"Only a cat from a different coat" Ft. Myrcella Baratheon.

Sans doute Tyrion aurait-il dû se montrer plus consciencieux, plus sensible. Il en avait oublié la sensibilité, le cœur pur et bon de Myrcella. Il n'en avait pas même remarqué le trouble qui s'était emparé d'elle comme il continuait de dériver sur ce qu'il pensait être une conversation joyeuse, du moins autant qu'elle pouvait l'être lorsque le nom de son père était abordé.
Mais évidemment qu'il avait tort.
Il ne lui fallut pas longtemps pour se rendre compte de son erreur, pour se fustiger d'avoir était aussi indélicat avec sa nièce.
Myrcella avait arraché sa main à la sienne et Tyrion posa sur elle un regard douloureux. Tant de fois auparavant, cette question avait déjà effleuré son esprit. Mais comment une jeune fille aussi innocente et bienveillante pouvait-elle appartenir à leur famille ? Il s'était posé cette question maintes fois également en regardant ses propres filles, bien qu'il ne les qualifierait pas tout à fait d'innocentes - Baleria avait le goût de la bagarre comme l'aurait eu ses frères et son oncle, Mina aimait tant la séduction qu'il s'en était senti obligé de la marier pour la protéger et qu'il l'avait à la place condamné et Joanna... Non, Joanna était bel et bien douceur incarnée, autant que l'était Myrcella. Mais leur douceur et leurs compassion, d'où venaient-elles quand il peinait à croire que leur famille en soit pourvues ?

Le petit-homme ravala difficilement sa salive, se sentant coupable d'avoir été aussi insensible aux sentiments de Myrcella. Sous la douceur, figurait bel et bien la lionne aussi, il leva doucement une main entre eux, cherchant à apaiser mais la laissa terminer et sa conclusion le vit détourner un peu les yeux.
Il ne savait pas concrètement ce qui avait été fait à Ellaria et ses filles, il avait bien entendu quelques rumeurs mais à la fin, elles se contredisaient toutes quelque peu. il ne pouvait que supposer, à la vérité.

« I can only guess... »

Le nain soupira finalement en reposant ses yeux sur sa nièce, des yeux teintés de regrets.

« I wasn't in the capitol, I was... Well, a fugitive already. I know your mother have made them prisoners while they were fighting for Queen Daenerys. The rest... I am not sure. There were only rumors but all of them seemed false. »

En vérité, toutes semblaient plausibles pour ceux qui connaissaient bien Cersei. Tyrion la croyait effectivement capable d'avoir pu faire l'intégralité de ce qu'il avait entendu mais c'était un discours qu'il épargnerait à Myrcella, pour son bien. Elle n'avait pas besoin de le savoir.

« Myrcella... »

Son nom le quitte avec difficulté et douleur. Doucement, il tente de reposer sa main sur celle de la jeune Lady.

« Your mother loved you. She may have done terrible things, the most of them against me but I have never doubt that once. When we love someone and we lose them, especially a child... Well, we tend to lost our mind. It is not right, surely but it is the simple truth, dear child. »

Tyrion ne pouvait que trop bien se rappeler ses propres erreurs en tant que père, il ne pouvait que trop se rappeler comment il avait perdu sa pauvre et douce Mina. S'il avait pu mettre une quelconque responsabilité sur sa mort, il aurait détruit quelque responsable. Il n'était pas un dragon mais il aurait mis le monde à feu et à sang pour la venger. Dans son cas, cependant, il n'y avait eu personne à venger car Mina était morte comme tant d'autres femmes, en bravant less risques de l'enfantement. Comme, le semblait-il, sa jumelle Joanna, et même sa petite-fille Tya.

« I am sorry. I should have think better than to let you know this this way... »

Cersei avait bien des défauts et Tyrion la haïrait probablement toujours pour la propre haine qu'elle avait nourri à son égard, si injustement. Cependant, elle était une mère, une mère qui aimait ses enfants et il n'en avait jamais douté.
Malheureusement, l'amour pouvait faire faire des folies, il suffisait de voir Rhaegar Targaryen et Lyanna Stark. Et chez une âme aussi torturée que l'était Cersei... Cela pouvait tourner tragiquement... Cersei était incapable de pitié à son sens. On lui avait enlevé Myrcella, sa fille, sa seule fille, son seul enfant survivant et elle n'avait jamais pu envisager la pitié, même si l'âme de Myrcella n'avait jamais aspiré à des choses telles que la vengeance ou le meurtre.

Il ne pouvait pas aller à l'encontre de ce fait qu'il entendait sa nièce affirmer, car ce n'était que la vérité, et il ne servirait à rien de nier ce qu'ils savaient tous les deux.
Ses lèvres se pincent douloureusement, son visage tiraillé par la culpabilité et la peine qu'il ressentait à voir la jeune lionne si accablée de ce qu'elle venait d'apprendre, de ce qu'il lui avait révélé si imprudemment.

« Your mother and you... You are very different in this... She couldn't bear the idea that you were taken from her. And she did the worst she was capable of. »

Cependant, la culpabilité fut bien vite remplacée par la honte. Car Myrcella n'avait pas totalement tort. Elle avait toujours montré une profonde intelligence en plus de sa bonté presque irréelle dans la famille Lannister.
Le demi-homme en baissa même la tête.

« What happened to you... Was unfair. And I also feel responsible... I am the one who sent you in Dorne. »

Sa nièce. Sa fille. Tyrion soupira profondément, les yeux fermés pendant un instant.

« But I would have kill Ellaria only, to be fair. »

Tyrion ne finit par relever les yeux que lorsque sa douce nièce finit par reprendre la parole, par lui laisser entendre son point de vue.
Myrcella était définitivement tout ce que sa mère avait pu avoir de bon en elle, sans doute influencé par le bon de Jaime également.
Ses yeux observent un long moment la jeune fille avant qu'il ne baisse de nouveau les yeux.

« I understand this. »

Malgré son âme douce et bienveillante, pure même dirait-il, Myrcella n'était plus une enfant. Il y avait des choses bien cruelles en ce monde desquelles on ne pouvait rester cachés trop longtemps, d'autant plus lorsqu'on était une femme selon lui, et elle le découvrait d'une bien cruelle manière. Mais elle gardait sa tête sur les épaules, sans doute était-ce là l'avantage d'un caractère lionnesque...


« I actually made peace with the Martell, you know... I... I married one of my daughter to one of their sons. Mostly to honor the promise of marriage I had made for you, but... It sill made good peace. »

Et sa pauvre Joanna semblait l'avoir payé fortement cette paix. Il l'avait laissé dans un pays inconnu, auprès d'un homme qui ne l'aimait pas, après qu'elle ait perdu sa jumelle et elle n'avait eu de véritable amour que pour ses enfants... Avant de mourir dans les cruautés de l'enfantement.

« She actually had a daughter named Myrcella. »

Malheureusement, Tyrion ne pouvait pas réparer les crimes que sa sœur. Il comprenait qu'ils soient durs à accepter pour Myrcella qui avait toujours eu un cœur pur et bon. Il taisait également quelque chose au sujet de Cersei mais Tyrion était persuadé que sa sœur avait gardé des traumatismes de ses oppositions à la Foi et de la Marche de la Honte qu'on lui avait fait subir. Elle avait été cruelle avant mais après ces évènements, elle avait été folle.
En revanche, il doutait quand à sa façon d'avoir vengé Myrcella, il ne saurait réellement dire si c'était là pure folie de son esprit dérangé ou si son cœur de mère avait simplement bien trop enduré... Et ce n'était pas quelque chose qu'il partagerait à Myrcella, car même si sa nièce semblait être devenue une jeune femme radieuse et capable, intelligente et rusée, il y avait des choses qu'il ne voulait se contraindre à entacher son âme pure et douce.

À la place, il l'écoute joyeusement lui parler de Dorne, et de la façon dont elle s'était sentie là-bas, il y montre un engouement certain, son visage balafré illuminé par un grand sourire.

« Really ? Tell me more, I would love to hear about your time there, about those differences you made ! »

Le nain n'avait aucun doute qu'elle avait adoré Dorne. Il savait de source sûre que Myrcella en était venue à adorer le promis qu'il lui avait trouvé pour la protéger de la guerre qui arrivait par la personne de Stannis Baratheon. Il savait qu'elle avait été heureuse à Dorne, qu'on l'y avait adoré et qu'elle avait été protégé des horreurs qui se tramaient dans le reste du royaume.
Du moins, jusqu'à ce qu'Ellaria Sand ne décide qu'une enfant innocente paierait les crimes d'une maison entière...
De la même façon, lorsqu'il lui apprend l'alliance qu'il a lui-même tenté de respecter en mariant sa fille à Mors Martell, qu'il a eu une petite-fille nommée d'après elle, Tyrion voit l'émotion transparaître sur le visage de sa jeune nièce. Il se met à sourire plus sincèrement alors, confirmant ses affirmations par un sobre hochement de tête.

« Oh I did. »

Tyrion rit un peu, se rappelant de sa petite-fille. Il n'avait malheureusement pas pu partager autant de temps avec elle qu'il l'avait pu avec les enfants de Jaime, Tion et Tya, les enfants de Willas ou encore même certains de ses arrières-petits-enfants mais il avait profité de chacun des instants où il avait été béni de la présence de sa petite Myrcella.

« She was happy, I believe. At least, she was when I left this world. She was as beautiful as her mother and grandmother, as you. I remember she once send a letter to me, when she was six, we celebrated her nameday in Lancehelion and she came to me and said : grandfather, when I'll be an adult, I want to be as little as you ! Like that I will be able to fit anywhere ! »

Tyrion mime la scène avec théâtralité en riant de bon cœur, se rappelant de ces jours heureux.

« She was as gentle as you were. »

Il finit par conclure, plus calmement, observant sa nièce quelques instants avant de soupirer finement, de presser un peu ses doigts dans les siens.

« I am so happy that you are here and got the chance to live your life. I am. »

S'il avait été proche de Myrcella lorsqu'elle était enfin et qu'il passait une très grosse partie de son temps à Port-Réal, Tyrion devait admettre qu'il ne avait rien de la vie qu'elle avait vécu à Dorne, si ce n'est qu'elle y avait été heureuse et bien accueillie. Et maintenant qu'elle était là à ses côtés, et qu'elle semblait y avoir vécu bien plus plus qu'il ne le savait, Tyrion était fort curieux d'en entendre plus, d'en savoir plus.
Myrcella, en plus d'être douce et bienveillante, avait toujours été intelligente, rusée. Ainsi lorsqu'elle commença à lui parler de l'ordre des choses à Dorne et de l'implication qu'on lui avait laissé avoir, il ne fut guère étonné. Il était vrai que Dorne traitait mieux leurs filles et leurs femmes que ne le faisait les Sept Couronnes, ce n'était pas un secret pour lui.

Elle finit par lui parler de Trystan, et à travers ses mots, la façon dont elle parle de lui... Le nain Lannister est capable de sentir l'affection qu'elle détient encore certainement pour le garçon à qui il l'avait fiancé. Quel gâchis... Il était rare que les mariages arrangés soient aussi réussis, ou aussi chaleureux. À l'image qu'elle lui donnait du jeune prince, il semblait effectivement un garçon bon et honnête. Tyrion savait aussi à quel point le monde était cruel envers les hommes de ce genre, la preuve était que Trystan avait trouvé la mort lui aussi si peu de temps après sa promise. Ned Stark en était un bien meilleur exemple encore, bien que Tyrion avait tendance à penser que dans son cas son honnêteté et son honneur avaient été pure bêtise, pure folie. Qu'est-ce que cela lui avait rapporté de montrer quelque clémence que ce soit envers Cersei ? Au final, il en avait perdu la tête, son fils avait été massacré à la guerre, non ; à des noces, en traître, par quelques tourne casaques.
Et ses filles ? Avait-il pensé au sort que Cersei, Joffrey ou son père, le grand Tywin Lannister réserverait à ses filles, restées seules à la capitale ? Du moins, l'une d'elle car Arya avait habilement réussi à leur échapper et à s'évanouir dans la nature pendant quelques années avant de faire son retour triomphale au moment le plus opportun.

« He seemed like a good man, indeed. It doesn't matter what the books don't tell. Because you know it. And the people who knew him, they knew it too. »

Il n'en revenait pas lui-même d'insulter les livres de la sorte. Cependant Tyrion le concédait volontiers, les livres, les nombreux ouvrages qui existaient au sein de ce royaume, dans le monde entier, ils ne disaient pas toujours la vérité. Déjà car les mestres avaient la fâcheuse tendance à modifier les faits comme il leur plaisait, à prendre parti et à laisser certains faits de côté. Ensuite, les années et les siècles faisaient leur perfide travail et des écrits pouvaient être dénaturés et perdus des milliers de fois. Et puis, une vérité pouvait diverger d'une autre.

« I am not surprised, in truth, to all you say about Dorne and what you had the chance to do there. If the kingdom was more like them, it might do real good. »

Ce n'était pas faute d'avoir essayé tandis qu'il servait comme Main du Roi. Les femmes avaient commencé à avoir un peu plus de valeur qu'auparavant. Certaines pouvaient aspirer à devenir chevaliers, d'autres à diriger comme Yara Greyjoy ou les femmes Frey l'avaient fait.
Mais il semblait que l'histoire engloutissait même les meilleurs des efforts et aujourd'hui, bien des choses qu'il avait tenté de mettre en place avec Bran à l'époque avaient été effacées et oubliées.
Comment pourrait-il prétendre à jouer de nouveau le jeu de ces politiques quand il découvrait que tout était vain ?

« Would you like to do this again ? To matter in politics and administration and duty ? »

Étrangement, il n'en doutait pas une seconde comme il lui posait la question, souriant, comme il le fut en lui parlant un peu de sa fille et de sa petite-fille.
Parfois, il lui semblait avoir vécu deux vies en une existence autrefois, la première partie avec si peu d'espoir quand à la vie et la deuxième... La deuxième comportait Desmera et leurs enfants, de l'espoir à revendre et une affection familiale qu'il n'avait que si peu éprouvé auparavant.

Définitivement, peu de choses pouvaient lui apporter une telle joie que de songer à ces années heureuses qu'il avait vécu avec ses enfants et son épouse.
Pourtant même le plus beau des bonheurs pouvait être entaché et Tyrion ne pouvait pas prétendre que tout avait été idyllique. Il avait perdu une de ses filles bien avant de s'éteindre lui-même et même avec cette nouvelle vie qu'on lui avait offerte, la douleur d'avoir perdu son frère et sa nièce ne s'étaient jamais estompé.

C'était sans doute pourquoi, oui, il s'accrochait à la main de Myrcella comme s'il craignait la voir se volatiliser de nouveau.
Et à ses questionnements, le petit homme eût un nouveau sourire, faible et froissé, comme douloureux.

« Of course I do. I think everyone does but you know me, I am always looking for more knowledge. »

Un ricanement lui échappe avant qu'il ne soupire un peu, ne reprenne.

« I don't have any answer, no one does, for now at least. But I believe there is a reason. There always is a reason, for everything. »

La surprise de sa nièce ne fut guère pour le surprendre. Tyrion en laissa même un sourire décorer son visage balafré. Il n'est pas non plus surpris de l'entendre lui dire qu'elle aimerait ça et ainsi, son sourire s'accentue encore à la suite.

« I do not doubt your good work for even a slightest second. »

Si Myrcella avait été douce, il se souvenait d'elle comme une enfant gentille, déterminée et intelligente. Des qualités dans lesquelles il était plus que certain qu'elle avait perduré durant les années qu'elle avait passé à Dorne, et qu'elle avait du mettre au service des tâches qu'on lui avait donné là-bas.
Aussi, un léger rire lui échappe en l'entendant parler de réceptions. De ce qu'il avait entendu dire, les temps récents ne s'y étaient pas prêtés, surtout pour les Terres de l'Ouest qui avaient été frappées sévèrement par une épidémie qui avaient emporté bon nombre de personnes au sein du peuple et des seigneurs mais aussi chez les Lannister eux-mêmes.

« I am not sure but I can ask to Lord Tyrion. »

Et comment être sûr que les temps qui suivraient seraient moins compliqués ? En fait, on pouvait certainement être sûr du contraire. Les morts revenaient à la vie et tout cela ne sentait pas bon. Tyrion avait en ressentait une très forte envie de boire.
Mais à la place, il tentait de répondre aux interrogations de sa nièce, à ses inquiétudes. Des sentiments qu'il partageait, évidemment. Toutefois, Myrcella était douce et parfois trop innocente. Les Dieux... Tyrion dût se retenir fortement de grimacer. Les Dieux existaient-ils véritablement ? Sur cette question-ci, laissez-le nourrir de sérieux doutes. Très sérieux même.

En revanche, le désir d'ignorance de Myrcella, il pouvait le comprendre également et le respectait. Et finalement, son sourire revint doucement fendre son visage.

« But which Gods ? There's so many to believe in. To be honest, I think that if the Gods are reals, they do not really care about us. »

Après tout, Myrcella lui avait prouvé qu'elle n'était plus une enfant, un peu de blasphème ne devrait pas la tuer.

« One way or another, you don't have to know about it. Not if you do not wish to. There is plenty of other things to keep you occupied, I am sure. »

Tyrion pressa doucement sa main une nouvelle fois avant de laisser son regard se perdre sur les jardins autour d'eux, inspirant légèrement le doux parfums que certaines fleurs donnaient à sentir.

« But tell me now, since how long have you been here ? Have you arrived from somewhere else or where you right here, in the Roc ? »