It's just your shadow on the floor
But I promise we'll take the world to its feet
And move mountains
And I'll rise up I'll rise like the day
I'll rise up I'll rise unafraid
I'll rise up And I'll do it a thousand times again
Depuis la fenêtre de ses appartements, les yeux bleus d'Izanriah Royce observaient les montagnes qui s'étendaient à perte de vue tout autour de Roches-aux-Runes. Ces montagnes, cette vue, elle les connaissait bien, elle avait grandi en les observant. Ou plutôt, elles l'avaient vu grandir, devenir une femme, une mère, une suzeraine.
Pour ce qu'elle était devenue à présent. Que restait-il de la mère ? De la suzeraine ? Son propre fils l'avait trahi, sa chaire et son sang qui avait révélé un visage bien sombre, bien imbécile, et la suzeraine se retrouvait à présent prisonnière de son fief, privé de tout véritable pouvoir, si ce n'était pour les bannerets qui lui étaient restés fidèles. Mais pour combien de temps ?
Izanriah n'était pas stupide. Le Val ne pourrait pas résister éternellement, elle ne pourrait pas résister éternellement. Elle savait que tôt ou tard, il lui faudrait choisir, entre la dignité et la fierté, ce qui impliquerait sans aucun doute sa mort, ou se soumettre.
Décemment, l'idée de laisser sa région entre les mains des Targaryens la révulsait. Qui étaient-ils ces seigneurs dragons, leur arrogance n'avait-elle aucune limite pour réclamer ce qui n'était plus à eux depuis des siècles, ce qu'ils avaient d'ailleurs perdu et presque détruit par leur propre fait, leur propre vanité et arrogance ?
Maegor Targaryen, en particulier, lui était imbuvable. Cet animal avait réussi à entourlouper son fils, non pas que cela eût été une tâche difficile, elle en avait conscience, et il régnait à présent sur les Eyriés, une force non négligeable. Elle redoutait, le jour où elle verrait le dragon de cet homme fou et cruel se repaître du drame qu'il laisserait derrière lui lorsqu'il attaquerait sa demeure.
Le problème, la situation, elle l'avait retourne maintes fois dans sa tête, depuis des lunes. Et si elle continuait de résister à Maegor Targaryen, à Visenya Targaryen, elle n'était pas assez idiote pour penser qu'elle pourrait le faire éternellement, ils finiraient par se lasser de son ignorance, de son insolence.
Et après la débâcle qu'ils avaient subi à Harrenhal, Dorne ne pouvait certainement pas se vanter de lui être utile ou d'une quelconque aide, malgré quelque correspondance échangée.
Pour autant, elle avait également sa fierté. Et elle ne ploierait pas le genou sans une bonne raison. Si elle devait être honnête, la suzeraine était même étonnée que les Targaryens n'aient pas encore véritablement agi.
Elle avait ouï dire que sa nièce, Antoinette, se trouvait aux Eyriés, mais ses informations ne stipulaient pas d'un danger imminent pour elle. Et ce matin, on lui avait appris que cette dernière venait à sa rencontre.
Était-ce dont là le plan de ce Maegor ? User sa nièce contre elle ? L'intention était aussi pathétique que cruelle.
Depuis ses fenêtres, elle avait vu le convoi arriver et elle s'était préparé en conséquences finalement, avant que son page ne vienne la quérir.
D'elle-même, Izanriah s'était dirigée vers le salon où on avait installé Antoinette. Comme à son habitude, elle portait une tunique imposante qui laissait à se demander si elle portait un pantalon ou des jupes, et ses longs cheveux de jais n'étaient attachés que par un élégant chignon en hauteur tandis que le reste de sa longueur retombait librement sur son épaule.
Antoinette portait sur elle un style plus sage cependant, malgré sa robe unique. Elle avait entendu parler de ses talents de couturières, elle en avait à présent la confirmation.
Elle avait également entendu parler de la ressemblance de sa nièces à sa défunte sœur, elle en avait également la confirmation aussi. Malgré leur affiliation, c'était la première fois qu'elle posait les yeux sur la femme qu'Antoinette était devenue, depuis les funérailles de sa mère où elle n'était encore qu'un bébé.
Aliénor, elle l'avait déjà revu mais Antoinette était restée en retrait. Du moins, Lyonel Corbray l'avait laissé en retrait, cet idiot... Il lui fallut se reprendre un instant, car cette nièce était un portrait fidèle de sa sœur, sa chère Alayne.
« A shared one, my niece. »
Izanriah lui offre un sourire en retour, un sourire sincère et chaleureux. Elle n'ignore rien des raisons de la présence d'Antoinette ici, mais elle reste sa famille. Elle reste son sang, et surtout, une pauvre enfant utilisée par des âmes peu charitables, peu scrupuleuses.
« I trust your journey has been a pleasant one from the Eyries ? »
Son sourire n'a pas quitté son visage élégant tandis qu'elle l'interroge, non sans manquer de lui révéler qu'elle connaissait déjà la raison de sa venue, les plans de Maegor Targaryen.
Izanriah dépasse sa nièce pour aller servir le thé elle-même, poussant une tasse dans la direction de sa nièce.
« You must be glad to be home, in the Vale. After so much time away in Dorne, then in the Reach. »
by CrimsonTulip