❝ aux filles de l'eau ❞ ft. Thena Greyjoy

Lorsque la jeune Velaryon fermait les yeux, elle pouvait entendre le chant de la mer. Elle pouvait entendre les vagues qui susurraient son nom avant de s'écraser contre les rochers au pied du château de Lamarck et elle voulait répondre à cet appel, son cœur battait au rythme l'eau et ses pensées voguaient sur les flots comme elle l'avait fait autrefois. Pourtant, elle avait toujours su que ce jour viendrait, qu'elle ne pourrait pas vivre en mer pour toujours. Ses parents avaient accepté qu'elle explore le monde et les océans mais ils avaient toujours été convenu qu'elle devrait se poser sur terre le jour où sa mère rendrait l'âme pour reprendre sa place. Il devait rester un Velaryon pour s'occuper de Lamarck, pour veiller sur la flotte du roi. Mais l'île était calme, trop calme et elle s'y ennuyait. Elle songeait à ses voyages, elle songeait à repartir et pourtant, elle était prisonnière sur terre.
Régulièrement, Daelina partait encore pêcher avec les hommes de l'île, comme elle le faisait enfant. Parfois, elle allait voguer seule autour de l'île mais ça n'avait rien de comparable à de longs lunes à faire le tour des Sept Couronnes, à aller jusqu'à Essos pour visiter des Cités Libres. Elle était condamnée à rester ici, elle avait songé plus d'une fois qu'un jour, quand elle serait devenue mère et que son enfant serait assez grand, elle pourrait certainement lui laisser Lamarck pour repartir mais cela ne serait pas avant plusieurs années. Sa mère avait rendu son dernier souffle deux ans auparavant et déjà, elle se languissait de sa vie passée, comment pourrait-elle tenir encore dix ou vingt ans ainsi ? Elle était même mariée depuis une année et malgré leurs tentatives, elle restait sans enfant. De plus, elle enviait la liberté de Torgen. Son époux et consort passait plus de temps à Port-Réal et à Peyredragon qu'ici durant ces dernières lunes. Il était libre, libre de prendre la mer, d'aller où il le désirait et la Velaryon l'enviait.

Un profond soupir quitta les lèvres de la jeune femme tandis qu'elle nouait ses cheveux en arrière, une broche venant les maintenir de manière à ce qu'ils ne viennent pas la gêner. Elle referma le gilet qu'elle portait par dessus sa chemise et son pantalon puis quitta seule ses appartements. Un mot à son conseiller, celui qui avait servi sa mère avant elle et qui la guidait depuis sa prise de fonction comme Lady de Lamarck et elle quitta le château pour se diriger vers le port. Son cœur s'emballait par anticipation. Elle s'avançait vers la petite embarcation qu'elle utilisait pour faire le tour de l'île, la plupart du temps, elle se laissait emporter par le courant pendant plusieurs heures et elle observait le ciel, la forme des nuages et elle restait rêveuse, à l'écoute du bruit de l'eau, au rythme des vagues qui la berçait mais elle ne faisait rien de plus. Elle n'avait rien de plus à faire.
Un moment, son regard s'attarda sur le Tendre Baela. Le navire avait appartenu à son père, il l'avait nommé d'après sa sœur et c'était le premier bateau sur lequel Daelina avait mis les pieds. Désormais, c'était aussi le sien. Et pourtant, depuis la mort de son père, il n'avait pas quitté le port et déjà le sel marin semblait s'attaquer à la coque à force de mouiller sans naviguer. Elle serait triste de devoir mettre le Tendre Baela à la retraite mais elle devait se rendre à l'évidence, il allait dépérir ici si elle l'y laissait. Alors soudainement, elle se détourna de son objectif pour s'éloigner vers les plus gros bâtiments, vers celui de son père. Qu'allait-elle y faire ? Elle mettrait le pied à bord et ensuite, elle verrait. Peut-être voulait-elle simplement s'imprégner de la sensation d'être sur une cogue. Seule, elle ne la ferait pas quitter le port de toute manière.

Ses pas se font plus rapides, elle observait autour d'elle comme une criminelle, cherchant à voir qui remarquait qu'elle n'allait pas où elle avait prétendu, qu'elle n'allait pas faire le tour de l'île. Et à mesure qu'elle avançait, ses yeux violets se posèrent sur un navire qui ne portait pas les voiles des Velaryon. Les leurs étaient noirs peintes d'un kraken jaune qu'elle connaissait bien. Le Fol Brume. Elle le reconnut, elle était montée à bord plus d'une fois à une époque.
Quand Daelina avait quitté les Îles de Fer, elle avait fait ses au-revoirs à Lady Thena après une dernière nuit partagée et depuis, elle ne l'avait pas revu. Elle avait vogué loin des Îles, loin de la femme avec qui elle avait partagé son lit durant son séjour dans l'autre côté du continent. À l'époque, elles étaient libres. L'une comme l'autre n'avaient pas les responsabilités qui pesaient aujourd'hui sur leurs épaules. Thena, la belle Thena, pourrait-elle comprendre ce qu'elle ressentait ? Il semblait qu'elle soit encore libre de quitter les Îles de Fer, de venir jusqu'ici. Mais leur situations étaient différentes, elle était suzeraine et elle se devait de parler au nom de ses îles et des maisons qui dépendaient d'elle. Daelina n'avait pas à le faire, le roi Addam le faisait à sa place et Maegon... Ô Maegon passait le plus clair de son temps dans un port puis dans l'autre sans jamais qu'elle ne sache vraiment où il était. Depuis son mariage, elle ne l'avait pas revu et il lui manquait terriblement. Bien plus qu'elle ne s'autorisait à le dire.

« — Where's your captain? »

La question tomba alors qu'elle était arrivée à proximité du navire. Le marin pointa du doigts la taverne de l'autre côté du quai et Daelina roula des yeux avec amusement. Bien sûr, suzeraine ou non, il semblait que certaines personnes ne changeaient jamais vraiment. On ne pouvait pas changer sa nature profonde après tout. On ne peut pas changer sa nature profonde, répétèrent ses pensées comme pour lui faire passer un message. Quelle était sa nature profonde ? Bien sûr qu'il était dans sa nature de naviguer, d'être sur la mer où elle était plus à l'aise que sur terre mais elle était enchainée pour l'heure et il n'y a rien qui pouvait changer cela. Elle devait veiller sur l'héritage de ses parents et malgré qu'elle s'ennuyait, cela lui tenait à cœur, il était important pour elle de continuer à veiller sur ce que ses parents avaient laissé derrière eux.
La lady poussa la porte de la taverne et il ne lui fallut guère plus d'un regard dans l'endroit pour repérer la Greyjoy dont les cheveux tirant vers le rouge se faisait remarquer en un court instant. Elle se dirigea immédiatement vers elle, se retenant de courir, elle était comme une bouffée d'air frais sur une île où elle voyait les mêmes visages en permanence. La rouquine allait prendre le verre devant elle, ne semblait pas prête à relever les yeux vers elle dans l'immédiat alors Daelina le prit avant elle. Elle enroula ses doigts autour de la boisson et la porta à ses lèvres pour boire quelques gorgées avant de le reposer vulgairement sur la table comme si elle avait fait cela toute sa vie. Et en un sens, oui, elle avait mis les pieds dans une taverne à huit ans pour la première fois mais elle n'avait pas bu avant d'en avoir treize.

« — What are you doing on Driftmark, Lady Thena? »

Elle se glissa sur la chaise qui lui faisait face et sa tête se pencha un peu sur le côté, un sourire amusé collé aux lèvres.

« — So drinking comes before greet the lady of Driftmark? »

Daelina se sentait si seule, sur cette île, plus encore quand la mer l’appelait. Peut-être aurait-il été plus aisé de vivre sur terre si les vagues ne la tentaient pas à chaque instant, si ses yeux ne tombaient pas sur la mer chaque fois qu’elle regardait à l’extérieur. Il y avait, en ce monde, des hommes et des femmes qui n’avaient jamais vu la mer. Au contraire, la jeune Lady n’avait vu que la mer plus que les terres. Elle connaissait peu les Sept Couronnes si ce n’était pas leurs ports. Elle connaissait Port-Réal, Accalmie, Lancehelion, La Treille, Villevieille, Castral Roc et Port-Lannis, Pyk et Lordsport, Blancport et Goëville et quelques villages autour mais l’intérieur des terres lui étaient totalement inconnu alors qu’à l’inverse, elle avait navigué sur plus de mer que de nombreux marins.
Le chant de la mer résonnait en permanence à ses oreilles et il lui fallait faire preuve de toute sa volonté pour ne pas suivre la sirène qui l’appelait, qui lui murmurait de la suivre. Fort heureusement, lorsqu’elle entra dans la taverne, la chanson de la sirène fut couverte par celle de Thena, faisant sourire la Velaryon et l’encourageant à rejoindre sa table pour venir à sa rencontre.

« — Ah! Yes, the celebrations! Was it good? Did you enjoy it? Which of my cousin did you meet? »

Daelina ne s’y était pas rendue. Elle était restée sagement sur son île, avec Torgen. Ils avaient essayé à nouveau d’avoir un enfant ou peut-être avaient-ils passé le temps. Elle l’ignorait sincèrement. Ils avaient bu, discuté, ri un peu et puis avant qu’elle ne s’en rende compte, leurs lèvres, leurs mains puis le reste de leurs corps s’étaient mis au travail. Après tout, ils s’appréciaient et il n’y avait pas que leur devoir qui comptait. Ils s’étaient trouvé à apprécier leurs temps ensemble. Seulement le lendemain quand elle s’était éveillée, Torgen était parti et seuls les dieux savaient où il était encore parti. Elle ne l’avait revu qu’une fois, lors de son passage de quelques heures, lui annonçant qu’il s’était attiré quelques ennuis en mettant enceinte une femme qu’il ignorait être celle du prince de l’île voisine et Daelina lui avait dit ne pas vouloir en entendre parler. Elle lui avait dit que c’était à lui de gérer cette situation et qu’elle ne voulait rien avoir à faire avec la mère ou son batard.
Ce n’était qu’après, et depuis, qu’elle se questionnait. S’ils ne parvenaient pas à avoir un héritier, était-ce sa faute ? Si Torgen pouvait engendrer un batard après une nuit alors qu’elle n’était toujours pas enceinte après une année et de multiples tentatives, était-ce sa faute ? La lignée de ses parents allait-elle s’éteindre avec elle ? Cette pression pesait sur ses épaules, elle ne voulait pas que l’héritage de ses parents meurt avec elle et à la fois, ne serait-elle pas soulagée d’offrir Larmarck à un cousin ? Lequel ? Maegon n’avait aucun désir de s’attacher à une terre, Addam était roi, son fils son héritier et sa fille n’était encore qu’un bébé. Il y avait bien Alya, sa cousine pourrait reprendre Lamarck après tout. Mais c’était à elle que ses parents avaient confié cette lourde tâche et elle ne voulait pas l’abandonner, elle ne voulait pas les décevoir.

« — The castle is centuries old. You’re not missing anything. »

Vieux et étouffant, c’était ainsi qu’elle percevait le château dans lequel elle vivait. Ses murs épais semblaient se refermer un peu plus sur elle chaque jour, l’empêchant de retourner au seul endroit où elle se sentait vraiment chez elle : sur les flots marins.
Ses yeux violacés se posèrent sur la Greyjoy, abandonnant le verre sur lequel elle avait perdu son regard. Sa vieille amante semblait heureuse de la vie qu’elle menait, elle venait voyager à l’autre bout du continent et peut-être, un jour, Daelina pourrait faire de tel voyage diplomatique mais en réalité, il appartenait aux Velaryon de Port-Réal de gérer la politique extérieure quand elle n’était que la gardienne de la flotte et de l’île ancestrale de sa maison.

« — We’re getting along as long as we don’t spend too much time together. »

Un sourire vint tout de même renaître sur le coin de ses lèvres et elle appuya ses bras contre la table pour se pencher un peu en avant pour créer une certaine proximité entre elles.

« — My husband isn’t a bad lover either. It makes duty easier, you see? »

Elle eut l’air subitement plus amusée. Il n’était pas dans les habitudes du Cœur de l’Océan de partager ce qui pesait sur elle avec d’autres, elle gardait ses inquiétudes sur ce mariage pour elle-même. Elle gardait pour elle à quel point elle détestait être mariée. Oh Torgen, vraiment, n’était pas un mauvais époux et s’ils avaient dû être amis, elle l’aurait plus apprécié encore. C’était l’idée du mariage politique et de tout ce que cela impliquait pour eux qu’elle exécrait. Plus encore, Daelina détestait être ici, partager sa couche avec son époux quand ses pensées voguaient souvent vers un autre homme que la marée avait emporté bien loin d’elle. Au même titre que son époux, elle ignorait où se trouvait cet homme à qui elle avait offert son cœur il y a bien longtemps.

« — What about you? You have to tell me about these last years! Time hasn’t change you it seems. »

Les traits du visage de Daelina ne se pliaient pas sous les émotions qu'elle ressentait, ils restaient hermétiques contrairement à ses yeux dans lesquels il était plus aisé de lire chacune de ses pensées comme dans un livre ouvert. Thena put-elle y voir la blessure qui vint l'animer quand elle mentionna le nom de Maegon ?
Why are you avoiding me, cousin? demanda-t'elle en silence car elle ne l'avait pas revu depuis une année, depuis son mariage et ce malgré les nombreuses années qu'ils avaient passé l'un auprès de l'autre. En dehors des sentiments profonds qu'elle éprouvait pour le capitaine à qui elle avait offert son cœur, c'était sa présence qui lui manquait ainsi que leurs longues conversations passionnantes. You're so close and still so far. What don't you sail to me?

« — Maegon is the fun one. My king, Addam, is... Well, a king. »

Un sourire se dessina sur ses lèvres à ces mots, comment le décrire autrement ? Il était plus sérieux, plus responsable aussi car il était tout ce qu'on pouvait attendre d'un roi. Cependant, il n'était plus vraiment roi depuis qu'il avait ployé le genou face à la reine Visenya, il avait offert ce titre à la reine-dragon mais c'était envers lui que se tournait la loyauté de Daelina car il était son sang et cela était plus important qu'une reine revenue du passé. Pourtant, celle-ci aussi partageait leur sang, celui de lointains Velaryon que tant de générations séparaient d'eux qu'ils n'avaient probablement plus une seule goutte de sang en commun.

« — My castle is as old as time. »

Sa tête se pencha un peu sur le côté, un air amusé sur le visage alors qu'elle le secouait légèrement, agitant ses boucles d'argent dans son dos.

« — Yours survived to many storms. I doubt the thing will ever fall. »

Tout comme le sien. Le château de Carène était bien plus solide que tout ce qui avait été construit sur cette île. Il se tenait déjà là lors de la Conquête des Sept Couronnes et il n'avait pas bougé depuis, ce n'était qu'une vieille chose dans laquelle les Velaryon s'enfermaient. Ils étaient fait pour la mer, pas pour ces anciennes pierres qui ne flancheraient pas en leur absence. Elle eut une pensée pour Marée Haute, le château fut détruit il y a bien longtemps et aujourd'hui, il n'en restait que des ruines inhabitables. Elle les avait visité lorsqu'elle était enfant et elle se demanda à quoi l'endroit ressemblait aujourd'hui. Trouverait-elle encore l'escalier effondré qui l'empêcherait de voir l'intérieur du château ? Serait-elle assez grande maintenant pour sauter au-dessus du vide et aller plus loin dans son exploration ?
Le regard de Thena se détourna alors qu'elles discutaient et le Cœur de l'Océan tourna la tête pour voir ce qu'elle observait. Les marins ne la surprenaient plus désormais. Il était tôt mais peut-être avaient-ils passé la nuit ici. Une moue se dessina sur son visage, elle se serait levée pour aller calmer les choses si la Greyjoy n'avait pas repris pour la faire sourire.

« — Thanks but we're fine. He has his freedom and I have mine as long as duty's done. »

Daelina haussa les épaules, plus que satisfaite de cette situation bien que sa liberté lui avait échappé depuis le décès de ses parents. Mais ce n'était en rien la faute de Torgen, ce n'était pas sa faute non plus si elle jalousait la liberté qu'il avait de naviguer, s'il pouvait épouser les vagues comme cela lui était interdit désormais. La routine l'ennuyait, la Velaryon avait besoin de plus que voir chaque jour la même île et les mêmes hommes qui l'entouraient, de vivre les mêmes choses chaque jour sans que rien ne vienne déranger ses habitudes. Elle voulait vivre au jour le jour sans jamais savoir quelle tempête elle affronterait ou sur quelle terre elle poserait le pied à l'aube. Elle voulait une vie faite d'imprévus et de dangers qui faisaient battre son cœur et pulser le sang dans ses veines avec tant de force qu'elle se sentait en vie.
La jeune femme vint rire avec son ainée en l'entendant parler de ce prétendant qu'elle ignorait être son mari mais les mots qui suivirent vinrent l'attrister, faire naître une boule au cœur de son estomac quand elle mentionna l'enfant car rien ne semblait vouloir grandir dans son propre ventre. Elle songea un moment à lui en parler, à lui raconter ce que Torgen avait fait avec cette femme de l'île voisine qui portait son enfant et la culpabilité qu'elle portait sur ses épaules, les craintes de voir sa lignée s'éteindre avec elle. Mais elle ne dit rien car la rousse sortit un cadeau de sa besace, lui offrant un snekkar miniature. Daelina le prit entre ses doigts pour l'observer, ses yeux s'illuminant dans sa contemplation.

« — It's beautiful. I love it, thank you! »

Ses lèvres s'étirèrent à nouveau et elle continua de contempler la merveille entre ses doigts, imaginant à quoi un tel navire pourrait ressembler s'il était construit. Elle caressa la surface lisse et pâle du vaisseau avec admiration. Son attention fut alors détournée par la main de Thena sur la sienne et la douceur de son pouce la faisant baisser ses yeux violacés vers le geste et inspirer lourdement. Elle sentit soudainement tout le poids de sa solitude sur cette île tomber sur ses épaules et elle voulait presque supplier son ancienne amante de l'emmener avec elle, de l'enlever et qu'importe ce qu'elle ferait d'elle ensuite tant qu'elle pourrait naviguer et voir d'autres horizons. Peut-être, au détour de quelques vagues, elle trouverait à nouveau Maegon et qui sait, peut-être se glisserait-elle sur son navire et ensuite, dans sa couche.

« — She has Velaryon blood in her veins. House Velaryon has always been an ally of House Targaryen. My cousin honores some old promises and alliances. »

Elle reposa le petit snekkar sur la table et soupira lourdement, elle ne voulait pas avoir à se battre contre Thena mais si elle le devait, si son devoir l'exigeait, elle lancerait sa flotte contre la sienne.

« — I'm loyal to my cousin. I wish we'll not have to fight each other but if my fleet is called to war one day, I'll answer. But it cannot change my affection for you, I'll still be your friend. »