Lune 12, 875 AC. L'été est là, le petit peuple se réjouit alors que les seigneurs s'inquiètent à l'heure où un nouveau roi vient d'être couronné en la personne de Maegor I Targaryen.
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It is not titles that honor men, but men that honor titles (Robert & Elenda)
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It is not titles that honor men, but men that honor titles
And when neither their property nor their honor is touched, the majority of men live content, and he has only to contend with the ambition of a few, whom he can curb with ease in many ways.
Accalmie était un château rempli de légendes. On disait que ces murs avaient abrité Duran, le premier roi de l'Orage. Celui-ci était tombé follement amoureux de la fille du dieu des mers et de la déesse des vents ; Elenei. Les parents de la demoiselle n'appréciaient pas cette union qu'ils trouvaient peu avantageuse pour leur fille et voulurent séparer le jeune couple, mais ils résistèrent et afin de se protéger des tempêtes provoquées par l'ire des parents d'Elenei, construisirent Accalmie avec l'aide des Enfants de la Forêt. À chaque fois que le tonnerre gronde dans la demeure ancestrale, on murmure que c'est le dieu des mers qui continue de se venger de cet affront. Elenda adorait ces histoires, elle rendait les lieux plus magiques, expliquait le mélange si familier de rudesse et de beauté dans le château qui l'avait vu grandir. Elle savait qu'il n'était pas le plus beau de Westeros, mais il était néanmoins le plus majestueux à ses yeux grâce à ces falaises qui l'entouraient et à la mer qui s'écrasait contre ses rochers. Accalmie n'était pas jolie mais sauvage, d'une beauté que l'on ne saisissait peut-être pas au premier coup d'œil mais qui ne laissait pas indifférent une fois que l'on en observait les détails et que l'on se baignait dans son atmosphère. Elenda voulait être à l'image de ce lieu remplie d'Histoire, être à la hauteur de tous ces ancêtres illustres qui avaient un jour parcouru ces couloirs et avoir une chanson qui portera son nom. Elle sait qu'elle ne peut pas être seule dans cette tâche et elle est entourée tout en sentant une immense solitude dans la tâche qui est la sienne.
Elenda n'était pas aussi naïve qu'on le croyait et parfois, se servait de ce que l'on pensait d'elle pour en savoir plus et pour paraître plus faible qu'elle ne l'était. Elle savait que beaucoup de gens ne voyaient en elle qu'une femme qui n'avait pas les épaules pour régner sur les terres rugueuses de l'Orage, elle entendait les murmures sur son passage, les chuchotis qui se terminait en rires méprisants. Elle remarquait aussi les regards intéressés des nobles vers son mari, comme s'ils voyaient en lui le véritable souverain de l'Orage, comme si ce n'était pas elle qui avait du sang Baratheon. La pensée l'emplissait de rage à chaque fois qu'elle y pensait, elle essayait tant d'être celle que tout le monde attendait qu'elle eût l'impression de s'oublier et voilà quel était le résultat de ces efforts. Elle n'était pas assez sotte pour imaginer que son mari n'en profitait pas, elle supportait ces interruptions lors des Conseils, sa voix qui coupait souvent la sienne pour la simple et unique raison qu'elle était faible. Le constat était amer mais pourtant terriblement criant de vérité. Elenda était faible face à la solitude et à l'impression qu'elle était seule au monde. Pourtant, elle prenait de plus en plus d'assurance ; parlait plus fort, plus autoritairement mais tous ces efforts semblent s'effrondrer comme un château de carte à chaque fois qu'il entre dans la salle car il sait qu'elle ne peut pas vivre sans lui, il sait qu'elle ne supporterais pas d'être seule et abandonnée à nouveau et il s'en sert, comme tout bon joueur dans ce jeu auxquels ils s'adonnent tous les deux. Une partie d'elle le détestait pour ce qu'il représentait chez elle, pour la menace constante qu'elle voyait apparaître à mesure qu'il prenait de l'assurance et arrivait à avoir des alliés parmi les siens. Elle voulait être tellement plus que ce qu'elle semblait être à l'heure actuelle. L'ambition était un animal dans son ventre qui ne faisait que s'étendre jusqu'à arriver dans son cœur et cela était douloureux pour celle qui voulait satisfaire l'animal et son cœur tout en sachant que le choix était un ultimatum ; c'était soit l'un soit l'autre, elle souffrait de n'importe quel choix qu'elle prendrait.
Le tonnerre résonne une nouvelle fois à travers la salle où se trouvait le temple réservé à la prière des Baratheon aux Sept. Le lieu était méconnu de la plupart des gens et elle aimait l'intimité qu'il lui procurait, elle observait ces statues qui représentaient toutes les sept facettes d'une même divinité. Elenda n'avait jamais trouvé de réconfort en ces divinités qui semblaient aussi capricieuses et injustes que les humains, mais elle appréciait regarder l'œuvre des sculpteurs, voir le reflet de leurs ombres derrière les statues à la lumière des flammes des bougies. Elle aimait surtout le silence de ce lieu que seul la pluie et le tonnerre venait troubler. Ici, elle n'était jugée par personne et aucune attente ne pesait sur elle. Elle était simplement Elenda. Elle se leva de son banc de prière et vint allumer un nouveau cierge, la cire roulant lentement vers ses doigts. Une main sur la flamme pour qu'elle ne s'éteigne pas en chemin, elle posa la coupole délicatement sous la statue de l'Aïeule. La vieille femme représentée était censée être l'incarnation de la sagesse, celle qui guidait avec sa lanterne le chemin à prendre. Pendant un instant, elle fut plongée dans la contemplation de ses rides qui creusaient son visage qui s'étirait douloureusement vers la lumière. Devait-elle la prier pour qu'elle vienne aussi l'éclairer ? La question flotta dans l'air un moment et finalement, elle se posa à ses pieds tout en nouant ses mains entre elles, baissant son front respectueusement. Elenda pria pour la première fois, pria l'Aïeule en lui demandant conseil pour les prochaines étapes de son règne. Elle récita une nouvelle fois sa prière avant de se lever en entendant des bruits dans l'escalier qui menait à ce lieu.
Ainsi son message était arrivé à bon port. Elle regarda silencieusement Robert Baratheon s'avancer dans l'habitacle, son charisme emplissant la pièce presque immédiatement. Inconsciemment, elle s'était rapprochée de la statue du Père, celui qui officiait toutes les cérémonies sacrées à Westeros, le gardien des serments passés et peut-être était-il là à observer cet échange d'un œil intéressé. Robert Baratheon avait été un bon roi, on pouvait critiquer les raisons qui l'avaient poussé à se rebeller, mais durant ces années de règne, la paix avait régné à Westeros. Elenda l'admirait beaucoup et à travers leurs brefs échanges, avait trouvé en lui un homme rempli de convictions qu'il cachait sous une réputation qui laissait à désirer. Robert était un pur Orageois et son ancêtre, ainsi, ils étaient le reflet l'un de l'autre ; lui de la rudesse Orageoise et elle, de la beauté de ce territoire. Elenda voulait incarner les deux, voilà pourquoi elle lui avait donné rendez-vous au début de cette nuit dans ce lieu qu'elle savait secret de la plupart des résidents du château. Elle savait qu'ici, personne ne l'écouterait et que les secrets pouvaient être échangés sans crainte. Le lieu apportait une solennité toute nouvelle à ce qu'elle s'apprêtait à faire, comme un couronnement d'un autre acabit ; beaucoup plus modeste et intime. Elle se tint plus droite sous son regard et lui adressa un sourire sincère en le voyant s'avancer vers elle, son visage seulement illuminé par la lumière de l'astre lunaire et par les bougies les entourant.
« — Lord Baratheon, je suis heureuse que mon message vous soit bien parvenu et que vous ayez trouvé le lieu. »
Elle regarda autours d'elle et lui lança un regard interrogateur :
« — Le lieu a-t-il changé depuis votre disparition ?»
by CrimsonTulip
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It is not titles who honor men, but men that honor titles
Deep in the forest, under the fog
Armies surround us, waiting for dark
Wearing their iron, masks like shield
I know they're coming, I know they're here
Oh, that light is bright
Sleep for today but tomorrow we fight
Armies surround us, waiting for dark
Wearing their iron, masks like shield
I know they're coming, I know they're here
Oh, that light is bright
Sleep for today but tomorrow we fight
Ces dernières semaines, si vous cherchiez Robert Baratheon, vous ne l’auriez pas trouvé dans ses tavernes infréquentables habituelles de Port-Réal, ni dans les dernières extrémités du Nord à la recherche d’Eddard Stark, ni dans le creux réconfortant des falaises d’ivoire et de la forteresse imprenable d’Accalmie. Non. Ces derniers temps, de façon surprenante, il était à Villevieille. Non pas pour conter fleurette à une dame du coin – bien que la douce présence d’Alys Hightower ait contribué à rendre son séjour fort agréable – mais pour plonger son nez dans les ouvrages de la Citadelle des Mestres. Le cerf était trop curieux de savoir ce qui s’était passé après sa mort, même si au fond il appréhendait ; il connaissait ses deux frères et il savait que la stabilité du royaume qu’il avait contribué à bâtir était précaire. Ainsi, le chapitre consacré à la guerre des Cinq Rois ne l’avait pas surpris mais empli d’une colère et d’une déception familière à l’égard de Stannis et Renly, ces deux individus stupides et avides de pouvoir avec qui il avait pourtant partagé le ventre d’une mère et la vie entière. Lorsqu’il avait ensuite consulté la liste des Seigneurs d’Accalmie en pensant que sa dynastie s’était définitivement éteinte avec la mort de tous les enfants qu’il avait eus avec Cersei et de sa nièce Shireen, il avait vu le nom de Gendry Baratheon qu’il reconnaissait comme un de ses bâtards, il avait même personnellement chargé Jon Arryn de prendre soin de lui.
Que restait-il des Terres de l’Orage aujourd’hui ? Elles étaient sous la coupelle des souverains de la Porte du Roi et d’un suzerain qui portait le nom de Waters, un nom de bâtard qu’il agitait avec fierté. Il n’était manifestement pas originaire de ces terres, il n’avait pas de nom, pas une goutte de sang noble, il n’était qu’un paysan et Robert ne l’aimait pas, il ne manquait jamais une occasion de rabaisser Orryn avec sa franchise légendaire, lui qui n’avait jamais été friand de fausses flatteries et de léchages de bottes. Mais la suzeraine d’Accalmie, Elenda Baratheon, il la traitait différemment. De quelle branche était-elle ? Peut-être une lointaine arrière-arrière-arrière et ainsi de suite petite-fille des rejetons de son fils Gendry et d’Arya Stark, une descendante directe de Robert et Ned et la représentation du lien qui l’unissait désormais à son meilleur ami ? C’était ce qu’il aimait penser. Ce doux songe le réconfortait et le poussait à ressentir une sorte d’affection et de désir de protection envers la jeune femme à peine âgée de seize ans.
D’ailleurs, la douce enfant lui avait fait parvenir un appel et sitôt la missive réceptionnée, Robert avait quitté la Citadelle et ses interminables escaliers pour la rejoindre, après avoir pris congé d’Alys. Durant l’intégralité de son trajet jusqu’à Accalmie, il avait pensé à la Hightower, à ses sourires taquins, à sa compagnie plaisante. Ainsi, il s’empêchait de penser à ses frères et aux feux des enfers auxquels il les renverra s’il revoit l’ombre de leur visage dans ce vaste monde. Elenda occupait souvent son esprit aussi, parce qu’il était tracassé pour elle – et c’était bien la première fois que Robert Baratheon se surprenait à s’inquiéter comme le ferait un père. Il ne s’était jamais fait de mouron pour ses propres enfants, même Myrcella qui semblait si fragile : elle était moitié cerf moitié lion, aussi féroce que délicate, aussi guerrière que princière. Il avait même été une figure paternelle aussi indigne qu’il avait été un mauvais époux pour Cersei et rien au monde ne pouvait rattraper cela. Mais cet instinct lui venait naturellement avec Elenda. Au cours de leurs discussions, bien qu’elles fussent trop brèves à son goût, il avait ressenti le besoin d’être auprès d’elle, de la conseiller, de lui apprendre à régner sans être tirée vers le bas par son époux. En théorie, aux yeux du monde, il occupait déjà un « poste » de conseiller auprès de Viserra Targaryen. Mais ce n’était qu’une illusion.
Il rejoignit Elenda dans la salle de prière plongée dans un silence respectueux. Ce n’était guère un endroit où il avait l’habitude de se rendre, à tel point qu’il avait oublié sa localisation exacte et qu’il était arrivé avec quelques minutes de retard. Plongée dans des prières dont il n’avait aucune idée, penchée sur les statues imposantes du Père et de l'Aïeule, Elenda ne semblait pas lui en tenir rigueur. Son visage éclairé par les lueurs des flammes dansantes des bougies, elle lui adressa ce beau sourire enjoué, sincèrement heureuse de le revoir. Un sourire si contagieux qu’il le lui rendit sans mal, avant de souffler un rire par ses narines lorsqu’elle s’adressa à lui, faisant un geste de main pour lui signifier qu’elle n’avait pas besoin de se lever pour lui.
« Bonsoir, Votre Altesse. Je sais que je suis un peu rouillé mais je sais encore retrouver le chemin de ma propre maison. »
Et il se gardait bien de lui avouer qu’il s’était presque perdu en chemin puisqu’elle n’avait rien remarqué. Ensuite, il observa les alentours avec une grimace embarrassée. Le lieu était plongé dans l’obscurité et on n’y voyait pas grand-chose mais pour être honnête, même si la salle était noyée de la lumière du jour, il ne saurait pas la reconnaître. Officiellement il reconnaissait la Foi des Sept mais on ne pouvait pas dire qu’il était le pratiquant le plus impliqué. Il ne comptait que sur son armure pour le protéger du mal et de ses ennemis. Et la présence de la Foi militante le rendait encore plus méfiant envers les faux prophètes.
« Aucune idée. Je ne suis pas très enclin à la prière. Mes frères et ma défunte épouse non plus, d’ailleurs. » Vous aussi, un jour, vous verrez que c’est inutile, que vos prières se perdent dans le vide et le silence. Mais vous êtes encore jeune. Vous apprendrez, songea-t-il sans le formuler à voix haute. C’était stupide mais il ne voulait pas voir ses espoirs de jeune fille brisés.
Il ne put s’empêcher de remarquer l’absence d’Orryn. Il était comme une ombre, comme une présence écrasante qui bousculait Elenda, qui essayant de recouvrir sa voix, d’usurper son titre et son règne. Pourtant, la lettre qu’elle lui avait envoyée ne portait que la signature Baratheon. Elle semblait avoir fait appel à lui de son propre chef, sans que ce ne soit de l’initiative ou de la demande de son époux. Etait-il même au courant de cette entrevue aux allures secrètes dans l’obscurité ?
« Votre message avait l’air urgent. J’espère que tout va bien. »
Que restait-il des Terres de l’Orage aujourd’hui ? Elles étaient sous la coupelle des souverains de la Porte du Roi et d’un suzerain qui portait le nom de Waters, un nom de bâtard qu’il agitait avec fierté. Il n’était manifestement pas originaire de ces terres, il n’avait pas de nom, pas une goutte de sang noble, il n’était qu’un paysan et Robert ne l’aimait pas, il ne manquait jamais une occasion de rabaisser Orryn avec sa franchise légendaire, lui qui n’avait jamais été friand de fausses flatteries et de léchages de bottes. Mais la suzeraine d’Accalmie, Elenda Baratheon, il la traitait différemment. De quelle branche était-elle ? Peut-être une lointaine arrière-arrière-arrière et ainsi de suite petite-fille des rejetons de son fils Gendry et d’Arya Stark, une descendante directe de Robert et Ned et la représentation du lien qui l’unissait désormais à son meilleur ami ? C’était ce qu’il aimait penser. Ce doux songe le réconfortait et le poussait à ressentir une sorte d’affection et de désir de protection envers la jeune femme à peine âgée de seize ans.
D’ailleurs, la douce enfant lui avait fait parvenir un appel et sitôt la missive réceptionnée, Robert avait quitté la Citadelle et ses interminables escaliers pour la rejoindre, après avoir pris congé d’Alys. Durant l’intégralité de son trajet jusqu’à Accalmie, il avait pensé à la Hightower, à ses sourires taquins, à sa compagnie plaisante. Ainsi, il s’empêchait de penser à ses frères et aux feux des enfers auxquels il les renverra s’il revoit l’ombre de leur visage dans ce vaste monde. Elenda occupait souvent son esprit aussi, parce qu’il était tracassé pour elle – et c’était bien la première fois que Robert Baratheon se surprenait à s’inquiéter comme le ferait un père. Il ne s’était jamais fait de mouron pour ses propres enfants, même Myrcella qui semblait si fragile : elle était moitié cerf moitié lion, aussi féroce que délicate, aussi guerrière que princière. Il avait même été une figure paternelle aussi indigne qu’il avait été un mauvais époux pour Cersei et rien au monde ne pouvait rattraper cela. Mais cet instinct lui venait naturellement avec Elenda. Au cours de leurs discussions, bien qu’elles fussent trop brèves à son goût, il avait ressenti le besoin d’être auprès d’elle, de la conseiller, de lui apprendre à régner sans être tirée vers le bas par son époux. En théorie, aux yeux du monde, il occupait déjà un « poste » de conseiller auprès de Viserra Targaryen. Mais ce n’était qu’une illusion.
Il rejoignit Elenda dans la salle de prière plongée dans un silence respectueux. Ce n’était guère un endroit où il avait l’habitude de se rendre, à tel point qu’il avait oublié sa localisation exacte et qu’il était arrivé avec quelques minutes de retard. Plongée dans des prières dont il n’avait aucune idée, penchée sur les statues imposantes du Père et de l'Aïeule, Elenda ne semblait pas lui en tenir rigueur. Son visage éclairé par les lueurs des flammes dansantes des bougies, elle lui adressa ce beau sourire enjoué, sincèrement heureuse de le revoir. Un sourire si contagieux qu’il le lui rendit sans mal, avant de souffler un rire par ses narines lorsqu’elle s’adressa à lui, faisant un geste de main pour lui signifier qu’elle n’avait pas besoin de se lever pour lui.
« Bonsoir, Votre Altesse. Je sais que je suis un peu rouillé mais je sais encore retrouver le chemin de ma propre maison. »
Et il se gardait bien de lui avouer qu’il s’était presque perdu en chemin puisqu’elle n’avait rien remarqué. Ensuite, il observa les alentours avec une grimace embarrassée. Le lieu était plongé dans l’obscurité et on n’y voyait pas grand-chose mais pour être honnête, même si la salle était noyée de la lumière du jour, il ne saurait pas la reconnaître. Officiellement il reconnaissait la Foi des Sept mais on ne pouvait pas dire qu’il était le pratiquant le plus impliqué. Il ne comptait que sur son armure pour le protéger du mal et de ses ennemis. Et la présence de la Foi militante le rendait encore plus méfiant envers les faux prophètes.
« Aucune idée. Je ne suis pas très enclin à la prière. Mes frères et ma défunte épouse non plus, d’ailleurs. » Vous aussi, un jour, vous verrez que c’est inutile, que vos prières se perdent dans le vide et le silence. Mais vous êtes encore jeune. Vous apprendrez, songea-t-il sans le formuler à voix haute. C’était stupide mais il ne voulait pas voir ses espoirs de jeune fille brisés.
Il ne put s’empêcher de remarquer l’absence d’Orryn. Il était comme une ombre, comme une présence écrasante qui bousculait Elenda, qui essayant de recouvrir sa voix, d’usurper son titre et son règne. Pourtant, la lettre qu’elle lui avait envoyée ne portait que la signature Baratheon. Elle semblait avoir fait appel à lui de son propre chef, sans que ce ne soit de l’initiative ou de la demande de son époux. Etait-il même au courant de cette entrevue aux allures secrètes dans l’obscurité ?
« Votre message avait l’air urgent. J’espère que tout va bien. »
by CrimsonTulip
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And when neither their property nor their honor is touched, the majority of men live content, and he has only to contend with the ambition of a few, whom he can curb with ease in many ways.
Elenda aimait croire aux légendes et aux Dieux, il y avait quelque chose de réconfortant en cela et surtout, donnait du sens à son existence. Elle aimait y trouver des réponses qu'elle peinait à trouver dans la vraie vie, elle aimait aussi y trouver des valeurs qu'aujourd'hui beaucoup de gens trouvaient désuètes. Elenda savait qu'elle pouvait passer pour quelqu'un de trop idéaliste, mais elle aimait croire que les grandes valeurs qu'elle trouvait dans la littérature devait guider sa conduite au quotidien afin de rendre digne sa future chanson si les Dieux lui permettaient d'être, un jour, assez connue pour qu'elle puisse en avoir une. La révélation de Robert concernant son manque de piété ne l'étonnait guère, il ne lui semblait pas être du jour à s'attacher aux chansons et aux statues. Robert avait été un homme d'action, du moins c'était ce que tout le monde disait ou racontait de lui. Il avait été un guerrier et les guerriers consacraient peu de temps à la lecture et à la religion qui étaient pour beaucoup d'hommes, des activités de femmes. Sa mère avait été un peu comme lui, voilà pourquoi elle ressentait une pointe d'affection particulière en pensant à son ancêtre. Elle se souvenait encore de ces sermons qui faisaient trembler le château la concernant, de l'odeur de ses livres qu'elle se plaisait à brûler pour que sa fille puisse se concentrer sur des tâches plus guerrières. Elenda ne lui en avait pas voulue, elle savait qu'elle avait fait toutes ces choses pour la rendre meilleure. Cependant, dans l'ombre de la citadelle, elle aurait aussi voulu qu'on l'accepte simplement pour ce qu'elle était et non ce qu'elle devrait être.
« — Je ne doutais pas un instant de vos capacités, Lord Baratheon. » Lui répondit-elle avec un sourire.
C'était intimidant de se retrouver dans cette pièce avec lui, lui qui semblait avoir été taillé dans ses pierres tant il semblait être une incarnation d'Accalmie. Elle avait envie de voir briller une lueur de fierté dans ses yeux, il y aurait quelque chose de gratifiant de voir en cet homme qui avait tant réussi dans sa vie, une lueur de respect destiné seulement à elle. Elle aurait au moins l'impression d'être à sa place à Accalmie quand la plupart des gens murmuraient que ce n'était pas le cas. La première fois qu'elle avait vu Robert Baratheon, elle avait eu peur de trouver un homme endurcit et intransigeant, surtout, de croiser un regard déçu qu'elle avait souvent trouvé si souvent dans les yeux de sa propre mère. À la place, elle avait vu un homme intelligent et qui observait les gens comme un rapace ; décelant les moindres faiblesses pour savoir où attaquer en premier. C'était en l'observant qu'Elenda s'était dit que c'était une force qu'il ne fallait pas sous-estimer et que surtout, il valait mieux l'avoir en allié plutôt qu'en ennemi. Elle s'était demandé ce que cela faisait d'avoir été en face d'un tel homme lors de la Bataille du Trident. Cela avait dû être une expérience terrifiante. Elenda ne savait pas si elle voulait inspirer une telle peur et une telle intimidation en général, mais elle espérait un jour inspirer un tel respect dans une pièce, avoir un menton aussi haut que lui quand il toisait ses ennemis. Elenda n'était pas une guerrière, mais elle pouvait faire assez semblant de l'être pour que ses ennemis le croient et c'était cette conviction qui l'animait quand elle regardait Robert Baratheon.
Elle ouvrit la bouche pour évoquer le sujet pour lequel elle l'avait convoqué, mais elle était trop nerveuse pour que ses cordes vocales ne se mettent à l'œuvre. C'était une chose d'envoyer un corbeau, une autre complètement quand c'était de proposer réellement cela à quelqu'un. Elle avait surtout peur qu'il n'accepte pas et il était la seule solution qu'elle avait trouvée jusqu'à présent pour asseoir son autorité à Accalmie. Le seul aussi qui ne l'avait pas regardé en attendant quoi que ce soit d'elle, mais simplement pour ce qu'elle était. Ce simple regard lui avait donné l'espoir qu'il accepte sa proposition. Elle ne savait pas ce qu'il avait en passant de l'autre côté, s'il avait vu quoi que ce soit dans le monde des morts, mais elle espérait que ce voyage dans les ténèbres ne l'avait pas poussé à abandonner complètement la politique. Elle-même n'aurait sûrement pas envie de revenir à son poste au sein d'Accalmie, mais elle était assez égoïste pour espérer que Robert ne pense pas comme elle. Ce qu'elle avait retenu de ses nombreuses lectures, c'était qu'un souverain que ce soit d'une petite île que d'un grand royaume n'était pas déterminé uniquement que par son souverain, mais aussi par ceux qui l'entouraient. Elenda voulait apprendre auprès de celui qui avait été un grand roi, parce qu'elle n'était pas assez arrogante pour penser qu'elle n'avait pas de leçon à avoir des gens qui l'entouraient. Elenda apprenait beaucoup de ceux qu'elle observait, de ceux avec qui elle conversait, lentement peut-être, mais elle apprenait.
« — Lord Baratheon, en effet je devais m'entretenir avec vous pour une affaire urgente.» Elle prit une brève inspiration et rajouta doucement « J'ai l'espoir que vous acceptiez d'être mon conseiller.»
Elenda posa ses yeux sur lui, l'observant sans détour essayant de déceler ses pensées. Elle tourna sa tête vers ces bougies qui illuminaient la pièce tout en rendant ce moment plus solennel. Elle avait l'impression d'avoir retenu son souffle jusqu'à présent et que quelque chose s'était décollé de sa poitrine pour la soulager d'un poids immense. Elle espérait que l'obscurité cache la couleur rosée que prenaient ses joues alors qu'elle lui faisait cette proposition. Elle avait du mal à admettre ses faiblesses à voix haute, mais elle avait le devoir d'être honnête avec celui qui l'aiderait à accomplir son destin qu'importe qu'il soit grand ou insignifiant aux yeux de l'Histoire. Peut-être était-ce cela le courage, pensa-t-elle dans l'obscurité de ce temple, peut-être que le courage pouvait s'exprimer sur autre chose qu'un champ de bataille et qu'en vérité, le plus grand combat était celui que l'on se menait contre soi-même. Peut-être était-ce l'honnêteté que l'on devait affronter qui était la plus grande preuve de courage. En-tout-cas, elle se sentait aussi essoufflée que si elle avait été se battre dans la boue de la cour extérieure du château. Elle expira longuement avant de refaire face à Robert Baratheon et son regard d'aigle afin de lui dire ce qui lui pesait sur le cœur, mais aussi expliquer son choix, car après tout, il devait avoir toutes les informations en main afin de pouvoir prendre la meilleure décision le concernant. Contrairement à la plupart des courtisans, elle ne pouvait pas le forcer à le rejoindre à son conseil.
« — Je vais être honnête avec vous, Lord Baratheon. Je ne suis pas une grande guerrière comme vous, je n'ai pas la ruse de votre femme et je serais arrogante de vous faire penser le contraire mais j'ai l'envie de bien faire. Je veux travailler dure pour être digne d'Accalmie et j'aimerais que cela soit avec vous à mes côtés.»
by CrimsonTulip
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