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Lune 12, 875 AC. L'été arrive sur Westeros et avec lui, la promesse de réclotes prospères. À Port-Réal, l'humeur n'est pourtant pas aux réjouissances après le meurtre de la souveraine des Sept Couronnes. Tous s'agitent et cherchent un coupable, prêt à accuser son voisin pour s'innocenter.
❝ what did i do wrong? ❞ ft. Rhaegar & Robert
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what did i do wrong?
I walk into a crowded room Everybody staring What did I, what did I do wrong? What did I, what did I do wrong? Oh, you see what you wanna see But you don't even know me
L'humiliation était complète. Sans attendre qui que ce soit, après sa défaite, Lyanna s'était partie vers sa tente. Elle n'avait même pas cherché son prince du regard, elle n'avait même pas attendu qu'il la rejoigne. Elle poussa le drapé de l'entrée et jeta le heaume de son armure au pied d'un coffre avec agacement.
« — Merde ! »
Son sang s'échauffait, elle voulait se saisir de son épée et frapper tout ce qui lui tombait sur la main. Ou sauter sur le dos d'un étalon et galoper entre les collines du Val jusqu'à ce que son esprit soit libéré de cet échec cuisant.
Elle se moquait de perdre, elle y avait été préparée. Surtout contre Robert. Elle n'avait pas vraiment cru qu'elle pourrait le battre, il était plus fort et plus expérimenté qu'elle. Mais il lui avait retiré son heaume, il avait dévoilé son visage. Si elle participait sous un autre nom, ce n'était pas pour qu'on dévoile son identité à la moindre occasion. Son corps tremblait et elle ignorait comment se calmer. Il lui faudrait un moment pour redescendre.
Lorsque la louve entendit quelques pas dans son dos, elle se retourna pour faire face au visage rassurant de Rhaegar mais même sa présence ne suffisait pas à chasser le sentiment d'humiliation et de frustration qui faisait vibrer son être.
« — C'était humiliant ! »
Elle voulait se défaire de son armure, partir d'ici jusqu'à ce qu'elle se sente mieux mais ses mains étaient trop tremblantes pour qu'elle puisse faire quoi que ce soit. Contrairement à Harrenhal où les bois avaient offert une cachette digne de ce nom, il n'y avait ici que des roches, des plaines et des collines. Elle ne pouvait se cacher nul part, fuir nul part le temps de se calmer. Pourtant, dans sa poitrine, l'envie de hurler était présente, hurler à plein poumon telle une louve sous la lune. Sauf que ce n'était pas un chant ou un appel, seulement un cri d'agacement qui voulait s'échapper de sa poitrine.
Rarement, elle s'était sentie si en colère et humiliée de la sorte. Même durant les entrainements répétés avec Rhaegar, lorsqu'elle perdait patience et s'agaçait de finir à terre, de ne pas parvenir à lui faire la moindre égratignure, il suffisait au prince-dragon de la prendre dans ses bras pour qu'elle s'apaise, qu'elle profite de son étreinte pour oublier la frustration de ne pas s'améliorer. Ou l'impression qu'elle avait en tout cas.
Aujourd'hui, lorsqu'il vint l'entourer de ces bras, cela ne fut pas assez. Elle agita un peu les épaules pour l'encourager à la lâcher. Elle voulait être seule, seule et loin de la foule qui savait désormais qui elle était, qui savait qui se cachait sous l'identité du Chevalier d'Aubier Rieur. Qu'allait-on dire d'elle désormais ? Elle n'aurait pas eu honte de participer à un tournoi dans d'autres circonstances, d'autant plus désormais qu'elle était libre. Mais aujourd'hui, elle était la fille pour qui le royaume avait saigné, la fille responsable de la chute d'une dynastie. Parce qu'elle avait été assez stupide pour croire en l'amour, pour croire qu'elle pouvait prendre son destin en mains. Elle était alors trop naïve. Les histoires d'amour n'étaient bonnes que pour les livres. Bien qu'elle se tenait près de Rhaegar chaque jour, elle ne le faisait que parce qu'il était ici, qu'il restait auprès d'elle dans le Nord. Jamais plus elle ne quitterait sa famille et le Nord. Elle se l'était promise. Et s'il lui fallait abandonner son amour, elle l'aurait fait. C'était lui qui avait refusé de partir, de rester avec elle et elle ne pourrait pas lui en être plus reconnaissante. Elle l'aimait encore plus pour les sacrifices qu'il faisait.
Mais le royaume avait saigné par leur faute. Elle n'aurait pas dû avoir l'audace de se montrer ici, de se présenter au tournoi et de se battre. Elle l'avait fait anonymement pour une raison et Robert... Robert avait tout gâché.
Elle sentit les bras de son mari se resserrer autour d'elle et elle continua à se battre avec un peu plus d'insistance.
« — Laisse-moi partir ! Rhaegar, laisse-moi ! »
Elle se débattit avec un peu plus d'insistance et de colère. Il était plus fort qu'elle et cela ne pouvait que lui rappeler son échec cuisant. Elle était faible et impuissante. Elle savait se battre mais ce n'était pas assez, ce ne serait jamais assez. Elle ne serait jamais une bonne combattante, pas comme Rhaegar ou Robert l'étaient.
« — Lâche-moi ! »
« — Merde ! »
Son sang s'échauffait, elle voulait se saisir de son épée et frapper tout ce qui lui tombait sur la main. Ou sauter sur le dos d'un étalon et galoper entre les collines du Val jusqu'à ce que son esprit soit libéré de cet échec cuisant.
Elle se moquait de perdre, elle y avait été préparée. Surtout contre Robert. Elle n'avait pas vraiment cru qu'elle pourrait le battre, il était plus fort et plus expérimenté qu'elle. Mais il lui avait retiré son heaume, il avait dévoilé son visage. Si elle participait sous un autre nom, ce n'était pas pour qu'on dévoile son identité à la moindre occasion. Son corps tremblait et elle ignorait comment se calmer. Il lui faudrait un moment pour redescendre.
Lorsque la louve entendit quelques pas dans son dos, elle se retourna pour faire face au visage rassurant de Rhaegar mais même sa présence ne suffisait pas à chasser le sentiment d'humiliation et de frustration qui faisait vibrer son être.
« — C'était humiliant ! »
Elle voulait se défaire de son armure, partir d'ici jusqu'à ce qu'elle se sente mieux mais ses mains étaient trop tremblantes pour qu'elle puisse faire quoi que ce soit. Contrairement à Harrenhal où les bois avaient offert une cachette digne de ce nom, il n'y avait ici que des roches, des plaines et des collines. Elle ne pouvait se cacher nul part, fuir nul part le temps de se calmer. Pourtant, dans sa poitrine, l'envie de hurler était présente, hurler à plein poumon telle une louve sous la lune. Sauf que ce n'était pas un chant ou un appel, seulement un cri d'agacement qui voulait s'échapper de sa poitrine.
Rarement, elle s'était sentie si en colère et humiliée de la sorte. Même durant les entrainements répétés avec Rhaegar, lorsqu'elle perdait patience et s'agaçait de finir à terre, de ne pas parvenir à lui faire la moindre égratignure, il suffisait au prince-dragon de la prendre dans ses bras pour qu'elle s'apaise, qu'elle profite de son étreinte pour oublier la frustration de ne pas s'améliorer. Ou l'impression qu'elle avait en tout cas.
Aujourd'hui, lorsqu'il vint l'entourer de ces bras, cela ne fut pas assez. Elle agita un peu les épaules pour l'encourager à la lâcher. Elle voulait être seule, seule et loin de la foule qui savait désormais qui elle était, qui savait qui se cachait sous l'identité du Chevalier d'Aubier Rieur. Qu'allait-on dire d'elle désormais ? Elle n'aurait pas eu honte de participer à un tournoi dans d'autres circonstances, d'autant plus désormais qu'elle était libre. Mais aujourd'hui, elle était la fille pour qui le royaume avait saigné, la fille responsable de la chute d'une dynastie. Parce qu'elle avait été assez stupide pour croire en l'amour, pour croire qu'elle pouvait prendre son destin en mains. Elle était alors trop naïve. Les histoires d'amour n'étaient bonnes que pour les livres. Bien qu'elle se tenait près de Rhaegar chaque jour, elle ne le faisait que parce qu'il était ici, qu'il restait auprès d'elle dans le Nord. Jamais plus elle ne quitterait sa famille et le Nord. Elle se l'était promise. Et s'il lui fallait abandonner son amour, elle l'aurait fait. C'était lui qui avait refusé de partir, de rester avec elle et elle ne pourrait pas lui en être plus reconnaissante. Elle l'aimait encore plus pour les sacrifices qu'il faisait.
Mais le royaume avait saigné par leur faute. Elle n'aurait pas dû avoir l'audace de se montrer ici, de se présenter au tournoi et de se battre. Elle l'avait fait anonymement pour une raison et Robert... Robert avait tout gâché.
Elle sentit les bras de son mari se resserrer autour d'elle et elle continua à se battre avec un peu plus d'insistance.
« — Laisse-moi partir ! Rhaegar, laisse-moi ! »
Elle se débattit avec un peu plus d'insistance et de colère. Il était plus fort qu'elle et cela ne pouvait que lui rappeler son échec cuisant. Elle était faible et impuissante. Elle savait se battre mais ce n'était pas assez, ce ne serait jamais assez. Elle ne serait jamais une bonne combattante, pas comme Rhaegar ou Robert l'étaient.
« — Lâche-moi ! »
by CrimsonTulip
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Et la vérité finit par éclater
She wrapped herself in beauty
So young and so serene
He stood there under the willow
And he gave her the yellow bloom
Girl, my heart you've captured
Oh, I would be your groom
She said she'd wed him never
Not near, nor far, nor soon
So young and so serene
He stood there under the willow
And he gave her the yellow bloom
Girl, my heart you've captured
Oh, I would be your groom
She said she'd wed him never
Not near, nor far, nor soon
ft. Rhaegar & Lyanna
A peine la joute terminée, Lyanna avait quitté le terrain avec fureur. Pris par l’enthousiasme des victoires qui s’enchaînaient, les acclamations de la foule – habituelles mais toujours aussi grisantes et la perspective d’aller jusqu’en finale, de renouveler ses exploits du passé, occupaient désormais son esprit. Pour lui, tout cela n’était qu’un jeu, un événement de franche camaraderie qu’il prenait très à la légère sans garder de rancune. La finalité, la victoire ou la défaite, n’avaient aucune importance. Il ne réalisait pas qu’il avait blessé son ancien amour, qu’il avait commis une lourde faute en révélant son identité ou grand jour. A ses yeux, il n’avait fait que montrer au monde que Lyanna Stark était forte, assez forte pour oser l’affronter lui. Il ne pensait pas que la vindicte populaire pourrait retomber sur la belle puisqu’il avait toujours considéré Rhaegar comme le fautif et Lyanna comme la malheureuse victime de crimes odieux d’un prince dragon capricieux. Et même si le fait de les recroiser main dans la main entre deux épreuves de mêlée l’avait grandement perturbé, il était toujours persuadé qu’elle était sa captive, d’une façon ou d’une autre.
Quant à la colère qu’il avait vue dans les yeux de Lyanna et la façon dont elle l’avait si abruptement repoussé pour partir vers sa tente, Robert ne lui en tenait pas rigueur. Il mettait cela sur le fait que la louve n’avait pas apprécié qu’il la porte comme une princesse après l’avoir battue à plates coutures. Elle avait son petit caractère, elle était une Stark, et puis Ned l’avait prévenu après tout. Jadis il avait déjà joué à la guerre avec une petite Lyanna dans l’enceinte de Winterfell lorsqu’il avait la joie d’y être invité, et ils prétendaient être des personnages mythologiques dans des grandes batailles historiques. A chaque fois qu’elle perdait, elle jetait son épée en bois au sol avec rage et il en riait avec tendresse. Pendant qu’il ressassait le passé, il avait effectué son rituel post-joute : s’extirper hors de son armure, vider ses chaussures du sable qui s’y était accumulé, mettre ses vêtements suintant de sang et de transpiration de côté, piquer une tête dans la rivière la plus proche et se changer en vue de la soirée. Toute cette routine le rassurait et lui rappelait le passé de sa première jeunesse. Son enfance dorée dans le Val, à vivre de bonheur et d’eau fraîche, à se bagarrer pour s’amuser avec Ned. Il était cruellement facile pour lui d’avoir le cœur réchauffé et épanoui, il n’avait qu’à penser à des choses agréables.
Un peu plus tard, propre comme un sou neuf et prêt à se jeter sur le banquet succulent qui l’attendait, il passa à côté de l’espace réservé aux tentes sans vraiment y prêter attention. Mais il fut aussitôt alerté par des bruits, comme si quelqu’un se débattait contre quelque chose, suivis d’un cri strident d’une voix qu’il reconnut entre mille : « Laisse-moi partir ! Rhaegar, laisse-moi ! ». Et alors qu’elle exigeait une nouvelle fois d’être relâchée, sans réfléchir une seconde de plus, Robert fit irruption dans la tente d’où s’échappait les bruits étouffés du vacarme. Il croyait Lyanna en danger, peut-être sur le point d’être agressée, voire pire, par Rhaegar, et voilà que ses souvenirs étaient supplantés par des pensées beaucoup plus sombres, par des remords et des cauchemars qui l’avaient hanté pendant des années.
Il fut tellement rapide qu’il ne laissa pas à Rhaegar le temps de réagir tout de suite ou de se protéger d’un éventuel assaut. En un instant il s’était jeté sur lui, l’éloignant de la jeune Stark. Le prenant au col il le forçait à reculer loin d’elle, son poing libre levé en l’air, prêt à frapper en plein dans son magnifique visage valyrien qu’il avait épargné la dernière fois qu’il l’avait combattu. Il fut lui-même surpris de sa propre rapidité, du sang qui s’était instantanément précipité dans son cerveau, de la vague de fureur meurtrière qui l’avait pris à la gorge. Quelque chose dans son esprit lui disait pourtant qu’il ne devait pas tuer Rhaegar en l’assommant de coups de poings. Et il se rendit compte qu’au-delà du fait d’être en colère, son corps était crispé par l’effroi, ses yeux écarquillés par une terreur qu’il n’avait que rarement ressenti. L’épouvante à l’idée qu’il soit arrivé quelque chose de grave à Lyanna surpassait sa haine. Pourtant, il réussit à parler avec clarté, avec un ton menaçant qui ne tremble pas et qui n’hésite pas.
« Elle t’a dit de la lâcher. »
Et il parvient à contrôler le démon bestial sur son épaule qui lui murmure de repeindre la toile de la tente avec le sang du dragon. D’un geste, il le repousse brusquement et lâche son col, pour venir se placer face à Lyanna. Il aimerait lui prendre le poignet et l’emmener à l’extérieur, en sécurité, mais après ce qu’elle vient de vivre, il commence son geste et finit par l’avorter lui-même. Elle n’a certainement plus aucune envie d’être touchée, d’être malmenée.
« Ça va ? » Il demande, l’inquiétude visible sur ses traits. « Est-ce que je dois aller chercher ton frère ? Je sais où il est, ça ne prendra que quelques minutes, tu peux m’accompagner. »
Et il espère que la menace du nom d’Eddard Stark suffira à calmer les pulsions de Rhaegar.
Quant à la colère qu’il avait vue dans les yeux de Lyanna et la façon dont elle l’avait si abruptement repoussé pour partir vers sa tente, Robert ne lui en tenait pas rigueur. Il mettait cela sur le fait que la louve n’avait pas apprécié qu’il la porte comme une princesse après l’avoir battue à plates coutures. Elle avait son petit caractère, elle était une Stark, et puis Ned l’avait prévenu après tout. Jadis il avait déjà joué à la guerre avec une petite Lyanna dans l’enceinte de Winterfell lorsqu’il avait la joie d’y être invité, et ils prétendaient être des personnages mythologiques dans des grandes batailles historiques. A chaque fois qu’elle perdait, elle jetait son épée en bois au sol avec rage et il en riait avec tendresse. Pendant qu’il ressassait le passé, il avait effectué son rituel post-joute : s’extirper hors de son armure, vider ses chaussures du sable qui s’y était accumulé, mettre ses vêtements suintant de sang et de transpiration de côté, piquer une tête dans la rivière la plus proche et se changer en vue de la soirée. Toute cette routine le rassurait et lui rappelait le passé de sa première jeunesse. Son enfance dorée dans le Val, à vivre de bonheur et d’eau fraîche, à se bagarrer pour s’amuser avec Ned. Il était cruellement facile pour lui d’avoir le cœur réchauffé et épanoui, il n’avait qu’à penser à des choses agréables.
Un peu plus tard, propre comme un sou neuf et prêt à se jeter sur le banquet succulent qui l’attendait, il passa à côté de l’espace réservé aux tentes sans vraiment y prêter attention. Mais il fut aussitôt alerté par des bruits, comme si quelqu’un se débattait contre quelque chose, suivis d’un cri strident d’une voix qu’il reconnut entre mille : « Laisse-moi partir ! Rhaegar, laisse-moi ! ». Et alors qu’elle exigeait une nouvelle fois d’être relâchée, sans réfléchir une seconde de plus, Robert fit irruption dans la tente d’où s’échappait les bruits étouffés du vacarme. Il croyait Lyanna en danger, peut-être sur le point d’être agressée, voire pire, par Rhaegar, et voilà que ses souvenirs étaient supplantés par des pensées beaucoup plus sombres, par des remords et des cauchemars qui l’avaient hanté pendant des années.
Il fut tellement rapide qu’il ne laissa pas à Rhaegar le temps de réagir tout de suite ou de se protéger d’un éventuel assaut. En un instant il s’était jeté sur lui, l’éloignant de la jeune Stark. Le prenant au col il le forçait à reculer loin d’elle, son poing libre levé en l’air, prêt à frapper en plein dans son magnifique visage valyrien qu’il avait épargné la dernière fois qu’il l’avait combattu. Il fut lui-même surpris de sa propre rapidité, du sang qui s’était instantanément précipité dans son cerveau, de la vague de fureur meurtrière qui l’avait pris à la gorge. Quelque chose dans son esprit lui disait pourtant qu’il ne devait pas tuer Rhaegar en l’assommant de coups de poings. Et il se rendit compte qu’au-delà du fait d’être en colère, son corps était crispé par l’effroi, ses yeux écarquillés par une terreur qu’il n’avait que rarement ressenti. L’épouvante à l’idée qu’il soit arrivé quelque chose de grave à Lyanna surpassait sa haine. Pourtant, il réussit à parler avec clarté, avec un ton menaçant qui ne tremble pas et qui n’hésite pas.
« Elle t’a dit de la lâcher. »
Et il parvient à contrôler le démon bestial sur son épaule qui lui murmure de repeindre la toile de la tente avec le sang du dragon. D’un geste, il le repousse brusquement et lâche son col, pour venir se placer face à Lyanna. Il aimerait lui prendre le poignet et l’emmener à l’extérieur, en sécurité, mais après ce qu’elle vient de vivre, il commence son geste et finit par l’avorter lui-même. Elle n’a certainement plus aucune envie d’être touchée, d’être malmenée.
« Ça va ? » Il demande, l’inquiétude visible sur ses traits. « Est-ce que je dois aller chercher ton frère ? Je sais où il est, ça ne prendra que quelques minutes, tu peux m’accompagner. »
Et il espère que la menace du nom d’Eddard Stark suffira à calmer les pulsions de Rhaegar.
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What did I do wrong
Oh, there is thunder in our hearts Is there so much hate for the ones we love? Oh, tell me, we both matter, don't we? And if I only could I'd make a deal with God And I'd get Him to swap our places Be runnin' up that road Be runnin' up that hill Be runnin' up that building Say, if I only could
Peut-être aurait-il dû y songer à deux fois avant de laisser Lyanna participer aux joutes avec tant d'entrain.
Il l'avait regardé depuis les gradins avec dévotion et elle avait brillé pendant sa première joute, il en avait été fier, d'autant plus lorsqu'il se souvenait de ses premiers entraînements. Malheureusement, son affrontement contre Robert Baratheon avait été atroce à regarder. Rhaegar l'avait vécu avec une angoisse atroce, de voir Lyanna être blessée ou pire par ce sauvage... Il se souvenait trop bien de sa propre mort, de la férocité des coups de cet homme... Mais si Robert n'avait point ôté la vie à Lyanna, il lui avait en revanche retiré son masque devant les gradins entiers et personne n'ignorait à présent que Lyanna Stark avait pris part aux joutes.
Rhaegar n'avait pas attendu pour se précipiter hors des gradins et rejoindre les tentes réservés aux participants, celle de Lyanna tout particulièrement.
Ce ne fut guère une surprise pour lui de retrouver la jeune louve en proie à une colère terrible quand il la trouva.
Lyanna avait ce caractère nerveux des loups du Nord, elle était impitoyable et tempétueuse. Peut-être était-ce ce caractère si opposé au sien qui l'avait attiré, ou peut-être était-ce là le destin comme certains le murmuraient, le feu et la glace...
Cela avait peu d'importance à cet instant.
Rhaegar s'approcha de son épouse prudemment pour l'entourer de ses bras et lui offrir un peu de réconfort, comme il avait eu l'habitude de le faire lors de leurs entraînements.
Seulement, aujourd'hui, les retombées de son échec étaient bien plus terribles que leurs pauvres entraînements seuls à seuls, là où personne ne les savait alors qu'une guerre meurtrière avait éclaté.
Et cela se ressentait sur les réactions de Lyanna qui semblait ne pas se détendre sous son contact mais qui semblait bien décidée à lui résister, à le fuir.
Pourtant, Rhaegar refuse de la lâcher. La dernière fois qu'il a laissé Lyanna, elle est morte peu après lui...
Il ne veut plus jamais la laisser. Peut-être est-ce aussi parce qu'en définitive, que lui reste-t-il si ce n'est Lyanna ?
Il n'y a pour Rhaegar plus aucun royaume à gouverner un jour, s'il l'a seulement jamais voulu un jour, plus d'épouse au cœur bienveillant auprès de qui retourner, ni leurs deux pauvres et innocents enfants dont le souvenir de leurs sourires s'évadait face à l'horreur imaginée de leur mort ; plus de famille, si ce n'est un frère qui le haïssait, une sœur qu'il connaissait si peu et une mère ravagée...
Et Jon... Jon était un fils qui n'était pas le sien. Il était un fils qu'il avait tant attendu mais qu'il n'avait jamais connu qu'au travers du ventre de sa mère, un fils qui avait grandi sous le nom de bâtard et avec pour seul parent, seul père Ned Stark.
Qui était-il pour s'appeler le père de cet homme qui avait tant vécu, tant enduré ? Personne. Rhaegar n'était plus personne pour quiconque et il n'avait plus personne, hormis Lyanna.
Ainsi, il s'accrochait à elle solidement, refusait de la laisser partir, refusait de la laisser céder sous le poids de sa colère.
Il s'accrochait tant à elle que Rhaegar fut incapable de remarquer la présence bestiale du Baratheon avant que ce dernier n'intervienne pour le saisir brutalement. Le prince s'attendait au coup de poing et à la place, il fut simplement repoussé violemment comme un mal propre par cet ours mal léché...
Comme il se reprenait, Rhaegar dut fixer cet homme qui venait de causer la colère de Lyanna, qui avait été responsable en premier lieu de la mort de ses enfants, du sort d'Elia et de la chute de sa Maison, s'interposer entre Lyanna et lui, agir comme le sauveur... Comme s'il en avait le droit...
C'était un goût amer et peu connu du prince qui naissait dans sa bouche : de la fureur. De la colère, non ; de la haine.
Un instant, sa main chercha la poigne de l'épée qu'il portait à sa ceinture. Il serait aisé, si aisé, de la sortir avec rapidité et de décapiter le cerf... L'idée pulsait chez le prince avec une violence qui le surprit alors, qui le dégoûta et sa main quitta l'épée.
Ses enfants, ses pauvres enfants, ne seraient pas vengés avec plus de sang... Rien ne les ramènerait. Ni prières, ni vengeance, ni de stupides dieux et divinités ou leurs fidèles... Aegon et Rhaenys, ils étaient perdus à jamais...
Rhaegar finit par tourner la tête vers Lyanna, par chuchoter.
« Peut-être devrais-tu y aller... »
Malgré leur fuite, malgré l'amour qu'ils avaient découvert entre eux tous ces siècles plus tôt, Rhaegar n'avait jamais ignoré combien Lyanna avait regretté sa famille et son Nord natal. Peut-être cela l'apaiserait-elle d'aller trouver son frère ? Même si l'idée de la laisser seule avec Robert le dégoûtait et le rendait furieux, il se plierait à sa volonté si elle le souhaitait.
Il l'avait regardé depuis les gradins avec dévotion et elle avait brillé pendant sa première joute, il en avait été fier, d'autant plus lorsqu'il se souvenait de ses premiers entraînements. Malheureusement, son affrontement contre Robert Baratheon avait été atroce à regarder. Rhaegar l'avait vécu avec une angoisse atroce, de voir Lyanna être blessée ou pire par ce sauvage... Il se souvenait trop bien de sa propre mort, de la férocité des coups de cet homme... Mais si Robert n'avait point ôté la vie à Lyanna, il lui avait en revanche retiré son masque devant les gradins entiers et personne n'ignorait à présent que Lyanna Stark avait pris part aux joutes.
Rhaegar n'avait pas attendu pour se précipiter hors des gradins et rejoindre les tentes réservés aux participants, celle de Lyanna tout particulièrement.
Ce ne fut guère une surprise pour lui de retrouver la jeune louve en proie à une colère terrible quand il la trouva.
Lyanna avait ce caractère nerveux des loups du Nord, elle était impitoyable et tempétueuse. Peut-être était-ce ce caractère si opposé au sien qui l'avait attiré, ou peut-être était-ce là le destin comme certains le murmuraient, le feu et la glace...
Cela avait peu d'importance à cet instant.
Rhaegar s'approcha de son épouse prudemment pour l'entourer de ses bras et lui offrir un peu de réconfort, comme il avait eu l'habitude de le faire lors de leurs entraînements.
Seulement, aujourd'hui, les retombées de son échec étaient bien plus terribles que leurs pauvres entraînements seuls à seuls, là où personne ne les savait alors qu'une guerre meurtrière avait éclaté.
Et cela se ressentait sur les réactions de Lyanna qui semblait ne pas se détendre sous son contact mais qui semblait bien décidée à lui résister, à le fuir.
Pourtant, Rhaegar refuse de la lâcher. La dernière fois qu'il a laissé Lyanna, elle est morte peu après lui...
Il ne veut plus jamais la laisser. Peut-être est-ce aussi parce qu'en définitive, que lui reste-t-il si ce n'est Lyanna ?
Il n'y a pour Rhaegar plus aucun royaume à gouverner un jour, s'il l'a seulement jamais voulu un jour, plus d'épouse au cœur bienveillant auprès de qui retourner, ni leurs deux pauvres et innocents enfants dont le souvenir de leurs sourires s'évadait face à l'horreur imaginée de leur mort ; plus de famille, si ce n'est un frère qui le haïssait, une sœur qu'il connaissait si peu et une mère ravagée...
Et Jon... Jon était un fils qui n'était pas le sien. Il était un fils qu'il avait tant attendu mais qu'il n'avait jamais connu qu'au travers du ventre de sa mère, un fils qui avait grandi sous le nom de bâtard et avec pour seul parent, seul père Ned Stark.
Qui était-il pour s'appeler le père de cet homme qui avait tant vécu, tant enduré ? Personne. Rhaegar n'était plus personne pour quiconque et il n'avait plus personne, hormis Lyanna.
Ainsi, il s'accrochait à elle solidement, refusait de la laisser partir, refusait de la laisser céder sous le poids de sa colère.
Il s'accrochait tant à elle que Rhaegar fut incapable de remarquer la présence bestiale du Baratheon avant que ce dernier n'intervienne pour le saisir brutalement. Le prince s'attendait au coup de poing et à la place, il fut simplement repoussé violemment comme un mal propre par cet ours mal léché...
Comme il se reprenait, Rhaegar dut fixer cet homme qui venait de causer la colère de Lyanna, qui avait été responsable en premier lieu de la mort de ses enfants, du sort d'Elia et de la chute de sa Maison, s'interposer entre Lyanna et lui, agir comme le sauveur... Comme s'il en avait le droit...
C'était un goût amer et peu connu du prince qui naissait dans sa bouche : de la fureur. De la colère, non ; de la haine.
Un instant, sa main chercha la poigne de l'épée qu'il portait à sa ceinture. Il serait aisé, si aisé, de la sortir avec rapidité et de décapiter le cerf... L'idée pulsait chez le prince avec une violence qui le surprit alors, qui le dégoûta et sa main quitta l'épée.
Ses enfants, ses pauvres enfants, ne seraient pas vengés avec plus de sang... Rien ne les ramènerait. Ni prières, ni vengeance, ni de stupides dieux et divinités ou leurs fidèles... Aegon et Rhaenys, ils étaient perdus à jamais...
Rhaegar finit par tourner la tête vers Lyanna, par chuchoter.
« Peut-être devrais-tu y aller... »
Malgré leur fuite, malgré l'amour qu'ils avaient découvert entre eux tous ces siècles plus tôt, Rhaegar n'avait jamais ignoré combien Lyanna avait regretté sa famille et son Nord natal. Peut-être cela l'apaiserait-elle d'aller trouver son frère ? Même si l'idée de la laisser seule avec Robert le dégoûtait et le rendait furieux, il se plierait à sa volonté si elle le souhaitait.
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what did i do wrong?
I walk into a crowded room Everybody staring What did I, what did I do wrong? What did I, what did I do wrong? Oh, you see what you wanna see But you don't even know me
Lyanna était frustrée que son visage ait été révélé. Si elle avait participé sous un surnom, c'était parce qu'elle ne voulait pas qu'ils sachent qui se cacher sous son casque. Elle n'avait pas honte mais son nom était déjà synonyme de tant de malheur, d'une guerre, d'une rébellion, synonyme de morts et de tragédies. Elle voulait, un moment seulement, être le Chevalier d'Aubier Rieur sans le poids que représentait le nom de Lyanna Stark. Agacée, en colère même, elle se débattait dans les bras de son amant. Laisse-moi, criait-elle. Elle ne voulait pas vraiment qu'il la lâche, elle ne voulait pas vraiment partir mais ses émotions étaient confuses. À qui en voulait-elle le plus ? À Robert ou à elle-même d'avoir été bête et naïve ? Aujourd'hui, comme autrefois.
La louve était encore dans ses bras quand Robert fit irruption dans la tente. Elle n'eut pas le temps de réagir, pas le temps de lui dire qu'il se trompait que déjà, il la forçait à s'éloigner du prince Targaryen pour le prendre par le col et le menacer. Elle voulait l'arrêter, fit quelques pas dans sa direction en tendant le bras vers lui mais avant qu'elle ne puisse l'atteindre, il relâchait Rhaegar de lui-même pour revenir vers elle. Lyanna voit le geste du Baratheon vers elle, qui veut la toucher et comme elle n'en voulait pas, elle recula un peu, elle l'évita et il y renonça. Elle avala sa salive.
« — Je vais bien. »
Elle tourna la tête vers Rhaegar et la Stark vit sa main sur le pommeau de son épée, elle le vit la relâcher. Elle savait tout le mal que Robert lui avait causé, à lui et à sa famille, à sa femme et ses enfants. Elle partageait sa douleur comme elle le pouvait et en même temps, elle était incapable de réellement le soutenir, elle ne se sentait pas légitime de lui parler de l'épouse et des enfants qu'il avait laissé derrière lui pour être avec elle. Elle portait cette culpabilité avec les autres.
Son prince d'argent murmurait qu'elle aille rejoindre son frère mais Lyanna Stark n'était ni docile ni de bonne humeur à cet instant.
« — Non ! »
Elle répondit au dragon puis se tourna vers le cerf, le regard furieux.
« — Je n'ai pas besoin d'être protégée. Ni sauvée. Je n'en ai jamais eu besoin ! »
Lyanna se détourna, elle sentait ce sentiment d'oppression dans sa poitrine où se mêlaient peine, colère et culpabilité. Il lui fallait de l'air frais et pourtant, elle refusait de fuir. S'éloignant de Robert pour mieux se rapprocher de Rhaegar, elle prit sa main, trouva son regard indigo un moment pour lui dire qu'elle était désolée dans un silence, pour lui dire qu'elle n'aurait pas du le repousser ainsi. Elle savait qu'il n'avait que voulu l'aider, que la calmer. Elle se tournait alors de nouveau vers son ex-fiancé.
« — Pourquoi as-tu fait ça ?! Pourquoi as-tu révélé mon identité ?! Je ne voulais pas le faire ! Je ne voulais pas... »
Mais Robert n'avait pas compris aujourd'hui, il n'avait pas compris par le passé. Il ne l'avait jamais compris. Pourrait-il le faire un jour ?
La louve était encore dans ses bras quand Robert fit irruption dans la tente. Elle n'eut pas le temps de réagir, pas le temps de lui dire qu'il se trompait que déjà, il la forçait à s'éloigner du prince Targaryen pour le prendre par le col et le menacer. Elle voulait l'arrêter, fit quelques pas dans sa direction en tendant le bras vers lui mais avant qu'elle ne puisse l'atteindre, il relâchait Rhaegar de lui-même pour revenir vers elle. Lyanna voit le geste du Baratheon vers elle, qui veut la toucher et comme elle n'en voulait pas, elle recula un peu, elle l'évita et il y renonça. Elle avala sa salive.
« — Je vais bien. »
Elle tourna la tête vers Rhaegar et la Stark vit sa main sur le pommeau de son épée, elle le vit la relâcher. Elle savait tout le mal que Robert lui avait causé, à lui et à sa famille, à sa femme et ses enfants. Elle partageait sa douleur comme elle le pouvait et en même temps, elle était incapable de réellement le soutenir, elle ne se sentait pas légitime de lui parler de l'épouse et des enfants qu'il avait laissé derrière lui pour être avec elle. Elle portait cette culpabilité avec les autres.
Son prince d'argent murmurait qu'elle aille rejoindre son frère mais Lyanna Stark n'était ni docile ni de bonne humeur à cet instant.
« — Non ! »
Elle répondit au dragon puis se tourna vers le cerf, le regard furieux.
« — Je n'ai pas besoin d'être protégée. Ni sauvée. Je n'en ai jamais eu besoin ! »
Lyanna se détourna, elle sentait ce sentiment d'oppression dans sa poitrine où se mêlaient peine, colère et culpabilité. Il lui fallait de l'air frais et pourtant, elle refusait de fuir. S'éloignant de Robert pour mieux se rapprocher de Rhaegar, elle prit sa main, trouva son regard indigo un moment pour lui dire qu'elle était désolée dans un silence, pour lui dire qu'elle n'aurait pas du le repousser ainsi. Elle savait qu'il n'avait que voulu l'aider, que la calmer. Elle se tournait alors de nouveau vers son ex-fiancé.
« — Pourquoi as-tu fait ça ?! Pourquoi as-tu révélé mon identité ?! Je ne voulais pas le faire ! Je ne voulais pas... »
Mais Robert n'avait pas compris aujourd'hui, il n'avait pas compris par le passé. Il ne l'avait jamais compris. Pourrait-il le faire un jour ?
by CrimsonTulip
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