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Scénarios attendus
Lune 12, 875 AC. L'été arrive sur Westeros et avec lui, la promesse de réclotes prospères. À Port-Réal, l'humeur n'est pourtant pas aux réjouissances après le meurtre de la souveraine des Sept Couronnes. Tous s'agitent et cherchent un coupable, prêt à accuser son voisin pour s'innocenter.
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「My heart's on fire」(ft. Dyanne Hightower)

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Colin Crane

Colin Crane

Défi RP #2
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My heart's on fire
Wise men say
Only fools rush in
But I can't help falling in love with you
Shall I stay?
Would it be a sin
If I can't help falling in love with you?
Pendant des décennies, Colin Crane s'était interdit de mettre un seul pied dans le Bief. Il n'avait rien à y faire, rien à y vivre d'autre que la déchirure de son cœur de savoir que la distance entre Dyanne et lui ne s'était pas creusé qu'en distance mais aussi en esprit. Ils avaient vécu deux vies différentes que le poids des années n'avaient pas épargné. Plus d'une fois, quand le Roi de la Vieille Porte avait entendu les nouvelles du Bief et les rumeurs de Grand-Tour, il avait eu envie d'enfourcher son cheval, appelant tous les hommes de sa garde sans exception pour marcher sur Villevieille et massacrer ce Hightower qui se pensait permis de traiter ainsi la femme la plus précieuse que ce monde eu jamais porté. Par tous les droits de ce foutu continent, Dyanne Redwyne aurait dû l'épouser si son père n'y avait pas mis un frein et jamais sa lady n'aurait été mieux traitée. Ils auraient dirigé l'un à côté de l'autre et Colin n'aurait reculé devant rien pour la rendre plus heureuse que la veille. Mais le destin avait ses propres mystères que le pouvoir ne pouvait résoudre.

Sa lady était si loin et si hors d'atteinte, Colin ne pouvait rien y faire et sa seule solution restait d'envoyer des lettres, une aussi souvent qu'il pouvait. Tous les jours, tous les deux jours, parfois une quinzaine entre chaque et cela pendant des années. Avec elles, toujours le même rituel, quelques fleurs qui arrivaient peu de temps après ou quelques plumes pour lui rappeler que la maison Crane était toujours loyale envers celle qui avait été leur petite héritière. Cette fois, dans la lettre que l'homme avait pris le temps de rédigé ici, à Villevieille, il avait été on ne peut plus clair. Il refusait de partir sans avoir eu la chance de voir sa douce Dyanne et moins encore sans s'être assuré qu'elle allait bien. Après tout, rencontrer Trystan Hightower n'avait été qu'un prétexte pour enfin briser sa règle la plus importante : ne pas rendre visite à sa cousine sous aucun prétexte à part pour un cas d'extrême urgence. Plus encore, l'homme n'avait pas pris la peine de coder l'échange. Il n'en avait pas besoin pas cette fois.

Dearest,
Let's meet behind the sept of the Hightower at the hour of the owl. I refuse to leave without seeing you one last time. Who knows what might happen.
Always yours,
C.


Ces mots étaient une excuse, ni l'un, ni l'autre ne risquait de perdre la vie d'une seconde à l'autre comme si l'Inconnu avait le moindre intérêt pour leurs vieilles carapaces. Non, la mort les avait frôler tant de fois qu'elle n'avait pas jugé bon de les emporter pour toujours. Et pourtant, le Roi de la Vieille Porte était parfois pris d'une peur irrationnelle de se réveiller avec un poids dans la poitrine, un poids insupportable qui lui chuchoterait ses pires cauchemars à l'oreille. Dans ces derniers, il était toujours penché sur une lettre qu'il écrivait pour Dyanne. Les mots étaient flous, ce n'étaient pas le sujet de ce rêve, quoiqu'il se rappelait écrire I love you more than life itself, it would not have any purpose without you my heart. On se penchait sur son oreille soudainement, pourtant, sans crier gare, comme si n'importe qui pouvait aller et venir pour le déranger et les paroles prononcées le réveillait systématiquement. Lady Dyanne Hightower died this morning, my King. The maesters could not do anything for her. Et la douleur était telle qu'elle persistait pendant quelques jours, empêchant Colin de fermer les yeux. C'était comme devenir fou face à une mensonge irrationnel, et le plus âgé n'aimait pas cela.

L'heure de la chouette arriva bien plus rapidement que Colin ne l'aurait espéré, lui qui avait l'impression que la course du soleil avait ralenti et bien plus encore celle de la lune. Les couloirs, à cette heure, paraissaient oppressant pour cet homme de Port-Réal peu habitué à serpenter de la sorte dans la nuit noire. Il avait toujours été sérieux en disant que la nuit était faite pour dormir et le jour pour travailler. Pourtant, pour Dyanne, tout cela n'avait plus de sens aux yeux de l'homme. Sous ses pieds bottés, les sols résonnaient de chaque pas qu'il faisait, ressemblant à une sorte d'interdit qu'il lui était impossible de tout à fait décrire. C'était comme revenir des décennies en arrière, quand son jeune âge le poussait à faire des choses idiotes comme fuir en espérant rattraper le convoi qui avait emmené sa cousine au loin.

L'air frais du Bief différait de celui de Port-Réal, quoique les vagues de la mer émettait, à son oreille non experte, le même son que par chez lui. Il marchait avec une lenteur certaine, loin d'être tout à fait pressé d'arriver derrière le septuaire de la Grand-Tour. Colin se trouva alors dans une petite cour à l'abri des regards indiscrets. Il se demandait combien de jeunes gens de cet endroit se retrouvait ici, amusé. Il n'avait pas de doute qu'Harrold s'y serait rendu, lui qui aimait tant l'intimité de sa propre personne, d'une façon tout à fait similaire à son père. Les étoiles scintillaient dans le ciel nocturne, mais leur éclat était quelque peu étouffé par la masse imposante de la forteresse qui les dominait. Le Roi de la Vieille Porte attendait, l'air imprégné d'une évidence presque solennel. Est-ce que Dyanne se dirait qu'il avait tant changé que ses traits lui paraîtrait disgracieux? Lui, était certain que le temps avait été un allié de sa chère cousine. Elle avait toujours été si précieuse à ses yeux qu'aucun jeu du temps n'aurait pu le faire changer d'avis. Soudain, une silhouette apparut dans l'ombre, émergeant comme une apparition silencieuse. Oh, Colin était prêt à jouer les vieux séniles face à quelques gardes, pourtant, l'adrénaline le poussa à interpeller la personne qui approchait d'une façon simple.

"Dyanne?" sa voix était emplie d'une douceur qui le surprit. Il n'avait pas de doute quand à l'amour qu'il avait pour la lady Hightower, pourtant, c'était comme si rien n'avait exactement changé. Elle était toujours la lady Redwyne de ses souvenirs et lui-même était encore un prince qui la questionnait sur quelques lectures qu'ils avaient en commun, la taquinant plus qu'il ne le devait juste pour la voir rougir. Si les Sept existaient réellement, ils étaient bien cruels de faire exister de tels sentiments dans le cœur d'un homme marié, pourtant, Colin n'en avait cure. Seule Dyanne comptait.
by CrimsonTulip


Dyanne Hightower

Dyanne Hightower

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my heart's on fire
Wise men say Only fools rush in But I can't help falling in love with you Shall I stay? Would it be a sin If I can't help falling in love with you?
Dyanne de la Maison Hightower, car il y avait longtemps que la vieille femme ne se considérait plus comme une Redwyne, était une femme pragmatique. Elle ne regrettait pas les chemins qu’elle n’avait pas emprunté car elle n’avait pas le temps pour les regrets et son cœur avait été trop meurtri par les deuils successifs pour qu’elle accepte de se perdre dans le passé alors que l’avenir arrivait et il n’attendait pas, il n’attendait personne. Les débuts de son mariage avec Edric Hightower furent des temps incertains pour la jeune lady qu’elle était autrefois mais dès lors qu’elle avait donné naissance au premier de ses fils, elle avait sécurisé sa position et elle s’était assurée le foyer qu’elle n’avait trouvé nul par ailleurs alors qu’on l’envoyait d’un tuteur à un autre après le décès soudain du précédent. On avait dit que l'Étranger la poursuivait, dans un premier temps puis qu'il se contentait de marcher à ses côtés sans jamais la toucher car si chaque personne de son entourage semblait s'éteindre une à une, Dyanne restait solide et en parfaite santé.
Pourtant, derrière la femme pragmatique et droite qu'elle était, la Hightower cachait son affection profonde pour son cousin, un adolescent qu'elle avait aimé et au fil des années, qu'elle n'avait jamais revu. Ils s'écrivaient si souvent, avec tant de régularité et ce depuis qu'elle avait quitté Port-Réal bien des décennies auparavant. Il était étrange de connaitre quelqu'un aussi bien qu'elle ne connaissait Colin alors qu'aujourd'hui, elle ne savait pas à quel point il avait changé, elle ne savait pas de quelle manière l'âge avait marqué son visage et elle n'avait que les souvenirs lointains du jeune homme qu'elle avait aimé et qu'elle chérissait encore. Elle chérissait plus encore l'homme qu'il était devenu, un roi sage et en qui elle avait toute confiance. Pour autant, elle n'était plus aussi jeune qu'autrefois et elle ne rêvassait pas à propos d'une histoire d'amour impossible car depuis longtemps, il s'était fait une place dans son cœur et il était une part de sa vie. Elle était toujours ravie de recevoir ses lettres mais son cœur ne s'emballait plus comment durant les premières années de leurs échanges, pas comme quand elle avait eu le sentiment étrange d'entretenir une liaison dont son époux ne savait rien car les années avaient effacé cette impression, les années l'avaient endurci et elle n'avait plus eu le temps de prendre ces lettres que pour ce qu'elles étaient : un réconfort immense dans les moments difficiles. Car qui d'autre connaissait les peines de son cœur ? Qui savait qu'elle avait souffert quand une autre avait élevé ses enfants ? Elle était restée de marbre, sauf dans ces lettres, elle était restée solide après la mort de ses fils, sauf dans ses lettres. Elle avait laissé Ceryse partir se marier dans les Conflans, même quand cette dernière l'avait supplié et qui savait, hormis Colin, que cela lui avait coûté d'éloigner sa fille d'elle-même ?

Ce matin précis, lorsqu'elle s'était éveillée, Dyanne avait appris qu'il se trouvait là, dans le Bief. Le roi Colin Crane se trouvait à Villevieille pour rencontrer son fils et elle était restée de marbre. Elle était restée loin de la Grand-Tour pour la majeure partie de la journée et ce n'était point pour l'éviter mais elle avait eu quelques projets pour ce jour et ne pouvait, ni ne devait, les annuler pour la présence de son royal cousin. Elle était d'abord allée en ville pour de l'encre et quelques parchemins qu'elle aimait à aller choisir elle-même chaque lune, cela lui permettait de quitter la Grand-Tour, de prendre l'air, d'aller marcher un peu. Puis lorsqu'elle était revenue, elle s'était rendue au Septuaire Étoilé pour y prier. Croyait-elle réellement aux Sept ? Elle n'était pas une fervente croyante, non mais elle connaissait l'importance de la religion dans le Bief et faire quelques prières ne coûtait rien, cela ne coûtait rien d'entretenir une bonne relation avec le Grand Septon et le reste de la Foi. Et parfois, prier pour Donnel et Axell, prier pour la survie son fils et supplier les Sept qu'on ne le lui arrache pas lui faisait du bien.
Après sa prière, elle s'était entretenue avec le Grand Septon pour elle était retournée à la Grand-Tour où elle avait tenu audience à quelques seigneurs en l'absence de Trystan, écoutant leurs doléances, leurs conflits et les nombreuses plaintes qui l'avaient profondément ennuyée. Elle avait levé les yeux au ciel plus d'une fois, manquée de perdre patience mais la majorité du temps, un sourire faux était resté gravé sur son visage.

À la fin de la journée, alors que Dyanne avait regagné ces appartements, elle avait trouvé le mot déposé sur sa coiffeuse, là où elle s'apprêtait à se changer pour la nuit mais à la place, elle était restée vêtue de sa robe noie brodée de motifs floraux dorés. Elle s'était débarrassée de sa parure, boucles d'oreille, bagues et collier avaient trouvé leur place dans les tiroirs de la coiffeuse et dans le petit coffre où elle conservait soigneusement les nombreuses chaines qu'elle nouait autour de son coup les unes après les autres, selon son humeur et la couleur de sa robe. Elle avait gardé ses cheveux relevés en un chignon, comme elle le faisait souvent car rares étaient les fois où elle apparaissait les cheveux lâchés depuis qu'elle était devenue régente pour son fils, depuis qu'Edric était mort. Sa chevelure blonde n'avait plus sa douceur ou sa légèreté d'autrefois et elle était trop âgée désormais pour les laisser libre et flottant. Cela était fait pour les jeunes femmes, point pour elle dont le visage était marqué par les années.
Alors quand l'heure de la chouette arriva, la mère du suzerain quitta sa chambre et descendit les marches qui menaient plus bas, à l'étage du septuaire privé et sa petite cour. Elle, qui savait si bien rester de marbre, se trouvait à s'interroger sur cette rencontre, est-ce qu'il la trouverait changer ? Bien sûr que oui, les années s'était écoulée et elle avait eu cinq enfants, les années avaient ridé son visage et changé sa nature, tout ce qu'il était possible de changer en elle. Elle n'était plus aussi discrète, ni silencieuse, qu'autrefois. Elle était devenue une femme confiante et plus forte, elle ne se cachait plus quand elle savait les choses, elle ne faisait plus semblant d'ignorer non plus car depuis longtemps, elle n'avait plus rien à prouver. Elle ne désirait plus impressionnée ceux qui l'entouraient avec une charmante personnalité. Elle était, bien souvent, plus maligne et plus intelligente que les hommes qui l'entouraient et il y avait longtemps qu'elle avait cessé de ressentir le besoin de le montrer. Elle agissait désormais, elle faisait ce qu'elle avait à faire sans se soucier de savoir ce qu'en penserait les seigneurs autour d'elle. Elle avait été une régente capable et nul n'avait besoin de le lui dire pour qu'elle le sache et si Trystan semblait désirer s'émanciper un peu d'elle sans pour autant rejeter ses conseils comme l'avait fait Donnel, s'il prenait des décisions avec lesquelles elle n'était pas d'accord, elle se tenait à ses côtés malgré tout et ne montrait jamais à quiconque son désaccord avec son fils. Même quand il croyait qu'il ne prenait pas la décision la plus sage.

Lorsque la Hightower pénétra dans la cour, elle sentit l'air frais de la nuit et regretta de n'avoir pris aucun châle pour recouvrir ses épaules mais il y avait longtemps qu'elle s'était habituée à la fraicheur humide du Bief, elle y avait passé presque toute sa vie. Il y avait quelque chose de réconfortant dans cette atmosphère car elle était familière. Le Bief était une région verte, particulièrement fleurie et si elle ne prenait plus le temps de s'extasier comme lorsqu'elle était adolescente, elle aimait encore cela, elle aimait l'aspect unique de cette région des Sept Couronnes. Quand les étés étaient chauds, les plantes ne périssaient pas. L'herbe ne brûlaient pas sous le soleil et les nombreux arbres offraient de l'ombre plus que bienvenue.
La silhouette d'un homme se dessina dans la pénombre, elle vint joindre ses mains devant elle et son cœur sembla s'emballer dans sa poitrine. Durant trop longtemps, elle l'avait gardé sous contrôle et après tant d'années, il lui était enfin offert de partager quelques instants volés avec le seul homme qu'elle ait jamais aimé. En ce monde, Dyanne aimait ses enfants plus que tout et elle vivait pour eux mais juste après, c'était lui, c'était Colin qui comptait le plus alors qu'elle ne le formulait jamais, elle ne lui disait jamais à quel point.

« — It is me, my dear. »

Dyanne vint plus près, elle marchait encore vers lui pour que dans la cour, la lumière de la lune et des étoiles soit suffisante pour qu'elle distingue le visage de son cousin. Elle prit un moment pour l'observer, sans le toucher mais elle détailla ce que l'absence de réelle lumière lui permettait de voir sur son visage et alors, elle eut un sourire. Un sourire sincère et large.

« — By the Seven, years have been kind with you. »

Et alors, ses mains vinrent serrer la sienne avec affection, avec une joie immense car si elle ne la ressentait pas, si elle n'y pensait pas, Dyanne était en réalité bien solitaire entre ces murs mais cela représentait plus un choix qu'une obligation. Après tout, qui, à Villevieille, partageait son intelligence et son esprit aiguisé ?
by CrimsonTulip


Colin Crane

Colin Crane

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Colin avait longuement réfléchi à ce qu’il dirait à sa cousine en la revoyant pour la toute première fois. Il y avait pensé pendant des décennies, à vrai dire, transformant les mots à mesure qu’ils prenaient de l’âge et que les évènements de la vie s’étaient abattus sur eux comme autant de coups de massues. Dans leur jeunesse, quand Dyanne avait été emmené au loin pour les empêcher de se marier, le jeune prince de la Vieille Porte avait pensé qu’il la retrouverait dans quelques lunes tout au plus. Alors, il se serait agenouillé devant elle et la jeune Redwyn serait devenue une princesse consort de la maison Crane, tout comme il était commun au sein de bien des maisons de s’unir à son propre sang. Pourtant, les lunes s’étaient transformées en années et le vieux roi Harold était mort, laissant son trône à son fils et sa reine n’avait pas été vêtue de rouge vineux et moins encore de vert. Sa reine était venue de Dorne et sa douce cousine, elle, était devenue une Hightower.

La mort avait frappé à leurs portes, se jouant d’eux jusqu’à ce qu’ils deviennent vieux et jamais Colin n’avait revu Dyanne. Le Bief était trop loin et trop inaccessible ou peut-être ne s’y rendait-il pas parce que le roi port-réalais n’aurait pas su trouver les mots. Que dirait-il à sa tendre Dyanne quand il verrait ses beaux yeux et la blondeur de ses cheveux ? Il lui serait impossible de dire qu’il la comprenait quand il n’avait perdu que son père et que sa famille vivait, debout et forte comme les racines profondes d’un chêne. Le moment était venu, pourtant, quand l’Etranger était à présent à sa porte, portant l’apparence de créatures que les mestres avaient déclaré disparu maintes et maintes fois et avec eux, le sang véritable du dragon qui menaçait de tous les réduire en cendre. Il les avait vu dans les rues de Port-Réal et la peur avait poussé le souverain à chevaucher vers l’ouest, suivant la route de la Rose.

Il n’était venu qu’une fois ici et le vieux roi ne se sentait pas chez lui en ces terres qu’il n’avait jamais réellement connu. Colin comprenait, en revanche, l’impression de dépaysement dont lui parlaient parfois ses sujets, lorsqu’ils les rencontraient à Port-Réal ou lorsqu’ils étaient conviés à sa table. Dyanne avait dû être choquée de quitter une telle verdure pour une citée faites de pierres et d’odeurs si infectes que la nausée venait simplement en y pensant. Et quand il ferma ses yeux, dans la nuit, il ne peina pas à se souvenir des traits de la jeune fille timide qu’elle avait été. L’homme ne doutait pas que sa cousine ne ressemblait plus à cela et qu’elle était loin d’être restée une jouvencelle qui peinait à donner son avis. Non, Dyanne Hightower était connue pour sa grande sagesse et pour dire les choses qu’elle pensait juste et vraie telle une reine dans son propre jardin de fleur.

Pendant un instant, Colin pensa qu’elle ne viendrait pas. Il avait été fou d’imaginer qu’une femme d’une telle importance puisse le retrouver au clair de lune de la même façon qu’ils auraient pu le faire dans leur jeunesse, comme si rien n’avait changé. Pendant un instant, le murmure du vent lui intima la patience, celui d’après, qu’il était bon de cesser d’espérer. Le seigneur de la Vieille Porte resta là, pourtant, fixé sur ses deux jambes et il se figea un instant quand il eut enfin la confirmation que sa chère cousine était venue à lui. Que devait-il dire ou faire ? Oh, ils n’étaient plus tout jeunes et s’enfuir comme deux enfants n’étaient ni intelligent, ni censé. Pourtant, les dieux savaient qu’il y pensait, mais jamais il ne se permettrait de mettre une telle folie à exécution. Le Bief avait besoin de Dyanne et ses sujets de Port-Réal comptaient sur lui. Ils étaient coincés à leurs places comme ils l’avaient été ces dernières années, prêts à jouer leurs partitions du mieux qu’ils le pouvaient et aussi bien qu’ils le faisaient.

“Oh, dearest cousin…” prononça-t-il avec une tendresse évidente.

Quand elle se rapprocha enfin, les reflets de la lune dévoilèrent enfin les traits de Dyanne et Colin fut certain que jamais il n’avait aimé aucune femme bien plus qu’il n’aimait la lady douairière de la maison Hightower. Sans sa poitrine, son cœur tambourinait comme la toute première fois qu’il avait saisit toute l’importance de ses sentiments, à l’époque, pour la petite blonde qui partageait ses jeux d’enfants et les premières discussions sensées qu’il avait eu dans sa vie.

“Believe me, they were not so clement on my poor back. But look at you.”

Le rire du roi de la Vieille porte s’envola un instant et quand il mourut entre ses lèvres relevées d’une moustache grisonnante, un sourire charmant continua de les étirer. Il était rare que Colin Crane n’aborde un air contrarié. Il était connu de ces gens comme un homme avenant qui plaisanter et il était rare de le voir en colère. Quelques fois, lorsque le deuil de Dyanne lui parvenait, on l’avait vu pleurer quelques larmes pour les fils de sa cousine, prononçant quelques mots pour ceux qui venaient écouter les nouvelles venus du Bief, mais il était rare de savoir quand la vieille grue était sincère et quand il jouait simplement sa part du marché. Ici, pourtant, si proche de celle qu’il avait aimé de loin pendant si longtemps, Colin eut l’impression d’être honnête pour la première fois depuis longtemps et il caressa les doigts de sa cousine avec lenteur et précaution lorsqu’il referma sa main sur les siennes comme si elle était un précieux trésor.

“You look just like I imagined you to be. Beautiful and healthy.”

Pour beaucoup, la bonne santé n’était pas un critère des plus importants et pourtant, ils avaient essuyé tant de morts que la vigueur de Dyanne était tout ce qui comptait pour son cousin. Il désirait la voir continuer à vivre pour aussi longtemps que possible, sûrement parce qu’il avait dit un jour qu’elle leur survivrait à tous. Aujourd’hui, Colin le pensait encore, mais pour la première fois, il espéra ne pas succomber trop tôt à la mort qui les atteindrait un jour ou l’autre, pas alors qu’ils étaient enfin réunis à nouveau. Lentement, le plus âgé tendit son bras à sa la blonde, lui souriant largement.

“So, tell me… What have I missed while running to you as quickly as I could?”
by CrimsonTulip


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