Lune 12, 875 AC. L'été est là, le petit peuple se réjouit alors que les seigneurs s'inquiètent à l'heure où un nouveau roi vient d'être couronné en la personne de Maegor I Targaryen.
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you with the dark curls, you with the watercolor eyes (ft. Thena)
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La chaleur de Dorne était réconfortante. Elle avait toujours aimé être debout dès les premières lueurs du soleil, afin de sentir le froid de la nuit s'échapper, de sentir qu'elle était protégée par Dorne, et toujours la bienvenue. Les siècles avaient changé le lieu, il était vrai, mais elle voyait toujours son fier royaume, peu importa qu'il fut au sein des Sept Royaumes. En attendant, ils étaient plus en paix que les autres régions, et Nymeria pouvait profiter de cette seconde vie. Le pouvoir ne lui manquait pas réellement. Elle avait endossé le rôle de conseillère car elle avait connu la guerre, de nombreux combats pour unifier Dorne, et qu'elle avait connu la terreur des seigneurs-dragons. L'idée qu'un jour Dorne fut exterminé par eux comme le fut Ny Sar, la terrifiait. Sauf que Nymeria n'était pas le genre de personne qui se figeait à cause de la peur, au contraire : elle agissait. Elle avait réquisitionné tous les bateaux des pays pour s'enfuir avec les survivants. Elle avait navigué dans l'espoir de trouver une nouvelle maison. Elle n'avait jamais baissé les bras malgré les pertes, les complications, les accidents. Cette fois-ci, elle ne prendrait pas la mer, elle se battrait comme elle l'avait déjà fait pour Dorne.
Elle savait que le consort actuel de la princesse Nymeria ─ elle ressentit un certain honneur en voyant que son prénom fut donné à bien des dorniennes ─ était reconnu pour tuer des dragons, ce qui était à leur avantage. Il y avait peu de chance que les seigneurs-dragons vinrent jusqu'à Dorne, au risque de ne jamais repartir de la région des Martell. Cependant, le reste de Westeros était la proie de Visenya, qui avait annoncé ses prétentions, et les alliances allaient commencer à se nouer. Elle avait laissé la princesse aux commandes de ce qu'elle désirait, ne donnant son avis que lorsqu'il était sollicité, ou lorsqu'elle pensait que sa tentative n'apporterait rien de probant. Une missive avait été envoyée aux Greyjoy, plus particulièrement à Thena qui était celle à diriger les Îles de Fer... et celle qui contrôlait une flotte qui permettrait de facilement avoir le pouvoir en mer, si elle se joignait à Dorne. Cette fois-ci, leur dirigeante la laissa mener les négociations, la jugeant plus pertinente pour parler de navigation et d'efficacité des bateaux. Ce n'était pas pour déplaire Nymeria, qui pensa qu'elle naviguerait avec plaisir pour voir l'autre partie de Westeros, et constater le mode de vie des habitants des Îles de Fer.
Mais le moment n'était pas pour la rêverie. Nymeria, accompagnée de quelques gardes armés, attendait que le navire de Thena eut posé l'ancre. Elle examina le bateau avec attention, nota qu'ils ne ressemblaient pas tellement à ceux qu'elle avait connu à Ny Sar. Elle devrait lui poser quelques questions, une fois que les négociations furent passées, et que l'ancienne princesse de Dorne fut assurée que son peuple venait de trouver un allié contre les seigneurs-dragons. Une fois qu'elle eut fini d'inspecter l'apparence du navire, elle inspecta l'équipage qui s'activait sur le pont. Au centre, qui criait des ordres, une longue crinière rousse. Personne ne semblait discuter ses ordres. Un sourire en coin apparut sur le visage de Nymeria tandis qu'il fut de plus en plus évident qu'il s'agissait de Thena Greyjoy qui ne tarderait pas à mettre ses pieds sur la terre ferme bientôt. D'un geste, elle ordonna aux gardes de rester en arrière tandis qu'elle s'approcha du bateau. Elle était en contrebas, mais elle pouvait encore voir les personnes qui s'agitaient et qui étaient proches du bord, c'est ainsi qu'elle vit la planche arriver pour être mise afin de faire débarquer l'équipage. Se décalant légèrement, elle se mit sur le côté pour laisser passer les marins, qu'elle salua d'un signe de la tête, un sourire sur le visage. Enfin, leur invitée descendit.
-Lady Thena, c'est un plaisir de vous accueillir à Dorne. Je vois que vous naviguez sur un bateau performant, et qui ne manque pas d'esthétique non plus, commenta-t-elle d'un air curieux, mais je crains que je doive reculer mes questions de navigation à plus tard. Préférez-vous marcher jusque Lancehélion, ou y aller en calèche ? Notre demeure est proche, mais j'ignore à quel point la mer a été clémente avec vous, et je ne tiens pas à vous épuiser encore plus.
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YOU WITH THE DARK CURLS, YOU WITH THE WATERCOLOR EYES
Naviguer était une seconde nature chez la plupart des fer-nés et Thena, n’était pas une exception à la règle. Elle aimait la mer plus que de raison, apprendre et découvrir. Pourtant son statut d’héritière et de lady des îles de Fer avaient forcé sur elle un destin confiné aux pourtour de ses terres. Pourtant, la femme n’avait jamais été une idiote et elle avait appris de son jeune frère Lyonne, des marins qui allaient et venaient, mais aussi des livres et des cartes de sa famille. Elle connaissait l’état du royaume et surtout de ses terres, de combien une division profonde entre eux les mènerait à leur perte. Il n’était pas possible, à l’heure actuelle de se lancer dans une nouvelle guerre qui décimerait son peuple, ses amis, ces gens aux côtés desquels elle travaillait tous les jours pour remonter une pente difficile. Thena n’était ni en capacité de négocier la moindre alliance, ni de menacer quiconque s’approcherait de ses côtes. Non. Elle pouvait seulement faire profil bas tant qu’elle le pouvait et ignorer les injonctions au mariage qui ne cessait de l’assaillir.
Quand la rousse avait reçu une missive de Dorne, elle avait d’abord été surprise. Dorne était un endroit lointain à ses yeux et qui n’existait que dans les mythes de la célèbre Nymeria et de ses dix milles navires. Cette terre avait aussi été le berceau des premiers tueurs de dragons Targaryen et Thena ne l’avait pas oublié lorsqu’elle considéra l’invitation qu’elle avait reçue. Si elle ne se déplaçait jamais par elle-même, son voyage récent à Port-Réal lui avait fait prendre conscience qu’elle n’était pas totalement pieds et poings liés face au destin qui semblait se jouer face à eux. Il fallait donc agir, agir vite et intelligemment, agir comme sa mère l’aurait fait si elle avait été à sa place ou peut-être même mieux que la précédente Lady l’avait fait. Ainsi Lyonne était donc resté et seul l’équipage de Thena, et Erich en sa qualité de menuisier, s’étaient embarqués pour un voyage jusqu’à Dorne.
Le trajet fut long. Plus long que tout ce que la fer-née n’avait jamais eu à faire mais elle était une femme de la mer et la mer était sa maison. Le tumulte marin, le ciel menaçant et les aléas de la navigation avaient semblé plus excitant encore que tout ce que la Greyjoy n’avait jamais imaginé. Elle comprenait enfin son frère et son besoin constant d’être loin et pourtant son impatience de rentrer. La curiosité l’avait mené aussi loin et la rousse entendait écouter tout ce qu’on avait à lui dire et à lui proposer. Thena ordonna alors d’amarrer et de jeter l’ancre, sa voix portant naturellement sans qu’elle n’eut besoin de forcer. Ces gens, elle les connaissait depuis toujours et elle leur confierait sa vie si elle le pouvait. Et ainsi, la capitaine redressa son chapeau, repoussa ses cheveux dans son dos et la planche fut installée. La Greyjoy donna quelques ordres simples, laissant son équipage décider de qui monterait la garde. Avec elle, femme n’embarqua que Erich et son matériel.
Le premier pied à terre fut hésitant et la lady des îles de Fer sembla plus à l’aise sur le pont de son bateau. Son regard bleu profond tomba alors sur la femme qui les attendait et le trouble put se lire sur ses traits si expressif avant qu'elle n'offre un sourire à son hôte, inclinant sa tête sans réellement savoir quel protocole s’accordait réellement à ce moment. Nymeria avait toujours été une figure légendaire et si Thena Greyjoy n’avait pas été sans gêne, elle aurait sûrement perdu ses moyens d’admiration.
“Princesse Nymeria, c’est un honneur de faire votre connaissance”
Thena avait souri, son fort accent des îles de Fer flottant dans l’air chaud de Dorne. Si le temps était différent des pluies diluviennes qui s'abattaient régulièrement sur leurs îles, ce climat semblait plaire à la rousse. Elle haussa cependant ses sourcils dans un air surpris, le Fol Brume, qu’elle avait hérité symboliquement de sa mère, était un vieux navire qui n’avait rien d’aussi flamboyant que le Songefeu ou le Grise Pestilence. Seule la figure de proue représentant Nagga, le légendaire dragon des mers, ressortait particulièrement.
“Nous aurons l’temps d’en discuter, j’en ai aucun doute. Marchons plutôt, vous inquiétez pas pour moi, ni pour lui, répondit la rousse en montrant l’homme qui l’accompagnait, on en voit des pires par chez nous. Et puis la chance était avec nous.”
Un rire lui échappa alors, un de ces rires francs et honnêtes qui semblaient la caractériser. Son sourire s’étira davantage encore, lui donnant un air malicieux.
“On vous suit. Oh et vous inquiétez pas d'ailleurs, c'est mon menuisier personnel. J'me suis permis de l'emporter avec moi pour... commença-t-elle. Faire quelques échanges d'bon procédés.”
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La majorité de ce qu'elle avait appris, elle l'avait appris une fois à Dorne. Evidemment, elle avait reçu une bonne éducation étant donnée son statut royal, mais les coutumes de Ny Sar étaient bien différentes de celles de Westeros. C'était avec beaucoup de diplomatie et quelques entrainements au combat qu'elle était montée sur un bateau, et elle avait appris au fur et à mesure des années sur la mer. Il y avait majoritairement des vieux hommes, des femmes et des enfants, mais elle s'était appliquée à apprendre d'eux. Cela allait de coudre jusqu'à savoir enfin naviguer ; reconnaître le ciel et savoir les signes du bon ou mauvais temps. Nymeria avait porté le titre de princesse symboliquement, mais alors qu'elle essayait de faire survivre son peuple, elle n'était rien de plus qu'eux. Juste une personne qui voulait sauver des vies, peu importe les risques. Ils avaient perdu de nombreuses personnes durant leur périple, mais cela n'avait jamais fait changer l'avis de Nymeria. Elle avait eu raison de persévérer malgré les pertes, ça les avait conduit jusqu'à Dorne ─ et si la paix n'était pas de mise, elle protégea encore une fois son peuple et prit les armes à ses côtés pour montrer qu'elle était avec eux. En mourant, elle savait qu'elle n'avait appris qu'un quart de la vie ; elle pensait qu'elle revenait pour le quart qu'elle n'avait pas pu se permettre durant sa première vie.
-Le titre de lady suffit pour me désigner. Le rôle de princesse appartient à quelqu'un d'autre, et je ne tiens pas à revendiquer un titre qui n'est plus le mien, expliqua-t-elle avec un sourire.
Il était facile de voir que Nymeria ne mentait pas. Si elle était honnête, elle avait néanmoins appris à adapter chaque fois son visage par rapport à ce qu'elle voulait transmettre. Elle avait du mentir quelques fois, où se montrer plus brutale qu'elle ne l'était vraiment, mais elle préférait raconter la vérité. Une alliance basée sur des mensonges ne pouvait être que mauvaise. De plus, elle ne voulait pas assumer une seconde fois la responsabilité de Dorne. Cette fois, elle pouvait quitter son rôle et explorer le reste de Westeros, en quête de toujours plus de connaissances et de lieux à découvrir. Reprendre la mer et parfaire sa navigation, voir ce qui avait changé dans le monde. C'était plus facile de voyager quand on avait pas de responsabilité ─ et elle ne doutait pas que sa maison, sa famille, se porterait très bien si elle venait à disparaître. Les Martell avaient surmonté bien des épreuves, ce qui était la preuve de leur force et de leur intelligence face à la politique de Westeros.
-Je craignais que vos chaussures fondent suite au changement de température, sourit-elle avant de légèrement arqué un sourcil en regardant les deux voyageurs.
Cependant, elle ne posa pas plus de questions. Elle n'était pas taciturne, mais elle connaissait la valeur des mots. Or, elle trouvait que Dorne parlait bien assez pour elle. Comme la majorité des jours, il faisait chaud et le sable volait avec le vent ; le ciel était bleu et dans les rues, les gens essayaient de marcher le plus possible dans l'ombre. Pourtant, on entendait des bruits d'épée et de lances, et des enfants semblaient courir plus loin. Il faisait chaud mais cela ne tarissait pas l'agitation des Dorniens, qui vivaient dans la sécurité de ne pas se faire brûler par un dragon qui viendrait sur leur territoire. Ils étaient plus en paix que le reste des Sept Royaumes, aussi, et il semblerait que cette guerre intestine et sous-entendue ne les tracassait pas plus que ça. Tandis qu'ils marchaient jusque Lancehélion, Nymeria observait ce qui se passait autour d'elles, mais pas pour guetter le moindre mal. Non, elle guettait après tout le bien des gens qui vivaient ici. Elle cherchait chaque parcelle de bonheur et en souriait aussi, ravie d'être présente. Il ne lui manquait que son premier mari, Mors, avec qui elle rêvait de prendre la mer pour lui montrer ce qu'il n'avait jamais pu voir. Enfin, quand ils arrivèrent au sein de la demeure des Martell, elle les accompagna dans le salon pour accueillir les invités.
-Bienvenue à Lancehélion. Vous serez nos invités pour ces prochains jours, n'hésitez pas à solliciter quoique ce soit. Pour ce qui concerne la politique, elle regarda l'homme plus âgé puis la lady des Îles de Fer, je préférerai m'entretenir en privé avec vous, lady Thena. Bien sûr, votre accompagnateur pourra se joindre à nous par la suite, si c'est que vous désirez, termina-t-elle avec un sourire poli.
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YOU WITH THE DARK CURLS, YOU WITH THE WATERCOLOR EYES
L'honnêteté était une qualité que les Greyjoy aimait, peu importe à quel point elle pouvait être coupante, désagréable, Elle était une variable nécessaire dans le lien de confiance a entretenir aussi bien au sein d'une famille qu'entre partenaires, alliés, peu importe le nom que prenait un échange. Sans la vérité, la cruelle vérité, personne n'était à l'abri des coups bas. Trop d'honnêteté était traitre cependant et bien des hommes d'honneurs avaient péri en disant la vérité. Il s'agissait d'une épée a double tranchant, prête à détruire dans les deux sens si l'on ne maniait pas son art avec une patience immense. Derrière ses airs désinvoltes et son air familier et facile, Thena réfléchissait. Sa simple présence intimait que tout ceci était sérieux, trop sérieux pour qu'elle n'envoie son frère comme elle le faisait toujours. Bien peu de personnes pouvaient, après tout, se venter d'avoir accueillit la dame des îles de Fer. Son regard aussi bleu que les eaux sur lesquelles elle aimait voguer sonda les traits de la roynaise. Elle ne mentait pas, pas pour l'instant en tout cas.
"Très bien, lady Nymeria. Je saurais m'en souvenir."
Thena est impressionnée, Nymeria est plus humble que les Targaryen que son frère a rencontré lors de sa joute. La grande majorité porte le titre de prince et princesse comme s'ils avaient un mot à dire sur la manière dont ils vivaient leurs vies, ici, si longtemps après leurs morts. Les îles de Fer ne connaissaient pas de souverains venus d'Essos et peu importe si leur ancêtre avait un jour plié le genou devant la Mère des Dragons, Thena ne reconnaissait l'autorité que de sa reine Volmark. Un sourire se forme sur le visage de la rousse qui abrita ses yeux bleus du soleil bien plus brillant que tout ce qu'elle avait pu voir jusqu'ici. Son regard tombe ensuite sur ses bottes trempées, comme elles le sont généralement et un rire amusé lui échappa.
"Avec un peu de chance, elles sauront survivre jusqu'à l'endroit où vous nous emmènerez, m'lady."
Ce paysage si différent de tout ce que pouvait être ses îles plaisait à la toute récente lady qui dirigeait les Fer-nés. Son statut d'héritière l'avait toujours privée d'une vie d'aventure et de navigation. Il avait fallut reconstruire toute une vie après le guerre et se serrer la ceinture un peu plus encore. Thena avait dépenser ses pièces avec parcimonie. Elle savait que les meilleurs caraques de sa flotte devait revenir aux meilleurs navigateurs, qu'elle n'avait pas le temps de flatter les egos. Son propre navire était ancien, celui d'un membre de sa famille qui avait péri durant les affrontements qui les avaient opposé aux Volmark.
Lyonne, lui, allait au loin. Il partait pour eux deux et revenait avec des histoires palpitantes qui rappellerait à sa sœur ainée que tout cela avait un sens, un but. Aujourd'hui pourtant, voilà que Thena était partie seule dans des terres qu'elle n'avait jamais osé imaginer que dans ses rêves. Dorne, terre d'accueille de tout un peuple presque réduit à néant par les valyrien d'antan, terre insoumise à ceux qui s'étaient installés à Westeros quand le Fléau avait frappé quand ils avaient lancé leur conquête qui avait détruit bien des dynasties de seigneurs puissants.
Le soleil commençait à frapper plus durement, pensa la fer-née quand ils arrivèrent enfin à destination et pour la première fois en presque quarante ans, Thena regretta presque la fraicheur de la pluie, le vent tumultueux qui faisait grelotter fébrilement. Et alors qu'elle pénétra la fière demeure des Martell, son regard fut happé par une telle magnificence. Voilà que Pyk, dans son esprit, faisait pâle figure avec une telle demeure et en un instant, elle compris la nostalgie dont parlait parfois les marins à quai ou dans les tavernes qu'elle fréquentait. Quand leur hôte reprit la parole, la rousse hocha sa tête en signe d'écoute et surtout pour obtempérer sans discuter. Ils étaient ici pour une coopération qui, la lady l'espérait, durerait dans le temps.
"Merci de nous accueillir ici chez vous, m'lady, son regard glissa sur l'artisan qu'elle avait emmené si loin avec elle, lui offrant un regard entendu. Avec plaisir. Je pense que mon offre vous intéressera de toute façon et elle peut largement attendre."
Thena joignit alors ses mains dans son dos, les serrant pour rassembler tout son courage et tout son sérieux. Cette femme prenait ses devoirs à cœur et dans son esprit, elle pensa sérieusement à son peuple et à combien la vie ne leurs faisait pas de cadeaux. Elle ne pouvait pas se permettre d'échouer. La Greyjoy observa alors Erich quitter la pièce non sans lui laisser un parchemin en hochant sa tête.
"Bien, reprit-elle ensuite, que puis-je faire pour vous aider, lady Nymeria? Et pour quel prix, surtout. Les temps sont durs pour nous tous et j'ai bien peur qu'une calamité ne menace de s'abattre sur nous, sous peu."
Car la maison du dragon était une calamité et Pyk ne resterait pas les bras croisé. Un coup de pouce, en revanche, pourrait arranger chaque personne impliqué dans cette affaire de près comme de loin.
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Nymeria avait la sensation qu'elle allait bien s'entendre avec la suzeraine des Îles de Fer. Quand elle était arrivée à Dorne, elle n'était restée que dans son royaume car elle devait l'unifier, et à l'époque, elle était loin de se douter qu'un jour, ils feraient partie des Sept Couronnes. Unifier Dorne lui avait pris toute une vie, mais ça n'avait mis que quelques années à Aegon le Conquérant, et ses deux sœurs, pour créer ce royaume. Cependant, elle était fière de savoir qu'ils n'étaient jamais vraiment arrivés à mettre Dorne sous leur responsabilité. Elle savait que dans leurs coutumes, il y avait toujours un peu du Rhoynar. Qu'il y avait toujours le sang de ses ancêtres, et que Ny Sar vivait toujours en travers de ce qu'elle avait légué à ce lieu. Elle se demandait si les Îles de Fer étaient similaires à Dorne. Ils étaient éloignés des Terres de la Couronne, et plus proches du Nord. Elle avait cru comprendre que le Nord avait toujours été difficile à appréhender, car ils avaient aussi leur propre culture. Mais qu'en était-il des coutumes des Îles de Fer ? Des Greyjoy ? Rien qu'à leurs apparences, on pouvait dire que les deux femmes venaient d'un bout à l'autre du monde. Dans ses souvenirs, elle n'avait vu jamais une telle couleur de cheveux ─ une couleur vive, qui appelait à ce qu'on la regarde. Et le reste de Thena appelait à ce qu'on la regarda, non pour sa beauté, mais parce qu'elle savait très certainement commander.
Un million de questions se bousculaient dans son esprit, mais d'abord c'était l'heure pour la diplomatie. C'était une partie qu'elle aimait bien, mais qu'elle avait souvent trouvé longue. Les combats avaient au moins la chance de donner de l'adrénaline, ce qui permettait de donner l'impression que le temps passait plus vite, car elle était dans le feu de l'action. Avec la diplomatie, chaque seconde de silence était sacrée, et chaque mot devait prendre le temps d'être prononcé. Il fallait un ton posé, qui ne laissait pas deviner des mauvaises attentions, que Nymeria n'avait de toute façon pas. L'énervement et l'impatience étaient interdits, là où être en colère pouvait aider à éliminer les ennemis, tant que cela n'enclenchait pas la précipitation. Elle remercia le vieil homme d'un sourire chaleureux, ainsi que Thena par la suite, contente de ne pas avoir dû sortir une multitude d'arguments pour se retrouver seule à seule avec la fer-née. Dès qu'elles en auraient fini, Nymeria rappellerait l'artisan, car elle avait bien compris qu'il n'était pas là par hasard, et les paroles de la rousse venaient confirmer cette idée. Elle avait dû autant préparer cette visite en amont que les Martell eux-mêmes, ce qui l'encourageait à vouloir mener à bien une alliance entre leurs deux régions. Elle l'invita à s'installer dans un des fauteuils, près d'une table basse où se trouvait plusieurs boissons différentes, et Nymeria se servit un thé glacé en s'installant, invitant l'autre femme à se servir par elle-même.
-Déjà, je voudrais vous remercier d'avoir fait le voyage jusqu'à Dorne. Le périple est long d'un bout de Westeros à l'autre, et les temps, comme vous l'avez dit, sont durs. Vos ressources de temps et de finances sont précieuses, et je sais que vous avez dû dépenser des deux pour négocier avec moi, qui suis seulement une dame, et non la princesse Nymeria, deuxième du nom. Cependant, je parle en son nom, et je participe à son conseil royal, afin de la guider au mieux, expliqua-t-elle avant de déposer sa tasse de thé et sonder la fer-née. Lors de ma première vie, j'étais princesse du Ny Sar, une cité qui faisait partie de Rhoynar. J'eus peu de chance, et rapidement après avoir reçu le titre de princesse, les Seigneurs-Dragons attaquèrent le Rhoynar. Les princes des autres cités décidèrent de riposter en attaquant. Quand ils échouèrent, je fus seule, avec le restant d'un peuple sur les bras. Après des années à naviguer, nous arrivâmes à Dorne, où Mors Martell fut assez futé pour comprendre ce que cela voulait dire pour son pouvoir, et assez gentil pour réellement nous laisser vivre. Je ne prétends pas connaître la politique de Westeros, mais je connais ce que les dragons font. La passion dévorante des seigneurs-dragons pour la conquête et la guerre. Ils ont anéanti mon foyer une fois, et je refuse que cela se reproduise à présent. Dorne ne peut pas se tenir seule, et nous vous avons invité pour vous proposer une alliance, plus particulièrement pour nos flottes. Dorne possède bien des navires, et les Îles de Fer aussi. Mais nous n'avons pas encore partagé nos connaissances en navigation, ni même nos matériaux. Partager nos connaissances serait avantageux, ainsi que nos ressources. Et, parmi les ressources proposées par Dorne, nous sommes prêts à vous aider à construire une arbalète contre les dragons. Plus nous pourrons armer les autres régions, plus vite nous pourrons éliminer les dragons qui viendront brûler nos terres. Ceci est la partie la plus importante de notre alliance. Évidemment, vous aurez aussi droit à des avantages commerciaux avec Dorne, et nous serons là pour vous épauler en cas de coup dur au sein de vos îles. Mais le danger des dragons, des Targaryen, est plus urgent, si vous me permettez de prioriser ceci, sans réellement connaître vos conditions de vie aux Îles de Fer, termina-t-elle avec respect.
Non, elle ne connaissait pas bien Westeros, et ne pouvait pas prétendre savoir comment les évènements étaient accueillis auprès des autres. De plus, elle avait des millénaires d'histoire à rattraper pour comprendre comment les Îles de Fer en étaient arrivés là où elles sont. Elle ignorait la vie que Thena Greyjoy avait pu mener jusqu'à présent, mais elle espérait que cela n'empêcherait pas à une alliance ; elle n'était qu'une morte revenue à la vie, et qui désirait ardemment que Dorne ne termina pas comme Ny Sar.
Un million de questions se bousculaient dans son esprit, mais d'abord c'était l'heure pour la diplomatie. C'était une partie qu'elle aimait bien, mais qu'elle avait souvent trouvé longue. Les combats avaient au moins la chance de donner de l'adrénaline, ce qui permettait de donner l'impression que le temps passait plus vite, car elle était dans le feu de l'action. Avec la diplomatie, chaque seconde de silence était sacrée, et chaque mot devait prendre le temps d'être prononcé. Il fallait un ton posé, qui ne laissait pas deviner des mauvaises attentions, que Nymeria n'avait de toute façon pas. L'énervement et l'impatience étaient interdits, là où être en colère pouvait aider à éliminer les ennemis, tant que cela n'enclenchait pas la précipitation. Elle remercia le vieil homme d'un sourire chaleureux, ainsi que Thena par la suite, contente de ne pas avoir dû sortir une multitude d'arguments pour se retrouver seule à seule avec la fer-née. Dès qu'elles en auraient fini, Nymeria rappellerait l'artisan, car elle avait bien compris qu'il n'était pas là par hasard, et les paroles de la rousse venaient confirmer cette idée. Elle avait dû autant préparer cette visite en amont que les Martell eux-mêmes, ce qui l'encourageait à vouloir mener à bien une alliance entre leurs deux régions. Elle l'invita à s'installer dans un des fauteuils, près d'une table basse où se trouvait plusieurs boissons différentes, et Nymeria se servit un thé glacé en s'installant, invitant l'autre femme à se servir par elle-même.
-Déjà, je voudrais vous remercier d'avoir fait le voyage jusqu'à Dorne. Le périple est long d'un bout de Westeros à l'autre, et les temps, comme vous l'avez dit, sont durs. Vos ressources de temps et de finances sont précieuses, et je sais que vous avez dû dépenser des deux pour négocier avec moi, qui suis seulement une dame, et non la princesse Nymeria, deuxième du nom. Cependant, je parle en son nom, et je participe à son conseil royal, afin de la guider au mieux, expliqua-t-elle avant de déposer sa tasse de thé et sonder la fer-née. Lors de ma première vie, j'étais princesse du Ny Sar, une cité qui faisait partie de Rhoynar. J'eus peu de chance, et rapidement après avoir reçu le titre de princesse, les Seigneurs-Dragons attaquèrent le Rhoynar. Les princes des autres cités décidèrent de riposter en attaquant. Quand ils échouèrent, je fus seule, avec le restant d'un peuple sur les bras. Après des années à naviguer, nous arrivâmes à Dorne, où Mors Martell fut assez futé pour comprendre ce que cela voulait dire pour son pouvoir, et assez gentil pour réellement nous laisser vivre. Je ne prétends pas connaître la politique de Westeros, mais je connais ce que les dragons font. La passion dévorante des seigneurs-dragons pour la conquête et la guerre. Ils ont anéanti mon foyer une fois, et je refuse que cela se reproduise à présent. Dorne ne peut pas se tenir seule, et nous vous avons invité pour vous proposer une alliance, plus particulièrement pour nos flottes. Dorne possède bien des navires, et les Îles de Fer aussi. Mais nous n'avons pas encore partagé nos connaissances en navigation, ni même nos matériaux. Partager nos connaissances serait avantageux, ainsi que nos ressources. Et, parmi les ressources proposées par Dorne, nous sommes prêts à vous aider à construire une arbalète contre les dragons. Plus nous pourrons armer les autres régions, plus vite nous pourrons éliminer les dragons qui viendront brûler nos terres. Ceci est la partie la plus importante de notre alliance. Évidemment, vous aurez aussi droit à des avantages commerciaux avec Dorne, et nous serons là pour vous épauler en cas de coup dur au sein de vos îles. Mais le danger des dragons, des Targaryen, est plus urgent, si vous me permettez de prioriser ceci, sans réellement connaître vos conditions de vie aux Îles de Fer, termina-t-elle avec respect.
Non, elle ne connaissait pas bien Westeros, et ne pouvait pas prétendre savoir comment les évènements étaient accueillis auprès des autres. De plus, elle avait des millénaires d'histoire à rattraper pour comprendre comment les Îles de Fer en étaient arrivés là où elles sont. Elle ignorait la vie que Thena Greyjoy avait pu mener jusqu'à présent, mais elle espérait que cela n'empêcherait pas à une alliance ; elle n'était qu'une morte revenue à la vie, et qui désirait ardemment que Dorne ne termina pas comme Ny Sar.
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YOU WITH THE DARK CURLS, YOU WITH THE WATERCOLOR EYES
Cet endroit fastueux impressionnait par sa grandeur et sa majestuosité. Il n'y avait aucun doute quant à la raison pour laquelle les Martell portaient encore leurs titres de princes et princesses encore aujourd'hui. Thena se sentait toute petite et il en fallait beaucoup pour réduire la fer-née à la réalité de sa taille. Pyk n'était pas un endroit chaleureux et beau. Il s'agissait d'un château dur, humide, fait pour inquiéter et si la fer-née l'aimait aussi puissamment que Lyonne aimait la mer, il ne s'agissait pas d'un endroit fait pour les rencontres et les alliances. On ne se serrait pas la main en repartant de là. Pas quand on était un étranger en tout cas, aussi attentionné que soit son hôte.
En retirant son tricorne, la femme souffla tout bas, comme pour se donner du courage. Elle n'avait pas peur, mais beaucoup se jouait ici alors qu'elle s'asseyait sur un des fauteuils face à tout cela. Il ne fallait pas s'emporter, menacer, rire de travers et Nymeria n'était pas Maegon ou Daelina Velaryon. Un clin d'œil et quelques pintes ne convaincraient personnes dans cette pièce. Alors Thena écouta, avec une attention toute particulière non sans souder les différentes boisons. Voilà des choses qu'elle n'avait jamais vu de sa vie et son choix s'arrêta sur un thé à l'odeur curieuse.
"Allons, lady Nymeria. Peu importe votre titre ou votre position au sein de Dorne ou du monde, vous restez une légende pour nous autres marins. Les siècles ont passé, mais notre mémoire est ancienne, je sais reconnaître quand le moment est venu de répondre à l'appel."
Sur cela, Thena était claire et elle tenait droit dans ses bottes sans jamais trembler. Les îles de Fer n'avaient jamais eu d'allié avant qu'un de ses ancêtres ne ploie le genou devant Daenerys du Typhon, la dernière des Targaryen. Parmi les alliances qu'elle avait forgées, par le passé, se tenaient Dorne et ses aspics. Puis les temps avaient changé, le pouvoir était passé de main en main jusqu'à la guerre et finalement, son peuple avait été laissé crevant la faim. Hier certes, mais plus jamais. Il n'y avait pas de guerres fratricides qui les anéantiraient presque jusqu'aux derniers, pas sous sa garde en tout cas. Les Targaryen ne signifiaient rien d'autre que la mort, les Greyjoy aussi autrefois, avant qu'on ne leur arrache leur style de vie. Pourtant, sel, sang et acier coexisteraient toujours en eux, même s'ils étaient le plus petit des royaumes. La Suzeraine écouta alors, hochant finalement sa tête avant qu'un air presque inespéré ne naisse finalement sur son visage.
"Vous savez, je ne connais rien des Targaryen, juste ce que l'histoire m'a appris et je n'étais pas très assidue les concernant, ils étaient disparus pour de bons quand je suis née. Pourtant, quand je vois le dragon qui évolue autour d'nos îles, en paix pour le moment, je sais qu'il n'en sera pas toujours comme ça et qu'un jour, peut-être, l'un d'eux nous réduira à l'état d'cendres. Je ne crains pas la mort, m'lady. Mon peuple non plus. Mais nous terrasserons autant de seigneurs-dragons que possible avant notre fin. Ils n'amènent rien d'bon en ces terres."
La rousse regarda le parchemin entre ses mains et décala le thé offert, non sans qu'il ne la rende pas curieuse, prête à y goûter quand tout cela serait terminé. Il lui fallait, avant, montrer tout ceci à la rhoynaise. Thena était connu comme une femme généreuse dans ses gestes auprès de ceux qu'elle aimait et plus encore quand elle voyait une opportunité se dessiner. Être près de ses sous lui rappelait exactement ses marches de manœuvres et jusqu'où elle était prête, précisément, à aller pour son peuple et ses îles. Ici, pour ce que Nymeria proposait, la fer-née jouerait cartes sur table et elle ne le regretterait pas.
"Cette alliance, je la ferais cent fois et je sais que ça ne sera jamais une erreur. Pas quand nous parlons exactement le même langage. Vous pensez bien que je ne suis pas venue les mains vides, cela aurait été impoli d'ma part, articula-t-elle en déroulant le parchemin sur la table. Ceci est le plan de l'un de nos vaisseaux les plus rapides, un modèle qui a été créé pour la famille Velaryon d'Lamarck. Je n'ai aucun doute qu'ils ploieront le genou aux Tararyen, ils sont du même sang et leurs liens familiaux sont profonds. Je suis prête à vous le laisser et Erich expliquera à vos contre-maîtres ce qu'il y à savoir en échange d'votre aide pour ces arbalètes. Je suis sûr que ces accords commerciaux plairont à mon frère, il adore les endroits ensoleillés. Et je suis sûr que vous adorerez son bateau, assez différent, mais on ne fait pas mieux de nos jours pour remonter les rivières aussi vite que le vent."
Lentement, Thena replia le parchemin avant de le pousser vers la femme, l'air de rien, comme si elle faisait ça tous les jours de sa vie avant de porter son thé à ses lèvres en se surprenant du goût. Sa nonchalance, bien des gens la trouvait immature pour une Suzeraine, pourtant, ça ne l'empêchait pas de tenir son archipel d'une main de fer malgré les grondements de mécontentement concernant sa situation maritale. Mais si ce n'était que ça, ce n'était pas bien grave. Le plus important, c'est qu'ils vivent ou qu'ils meurent ensemble, comme des frères. Comme un peuple uni qui ne ploierait pas, l'Antique Voie restait présente et vivace en eux.
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-Certes, mais les légendes peuvent s'avérer décevante. Les ouvrages ont tendance à glorifier certains personnages. Je dois dire que je n'ai encore jamais lu les textes qui parlaient de mon périple, et que je ne compte pas les lire, avoua-t-elle enfin.
Elle n'était pas curieuse de savoir ce que les écrits disaient d'elle. En vérité, la brune évitait même de ce qui en parlait, car elle savait très bien qu'elle se fâcherait si ce n'était pas la vérité. Si on avait modifié son passé, ce qu'elle avait vécu et fait. Et pour son propre égo, elle préférait ne pas savoir si elle était grande ou si on l'avait réduite à rien du tout parmi les histoires ouestriennes. Mais si le récit était trop vrai... Eh bien, elle serait triste de se rappeler de ce qui n'était plus.
Une fois qu'elle était arrivée à Dorne, Nymeria avait été soulagée de trouver un endroit où enfin, elle pouvait voir son peuple prospérer. Cependant, elle avait longtemps rêvé de Ny Sar, du palais dans lequel elle habitait. Il était certain que l'architecture de Dorne était déjà splendide, mais elle y avait apporté quelques rêves de son pays natal, sans pour autant jamais retrouver la même sensation. Au fur et à mesure les années passaient, elle avait trouvé ça pas plus mal, de ne pas retrouver cette sensation. Elle avait posé sa pierre à l'édifice et pour ses filles, Lancehélion avait été leur maison. C'était là où Mors avait passé toute sa vie aussi. De fait, de par ce qu'elle avait fait, c'était devenu sa maison aussi. Cependant, elle n'avait pas exploré le reste de Westeros, trop prise entre les différentes guerres dorniennes. Elle regrettait de ne pas savoir à quoi ressemblait le reste du continent. Elle avait lu sur les Îles de Fer, c'était vrai, mais rien ne valait de vraiment voir leur architecture, leurs conditions de vie, leurs mœurs. Elle ne connaissait que Dorne, et aspirait à voir plus de choses que la région qu'elle avait dirigé il y a des siècles. Peut-être que cette alliance avec Thena Greyjoy était le début de sa vie aux Îles de Fer ? Ou le début d'une longue collaboration où elle pourrait aller d'un bateau à l'autre, en tant que simple matelot ?
En tout cas, elle était persuadée que ce début était de bonne augure. L'ancienne princesse appréciait le caractère de la fer-née. Privilégier le groupe avant soi-même : c'était une philosophie qui convenait à des vrais souverains. Ceux qui marquaient un peuple par le bon qu'ils avaient fait autour d'eux, au lieu de marquer par les guerres et les conflits. Elle avait mené des guerres, mais elle espérait qu'on se rappelait d'elle pour la manière dont elle avait voulu des temps de paix au sein de Dorne. Pour la manière dont elle avait parcouru les océans pour trouver un endroit où faire vivre son peuple. Elle espérait que Thena aurait droit à sa propre légende aussi.
Avec un sourire sur le visage, elle accueillit les paroles de la rousse avant de poser son regard sur le parchemin. Elle ne savait pas fabriquer des bateaux, mais elle avait assez navigué pour savoir reconnaître la majorité des termes techniques des bateaux et notifier quelques différences avec ceux qu'elle connaissait. Ses doigts frôlèrent un instant le papier tandis qu'elle crevait d'envie de se mettre debout sur ses pieds, de dire qu'il était temps de commencer ; qu'il était temps d'être libre.
-C'est extraordinaire ! Votre générosité ne sera pas oubliée, Lady Thena. J'ai déjà hâte de faire la rencontre de votre frère, ainsi que de voir son bateau, déclara-t-elle avec une joie qui n'était absolument pas cachée, tandis qu'elle prit les plans. Je vous propose qu'une flotte dornienne aille jusqu'aux Îles de Fer, avec les différentes pièces de l'arme, ainsi qu'une partie de nos contre-maîtres et ouvriers, afin de construire l'arme où elle vous semblera la plus efficace. Je crains que si nous transportions celle-ci sur un seul bateau, un Targaryen le verrait et viendrait couler le navire, si pas pire. Est-ce que cela vous convient ? demanda-t-elle pour sceller cet accord si la méthode lui convenait.
Elle n'était pas curieuse de savoir ce que les écrits disaient d'elle. En vérité, la brune évitait même de ce qui en parlait, car elle savait très bien qu'elle se fâcherait si ce n'était pas la vérité. Si on avait modifié son passé, ce qu'elle avait vécu et fait. Et pour son propre égo, elle préférait ne pas savoir si elle était grande ou si on l'avait réduite à rien du tout parmi les histoires ouestriennes. Mais si le récit était trop vrai... Eh bien, elle serait triste de se rappeler de ce qui n'était plus.
Une fois qu'elle était arrivée à Dorne, Nymeria avait été soulagée de trouver un endroit où enfin, elle pouvait voir son peuple prospérer. Cependant, elle avait longtemps rêvé de Ny Sar, du palais dans lequel elle habitait. Il était certain que l'architecture de Dorne était déjà splendide, mais elle y avait apporté quelques rêves de son pays natal, sans pour autant jamais retrouver la même sensation. Au fur et à mesure les années passaient, elle avait trouvé ça pas plus mal, de ne pas retrouver cette sensation. Elle avait posé sa pierre à l'édifice et pour ses filles, Lancehélion avait été leur maison. C'était là où Mors avait passé toute sa vie aussi. De fait, de par ce qu'elle avait fait, c'était devenu sa maison aussi. Cependant, elle n'avait pas exploré le reste de Westeros, trop prise entre les différentes guerres dorniennes. Elle regrettait de ne pas savoir à quoi ressemblait le reste du continent. Elle avait lu sur les Îles de Fer, c'était vrai, mais rien ne valait de vraiment voir leur architecture, leurs conditions de vie, leurs mœurs. Elle ne connaissait que Dorne, et aspirait à voir plus de choses que la région qu'elle avait dirigé il y a des siècles. Peut-être que cette alliance avec Thena Greyjoy était le début de sa vie aux Îles de Fer ? Ou le début d'une longue collaboration où elle pourrait aller d'un bateau à l'autre, en tant que simple matelot ?
En tout cas, elle était persuadée que ce début était de bonne augure. L'ancienne princesse appréciait le caractère de la fer-née. Privilégier le groupe avant soi-même : c'était une philosophie qui convenait à des vrais souverains. Ceux qui marquaient un peuple par le bon qu'ils avaient fait autour d'eux, au lieu de marquer par les guerres et les conflits. Elle avait mené des guerres, mais elle espérait qu'on se rappelait d'elle pour la manière dont elle avait voulu des temps de paix au sein de Dorne. Pour la manière dont elle avait parcouru les océans pour trouver un endroit où faire vivre son peuple. Elle espérait que Thena aurait droit à sa propre légende aussi.
Avec un sourire sur le visage, elle accueillit les paroles de la rousse avant de poser son regard sur le parchemin. Elle ne savait pas fabriquer des bateaux, mais elle avait assez navigué pour savoir reconnaître la majorité des termes techniques des bateaux et notifier quelques différences avec ceux qu'elle connaissait. Ses doigts frôlèrent un instant le papier tandis qu'elle crevait d'envie de se mettre debout sur ses pieds, de dire qu'il était temps de commencer ; qu'il était temps d'être libre.
-C'est extraordinaire ! Votre générosité ne sera pas oubliée, Lady Thena. J'ai déjà hâte de faire la rencontre de votre frère, ainsi que de voir son bateau, déclara-t-elle avec une joie qui n'était absolument pas cachée, tandis qu'elle prit les plans. Je vous propose qu'une flotte dornienne aille jusqu'aux Îles de Fer, avec les différentes pièces de l'arme, ainsi qu'une partie de nos contre-maîtres et ouvriers, afin de construire l'arme où elle vous semblera la plus efficace. Je crains que si nous transportions celle-ci sur un seul bateau, un Targaryen le verrait et viendrait couler le navire, si pas pire. Est-ce que cela vous convient ? demanda-t-elle pour sceller cet accord si la méthode lui convenait.
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YOU WITH THE DARK CURLS, YOU WITH THE WATERCOLOR EYES
La mer était un monde vaste et mystérieux, tout comme les récits qui s'y rattachaient. Certaines choses étaient importantes à garder en mémoires et d'autres méritaient parfois de garder leur part de secret, enfouit pour toujours sous le sable et les tréfonds marins. Les paroles de Nymeria avaient été plus claires qu'elles n'auraient pu l'air et Thena hocha sa tête lentement. Sa curiosité et son engouement des histoires par-delà les vagues tumultueuses du monde était su de toutes les Îles de Fer, la lady ne quittait que trop rarement son archipel et seuls les récits et les livres la tenait au fait des évènements qui marquaient et avaient marqué ce monde. Plus encore, nombre de légendes avaient inspiré ses actions et la Suzeraine ne s'en cachait pas, il n'était pas difficile de faire du neuf avec du vieux.
Pourtant, la fer-née décida de respecter chacun des mots qui avaient quitté les lèvres de la lady face à elle. Il n'était pas l'heure de froisser une des personnes qu'elle respectait le plus pour quelques histoires compilées dans des ouvrages poussiéreux. A la place, la Suzeraine, si loin de ses propres terres pensa qu'elle pourrait compter les propres histoires venues de son archipel relativement isolé du reste de Westeros, uniquement connectée par le commerce développé de l'interdiction de piller. Est-ce que ces quelques récits intéresserait l'ancienne souveraine qui, si elle ne portait plus la couronne, ne manquait pas d'un charisme qu'il était impossible de nier.
Le thé glacé avait un goût nouveau, surprenant, et les expressions si simples à lire sur les traits de Thena laissait deviner l'esquisse d'un sourire presque conquis. Elle commençait à comprendre l'appel de la mer que ressentait ceux qui allaient et venaient constamment à travers les Îles de Fer sans jamais tout à fait s'y poser. Cette aventure lui ouvrait les yeux sur la nécessitée de nouvelles règles et de nouvelles coutumes sur son domaine. Peut-être n'était-il pas juste de priver Lyonne de sa passion la plus immense et la plus dévorante. Peut-être souhaiterait-il découvrir la beauté de Dorne et la bienfaisance de son soleil et pareillement, de ses ombres. La rousse se perdit alors un instant dans ses pensées.
Son regard tomba alors un instant sur le visage de son hôte, hésitant à parler et à émettre ses doutes et ses peurs. Il n'y avait eu personne pour l'entendre, personne d'autre que le silence et pour la première fois, si loin de chez-elle, la fer née eut l'impression que peut-être, Nymeria saurait comprendre un peu ce qu'elle ressentait. Le sourire sur le visage de la rhoynaise lui intima d'attendre et de parler de tout cela dans un second temps. Thena était différente de Lyonne à bien des égards. S'ils étaient l'un et l'autre très ouverts à rencontrer de nouvelles personnes, l'aînée de la petite fratrie avait tendance à plus se méfier, là où son cadet accueillait le monde entre ses bras comme s'il n'en verrait jamais assez dans sa trop courte vie.
"C'est mon plus grand plaisir, je n'ai pas grand-chose d'autre à proposer que du bois, du fer, de la roche et les connaissances de mon peuple." La réalité était assez évidente, les fer-nés se relevaient à peine d'une guerre qui les avaient affaiblit et Thena savait que le temps de l'impulsivité était derrière eux. Il leur fallait être intelligent et la lady n'était pas en manque de quelques cellules grises à déployer. "Je suis sûr que Lyonne se fera un véritable plaisir de vous rencontrer et de vous y faire monter. Il n'y a rien qu'il aime plus que rencontrer de nouvelles personnes et de leur faire visiter la Frégate de Fer."
La suite du plan de la dornienne fut écouté avec une attention toute particulière. La rousse était curieuse de savoir à quoi ressemblait cette fameuse arme anti-dragon et plus encore, de la faire monter et démonter assez de fois pour en développer des versions si solides que les intempéries qui les frappaient ces derniers temps ne saurait les détruire. Il fallait dire que Thena n'avait jamais vu de telles vagues de toute sa vie. Elles étaient si hautes qu'elles auraient pu emporter la Tour de la Mer au loin, ou pire, la faire s'effondrer sur elle-même. Un air pensif s'étira alors sur le visage de la lady Greyjoy, ses doigts tapotant son menton lentement.
"Et si nous vous fournissions quelques voiles de nos navires également? Je crains également la flotte des Velaryon, je n'ai pas de doute qu'ils se sont ralliés à nouveau aux Targaryen et il n'est pas facile de résister à leurs navires guerriers. Sous couverts d'être des navires commerçants, peut-être que la confusion durera assez longtemps?" Le sourire qui étira les lèvres de Thena intimait toute la confiance et l'espoir qu'elle mettait dans cette alliance. Il était rare que les fer-nés ne se lient à d'autres territoires, plus encore s'ils étaient éloignés. Ils n'étaient en mauvais termes avec personnes, mais gardaient bien des options entre leurs mains. "Cela me convient, en tout cas. Je devrais être celle qui vous remercie, Lady Nymeria. Vous et votre souveraine. Et peut-être pourriez vous vous joindre à eux? Nous vous accueillerons avec plaisir, nous ne sommes pas très riches et certains nous trouvent rudes, mais..."
Thena se souvint sans peine des quelques fois où elle s'était rendue dans les Terres de l'Ouest pour voir ses demi-sœurs avec Lyonne. A l'époque, la rousse était encore jeune et était encore loin de se douter de la tournure que prendrait sa vie. Il ne fut pas difficile de se rappeler de la rudesse avec laquelle ils avaient été accueillit et l'expression de soulagement qui avait caressé les traits de ses aînées quand elle était partie. Une de celles qu'on accordait à des visiteurs indésirables. Pourtant, pas une maison de son archipel ne l'avait traité ainsi, pas même celles situées sur les îlots éloignés des mers du Crépuscule. Ils étaient bruts, certes, mais jamais méchants et toujours serviables.
"Vous ne trouverez jamais porte fermés par chez-nous." Et sur ses mots, reposa son verre lentement, semblant prête à se mettre au travail. Après tout, Thena Greyjoy n'était pas de ses nobles qui restaient passivement assis, au chaud, à se réchauffer devant la cheminée. Non, il lui fallait mettre la main à la patte et peut-être était-ce la raison pour laquelle ses gens avaient une confiance presque aveugle dans ses décisions. Quoiqu'en coute ses choix, elle travaillait toujours pour se racheter milles fois. "Y a-t-il quoique ce soit que je puisse faire, en attendant, pour vous aider?"
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Il lui sembla, pendant un instant, que Thena lui proposait quelque chose qu'elle n'avait jamais eu lors de sa première vie. Dorne avait été assez isolé, et si Nymeria fut une princesse diplomate ainsi que guerrière, menant des armées tout en étant prête à accepter les négociations, elle ne se souvenait pas d'avoir rêvé de ce qu'il y avait ailleurs, ni d'avoir pu parler si aisément avec quelqu'un. Bien sûr, il y avait eu son mari, Mors, mais ce n'était pas pareil. Elle n'avait pas eu besoin de parler avec lui, une fois que chacun apprivoisa l'autre. Elle avait eu des alliés, des ennemis, mais des personnes qui partageaient sa curiosité de la mer, de ce qui pouvait se trouver plus loin ? Des amis, avec qui se reposer la tête et ne plus penser au royaume qu'elle gouvernait ? Non, elle ne s'en souvenait pas. Certainement qu'elle avait rangé tout ça en promettant de se battre pour Dorne, en promettant qu'ils ne formeraient vraiment qu'un peuple. Pas de différence entre ceux qui venaient de Ny Sar, et les Dorniens. A en voir le résultat des siècles plus tard, elle avait plutôt bien réussi ─ ce n'était d'ailleurs pas sans fierté qu'elle réalisait ça. Son héritage avait perduré.
Quel était l'héritage des Îles de Fer ? Maintenant, des centaines de questions se bousculaient dans sa tête, mais aucune ne sortait d'entre ses lèvres car il n'était pas encore l'heure d'assouvir sa curiosité. Mais peut-être qu'elle pourra regarder tout ça par elle-même et découvrir l'île, l'explorer afin de constater tout ce qu'elle n'avait pas pu voir lors de sa première vie ─ et ce qu'elle n'avait jamais imaginé, tout simplement. Pour elle, tout s'était arrêté à Dorne, bien qu'elle eut découvert de nombreux lieux durant son périple jusqu'à Westeros. Qu'en était-il du reste ? Même si on lui disait que les Sept Couronnes se portaient mal, elle s'en fichait. Un voyage, fait pour des bonnes raisons et en bonne compagnie, pouvait éclipser une partie de la misère des lieux.
-Si le bois, le fer, la roche et les connaissances sont les denrées les plus importantes de votre peuple, lady Thena, vous m'offrez beaucoup de choses. Surtout lors que les temps sont troubles comme à présent. Votre générosité ne sera pas oubliée de la part des dorniens, je m'en assurerai, affirma-t-elle avec cet air confiant qu'elle arborait si souvent.
Non, Nymeria n'oubliait pas. Ce n'était pas son genre. Peut-être que pour certains, un accord pouvait être trahi, mais ce n'était pas le cas de l'ancienne princesse qui tenait le plus possible sa parole. Bien sûr, il était plus important de sécuriser les dorniens, bien qu'elle comprenait aussi que les Îles de Fer connaissaient peut-être une situation précaire ─ mais elle croyait que beaucoup plus de problèmes trouvaient leur solution lorsqu'on pouvait compter sur d'autres personnes.
-Effectivement, semer le trouble quant à l'origine de nos navires me semble pertinent, affirma-t-elle avant d'offrir un sourire sincèrement à la rousse. Peut-être que je viendrai voir vos îles. Je n'ai jamais été au-delà de Dorne, et puisque j'envoie certains dorniens sur vos terres... il serait peut-être temps que je vois le reste de Westeros. J'espère que vous pourrez m'accorder quelques minutes de votre temps à ce moment.
Cette fois, son sourire se fit amical tandis qu'elle se leva, en profitant pour lisser son pantalon léger ainsi que le bas de son haut. Le soleil ne tapait pas trop fort aujourd'hui, et si le palais était toujours aussi confortable que dans ses souvenirs, elle ne faisait pas partie des personnes qui pourraient rester au même endroit pendant des heures. De plus, cette entrevue, qui l'avait au début fait paniquer, l'avait mise d'une extrême bonne humeur.
-Les portes de Dorne ne vous seront jamais fermées non plus. Ce soir, je partagerai notre accord à la princesse, et dès demain nous établirons un calendrier pour les navires avec les pièces, ainsi que nos échanges commerciaux. En attendant... Je dois dire que je préférerai profiter de la fraîcheur dehors plutôt que de rester ici. Qu'en dites-vous ? J'ai toujours eu horreur des négociations qui durent longtemps, et je crois qu'on peut bien profiter du fait que celles-ci furent courtes, proposa-t-elle joyeusement. A moins que quelque chose d'autre vous tourmente, lady Thena ?
Quel était l'héritage des Îles de Fer ? Maintenant, des centaines de questions se bousculaient dans sa tête, mais aucune ne sortait d'entre ses lèvres car il n'était pas encore l'heure d'assouvir sa curiosité. Mais peut-être qu'elle pourra regarder tout ça par elle-même et découvrir l'île, l'explorer afin de constater tout ce qu'elle n'avait pas pu voir lors de sa première vie ─ et ce qu'elle n'avait jamais imaginé, tout simplement. Pour elle, tout s'était arrêté à Dorne, bien qu'elle eut découvert de nombreux lieux durant son périple jusqu'à Westeros. Qu'en était-il du reste ? Même si on lui disait que les Sept Couronnes se portaient mal, elle s'en fichait. Un voyage, fait pour des bonnes raisons et en bonne compagnie, pouvait éclipser une partie de la misère des lieux.
-Si le bois, le fer, la roche et les connaissances sont les denrées les plus importantes de votre peuple, lady Thena, vous m'offrez beaucoup de choses. Surtout lors que les temps sont troubles comme à présent. Votre générosité ne sera pas oubliée de la part des dorniens, je m'en assurerai, affirma-t-elle avec cet air confiant qu'elle arborait si souvent.
Non, Nymeria n'oubliait pas. Ce n'était pas son genre. Peut-être que pour certains, un accord pouvait être trahi, mais ce n'était pas le cas de l'ancienne princesse qui tenait le plus possible sa parole. Bien sûr, il était plus important de sécuriser les dorniens, bien qu'elle comprenait aussi que les Îles de Fer connaissaient peut-être une situation précaire ─ mais elle croyait que beaucoup plus de problèmes trouvaient leur solution lorsqu'on pouvait compter sur d'autres personnes.
-Effectivement, semer le trouble quant à l'origine de nos navires me semble pertinent, affirma-t-elle avant d'offrir un sourire sincèrement à la rousse. Peut-être que je viendrai voir vos îles. Je n'ai jamais été au-delà de Dorne, et puisque j'envoie certains dorniens sur vos terres... il serait peut-être temps que je vois le reste de Westeros. J'espère que vous pourrez m'accorder quelques minutes de votre temps à ce moment.
Cette fois, son sourire se fit amical tandis qu'elle se leva, en profitant pour lisser son pantalon léger ainsi que le bas de son haut. Le soleil ne tapait pas trop fort aujourd'hui, et si le palais était toujours aussi confortable que dans ses souvenirs, elle ne faisait pas partie des personnes qui pourraient rester au même endroit pendant des heures. De plus, cette entrevue, qui l'avait au début fait paniquer, l'avait mise d'une extrême bonne humeur.
-Les portes de Dorne ne vous seront jamais fermées non plus. Ce soir, je partagerai notre accord à la princesse, et dès demain nous établirons un calendrier pour les navires avec les pièces, ainsi que nos échanges commerciaux. En attendant... Je dois dire que je préférerai profiter de la fraîcheur dehors plutôt que de rester ici. Qu'en dites-vous ? J'ai toujours eu horreur des négociations qui durent longtemps, et je crois qu'on peut bien profiter du fait que celles-ci furent courtes, proposa-t-elle joyeusement. A moins que quelque chose d'autre vous tourmente, lady Thena ?
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YOU WITH THE DARK CURLS, YOU WITH THE WATERCOLOR EYES
Avait-on seulement dit un jour que les Îles de Fer offraient beaucoup? Dans sa mémoire, Thena se souvenait des moqueries des marchands et mercenaires qui les prenaient de haut. Ils sentaient l'humidité et le renfermé souvent, la mer, le sel et le métal quelque fois, comme deux aromes constant sur eux qu'il était impossible de sentir quand on avait le nez dedans toute la journée. C'était l'odeur de la maison et parfois, la Suzeraine sentait l'alcool pour ajouter un peu de fragrance et d'exotisme à ce qui était routinier chez eux. La rousse se mit à sourire avec aise aux paroles de Nymeria, presque touchée par ces mots. Il était vrai que les temps étaient durs, mais quand est-ce qu'ils ne l'étaient pas pour eux qui ne mangeaient pas toujours à leur faim ou qui se rationnaient sur le bois de chauffage pour ne pas en manquer quand le froid venait les attaquer si vigoureusement? Les temps étaient toujours dur sur l'archipel le plus à l'ouest de tout Westeros. Ils étaient durs comme eux et en d'autres circonstances, l'aînée des Greyjoy aurait rit de bon train.
Les affirmations de la lady assise non loin furent balayées d'un secouement de tête. Les paroles étaient des paroles, ce n'était pas nécessairement important et Thena vivait au jour le jour de toute façon. Elle savait que les promesses et les mots avaient un sens à un moment et point à l'autre, tout comme la parole de son ancêtre de maintenir la Nouvelle Voie n'était que cela, quelques phrases lancées dans le vent que Thena Greyjoy rêvait de faire voler en éclat avec quelques insultes pour les Targaryen. Peut-être était-ce le moment... Peut-être fallait-il rompre les promesses maintenant, pendant que Visenya Targaryen ne regardait pas dans leur direction, car il serait trop tard après cela. La rousse mordit alors son pouce à cette pensée, en imaginant sa demeure aux prises du feu.
"Laissez moi vous donner les voiles de rechange de mon navire. Je saurais en faire faire de nouvelles pendant mon séjour à Port-Réal." L'offre vint naturellement, sûrement parce que Thena aimait cette conversation, une de celle qu'elle n'avait pas si souvent quand il lui fallait gérer catastrophe humaine sur catastrophe météorologique. Personne ne venait jamais lui dire qu'elle avait des idées pertinentes. Elle avait des solutions à des problèmes de surfaces parce que le fond était irrésolvable. "Si cela peut vous rassurer, je n'ai quitté mes îles que cinq fois. Mais sachez que j'aurais toujours du temps, surtout pour un tel honneur, lady Nymeria."
Quand elle se leva, Thena manqua de chanceler et de trébucher. Elle n'était pas habituée à rester immobile, préférant rester debout où à se tenir d'une façon considérée comme inadaptée à son rang ou son sexe. Les Îles de Fer, par chance, depuis le temps de Yara Greyjoy, avaient adouci une partie de leur mœurs sexistes qui mettaient systématiquement les hommes sur un piédestal, et la Suzeraine avait pris l'habitude de s'asseoir comme bon lui chantait. Parfois, elle dinait debout en marchant et personne n'aurait jamais rien eu à redire à ce sujet sans risquer de se faire enguirlander. La rousse réajusta son chapeau sur ses cheveux avant de passer ses mains dans son dos pendant un instant, souriant de son air chaleureux habituel.
"Merci pour cela et pour votre efficacité." La femme inclina sa tête, cachant la reconnaissance qui baignait ses traits de façon aussi évidente. "Je... Avec plaisir, j'imagine que c'est à mon tour de découvrir du pays, pas vrai?"
Et son regard bleu azur se redressa, se plongeant un instant dans celui de l'ancienne souveraine venue d'Essos tout d'abord. Une brève confusion marqua ses traits, incertaine de ce qu'elle devait dire ou faire. Oh, elle était tourmentée, c'était vrai, mais n'avait-elle pas été tourmentée dès l'instant où elle avait pris le pouvoir comme la digne héritière de sa mère?
"Ma tourmente ne concerne rien de tout cela, ne vous inquiétez pas. Les aléas du pouvoir je suppose, marchons un peu voulez vous?"
Et la rousse tendit son bras, vers la lady qui avait été une princesse durant toute sa vie précédente, prête à la suivre où elle la guiderait à travers un pays que Thena ne pouvait même pas imaginer. Dans son esprit, Dorne avait été synonyme d'un exotisme que la femme ne pouvait comprendre. Elle imaginait du sable mouillé sans saisir tout à fait à quoi ressemblait le sable du désert et plus encore, la chaleur écrasante l'avait frappé dès son arrivée comme une température qu'elle n'avait jamais connu. Que découvrirait-elle plus loin, en suivant Nymeria? Et pendant qu'elle pensait à cela, la Suzeraine des Îles de Fer ne pu s'empêcher de sentir une pointe de jalousie face à la liberté qu'elle laissait à Lyonne ou celle d'Elissa qu'elle finançait par confiance et par besoin. Elle ne verrait jamais les contrées les plus profondes et les plus secrètes que ce monde avait à offrir, cependant, la femme fut satisfaite de passer cet instant avec une légende qu'elle eut adulée dans son enfance. La brune, d'ailleurs, avait une bonté en elle, une gentillesse qui semblait si différente de la dureté dont pouvait faire preuve son peuple de façon naturelle.
"Où m'emmenez-vous en premier, lady Nymeria?"