Les fantômes de ses fils marchaient à ses côtés. Daemon ne parvenait pas à les chasser, il ne parvenait pas à effacer leur présence alors que les murs de la forteresse ancestrale des Targaryen n'étaient plus que ruines et désolation.
Cela le mettait en rage. On avait beau penser ce que l'on voulait du Prince Vaurien mais il avait toujours apporté une grande attention à leur héritage. Viserys avait choisi de reporter cet intérêt dans sa maquette -et pour une énième fois en y songeant, il se demanda ce qu'il était advenu de cette dernière après tous ces siècles- de cette façon érudite et abstraite qui caractérisait bien son frère, alors que Daemon avait choisi de la vivre.
Il avait passé sa vie en tant que dragonnier accompli, il avait mérité Noire-Sœur à l'âge de seize ans seulement pour ne jamais s'en séparer jusqu'au jour de sa mort, s'était prouvé un combattant émérite en l'utilisant. Il avait épousé sa nièce selon les traditions de leur Maison et non en déposant une cape de Dieux qu'il exécrait et qu'il aurait voulu voir brûler dans les flammes même du Fléau sur ses épaules, il avait toujours parlé le Valyrien sans mal et avec une fluidité que peu dans leur famille savait maîtriser.
Daemon était attaché à Valyria, à son héritage, à sa Maison. Voir Peyredragon dans un état pareil le rendait furieux. Et cette fureur, il ne pouvait même plus la partager avec Caraxes.

S'il regrettait ses enfants, s'il donnerait tout ce qu'il avait, tout ce qu'il pouvait et ne pouvait pas pour les ramener, s'il en ferait de même pour que son épouse, et non cette pâle version de reine noire qui semblait l'avoir remplacé, il donnerait tout autant pour que son compagnon sanguinaire lui soit ramené également.
Il y avait effectivement bien d'autres dragons sur l'île mais la seule idée d'en revendiquer un lui retournait l'estomac. À la vérité, il se sentait vide et incomplet mais Daemon, pour toute la fascination, l'affection et le respect qu'il avait pour les dragons, n'était pas encore prêt à remplacer son fidèle ami.
Il le faudrait car il en aurait besoin, mais pour l'instant, il n'était pas prêt.
Pourtant, Daemon était tout de même allé explorer le cœur de Montdragon. Il l'avait fait bien des fois par le passé mais les choses étaient différentes. Ces dragons-là étaient sauvages, sans propriétaires et l'île avait été inhabitée depuis longtemps, ce qui ne les avait probablement pas habitué à côtoyer beaucoup d'humains, encore moins de Targaryens puisque ces derniers avaient disparu depuis des siècles, en la personne de Daenerys Targaryen. Le prince s'était donc montré bien plus prudent qu'il l'était déjà dans le passé mais il n'avait pas vraiment eu de soucis.

Outre cette petite inspection, il avait profité de ses journées pour lire. Lire tout ce qu'il pouvait sur les règnes des Targaryen qui avaient suivis Aegon et Viserys, leurs fils et leurs petits-fils, jusqu'au Roi fou puis sa fille. Puis, il avait lu pour se renseigner sur la suite de l'histoire de Westeros, après l'annihilation totale de sa maison.
Mais Daemon était un lecteur rapide et quand il avait épuisé ses lectures, puisque Rhaenyra répugnait à sa présence et qu'il restait encore en colère contre elle, d'autant plus après leurs retrouvailles houleuses, il avait occupé ses journées en dehors de Peyredragon. Une partie de lui avait répugné à quitter l'île mais il n'y avait rien à faire ici, et s'ils voulaient rénover Peyredragon, s'offrir des domestiques à un moment, redonner un peu de dignité au nom Targaryen, ils allaient avoir besoin de fonds à un moment donné. De plus, il en avait quelque peu marre de manger du poisson douteux et des fruits, seules denrées que Rhaenyra semblait bien supporter mais qui commençait à lui passer par la tête.

Cependant, il revenait toujours dans la nuit. Il avait trouvé un accord avec un des pêcheurs qui acceptait de lui faire faire les allers retours si Daemon lui ramenait du gibier. Maigre accord, certes. Mais accord tout de même.
Il ne voulait pas s'éloigner physiquement de Rhaenyra plus qu'il ne le fallait, ils ne savaient pas qui reviendraient et seule, elle ne pourrait pas se protéger. Sa colère à son encontre était peut-être démentielle mais tout comme l'étaient les sentiments qu'il avait pour elle, depuis toujours.
Ainsi, il passait quelques heures dans la nuit, dormait à ses côtés et repartait avant l'aube pour s'éloigner de Peyredragon.
Ce n'était certes pas Noire-Sœur mais il s'était dégoté une épée dans le tas de reliques que l'on avait entassé dans le chateau au cours du temps et il employait cette dernière à chasser les bandits sur les routes et à les offrir à qui les voudrait. Aujourd'hui, il venait de toucher les premières primes et revenait à Peyredragon avant la tombée de la nuit. Une tempête s'annonçait, violente, et le pêcheur répugnait à quitter de nouveau Peyredragon trop longtemps.

Ses pas foulaient la pierre et leur écho se répercutaient entre les murs vides. Partout où il allait, les souvenirs l'assaillaient, le fantôme de ses fils et de ses filles le suivaient. Il les voyait de partout et cela soulageait autant son cœur que ça le meurtrissait.
Il arriva jusqu'à la salle du trône où il entendit que l'on s'activait. Les sourcils de prince se froncèrent tandis qu'il continuait de s'approcher, sa vue se posant au fur et à mesure sur une silhouette sans aucun doute permis Targaryenne mais qu'il ne reconnaissait pas. Daemon avait connu peu de femmes Targaryenne à vrai dire.
Il y avait eu sa grande-mère mais la femme qui lui faisait face n'avait pas la grâce et la beauté douce que l'on prêtait à Alysanne dans sa jeunesse. Sa mère était morte quand il était encore si jeune mais les quelques souvenirs qu'il conservait précieusement, ainsi que l'unique description que l'on avait toujours tenu d'Alyssa Targaryen ne collait en rien à la femme devant lui.
Ses cousines, Rhaenys et Aemma, il les avait bien connu et pouvait donc dire que ce n'étaient pas elles. Quand à ses tantes, la plupart étaient mortes avant qu'il ne soit né ou quand il était encore bien jeune, si l'on omettait Saera qui s'était enfui. Il y avait bien sa seconde nièce, Heleana mais Daemon savait bien que ce n'était pas elle et il rechignait à voir les rejetons que Viserys avait donné à la salope Verte comme de véritables Targaryen.
Il doutait grandement qu'il s'agisse également de Saera devant lui.

La pièce était vide, rangée. Il devinait que c'était du fait de cette nouvelle arrivante et tout à son interrogation, Daemon finit par mettre un nom sur cette Targaryenne.
Sa prestance et son attitude, la façon dont elle se tint près du trône... Il n'imaginait aucune autre Targaryenne se comporter ainsi hormis Visenya Targaryen.

S'il avait encore eu des doutes, ses paroles ne l'auraient de toute façon plus permis. Le prince s'arrête à bonne distance mais assez près d'elle pour être happé par cette aura de puissance qu'elle dégageait sans pour autant se laisser ébranlé.
Du moins, il parvint à rester de marbre jusqu'à ce qu'elle mentionne Vaghar et Noire-Sœur et il fut alors à son tour d'arquer un sourcil.

« J'ai eu une fille. Elle se nommait Visenya. Je crois que "détester mon ancêtre" s'appliquerait mal à nommer ma fille d'après elle. »

Visenya n'avait peut-être pas poussé le moindre souffle, elle avait peut-être perdu la vie avant que sa mère puisse la faire venir en ce monde mais elle avait existé. Elle avait existé et Daemon ne laisserait personne affirmer le contraire. Elle aurait vécu, si ça n'avait pas été pour les Verts, si ça n'avait pas été pour leur trahison, leur perfidie... Ils avaient assassiné sa fille. Tout comme ils avaient assassiné son frère et personne ne lui ferait changé d'avis, personne ne lui ferait croire que cela était pure coÏncidence, pure tragédie que Viserys ait vu son état de santé empirer de plus en plus.

Il finit par s'avancer encore, vers le trône comme pour provoquer son aïeule mais il ne s'installe pas dessus, il prend plutôt place sur les marches.

« Et je crois qu'on vous a mal renseigné, je n'ai pas perdu Noire-Sœur. Du jour où Jaehaerys me l'offrit, elle n'a pas quitté ma ceinture jusqu'au moment où j'ai vengé mon fils. Il me semble cependant que l'épée a été retrouvée bien après ma mort et perdu par un certain Brynden Rivers. Je porte certainement bien des fautes mais pas celle-ci, navré. »

Sur son visage, un sourire en coin prend place, sarcastique et ironique comme il enchaîne, désireux de répondre à ces honteuses accusations.

« Quand à Vaghar, je n'y peux rien si elle n'a pas choisi son dragonnier plus soigneusement. La tuer n'était guère plaisant, mais inévitable j'en ai peur. »

Guère plaisant, c'était un euphémisme, considérant le fait qu'il y avait laissé la vie. Mais Daemon n'avait tiré aucun plaisir, aucune satsifaction à occire Vaghar. Elle avait un jour été la dragonne de son père. Si Daemon avait surtout partagé ses premiers vols avec Alyssa, il avait aussi connu quelques vols avec le prince du Printemps. Vaghar avait été la dragonne de Laena également, combien d'années avaient-ils passé à voler ensemble à Pentos ? Combien de fois Baela et Rhaena avaient-elles été emmené avec leurs parents sur Vaghar et Caraxes ?

« Mais puisque le prince vaurien... »

Et Daemon ne put retenir sa grimace, le titre qu'il avait toujours porté la tête haute lui ayant pourtant trop souvent semblé être la seule chose que l'on voyait en lui, que Viserys voyait en lui.

« Est de bonne humeur et peut-être la seule personne avec de l'argent dans cette forteresse, il est tout à fait disposé à acheter une meilleure épée. »

À cela, Daemon lance à ses pieds la bourse que les prisonniers lui ont rapporté. Ce n'était pas une fortune mais ce serait certainement suffisant pour un peu de nourriture plus décente et de meilleures épées que ce que Daemon portait actuellement et qui avait subi les ravages du temps.

La rage, Daemon connaissait sans aucun doute. C'était un sentiment qui avait animé une grande partie se sa vie, alimenté par les multiples blessures infligées par Viserys, par le fait d'avoir été donné à marié à une fille du Val si en-dessous de son rang qu'il s'en était souvent demandé à quel point sa grand-mère avait dû le haïr pour proposer pareil union, alors qu'il avait toujours laissé entendre son désir d'épouser une femme de sang valyrien, d'honorer les traditions de sa famille. Il y avait également eu cette impression de ne jamais avoir de place, ni dans sa famille, ni auprès de son frère ou dans son Cour ou son conseil. Il y avait eu Otto et son venin, répandu si vivement dans les oreilles de Viserys qu'il en était venu à ne le voir plus que comme ce Prince Vaurien...
Et puis, il y avait eu la guerre, il y avait eu la perte de son frère, de ses enfants, de Rhaenys, sa cousine, il y avait eu l'indifférence de Rhaenyra, l'impression de ne plus exister quand il voyait le vide dans ses yeux, quand il se rendait compte de son mépris à son égard.
La rage, il connaissait.

Pourtant, contrairement à ce que l'on avait toujours dit, pensé et craché sur le prince vaurien, il n'était pas incapable de sentiments ou de compassion.
Il s'était endurci au cours des années, notamment pour protéger Viserys car il en allait de son devoir de second fils. Lorsqu'il était enfant, il avait toujours admiré le lien entre son père et son oncle Aemon, la façon dont le prince Baelon le Brave pouvait déplacer des montagnes pour son frère, le prince héritier Aemon. Combien avait-il pleuré lorsque son oncle était mort, combien avait-il été terrifié pour Viserys alors, du haut de son jeune âge. Il s'était juré ce jour-là, en voyant la détresse de son père, qu'il ne laisserait jamais rien arrivé à Viserys, qu'il serait son bouclier et son épée, dut-il cela lui coûter la vie. Et il avait lamentablement échoué...
Son frère avait cru les mensonges d'Otto Hightower, il l'avait éloigné de sa vie, il l'avait bani plus de fois qu'il ne pouvait le compter et lorsque Daemon avait épousé Rhaenyra, il n'avait plus revu son frère avant ce jour fatidique. Il avait laissé les Verts le tuer, petit à petit. Car rien ne pourrait jamais lui faire croire le contraire.
Mais Daemon était responsable aussi, au fond de lui, sous la rage et la haine envers les Verts, il se sentait coupable. Aurait-il été capable de laisser son égo et sa fierté de côté pour faire entendre à Viserys combien il l'aimait, combien il ne cherchait qu'à le protéger, il aurait peut-être pu changer les choses...
Mais il était cet être empli de fierté et même s'il était toujours revenu dans sa vie dès que Viserys lui en laissait le droit et l'opportunité, il ne s'était jamais résolu à laisser entrevoir ces facettes là à son frère.

Une fois de plus, la rage il connaissait. Comment ne pas ressentir de rage face à tout ça, plus encore lorsqu'une guerre vous avez tout pris et qu'une seconde vie commençait sans qu'il n'ait rien demandé ? Une seconde vie où il avait retrouvé Rhaenyra seulement pour voir danser la Reine Noire dans ses orbes toujours aussi indifférentes et méprisantes à son égard.
Daemon aurait pu maudire tout ça, il aurait pu s'en aller et tourner les talons, se donner la mort à nouveau même mais même ça, il en était incapable.
Il était un Targaryen, dans ses veines coulaient toujours le sang de l'Ancienne Valyria, peu importe qu'il ait à présent possédé le corps d'un fidèle de Trios. Et il exécrait au plus haut point constater ce qu'était devenu leur héritage, leur dynastie.
Il ne pouvait pas simplement s'enfuir et abandonner sa Maison, son héritage.

Le prince vaurien ne semblait pas être le seul à accorder de l'importance à ce dernier entre ces murs. Il n'en aurait jamais cru autrement de la part de Visenya, quoi qu'il en soit.
Se trouver devant une femme qu'il n'avait connu qu'au travers de livres d'histoires et qui avait aidé à bâtir Westeros, à unifier ses royaumes tout autant qu'Aegon le Conquérant et leur sœur Rhaenys, cela aurait sans doute pu laisser penser qu'il en serait pantois, troublé ou même admiratif.
Daemon était sans aucun doute admiratif de cette reine, il l'avait admiré bien plus que le Conquérant ou leur sœur mais il était un être fier. Même face à l'une de ses ancêtres, bien qu'il ne porte pas son sang en lui, il ne laisserait pas tomber ce masque.
En outre, son insolence ne sembla en rien outrager Visenya. En fait, il discerne même quelque chose de plus tendre dans son regard et il en arque un sourcil. Ainsi donc, Rhaenyra avait parlé de leur Visenya à leur ancêtre... Au moins, ce n'était pas de la pitié qu'il recevait.
Seulement à ce moment-là le prince baissa-t-il les yeux brièvement, laissant entendre un tout aussi bref ricanement aux tons cyniques.

« Il n'y a nul besoin de vous pour que le souvenir se ravive. »

Ni en ce qui concernait Visenya, ni en ce qui concernait ses fils ou les derniers temps qu'il avait passé à Peyredragon avant que Rhaenyra ne l'envoie à Harrenhal. Depuis qu'il avait quitté la forteresse au début de la guerre, Daemon n'y était jamais revenu.
Les derniers souvenirs qu'il en gardait étaient donc ceux teintés de souffrance, de rage. De deuil...
Pire encore, sa fille avait fait son entrée au monde déjà morte au pied même du lit qu'il partageait nuit après nuit avec Rhaenyra depuis son retour. Non, il n'avait nul besoin que cette Visenya-ci ravive le souvenir car ce dernier le faisait chaque nuit, chaque fois que son regard se posait sur le sol au pied du lit et où il y revoyait sa nièce-épouse, couverte de sang et berçant le corps difforme de leur fille, sans vie.
Et venait avec cette vision l'horrible sentiment de culpabilité qui le tenaillait depuis ce jour, lorsqu'il repensait à son soulagement, celui de ne pas avoir perdu Rhaenyra. Lorsqu'il songeait à combien il avait souhaité, prié même -lui qui ne croyaient en aucune présence divine, sauf peut-être celle des Dieux Valyriens- que l'on ne lui prenne pas Rhaenyra comme on lui avait pris mère, cousine et première épouse... À n'importe quel prix. N'importe quel prix avait-il inlassablement répété dans son esprit...
Le prix avait été sa fille, le prix avait été leur fille, leurs fils, leur mariage, le royaume, les dragons, leur dynastie... Pourtant, c'était la vie de sa fille qui avait toujours inlassablement pesé sur les épaules de Daemon depuis le moment où il avait porté son corps si léger, enveloppé par Rhaenyra elle-même pour le porter jusqu'à son bûcher funéraire.
Le souvenir et tout ce qui allait avec l'avait-il jamais quitté ?

Au lieu de tergiverser sur une mort qui remontait à bien trop longtemps, Daemon avait préféré se défendre des accusations balancées à son encontre.
Si Visenya semble faire l'impasse sur Noire-Sœur, elle semble en revanche désireuse de défendre Vaghar et cette fois, les iris violettes du prince vaurien brille de fureur silencieuse à l'égard de son ancêtre comme il relève la tête dans sa direction, elle qui s'était rapproché.
Daemon n'en resta pas moins assis sur les marches du trône et bien qu'elle le toisait certainement depuis sa position debout, il n'en abandonnait pas moins son dédain à cet instant.

« Vaghar a été la dragonne de mon père. Puis celle de ma première épouse. La tuer n'était pas un choix facile mais si elle ne s'était pas lié à un kinslayer, je n'aurais pas eu à le faire.

Il fallait également admettre que le reste d'affection que le fantôme du garçon qu'il avait un jour été et qui avait toujours eu un faible pour les voyages sur Meleys avec sa mère mais qui avait également adoré ceux avec son père et Vaghar avait disparu après la mort de Lucerys.
C'était Aemond et Vaghar qui avaient tué son fils. Et jamais Daemon ne trouverait en lui ce qu'il fallait pour pardonner à la dragonne ou au Kinslayer. Jamais.

« En outre, il s'en est également servi pour tuer l'un de mes fils. Je doute que votre envie de défendre une dragonne morte depuis longtemps puisse faire changer mon sentiment à l'égard de cet évènement. »

Mais puisque Daemon n'avait pas pour projet de se mettre Visenya Targaryen à dos, il avait donc proposé cet argent en compensation pour Noire-Sœur, un geste qui ne lui fut pas totalement recraché au visage.
Il mentirait, il est vrai, s'il affirmait qu'il ne retirait pas une certaines satisfaction à être celui qui détenait l'argent dans cette forteresse, plus encore qu'il ne ressentait aucune fierté à être celui qui pouvait donner les moyens à l'illustre Reine Visenya les moyens de s'armer de nouveau, et correctement.
Comme elle lui jette de nouveau sa bourse, Daemon la récupère et la referme tout en l'écoutant l'interroger sur les dragons.
Toujours plus, son air se renfrogne encore. Il est allé les voir, il est vrai. Il a exploré Montdragon, il est vrai. Mais dans son cœur, dans son âme, l'absence de Caraxes reste indélébile. Tandis qu'il arpentait les tunnels, chaque pas lui donnait l'impression de trahir son fidèle ami, qu'il avait lui-même conduit à la mort en affrontant Aemond et Vaghar. Daemon donnerait tout pour ramener Caraxes. Ou presque tout.
Ce n'était pas d'un autre dragon qu'il voulait. Cela pouvait sembler puérile, stupide même d'autant plus pour un homme comme lui, mais c'était pourtant le cas.
Daemon était incapable de se lier à un nouveau dragon, pas dans l'immédiat en tout cas.

Alors, ce fut avec un faible soupire qu'il finit par répondre à son ancêtre.

« Sauvages. Dangereux. Ils ont l'air de tenir à leur tranquillité. »

Comme il énonce ces faits, un rugissement se fait entendre et Daemon peut ressentir cette force sublime passer au-dessus de la forteresse, prendre la direction qu'il devine être celle du Détroit. Malgré lui, il ressent cet intérêt mêlée à une culpabilité féroce.

« Avez-vous jeté votre dévolu sur l'un d'eux ? Les Mestres ont gardé, apparemment, une sorte de compte de dragons.

Visenya Targaryen avait en tout point été l'ancêtre que Daemon avait adulé assez tôt dans sa vie. Elle incarnait à ses yeux la notion de grandeur Targaryenne ultime, infaillible et dure.
Certains disaient qu'il valait parfois mieux ne jamais rencontrer ceux que l'on considérait comme ses héros. Peut-être était-ce vrai. Mais Daemon devinait que Visenya Targaryen serait sans doute décevante si elle n'avait pas en elle cette faculté à être horripilante. Car sans nul doute, elle l'était.
Malgré le respect qu'il lui vouait, une once d'admiration également, le prince vaurien trouvait fortement agaçant et qui plus est hypocrite de sa part de lui faire la morale concernant le fait que le sang du Dragon s'était massacré entre eux. N'avait-elle pas cautionné les propres actes de son fils elle-même ? N'avait-elle pas cautionné le début d'une guerre lorsqu'elle avait laissé Maegor volé le trône de son neveu ou lorsqu'elle avait retenu en otages ses grands-parents et son arrière-grand-mère ?
Décidément, il l'appréciait déjà autant qu'elle ne l'agaçait déjà. Pourtant, lorsque Daemon lui répondit il fut sec, si ce n'est pour la lueur dangereusement amusée qui flottait dans ses iris d'un violet plus appuyé.

« À la différence non négligeable que ni ma nièce-épouse, ni moi, ni aucun de nos enfants n'ont commencé cette guerre. Le sang du dragon avait été versé bien avant le début de la Danse, et c'était de LEUR fait. »

Alicent Hightower avait été la première à verser le sang lorsqu'elle avait agressé Rhaenyra avec le poignard même de Viserys à Lamarck. Et même après cela, la mort de Visenya restait un crime à ses yeux. La mort même de Viserys était un meurtre à ses yeux, que personne ne lui fasse croire que cette salope verte n'était pas coupable, elle qui avait si docilement soumis son esprit de gamine faible à la volonté de son père pour trahir fidèle amie et roi.
S'il l'avait sous la main, Daemon lui ferait subir mille et une agonies... Il ferait naître en elle la même lueur de peur qu'il avait pour dernier souvenir de l'œil unique d'Aemond, alors que Noire-Sœur se préparait à lui ôter toute vie, et toute vue, l'œuvre de Lucerys finalement complétée.

« Mais croyez dont ce qui vous aide à mieux dormir la nuit, je vous en prie. »

Sans aucun doute, leurs avis divergeaient moins lorsqu'il était question de dragons. Dès son plus jeune âge, Daemon avait ressenti la plus grande des fascinations et le plus profond des respects pour ces créatures légendaires et uniques.
Il rejoint le sourire de son aïeule par un fin ricanement. Avait-il été l'esclave de Caraxes ? À bien des égards, oui. Mais le lien qu'il avait entretenu avec le Sanguinaire avait toujours été vanté pour sa profondeur, pour son extraordinaire nature. Caraxes n'était pas un dragon, il avait été son plus fidèle compagnon et ami au cours de sa vie, sa seule véritable constante dans un monde où il n'avait plus de parents, où son frère le rejetait perpétuellement, où le royaume entier le considérait comme un vaurien et un paria, où Rhaenyra n'était pas sienne...

« Ce n'est pas moi qui démentirait une telle affirmation. »

Daemon écoute attentivement le choix de son ancêtre, sourit même plus largement lorsqu'elle mentionne une rivalité fraternelle amusante mais qui sert son cœur dans sa poitrine. Et il semble que les terribles griffes du regret et de la souffrance n'en aient pas fini, qu'elles resserrent leur prise alors que Visenya l'interroge sur ses propres projets vis-à-vis d'un nouveau dragon.

« L'heure n'est pas encore venue pour moi. »

Il était humiliant de ressentir autant de faiblesse, c'était pourtant bien le cas. Daemon ne pouvait pas envisager revendiquer un autre dragon, pas tout de suite. Caraxes était encore trop présent dans son esprit, le sort qui fut le sien un trop lourd regret.

« Mais Moonstranger vous sied certainement. »

Depuis son installation sur les marches du trône, il continue d'observer Visenya. S'il devait être parfaitement honnête, il est lui-même embêté à l'idée d'un nombre conséquent de Targaryens pouvant revenir à la vie et revendiquer un dragon. Leur famille avait toujours été prompt à la folie mais surtout, à se détruire entre elle. Certains noms dont il avait lu les exploits dans les livres, mieux valait qu'ils n'en aient jamais en leur possession...

« Enfin, je devine que si je devais narguer mon frère, je revendiquerais un plus gros dragon que lui également. »

Ou il pouvait aussi s'exhiber en toute circonstance au bras de Rhaenyra bien que cette idée serait fortement compliquée s'ils continuaient à s'éviter comme ils le faisaient. Viserys reviendrait-il seulement ? La question, Daemon la chasse immédiatement, comme il le fait depuis son propre retour, depuis qu'il a regagné la forteresse et retrouvé Rhaenyra. La simple pensée déclenche en lui des émotions qu'il ne peut supporter.

« Bien que je n'en ai jamais eu besoin dans notre précédente vie. »

Il conclut avec une mine plus sombre, soupire légèrement.

« Je devine que l'illustre Visenya ne compte pas revendiquer le plus grand des dragons à cette époque seulement pour rester cachée à Peyredragon et y faire le ménage. Quels sont vos projets exactement ? »

Se faire faire la morale par une ancêtre était peu agréable et encore plus quand Daemon ne pensait pas avoir quoi que ce soit à se reprocher en premier lieu.
Oh, il avait certainement bien des crimes à son actif mais Daemon savait dans son fort intérieur que si les Hightower étaient restés à leur place et si Viserys avait été moins naïf ou aveugle en premier lieu, aucune guerre n'aurait eu lieu.
Oh il était facile de venir lui faire la morale quand on s'appelait Visenya Targaryen. Mais elle pouvait dire ce qu'elle voulait, elle n'était pas non plus toute blanche et les guerres passées, comme elle disait, finiraient par revenir les hanter.
Daemon n'était pas un croyant, il était un homme pragmatique et il avait appris à la dure que rien n'était simple dans la vie.

Plutôt que de continuer à parlementer sur ce désaccord, Visenya Targaryen préféra lui parler de dragons. La question le tourmentait. Daemon Targaryen avait passé la quasi totalité de sa vie à être un dragonnier. Se retrouver sans ce lien précieux retournait son esprit.
Caraxes, lui manquait. Et la présence d'autres dragons était déstabilisante, pesant même quand il cherchait à faire le deuil du compagnon qui avait été son seul véritable repère depuis qu'il en avait fait son dragon.
Sans doute que beaucoup pensaient que le fameux prince vaurien sauterait sur la première occasion de revendiquer une autre de ces bêtes qu'ils voyaient comme féroces autant que merveilleuses mais ce n'était pourtant pas le cas.
La seule pensée le rendait malade, était comme une sensation de trahison envers Caraxes.
Ce n'était toutefois pas une chose qu'il avouerait à Visenya, il avait beau ne plus être l'homme qu'il avait un jour été, Daemon n'avait tout de même pas perdu toute fierté ou amour propre.

Du moins, tentait-il de se l'assurer. Car c'était plus difficile d'en être totalement certain quand Visenya Targaryen, une ancêtre qu'il avait maintes fois adulé, braquait ses yeux sur lui, en l'interrogeant sur une partie de lui qui était bien difficile. Son frère. Il en ricana en y songeant.

« I would be tempted to hit him as mush as to hug him. »

Si Caraxes avait été une constante dans sa vie, que dire de Viserys ? Pour toute la faiblesse qui était la sienne, son frère avait toujours eu sa place dans son cœur. Et c'était sans doute la raison pour laquelle se faire éjecter de sa vie au moindre faux pas avait toujours été douloureux et humiliant.
Daemon avait passé sa vie entière à essayer de protéger son frère, à faire de son mieux pour lui. Et pourtant, à la première occasion, Viserys l'avait laissé tomber, il l'avait vu comme un paria, un homme violent et sans limites, un salopard de la pire espèce, oubliant leurs liens fraternels et ce que Daemon avait fait pour lui. Il s'était laissé endormir par les mensonges d'Otto et avait totalement oublié qui il était.

Et pourtant, Daemon avait continué de revenir. Humiliation après insultes, après exils et blessures, il était revenu, encore et encore dès que son frère décolérait. Il avait continué de le protéger de son mieux.
Pour quoi ?
Par amour. Tout le monde s'évertuait à penser que le prince vaurien n'avait en lui que vils desseins, mauvaises intentions, perversité et violence. Ils avaient vu, à chacun de ses retours, une occasion pour lui de provoquer et de choquer, de revenir à ses ambitions quand il ne revenait que par amour et dévotion. Pour son frère. Et pour sa nièce.
S'il avait mis de côté sa fierté et son égo, s'il avait été capable de dire à Viserys... Par Morghul, n'aurait-il pas pu être moins aveugle, comprendre par lui-même ?
C'était tout ce que Daemon avait espéré pendant longtemps, qu'il le voit comme le petit frère avec qui il avait un jour partagé ses jeux, ce frère avec qui il s'était souvent pris pour le prince de Peyredragon quand Daemon était le prince du printemps, son fidèle frère et protecteur, à l'image de leur oncle et de leur père. N'aurait-il pas pu voir qu'il aurait été prêt à s'empaler sur Noire-Sœur de sa propre main s'il le lui avait ordonné, s'il l'avait fallu pour sa sécurité et son bien être ?

Mais Viserys avait cessé de voir ce frère en lui, il l'avait remplacé par l'image du prince vaurien dépeint par Otto Hightower et Daemon n'avait rien fait. Il avait tenté d'attirer son attention en provoquant sa colère, en choquant et en provocant. Il avait tenté de lui faire ouvrir les yeux des pires façons possibles et Viserys était resté sourd, aveugle et muet.
N'était-ce pas un peu de sa faute également ? Car effectivement, il lui aurait fallu quelques mots pour supplier son frère de retrouver la raison, de le supplier de le voir de nouveau comme un frère et non plus comme sa plus grande source de chaos. Mais il avait été trop fier.
Daemon Targaryen n'avait jamais été homme à supplier ou à rendre compte de sa faiblesse à autrui, pas même à Viserys ou Rhaenyra.
Et Viserys était mort. Il avait trouvé la mort alors que Daemon ne lui avait jamais vraiment dit ce qu'il avait à dire, il n'avait jamais pu lui laisser voir à quel point il s'était trompé. L'avait-il un peu compris lors de ce fatidique dîner ? Le penser était aussi douloureux que c'était apaisant.

Mais Viserys était mort et avec son départ pour les contrées de Morghul, la guerre était tout ce qu'il avait laissé. Et dans le cœur du prince vaurien, un vide comme nul autre qui n'avait fait que s'accroître par la mort de sa petite Visenya, par celle de Lucerys et tout ce qui avait suivi ensuite.
Car il n'avait plus eu de frère auprès de qui retourner lorsque la tempête se calmait... Il était seul, si ce n'était pour Rhaenyra qui s'enfonçait chaque jour un peu plus dans sa folie et sa paranoïa, qui le repoussait et le haïssait un peu plus à chaque jour qui s'écoulait.
Y songer le bouleversait plus qu'il ne l'aimerait et Daemon n'aimait pas avoir l'air faible ou troublé devant son ancêtre. Il préféra donc tenter un brin d'humour au lieu de continuer à maugréer.

« But I wasn't married to mine. »

Le coin de ses lèvres s'étira avec insolence avant qu'il ne s'interroge sur les projets de l'illustre ancienne première reine de Westeros.

« Well... You might count on my help. For Dragonstone and the new Conquest, I hear. »

Il était vrai que l'état de leur demeure laissait grandement à désirer. Voir un tel déclin le frustrait, le chagrinait et le rendait furieux à la fois. Ce n'était d'ailleurs pas pour rien qu'il tentait de faire rentrer de l'argent dans leurs caisses.

« You should try the Crownlands, first. Many Houses would be glad to see one King rule over Westeros again, the actual seven are pain in their asses. They told me as much when I bring them criminals. »

Daemon finit par se lever des marches où il s'était installé par provocation, se rapprochant finalement de Visenya.

I have already started to bring money back, though it's not a lot and clearly not enough. »

« Oh but I live for upset those stupid grey rats. »

Un ricanement cynique le quitte avant qu'il ne prête une attention plus sérieuse aux paroles de son ancêtre. Devoir. C'était là un mot qui avait toujours posé problème au prince vaurien.
Le devoir au sens où Westeros l'entendait lui avait bien souvent donné des envies de meurtre ou de lever les yeux au ciel, selon son humeur. Pourtant, Daemon Targaryen, quoi qu'en dise, n'était pas dénué d'honneur, de sens moral ou de sens du devoir. Il avait simplement des priorités et n'accordait pas la même notion de devoir que le commun des mortels de Westeros, semblait-il.
Son devoir avait été de protéger Viserys, en tant que frère et second fils. Il avait failli. Son devoir en tant qu'oncle et époux, avait été de protéger Rhaenyra, de défendre son droit de naissance et de tout lui donner. S'il lui avait tout donné, jusqu'à la moindre fibre de son âme, il l'avait failli aussi. Son devoir de père avait été de protéger, de défendre et de guider ses enfants dans la vie... Trois d'entre eux étaient morts avant lui, un avait été porté disparu en mer à deux ans, quand à son premier né avec Rhaenyra, il avait été tant traumatisé qu'il en avait oublié et de vivre, et qui dire de ses filles ? Elles semblaient s'en être mieux sortie que leurs frères mais était-ce vraiment le cas ? Les livres d'histoire ne parlaient guère de ses filles, il était difficile de le savoir réellement. Quoi qu'il en soit, il avait failli là aussi.
Tout ça parce qu'il avait été incapable de mettre son égo de côté et laisser voir à Viserys qu'il était toujours son frère, qu'il ferait n'importe quoi pour lui en premier lieu. Et parce que Viserys lui-même avait été un fou, un imbécile faible et naïf à la manipulation d'Otto Hightower, qui avait oublié ce que de détenir le sang du dragon voulait dire, qui avait oublié le frère qu'il avait toujours été pour lui, celui qui avait levé une armée pour soutenir son droit au trône, en se mettant Rhaenys à dos, celui qui aurait affronté seul le Fléau de Valyria lui-même pour lui. Il n'avait été qu'un ingrat qui avait mené à la perte de leur famille et finalement de leur dynastie par son aveuglement et son incapacité à comprendre l'amour fraternel que Daemon lui portait. Et pourtant, s'il revenait aujourd'hui, Daemon savait que malgré le ressentiment et les blessures, l'amour qu'il lui portait subsisterait malgré tout, qu'il le prendrait dans ses bras et le serrerait jusqu'à ne plus pouvoir en respirer.
Lorsque Visenya pensait à son frère et à ce qui les avait divisé, Daemon s'interrogea en l'observant contempler le ciel et les dragons, ressentait-elle la même douleur, la même amertume ?
Il avait toujours été certain que la sœur aînée du Conquérant avait été mis à mal par les morts de sa sœur et de son frère, sans doute parce qu'il accordait de l'importance et une croyance certaine en ce qui unissait des êtres qui liaient leur sang sous les Quatorze Flammes. Lui-même avait eu l'impression de sombrer dans une folie cauchemardesque lorsqu'il avait perdu Rhaenyra à sa propre folie pendant la guerre, alors qu'avait ressenti l'illustre, la forte et inébranlable Visenya Targaryen lorsqu'elle avait perdu deux parties de son âme ?
Il devinait qu'il ne le saurait jamais car loin de lui l'idée de lui poser une question aussi stupide ou sentimentale.

« Duty, yes. Though, he was still your brother and you would have fought the Doom itself for him because, he was your brother, wouldn't you ? »

Il la questionne, avec ironie et insolence, ce sourire caractéristique de sa personnalité plaqué sur le coin de ses lèvres avant qu'un bref ricanement ne le quitte finalement.

« Or maybe not. 'Doesn't matter now anyway. »

Daemon aurait aimé pouvoir dire que Viserys ne le tourmenterait plus dans cette vie. Ce serait mentir. Son frère avait toujours été la plus grande source de souffrance dans son existence et il doutait que cela puisse changer malgré tout, ici. Bien que Rhaenyra et la façon dont ils s'étaient déchiré pendant la guerre avait largement détrôné Viserys.
Il ne pouvait cependant pas affirmer qu'il en irait de même pour Visenya, il ne la connaissait pas assez pour cela. Peut-être était-elle capable de se défaire de ça, ou peut-être tentait-elle de faire bonne figure.

Quoi qu'il en soit, il n'était pas difficile de deviner qu'elle avait des projets, de ceux qui n'étaient pas de faire le ménage ici jusqu'à la fin de sa vie ou de se lamenter sur le sort qui avait été celui de leur dynastie.
Daemon lui assura son soutien, après tout, qu'avait-il d'autre à faire ? Il doutait que Rhaenyra lui tienne plus rigueur de ce fait que ce qu'elle lui reprochait déjà de toute façon, et pourquoi ne le ferait-il pas ?
Westeros n'était guère son endroit favori mais il avait besoin d'occuper ses journées et son esprit que de simplement faire la chasse aux bandits sur les routes pour ramener quelque argent et simplement... Survivre.
Et puis, il devait l'admettre également, il y avait une grande partie de lui qui avait envie de faire se déverser le chaos et le feu sur ce royaume maudit.

« Do not thank me. Instead, promise me that if you have to burn down their ridiculous Citadel, you will let me take part to the spectacle. »

Peut-être la Foi se montrerait-elle plus sage ? Hum. Daemon souhaitait presque que ce ne soit pas le cas, qu'il ait une bonne raison de les faire tous brûler. D'ici là, il aurait peut-être réussi à revendiquer un dragon.

« So you plan to push the people to riot too ? It's a good idea. Most of people forgot what damages the people can do. They seem to be so hungry and tired of this farce, it will not be much difficult to push them to our side. »