"Love didn't just happen to us. We built it." Ft. Ned Stark

Comme Catelyn foulait pour la première fois depuis fort longtemps les remparts de Winterfell, elle sentit les larmes qu'elle retenait fièrement depuis que le bâtiment si familier avait fait son apparition sur la route la trahir et s'échapper.
Immédiatement, elle passage une main sous ses yeux, empêchant ses larmes de prendre possession de son visage.
Cela avait été un long voyage, un très long voyage depuis les Jumeaux. Mais rien n'aurait su la détourner, cette fois.

Catelyn Stark, car elle avait porté ce nom bien plus longtemps que le nom que lui donna son seigneur et père à sa naissance et qu'elle le chérissait aussi bien plus en une certaine façon, avait décidé dès son réveil et même avant de savoir comment elle avait pu revenir à la vie, séparée de son époque par bien des siècles écoulés, qu'elle retournerait dans le Nord.
Elle ne savait pas ce qu'elle y trouverait, simplement que la région n'était plus annexée au reste des Couronnes mais qu'elle demeurait un royaume à part entière. La triste pensée de Robb avait malheureusement frappé son cœur de mère mais elle ne s'était pas autorisée à se lamenter encore. Il lui fallait être forte en vue de son voyage car elle n'avait eu qu'une simple monture au début de son périple, les Conflans hostile à ceux qui revenaient du royaume de l'Étranger.

Car au fur et à mesure que les jours passaient, Catelyn avait fini par apprendre sa condition et celle de tant d'autres depuis quelques temps. Aussi, elle ne s'était pas attardée dans les Conflans malgré une part d'elle qui songeait à Vivesaigues...
Mais le Nord était plus important.
Elle n'avait aucune certitude en ce qui concernait ses enfants ou son époux mais il lui fallait tout de même regagner la demeure qui avait été la sienne pendant de si longues années. Si jamais il y avait une chance... Alors ce serait là-bas. Ce serait là-bas sans aucun doute que ses pauvres enfants retourneraient car en leurs veines coulait le sang du Nord. Et si elle était née Tully, elle se sentait à des égards bien plus Stark après avoir passé une très longue partie de sa vie en tant que telle, après avoir mis au monde cinq enfants nordiens.

Elle avait chevauché pendant des jours, avait à peine prêté attention à son confort, son repos ou son alimentation jusqu'à ce qu'elle parvienne enfin dans le Nord.
La dernière auberge qu'elle avait pu s'offrir lui avait permis de se reposer un peu mieux, de se débarrasser de la crasse accumulée.
Mais elle ne s'était point trop attardée, si désireuse d'arriver enfin à Winterfell. Et enfin, elle y était.
Ses yeux scrutaient la grande cour qui lui faisait face et elle pouvait voir dans la pierre de l'édifice ancestrale des Stark certains changements depuis le temps où elle avait vécu ici. Aucun des visages qu'elle voyait ici ne lui était familiers, aucuns.
Cette réalisation laissa au creux de sa gorge un bourdonnement terrible et instinctivement, sa main se porta à son ventre comme elle songeait à ses doux enfants.

Personne ne semblait lui prêtait attention et elle ne le fit pas plus. Tous ces gens n'étaient que des étrangers. Les gardes lui avaient bien demandé son nom et avaient semblé fort étonnés mais Catelyn leur avait bien vite faussé compagnie.
Après tout, Winterfell avait été sa demeure pendant un long moment et elle savait où elle voulait aller en premier lieu, avant que le seigneur -ou plutôt le roi- du Nord ne veuille potentiellement s'entretenir avec elle.
Ses pas laissèrent des traces dans la fine neige du printemps qu'elle retrouvait avec joie et Catelyn entama sa lente procession jusqu'à l'arbre cœur.

La boule dans le creux de sa gorge ne cessa de s'accroître au fur et à mesure que l'arbre se dévoila un peu plus à sa vue.
Mais au moment où elle parvint près de l'étang, la lady s'arrêta alors que ses yeux se posaient sur une silhouette qu'elle n'avait pas aperçu au préalable, trop accaparée par les lieux et ses émotions bouleversantes.
Cette silhouette ne la bouleversa qu'un peu plus et cette fois, elle ne put empêcher les larmes rebelle qui roulèrent sur sa peau refroidie tandis qu'elle murmurait un nom qu'elle n'avait pas prononcé depuis si longtemps.

« Ned... ? »

Tout du long de son voyage depuis les Jumeaux, Catelyn n'avait eu de cesse d'y penser sans oser trop y croire, de peur de voir son pauvre cœur de mère se briser de nouveau.
Il semblait cependant que les Dieux avaient bien voulu alléger la cruauté qu'ils avaient jeté sur elle. Elle y croyait un peu plus à présent en reposant ses yeux sur Ned, si vivant.
Elle avait eu du mal à oublier son visage, même après le temps qui s'était écoulé depuis sa mort et jusqu'à la sienne... Mais son familier et rassurant faciès laissait parfois place aux souvenirs terribles du corps qu'on lui avait rendu dans un état déplorable et qu'elle avait fait renvoyer dans le Nord sans savoir qu'elle-même s'y retournerait jamais... Et à présent...
Sa surprise semblait égale à la sienne comme elle le fit sursauter mais lorsqu'il vint à sa rencontre, la serrer dans ses bras, Catelyn n'opposa aucune résistance. Naturellement, ses bras trouvèrent leur place autour de son cou et il lui fallut encore bien du courage pour ne pas laisser ses larmes lui échapper, pour ne pas laisser les sentiments qui l'accablaient présentement trahir la faiblesse qui était la sienne dans le fond.

Ces bras solides étaient ceux qu'elle avait si désespérément pleuré, manqué et regretté après son exécution. Dans le chaos qui avait suivi cette injustice, c'était là le seul refuge qui lui avait été refusé.
Les bras de Ned, les bras de ses enfants. Pas même la présence de Robb ne parvenaient alors à apaiser son cœur tourmenté de femme mère. Car Robb n'était plus l'enfant qu'elle avait chéri et protégé, il était devenu un homme, un roi, un combattant et en dépit de toutes ses bonnes intentions, elle ne pouvait plus le protéger, certainement pas de la cruauté de la vie, encore moins de la guerre et surtout pas, de la mort...
Qu'il était irrésistiblement salvateur de retrouver une étreinte pareille après tant de choses traversées... Terriblement terrifiant aussi sans doute mais cette pensée viendrait la frapper de plein fouet plus tard.

Pour l'heure, Catelyn trouvait la force de se reculer un peu, ses mains migrant sur le visage de son cher époux et seigneur et elle pouvait bien se montrer forte et retenir ce qu'elle voulait, ses yeux trahissaient, elle le savait, les larmes qu'elle retenait comme ses doigts caressaient la barbe hirsute et les traits bien vieillis du visage qui l'avait tant hanté...

« Tu m'as tant manqué... »

Et finalement, il s'évapore le restant de courage qu'elle a réussi à retenir jusque-là. Une larme roule contre sa joue avant qu'elle ne l'essuie.

« Oh Ned, si tu savais... Jamais aucun de nous n'aurait du quitter Winterfell... Jamais. »

N'était-elle pas celle qui avait insisté en premier lieu pour qu'il accepte de partir à la capitale ? Puis, elle avait quitté le chevet de Bran pour poursuivre ses assassins et elle n'était jamais revenu. Elle avait commis l'erreur d'enlever Tyrion Lannister en n'écoutant que la colère qui grondait dans son cœur faible de mère, en pensant bien faire... Et ce geste avait causé tant de malheurs dans son sillage...
Que Lysa et sa folie soit maudite... Si elle n'avait jamais reçu cette lettre... Si elle avait su tout ce que cela lui coûterait...

« Nos enfants... Je n'ai même pas pu les protéger... Pardonne-moi. »

Si elle méritait seulement le pardon pour avoir failli au rôle qui était le sien. Robb, Sansa, Arya, Bran et Rickon.... Leur sort... Elle ne les connaissait pas tous, elle savait simplement qu'elle avait condamné deux de ses fils en les laissant seuls à Winterfell à la merci de Theon et n'avait pas été capable de protéger Robb ce soir-là... Et Sansa et Arya... Catelyn se demandait si leur mort ne serait pas plus douce qu'une vie aux mains de Cersei Lannister... Par les Sept, elle avait entendu le sort de cette pauvre Elia Martell, comme le reste du royaume, comment imaginer destin plus doux pour ses deux filles alors que Ned avait été déclaré un traître ?
Si Arya était seulement en vie lorsqu'elle-même avait trépassé, son nom jamais mentionné, pas une seule fois par cette vile Lannister et son fou de fils...
Ses erreurs, Catelyn les porterait pour le reste du temps qu'elle vivrait cette fois-ci. Jamais ne se pardonnerait-elle son manquement à protéger ses enfants.

Le coup de foudre... Cela n'était bon qu'à faire rêver les jeunes Ladies... Il y avait bien longtemps que Catelyn savait que de telles choses étaient rares, sinon inexistantes.
Ce qu'elle ressentait pour son seigneur et époux, ce qu'ils avaient bâti ensemble, à son sens, était bien plus précieux que toutes les histoires que l'on trouvait dans less contes et les belles balades à propos de preux damoiseaux et de belles jeunes filles.
L'amour qu'ils partageaient, ils l'avaient construit année après année, ils l'avaient construit en apprenant à tout connaître l'un de l'autre et en regardant leurs enfants venir au monde et grandir, du moins jusqu'à ce que l'Étranger ne vienne tout assombrir de son empreinte inéluctable.

Lorsqu'on lui avait appris l'exécution de Ned, sa douleur avait été telle que Catelyn aurait presque préféré reposer dans les limbes de la mort avec lui.
Mais elle avait dû s'accrocher à la vie, pour ses enfants. Les enfants qu'elle avait perdu les uns après les autres, qu'elle avait été incapable de protéger. Que la Mère la pardonne, que la Mère lui laisse entrevoir la raison pour laquelle elle n'avait jamais répondu à ses prières ?
En attendant, le Guerrier lui avait rendu son époux, lui rendait son étreinte, ses bras forts et chauds et pour la première fois depuis longtemps, l'ancienne lady Stark laisse sa faiblesse la submerger.

Il la serre un peu plus fort en murmurant et elle fait de même. Ils n'auraient jamais du partir, leur famille était en sécurité ensemble, dans le Nord. Elle avait été sotte de prêter attention aux folies de Lysa, sotte de pousser Ned à accepter la proposition de ce vieux fou de roi Robert...
Plus encore, c'était elle la folle, pour avoir écouté sa colère en enlevant le nain, et en provoquant le courroux des Lannister.
Lorsque Ned s'écarte, elle regrette déjà la chaleur de ses bras mais ce regret est apaisé par la vue de son visage, la douceur si surprenante de la main pourtant si apte à la rudesse du Nord contre son visage.

« Je t'en prie Ned... Tu as fait ce que tu croyais juste et honorable... Je ne t'en veux pas, non, jamais... »

En retour, elle dépose sa propre main sur sa joue, effleure son visage creusé et sa mâchoire finement barbée. Ses yeux retiennent les pleurs accumulées au cours de ces années passées trop loin de chez elle, de ses enfants et surtout, séparée de son époux.

« J'ai été si sotte moi aussi... Si impuissante... »

Finalement, une larme parvient à lui échapper, puis deux. Puis, soudainement, son visage est envahi par les pleurs, sa main quitte son visage pour encercler la main que lui garde encore sur sa joue.

« Ils ont kidnappé nos filles... Et tué nos garçons... Je n'ai rien pu faire... Pas même pour Robb... Quelle mère suis-je, Ned ? Je les ai laissé mourir... Pas par manque d'honneur mais par impuissance, par faiblesse... »

Il était évident que Ned porterait le blâme de sa mort, qu'il s'en sentirait coupable. Il était un homme honorable, il était un de ces hommes du Nord qui ne reculait jamais devant leurs responsabilités, leurs devoirs et leurs fautes.
Elle l'avait toujours admiré et respecté pour ça. Elle avait pourtant un jour détesté cette qualité chez lui, le jour où il lui ramena Jon Snow, où il lui interdit de poser des questions sur sa mère. Jon était la seule chose qu'elle n'avait jamais pu lui pardonner, dont elle lui tenait rigueur mais Catelyn ne voulait pas, surtout pas, penser à Jon Snow maintenant. Qu'il était loin de ses préoccupations le garçon à cet instant...
C'était ses propres enfants et les sorts funestes qui les avaient cueillis qui obnubilaient son esprit et la hantaient. Elle donnerait tout ce qu'elle avait pour pouvoir changer le passé, pour pouvoir les protéger bien mieux qu'elle ne l'avait fait. Le blâme n'était pas seulement pour Ned à porter, oh non. Elle était aussi coupable que lui.

« Juste ? Rien de ce qui t'es arrivé n'était juste, Ned. Et... Et je ne sais plus, ce qui est juste et ce qui ne l'est plus... »

Elle pensait encore aux Frey, aux Jumeaux et au mariage, à la salle... Le sang... Les cris... Par tous les Dieux, l'odeur du sang lui parvenait encore et venait lui faire tourner la tête, la rendre faible au milieu de cet océan de regrets et de culpabilité.

Il n'y a que les mains fortes et puissantes, protectrices, de son époux pour la sortir de cette torpeur infernale. Elle ne peut que sentir alors, les paumes chaudes de ses mains encerclant son visage et ses mains se posent sur ses bras, sur la forme de ses muscles et elle éprouve la chaleur de son corps vivant, apportant avec elle l'envie de pleurer encore. Pleurer... Elle avait toujours l'impression de ne plus en être capable à force de l'avoir tant fait, d'avoir assécher son corps et pourtant... Elle y parvenait encore, à chaque nouvelle tragédie, chaque nouvelle impuissance à protéger la vie de ses enfants...

Catelyn se laisse pourtant entraîner dans l'étreinte de Ned à nouveau, y cache ses larmes honteuses. Une fillette de nouveau, devenait-elle, cette fillette qui attendait des heures durant le retour de son père devant la fenêtre de Vivesaigues...
Qu'elle lui paraissait loin cette fillette toutefois...

« J'étais leur mère... J'aurais pourtant du être capable de faire mieux... J'aurais du empêcher Robb de se lancer dans une guerre qu'il ne pouvait pas gagner... Réclamer le retour des filles et le forcer à ployer le genou, retourner à Winterfell et empêcher Theon de s'en emparer, de tuer nos fils... »

Robb l'aurait-il seulement écouté ? Non. Il avait trop d'honneur, comme son père. Pourtant, Catelyn avait beau le savoir, cela ne l'empêchait pas de se bercer d'illusions, sujette qu'elle était à sa culpabilité.

« Je ne sais même pas ce qu'ils ont fait à Arya... Et Sansa... Qu'a-t-il bien pu lui arriver, seule à la capitale entre les griffes de Cersei Lannister ? »

Ses doigts se crispent contre son époux quand elle songe à ce qu'ils ont pu faire à sa fille. Elle avait cessé de se faire des illusions quand à Arya, avait compris qu'il avait dû lui arriver malheur. Mais Sansa... Oh sa pauvre fille aînée, si douce, si jeune et naïve... Elle aurait dû la préparer mieux à la dure réalité, à la cruauté du monde pour les femmes. Ne pas la laisser espérer un chevalier et des contes de fées mais elle avait été si jeune... Et après sa mort, sans plus personne pour la défendre à Port-Réal...

Le passé... C'était sans doute plus facile de songer à tout ce qui était arrivé comme au passé quand on n'avait pas tant de regrets ou de crimes à porter sur ses épaules. Catelyn en portait tant... Ils commençaient avec Jon Snow, se finissaient avec ses propres enfants.
Pas un de leurs noms ou de leurs souvenirs ne l'avaient laissé l'esprit en paix depuis son retour, pas une nuit sans qu'elle ne revoit leur destin, vrai ou imaginé, durant tout le voyage jusqu'à Winterfell. Des regrets, Ned devait en porter aussi, elle ne le niait point. Oh, il avait toujours eu sur ses épaules des responsabilités et tant de culpabilité qu'elle avait toujours peiné à comprendre, qui assombrissait ses traits et le rendait parfois trop sage pour son âge... Dieux, combien de fois avait-elle souhaité pouvoir l'en soulager ?
Mais elle ne parvenait pas à voir tout ça comme le passé, elle ne parvenait pas à accepter qu'elle n'y pouvait plus rien et que le sort de ses enfants avaient été si injustes... Comment le pouvait-elle ?
Son cœur saignait et un moment, elle eût presque envie de se mettre en colère contre Ned et la façon dont il ne semblait pas, ou ne semblait pas vouloir comprendre, pour son raisonnement pourtant logique, pour sa sagesse d'homme du Nord qu'elle avait tour à tour parfois tant admiré ou maudite.

Juste un moment car alors, ses yeux admirèrent son visage et elle ne put plus oublier la férocité avec laquelle elle l'avait pleuré, le désespoir qui l'avait tant assailli tandis qu'il lui avait manqué plus qu'elle ne saurait jamais le dire ou le décrire...
Elle oublia son envie de lui dire que oui, tout était de sa faute... Qu'il avait ramené un jour un bâtard et l'avait forcé à le regarder grandir et à le maudire et alors, à être maudite des Dieux en retour pour des promesses qu'elle n'avait pu tenir, qu'il s'en été allé dans le Sud avec ses filles pour Robert Baratheon, pour Jon Arryn, qu'il était mort pour un honneur vain, mort pour une vérité qui n'avait aucune valeur et qui les avait tous tué, qu'il l'avait laissé seule, qu'il avait laissé leurs enfants seuls...
Mais Ned n'était pas plus coupable qu'aucun d'entre eux... Que la Mère ait pitié d'eux, il n'était qu'un homme, un homme bon et honorable. Lui demander de vivre dans le mensonge, dans le parjure, c'était le tuer ni plus ni moins... Et puis, Cersei Lannister aurait-elle jamais laissé vivre pareille épée au-dessus de sa jolie tête ?
Non... Non, bien sûr que non... Elle avait voulu Bran mort pour une partie de la vérité, alors son ensemble... Elle aurait fait rasé Winterfell quoi qu'il lui en coûte....

Entre les mains de son époux, elle a l'impression de fondre comme cette stupide neige à l'arrivée du soleil. Elle ferme les yeux, sachant parfaitement que Ned a raison. Ned a raison et c'était bien là ce qui faisait le plus mal, non ? Il n'y avait rien qu'ils aient pu faire, aucun moyen de protéger leur famille, de la sauver si ce n'est des si futiles...
Elle était condamnée à vivre avec des regrets et ses fautes, c'était ainsi. Une larme roula contre sa joue quand finalement, Ned la lâcha pour s'éloigner.
Son esprit fonctionnait avec tant de contradiction, car tout ce qu'elle voulut faire fut de tendre la main et le retenir, le garder contre elle, éprouver encore la chaleur de son corps fort et rassurant contre le sien, quand plus tôt, elle l'aurait repoussé. Catelyn le laissa pourtant s'éloigner et elle resta là, les yeux fermés de nouveau avant qu'elle ne les rouvre et ne regarde son époux avec choc.

« Arya... Arya est ici ? »

Elle n'osait y croire, tant qu'elle souffla la question, incrédule. Une jeune femme, lui disait Ned... Arya avait donc vécu ? Elle s'était tant convaincu que quelque chose avait du lui arriver à ne jamais entendre parler d'elle dans les missives de Port-Réal, convaincue qu'elle ne reverrait jamais plus sa plus jeune fille même si Robb parvenait à faire tomber les Lannister... Mais Arya avait vécu... Elle avait vécu et elle était là.

« Elle est ici aussi ? »

Sa voix retrouva un peu plus de conviction alors qu'elle interrogeait Ned, qu'elle bouillonnait pour la vérité malgré le froid qui les entourait. Dans son esprit, déjà, elle essayait d'imaginer ce à quoi elle pouvait bien ressembler aujourd'hui, sans pouvoir réellement se défaire de l'image de l'enfant sauvage et indomptable qu'elle avait gardé d'elle.