai, il avait eu confirmation de ce qu'il avait entendu. Pourtant, Rhaegar ne trouvait pas en lui de colère ou de dégoût pour cette sœur qu'il n'avait malheureusement jamais connu et qu'il avait précipité dans une existence misérable par ses actions, son égoïsme et son irresponsabilité.
Il se sentait coupable, en vérité. Coupable de n'avoir pas su faire honneur au rôle qui avait été le sien, coupable de ne pas avoir été capable de protéger sa dynastie et sa famille.
Il y avait tant de paroles jamais prononcées et qui semblaient vaines ou inutiles qui se perdaient dans les secondes qui défilaient tandis qu'il l'observait, dans le vent qui faisait virevolter leurs chevelures argentées si semblables.
Ainsi, il n'avait été capable que de prononcer cette comparaison, avec hésitation, craignant de subir la colère de sa petite-sœur, bien que cette dernière aurait été légitime.
Pourtant ce n'est pas la colère que Rhaegar voit envahir les iris valyriennes de Daenerys, mais des larmes. Son visage se brise sous la stupeur dès qu'elle se précipite dans ses bras et un instant, le prince n'ose bouger de peur de briser le moment jusqu'à ce que son corps soit capable de réagir et qu'il referme ses bras autour de sa sœur.
Malgré tout les sentiments noirs qui assaillent Rhaegar depuis son retour dans le bas monde de Westeros, c'est bel et bien un sourire qui éclaire faiblement son pâle visage comme il étreint Daenerys.
« Moi aussi. Tellement... »
Il importait peu ce qu'elle avait fait. Qui était-il pour la juger quand ses propres actions avaient coûté tant de morts ? Quand pour l'amour d'une seule femme, il avait précipité la chute des Targaryens ?
Bien sûr, il se languissait de savoir ce qui avait bien pu la conduire à telle folie, et il voulait l'aider de son mieux mais jamais ne se permettrait-il de la juger sur ses actions passées.
Quelques minutes passent avant que le prince ne finisse par se reculer un peu, ses mains restant posées sur les épaules de la Mère des Dragons comme on semblait la surnommer, et il l'observe, la bienveillance perçant à travers ses yeux améthystes.
« J'imagine que tu as bien des questions... Je dois admettre que j'en ai tant aussi. »
Il en avait tant entendu certes mais il voulait entendre Daenerys lui parler de sa vie, de ses accomplissements à Essos et de ses peines aussi. Un grand-frère n'était-il pas censé être là pour ses plus jeunes frères et sœurs ? Quelque chose en lui avait toujours voulu pouvoir le faire en tout cas, une volonté mise à mal par la folie égoïste de son père qui avait monopolisé l'attention et la présence de Viserys et la guerre qu'il avait ensuite lui-même déclenché par sa propre folie.
Et même s'il était arrivé à Winterfell depuis peu à dire vrai, il avait eu confirmation de ce qu'il avait entendu. Pourtant, Rhaegar ne trouvait pas en lui de colère ou de dégoût pour cette sœur qu'il n'avait malheureusement jamais connu et qu'il avait précipité dans une existence misérable par ses actions, son égoïsme et son irresponsabilité.
Il se sentait coupable, en vérité. Coupable de n'avoir pas su faire honneur au rôle qui avait été le sien, coupable de ne pas avoir été capable de protéger sa dynastie et sa famille.
Il y avait tant de paroles jamais prononcées et qui semblaient vaines ou inutiles qui se perdaient dans les secondes qui défilaient tandis qu'il l'observait, dans le vent qui faisait virevolter leurs chevelures argentées si semblables.
Ainsi, il n'avait été capable que de prononcer cette comparaison, avec hésitation, craignant de subir la colère de sa petite-sœur, bien que cette dernière aurait été légitime.
Pourtant ce n'est pas la colère que Rhaegar voit envahir les iris valyriennes de Daenerys, mais des larmes. Son visage se brise sous la stupeur dès qu'elle se précipite dans ses bras et un instant, le prince n'ose bouger de peur de briser le moment jusqu'à ce que son corps soit capable de réagir et qu'il referme ses bras autour de sa sœur.
Malgré tout les sentiments noirs qui assaillent Rhaegar depuis son retour dans le bas monde de Westeros, c'est bel et bien un sourire qui éclaire faiblement son pâle visage comme il étreint Daenerys.
« Moi aussi. Tellement... »
Il importait peu ce qu'elle avait fait. Qui était-il pour la juger quand ses propres actions avaient coûté tant de morts ? Quand pour l'amour d'une seule femme, il avait précipité la chute des Targaryens ?
Bien sûr, il se languissait de savoir ce qui avait bien pu la conduire à telle folie, et il voulait l'aider de son mieux mais jamais ne se permettrait-il de la juger sur ses actions passées.
Quelques minutes passent avant que le prince ne finisse par se reculer un peu, ses mains restant posées sur les épaules de la Mère des Dragons comme on semblait la surnommer, et il l'observe, la bienveillance perçant à travers ses yeux améthystes.
« J'imagine que tu as bien des questions... Je dois admettre que j'en ai tant aussi. »
Il en avait tant entendu certes mais il voulait entendre Daenerys lui parler de sa vie, de ses accomplissements à Essos et de ses peines aussi. Un grand-frère n'était-il pas censé être là pour ses plus jeunes frères et sœurs ? Quelque chose en lui avait toujours voulu pouvoir le faire en tout cas, une volonté mise à mal par la folie égoïste de son père qui avait monopolisé l'attention et la présence de Viserys et la guerre qu'il avait ensuite lui-même déclenché par sa propre folie.
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Dany & Rhaegar
C’était tellement étrange de se retrouver face à ce frère inconnu et pourtant si familier. Etrange d’avoir rêvé toute une vie de quelqu’un, de se l’imaginer et de poser enfin son regard sur lui. Il était tel qu’elle l’avait toujours rêvé. Un homme grand, assez fin mais possédant une musculature indéniablement puissante. Sa longue chevelure aussi argentée que la sienne criait son appartenance aux Targaryens. Daeneys repensait naturellement à tout ce qui s’était passé dans leur précédente vie. Cet amour impossible avec Lyanna Stark qui avait mené à tant de morts. Regrettait-il son geste ? Elle voyait un parallèle un peu lointain dans leurs deux situations et elle voulait savoir comment il vivait avec ce qu’il avait fait. Bien sûr, ce n’était pas identique, elle avait brûlé elle-même une ville entière sur son dragon tandis que les conséquences du geste de Rhaegar n’avaient été qu’indirectes. A son sens, il avait moins de responsabilités dans les horreurs de la guerre de Robert que la sienne dans la destruction de Port-Réal.
A aucun moment, Daeneyrs n’imaginait pouvoir être en colère contre Rhaegar. Elle n’avait jamais ressenti ce ressentiment, cette sensation qu’il était responsable de sa déchéance. Non. Elle n’avait jamais pensé que ses errances à Essos, la fin de leur famille était de sa faute. Même s’il avait bien sûr été le déclencheur, elle avait toujours ressenti une grande connivence et une grande tendresse pour ce frère disparu. Le temps s’étirait et ni l’un ni l’autre ne semblait décider à détourner le regard.
Ce fut elle qui, soudainement, se jeta dans ses bras. Elle nicha son visage dans son cou, respirant son odeur qu’elle avait imaginé plus musquée mais qui était en réalité très douce. Ses cheveux étaient soyeux et doux au toucher. Elle pouvait percevoir la chaleur de son corps. Elle avait toujours imaginé qu’elle s’unirait à Viserys, ce dernier lui ayant décrit les mœurs des Targaryens. Si Rhaegar avait vécu, Daenerys lui aurait-elle été promise ? Elle s’était déjà posée cette question également. Lorsqu’elle était une enfant, elle avait imaginé un grand mariage royal entre Rhaegar et elle. Puis, elle avait grandi et connu Drogo, puis Daario et enfin Jon. La voix de Rhaegar rompit le silence, elle était vibrante, chantante et grave. Une voix qui réchauffait le cœur et l’esprit, pensa-t-elle. Elle resta ainsi quelques minutes, savourant ses retrouvailles avant que le Prince ne s’écarte doucement d’elle, tout en gardant ses mains sur ses épaules. Oh oui, elle avait des questions. Des centaines. Elle ne savait par où commencer.
Oui, il y a tellement d’éléments de ta vie que je souhaiterai connaître… Rhaegar, tu es… Tu as été une ombre dans mon existence. Une silhouette que je pensais reconnaître dans chaque guerrier, dans chaque homme puissant que j’apercevais. Je t’ai toujours imaginé bon, généreux et avenant. Lorsque Ser Barristan m’a rejoint pour me servir, à Essos, il m’a raconté que tu chantais pour le peuple, dans les rues.
La question était anecdotique mais elle la posa tout de même :
Est-ce vrai ?
Son sourire se réduisit légèrement lorsqu’elle enchaîna avec une autre question :
Raconte-moi… Ce qui s’est passé… Avec Lyanna. Quelle est votre histoire ? J’ai appris que tout ce qu’on pensait savoir était faux, que tu n’avais pas… violenter Lyanna mais que vous vous étiez mariés en secret. Et Elia ?
Elle resta ensuite silencieuse, attendant ses questions pour y répondre avec toute la franchise dont elle était capable.
A aucun moment, Daeneyrs n’imaginait pouvoir être en colère contre Rhaegar. Elle n’avait jamais ressenti ce ressentiment, cette sensation qu’il était responsable de sa déchéance. Non. Elle n’avait jamais pensé que ses errances à Essos, la fin de leur famille était de sa faute. Même s’il avait bien sûr été le déclencheur, elle avait toujours ressenti une grande connivence et une grande tendresse pour ce frère disparu. Le temps s’étirait et ni l’un ni l’autre ne semblait décider à détourner le regard.
Ce fut elle qui, soudainement, se jeta dans ses bras. Elle nicha son visage dans son cou, respirant son odeur qu’elle avait imaginé plus musquée mais qui était en réalité très douce. Ses cheveux étaient soyeux et doux au toucher. Elle pouvait percevoir la chaleur de son corps. Elle avait toujours imaginé qu’elle s’unirait à Viserys, ce dernier lui ayant décrit les mœurs des Targaryens. Si Rhaegar avait vécu, Daenerys lui aurait-elle été promise ? Elle s’était déjà posée cette question également. Lorsqu’elle était une enfant, elle avait imaginé un grand mariage royal entre Rhaegar et elle. Puis, elle avait grandi et connu Drogo, puis Daario et enfin Jon. La voix de Rhaegar rompit le silence, elle était vibrante, chantante et grave. Une voix qui réchauffait le cœur et l’esprit, pensa-t-elle. Elle resta ainsi quelques minutes, savourant ses retrouvailles avant que le Prince ne s’écarte doucement d’elle, tout en gardant ses mains sur ses épaules. Oh oui, elle avait des questions. Des centaines. Elle ne savait par où commencer.
Oui, il y a tellement d’éléments de ta vie que je souhaiterai connaître… Rhaegar, tu es… Tu as été une ombre dans mon existence. Une silhouette que je pensais reconnaître dans chaque guerrier, dans chaque homme puissant que j’apercevais. Je t’ai toujours imaginé bon, généreux et avenant. Lorsque Ser Barristan m’a rejoint pour me servir, à Essos, il m’a raconté que tu chantais pour le peuple, dans les rues.
La question était anecdotique mais elle la posa tout de même :
Est-ce vrai ?
Son sourire se réduisit légèrement lorsqu’elle enchaîna avec une autre question :
Raconte-moi… Ce qui s’est passé… Avec Lyanna. Quelle est votre histoire ? J’ai appris que tout ce qu’on pensait savoir était faux, que tu n’avais pas… violenter Lyanna mais que vous vous étiez mariés en secret. Et Elia ?
Elle resta ensuite silencieuse, attendant ses questions pour y répondre avec toute la franchise dont elle était capable.
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Il avait beau ne jamais avoir connu Daenerys, il y avait quelque chose qui l'appelait chez cette jeune femme, qui lui faisait la regarder comme une sœur malgré tout. Elle avait les traits de leur mère et il y avait dans leurs veines, le même sang.
Rhaegar n'avait cure de ce qu'il avait entendu, des crimes imputés à la Mère des Dragons dans le dernier acte de sa vie. Il était simplement heureux de pouvoir rencontrer sa sœur, de pouvoir la serrer dans ses bras comme il n'avait jamais pu le faire dans sa précédente vie, par sa faute-même, par son irresponsabilité et ses propres crimes... Qui était-il pour la juger, la condamner ?
Il lui rendait son étreinte comme il aurait tant voulu pouvoir le faire dans cette précédente existence. S'il se laissait abuser pendant quelques secondes, il pouvait croire que ses bras de frère aîné pourraient la protéger cette fois, la protéger de ce monde, des cruautés qui étaient siennes et de l'injustice qu'avaient subi leur famille, par sa faute.
Jamais, même après ces plusieurs minutes qui s'écoulèrent alors que le léger vent du Nord les dévoraient, Rhaegar n'aurait prétendu rompre cette embrassade. Ce fut sa sœur qui finit par se reculer et comme elle le fit, leurs prunelles valyriennes se rencontrent de nouveau, bien que le violet des yeux de Rhaegar avait toujours déteint vers l'indigo, voir le bleu.
Et pourtant, malgré la tristesse qui y flottait, le prince déchu ne put empêcher le faible sourire qui illumina brièvement son pâle visage lorsque sa sœur parla de Barristan et de leurs visites au peuple de Port-Réal, parfois. Oh comme tout était si simple lorsqu'il jouait de son harpe dans les rues, lorsqu'il n'était le prince de personne mais simplement Rhaegar le musicien ; même si ce n'était que quelques infimes secondes de liberté.
Cependant le sourire disparaît encore plus vite qu'il n'était voué à le faire. Bien sûr, ce drame était ce qui taraudait Daenerys en premier lieu.
C'était là ce qui lui avait valu la vie qu'elle avait vécu, dans la peur et la misère. Si ça n'avait pas été pour lui et son égoïsme, elle aurait vécu comme une princesse à Port-Réal, en sécurité dans les murs du Donjon Rouge - mais qui alors l'aurait protégé de la folie de leur père ? lui murmure cette voix vicieuse qui semble ne jamais le laisser en paix.
Ses yeux se baisse et il contemple la neige immaculée.
« J'ai été cet homme. Celui qui jouait de la harpe dans les rues de Port-Réal. Celui qui était vu comme... L'espoir du royaume après le règne chaotique de père... J'ai été l'époux d'Elia, une femme brave et douce, gentille comme je n'aurais jamais pu croire qu'il était possible de l'être. J'ai été le père de deux enfants que je chérissais de toute mon âme, je le jure. »
La nuit, il ne parvenait pas à dormir, hanté par le sort qu'ils avaient connu, hanté par le sort qu'il avait jeté sur leurs épaules par les crimes qui étaient les siens.
Il avait détruit tant de vies, par amour, par folie.
« Mais j'ai aussi été cet homme égoïste... Celui qui a cédé à l'amour qu'il a découvert pour Lyanna Stark et qui a fui avec elle sans songer aux conséquences. Qui l'a épousé quand il a découvert qu'elle portait son enfant, répudiant ainsi secrètement Elia... »
S'il devait être honnête avec lui-même, Rhaegar n'avait pas véritablement souhaité répudier Elia. Mais la Foi ne l'aurait jamais laissé prendre deux épouses. Et lorsque Lyanna était tombée enceinte, il avait été convaincu alors, que c'était le Prince qui fut Promis qui grandissait en elle. Le Prince qui devait absolument monter sur le trône de Fer pour pouvoir unir le royaume contre les Ténèbres.
« J'ai été l'homme qui a découvert la guerre qu'il avait causé bien trop tard et qui a laissé la femme qu'il aimait mourir dans une Tour, seule et le cœur brisé. Celui qui n'a pas songé à mettre sa première épouse et leurs enfants en sécurité quand c'était encore possible avant de marcher à sa mort. Celui qui, par égoïsme, a causé la chute de notre dynastie. »
Lorsque Rhaegar relève les yeux, qu'il affronte le regard de Daenerys, ces iris brillent de ses regrets, de sa culpabilité.
« Père était fou, c'est un fait, malheureusement. J'ai fermé les yeux trop longtemps et j'ai condamné le royaume par cet aveuglement. Mais si père était fou, je l'étais probablement aussi, à ma propre façon. »
L'espoir du royaume... Il n'avait été qu'un imposteur, indigne des responsabilités qui auraient dû lui incomber. Et par cette indignité, il avait causé la perte de toute sa famille. Il avait causé la mort de ses enfants et d'Elia. Peu importait ce que les Sept ou ce Trios lui réservait dans cette vie-ci, jamais Rhaegar ne pourrait se pardonner de telles choses. Jamais.
Daenerys le blamait-elle aussi ? Si tel était le cas, il ne lui en voudrait pas, elle était dans son droit le plus légitime. Cependant, Rhaegar continuait d'observer sa sœur et stupidement peut-être, d'espérer à apprendre à connaître cette sœur inconnue sur qui il avait entendu tant de choses.
« J'ai entendu et lu bien des choses sur toi, sur ta vie... Mais j'aimerais que tu me les contes, je t'en prie. »
Rhaegar n'avait cure de ce qu'il avait entendu, des crimes imputés à la Mère des Dragons dans le dernier acte de sa vie. Il était simplement heureux de pouvoir rencontrer sa sœur, de pouvoir la serrer dans ses bras comme il n'avait jamais pu le faire dans sa précédente vie, par sa faute-même, par son irresponsabilité et ses propres crimes... Qui était-il pour la juger, la condamner ?
Il lui rendait son étreinte comme il aurait tant voulu pouvoir le faire dans cette précédente existence. S'il se laissait abuser pendant quelques secondes, il pouvait croire que ses bras de frère aîné pourraient la protéger cette fois, la protéger de ce monde, des cruautés qui étaient siennes et de l'injustice qu'avaient subi leur famille, par sa faute.
Jamais, même après ces plusieurs minutes qui s'écoulèrent alors que le léger vent du Nord les dévoraient, Rhaegar n'aurait prétendu rompre cette embrassade. Ce fut sa sœur qui finit par se reculer et comme elle le fit, leurs prunelles valyriennes se rencontrent de nouveau, bien que le violet des yeux de Rhaegar avait toujours déteint vers l'indigo, voir le bleu.
Et pourtant, malgré la tristesse qui y flottait, le prince déchu ne put empêcher le faible sourire qui illumina brièvement son pâle visage lorsque sa sœur parla de Barristan et de leurs visites au peuple de Port-Réal, parfois. Oh comme tout était si simple lorsqu'il jouait de son harpe dans les rues, lorsqu'il n'était le prince de personne mais simplement Rhaegar le musicien ; même si ce n'était que quelques infimes secondes de liberté.
Cependant le sourire disparaît encore plus vite qu'il n'était voué à le faire. Bien sûr, ce drame était ce qui taraudait Daenerys en premier lieu.
C'était là ce qui lui avait valu la vie qu'elle avait vécu, dans la peur et la misère. Si ça n'avait pas été pour lui et son égoïsme, elle aurait vécu comme une princesse à Port-Réal, en sécurité dans les murs du Donjon Rouge - mais qui alors l'aurait protégé de la folie de leur père ? lui murmure cette voix vicieuse qui semble ne jamais le laisser en paix.
Ses yeux se baisse et il contemple la neige immaculée.
« J'ai été cet homme. Celui qui jouait de la harpe dans les rues de Port-Réal. Celui qui était vu comme... L'espoir du royaume après le règne chaotique de père... J'ai été l'époux d'Elia, une femme brave et douce, gentille comme je n'aurais jamais pu croire qu'il était possible de l'être. J'ai été le père de deux enfants que je chérissais de toute mon âme, je le jure. »
La nuit, il ne parvenait pas à dormir, hanté par le sort qu'ils avaient connu, hanté par le sort qu'il avait jeté sur leurs épaules par les crimes qui étaient les siens.
Il avait détruit tant de vies, par amour, par folie.
« Mais j'ai aussi été cet homme égoïste... Celui qui a cédé à l'amour qu'il a découvert pour Lyanna Stark et qui a fui avec elle sans songer aux conséquences. Qui l'a épousé quand il a découvert qu'elle portait son enfant, répudiant ainsi secrètement Elia... »
S'il devait être honnête avec lui-même, Rhaegar n'avait pas véritablement souhaité répudier Elia. Mais la Foi ne l'aurait jamais laissé prendre deux épouses. Et lorsque Lyanna était tombée enceinte, il avait été convaincu alors, que c'était le Prince qui fut Promis qui grandissait en elle. Le Prince qui devait absolument monter sur le trône de Fer pour pouvoir unir le royaume contre les Ténèbres.
« J'ai été l'homme qui a découvert la guerre qu'il avait causé bien trop tard et qui a laissé la femme qu'il aimait mourir dans une Tour, seule et le cœur brisé. Celui qui n'a pas songé à mettre sa première épouse et leurs enfants en sécurité quand c'était encore possible avant de marcher à sa mort. Celui qui, par égoïsme, a causé la chute de notre dynastie. »
Lorsque Rhaegar relève les yeux, qu'il affronte le regard de Daenerys, ces iris brillent de ses regrets, de sa culpabilité.
« Père était fou, c'est un fait, malheureusement. J'ai fermé les yeux trop longtemps et j'ai condamné le royaume par cet aveuglement. Mais si père était fou, je l'étais probablement aussi, à ma propre façon. »
L'espoir du royaume... Il n'avait été qu'un imposteur, indigne des responsabilités qui auraient dû lui incomber. Et par cette indignité, il avait causé la perte de toute sa famille. Il avait causé la mort de ses enfants et d'Elia. Peu importait ce que les Sept ou ce Trios lui réservait dans cette vie-ci, jamais Rhaegar ne pourrait se pardonner de telles choses. Jamais.
Daenerys le blamait-elle aussi ? Si tel était le cas, il ne lui en voudrait pas, elle était dans son droit le plus légitime. Cependant, Rhaegar continuait d'observer sa sœur et stupidement peut-être, d'espérer à apprendre à connaître cette sœur inconnue sur qui il avait entendu tant de choses.
« J'ai entendu et lu bien des choses sur toi, sur ta vie... Mais j'aimerais que tu me les contes, je t'en prie. »
by CrimsonTulip
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