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Lune 12, 875 AC. L'été est là, le petit peuple se réjouit alors que les seigneurs s'inquiètent à l'heure où un nouveau roi vient d'être couronné en la personne de Maegor I Targaryen.
❝ that night still haunts me ❞ ft. Cerion Lannister
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That night still haunts me
That night still haunts me, no matter how many times I try to push it out of my mind; the thoughts, the touch, the feel, the smell, everything is still so alive and killing me inside.
Un rire s'échappait de sa gorge, un rire sincère et amusé alors qu'elle courait à travers les couloirs de Castral Roc.
« — Reviens par ici, petite voleuse ! »
L'homme criait derrière elle et elle continuait de rire en serrant ses doigts autour du plat mais ses pouces s'enfoncèrent dans la tarte aux mûres qu'elle avait volé dans les cuisines. Elle en sortit un, dans sa course et le glissa entre ses lèvres pour goutter la confiture.
« — Merci, elle est délicieuse ! »
Cela ne suffisait pas à lui faire abandonner sa course et bientôt, deux gardes Lannister se retrouvèrent à ses trousses. Elle tourna à l'angle d'un couloir, gravit quelques marches pour les redescendre quelques centaines de mètres plus loin, pousser une porte rapidement et espérer avoir semé ses poursuivants. Par sécurité, elle traversa la pièce pour rejoindre la suivante tout en observant autour d'elle les trésors accrochés aux murs et surtout, surveiller qu'on ne la trouve pas. Mais quand elle entendit la porte s'ouvrir et l'un des hommes s'exclamer "elle est là !", elle reprit sa course. Son souffle était court mais elle ne pouvait pas s'arrêter, pas maintenant. Elle était allée si loin, sa tarte entre les mains, qu'elle n'abandonnerait pas maintenant et ainsi, les deux hommes furent obligés de la poursuivre à nouveau. Elle possédait sur eux un avantage non négligeable : elle ne portait pas de lourde armure. Et enfin, après quelques nouvelles minutes, elle les sentit ralentir le rythme puis s'arrêter pour respirer. Elle fit de même, se tournant vers eux en gardant une dizaine de mètres d'avance.
« — Vous n'arrivez pas à suivre, messires? »
Elle se moquait en plongeant un doigt l'objet de son vol puis dans sa bouche pour la goûter sous leurs yeux, comme un geste de provocation.
« — On ne va pas se laisser avoir par une gamine ! »
Son binôme hocha la tête et ils semblèrent retrouver un peu de leurs forces. La Targaryenne se remit à courir, poussa de nouvelles portes sans savoir où elle allait et finir par arriver au milieu d'une cour où un groupe de femmes s'étaient rassemblées autour des étendages et du lavoir pour faire les lessives.
« — Pardon... Excusez-moi... Je suis désolée... »
Aerea s'exclamait en se faufilant entre elles, jouant des coudes pour passer et se perdre dans les étendues de femmes et de linge jusqu'au bout de la cour pour s'enfuir encore. Sa fuite la mena jusqu'à la cour d'entrainement mais elle n'avait toujours pas semé les deux gardes. Ils étaient tenaces, elle devait bien leur reconnaitre cela. Parvenue dans la cour, elle continua sa course entre les hommes qui s'entrainait, se tourna pour regarder les deux gardes sans faire attention aux personnes devant elle. Quelques pas de plus et elle se heurta à un homme présent sur le terrain d'entrainement avec une violence telle qu'ils en chutent ensemble et la tarte qu'elle avait si précieusement gardé s'écrasa entre eux. Elle en ferma les yeux, grimaçant sous la violence du choc qui lui coupe le souffle avant de rouler sur le côté pour s'étaler dans le sable. Elle ne regardait pas qui elle avait à ses côtés car déjà, l'un des gardes dont le visage était devenu rouge sous l'effort, vint attraper sa main pour la forcer à se remettre debout, la traitant de voleuse et menaçant de lui faire couper une main car s'était là le sort réservé aux voleurs.
Sans hésiter, la jeune fille d'écurie qu'elle était devenue, et malgré qu'elle ait quinze ans, un âge où elle devrait se comporter dignement pour une ancienne princesse, elle vint planter ses dents dans les doigts de l'homme jusqu'à ce qu'il la lâche. Elle cracha par terre, les dernières lunes passées avec quelques palefreniers illettrés — et il ne s'agissait pas là d'une insulte mais de la réalité — lui avaient fait perdre toute attitude princière. Elle ne faisait aucun effort pour se montrer digne du rang qui avait été le sien car de celui-ci, elle n'en voulait plus.
« — La bâtarde ! Elle m'a mordu ! »
Et pour l'insulte, Aerea attrapa le plat, plongea la main dans ce qu'il restait de la tarte — rien de plus que de la bouillie — et l'écraser contre le visage de son adversaire.
« — Je vous la rends, messire, puisque c'est là votre souhait. »
Elle recula de quelques pas en mimant une révérence et à nouveau, elle se cogna contre l'homme qu'elle avait bousculé quelques instants plus tôt. Alors elle se tourna vers lui pour la première fois et soudainement, son corps se tendit. C'était la première fois, depuis son retour à la vie, qu'elle croisait un visage connu, quelqu'un qui l'avait connu par le passé et qui savait qui elle était réellement. Car pour chaque personne qu'elle avait rencontré, les Targaryen n'étaient plus qu'une légende et le nom de Aerea, la petite princesse qui s'était enfuie sur le dos du plus grand dragon connu, était oublié depuis longtemps. L'avait-il oublié aussi ?
Pourtant, face à lui, elle se redressa pour adopter une posture plus royale et sérieuse, mimant l'enfant sage qu'elle n'était pas. Et dans l'espoir qu'il ne la reconnaisse pas parce qu'elle n'était pas prête à affronter son passé, elle s'adressa à lui comme à un étranger.
« — Vous m'avez l'air solide, j'espère ne point vous avoir blessé. »
« — Reviens par ici, petite voleuse ! »
L'homme criait derrière elle et elle continuait de rire en serrant ses doigts autour du plat mais ses pouces s'enfoncèrent dans la tarte aux mûres qu'elle avait volé dans les cuisines. Elle en sortit un, dans sa course et le glissa entre ses lèvres pour goutter la confiture.
« — Merci, elle est délicieuse ! »
Cela ne suffisait pas à lui faire abandonner sa course et bientôt, deux gardes Lannister se retrouvèrent à ses trousses. Elle tourna à l'angle d'un couloir, gravit quelques marches pour les redescendre quelques centaines de mètres plus loin, pousser une porte rapidement et espérer avoir semé ses poursuivants. Par sécurité, elle traversa la pièce pour rejoindre la suivante tout en observant autour d'elle les trésors accrochés aux murs et surtout, surveiller qu'on ne la trouve pas. Mais quand elle entendit la porte s'ouvrir et l'un des hommes s'exclamer "elle est là !", elle reprit sa course. Son souffle était court mais elle ne pouvait pas s'arrêter, pas maintenant. Elle était allée si loin, sa tarte entre les mains, qu'elle n'abandonnerait pas maintenant et ainsi, les deux hommes furent obligés de la poursuivre à nouveau. Elle possédait sur eux un avantage non négligeable : elle ne portait pas de lourde armure. Et enfin, après quelques nouvelles minutes, elle les sentit ralentir le rythme puis s'arrêter pour respirer. Elle fit de même, se tournant vers eux en gardant une dizaine de mètres d'avance.
« — Vous n'arrivez pas à suivre, messires? »
Elle se moquait en plongeant un doigt l'objet de son vol puis dans sa bouche pour la goûter sous leurs yeux, comme un geste de provocation.
« — On ne va pas se laisser avoir par une gamine ! »
Son binôme hocha la tête et ils semblèrent retrouver un peu de leurs forces. La Targaryenne se remit à courir, poussa de nouvelles portes sans savoir où elle allait et finir par arriver au milieu d'une cour où un groupe de femmes s'étaient rassemblées autour des étendages et du lavoir pour faire les lessives.
« — Pardon... Excusez-moi... Je suis désolée... »
Aerea s'exclamait en se faufilant entre elles, jouant des coudes pour passer et se perdre dans les étendues de femmes et de linge jusqu'au bout de la cour pour s'enfuir encore. Sa fuite la mena jusqu'à la cour d'entrainement mais elle n'avait toujours pas semé les deux gardes. Ils étaient tenaces, elle devait bien leur reconnaitre cela. Parvenue dans la cour, elle continua sa course entre les hommes qui s'entrainait, se tourna pour regarder les deux gardes sans faire attention aux personnes devant elle. Quelques pas de plus et elle se heurta à un homme présent sur le terrain d'entrainement avec une violence telle qu'ils en chutent ensemble et la tarte qu'elle avait si précieusement gardé s'écrasa entre eux. Elle en ferma les yeux, grimaçant sous la violence du choc qui lui coupe le souffle avant de rouler sur le côté pour s'étaler dans le sable. Elle ne regardait pas qui elle avait à ses côtés car déjà, l'un des gardes dont le visage était devenu rouge sous l'effort, vint attraper sa main pour la forcer à se remettre debout, la traitant de voleuse et menaçant de lui faire couper une main car s'était là le sort réservé aux voleurs.
Sans hésiter, la jeune fille d'écurie qu'elle était devenue, et malgré qu'elle ait quinze ans, un âge où elle devrait se comporter dignement pour une ancienne princesse, elle vint planter ses dents dans les doigts de l'homme jusqu'à ce qu'il la lâche. Elle cracha par terre, les dernières lunes passées avec quelques palefreniers illettrés — et il ne s'agissait pas là d'une insulte mais de la réalité — lui avaient fait perdre toute attitude princière. Elle ne faisait aucun effort pour se montrer digne du rang qui avait été le sien car de celui-ci, elle n'en voulait plus.
« — La bâtarde ! Elle m'a mordu ! »
Et pour l'insulte, Aerea attrapa le plat, plongea la main dans ce qu'il restait de la tarte — rien de plus que de la bouillie — et l'écraser contre le visage de son adversaire.
« — Je vous la rends, messire, puisque c'est là votre souhait. »
Elle recula de quelques pas en mimant une révérence et à nouveau, elle se cogna contre l'homme qu'elle avait bousculé quelques instants plus tôt. Alors elle se tourna vers lui pour la première fois et soudainement, son corps se tendit. C'était la première fois, depuis son retour à la vie, qu'elle croisait un visage connu, quelqu'un qui l'avait connu par le passé et qui savait qui elle était réellement. Car pour chaque personne qu'elle avait rencontré, les Targaryen n'étaient plus qu'une légende et le nom de Aerea, la petite princesse qui s'était enfuie sur le dos du plus grand dragon connu, était oublié depuis longtemps. L'avait-il oublié aussi ?
Pourtant, face à lui, elle se redressa pour adopter une posture plus royale et sérieuse, mimant l'enfant sage qu'elle n'était pas. Et dans l'espoir qu'il ne la reconnaisse pas parce qu'elle n'était pas prête à affronter son passé, elle s'adressa à lui comme à un étranger.
« — Vous m'avez l'air solide, j'espère ne point vous avoir blessé. »
by CrimsonTulip
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That night still haunts me
With her sweetened breath, and her tongue so mean
She's the angel of small death and the codeine scene
With her straw-blonde hair, her arms hard and lean
She's the angel of small death and the codeine scene
She's the angel of small death and the codeine scene
With her straw-blonde hair, her arms hard and lean
She's the angel of small death and the codeine scene
ft. @Aerea Targaryen
Le tournoi à venir, organisé en l’honneur de la reine Alarra Fléaufort et Yorwick Royce, était la seule chose qui préoccupait Cerion. Myrcella Baratheon était une charmante jeune demoiselle douce comme une fleur de printemps et assez gentille et obligeante pour transformer le plus répugnant des cafards en somptueux papillon, le jeune homme n’était pas mécontent de travailler à son service mais elle ne l’autorisait jamais à se battre pour elle. La princesse lionne s’attachait à régler tous les conflits par la diplomatie et le dialogue là où son lointain ancêtre préférait de loin la bonne vieille solution du poing dans la figure. Il s’était donc inscrit au tournoi qui aura lieu dans quelques temps et dès qu’il trouvait un peu de temps libre, il s’empressait de rejoindre le terrain d’entraînement où de la chair fraîche terrifiée attendait de se faire botter les fesses. Ce jour-là, Myrcella n’avait pas besoin de lui. Peut-être passait-elle du temps avec sa famille, espérons-le avec son grand-père qui semblait être le plus futé et indéniablement celui que Cerion respectait le plus parmi ses lointains descendants. Tywin Lannister était le seul qui était parvenu à mettre la main sur un trône royal et régner de façon effective depuis la mort de Loren du Roc, le grand-père de Cerion.
Tant de choses s’étaient passées depuis sa mort… à l’époque, la dynastie Targaryen était au sommet de sa puissance et aujourd’hui, il n’en restait plus rien et personne ne semblait s’en préoccuper. Cerion se fichait généralement des aléas de la politique mais il avait bien compris qu’avec le retour des morts, l’indépendance que le Roc avait fini par se réapproprier était mise en danger. Les rumeurs disaient que le suzerain du Bief avait été assez pleutre pour accepter de ployer le genou devant une catin aux cheveux argentés avec un gigantesque dragon. C’était aussi à cela qu’il se préparait en se levant tous les matins aux aurores pour aiguiser ses armes et s’entraîner à un simple tournoi, à une guerre ou pire. Il préférait brûler sous le feu de ce foutu poulet géant plutôt que de subir à nouveau l’humiliation de se mettre à genoux et lécher les bottes d’une souveraine qui n’était pas une Lannister, fusse-t-elle la mégère d’Aegon Ier ou du tavernier du coin. Mais en attendant, le combat vidait son esprit de ces pensées ; le cadet en face de lui subissait ses assauts avec une détermination louable. Il fallait toujours se méfier d’un Lannister avec une épée, même s’il avait une jambe inutilisable ou une main sculptée dans l’or. Malheureusement, malgré l’attelle en fer forgé qui gardait sa jambe droite, son équilibre demeurait très précaire. Et lorsqu’un corps percuta le sien avec la force d’un boulet de canon, sans surprise, il s’écroula lourdement sur le dos et la tête. Une grimace de douleur se dessina sur son visage tandis qu’il lâchait une flopée de jurons entre ses dents.
Putain, ça faisait mal. Le temps de se tourner sur le côté et de tousser pour se débarrasser du sable qu’il avait avalé en tombant, il aperçut enfin la scène chaotique qui se déroulait autour de lui : la tarte écrasée au sol, immangeable. Les gardes essoufflés d’avoir couru pendant des kilomètres. La petite furie qu’ils étaient finalement parvenus à attraper. Il se sentait comme une tortue piégée sur le sommet de sa carapace tandis qu’il luttait pour se remettre debout sans plier sa jambe. Une fois qu’il fut péniblement parvenu à se relever, la femme lui fonça à nouveau dessus. Mais cette fois, il avait prévu le coup et il lui empoigna l’épaule pour éviter que le choc le fasse chuter de nouveau.
« Vous avez laissé cette petite fille vous échapper, bande de bons à rien ? »
Son soupir essoufflé énerve encore plus les gardes mais Cerion ne leur prête déjà plus attention. Bien sûr qu’il a reconnu Aerea, la princesse qui a eu le malheur d’être enfermée pendant deux ans sur Peyredragon avec sa mère Rhaena Targaryen. Et il sait pertinemment à la lueur inquiète dans son regard qu’elle l’a reconnu aussi. Mais il entre dans son jeu, intrigué.
« Vous m'avez l'air solide, j'espère ne point vous avoir blessé.
Il lève les yeux au ciel en réponse, partagé entre l’amusement et la douleur qui lui tiraille encore le dos et la jambe, et laissa tomber son épée au sol, à ses pieds.
- Je t’annonce que t’es de corvée de nettoyage du terrain, petite. Ça t’apprendra à voler. »
Il fait signe au cadet avec qui il était en train de s’entraîner jusqu’alors, lui signifiant qu’il était maintenant autorisé à partir. Heureux d’être libéré de la séance de torture et du risque mortel que représentaient les entraînements avec Cerion, le jeune homme s’exécuta sans discuter. Cerion reporta son attention sur la jeune femme qui n’avait presque pas changé depuis la dernière fois qu’il l’avait vue – toujours aussi triste, toujours aussi énervée, toujours aussi vulgaire. Toujours aussi jolie.
« C’est étrange. Une dame de Peyredragon est passée à Castral Roc y a quelques temps. Paraît qu’elle cherche des gens avec des cheveux argentés et des yeux violets. Ça te dit rien ? »
Tout en parlant, il avait attrapé un tonneau en bois pour l’attirer à lui et posé sa jambe dessus afin de remettre l’attelle en place. Aerea l’avait légèrement déplacée en le faisant tomber et des piques de fer s’étaient plantées aux mauvais endroits.
« A l’époque on avait rien à lui donner mais avec la récompense qu’elle promet en échange d’informations, j’devrais peut-être lui envoyer un corbeau immédiatement. »
Il ne faisait que jouer avec elle et ses nerfs. Il n’avait aucune intention de la faire livrer sur un plateau d’or à Peyredragon, du moins pas tout de suite. Il était trop curieux.
Tant de choses s’étaient passées depuis sa mort… à l’époque, la dynastie Targaryen était au sommet de sa puissance et aujourd’hui, il n’en restait plus rien et personne ne semblait s’en préoccuper. Cerion se fichait généralement des aléas de la politique mais il avait bien compris qu’avec le retour des morts, l’indépendance que le Roc avait fini par se réapproprier était mise en danger. Les rumeurs disaient que le suzerain du Bief avait été assez pleutre pour accepter de ployer le genou devant une catin aux cheveux argentés avec un gigantesque dragon. C’était aussi à cela qu’il se préparait en se levant tous les matins aux aurores pour aiguiser ses armes et s’entraîner à un simple tournoi, à une guerre ou pire. Il préférait brûler sous le feu de ce foutu poulet géant plutôt que de subir à nouveau l’humiliation de se mettre à genoux et lécher les bottes d’une souveraine qui n’était pas une Lannister, fusse-t-elle la mégère d’Aegon Ier ou du tavernier du coin. Mais en attendant, le combat vidait son esprit de ces pensées ; le cadet en face de lui subissait ses assauts avec une détermination louable. Il fallait toujours se méfier d’un Lannister avec une épée, même s’il avait une jambe inutilisable ou une main sculptée dans l’or. Malheureusement, malgré l’attelle en fer forgé qui gardait sa jambe droite, son équilibre demeurait très précaire. Et lorsqu’un corps percuta le sien avec la force d’un boulet de canon, sans surprise, il s’écroula lourdement sur le dos et la tête. Une grimace de douleur se dessina sur son visage tandis qu’il lâchait une flopée de jurons entre ses dents.
Putain, ça faisait mal. Le temps de se tourner sur le côté et de tousser pour se débarrasser du sable qu’il avait avalé en tombant, il aperçut enfin la scène chaotique qui se déroulait autour de lui : la tarte écrasée au sol, immangeable. Les gardes essoufflés d’avoir couru pendant des kilomètres. La petite furie qu’ils étaient finalement parvenus à attraper. Il se sentait comme une tortue piégée sur le sommet de sa carapace tandis qu’il luttait pour se remettre debout sans plier sa jambe. Une fois qu’il fut péniblement parvenu à se relever, la femme lui fonça à nouveau dessus. Mais cette fois, il avait prévu le coup et il lui empoigna l’épaule pour éviter que le choc le fasse chuter de nouveau.
« Vous avez laissé cette petite fille vous échapper, bande de bons à rien ? »
Son soupir essoufflé énerve encore plus les gardes mais Cerion ne leur prête déjà plus attention. Bien sûr qu’il a reconnu Aerea, la princesse qui a eu le malheur d’être enfermée pendant deux ans sur Peyredragon avec sa mère Rhaena Targaryen. Et il sait pertinemment à la lueur inquiète dans son regard qu’elle l’a reconnu aussi. Mais il entre dans son jeu, intrigué.
« Vous m'avez l'air solide, j'espère ne point vous avoir blessé.
Il lève les yeux au ciel en réponse, partagé entre l’amusement et la douleur qui lui tiraille encore le dos et la jambe, et laissa tomber son épée au sol, à ses pieds.
- Je t’annonce que t’es de corvée de nettoyage du terrain, petite. Ça t’apprendra à voler. »
Il fait signe au cadet avec qui il était en train de s’entraîner jusqu’alors, lui signifiant qu’il était maintenant autorisé à partir. Heureux d’être libéré de la séance de torture et du risque mortel que représentaient les entraînements avec Cerion, le jeune homme s’exécuta sans discuter. Cerion reporta son attention sur la jeune femme qui n’avait presque pas changé depuis la dernière fois qu’il l’avait vue – toujours aussi triste, toujours aussi énervée, toujours aussi vulgaire. Toujours aussi jolie.
« C’est étrange. Une dame de Peyredragon est passée à Castral Roc y a quelques temps. Paraît qu’elle cherche des gens avec des cheveux argentés et des yeux violets. Ça te dit rien ? »
Tout en parlant, il avait attrapé un tonneau en bois pour l’attirer à lui et posé sa jambe dessus afin de remettre l’attelle en place. Aerea l’avait légèrement déplacée en le faisant tomber et des piques de fer s’étaient plantées aux mauvais endroits.
« A l’époque on avait rien à lui donner mais avec la récompense qu’elle promet en échange d’informations, j’devrais peut-être lui envoyer un corbeau immédiatement. »
Il ne faisait que jouer avec elle et ses nerfs. Il n’avait aucune intention de la faire livrer sur un plateau d’or à Peyredragon, du moins pas tout de suite. Il était trop curieux.
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Aerea refusait catégoriquement d’affronter son passé. Elle avait choisi la fuite. Elle était seule dans ce monde, elle vivait à Castral Roc où elle était née bien des siècles auparavant mais qu’elle n’avait que très peu connu. Elle n’aimait pas plus cet endroit qu’un autre mais il avait l’avantage de se trouver bien loin de Peyredragon, loin des princes et des princesses Targaryen et loin des dragons. Alors naturellement, quand elle se retrouva face à Cerion, celui qu’elle avait pris pour habitude de surnommer Ser Lion, elle prétendit ne pas le connaître. La supercherie ne durerait pas longtemps mais elle espérait qu’au moment où ils cesseraient de faire semblant de ne pas se reconnaître, il aurait compris qu’elle n’avait pas envie d’être questionnée sur le passé, elle n’avait pas envie d’en parler ou de le mentionner.
La petite princesse se mordit la langue pour ne pas répliquer à sa punition. Il fut un temps où c’était elle qui donnait les ordres mais elle avait décidé de jouer à ce petit jeu de l’indifférence, de prétendre qu’ils étaient des inconnus et elle n’était pas prête à abandonner immédiatement. Ni à perdre.
« — C’est une juste punition. »
Elle hocha la tête et son regard observa les lieux, le terrain d’entraînement. Il y avait du travail mais elle n’était pas ici pour jouer les princesses, elle voulait travailler et nettoyer ne la dérangeait pas. Non, c’était plutôt l’idée que le Ser Lion lui donne des ordres qui venait heurter son égo.
« — C’est une princesse qu’elle cherchait, je n’en ai vu aucune par ici. »
Ses yeux se tournèrent vers la jambe du Lannister, elle avait déplacé son attelle et l’idée la fit légèrement grimacer. Ce n’était pas la première fois qu’elle le voyait faire, elle savait comment la remettre en place et l’avait déjà fait plus d’une fois malgré ses protestations. Parce que Cerion était son ami. L’un des seuls qu’elle avait eu sur Peyredragon.
Alors machinalement, elle s’approcha et tendit les mains vers celle-ci.
« — Puis-je ? J’ai connu quelqu’un qui en portait une similaire. »
L’ombre d’un sourire se dessina sur son visage alors que sa carapace venait de craqueler un peu. Au fond, derrière l’attention ce masque d’une fille un peu brusque, fière et sauvage, Aerea n’avait été qu’une enfant en besoin d’attention, abandonnée perpétuellement par ceux qui auraient dû l’aimer, reléguée au second plan dès qu’elle n’était plus utile. Tout ce qu’elle avait désiré n’était que l’amour d’une mère, l’amour d’une tante et d’un oncle qui l’avaient rapidement oublié après la naissance de leurs enfants, qui l’avaient abandonné entre les mains de sa mère, sur une île ennuyeuse et sans compagnie si ce n’était celle de Cerion et d’Elissa. Mais même cela, sa mère le lui avait enlevé. Elle avait été profondément malheureuse.
Pourtant, aujourd’hui, elle était encore cette fille. Elle avait des amis dans les écuries mais ils se moquaient d’elle parce qu’elle était une fille, ils ne savaient rien d’elle et leur manque d’éducation l’ennuyait. Elle trouvait simplement plus de plaisir à mener une vie plus simple, plus libre et où rien ne l’empêchait de quitter le Roc lorsqu’elle s’en lasserait, lorsqu’elle n’y trouverait plus d’intérêt.
« — Envoyer un corbeau serait une perte de temps. Les dames et seigneurs ont peu d’intérêt pour les bâtardes qui travaillent dans les écuries. »
La petite princesse se mordit la langue pour ne pas répliquer à sa punition. Il fut un temps où c’était elle qui donnait les ordres mais elle avait décidé de jouer à ce petit jeu de l’indifférence, de prétendre qu’ils étaient des inconnus et elle n’était pas prête à abandonner immédiatement. Ni à perdre.
« — C’est une juste punition. »
Elle hocha la tête et son regard observa les lieux, le terrain d’entraînement. Il y avait du travail mais elle n’était pas ici pour jouer les princesses, elle voulait travailler et nettoyer ne la dérangeait pas. Non, c’était plutôt l’idée que le Ser Lion lui donne des ordres qui venait heurter son égo.
« — C’est une princesse qu’elle cherchait, je n’en ai vu aucune par ici. »
Ses yeux se tournèrent vers la jambe du Lannister, elle avait déplacé son attelle et l’idée la fit légèrement grimacer. Ce n’était pas la première fois qu’elle le voyait faire, elle savait comment la remettre en place et l’avait déjà fait plus d’une fois malgré ses protestations. Parce que Cerion était son ami. L’un des seuls qu’elle avait eu sur Peyredragon.
Alors machinalement, elle s’approcha et tendit les mains vers celle-ci.
« — Puis-je ? J’ai connu quelqu’un qui en portait une similaire. »
L’ombre d’un sourire se dessina sur son visage alors que sa carapace venait de craqueler un peu. Au fond, derrière l’attention ce masque d’une fille un peu brusque, fière et sauvage, Aerea n’avait été qu’une enfant en besoin d’attention, abandonnée perpétuellement par ceux qui auraient dû l’aimer, reléguée au second plan dès qu’elle n’était plus utile. Tout ce qu’elle avait désiré n’était que l’amour d’une mère, l’amour d’une tante et d’un oncle qui l’avaient rapidement oublié après la naissance de leurs enfants, qui l’avaient abandonné entre les mains de sa mère, sur une île ennuyeuse et sans compagnie si ce n’était celle de Cerion et d’Elissa. Mais même cela, sa mère le lui avait enlevé. Elle avait été profondément malheureuse.
Pourtant, aujourd’hui, elle était encore cette fille. Elle avait des amis dans les écuries mais ils se moquaient d’elle parce qu’elle était une fille, ils ne savaient rien d’elle et leur manque d’éducation l’ennuyait. Elle trouvait simplement plus de plaisir à mener une vie plus simple, plus libre et où rien ne l’empêchait de quitter le Roc lorsqu’elle s’en lasserait, lorsqu’elle n’y trouverait plus d’intérêt.
« — Envoyer un corbeau serait une perte de temps. Les dames et seigneurs ont peu d’intérêt pour les bâtardes qui travaillent dans les écuries. »
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That night still haunts me
With her sweetened breath, and her tongue so mean
She's the angel of small death and the codeine scene
With her straw-blonde hair, her arms hard and lean
She's the angel of small death and the codeine scene
She's the angel of small death and the codeine scene
With her straw-blonde hair, her arms hard and lean
She's the angel of small death and the codeine scene
ft. @Aerea Targaryen
Le fait qu’elle ne pique pas de crise, qu’elle ne montre même pas le moindre signe de vexation alors que Cerion l’avait tutoyée, affublée du surnom dégradant de petite et donné des ordres acheva de l’intriguer davantage. La dernière fois qu’il avait vu Aerea Targaryen remontait à une époque lointaine, où avait encore le droit de porter le manteau scintillant de la Garde Royale et on l’avait affecté à un petit régiment de Peyredragon. Là bas il veillait à la protection de la jeune princesse héritière, une enfant peste et capricieuse qui maltraitait sa propre mère et terrorisait les employés de sa maisonnée mais qui avait développé un affect pour lui parce qu’il avait une très mauvaise réputation de tueur et de bandit. Elle n’était qu’une enfant, même pas quatorze ans, tandis qu’il allait sur ses dix-huit. Et déjà, elle semblait préférer le mauvais garçon au chevalier de contes de fées. C’était étrange de la voir ainsi, à jouer les garçons d’écurie, en guenilles et couverte de boue. Mais bon, peu importe ce qu’elle essayait de fuir ainsi. Ce n’était guère son problème.
Aerea lui signifia qu’elle n’avait pas vu de princesse dans le coin et il ricana, acceptant enfin d’entrer dans son jeu. Les Sept avaient pris pitié de lui en lui permettant de la revoir elle, au lieu du visage de son ancienne épouse. Il portait encore sur sa chair les sévices du meurtre de Mara, la ligne rougeâtre autour de son cou, la preuve du beau ruban de soie qu’il lui avait machinalement offert un jour et qu’elle avait utilisé pour l’étouffer. Il prenait garde d’avoir toujours son col relevé pour que ça ne se voit pas trop. Alors qu’il remettait son attelle en place, son visage affichant une palette de mille grimaces de douleur différentes, Aerea prit les devants. Il la laissa faire, s’appuyant en arrière sur ses coudes, laissant la jeune fille poser ses mains sur sa cuisse et l’aider dans cette entreprise délicate comme si c’était la chose la plus naturelle du monde. Il ne protestait jamais quand elle le faisait, ça l’amusait. Ça le faisait paraître un seigneur.
« Vraiment ? Quelle étrange coïncidence. Elle a été faite sur-mesure, elle est unique au monde », répliqua-t-il lorsqu’elle lui indiqua connaître quelqu’un avec une attelle similaire. « J’peux savoir qui était ce malheureux ? »
Elle sourit, et lui aussi en retour. Un demi-sourire en coin un peu méchant, mais un sourire tout de même. Il avait regretté de quitter Peyredragon pour se marier et débuter une carrière de mercenaire, à l’époque. Non pas que l’endroit lui manquait, le siège des Targaryen n’était qu’un énorme caillou nu où rien ne poussait sauf de la lave en fusion émise dans les caves bouillonnantes où ils enfermaient leurs dragons. Mais là bas il avait un travail, il se rendait utile, sa vie avait un sens. Et il ne s’ennuyait jamais avec ses collègues qui multipliaient les frasques, Rhaena qu’il essayait toujours de terroriser, et la petite Aerea. D’ailleurs elle n’était plus si petite que ça, maintenant. Son souvenir était un peu flou mais d’apparence, elle semblait grandie et il estimait son âge à seize ans. Son faux personnage se précisa un peu plus lorsqu’elle prétendit être une bâtarde. Il jeta un regard oblique vers ses yeux améthyste et attrapa une de ses mèches de cheveux argentés entre son pouce et son index gantés, l’observant l’air de dire « tu prends vraiment les gens pour des cons, petite ».
« Mouais… tu t’en tires bien pour cette fois. » Il prétendit être convaincu par son discours et lâcha la mèche de cheveux. « Et c’est quoi ton nom, petite ? Pour qui tu trimes ici ? Que je lui dise un peu que ses employés s’font courser par les gardes et volent des tartes. »
Aerea lui signifia qu’elle n’avait pas vu de princesse dans le coin et il ricana, acceptant enfin d’entrer dans son jeu. Les Sept avaient pris pitié de lui en lui permettant de la revoir elle, au lieu du visage de son ancienne épouse. Il portait encore sur sa chair les sévices du meurtre de Mara, la ligne rougeâtre autour de son cou, la preuve du beau ruban de soie qu’il lui avait machinalement offert un jour et qu’elle avait utilisé pour l’étouffer. Il prenait garde d’avoir toujours son col relevé pour que ça ne se voit pas trop. Alors qu’il remettait son attelle en place, son visage affichant une palette de mille grimaces de douleur différentes, Aerea prit les devants. Il la laissa faire, s’appuyant en arrière sur ses coudes, laissant la jeune fille poser ses mains sur sa cuisse et l’aider dans cette entreprise délicate comme si c’était la chose la plus naturelle du monde. Il ne protestait jamais quand elle le faisait, ça l’amusait. Ça le faisait paraître un seigneur.
« Vraiment ? Quelle étrange coïncidence. Elle a été faite sur-mesure, elle est unique au monde », répliqua-t-il lorsqu’elle lui indiqua connaître quelqu’un avec une attelle similaire. « J’peux savoir qui était ce malheureux ? »
Elle sourit, et lui aussi en retour. Un demi-sourire en coin un peu méchant, mais un sourire tout de même. Il avait regretté de quitter Peyredragon pour se marier et débuter une carrière de mercenaire, à l’époque. Non pas que l’endroit lui manquait, le siège des Targaryen n’était qu’un énorme caillou nu où rien ne poussait sauf de la lave en fusion émise dans les caves bouillonnantes où ils enfermaient leurs dragons. Mais là bas il avait un travail, il se rendait utile, sa vie avait un sens. Et il ne s’ennuyait jamais avec ses collègues qui multipliaient les frasques, Rhaena qu’il essayait toujours de terroriser, et la petite Aerea. D’ailleurs elle n’était plus si petite que ça, maintenant. Son souvenir était un peu flou mais d’apparence, elle semblait grandie et il estimait son âge à seize ans. Son faux personnage se précisa un peu plus lorsqu’elle prétendit être une bâtarde. Il jeta un regard oblique vers ses yeux améthyste et attrapa une de ses mèches de cheveux argentés entre son pouce et son index gantés, l’observant l’air de dire « tu prends vraiment les gens pour des cons, petite ».
« Mouais… tu t’en tires bien pour cette fois. » Il prétendit être convaincu par son discours et lâcha la mèche de cheveux. « Et c’est quoi ton nom, petite ? Pour qui tu trimes ici ? Que je lui dise un peu que ses employés s’font courser par les gardes et volent des tartes. »
by CrimsonTulip
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That night still haunts me
That night still haunts me, no matter how many times I try to push it out of my mind; the thoughts, the touch, the feel, the smell, everything is still so alive and killing me inside.
Loin de sa famille, loin de ceux qu’elle avait connu un jour, Aerea était libre. Elle avait toujours voulu voler, aller où elle le désirait sur le dos d’un dragon et maintenant, l’idée même d’approcher l’un d’eux l’effrayait. Elle n’avait pas été assez forte pour plier Balerion à sa volonté et maintenant, elle vivait avec les conséquences qui l’éveillaient chaque nuit en sursaut, de crainte que ce ne soit pas fini, s’ouvrir à nouveau les yeux et réaliser que cette vie n’était pas réelle mais les conséquences de la souffrance qu’elle ressentait. Elle avait peur de se retrouver une nouvelle fois dans ces ruines maudites.
Cerion était une part de son passé inattendue et elle ignorait encore si elle était bienvenue ou non. Après son renvoi, il lui avait manqué car elle s’était retrouvée bien seule sur Peyredragon. Seule Elissa restait son amie mais elle était partie tout aussi vite que lui, elle avait pris la mer et elle l’avait abandonné à son tour.
Voir un visage familier était réconfortant mais elle ignorait tout de ce qu’il lui était arrivé après son départ. Elle n’avait jamais écrit, jamais trop songé à lui car enfant égoïste, elle ne songeait qu’à son abandon, aux abandons successifs. Elle était une enfant en besoin d’une attention qu’on lui refusait.
Pourtant ses mains se mirent à l’œuvre, se souvenant parfaitement de la manière dont il fallait positionner l’attelle malgré qu’elle n’ait pas effectué le geste depuis des années. Le Lannister la laissait faire sans plaintes avant de la questionner.
« — Unique au monde ? Pouvez-vous prétendre tout savoir du monde pour faire une telle affirmation ? »
La princesse Targaryenne releva le regard vers lui, arquant un sourcil un peu moqueur avant de se remettre à sa tâche tandis qu’elle justifiait sa présence ici par le fait d’être une batarde. C’était ce qu’elle disait à tout ceux qui l’interrogeait. Les Targaryen avaient disparu depuis longtemps et pour les garçons qui l’entouraient dans les écuries, ils n’étaient que des légendes. Ils n’avaient pas fait le lien depuis qu’elle était arrivée parmi eux. L’un l’avait interrogé sur des murmures qui prétendaient qu’elle venait du passé et elle s’était contentée de lui renverser son seau d’eau dessus pour le faire taire. Mais le Lannister était autre chose, elle ne pouvait pas fuir ses questions comme elle le faisait avec des connaissances qui ne savaient ni lire et écrire et qui connaissaient encore moins l’histoire du royaume. Savaient-ils au moins qu’Aegon Le Conquérant, son arrière-grand-père, avait fondé ce royaume ? Elle n’en était même pas certaine.
Lorsqu’il relâcha la mèche qu’il avait prise entre ses doigts, elle s’empressa de la glisser derrière son oreille en retenant une moue. Il n’était pas plus convaincu que ne l’avait été Tyrion Lannister et elle commençait à trouver les lions du Roc fort ennuyeux. Non pas pour sa couverture mais pour fuir son passé et les souvenirs qu’il ramenait inévitablement.
« — Aerea. »
Sur son nom, elle ne mentait pas.
« — Si vous pensez qu’ils prennent le temps s’ouvrir un livre d’histoire dans les écuries, vous vous trompez lourdement, ser. »
Elle souffla ses paroles, abandonnant son jeu un bref instant bien qu’elle continue de le vouvoyer, avant de tirer une dernière fois sur son attelle d’un geste un peu plus sec pour terminer de la remettre en place. Elle tapota délicatement sa jambe.
« — C’est fini. »
Elle recula d’un pas pour le laisser se redresser, glissant ses deux mains dans son dos.
« — Le maitre d’écuries rira plus de cette histoire qu’il ne me punira. »
Elle n’en était pas certaine mais elle ne tenait pas à être renvoyée. Pas tout de suite. Si cela devait arriver, elle supposait qu’elle pourrait aller demander l’aide de Tyrion pour qu’il parle à son descendant en sa faveur. Mais définitivement, en faisant cela, elle se comporterait plus comme la princesse qu’elle était que la fille du commun qu’elle prétendait être. Et pourtant, elle sait que c’est ce qu’elle ferait car elle restait une princesse au fond d’elle et elle avait toujours aimé les privilèges dont elle jouissait. Travailler dans les écuries était plus un jeu pour elle qu’une véritable vocation. Mais elle aimait la compagnie des chevaux. Autant que celle des chiens ou des oiseaux.
Son regard se tourna finalement vers le terrain d’entraînement. Un sacré chaos régnait par ici.
« — Alors… Il faut vraiment que je nettoie tout ça ? »
Cerion était une part de son passé inattendue et elle ignorait encore si elle était bienvenue ou non. Après son renvoi, il lui avait manqué car elle s’était retrouvée bien seule sur Peyredragon. Seule Elissa restait son amie mais elle était partie tout aussi vite que lui, elle avait pris la mer et elle l’avait abandonné à son tour.
Voir un visage familier était réconfortant mais elle ignorait tout de ce qu’il lui était arrivé après son départ. Elle n’avait jamais écrit, jamais trop songé à lui car enfant égoïste, elle ne songeait qu’à son abandon, aux abandons successifs. Elle était une enfant en besoin d’une attention qu’on lui refusait.
Pourtant ses mains se mirent à l’œuvre, se souvenant parfaitement de la manière dont il fallait positionner l’attelle malgré qu’elle n’ait pas effectué le geste depuis des années. Le Lannister la laissait faire sans plaintes avant de la questionner.
« — Unique au monde ? Pouvez-vous prétendre tout savoir du monde pour faire une telle affirmation ? »
La princesse Targaryenne releva le regard vers lui, arquant un sourcil un peu moqueur avant de se remettre à sa tâche tandis qu’elle justifiait sa présence ici par le fait d’être une batarde. C’était ce qu’elle disait à tout ceux qui l’interrogeait. Les Targaryen avaient disparu depuis longtemps et pour les garçons qui l’entouraient dans les écuries, ils n’étaient que des légendes. Ils n’avaient pas fait le lien depuis qu’elle était arrivée parmi eux. L’un l’avait interrogé sur des murmures qui prétendaient qu’elle venait du passé et elle s’était contentée de lui renverser son seau d’eau dessus pour le faire taire. Mais le Lannister était autre chose, elle ne pouvait pas fuir ses questions comme elle le faisait avec des connaissances qui ne savaient ni lire et écrire et qui connaissaient encore moins l’histoire du royaume. Savaient-ils au moins qu’Aegon Le Conquérant, son arrière-grand-père, avait fondé ce royaume ? Elle n’en était même pas certaine.
Lorsqu’il relâcha la mèche qu’il avait prise entre ses doigts, elle s’empressa de la glisser derrière son oreille en retenant une moue. Il n’était pas plus convaincu que ne l’avait été Tyrion Lannister et elle commençait à trouver les lions du Roc fort ennuyeux. Non pas pour sa couverture mais pour fuir son passé et les souvenirs qu’il ramenait inévitablement.
« — Aerea. »
Sur son nom, elle ne mentait pas.
« — Si vous pensez qu’ils prennent le temps s’ouvrir un livre d’histoire dans les écuries, vous vous trompez lourdement, ser. »
Elle souffla ses paroles, abandonnant son jeu un bref instant bien qu’elle continue de le vouvoyer, avant de tirer une dernière fois sur son attelle d’un geste un peu plus sec pour terminer de la remettre en place. Elle tapota délicatement sa jambe.
« — C’est fini. »
Elle recula d’un pas pour le laisser se redresser, glissant ses deux mains dans son dos.
« — Le maitre d’écuries rira plus de cette histoire qu’il ne me punira. »
Elle n’en était pas certaine mais elle ne tenait pas à être renvoyée. Pas tout de suite. Si cela devait arriver, elle supposait qu’elle pourrait aller demander l’aide de Tyrion pour qu’il parle à son descendant en sa faveur. Mais définitivement, en faisant cela, elle se comporterait plus comme la princesse qu’elle était que la fille du commun qu’elle prétendait être. Et pourtant, elle sait que c’est ce qu’elle ferait car elle restait une princesse au fond d’elle et elle avait toujours aimé les privilèges dont elle jouissait. Travailler dans les écuries était plus un jeu pour elle qu’une véritable vocation. Mais elle aimait la compagnie des chevaux. Autant que celle des chiens ou des oiseaux.
Son regard se tourna finalement vers le terrain d’entraînement. Un sacré chaos régnait par ici.
« — Alors… Il faut vraiment que je nettoie tout ça ? »
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