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Scénarios attendus
Lune 12, 875 AC. L'été arrive sur Westeros et avec lui, la promesse de réclotes prospères. À Port-Réal, l'humeur n'est pourtant pas aux réjouissances après le meurtre de la souveraine des Sept Couronnes. Tous s'agitent et cherchent un coupable, prêt à accuser son voisin pour s'innocenter.
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❝ Well, you don't know me but I know you ❞ (Robert & Argella)

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On dit qu’il ne faut pas avoir d’enfant favori. Qu’il faut aimer tous ses descendants avec la même ferveur. Surtout quand on en a un nombre incalculable, comme Robert Baratheon qui possédait un bâtard dans chaque contrée de Westeros durant sa première vie. Pourtant, il ne pouvait s’empêcher d’en dédaigner certains et d’adorer d’autres. De façon générale, accaparé par la guerre puis par le royaume puis incapable de trouver une excuse pour ce comportement, il avait négligé ses enfants, qu’ils soient légitimes ou bâtards. Il ne connaissait même pas le prénom de la majorité d’entre eux et aujourd’hui, il le regrettait un peu. Certains, sans le vouloir, avaient attisé son intérêt et son affection — d’abord il y avait eu son aînée, Mya Stone. Son premier enfant, celle qu’il n’avait jamais pu oublier. Elle n’était pas forcément jolie, presque un portrait craché de son paternel, une enfant farouche et guerrière fagotée en haillons d’hommes. Mais elle était tenace, courageuse et enthousiaste. Il la prenait dans ses bras lorsqu’il lui rendait visite, il l’avait présentée à Ned avec une fierté incommensurable et il l’aurait même introduite à sa Cour et légitimée si les Lannister n’avaient pas interféré avec tant d’acharnement au point que Cersei menace de tuer Mya de ses propres mains. De toute façon, son mariage avait contribué à changer la donne.

Ses épousailles avec la plus belle femme du royaume avait été un échec sur toute la ligne, tout comme l’éducation désastreuse de son premier fils légitime, Joffrey. Mais ensuite, il y avait eu Myrcella ; une demoiselle à la beauté divine, à la gentillesse sans égal, à la douceur si pure qu’elle transformerait le plus cruel des tyrans en petit chaton. Pourtant, Robert n’avait pas assez prêté attention à sa princesse. Il n’était pas supposé se soucier d’elle parce qu’elle n’était pas son héritière ni son aînée et qu’elle était une fille mais d’une certaine façon, il s’était toujours senti un peu désemparé et impressionné devant Myrcella à mesure qu’elle grandissait et qu’elle devenait toujours plus belle, plus sage et plus vertueuse, comme si les sentiments corrompus qui moisissaient dans la forteresse de Port-Réal ne l’atteignaient pas. Un jour, alors qu’il était dans sa chambre avec Cersei, il n’avait pu s’empêcher de lui avouer à quel point Myrcella l’affectait. Il se souvenait mot pour mot de ce qu’il avait dit à sa femme : « Elle ne peut pas être ma fille. Elle est si belle, si talentueuse, si clairvoyante… elle ne peut pas être mienne. » Ce soir-là il avait beaucoup bu et il avait dit ça sans arrière-pensée, sans soupçonner Cersei de quoi que ce soit. Il se sentait simplement misérable. Il avait vu quelque chose remuer dans le regard de la Lionne et il s’était senti compris, comme si elle ressentait la même chose que lui. Ce soir, elle avait serré les lèvres comme pour s’empêcher de lui dire quelque chose. Maintenant, il pensait savoir à quoi elle pensait.

Myrcella n’avait jamais été sa fille. Il n’avait pas le droit d’être en colère mais il ne pouvait s’empêcher de l’être. Lorsqu’il l’avait su, il avait voulu tuer Cersei, tuer Jaime, détruire la dynastie du Lion jusqu’à ce qu’il n’en reste rien comme il l’avait fait avec celle du Dragon. Sa colère était de celles qui provoquent la destruction. Mais dans ce monde, les Fidèles de Trios n’avaient pas jugé nécessaire de ramener à la vie son épouse et son frère-amant pour que Robert puisse éparpiller leurs entrailles entre Port-Réal et les rives d'Essos. Non. Ils avaient eu le dernier mot, et ils laissaient Robert seul avec le poids de l’affreuse vérité et de la culpabilité. Il était furieux contre Jaime, presque plus que contre Cersei, parce que le sang de cet homme coulait pas dans les veines de Myrcella et pas le sien. Depuis, il surveillait la jeune fille de loin mais sans oser l’approcher. Il s’était surpris à espérer qu’elle le regarde au tournoi, qu’elle soit fière de lui ou au moins qu’elle ne soit pas trop fâchée contre lui. Le grand Robert Baratheon qui avait mené une armée dans des combats des plus sanglants avait peur de sa propre fille, une demoiselle qui s’en voulait au point de sangloter lorsqu’elle écrasait un escargot par mégarde même si Tommen lui expliquait incessamment qu’ils pouvaient survivre sans coquille. D'ailleurs, il ne savait pas si c'était la vérité ou s'il avait dit ça juste pour la consoler.

Un peu de courage, bon sang ! Alors ce matin, aux premières lueurs de l’aube, il s’était décidé. Il rentrait de la chasse et sans prendre le temps de se changer ou de nettoyer le sang de chevreuil clairsemé sur son visage, il avait exigé un parchemin, de l’encre et une plume. Ecrire à Myrcella et lui demander si elle acceptait de le rencontrer pour discuter. Ça semblait un bon début. Ça ne devrait pas être trop difficile pour un grand gaillard comme lui, n’est-ce pas ?

Ma chère fille,
Chère enfant,
Ma petite Myrcella,
Gamine,

C’était déjà la quatrième feuille qu’il raturait puis qu’il froissait en boule pour la jeter par-dessus son épaule après avoir écrit à peine trois mots. Il ne pouvait pas l’appeler ma fille ou mon enfant, il devait d’ailleurs oublier d'utiliser des phrases qui commencent par ma. Il en avait perdu le droit, elle n’était pas sa fille. Il ne pouvait pas non plus l’appeler gamine, elle était une femme adulte maintenant. Elle avait grandi si vite qu’il n’avait rien vu venir et il était mort avant de la voir mariée. Avait-elle été heureuse au moins, avec ce dornien ? Il aurait voulu la caser avec Robb Stark, il aurait certainement fait d’elle une femme comblée. M'enfin. C'était un peu tard pour regretter.

Princesse Myrcella,

Il barra une fois de plus en lâchant un juron. Trop focalisé sur ses souvenirs, il avait oublié qu’elle ne pouvait plus porter le titre de princesse puisqu’il n’était plus le roi. Le tas de parchemins froissés devenait une pyramide de plus en plus conséquente et il n’était toujours pas parvenu à écrire une ligne. Il jeta négligemment ce nouveau papier, qui roula sur le parquet jusqu’à s’abattre contre les pieds de quelqu’un surmontés d’une robe longue. Robert suivait la trajectoire du papier d’un regard désappointé et il releva la tête, surpris de remarquer la présence d’une femme à la porte. Il la reconnut, afficha un sourire en coin et salua la nouvelle venue d’un geste de tête.

« Lady Argella. Enfin, vous cessez de me fuir ! Qu’est-ce que mon frère vous a raconté de si terrible pour que je vous effraie autant ? Que j’allais vous manger ? »

J’aurais pu si nous n’étions pas du même sang, songea-t-il en son for intérieur, sans exprimer sa pensée à voix haute pour des raisons évidentes. Mais que voulez-vous ? C’était une jolie femme. Il donna un coup de pied dans le tas de papiers pour dégager le passage, un peu honteux d’avoir été surpris en train d’écrire ce genre de lettres.

« Ne vous inquiétez pas pour le foutoir, je ferais un bon feu avec tout ça ce soir lorsqu’on fera cuire le chevreuil de ce matin. »

Pauvre Argella… Chaque semaine il allait chasser, et chaque semaine il ramenait une pièce de gibier assez conséquente pour être mangée en quelques jours. En conséquence, c’était grillade tous les soirs depuis presque un an. A force, elle allait en faire une indigestion.
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Argella Baratheon

Argella Baratheon

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"Child, as for me, never apologize for what you are, for your uniqueness will be a boon to the world if you let it shine. Regrets are opportunities you didn't take. So if you wanna be someone, you don't have to wait, you just have to evolve."

Accalmie — year 874
❝ Well, you don't know me but I know you ❞ (Robert & Argella) 05597526809fe90a116a36ed89cf931a9d656086
Depuis qu'elle était de retour à Accalmie, Argella longeait les murs comme une ombre. Elle avait pris l'habitude de ne point prendre trop de place, de s'incliner plus bas qu'elle ne l'avait fait auparavant puisqu'elle avait été la seule maîtresse de la forteresse et surtout, elle avait appris à faire demi-tour au moindre bruit. Telle une souris, la petite femme allait et venait, suivant toujours les mêmes trajets : le couloir de ses appartements aux cuisines puis des cuisines à la cour. De là, elle passait par l'ouvroir et finissait systématiquement par mettre le nez dans les livres de compte en compagnie du mestre.

Son calme et son silence étaient tant de vertus que la lady appréciait. Elle aimait également les septas, les septons, ceux qui travaillaient avec droiture et diligence comme l'orageoise le faisait elle-même. Peut-être était-ce pour cela qu'elle avait eu tant de facilité à se lier à Stannis Baratheon, le frère cadet de Robert Baratheon que l'histoire retenait comme le premier roi de la dynastie qui suivit les Targaryen. Du premier, elle savait beaucoup de choses tant après l'avoir écouté qu'en se renseignant elle-même. Du second, elle avait entendu les rumeurs mais aussi, quelques passages de son histoire quelque peu chaotique.

Plus encore que cela, l'ancienne princesse de l'orage connaissait le bruit et la flamboyance. Partout où allait cet homme, un halo de vacarme silencieux l'entourait, tant et si bien qu'Argella le fuyait au bruit de ses pas. Voilà qui était assurément ridicule à ne pas en douter. Orys aurait sûrement rit de son comportement de biche effarouchée qui ne lui ressemblait guère, elle qui n'avait jamais eu peur de tenir tête aux soldats et aux lords qui lui manquaient parfois de respect. Pourtant, les trente années de son mariage l'avait éprouvé et plus encore d'élever deux enfants seuls. Le silence l'avait tenu par la gorge quand elle s'était retrouvée délaissée ou désemparée devant l'aigreur de son propre époux, davantage encore devant les regards haineux de son fils cadet. La lady Durrandon pensait ne plus avoir ni la force, ni la patience pour le chaos.

Pourtant alors qu'elle remontait dans ses appartements pour prendre un bain après son entrainement quotidien au maniement de la dague, la jeune femme s'arrêta par les cuisines, attirée par le remue-ménage peu commun. Et quand elle entra, voilà que la brune se trouva devant le fait accompli. Un énième chevreuil dont la taille conséquente intimerait qu'ils passeraient encore des jours à le manger sous toutes les formes que ce soit. Argella massa sa tempe d'un air incertain, son regard croisant celui de l'une des servantes. Un tel régime finirait par tous les tuer et si l'attention était charmante, la lady n'était pas certaine de vouloir revivre les tendres années de son enfance durant lesquelles son père chassait bien plus qu'ils ne pouvaient manger. Il invitait alors toute la région en permanence et le chaos subsistait à Accalmie.

Il fallait que quelqu'un parle à Robert, non pas de lui retirer son plaisir évident de la chasse. Mais peut-être entendrait-il raison de chasser du gibier plus petit. Peut-être entendrait-il également de varier les plaisirs et ainsi, quand elle remonta dans ses quartiers simples et à l'image des préceptes de L'Étoile à sept branches. Quand elle en ressortie, lady portait une de ses sempiternelles lourdes robes noires dont le voile mortuaire couvrait ses cheveux, complimentant son air presque trop prude pour être vrai. Aujourd'hui encore, elle observa l'œil peint d'Orys pour se donner le courage de prononcer les mots difficiles qu'il lui faudrait énoncer et voilà qu'Argella Durrandon se mit en marche d'un pas décidé. Il n'était plus question de longer les murs et avec sa démarche, ceux qui l'avait connu il y a fort, fort longtemps aurait reconnu sans peine sa démarche de mère excédée, prête à faire un massacre.

Elle questionnait ici et là pour savoir où trouver le chasseur, remontant les corridors du Défi de Durran, son propre ancêtre qui avait donné son nom à sa maison. La brune ne se rendait jamais dans cette partie de la forteresse, trop effrayée d'y croiser ses propres fantômes. Son regard fut pourtant happé par la vue depuis l'une des meurtrières et l'accalmie lui donna du courage pour affronter ce qui lui semblait bien pire encore qu'être jeté au sol par Stannis Baratheon comme une malpropre.

Sa main frappa à la porte mais aucune réponse ne vint malgré le silence et quand un juron s'envola dans la pièce, Argella entra sans attendre plus longtemps, accueillit par une boule de papier qui échoua à ses pieds. La brune l'observa alors sur le papier et l'état de la pièce lui indiqua que peut-être - peut-être - n'était-ce pas le moment de déranger Robert. Puis elle redressa son visage sur celui de son descendant et son apparence ne manqua pas de la surprendre. L'orageoise s'inclina alors comme elle le faisait chaque jour en entrant dans une pièce, figée sur place par les paroles de Robert. Il souriait en plus, le petit malin.

"Lord Robert. Ne craignez rien, lord Stannis n'a rien dit de déshonorant à votre sujet. J'ai eu le plaisir de le lire de moi-même."

Un fin sourire étira les lèvres d'Argella après ses paroles, intimant à son descendant de ne point mal le prendre. Il était flamboyant, le lord Robert de la maison Baratheon, cela ne faisait point de doute et pour la première fois, la jeune femme le trouva presque amusant dans sa gaucherie. Que fabriquait-il donc? Et tout ce papier... Un rire lui échappa alors qu'elle s'appliqua à ramasser les parchemins chiffonnés avec une prestance qui suggérait qu'elle avait déjà fait cela plusieurs dizaines de fois dans sa vie, lissant les mots brièvement. Myrcella. Voilà un nom que la petite dame avait déjà lu dans quelques annales de leurs maisons. Myrcella Baratheon, la fille de Robert.

"Voilà les choses qui m'effraie, my lord, votre bazar et votre chevreuil. Pensez vous qu'il ne serait pas bon de... Varier les plaisirs? J'ai entendu dire que le fils de lord Buckler des Bronzes était un marin aguerri. Non pas que je déteste vos prises, elles sont excellentes. Mais... Vous..."

Alors qu'elle s'était avancée pour parler et déposer les ébauches de lettres, son regard fut attiré par le sang qui clairsemait le visage de Robert. La brune haussa alors ses sourcils, papillonnant ses paupières une seconde avant de regarder à nouveau l'en-tête raturée de ces pauvres feuilles. Elle sortit alors son mouchoir le tendant à cet homme si différent de ce à quoi elle s'était attendue. Il n'était pas comme Maegor Targaryen, étonnamment.

"Si vous comptez écrire, lavez vous les mains et le visage. Une lady ne voudrait pas recevoir une lettre pleine de sang et de terre."

Sous une certaine lumière, il ressemblait à Orys et sous une autre, à Argilac et cette pensée lui donna davantage de compassion. Robert Baratheon n'était pas le Maegor de sa famille.
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Il n’existait pas deux opposés plus polaires que Robert et Argella sur les Terres de l’Orage. Là où la première Lady Baratheon se faisait discrète, vertueuse et impassible, ayant appris à écouter dans l’ombre sans se faire remarquer, l’ancien souverain des Sept Royaumes était tonitruant comme la tempête, imposant autant dans sa taille de colosse que dans son attitude, et les convenances lui importaient bien peu. Si Robert essayait de se cacher, il n’y parviendrait pas et si Argella criait pour se faire entendre, sa voix resterait inaudible. Pourtant, ils étaient plus proches que ce que les apparences suggéraient, au-delà du fait qu’ils étaient du même sang. Ils étaient courageux et ils le montraient chacun à leur façon, ils ne se laissaient jamais humilier ou marcher sur les pieds par qui que ce soit et ils étaient prêts à se battre pour leur Maison — la différence étant qu’Argella blessait l’adversaire avec des mots tranchants alors que Robert lui brisait les dents avec ses poings. Le cheminement était différent mais le résultat était le même. Naturellement têtus comme des mules, ils se disputaient souvent avec leurs proches mais ils les aimaient plus que tout au monde. Ils ne couraient ni après l’argent ni après le pouvoir ou la reconnaissance, et pourtant ils faisaient les meilleurs chefs de guerre, les meilleurs stratèges et les meilleurs conseillers de Westeros, homme ou femme. Ils se regardaient l’un l’autre, le cerf hardi aux bois brisés par les guerres et la valeureuse biche effarouchée, et ils se reconnaissaient dans le reflet des yeux de l’autre. Cela ne s’expliquait pas, c’était naturel, c’était dans leur cœur, dans leur âme. C’était leur drame familial.

Les paroles d’Argella, aussi douces que respectueuses, ne rassuraient pourtant absolument pas Robert. Il avait lu tout ce qui avait été écrit à son propos à la Citadelle et il savait exactement quelle image de lui elle avait dû retenir de ces lectures. Il savait que ses détracteurs l’avaient dépeint en Maegor puis en Aegon l’Indigne, en gros lard avachi sur son trône avec une prostituée sur les genoux et un verre de vin à la main, mort dans des circonstances peu glorieuses, laissant derrière lui une ribambelle de bâtards. Son bilan n’était pas si mauvais, pourtant. Même avec un souverain qui ne vivait que d’amour, d’eau fraîche et de tournois et les caisses du royaume saignées à blanc par les stratagèmes de Petyr Baelish, la paix et la prospérité n’avaient jamais été troublées durant ses treize années de règne. Et il se fichait pas mal de cette image dégradante dans laquelle persistait un fond de vérité mais se retrouver devant le fait accompli devant l’épouse d’Orys Baratheon, ça la foutait un peu mal. Pourtant, elle ne semblait nullement hostile ou dégoûtée par lui. Elle lui souriait, et cela le perturbait d’autant plus qu’il avait appris à différencier le sourire sincère de celui qui ne l’était pas. Par les Sept, qu’est-ce que Stannis lui avait dit ?

« Ah ? Vous n’aimez pas le chevreuil ? »

Qu’à cela ne tienne, songea-t-il, un peu déçu tout de même que ses petites attentions ne lui plaisent pas. Il n’aura qu’à ramener une paire de perdrix bien grasses, la semaine prochaine. Il ne comprenait pas où était le problème d’abuser des bonnes choses, Argilla et Stannis n’avaient jamais osé se plaindre de ce que Robert servait au dîner et se contentaient de souffrir dans le silence et Argilac, le seul qui faisait entendre sa voix aussi bruyamment que lui, était toujours satisfait de s’empiffrer de gibier. D’ailleurs, c’était souvent les deux hommes qui entretenaient la conversation au dîner, enivrés d'alcool, et il riait aux blagues de Robert du style c’est l’histoire d’un aveugle qui rentre dans une taverne. Puis dans une chaise. Puis dans une table. Quoi ? C'est drôle.

« On dit aussi que Lord Torgen est un émasculé incapable de satisfaire son épouse. Croyez-moi ma Dame, la viande rouge rend bien plus fertile que le poisson. »

Il l’observa tandis qu’elle examinait ses lettres et il se pencha à son tour sur son fauteuil pour les ramasser. Il les rassembla toutes dans un seul tas qu’il rangea derrière lui pour les brûler plus tard. Lorsqu’il se redressa, Argilla lui tendait un mouchoir. Il le prit en main et commença à essuyer ses mains légèrement tachées par l’encre tout en la regardant avec son sourire stupide, en attendant qu’elle dise quelque chose.

« Si vous comptez écrire, lavez-vous les mains et le visage. Une lady ne voudrait pas recevoir une lettre pleine de sang et de terre. »

Oh... Ah. Il se tourna brusquement vers le miroir au fond de la pièce, constata l’état de son visage et grimaça avant de frotter le mouchoir contre son visage pour limiter les dégâts le plus possible. Jusqu’à maintenant, il savait qu’il était loin d’être présentable mais maintenant, il était surpris qu’elle n’ait pas pris la fuite une fois de plus. Puis il marmonna un « merci » et lui remit le mouchoir sale taché de sang et d'encre dans la main.

« Ne vous inquiétez pas, ce n’est pas mon sang. Le chevreuil a résisté à mes deux dernières flèches alors j’ai dû le finir au couteau. »

Bonne nouvelle, en somme. La viande n’en sera que davantage tendre, au plus grand plaisir du bon Argilac. Et ce n’était pas par cruauté ou plaisir malsain qu’il avait achevé l’animal mais par déplaisir de le voir souffrir parce qu’il avait mal encoché ses flèches. Cela pouvait sembler contradictoire de la part d’un chasseur aguerri mais Robert était extrêmement respectueux de la nature qui l’entourait, qui lui donnait du bois pour se chauffer, de l’eau pour boire et de quoi se nourrir. Il tuait pour manger, il n’utilisait jamais les chiens qui pourchassaient, effrayait et blessait inutilement les animaux et même avec les chevaux, il n’avait jamais été maltraitant.

Il fixa le tas de papiers vierges qu’il lui restait, un peu malheureux de son échec cuisant. Peut-être qu’Argella pourrait l’aider à venir à bout de cette épreuve, après tout. Elle était bien plus à même de comprendre Myrcella qu’il ne l’avait jamais été.

« J’essaye d’écrire à ma fille, lui proposer de passer du temps ensemble. Mais je vous avoue que j’ai aucune foutue idée de ce que les femmes aiment faire pour s’occuper… Sûrement broder des fleurs ou cueillir des fleurs ou chanter sur les fleurs. » Il se tourna pour braquer son regard sur elle, l'air extrêmement sérieux. « Vous aimez donc tant que ça les fleurs ? »
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Il y avait quelque chose de surprenant chez Robert de la maison Baratheon. Aussi éloigné soit-il d'eux, chronologiquement, il rappelait à son ancêtre bien des facettes des hommes qui avaient eut une place dans sa vie. Argella se demanda si cela était une bonne ou une mauvaise chose. Argilac, son père, avait eu bien des qualités et bien des défauts - cela, la lady le voyait à présent et l'acceptait entièrement -. Orys aussi avait des qualités, un nombre incalculable que son épouse ne remettrait jamais en doute et pourtant, il avait aussi été un diable en armure quand il se trouvait loin d'elle. Les livres d'histoire lui rappelaient sans cesse que chacun d'eux avaient été loin de l'image vertueuse qu'ils avaient parfois voulu refléter ou qu'elle avait imaginé pour ses descendants et cela, la dernière Princesse de l'Orage apprenait encore à l'accepter comme elle le pouvait.

Ainsi, la lady Durrandon décida de se montrer tolérante et à l'écoute. Elle ne se montrerait pas hypocrite et ses mots ne dépasseraient pas sa pensée, cependant il lui fallait aussi accepter que Robert était à l'image de ce que ses ancêtres avaient été. Ainsi, la fière orageoise se fit force et courage pour affronter l'image qu'elle se faisait de ce lord bruyant et flamboyant, pour faire mentir les pages noircies par les mestres qu'elle semblait tant aimer lire et relire. Argella commencerait tranquillement par cette histoire de chevreuil sûrement.

"J'aime beaucoup le chevreuil, voyons. Je ne serais pas orageoise si ce n'était le cas. Peut-être pas tous les jour, si cela était possible? Ou peut-être sous une autre forme? questionna Argella en tapotant sa mâchoire en semblant déjà y réfléchir. Vous savez, une tourte, un ragoût, quelque chose de différent."

Elle doutait de ses chances de persuasion car le lord Baratheon semblait être un personnage à lui tout seul, à la même hauteur que l'était son père, différemment cependant pour l'instant. Ils avaient tous les deux, cependant, le même humour graveleux, le même amour pour la chasse, pour les femmes, pour le bruit, le monde et dernièrement, Argella évitait le dernier roi de l'Orage comme elle avait évité Robert jusqu'ici, sûrement car leurs retrouvailles avaient fini sur une note amère et déroutante.

Seules les paroles de son interlocuteurs purent la sortir de sa contemplation muette des faits qui s'étaient déroulés près des Bronzes et l'orageoise haussa ses sourcils en un air surpris. Elle n'avait aucune idée de tout cela et quand bien même cela était vrai, Argella savait, pour n'avoir eu que deux enfants, que bien des raisons pouvaient conduire un couple à ne point produire. Naturellement, pour la jeune Durrandon, cela finirait par causer des problèmes éthiques et politiques. Elle croyait encore dur comme faire que le rôle principal d'une femme était de produire un héritier ou plusieurs si les Dieux étaient bons, quoique son propre intellectuel avait toujours été une chose importante pour l'ancienne lady Suzeraine. Son esprit, d'ailleurs, lui intima de ne pas être si dur envers ce pauvre couple, se rappelant sans peine que dans sa jeunesse, elle aurait refusé de partager son lit avec Orys s'il ne l'avait pas charmé dès leur premier coup d'œil avec sa bravoure, sa gentillesse et son respect. L'amusement coula alors sur son visage un instant.

"Vous comptez vous démultiplier à nouveau par l'infini? Je n'ai pas prévu, personnellement, de mettre le moindre bambin au monde, vous savez."

Ses paroles pouvaient paraître durs, pourtant elles étaient dit sans animosité et sans colère, loin de là. La fille du dernier roi de l'Orage avait une fâcheuse tendance à délivrer ses vérités sur un ton presque sympathique, comme on apportait la bonne nouvelle que le soleil était enfin de sorti. Rien d'exactement similaire à la vérité tranchante et blessante que savait prononcer Stannis, mais la vérité tout de même. Son regard scanna ensuite les ratures quand elle s'y plongea une seconde fois, souriant.

Et puis Robert avait essuyé ses mains tachées et Argella avait secoué sa tête pour informer son descendant que ce n'était pas suffisant, s'amusant de ses réactions brusques et soudaines qu'elle devinait sincère. L'orageois possédait quelque chose de touchant que la lady ne savait pas placer. Oui, certes, il était un peu rustre comme en témoignait à présent le mouchoir entre ses mains qu'elle prit soin de ranger à nouveau, il était aussi maladroit et pourtant, dire que Robert ne possédait pas une certaine sensibilité serait mentir. N'avait-il pas raturer l'offense qu'il aurait pu envoyer à la jeune femme à laquelle il écrivait en l'appelant Gamine?

"Est-ce que j'ai l'air de m'inquiéter? un rire bref échappa à Argella avant qu'elle ne secoue sa tête, je pense que j'ai vu bien plus de sang dans ma vie que vous."

Tout cela conforta finalement l'épouse d'Orys dans ses convictions. Rien de dangereux à rester ici et ainsi, Argella tira un siège pour s'asseoir en face de Robert, se décidant à venir en aide à ce pauvre bougre et comprendre par elle-même d'où venaient tous ses échecs cuisants. La lady Durrandon n'avait jamais eu de filles. De ses deux fils, seul Davos eut des enfants à son tour et il fit de l'orageoise, une fière grand-mère. Elle avait adoré chacun de ses petits-enfants, mais sa petite-fille avait été la prunelle de ses yeux dès son premier souffle dans ce monde. La demoiselle avait hérité des yeux d'Orys mais des traits de sa mère, une bieffoise délicate et menue. Pourtant la gamine avait soufflé de dépit chaque fois qu'on lui avait demandé de broder quelques fleurs, de s'asseoir convenablement et préférait bien plus courir et monter aux arbres.

"Les... Fleurs? Dieux, dans quel monde vivez vous, mon cher? J'imagine que nombres de filles les aimes, dans leur jeunesse en tout cas. Mais, nous aimons les mêmes choses que nombres d'hommes : les livres, par exemple?"

Pendant un instant, son regard brun s'agita sur le papier vierge, ses doigts tournant et retournant son alliance comme si elle réfléchissait.

"Que savez-vous d'elle?"

La question pouvait paraître anodine pour bien des parents, pourtant, elle sembla importante pour Argella à cet instant. Car même l'absence de réponses avait son lot d'importance et permettrait d'en tirer quelques phrases. La jeune femme se permit cependant un sourire sincère et encourageant, persuadée qu'un peu de courage aiderait son interlocuteur.
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❝ Well, you don't know me but I know you ❞ (Robert & Argella) Decorative-line-black-png-images-transparent-background-6483 ❝ Well, you don't know me but I know you ❞ (Robert & Argella) 1500x1500 ❝ Well, you don't know me but I know you ❞ (Robert & Argella) Decorative-line-black-png-images-transparent-background-6483


Argella listait ses idées de plats, espérant avec une naïveté touchante qu’elle parviendrait à ouvrir l’esprit d’un Robert à en apparence songeur. Il faut dire qu’il n’avait certainement pas passé sa vie de Lord et encore moins de Roi le nez plongé dans des livres de cuisine, d’autant plus qu’il était un homme facile à satisfaire : une pièce de gibier jetée sur une rôtissoire, ça lui suffisant comme plat unique pour le restant de sa vie de gros bourrin heureux des choses simples. Sans compter qu’il était un prodige de la chasse et que s’il y passait toutes ses après-midis, c’était parce qu’il n’y avait pas de conflit d’envergure régionale ou continentale pour l’occuper ailleurs que dans les bois d’Accalmie ; il semblait que dès le jour de sa naissance, il était sorti de sa mère déjà monté sur un cheval avec une lance en main. Ce loisir n’était pas si différent de la guerre, il avait même contribué à l’y préparer. Après tout, il est aussi doué pour poursuivre et abattre un chevreuil qu’un Dragon qui lui dérobait sa fiancée. Argella suggéra des mots qui le tirèrent de sa réflexion : tourte, ragoût. Des plats auxquels on ne l’avait définitivement pas habitué et qu’on retrouverait dans l’assiette d’un roturier plutôt que celle d’un noble. Robert la regarda un instant comme si une troisième tête lui avait poussée ou comme si elle avait suggéré de bannir la viande rouge de leur régime alimentaire au profit des haricots verts. Mais quelque chose dans la sincérité de son interlocutrice et la gentillesse indifférente dont elle faisait preuve à son égard l’empêchait d’être moqueur et désobligeant.

« J’y penserais. Mais votre père risque de ne pas apprécier le changement. »

Ses paroles concernant Lord Torgen semblèrent piquer la Durrandon, peut-être parce qu’elle le trouvait grossier ou inconvenant. Le Baratheon semblait être un homme assez tranquille et bon vivant qui appréciait à peu près tout le monde et pourtant, il parlait de cet homme dont il ne connaissait rien à part le prénom en des termes peu élogieux, presque dédaigneux. Mais il fallait comprendre qu’à l’époque de Robert et avec l’éducation qu’il avait reçue, aux yeux des individus mâles, un garçon ne devenait un homme que lorsqu’il avait fait le tour du continent et couché avec une femme de chaque région, répandant sa semence fertile comme une peste et produisant une flopée de bâtards qui grandiront sans jamais connaître leur père. Un homme qui ne multiplie pas les conquêtes, un homme incapable de créer la vie, ce n’est pas réellement un homme. Soit c’est un émasculé, soit c’est un adepte de la bougrerie. Et même si les préférences amoureuses de Renly n’avaient jamais rien changé à l’affection et la loyauté que Robert lui portait en tant que frère, il avait toujours un avis ferme à ce sujet : expérimenter des choses avec ses compagnons d’armes lors des campagnes militaires, c’était acceptable quand on était jeune homme, ils étaient tous passés par là, mais il fallait impérativement sortir de cette phrase.

« Ah, je ne peux rien promettre. Ce monde est rempli de plaisirs et de beautés auxquels il est fort difficile de résister », répondit-il d’un ton amusé, songeant qu’il s’était probablement déjà démultiplié au moins une ou deux fois à l’heure où ils parlaient. Mais comprenez-le, aussi. Devant une femme, il était comme une pie devant quelque chose qui brille : obligé d’y donner un coup de bec. « Et puis on ne sait pas de quoi l’avenir sera fait. Si vous n’aviez pas donné naissance à Davos Baratheon jadis, je n’aurais jamais existé, je n’aurais jamais vengé notre famille et la peste Targaryen n’aurait jamais été chassée du trône. D’une certaine façon, sans vous, je ne suis rien. »

Sa lointaine ancêtre s’assit à ses côtés, afin qu’ils puissent se pencher de nouveau sur le problème de sa lettre à Myrcella. Sa chère fille qui ressemblait en tout point à sa mère — et par conséquent à Jaime, cet empêcheur de tourner en rond — dotée d’une infinie chevelure blonde et d’une paire d’yeux d’un vert profond où se reflétait sa douceur, sa grâce princière. Il se souvenait qu’elle se comportait toujours avec dignité même lorsqu’elle était blessée ou irritée et qu’au contraire de Joffrey qui pleurnichait comme une petite fille pour la moindre petite inconvenance, Myrcella retenait courageusement ses émotions et ne les laissait se déverser que dans l’intimité de sa chambre, loin de la foule. Tout cela pour Robert, pour ne pas lui faire honte, pour ne pas lui porter préjudice, pour être une bonne fille. Et lui… jamais il n’avait fait un geste pour sécher ses larmes, pour la réconforter. Quelque chose passa dans son regard pour l’assombrir, cette pensée l’affecta profondément et sa main se serra autour de sa plume. Mais il reprit vite contenance et hocha rapidement la tête.

« D’accord... pas les fleurs, donc. » Sur une nouvelle feuille, il rédigea un début de liste où il commença par écrire les livres. « Quel genre d’ouvrages ? Des livres de cuisine ? »

Que savez-vous d’elle ? Demanda Argella. Et ce méchant sentiment revient l’étrangler un peu plus fort, comme une corde de pendaison, lorsqu’il réalise l’ampleur de la gravité de la situation.

« Myrcella est une bonne fille. Elle est calme, paisible, discrète, elle ne fait pas de scandale ni de caprices. Elle est belle comme un cœur. Son caractère vous plairait. »

Mais ce n’était pas la question qu’on lui posait. Qu’est-ce que Myrcella aime faire pour s’occuper ? Quels sont les livres qu’elle aime lire ? Les chansons qu’elle aime fredonner ? Les pâtisseries dont elle ne se lasse jamais ? Les endroits où elle rêve de voyager ? Il n’en avait aucune idée. Sa fille avait passé son existence à s’effacer pour que des hommes bruyants comme Robert et Joffrey prennent toute la place. Oh, par les Sept, il était le plus abject de tous les hommes. Jaime avait passé sa vie à rester debout sans rien faire et pourtant ça faisait de lui un meilleur père que l’ordure qu’il était.

« Elle aime… » Une hésitation, puis sa voix se met à chanceler. « Je… Je ne sais pas ce qu’elle aime… »

La honte l’écrasa dès que ces mots passèrent la barrière de ces lèvres. La lettre lui sembla soudain être la pire idée du siècle.

« Mais je l’aime, vous savez. » Il le répéta plus fort, plus insistant, pour convaincre Argella de ses parles. Il était maintenant effrayé par l’image qu’il devait renvoyer aux yeux d’une femme aussi farouchement maternelle que la Durrandon. « Je l’aime. »
by CrimsonTulip


Argella Baratheon

Argella Baratheon

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Allégeance : La maison Baratheon et à sa lady suzeraine Elenda
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WELL, YOU DON'T KNOW ME BUT I KNOW YOU
"Child, as for me, never apologize for what you are, for your uniqueness will be a boon to the world if you let it shine. Regrets are opportunities you didn't take. So if you wanna be someone, you don't have to wait, you just have to evolve."

Accalmie — year 874
❝ Well, you don't know me but I know you ❞ (Robert & Argella) 05597526809fe90a116a36ed89cf931a9d656086
Avait-on déjà vu Argella sourire avec autant de satisfaction ses derniers temps ? Il fallait dire que nombres de choses s’étaient déroulées entre ces murs et chaque jour était une bataille pour empêcher une guerre interne d’éclater, lancée par Argilac contre ce tendre Orys. Quelle malchance il avait eu d’être si fort, son très cher Baratheon. Son regard suivait la plume de Robert avec une insistance toute particulière et elle s’y voyait déjà, nageant dans quelques sauces onctueuses et servies avec un vin de la Treille. Pour les jours plus sobres, marqués par l’humilité religieuse, des mets plus simples pourraient être servis et ainsi, les choses sembleraient redevenir comme avant, quand on servait des repas équilibrés trois fois par jours dans cette demeure. Bien sûr, l’orageoise ne retirerait pas le plaisir de la chasse tant au Baratheon qu’au Durrandon. Non, cela serait bien trop cruel. Mais peut-être pourraient-ils les saler et trouver une utilité moins lourde pour leurs estomacs à tous.

“Il y a de nombreuses choses que mon père n’apprécie pas, lord Robert, et ce qui est bien, c’est que personne ne lui a demandé son avis. J’irais porter la liste moi-même.”

Les mots avaient été durs et sous-entendaient clairement que la jeune femme n’était pas passée outre le bleu qu’elle avait porté quelques temps sur sa joue. Plus encore, elle se doutait qu’un homme qui lançait des feuilles et des feuilles au sol comme si elles étaient gratuites n’en ferait qu’à sa tête. Jamais ses idées ne trouveraient le chemin de la cuisine et peut-être avait-il noté quelques autres choses. N’était-ce pas ce qu’on avait fait avec son dû, tant d’année auparavant ? On avait passé outre comme si elle n’était pas là, bout de femme qu’elle était, pour la donner à un homme dont elle ne connaissait rien d’autre de que les crimes. Par chance, il y avait eu quelques choses chez son époux, comme une étincelle qui avait fait son bout de chemin jusqu’à son cœur et de là était née une maison qui avait tenu bon jusqu’à aujourd’hui.

Est-ce que le premeir des Baratheon pensait ainsi, cependant ? Avait-il eu plaisir à se démultiplier à Dorne comme un vulgaire animal alors qu’il était en campagne, loin d’une femme qui l’attendait chaque jour comme s’il était issu du livre des Sept ? Oh, voilà qu’Argella se questionnait et sa colère monterait en flèche lorsqu’Orys trouverait à lui répondre quelques bredouilles réponses auxquelles elle ne croirait pas. Alors, la mer et Peyredragon ne suffiraient pas à le protéger de la vengeance de son épouse.

“Je n’en doute pas une seule seconde, vous semblez en être friand,” la jeune Durrandon semblait légèrement soucieuse, finissant par repousser une si fâcheuse question dans un coin de son esprit. “Tout l’honneur revient à Orys, vraiment. Je suppose que la graine est, effectivement, rigoureuse.”

Car elle l’était et si elle n’avait jamais imaginé ni son père, ni son mari comme des infidèles, il y avait eu, quelque part, un germe de malice qui avait enrayé la machine. De sa famille, Argella s’efforçait d’en lire autant que possible. Il y avait eu deux princesses en ce temps. Myrcella et Shireen, et si de la première, la jeune femme n’en savait pas énormément, sur la seconde, elle avait appris ce que Stannis avait bien voulu en dire. Il semblait que les deux frères se ressemblaient sur cela. Sur cette pudeur à en savoir plus sur ces enfants qu’ils avaient fait venir en ce monde.

“Je…”

Argella hausa ses sourcils dans une expression désemparée qu’elle ne sût contenir plus longtemps. Jamais elle n’avait entendu de telles absurdités par le passé, ou peut-être que si, dans la bouche de son propre père, un jour qu’il essayait d’être drôle. Le souci principal devait être que Robert ne plaisantait pas et alors, l’orageoise secoua sa tête lentement. D’un pas vif, elle se dirigeait vers une petite bibliothèque dont la taille était risible, mais qui n’empêcha pas la lady d’y jeter un coup d’œil.

“Mh, ça ? Le Bord du monde, recueil de contes et légendes par-delà les frontières de mestre Balder. Voilà qui semble fascinant, de quoi éveiller la curiosité.”

Bien vite, pourtant, les choses tournèrent au vinaigre à la suite de sa propre question. Elle observait cet homme qui semblait si fort et qui se répandait à présent devant elle. Argella sentit son ventre lui faire mal, juste là, au creux de son estomac comme si l’air lui manquait. Oh, il lui ressemblait en bien des points, car si on lui avait demandé ce qu’elle savait de ses fils, l’orageoise aurait été plus confuse encore que l’ancien roi ne le fût.

L'aveux de Robert de la maison Baratheon avait un goût de déjà vu pour la lady Durrandon qui avait fini par régner seule sur les terres de son enfance. Elle avait été une mère, une Suzeraine et une veuve, tout cela en même temps à un tel point qu'elle avait été incapable de prévoir la haine de son fils cadet qu'elle avait tant délaissé. Qu'avait-t-elle su de lui ? Argella baissa ses yeux un instant, incapable d'échapper à la mélancolie qui l'avait tant habité par le passé. Oh, elle s'améliorait à cela mais l'orageoise se surprenait parfois à imaginer qu'Orys n'était plus là, qu'il l'avait laissé seule entre les murs de leur demeure familiale et qu'il ne reviendrait jamais. La douleur devenait alors presque insupportable pour l'espace d'une seconde.

Sa main se posa délicatement sur celle du brun, avec une lenteur calculée qui montrait toute la méfiance de cette femme. Après tout, elle ne connaissait pas Robert et au-delà de ces quelques instants, ce qu'elle avait vu de lui l'inquiétait parfois. Ne s'était-il pas battu avec le prince Maegor Targaryen dont la Durrandon craignait la cruauté et les vices ? Pourtant, ses instincts maternels prenaient le dessus et la jeune femme qui avait pourtant vécu soixante années lors de sa vie précédente serra les doigts de l'ancien roi des Sept Couronnes des siens avec douceur.

“Vous devriez lui dire tout cela dans une lettre.” souligna tout d’abord la jeune femme dont le ton s’était adouci. “Vous semblez bien vous entendre avec mon père, mais prenez ce conseil de sa fille, soyez honnête avec elle. Si lady Myrcella est comme vous la décrivez, elle appréciera sûrement quelques mots qui lui assureront que vous aimeriez apprendre à la connaître. Il n’y a pas de honte à admettre que nous nous sommes trompés.”

Dans sa jeunesse, Argella Durrandon avait aimé tant de choses. Elle avait apprécié le tir à l'arc et les danses populaires des jeunes paysannes des Terres de l'Orage. Ses animaux favoris avaient été ces gros chevaux de traits qu'on utilisait pour retourner la terre et il n’y avait pas eu de lady plus habile pour les jeux de hasard dans toutes les Terres de l’Orage que la princesse qui aurait dû régner ici, un jour. Tout cela, Argilac n’en avait jamais rien su, trop occuper à regarder ailleurs, au loin, là où elle serait hors de sa vue.

“Pourquoi ne l'inviteriez-vous pas à venir vous rendre visite ici? Et nous pourrons convaincre Père de changer quelques détails de notre alimentation pour convenir davantage à une jeune femme comme votre fille.”
by CrimsonTulip




A crowned stag black on a golden field
baratheon's of storm's end
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