You're a word that I can't forget
Hey brother
Do you still believe in one another?
Do you still believe in love? I wonder
Oh, if the sky comes falling down
For you
There's nothing in this world I wouldn't do
Le chaos n'épargnait jamais personne. C'était quelque chose que Tyrion avait appris depuis longtemps.
Visenya Targaryen avait avancé ses pions, plutôt intelligemment, plutôt efficacement dirait-il et elle avait réussi à s'emparer de Port-Réal, avant son assassinat.
Mais le tumulte qui avait secoué la capitale des Sept Couronnes était loin d'être le seul à s'être joué ces derniers temps, les Terres de l'Ouest elles-mêmes livrées à leur propre chaos intérieur.
Il fallait dire que Jocasta Lannister avait finement joué ses cartes également, Tyrion le reconnaissait. Cependant, il trouvait la nouvelle suzeraine du Roc très téméraire et bien mal préparée à ce qui allait s'abattre sur elle, non pas qu'il ait daigné le lui faire remarquer, il était après tout un invité ici et il comptait bien le rester.
La politique n'avait pas perdu de son charme, il fallait bien admettre que plus le temps passait depuis son retour et plus le nain sentait l'attirance de cette dernière, de son jeu le chatouiller mais il était las, du moins, il se plaisait à le prétendre à tous et surtout, à lui-même.
Pourquoi replonger dans tous ces casses-têtes quand il pouvait simplement profiter de son temps à boire, lire, et profiter de son épouse et de sa fille ?
Il avait bien fait une légère entorse lors de la visite des nouveaux souverains de Volantis voilà un petit moment plus tôt, et Tyrion gardait peut-être un œil sur leur politique, sur leurs actions, peut-être mais est-ce que cela était s'impliquer ? Non. C'était satisfaire sa curiosité de loin.
Or, la matinée avait à peine commencé pour lui quelques heures plus tôt qu'un quelconque page était venu le quérir pour le guider jusqu'à la nouvelle suzeraine. Tyrion avait bien songé à éluder le pauvre type et cette rencontre forcée mais il fallait être lucide : il ne serait pas allé bien loin.
Docilement, bien que fortement contrarié, Tyrion avait donc rencontré Jocasta et là où il s'attendait à se voir être gentiment sollicité pour une politique qu'il tentait désespérément de ne pas regarder de plus près, il fallait bien reconnaître que Jocasta Lannister lui avait coupé l'herbe sous le pied avec la nouvelle qu'elle lui annonça plutôt : Jaime était revenu.
La nouvelle créa un bouleversement si intense chez le demi-homme qu'il s'en laissa tomber sur une chaise, le temps de se reprendre avant de fausser compagnie à Jocasta et de se précipiter... À vrai dire, il n'y avait même pas songé et ses courtes jambes le brûlaient déjà de tant d'efforts si soudains, mais le nain se précipitait quand même au détour des couloirs, comme persuadé qu'il trouverait son frère au détour de l'un d'eux.
Ce n'est pas le cas et Tyrion poursuit donc sa course folle et sans réel autre but que celui de trouver Jaime. Les pas du nain s'arrêtent net au détour d'un salon, il fait quelques pas en arrière, lorsque ses yeux s'arrêtent sur une silhouette de dos.
Oh, il avait tant rêvé de revoir son frère, il le reconnaîtrait même dans la plus sombre des cavernes, alors seulement de dos... Un jeu d'enfant.
Tyrion l'observe un instant, il se sent comme l'enfant qu'il fut un jour, sans doute trop sensible pour le monde cruel qui l'attendait et la famille qui le tenait, celui qui voyait son grand-frère comme cet espèce de Dieu absolu, car au fond, c'était un peu ce que Jaime avait été pour lui ; le seul être à prendre soin de lui, à l'aimer, à lui témoigner de l'attention ou de l'affection.
Sa mort, Tyrion l'avait pleuré jusqu'à la fin de sa vie, de sa première vie il entendait, mais il la pleurait encore dans cette existence-ci.
La gorge du nain se noue et il peut sentir les larmes naître dans ses yeux, les sales traîtres ; la faiblesse dans ses jambes déjà éreintées de sa marche et à présent éprouvées par l'émotion qui grignotait le nain de part en part.
Il y aurait tant à dire, un million de questions, de mots, de pensées se bousculent dans l'esprit si affuté de Tyrion mais le silence est tout ce qui semble être capable de sortir de sa bouche pour l'instant.
Alors, il prend une inspiration, avant de miser sur ce qu'il sait servir de mieux : l'humour.
« Ces fidèles de Trios... Je suis presque sûr qu'ils t'ont rajouté quelques centimètres et regarde-moi, toujours si désespérément petit ! »
Tyrion s'exclame, le sourire aux lèvres, entrant dans la pièce pour se rapprocher de son frère, qu'il laisse se retourner et qu'il observe, l'œil brillant et malicieux à la fois.
« Je suis content de te voir ici... »
Le nain se balance d'un pied à l'autre, non pas seulement à cause de la faible capacité de son corps à supporter la fatigue, mais parce qu'il bouillonne au fond de lui et finalement, il s'élance et coupe toute distance entre Jaime et lui, pour trouver l'étreinte réconfortante de ses bras.
« Tu m'as manqué. »
by CrimsonTulip