Lune 12, 875 AC. L'été est là, le petit peuple se réjouit alors que les seigneurs s'inquiètent à l'heure où un nouveau roi vient d'être couronné en la personne de Maegor I Targaryen.
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❝ she’d do what you taught her, she’d meet the same cruel fate ❞ (Helaena & Alicent)
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She’d do what you taught her, she’d meet the same cruel fate
I wish I wasn't such a narcissist
I wish I didn't really kiss
The mirror when I'm on my own
Oh God, I'm gonna die alone
Adolescence didn't make sense
A little loss of innocence
The ugliness of being a fool
Ain't youth meant to be beautiful?
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The mirror when I'm on my own
Oh God, I'm gonna die alone
Adolescence didn't make sense
A little loss of innocence
The ugliness of being a fool
Ain't youth meant to be beautiful?
Les hurlements.
La douleur.
L’impuissance.
La douleur.
L’impuissance.
La silhouette fantomatique brisée de la reine Alicent Hightower était réapparue au sein de la capitale des Verts et la première chose qu’elle avait cherché à faire était de se retirer les yeux. Comme si elle ne pouvait pas supporter l’idée que le souffle de la vie lui soit à nouveau donné, comme si à coup de griffe, en défigurant son doux visage, elle comptait retourner dans les limbes de la mort, du sommeil éternel et paisible d’où elle avait été arrachée. Otto avait fait de son mieux pour préserver ses petits-enfants de l’horreur et du désespoir qui émanait de sa fille comme si elle était incapable de ressentir quoi que ce soit d’autre mais ses cris étaient si glaçants, si débordants de tourment qu’Helaena les entendait encore résonner jusque dans ses rêves.
Peut-être naïvement, elle ne pensait pas que le retour de sa mère causerait autant de souffrance.
Peut-être naïvement, elle s’était persuadée que l’amour d’Aemond, Daeron et elle-même serait suffisant pour surmonter les ténèbres.
Après tout, ce n’était pas impossible. Helaena était parvenue à trouver le bonheur à Villeviellle, à reléguer sa peine et sa nostalgie au fond de son esprit jusqu’à ce qu’elle se rende compte qu’elle avait oublié le passé et qu’elle songeait à l’avenir. Elle était heureuse ici, Aemond la rendait heureuse et c’était presque trop facile de se laisser aller à cette existence doucereuse en oubliant l’épée de Damoclès qui pesait lourdement au-dessus de leur tête, la tempête qui se profilait entre les murs de Peyredragon et la peine profonde de Rhaenyra qui était toujours privée de sa propre progéniture. Sa tristesse pouvait-elle encore se transformer en colère, en ressentiment contre les Verts à nouveau réunis dans leur fief ? Daemon pouvait-il encore la persuader de s’engager dans une vendetta vaine et inutile et des effusions de sang ? Helaena préférait ne pas y penser et s’accrocher à ses moments de bonheur ; mais la présence de sa mère et sa douleur qu’elle était incapable d’apaiser était un constant rappel de cette réalité qu’elle s’efforçait d’ignorer.
Otto la trouva en train de cuisiner, ce matin-là. Comme possédée par une énergie nouvelle, Helaena avait copieusement chassé les domestiques de Trystan de la cuisine, le temps de préparer le repas préféré d’Alicent. Sa mère se terrait dans sa chambre et refusait catégoriquement de voir sa progéniture mais ses enfants s’assuraient toujours qu’elle mangeait à sa faim même si leurs seuls contacts devaient se résumer à des assiettes glissées sous la porte. « Il faut faire preuve de patience », lui répétait constamment Otto. Même s’il semblait s’être résigné à cette situation, il regardait Helaena cuisiner et se pinçait les lèvres, comme pour s’empêcher d’ouvrir la bouche et dire quelque chose qui risquerait de blesser et décourager la seule personne qui espérait encore pouvoir consoler Alicent.
Helaena monta les escaliers en tenant l’assiette encore chaude, laissant le parquet grincer sous ses pieds afin que sa mère sache que quelqu’un approche et ne panique pas. Elle toqua doucement, mais assez fort pour se faire entendre, contre la porte de sa chambre.
« Maman ? Voulez-vous descendre manger avec nous ? »
A chaque fois, elle posait ce genre de question. A chaque fois, elle essuyait un refus. Mais elle s’évertuait à continuer. Elle ne voyait pas la présence de sa mère dans ses rêves et visions et cette absence l’inquiétait. S’il n’y avait rien à voir… cela signifiait-il qu’elle n’était plus là ?
« Ce n’est pas grave si vous souhaitez rester seule. Mais vous devez manger. »
Alors qu’elle se penchait comme à son habitude pour glisser l’assiette sous la porte, elle remarqua que celle-ci était entr’ouverte. Surprise, elle se décida à ouvrir un peu plus grand. Comme pour s’assurer que tout allait bien.
« Je ne vous dérange pas longtemps, juste le temps de poser l’assiette sur… »
Les joues en sang. Les mains en sang.
Helaena entra sur une vision d’horreur : sa mère visiblement en pleine crise, silencieuse mais aussi horrible que la première fois. Dès qu’elle aperçut les mains de sa mère crispées contre son visage et le sang étalé sur son visage et ses mains, elle sut immédiatement ce qui se passait. Elle se triturait. Se mutilait. Se punissait.
Posant négligemment l’assiette sur un meuble, elle se précipita si vite que ses genoux manquèrent de se briser en heurtant le sol lorsqu’elle s’accroupit à sa hauteur. Elle qui haïssait tant le contact physique et rejetait systématiquement les tentatives de rapprochements attrapa sans la moindre hésitation les mains de sa mère, plus grandes, plus fortes, les écartant de force, les tenants fermement dans les siennes pour l’empêcher de se faire du mal encore une fois.
Pourquoi je ne suis pas assez ? Pourquoi sa famille est-elle incapable de faire son bonheur ? se demandait-elle tandis qu’elle se battait presque contre la femme qui l’avait mise au monde, l’emprisonnant dans une étreinte tremblante mais déterminée afin de bloquer ses mains. Seule sa voix se brisa.
« Maman, arrêtez, je vous en supplie… »
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Elle ne désirait pas être ici.
Ici, à Villevieille.
Ici, en vie.
Elle ne voulait pas vivre, refusait qu'on lui ait accordé ce malheur ; à quoi bon vivre quand elle revoyait sans cesse les mêmes images, quand elle avait tant espéré mourir mais on l'avait gardée en vie, enfermée dans une chambre, à se ressasser ses enfants, à se ressasser qui elle avait été, se ressasser qui Rhaenyra avait été ? Les mêmes images défilaient dans sa tête. Ses petits-enfants, massacrés. Sa fille, au sol, sans vie. Aemond, au fond de l'eau, sans aucun de ses yeux. Rhaenyra, brûlée par le dragon d'Aegon. Aegon, allongé en bas du trône de fer. Elle avait toujours l'impression de sentir les chaînes, pourtant, elle était libre, et c'était tout le souci la plupart du temps. Ses mains étaient libres. Ses mains étaient abîmées comme elles l'avaient souvent été durant sa vie, bien ce que fut surtout le cas quand cela était adolescente qu'adulte. Mais aujourd'hui, son visage subissait un pire sort que ses mains.
Et elle l'avait voulu. Si elle pouvait, elle rendrait chaque partie de son corps à ses enfants, elle leur offrirait la moindre parcelle de qui elle était pour qu'il puisse la pardonner et pour qu'il puisse la tuer ; qu'ils abrégèrent ses souffrances une bonne fois pour toute, au lieu de la maintenir dans cette vie dont elle ne voulait pas. Une fois encore, elle passait ses journées à parler toute seule ; de temps en temps, on aurait dit qu'elle revivait un souvenir, elle parlait avec un peu plus de vigueur et de sympathie. Mais la plupart du temps, c'était de la colère, de la tristesse et des cris qui faisaient toujours courir les mestres jusqu'à elle ; et là, elle redevenait la reine dans les fers. Ils n'avaient pas d'autre choix que de l'attacher, que de l'empêcher de se faire mal encore une fois. A peine les blessures semblaient devenir des cicatrices que la Hightower plantait ses ongles dans sa peau, creusait à nouveau en dessous de ses yeux, faisait saigner sa chair et se faisait payer pour tout le mal qu'elle avait causé.
Ainsi, les jours semblaient tous identiques. Elle refusait toute visite, et de toute façon, pensait que chaque fois qu'un de ses enfants venait, ce n'était qu'une illusion. Elle mangeait à peine et le reste du temps, lorsqu'elle ne parlait pas, ni ne tentait de s'arracher toute partie de son visage parce qu'elle était attachée, elle pleurait jusqu'à s'endormir. Cette journée-là, elle l'avait commencée par les mestres qui l'avaient libérée et lui avaient apporté un livre, léger et petit, en espérant qu'elle ne puisse pas s'en servir comme d'une arme. Et elle avait lu, un peu. Cela l'avait tenue occupée.
Puis, dans chaque page qu'elle lisait, elle voyait Rhaenyra. Alors, le cri dans sa tête revint, fit un terrible écho tandis qu'elle chercha à s'y échapper, tandis qu'une image venait s'assimiler à ce cri ; c'était Rhaenyra qui brûlait, puis c'était Aemond qui perdait un oeil, puis c'était Helaena qui perdait ses enfants, c'était son petit Daeron qui pleurait d'être séparé de sa famille, emmené à Villevieille. Le tout l'emporta dans quelque chose qui n'était pas réel, qui la faisait perdre pied à chaque fois ; elle se saisit la tête de ses mains avant que ses doigts ne viennent déjà chercher les blessures qui ne cicatrisaient pas à cause du fait qu'elle les rouvrait, creusa une nouvelle fois avec ses ongles dans sa peau, dans son être, mais retint tout cri cette fois. Parce que ça criait déjà trop dans sa tête. Parce qu'elle voulait que personne ne la vit ainsi, qu'on la laissa mettre fin à tout ça.
Recroquevillée au beau milieu de sa chambre, le livre jeté plus loin, elle ne faisait que murmurer une suite de mots qui se mangeaient les uns les autres tellement elle n'articulait pas, tellement c'était un enchainement de souvenirs qu'elle citait, des paroles qu'elle avait entendu ou qu'elle avait dit des siècles auparavant. Elle n'entendit pas sa fille arriver, encore moins que la porte s'ouvrit, et pour Alicent Hightower, sa fille Helaena Targaryen n'existait pas.
Elle était morte.
Et le serait toujours.
C'était ça, la réalité.
Mais ce n'était pas le cas. On voulait visiblement la torturer, alors qu'elle le faisait déjà assez bien toute seule.
Sauf que le contact était réel, cette fois. Elle sentit des mains venir capturer les siennes, venir s'éloigner de ce visage qui avait été autrefois joli, qui avait autrefois été une reine jolie, bien que souvent amère. Une dame qui attirait le regard mais pas trop non plus, puisque son père était la Main du Roi et Otto avait déjà sa réputation. Qu'en restait-il, aujourd'hui ? Du sang et des déchirures. Elle ferma ses yeux, murmura des "Je ne te vois pas" à répétition, espéra que ce soit faux. Mais elle sentit l'étreinte comme elle sentirait des chaînes, et le mot "maman" fit écho dans sa tête.
Elle l'avait entendu auparavant, oui, mais pas de si près.
Pendant un moment, la rousse s'immobilisa. Tout son être s'ancrait à nouveau dans la réalité, elle regarda le sang sur ses mains qui était aussi dorénavant sur les mains de sa fille, qui était réelle aussi. Elle pouvait reconnaitre sa douce enfant sans faire le moindre effort. Sa douceur ne mentait pas ; elle avait toujours été douce, bien que renfermée. Qu'est-ce qu'elle avait eu dur à comprendre cette fille qu'elle avait pourtant aimé de tout son cœur, bien que ce ne fut pas assez pour lui épargner un destin pire que celui d'Alicent.
Elle se mit alors à pleurer tout en tentant de repousser la chair de sa chair, en tentant de repousser la seule personne qui avait été capable de la faire s'arrêter sans user de la force ni de concoction calmante actuellement. Qui avait bien pu laisser passer sa fille ?!
-VAS-T'EN ! hurla-t-elle en continuant à se débattre, bien que pleurer lui prenait déjà trop de force, la faisait se secouer sous les sanglots. TU NE PEUX PAS ÊTRE LÀ, TU NE PEUX PAS- PARS ! Je vous DETESTE ! SI VOUS SAVIEZ COMBIEN JE VOUS DETESTE !
Qui ? Ses enfants.
Elle les détestait.
Depuis le début.
Car elle ne les avait jamais voulu.
Mais elle les détestait encore plus en cet instant car ils étaient Targaryen, car ils étaient les enfants de Viserys pour le monde et pas les siens, parce qu'ils étaient morts pour les prétentions d'un trône.
Elle les détestait car ils étaient tous une partie d'elle, et il n'y avait personne d'autre qu'elle détestait plus qu'elle-même.
--- you think I'm gone 'cause I left
But I'm in the trees, I'm in the breeze ; my footsteps on the ground ; you'll see my face in every place ; but you can't catch me now
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Helaena n’avait aucune idée des pensées sombres, des cauchemars atroces qui tourmentaient l’esprit de sa mère. Obsédée par l’idée de la guérir de ces maux inconnus et effrayants qui l’éloignaient de ses enfants, désireuse de retrouver Alicent telle qu’elle était avant que leur univers entier ne s’écroule, elle ignorait les signaux de danger qui se dressaient sous son nez. Le sang recouvrait les mains et la robe de la princesse mais elle ne semblait pas s’en soucier. Tout ce qui était sale, tout ce qui était étrange, faisait partie de son quotidien et de ses bizarreries, comme dirait Aegon sur un ton méprisant. La sensation poisseuse, l’odeur métallique de l’hémoglobine qui s’échappait des ongles et des yeux de sa mère n’étaient pas suffisants pour la répugner, tout comme son attitude inhabituelle. Elle était persuadée qu’elle pouvait comprendre, qu’elle pouvait aider. Elle aussi avait été plongée dans un état de désespoir et de folie incessant, s’engouffrant dans un gouffre de plus en plus profond, froid et sombre duquel elle pensait ne jamais pouvoir sortir lorsque ses deux fils et Aemond lui avaient été arrachés. Et regardez-la, aujourd’hui. Elle était fragile, certains fragments de son âme seront brisés à tout jamais mais elle était parvenue à retrouver le goût de vivre et d’être heureuse. Elle pouvait montrer comment faire à Alicent. Elle le devait.
Mais elle ne s’attendit pas à être repoussée avec une telle brutalité. En sentant son cou mouillé par les larmes de sa mère, elle avait tendu sa main lentement pour essuyer doucement ses joues comme si les rôles s’inversaient entre mère et fille. Puis le démon était revenu. Cet être fantomatique invisible à l’œil nu mais bel et bien présent qui vivait dans le corps et l’esprit d’Alicent Hightower, qui contrôlait ses actions. Elle se mit à hurler sur Helaena, elle qui n’avait jamais eu de raison de lever la voix sur sa fille unique. Elle se débattit comme un beau diable pour échapper à son emprise qui se voulait pourtant rassurante et consolatrice. Elle la frappait même, avec ses mains et ses coudes mais ses mots étaient plus douloureux que tout le reste. La pauvre jeune femme était complètement désemparée mais refusait catégoriquement de lâcher prise. Les coups qu’elle se prenait par inadvertance dans la poitrine, les épaules, les bras, elle les encaissait comme le torrent de palabres haineuses que sa mère lui crachait au visage.
« Calmez-vous, maman. Je suis là, je suis vraiment là et je n’irai nulle part, je ne vous abandonnerai pas. »
Mais sa voix était trop ténue, trop hésitante pour être audible, rapidement recouverte par les cris qui lui faisaient face. Voyant que Helaena tenait bon, droite et solide comme un barrage qui résiste contre le fracas des vagues, Alicent se débattit encore plus. Elle n’entendait pas les suppliques de sa fille, comme si son corps était présent sur cette Terre mais son esprit ailleurs. En voulant pousser Helaena, ses mains ensanglantées s’étaient accrochées au col haut de sa robe. Elle appuyait contre sa gorge, serrait le morceau de tissu trop fort. Elle ne le faisait pas exprès, ce n’était que dans une vaine tentative de repousser l’étreinte d’Helaena, mais cela l’étouffait. Après quelques secondes de ce traitement, sentant sa tête tourner à force d’être privée d’air, la princesse consentit enfin à relâcher Alicent. Cette fois, ce fut à son tour de tenter de pousser les mains qui s’agrippaient à son cou et l’empêchaient de respirer.
« Arrêtez, vous me faites mal ! »
Helaena non plus ne criait jamais. La seule fois où Alicent l’avait entendue hurler, c’était la nuit de la mort de Jaehaerys. La vue de son corps sans vie lui avait fait pousser un cri de désespoir si terrifiant que l’intégralité du Donjon Rouge en avait eu le sang glacé. Sa mère était aujourd’hui prise de la même transe, la même spirale de folie furieuse que la Danse des Dragons avait provoquée sur ses malheureux protagonistes. Alicent ne lâcha pas son cou – elle était toujours en train de se débattre contre le vide, même si son « assaillante » avait fini par la lâcher, même si elle lui criait d'arrêter, de plus en plus fort.
La gifle qui suivit surprit Helaena. Pourtant, c’était elle qui avait initié le contact. L’emprise sur sa gorge finit par se desserrer, puis complètement lâcher. La princesse s’effondre au sol, tousse, reprend sa respiration en grosses goulées. A peine remise, elle se sent déjà coupable. Elle fixe sa main comme si c’était celle de quelqu’un d’autre, puis sa mère, et la panique s’empare d’elle.
« Non… je ne voulais pas… »
Elle ne cherche plus à s’approcher de sa mère, se sentant désormais indigne. Elle reste à distance, complètement mortifiée par l’acte qu’elle vient de commettre.
« Frappez-moi, haïssez-moi s’il faut en arriver là, je le mérite. Mais ne me tournez pas le dos. Ne m’ignorez pas. Je suis votre fille. »
Sa voix se brise. Les premières larmes dévalent ses joues de porcelaine. La voilà prête à se descendre plus bas que terre, dans l'espoir d'atteindre une once de l'amour maternel dont elle avait si désespérément besoin.
« Ce n'est pas grave. Moi, je vous aime. Ce sera suffisant. »
Mais elle ne s’attendit pas à être repoussée avec une telle brutalité. En sentant son cou mouillé par les larmes de sa mère, elle avait tendu sa main lentement pour essuyer doucement ses joues comme si les rôles s’inversaient entre mère et fille. Puis le démon était revenu. Cet être fantomatique invisible à l’œil nu mais bel et bien présent qui vivait dans le corps et l’esprit d’Alicent Hightower, qui contrôlait ses actions. Elle se mit à hurler sur Helaena, elle qui n’avait jamais eu de raison de lever la voix sur sa fille unique. Elle se débattit comme un beau diable pour échapper à son emprise qui se voulait pourtant rassurante et consolatrice. Elle la frappait même, avec ses mains et ses coudes mais ses mots étaient plus douloureux que tout le reste. La pauvre jeune femme était complètement désemparée mais refusait catégoriquement de lâcher prise. Les coups qu’elle se prenait par inadvertance dans la poitrine, les épaules, les bras, elle les encaissait comme le torrent de palabres haineuses que sa mère lui crachait au visage.
« Calmez-vous, maman. Je suis là, je suis vraiment là et je n’irai nulle part, je ne vous abandonnerai pas. »
Mais sa voix était trop ténue, trop hésitante pour être audible, rapidement recouverte par les cris qui lui faisaient face. Voyant que Helaena tenait bon, droite et solide comme un barrage qui résiste contre le fracas des vagues, Alicent se débattit encore plus. Elle n’entendait pas les suppliques de sa fille, comme si son corps était présent sur cette Terre mais son esprit ailleurs. En voulant pousser Helaena, ses mains ensanglantées s’étaient accrochées au col haut de sa robe. Elle appuyait contre sa gorge, serrait le morceau de tissu trop fort. Elle ne le faisait pas exprès, ce n’était que dans une vaine tentative de repousser l’étreinte d’Helaena, mais cela l’étouffait. Après quelques secondes de ce traitement, sentant sa tête tourner à force d’être privée d’air, la princesse consentit enfin à relâcher Alicent. Cette fois, ce fut à son tour de tenter de pousser les mains qui s’agrippaient à son cou et l’empêchaient de respirer.
« Arrêtez, vous me faites mal ! »
Helaena non plus ne criait jamais. La seule fois où Alicent l’avait entendue hurler, c’était la nuit de la mort de Jaehaerys. La vue de son corps sans vie lui avait fait pousser un cri de désespoir si terrifiant que l’intégralité du Donjon Rouge en avait eu le sang glacé. Sa mère était aujourd’hui prise de la même transe, la même spirale de folie furieuse que la Danse des Dragons avait provoquée sur ses malheureux protagonistes. Alicent ne lâcha pas son cou – elle était toujours en train de se débattre contre le vide, même si son « assaillante » avait fini par la lâcher, même si elle lui criait d'arrêter, de plus en plus fort.
La gifle qui suivit surprit Helaena. Pourtant, c’était elle qui avait initié le contact. L’emprise sur sa gorge finit par se desserrer, puis complètement lâcher. La princesse s’effondre au sol, tousse, reprend sa respiration en grosses goulées. A peine remise, elle se sent déjà coupable. Elle fixe sa main comme si c’était celle de quelqu’un d’autre, puis sa mère, et la panique s’empare d’elle.
« Non… je ne voulais pas… »
Elle ne cherche plus à s’approcher de sa mère, se sentant désormais indigne. Elle reste à distance, complètement mortifiée par l’acte qu’elle vient de commettre.
« Frappez-moi, haïssez-moi s’il faut en arriver là, je le mérite. Mais ne me tournez pas le dos. Ne m’ignorez pas. Je suis votre fille. »
Sa voix se brise. Les premières larmes dévalent ses joues de porcelaine. La voilà prête à se descendre plus bas que terre, dans l'espoir d'atteindre une once de l'amour maternel dont elle avait si désespérément besoin.
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If we had a daughter, I'd watch and could not save her, The emotional torture, from the head of your high table, She'd do what you taught her, she'd meet the same cruel fate, So now I've gotta run, so I can undo this mistake, At least I've gotta try
Rien ne lui offrait de répit, son esprit était sans arrêt entre le passé et le présent ; le présent n'était qu'un mirage alors que le passé avait été réel. Elle l'avait vécu et elle en portait chaque trace, chaque souvenir. Elle ne comprenait pas ce qu'elle faisait là alors que chaque parcelle de son corps criait à l'aide, se souvenait de la douleur de perdre au fur et à mesure des personnes, sans pouvoir vraiment y faire quelque chose. Alicent avait tenté de négocier les vies de ses enfants, sans succès. Elle avait voulu se venger, aussi, mais ses plans avaient été contrecarrés. A la fin, il ne lui restait plus que rester assise à prétendre pouvoir donner encore des conseils. Quand elle n'avait plus eu aucun titre, il ne lui restait plus qu'à pleurer et maudire toute personne qui avait survécu à la Danse des Dragons. C'était cet état, que son corps et son cerveau se souvenaient. C'était cet état que son esprit entretenait, incapable de voir au-delà de ce cri qu'elle avait poussé dans un puits qui ne connaissait pas de fond, qui ne faisait que lui rendre cet écho encore et encore. La paix n'était pas faite pour Alicent Hightower, et si elle devait mener la guerre à sa famille, à ses enfants, elle le ferait. Elle n'était pas une Targaryen, elle ne possédait point de feu ; mais le sang coulait abondamment chez elle, de ses doigts et de ses cicatrices au visage. Elle pouvait au moins leur apporter le sang.
Est-ce que les fantômes pouvaient saigner, être blessés ? Est-ce que sa chère et tendre Halaena, sa seule fille, pouvait subir ce qu'elle faisait ? Elle était un mirage elle aussi, un fantôme. Un souvenir du passé qui la hantait. Pourquoi est-ce qu'elle sentait sa chair à chaque coup qu'elle lui donnait, entendait trop clairement sa voix trop petite, jamais assez forte pour se faire entendre face aux autres ? C'était que si elle n'avait pas été si étrange, on aurait pu l'oublier. Comme on aurait pu oublier Alicent quand elle était plus jeune, si elle n'avait pas été si proche de Rhaenyra, si on ne l'avait pas vue se promener aux côtés de celle-ci pendant de nombreuses années avant que la rousse ne devint reine. Là, tout le monde la remarqua pour son titre et prétendit la connaître. Or, personne à part Rhaenyra ne l'avait réellement connue. Ses enfants l'avaient connue, ou du moins, la femme paranoïaque qu'elle était devenue, qui vivait dans la crainte de tout perdre. Elle avait fini par tout perdre, de toute façon. Elle pouvait bien encore perdre le souvenir de sa fille.
A l'aveuglette, pour échapper à cette étreinte imaginaire, elle rendit coup pour coup. Si elle n'était pas réelle, elle ne devait rien sentir. Elle ne sentait pas vraiment Helaena, c'était faux. Elle devait tuer l'illusion, elle devait faire taire chaque voix, chaque souvenir ; elle devait se faire taire elle-même, aussi. Ses gestes devinrent alors plus violents, plus chaotiques, plus meurtriers, et elle ne réalisa aucunement ce qui se passait. Elle ne réalisait plus rien depuis son retour à la vie, ne cherchait qu'à se heurter et heurter les autres dans l'espoir que ce fut suffisant pour qu'on l'acheva, pour qu'on daigna lui offrir ce qu'elle désirait. Mais personne n'avait écouté ses désirs dans sa première vie, alors pourquoi le faire dans la seconde ? Elle ne pouvait compter que sur elle-même, alors elle serra les mains, encore, et...
La claque fut suffisante pour la faire lâcher. Elle était plus douloureuse qu'une gifle en raison des blessures à son visage de nouveau ouvertes, tout était à vif et elle sentait que la douleur perçait presque tout son visage, faisait presque vibrer son cerveau tellement c'était fulgurant. Elle rampa plus loin, se recula de sa fille. Celle qui était bien vivante, qui n'avait rien voulu faire de plus que voir sa mère. Il n'y avait rien de plus légitime qu'un enfant qui désirait voir ses parents ; pour autant qu'elle douta que Helaena avait réellement envie de voir Viserys de son plein gré, vu le peu d'attention qu'il avait apporté à leurs enfants. Un moment de lucidité apparut, put se lire dans ses yeux. Ses yeux marrons étaient plus clairs et son visage, s'il avait toujours des traits sévères, était un peu moins tiré que lorsque le cri, les voix et les souvenirs se mélangeait tous dans sa tête. La rousse regarda ses mains, le sol qui était couvert de sang, ainsi que la tenue de sa fille.
-Helaena, je... ses mots moururent entre ses lèvres.
Alicent tenta de se lever. Cet accès de colère lui avait pris toutes ses forces et sans manger ni même faire le moindre effort pour vivre, se relever était compliqué. Tout son corps tremblait, il était aisé de voir qu'elle était grignotée par la folie et que sa perte de poids ne pourrait que compliquer les choses. Mais elle trouva le courage de se relever, s'appuyant à l'un des meubles. Elle foutait encore du sang partout, mais elle s'en fichait. Elle devait se tenir debout. Elle devait se lever pour faire front à ce qui la dévorait, pour avoir quelques minutes honnêtes avec la chair de sa chair.
-Tu ne peux pas venir ici Helaena... regarde ce que je viens de faire... je ne te repousse pas parce que je ne t'aime pas, c'est tout le contraire. Tu n'as rien fait de grave, ma douce, mais tu ne peux plus revenir me voir. Regarde ce désastre... les larmes coulèrent encore de ses yeux, les larmes qui se teintaient du sang de ses blessures encore une fois. Je suis désolée... MESTRE ! hurla-t-elle finalement, en sachant très bien que sa fille ne bougerait pas.
Est-ce que les fantômes pouvaient saigner, être blessés ? Est-ce que sa chère et tendre Halaena, sa seule fille, pouvait subir ce qu'elle faisait ? Elle était un mirage elle aussi, un fantôme. Un souvenir du passé qui la hantait. Pourquoi est-ce qu'elle sentait sa chair à chaque coup qu'elle lui donnait, entendait trop clairement sa voix trop petite, jamais assez forte pour se faire entendre face aux autres ? C'était que si elle n'avait pas été si étrange, on aurait pu l'oublier. Comme on aurait pu oublier Alicent quand elle était plus jeune, si elle n'avait pas été si proche de Rhaenyra, si on ne l'avait pas vue se promener aux côtés de celle-ci pendant de nombreuses années avant que la rousse ne devint reine. Là, tout le monde la remarqua pour son titre et prétendit la connaître. Or, personne à part Rhaenyra ne l'avait réellement connue. Ses enfants l'avaient connue, ou du moins, la femme paranoïaque qu'elle était devenue, qui vivait dans la crainte de tout perdre. Elle avait fini par tout perdre, de toute façon. Elle pouvait bien encore perdre le souvenir de sa fille.
A l'aveuglette, pour échapper à cette étreinte imaginaire, elle rendit coup pour coup. Si elle n'était pas réelle, elle ne devait rien sentir. Elle ne sentait pas vraiment Helaena, c'était faux. Elle devait tuer l'illusion, elle devait faire taire chaque voix, chaque souvenir ; elle devait se faire taire elle-même, aussi. Ses gestes devinrent alors plus violents, plus chaotiques, plus meurtriers, et elle ne réalisa aucunement ce qui se passait. Elle ne réalisait plus rien depuis son retour à la vie, ne cherchait qu'à se heurter et heurter les autres dans l'espoir que ce fut suffisant pour qu'on l'acheva, pour qu'on daigna lui offrir ce qu'elle désirait. Mais personne n'avait écouté ses désirs dans sa première vie, alors pourquoi le faire dans la seconde ? Elle ne pouvait compter que sur elle-même, alors elle serra les mains, encore, et...
La claque fut suffisante pour la faire lâcher. Elle était plus douloureuse qu'une gifle en raison des blessures à son visage de nouveau ouvertes, tout était à vif et elle sentait que la douleur perçait presque tout son visage, faisait presque vibrer son cerveau tellement c'était fulgurant. Elle rampa plus loin, se recula de sa fille. Celle qui était bien vivante, qui n'avait rien voulu faire de plus que voir sa mère. Il n'y avait rien de plus légitime qu'un enfant qui désirait voir ses parents ; pour autant qu'elle douta que Helaena avait réellement envie de voir Viserys de son plein gré, vu le peu d'attention qu'il avait apporté à leurs enfants. Un moment de lucidité apparut, put se lire dans ses yeux. Ses yeux marrons étaient plus clairs et son visage, s'il avait toujours des traits sévères, était un peu moins tiré que lorsque le cri, les voix et les souvenirs se mélangeait tous dans sa tête. La rousse regarda ses mains, le sol qui était couvert de sang, ainsi que la tenue de sa fille.
-Helaena, je... ses mots moururent entre ses lèvres.
Alicent tenta de se lever. Cet accès de colère lui avait pris toutes ses forces et sans manger ni même faire le moindre effort pour vivre, se relever était compliqué. Tout son corps tremblait, il était aisé de voir qu'elle était grignotée par la folie et que sa perte de poids ne pourrait que compliquer les choses. Mais elle trouva le courage de se relever, s'appuyant à l'un des meubles. Elle foutait encore du sang partout, mais elle s'en fichait. Elle devait se tenir debout. Elle devait se lever pour faire front à ce qui la dévorait, pour avoir quelques minutes honnêtes avec la chair de sa chair.
-Tu ne peux pas venir ici Helaena... regarde ce que je viens de faire... je ne te repousse pas parce que je ne t'aime pas, c'est tout le contraire. Tu n'as rien fait de grave, ma douce, mais tu ne peux plus revenir me voir. Regarde ce désastre... les larmes coulèrent encore de ses yeux, les larmes qui se teintaient du sang de ses blessures encore une fois. Je suis désolée... MESTRE ! hurla-t-elle finalement, en sachant très bien que sa fille ne bougerait pas.
feat. @Helaena Targaryen
By CrimsonTulip
--- you think I'm gone 'cause I left
But I'm in the trees, I'm in the breeze ; my footsteps on the ground ; you'll see my face in every place ; but you can't catch me now