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Lune 12, 875 AC. L'été est là, le petit peuple se réjouit alors que les seigneurs s'inquiètent à l'heure où un nouveau roi vient d'être couronné en la personne de Maegor I Targaryen.
"Where do we go when it's all over ?" Ft. Sansa Stark.
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ft. @Sansa Stark
Le Nord lui apparaissait comme un havre de paix en comparaison de ce qu'il avait pu voir dans le reste du royaume. D'une certaine façon, la région avait toujours été fascinante aux yeux du prince.
Les hommes du Nord avaient appris à vivre de peu et dans des conditions qui les conduisait parfois à l'extrême, au sacrifice de soi lorsque les Hivers devenaient trop dur. Le Sud ne pouvait, hélas, pas se vanter de si grand altruisme. Peu importait ce que la Foi tentait de prôner, Rhaegar n'avait jamais constaté chez les Sept une si grande unité dans un même peuple. Même les Mestres et les Septons avaient leurs péchés alors que les Nordiens semblaient accorder à l'honneur une place importante dans leur vie, leur quotidien.
Peut-être était-ce pour cela que Lyanna avait animé une folie pareille chez lui. Tout ce qui était arrivé, Rhaegar ne l'avait jamais souhaité. Il avait voulu être digne de ses ancêtres, de Valyria, de la prophétie placée sur ses épaules et qu'il avait maintes fois craint de voir être détruite par la propre folie de son père.
Il avait toujours fait ce que l'on attendait de lui depuis ce jour, troquant les livres qu'il aimait tant contre les armes qu'il exécrait malgré son talent de combattant hors pair. Il avait épousé Elia, pour qui il avait toujours arboré une affection certaine, n'avait-il pas cru même l'avoir aimé ? Pourtant, il avait su le jour où son chemin avait croisé celui de Lyanna Stark que l'amour était bien autre chose.
Aussi vivace que celui qu'il arborait pour sa tendre Rhaenys et son adoré Aegon, mais si différent.
L'amour fou, c'était tout ce qui avait suffi. Le prince Rhaegar, tant estimé, tant admiré, tant attendu en tant que roi lorsqu'Aerys le Roi Fou finirait par s'éteindre, avait lui aussi trouvé sa folie et avait détruit les Sept Couronnes.
À quoi s'était-il attendu en fuyant avec Lyanna ? Il ne saurait le dire, sans doute aurait-il dû savoir, deviner que la tournure des évènements ne pourrait être que tragique. Mais son esprit avait été embrumé et il en avait payé le prix. Mais plus que tout, c'était le royaume qui avait payé, c'était Lyanna, et Elia, et ses pauvres enfants que Tywin Lannister avait laissé être massacré comme du bétail. Rhaegar n'avait pas été épargné des détails alors qu'il avait interrogé des paysans, sur son chemin vers le Nord. Il ne parvenait pas, depuis, à faire taire ce qu'il imaginait être les pleurs de sa fille, les cris d'Elia lorsqu'on avait dû lui arracher ses enfants, Aegon certainement encore à son sein et il avait envie de vomir en imaginant l'agonie que Ser Gregor avait dû lui faire vivre.
Il était la faute. Elia n'avait pas été Lyanna, mais elle avait été sa femme. Elle lui avait donné deux enfants qu'il avait aimé de toute son âme. Elle lui avait donné son affection, son amour même, son amitié et il l'avait laissé mourir.
Que dire de sa mère, sa pauvre mère qui avait passé sa vie à souffrir, sa vie à perdre enfants après enfants et qui avait fini par en mourir alors même qu'il avait déjà perdu la vie ? Et Viserys ? Ce pauvre frère que Rhaegar avait adoré mais si peu connu, non pas seulement parce qu'il était mort trop tôt, mais aussi parce que la folie de leur père n'avait laissé que des miettes à leur relation, malgré leur mère.
Il ne parvenait pas à songer à Daenerys, cette sœur qu'il n'avait pas connu et dont le nom semblait mettre en fureur les habitants de Westeros, plus encore ceux du Nord, sans se sentir d'autant plus coupable.
Cependant, ce n'était pas à ces fantômes que Rhaegar se préparait à faire face. Tandis qu'il traversait la cour de Winterfell, le prince avait à cœur de rencontre la nièce de Lyanna, Sansa. Il aurait volontiers fait de même avec Arya mais de ce que Lyanna lui avait appris, c'était l'aînée des sœurs qui avait un jour été reine, qui avait la politique dans le sang. C'était à elle que Rhaegar souhaitait présenter ses excuses et des explications, la vérité, en premier. Il aurait volontiers fait de même, d'ailleurs, avec Ned Stark, Brandon Stark et Rickon Stark si ces derniers étaient entre ces murs également. Au fond, Rhaegar espérait pouvoir le faire un jour.
Ses pas le menèrent jusqu'aux remparts. Les gardes le regardaient toujours avec dédain, sans doute encore plus depuis que son identité n'était plus un secret pour les habitants de Winterfell, mais aucun ne pipait mot et lorsqu'il avait demandé où se trouvait Sansa Stark, on lui avait indiqué sa position en grognant. Comment pourrait-il blâmer ces hommes ?
Rhaegar fut quelque peu surpris pendant un instant de la brise un peu plus violente malgré le printemps, qui fit virevolter ses cheveux.
Ce fut pourtant le paysage, les dunes enneigées face à Winterfell et qui s'étendaient à perte de vue qui retint son attention plus longtemps qu'il ne l'avait d'abord voulu.
Quand son regard s'en détacha, ce fut pour apercevoir une chevelure rousse, la silhouette d'une ancienne reine qui regardait devant elle.
Rhaegar s'avança d'un pas lent, jusqu'à ce que la distance entre eux soit décente pour une conversation.
« Lady Sansa ? Ou... Préférez-vous Queen Sansa ? »
Après tout, elle avait été souveraine du Nord et Rhaegar ne souhaitait pas débuter cette conversation sur une insulte. Il devinait qu'il lui avait déjà donné assez de raison de la détester.
« Je ne voudrais pas vous incommodez, ou voler de votre temps mais... J'aurais aimé converser avec vous. »
Les hommes du Nord avaient appris à vivre de peu et dans des conditions qui les conduisait parfois à l'extrême, au sacrifice de soi lorsque les Hivers devenaient trop dur. Le Sud ne pouvait, hélas, pas se vanter de si grand altruisme. Peu importait ce que la Foi tentait de prôner, Rhaegar n'avait jamais constaté chez les Sept une si grande unité dans un même peuple. Même les Mestres et les Septons avaient leurs péchés alors que les Nordiens semblaient accorder à l'honneur une place importante dans leur vie, leur quotidien.
Peut-être était-ce pour cela que Lyanna avait animé une folie pareille chez lui. Tout ce qui était arrivé, Rhaegar ne l'avait jamais souhaité. Il avait voulu être digne de ses ancêtres, de Valyria, de la prophétie placée sur ses épaules et qu'il avait maintes fois craint de voir être détruite par la propre folie de son père.
Il avait toujours fait ce que l'on attendait de lui depuis ce jour, troquant les livres qu'il aimait tant contre les armes qu'il exécrait malgré son talent de combattant hors pair. Il avait épousé Elia, pour qui il avait toujours arboré une affection certaine, n'avait-il pas cru même l'avoir aimé ? Pourtant, il avait su le jour où son chemin avait croisé celui de Lyanna Stark que l'amour était bien autre chose.
Aussi vivace que celui qu'il arborait pour sa tendre Rhaenys et son adoré Aegon, mais si différent.
L'amour fou, c'était tout ce qui avait suffi. Le prince Rhaegar, tant estimé, tant admiré, tant attendu en tant que roi lorsqu'Aerys le Roi Fou finirait par s'éteindre, avait lui aussi trouvé sa folie et avait détruit les Sept Couronnes.
À quoi s'était-il attendu en fuyant avec Lyanna ? Il ne saurait le dire, sans doute aurait-il dû savoir, deviner que la tournure des évènements ne pourrait être que tragique. Mais son esprit avait été embrumé et il en avait payé le prix. Mais plus que tout, c'était le royaume qui avait payé, c'était Lyanna, et Elia, et ses pauvres enfants que Tywin Lannister avait laissé être massacré comme du bétail. Rhaegar n'avait pas été épargné des détails alors qu'il avait interrogé des paysans, sur son chemin vers le Nord. Il ne parvenait pas, depuis, à faire taire ce qu'il imaginait être les pleurs de sa fille, les cris d'Elia lorsqu'on avait dû lui arracher ses enfants, Aegon certainement encore à son sein et il avait envie de vomir en imaginant l'agonie que Ser Gregor avait dû lui faire vivre.
Il était la faute. Elia n'avait pas été Lyanna, mais elle avait été sa femme. Elle lui avait donné deux enfants qu'il avait aimé de toute son âme. Elle lui avait donné son affection, son amour même, son amitié et il l'avait laissé mourir.
Que dire de sa mère, sa pauvre mère qui avait passé sa vie à souffrir, sa vie à perdre enfants après enfants et qui avait fini par en mourir alors même qu'il avait déjà perdu la vie ? Et Viserys ? Ce pauvre frère que Rhaegar avait adoré mais si peu connu, non pas seulement parce qu'il était mort trop tôt, mais aussi parce que la folie de leur père n'avait laissé que des miettes à leur relation, malgré leur mère.
Il ne parvenait pas à songer à Daenerys, cette sœur qu'il n'avait pas connu et dont le nom semblait mettre en fureur les habitants de Westeros, plus encore ceux du Nord, sans se sentir d'autant plus coupable.
Cependant, ce n'était pas à ces fantômes que Rhaegar se préparait à faire face. Tandis qu'il traversait la cour de Winterfell, le prince avait à cœur de rencontre la nièce de Lyanna, Sansa. Il aurait volontiers fait de même avec Arya mais de ce que Lyanna lui avait appris, c'était l'aînée des sœurs qui avait un jour été reine, qui avait la politique dans le sang. C'était à elle que Rhaegar souhaitait présenter ses excuses et des explications, la vérité, en premier. Il aurait volontiers fait de même, d'ailleurs, avec Ned Stark, Brandon Stark et Rickon Stark si ces derniers étaient entre ces murs également. Au fond, Rhaegar espérait pouvoir le faire un jour.
Ses pas le menèrent jusqu'aux remparts. Les gardes le regardaient toujours avec dédain, sans doute encore plus depuis que son identité n'était plus un secret pour les habitants de Winterfell, mais aucun ne pipait mot et lorsqu'il avait demandé où se trouvait Sansa Stark, on lui avait indiqué sa position en grognant. Comment pourrait-il blâmer ces hommes ?
Rhaegar fut quelque peu surpris pendant un instant de la brise un peu plus violente malgré le printemps, qui fit virevolter ses cheveux.
Ce fut pourtant le paysage, les dunes enneigées face à Winterfell et qui s'étendaient à perte de vue qui retint son attention plus longtemps qu'il ne l'avait d'abord voulu.
Quand son regard s'en détacha, ce fut pour apercevoir une chevelure rousse, la silhouette d'une ancienne reine qui regardait devant elle.
Rhaegar s'avança d'un pas lent, jusqu'à ce que la distance entre eux soit décente pour une conversation.
« Lady Sansa ? Ou... Préférez-vous Queen Sansa ? »
Après tout, elle avait été souveraine du Nord et Rhaegar ne souhaitait pas débuter cette conversation sur une insulte. Il devinait qu'il lui avait déjà donné assez de raison de la détester.
« Je ne voudrais pas vous incommodez, ou voler de votre temps mais... J'aurais aimé converser avec vous. »
by CrimsonTulip
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Sansa n’était nullement au courant des murmures qui parcouraient Winterfell ces derniers jours, des mauvaises langues qui parlaient de l’homme mystérieux aux traits valyriens qui rôdait dans le coin, le Targaryen qui avait passé la porte de leur fief. Elle ne savait pas non plus que sa tante Lyanna et son prince dragon étaient de nouveau réunis, qu’il avait imposé sa présence malgré les réactions plus ou moins hostiles de la garde ou des habitants qui logeaient dans la sécurité que proférait la forteresse des Stark. Et pour cause, ces derniers jours, Sansa était tout simplement absente. Et durant le court laps de temps qu’elle avait passé à Port-Réal, un dragon avait pénétré dans la fosse aux loups, bien destiné à s’y faire accepter coûte que coûte. Mais pour l’instant, ce n’était pas le souci de la rouquine qui quittait difficilement la voiture à chevaux où elle venait de passer plusieurs heures de trajet ballottée par les petits chemins de terre, les jambes et le dos encore douloureux. Elle prit le temps de s’étirer tandis que quelques domestiques s’affairaient à prendre ses affaires pour aller les déposer dans sa chambre. C’est lorsqu’elle se rapprocha de l’entrée de sa maison qu’elle remarqua l’attitude étrange des gardes postés devant les grandes portes : ils semblaient honteux et évitaient son regard, comme des enfants punis après avoir fait une grosse bêtise.
Cependant, elle était trop fatiguée pour s’en préoccuper dans l’immédiat. Tout ce qui l’intéressait était de réaliser son rêve : prendre un bain tout en mangeant des fruits. Cela semblait être un rêve tout à fait atteignable pour le commun des mortels mais il semblait que les astres s’étaient alignés pour empêcher Sansa de passer ne serait-ce qu’un seul moment de tranquillité et de quiétude. Resserrant sa cape en fourrure autour de ses épaules lorsqu’une brise de vent glacé fendit l’air, alors qu’elle s’apprêtait à longer les remparts jusqu’à l’escalier en bois qui menait à la cour intérieure de la forteresse, une voix l’interpella. Une voix masculine qui sonnait plutôt lointaine. Elle se retourna à l’entente de son prénom pour apercevoir un homme qui s’avançait vers elle d’un pas sûr de lui, sans prendre la peine d’attendre que la Lady de Winterfell l’étudie et détermine si elle acceptait de converser avec lui ou pas. Très impoli.
Elle vit les cheveux d’argent, les yeux violets. Et elle sut qu’elle n’allait pas se reposer de sitôt. Dans sa fatigue, et comme l’homme se trouvait à distance, elle crut reconnaître Viserys. Après tout, son frère aîné lui ressemblait presque comme deux gouttes d’eau et avec les cheveux attachés, il semblait les avoir plus courts. La terreur s’abattit aussitôt sur Sansa. Le sort s'acharnait-il contre elle ? Etait-ce sa punition pour avoir volé le dessert de Gendry et accusé Lyanna ?
« Lady Sansa ? Ou... Préférez-vous Queen Sansa ?
- Viserys ?! »
Ça ne pouvait pas être vrai. Un être humain ne pouvait pas humainement être aussi insupportable et inconscient. Viserys se rendait-il compte des risques qu’il lui faisait prendre ? Qu’il prenait lui-même ? Ils avaient convenu de garder leurs entrevues secrètes, pourquoi prenait-il le risque de tout gâcher en mettant les pieds à Winterfell ? En s’adressant à elle avec cette fausse politesse étrange, comme s’ils ne s’étaient jamais rencontrés ? Par les Sept, elle était furieuse.
« Mais qu’est-ce que vous faites ici ? Ce n’est PAS ce qu’on avait convenu. »
Elle attrapa ce qu’elle pensait être Viserys par l’épaule avec une force qu’elle ne pensait pas avoir, le tirant sous les escaliers pour le dissimuler de la vue des gardes même si au fond, elle savait déjà pertinemment que c’était trop tard et que tout le monde était déjà au courant de sa présence bien avant qu’elle ne revienne. Il recommença à parler, prétextant avoir besoin d'une conversation avec elle. Proche de lui, elle prit la peine de l'observer correctement et elle réalisa que ce n'était pas Viserys, seulement un homme qui lui ressemblait de façon troublante. En soi, les Targaryen étaient tous les mêmes mais lui, il avait également des traits communs avec Daenerys. Cela ne pouvait signifier qu'une seule chose. Elle lui lâcha aussitôt l'épaule et se recula lentement, abasourdie.
« Oh... Prince Rhaegar. »
Finalement, elle aurait mille fois préféré que ce soit Viserys. La présence de son grand frère la rendait beaucoup plus nerveuse ; avait-il parlé à Lyanna ? Connaissait-il l'existence de Jon ? Etait-il venu les emmener avec lui à Peyredragon ? D'un seul coup, toutes les angoisses que Lyanna avait si patiemment et doucement calmé chez Sansa venaient de ressurgir, tout comme une possessivité presque primitive envers sa famille et son unité. Mais bon, il fallait se forcer à se calmer et écouter ce qu'il avait à dire, ne serait-ce que pour le bien de Lyanna.
« Que me voulez-vous ? »
by CrimsonTulip
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ft. @Sansa Stark
Il n'était pas tout à fait faux d'avancer que Rhaegar craignait un peu la réaction de la jeune Stark. De ce qu'il savait, elle était hostile aux Targaryen et comment pouvait-il l'en blâmer ? Ses actions présumées n'avaient pas dû aider, Daenerys n'avait pas dû aider.
Quoi qu'il en soit, et peu importait la réaction de Sansa, Rhaegar avait à cœur de converser avec elle, de lui présenter ses excuses et de lui présenter également, au moins par envie de clarifier les choses, sa version de l'histoire.
Lorsque ses yeux se posent en premier lieu sur elle, il reconnait là les traits des Tully plus que des Stark, notamment par sa chevelure. Cependant, il y a dans son maintien, son attitude, la façon dont les traits de son visage sont fermés et modelés quelque chose de très nordique, quelque chose du sens du devoir et de l'honneur des gens qui peuplaient cette région.
En définitive, bien qu'il ait très peu connu Eddard Stark, il était certain de reconnaître quelques aspects de l'homme chez les yeux qui vinrent bientôt le dévisager.
La réaction de l'ancienne reine ne fut en tout point pas ce à quoi s'attendait le prince. Il fronça les sourcils lorsqu'elle prononça le nom de Viserys, ses pensées s'en allant immédiatement à son jeune frère mais Rhaegar n'eût pas le loisir de rectifier la situation, encore moins de poser des questions sur le sens de ce nom hors de sa bouche que la jeune Sansa l'attrapait déjà pour l'entraîner plus au loin, vraisemblablement ennuyée au plus haut point que l'on puisse le voir à Winterfell, pire encore en sa compagnie.
Il ne bronche pas, peu désireux de s'attirer un peu plus ses mauvais sentiments et la laissait l'entraîner plus loin. Seulement lorsqu'elle eût choisi une destination qui semblait lui convenir, Rhaegar se permit de reprendre la parole, exprimant son désir de converser avec elle.
Seulement à ce moment-là, sembla-t-elle réaliser qu'elle l'avait confondu avec un autre. Avec son frère... Il ne fut pas capable d'oublier ou de repousser l'idée que son petit-frère puisse peut-être lui ressembler assez pour qu'on les confonde. Il ne se souvenait que du petit garçon qu'il avait été, n'avait jamais pu connaître l'homme...
Pourtant, le prince se força à laisser Viserys hors de ses pensées, il devait se concentrer sur la situation présente, sur la femme qui lui faisait face et qui venait de lâcher son épaule, de mettre des distances entre eux.
Son attitude avait changée, elle semblait plus fermée alors et il ne trouva pas de raison de l'en blâmer. Son visage conserva un air navré et ouvert cependant, tentant un pâle sourire.
« M'excuser. »
Le croassement lointain de corbeaux suivirent cet aveu, durant les quelques secondes de blanc que Rhaegar s'accorda avant de continuer.
« Je réalise que l'histoire n'a pas gardé une image très flatteuse de ma personne, ni de mes derniers temps de vie. Je comprendrais que vous ne vouliez pas entendre ce que j'ai à dire, ni même accepter mes excuses. Mes actions et mon irresponsabilité ont coûté beaucoup à votre famille et je ne saurais jamais exprimer les regrets qui m'habite mais... Je tiens au moins à vous faire ces excuses. »
Quoi qu'il en soit, et peu importait la réaction de Sansa, Rhaegar avait à cœur de converser avec elle, de lui présenter ses excuses et de lui présenter également, au moins par envie de clarifier les choses, sa version de l'histoire.
Lorsque ses yeux se posent en premier lieu sur elle, il reconnait là les traits des Tully plus que des Stark, notamment par sa chevelure. Cependant, il y a dans son maintien, son attitude, la façon dont les traits de son visage sont fermés et modelés quelque chose de très nordique, quelque chose du sens du devoir et de l'honneur des gens qui peuplaient cette région.
En définitive, bien qu'il ait très peu connu Eddard Stark, il était certain de reconnaître quelques aspects de l'homme chez les yeux qui vinrent bientôt le dévisager.
La réaction de l'ancienne reine ne fut en tout point pas ce à quoi s'attendait le prince. Il fronça les sourcils lorsqu'elle prononça le nom de Viserys, ses pensées s'en allant immédiatement à son jeune frère mais Rhaegar n'eût pas le loisir de rectifier la situation, encore moins de poser des questions sur le sens de ce nom hors de sa bouche que la jeune Sansa l'attrapait déjà pour l'entraîner plus au loin, vraisemblablement ennuyée au plus haut point que l'on puisse le voir à Winterfell, pire encore en sa compagnie.
Il ne bronche pas, peu désireux de s'attirer un peu plus ses mauvais sentiments et la laissait l'entraîner plus loin. Seulement lorsqu'elle eût choisi une destination qui semblait lui convenir, Rhaegar se permit de reprendre la parole, exprimant son désir de converser avec elle.
Seulement à ce moment-là, sembla-t-elle réaliser qu'elle l'avait confondu avec un autre. Avec son frère... Il ne fut pas capable d'oublier ou de repousser l'idée que son petit-frère puisse peut-être lui ressembler assez pour qu'on les confonde. Il ne se souvenait que du petit garçon qu'il avait été, n'avait jamais pu connaître l'homme...
Pourtant, le prince se força à laisser Viserys hors de ses pensées, il devait se concentrer sur la situation présente, sur la femme qui lui faisait face et qui venait de lâcher son épaule, de mettre des distances entre eux.
Son attitude avait changée, elle semblait plus fermée alors et il ne trouva pas de raison de l'en blâmer. Son visage conserva un air navré et ouvert cependant, tentant un pâle sourire.
« M'excuser. »
Le croassement lointain de corbeaux suivirent cet aveu, durant les quelques secondes de blanc que Rhaegar s'accorda avant de continuer.
« Je réalise que l'histoire n'a pas gardé une image très flatteuse de ma personne, ni de mes derniers temps de vie. Je comprendrais que vous ne vouliez pas entendre ce que j'ai à dire, ni même accepter mes excuses. Mes actions et mon irresponsabilité ont coûté beaucoup à votre famille et je ne saurais jamais exprimer les regrets qui m'habite mais... Je tiens au moins à vous faire ces excuses. »
by CrimsonTulip
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Sansa appréhendait le retour de Rhaegar. Elle savait que ce moment fatidique finirait par arriver tout en espérant qu’il soit retardé le plus longtemps possible. A ses yeux, l’arrivée du Targaryen signifiait l’éclatement définitif de l’union relativement récente et fragile des Stark. Elle avait retrouvé Lyanna, Arya et Gendry et pour l’instant, il s’agissait de la seule famille proche qu’il lui restait. Il semblait que désormais, elle était sur le point de perdre Lyanna alors qu’elle venait à peine de la rencontrer et même Jon, alors qu’elle n’avait même pas encore eu la moindre occasion de le revoir, d’entendre le son de sa voix, de le serrer dans ses bras. Il était forcément venu pour ça, n’est-ce pas ? Pour emmener sa petite famille avec lui à Peyredragon, pour détruire l’unité des Stark et le cœur de Sansa. Les Targaryen étaient ainsi ; ils ne se souciaient point d’autrui. Sous couvert de leur prétendue autorité légitime, ils s’emparaient de ce qu’ils voulaient avec la force, le feu et le sang. Les loups pouvaient résister aux assauts du dragon, mais pour combien de temps ?
Plus il parlait, plus la rousse se demandait comment elle avait pu le confondre avec un rustre comme Viserys. La ressemblance physique des deux frères était troublante mais Rhaegar misait sur une extrême politesse et des excuses, comme s’il avait pleinement conscience du calvaire que son histoire d’amour avec Lyanna et la rage de Robert Baratheon avait fait vivre à tout le monde. Il faisait preuve d’une empathie inhabituelle. Sa douceur, son sourire, contrastaient avec l’attitude froide et distante de Sansa. Un garde passa près d’eux. La louve l’apostropha.
« Garde ! Pouvez-vous me rappeler quelles étaient les instructions à propos des Targaryen ?
Le garde baissa les yeux vers ses pieds, penaud mais prêt à endosser la faute collective de ses compères.
- …De ne pas les laisser entrer dans l’enceinte de Winterfell parce qu’ils représentent un danger, Lady Sansa.
- En effet. Et comment reconnaît-on un Targaryen ?
- Les cheveux argentés et les yeux violets.
- Alors pourquoi vous avez laissé entrer cet homme ?
- D’après Lady Lyanna, il vient en paix. C’est difficile de lui dire non. »
Un soupir enveloppé dans une buée glaciale s’échappa d’entre ses lèvres mais elle n’accabla pas davantage le pauvre homme qui n’avait fait que son travail. Elle reporta son attention sur Rhaegar et reprit sa marche en direction de l’escalier.
« Et bien, maintenant que vous êtes là… Ne restez pas dehors. Vous n’avez pas l’habitude de notre climat, vous allez geler ici. Nous poursuivrons cette discussion à l’intérieur. »
Le petit hall où elle entraîna son invité indésiré n’était guère plus chaud ou accueillant. Sansa voulait simplement éviter qu’il soit vu par plus de gens et que la rumeur commence à gonfler avant qu’elle n’ait une chance d’empêcher l’information de quitter le Nord et se répandre dans les Sept Royaumes. Et si les Targaryen de Peyredragon interprétaient mal la présence de Rhaegar ici ? Et s’ils pensaient que les Stark tentent de le séquestrer ou de le garder de force ? Il fallait se préparer à n’importe quelle éventualité avec cette famille de fous.
« Je ne vais poser cette question qu’une seule fois. Et j’exige la vérité en retour. Comment saviez-vous que Lyanna était revenue à la vie et présente ici ? Qui vous l’a dit ? »
Sansa n’était guère accommodante avec le pauvre homme. Mais sa gentillesse apparente ne la rassurait absolument pas. Au contraire, elle tirait toutes les sonnettes d’alarme dans son esprit. Tous les hommes qui avaient adopté cette approche envers elle, la caressant dans le sens du poil, assurant leur bonne foi et leur bonté, avaient tous fini par lui planter un couteau dans le dos. Le trône de fer n’était plus là mais ce n’était pas pour autant que le jeu avait pris fin pour certaines personnes. Sans compter qu'il était important de savoir d'où venaient ces informations pour la sécurité du Nord.
« Vos excuses ne m’intéressent pas et vos paroles apaisantes pour attiser ma confiance sont une insulte à mon intelligence et à la vôtre. Quelles sont vos intentions ? Que venez-vous faire ici ? J’imagine bien que vous n’avez pas fait tout ce chemin simplement pour vous excuser et sans espérer quelque chose en retour. »
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Des excuses. C'était l'intention de Rhaegar bien qu'il sache pertinemment que ces dernières ne changeraient rien.
C'était cependant la moindre des choses et l'attitude glaciale de la nièce de Lyanna ne changerait rien à sa démarche.
Car il voyait dans ses yeux un reproche, un blâme, un froid plus profond encore que celui qui était prêté au Nord. Il n'en était guère surpris, à la vérité, c'était normal sans aucun doute. Il ne s'était pas attendu à ce qu'elle lui tombe dans les bras, qu'elle lui donne un pardon qu'il n'attendait certainement pas quoi qu'il en soit.
Il en aurait fallu bien plus pour le dérouter, bien plus que son froid apparent à son encontre, bien plus que les ordres qu'il apprit de la bouche du garde qu'elle arrêta.
Ainsi lorsqu'elle s'éloigne en l'incitant à la suivre, Rhaegar ne discute pas et lui emboîte le pas jusqu'à ce petit hall, bien que le froid était loin de le déranger.
Elle a le caractère des Stark. Plus gracieuse sans doute que sa tante mais tout aussi caractérielle et malgré tout, le coin de ses lèvres se fend brièvement en l'ombre d'un sourire lorsque cette réalisation s'impose à lui.
Il reconnaît dans ses questions une crainte. Croit-elle qu'il emmènera Lyanna loin du Nord ? Il devine que cette peur serait légitime étant donné la réputation qu'on lui imputé. Rhaegar en est peiné à vrai dire mais rien ne peut être fait pour changer ce que l'on pense de lui.
Le prince se contente simplement de froncer très légèrement les sourcils, d'un air doux.
« Personne ne m'a rien dit. Je ne savais pas qu'elle était revenue jusqu'à ce que je sois face à elle. Je savais simplement que si elle revenait, il n'y avait qu'un endroit où elle aspirerait à se trouvait. Le Nord lui manquait tant... »
Ces dernières paroles, Rhaegar les prononce en détournant la tête, ses yeux perdus sur la lourde pierre de Winterfell. Il avait imaginé alors, à l'époque, ramener un jour Lyanna dans le Nord, pourquoi pas y élever l'enfant qu'elle portait.
Quelle stupidité s'était dont emparé de lui à ce moment-là pour qu'il puisse croire pareille fantaisie ?
« Mes intentions sont simples, Lady Sansa. »
Rhaegar se tourne de nouveau vers l'ancienne souveraine du Nord, affronte la glace de ses yeux et de sa personne pour continuer de répondre à ses interrogations.
« Je souhaite simplement rester aux côtés de Lyanna. Il n'y a rien pour moi autre part. »
Pourtant, une chose le tourmente depuis la première fois qu'il a fait face à cette jeune femme et qu'elle a prononcé le nom d'un autre en se méprenant et donc, en se pinçant les lèvres, Rhaegar ne résiste pas à sa curiosité.
« Bien que j'imagine que vous avez probablement rencontré mon frère, si vous nous avez confondu un peu plus tôt. Est-ce vrai ? Viserys est-il de ce monde à nouveau également ? »
C'était cependant la moindre des choses et l'attitude glaciale de la nièce de Lyanna ne changerait rien à sa démarche.
Car il voyait dans ses yeux un reproche, un blâme, un froid plus profond encore que celui qui était prêté au Nord. Il n'en était guère surpris, à la vérité, c'était normal sans aucun doute. Il ne s'était pas attendu à ce qu'elle lui tombe dans les bras, qu'elle lui donne un pardon qu'il n'attendait certainement pas quoi qu'il en soit.
Il en aurait fallu bien plus pour le dérouter, bien plus que son froid apparent à son encontre, bien plus que les ordres qu'il apprit de la bouche du garde qu'elle arrêta.
Ainsi lorsqu'elle s'éloigne en l'incitant à la suivre, Rhaegar ne discute pas et lui emboîte le pas jusqu'à ce petit hall, bien que le froid était loin de le déranger.
Elle a le caractère des Stark. Plus gracieuse sans doute que sa tante mais tout aussi caractérielle et malgré tout, le coin de ses lèvres se fend brièvement en l'ombre d'un sourire lorsque cette réalisation s'impose à lui.
Il reconnaît dans ses questions une crainte. Croit-elle qu'il emmènera Lyanna loin du Nord ? Il devine que cette peur serait légitime étant donné la réputation qu'on lui imputé. Rhaegar en est peiné à vrai dire mais rien ne peut être fait pour changer ce que l'on pense de lui.
Le prince se contente simplement de froncer très légèrement les sourcils, d'un air doux.
« Personne ne m'a rien dit. Je ne savais pas qu'elle était revenue jusqu'à ce que je sois face à elle. Je savais simplement que si elle revenait, il n'y avait qu'un endroit où elle aspirerait à se trouvait. Le Nord lui manquait tant... »
Ces dernières paroles, Rhaegar les prononce en détournant la tête, ses yeux perdus sur la lourde pierre de Winterfell. Il avait imaginé alors, à l'époque, ramener un jour Lyanna dans le Nord, pourquoi pas y élever l'enfant qu'elle portait.
Quelle stupidité s'était dont emparé de lui à ce moment-là pour qu'il puisse croire pareille fantaisie ?
« Mes intentions sont simples, Lady Sansa. »
Rhaegar se tourne de nouveau vers l'ancienne souveraine du Nord, affronte la glace de ses yeux et de sa personne pour continuer de répondre à ses interrogations.
« Je souhaite simplement rester aux côtés de Lyanna. Il n'y a rien pour moi autre part. »
Pourtant, une chose le tourmente depuis la première fois qu'il a fait face à cette jeune femme et qu'elle a prononcé le nom d'un autre en se méprenant et donc, en se pinçant les lèvres, Rhaegar ne résiste pas à sa curiosité.
« Bien que j'imagine que vous avez probablement rencontré mon frère, si vous nous avez confondu un peu plus tôt. Est-ce vrai ? Viserys est-il de ce monde à nouveau également ? »
by CrimsonTulip
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Voyant que les excuses ne fonctionnaient pas sur quelqu’un comme Sansa, Rhaegar s’était finalement décidé à lui donner ce qu’elle exigeait : des explications. Même si elle savait tout de l’escapade amoureuse irréfléchie de sa tante avec cet homme, un souvenir qui déshonorait leur blason et leur famille mais qui ne pouvait pas être défait ou oublié, il lui semblait légitime de se sentir en colère ou inquiète de le voir ici. Rhaegar était exactement comme les chansons le décrivaient – éthéré, princier, révérencieux, mais aussi terriblement malheureux. Sans la présence de Lyanna, il serait exclusivement entouré d’inconnus ou de gens qui le haïssent, qu’ils sachent la vérité sur lui ou pas. L’hostilité de Sansa n’était motivée que par un instinct de protection et d’attachement farouche pour Jon et, dans une moindre mesure, Lyanna qu’elle venait à peine de retrouver. Rhaegar parla lorsque la rousse lui demanda où il avait eu ses informations et sa réponse lui fit froncer les sourcils avec encore plus de sévérité et d’agacement mal contenu.
« C’était une décision stupide mais qui ne m’étonne que peu de votre part. Dans votre famille, vous vous pensez tout permis. Sous prétexte qu’un dragon est légitime de prendre ce qu’il lui souhaite, vous avez pénétré dans un royaume souverain sans même savoir si Lyanna s’y trouverait. » Puisqu’il avait la bravoure de soutenir son regard, elle braqua ses mirettes enflammées sur lui comme si par la seule force de ses yeux, elle pouvait secouer un peu ce grand bougre, lui faire comprendre que réfléchir avec son cœur au lieu de sa tête ne l’amènera qu’à sa perte inévitable. « Et si elle n’avait pas été là ? Et si vous étiez tombé sur mon père ? Il vous aurait tué. Et personne n’aurait rien fait pour l’en empêcher. »
On fait des choses stupides par amour. Même les si pragmatiques Stark n’étaient pas exempts de cette règle. Il suffisait de voir les erreurs monumentales qu’avaient pu faire Robb avec l’épouse qu’il avait choisi au détriment de la fille Frey, Jon avec Daenerys et même Sansa avec Joffrey lorsque leur jugement et leur esprit critique étaient assombris par le brouillard néfaste des sentiments. Ainsi, elle pouvait comprendre ce qui avait poussé Lyanna et Rhaegar à faire ce qu’ils avaient fait, même si c’était gravissime, même si elle en avait été une victime indirecte. Mais elle ne pouvait tout simplement pas le prendre dans ses bras et lui dire que tout ira bien, que c’était du passé et que ça n’avait plus aucune importance. D’autres allaient revenir, peut-être Robert Baratheon, peut-être Elia Martell. C’était le début d’un long calvaire pour le Targaryen.
« Et rien de plus ? C’est tout ce que vous désirez ? »
La place d’un dragon n’était pas à Winterfell, il devrait être à Peyredragon auprès de sa famille mais il ne semblait manifester que peu d’intérêt pour eux. A croire que Lyanna lui avait complètement retourné le cerveau. Mais puisque sa tante exigeait la présence de son amant entre ces murs, qu’il en soit ainsi. Il ne restait plus qu’à lancer les paris et deviner combien de temps il tiendra dans ce pays rude et inhospitalier avant de devenir fou.
Sansa manifestait un besoin de protection bestial et viscéral qui la poussait à protéger Jon et Lyanna de Rhaegar. Elle ne pensait pas qu’un jour, elle ressentirait aussi cela pour Viserys mais il faut croire que les miracles existent. Son nom fut prononcé et même si Rhaegar le dit avec la douceur qui le caractérise, Sansa se sent attaquée à la place de son allié d’infortune. Elle sait qu’il garde une rancœur envers les deux amoureux, encore plus solide et rageuse que celle de Sansa.
« Oui, cela fait déjà quelques temps qu’il est de retour. Il est à Peyredragon, probablement en train de comploter un énième plan machiavélique avec vos ancêtres pour reprendre le trône des sept couronnes. »
Se contente-t-elle de répondre avec un reniflement méprisant. Elle voit bien qu’il est curieux de savoir par quel événement malencontreux le chemin de son frère a croisé celui de la louve mais le reste ne le concerne pas, ni lui ni personne.
« Lorsque vous irez voir Viserys, ne le noyez pas sous des excuses vides de sens comme vous l’avez fait avec moi. » Le simple fait de mentionner le nom de Daenerys allumait quelque chose de dangereux dans les yeux du jeune prince, elle ne préférait pas imaginer de quoi il était capable s’il se retrouvait face à Rhaegar en chair et en os. Il n’y avait aucun scénario possible et imaginable où cette confrontation se finissait bien. « Il mérite bien mieux que vos regrets larmoyants et vos prétextes. Moi je n’ai perdu qu’une tante, lui il a perdu tout ce qu’il avait. »
Viserys était un homme colérique et insupportable, et Sansa pourrait passer des heures entières à lister tous ses défauts. Mais la dernière chose qu'elle voulait, c'était qu'il soit de nouveau blessé.
by CrimsonTulip
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Deep into the darkness We all got lost Caught out in the rainstorm Bullets falling fast Calling to the afterlife Can you hear us when we cry? Call out to the afterlife Can you show us how to fly? It's all gone wrong Heaven hold us We've lost the sun Heaven told us The world was strong Heaven hold us Where do we go when it's all over?
ft. @Sansa Stark
Rhaegar était parfaitement conscient que ses excuses ne servaient à rien. Elle ne réparerait ni ses erreurs, ni la souffrance ou les morts causées. Mais il n'y avait rien qu'il puisse faire et les excuses étaient au moins quelque chose de concret. Un regret exprimé, bien que là encore, ce soit vain.
Sansa, cependant, préférait qu'il lui explique les raisons de sa présence. Le froid qu'elle dégageait n'était point une surprise, pas plus qu'une attitude qui aurait bouleversé ou outré Rhaegar. Héritier du trône, déjà, il était bon et peu prompt à la colère.
Elle était à l'image du Nord, à vrai dire, dure et splendide dans son élément. Il pouvait dire sans doute qu'elle avait été une reine efficace et aimée.
Il en savait encore peu sur ce qui était arrivée à la famille Stark, mais il en savait suffisamment pour savoir que la femme qui se tenait devant lui n'avait pas été brisée malgré ce qu'elle avait enduré. Et qu'elle était devenue une souveraine insoupçonnée.
Ses explications toutefois, il le vit clairement, semblèrent amplifier son agacement. D'après le peu qu'il avait entendu dire à propos de Daenerys et de sa vie à Westeros, il n'était guère étonné de ce jugement à son égard. Il devait bien reconnaître lui-même que les Targaryens n'étaient pas reconnus pour leur patience ou leur bienveillance.
« À vrai dire... Ce n'est pas tout à fait vrai. Je n'ai pénétré à Winterfell qu'après avoir demandé à voir Lyanna. »
Ce sera la seule chose que Rhaegar démentira. L'expression hantée de ses yeux s'aggrave alors à la mention de Ned Stark et il détourne légèrement la tête, observe stupidement la pierre de l'édifice ancestrale ds Stark en soupirant légèrement.
« Et votre père aurait eu toutes ses raisons. »
Rhaegar se serait-il seulement défendu ? Il n'en était pas certain. Il avait causé tant de mal autour de lui, par une seule décision ; la plus stupide, la plus grave de toutes celles qu'il ait jamais prise...
Méritait-il seulement cette seconde chance que ce fidèle lui avait donné ? S'il devait toutefois honoré ce sacrifice, Rhaegar le ferait auprès de Lyanna, ici, dans le Nord. Il n'y avait rien à faire pour lui à Peyredragon, dans une famille qui le renierait probablement pour ses fautes et ses crimes, au sein d'ancêtres qui le jugeraient à raison. À quoi bon ?
Ce souhait semble étonner l'ancienne reine du Nord cependant, comme elle lui demande confirmation et Rhaegar l'observe un instant avant de hocher la tête.
« Pourquoi désirerais-je autre chose ? Il y aura suffisamment de Targaryen pour revendiquer ce qui n'est plus à nous depuis bien longtemps. Pensez de moi ce que vous voulez, Lady Sansa. Mais le pouvoir n'a jamais eu grand intérêt à mes yeux. J'aurais volontiers laissé le royaume à un autre pour vivre de musique sur les routes royales si... »
Si mon père n'avait point été un fou. Si l'espoir de l'entièreté de ma dynastie n'avait pas reposé sur mes épaules. Si je n'avais pas tant craint pour ma mère et mon frère. Si j'avais été libre... Si la prophétie n'avait jamais existé et qu'il me fallait la porter, comme tant d'autres avant moi...
Rhaegar s'interrompit. Il y avait tant de raisons mais aucune ne concernait Sansa, aucune ne l'intéresserait ou ne servait à quoi que ce soit dans cette conversation.
« Je n'ai plus rien, que ma folie et mes crimes, si ce n'est pour Lyanna. Peut-être Jon, s'il le désire. Le Nord est le seul endroit où je désire me trouver si c'est là qu'ils veulent être. »
Et pourtant... Pourtant, lorsqu'elle lui confirme le retour de son frère, il y a bel et bien une part de lui qui est rappelée à Peyredragon, qui est rappelée auprès de ce jeune garçon... Non... Viserys n'est plus le jeune enfant prisonnier du Donjon Rouge à présent. Il est un homme.
Un homme qui a connu l'horreur et la misère... Par sa faute. La pensée s'impose avec douleur bien avant que Sansa ne lui conseille l'évidence même.
Cependant, au milieu de ces conseils teintés de mépris bien placé, Rhaegar fronce les sourcils.
« Vous semblez soucieuse en ce qui concerne mon frère. »
Il se met à observe la jeune femme avec intérêt avant de se reprendre, son regard divergeant de nouveau, un fin et lent soupire lui échappant finalement.
« Il méritait bien mieux, effectivement. »
Même bien avant la guerre et sa folie, Rhaegar aurait dû faire plus pour Viserys. Il aurait dû le protéger mieux. S'il cherchait dans sa mémoire, il pouvait encore le revoir à sa naissance, il pouvait encore se souvenir de la joie qui avait été sienne d'avoir enfin un frère malgré leur grand écart d'âge.
Sansa, cependant, préférait qu'il lui explique les raisons de sa présence. Le froid qu'elle dégageait n'était point une surprise, pas plus qu'une attitude qui aurait bouleversé ou outré Rhaegar. Héritier du trône, déjà, il était bon et peu prompt à la colère.
Elle était à l'image du Nord, à vrai dire, dure et splendide dans son élément. Il pouvait dire sans doute qu'elle avait été une reine efficace et aimée.
Il en savait encore peu sur ce qui était arrivée à la famille Stark, mais il en savait suffisamment pour savoir que la femme qui se tenait devant lui n'avait pas été brisée malgré ce qu'elle avait enduré. Et qu'elle était devenue une souveraine insoupçonnée.
Ses explications toutefois, il le vit clairement, semblèrent amplifier son agacement. D'après le peu qu'il avait entendu dire à propos de Daenerys et de sa vie à Westeros, il n'était guère étonné de ce jugement à son égard. Il devait bien reconnaître lui-même que les Targaryens n'étaient pas reconnus pour leur patience ou leur bienveillance.
« À vrai dire... Ce n'est pas tout à fait vrai. Je n'ai pénétré à Winterfell qu'après avoir demandé à voir Lyanna. »
Ce sera la seule chose que Rhaegar démentira. L'expression hantée de ses yeux s'aggrave alors à la mention de Ned Stark et il détourne légèrement la tête, observe stupidement la pierre de l'édifice ancestrale ds Stark en soupirant légèrement.
« Et votre père aurait eu toutes ses raisons. »
Rhaegar se serait-il seulement défendu ? Il n'en était pas certain. Il avait causé tant de mal autour de lui, par une seule décision ; la plus stupide, la plus grave de toutes celles qu'il ait jamais prise...
Méritait-il seulement cette seconde chance que ce fidèle lui avait donné ? S'il devait toutefois honoré ce sacrifice, Rhaegar le ferait auprès de Lyanna, ici, dans le Nord. Il n'y avait rien à faire pour lui à Peyredragon, dans une famille qui le renierait probablement pour ses fautes et ses crimes, au sein d'ancêtres qui le jugeraient à raison. À quoi bon ?
Ce souhait semble étonner l'ancienne reine du Nord cependant, comme elle lui demande confirmation et Rhaegar l'observe un instant avant de hocher la tête.
« Pourquoi désirerais-je autre chose ? Il y aura suffisamment de Targaryen pour revendiquer ce qui n'est plus à nous depuis bien longtemps. Pensez de moi ce que vous voulez, Lady Sansa. Mais le pouvoir n'a jamais eu grand intérêt à mes yeux. J'aurais volontiers laissé le royaume à un autre pour vivre de musique sur les routes royales si... »
Si mon père n'avait point été un fou. Si l'espoir de l'entièreté de ma dynastie n'avait pas reposé sur mes épaules. Si je n'avais pas tant craint pour ma mère et mon frère. Si j'avais été libre... Si la prophétie n'avait jamais existé et qu'il me fallait la porter, comme tant d'autres avant moi...
Rhaegar s'interrompit. Il y avait tant de raisons mais aucune ne concernait Sansa, aucune ne l'intéresserait ou ne servait à quoi que ce soit dans cette conversation.
« Je n'ai plus rien, que ma folie et mes crimes, si ce n'est pour Lyanna. Peut-être Jon, s'il le désire. Le Nord est le seul endroit où je désire me trouver si c'est là qu'ils veulent être. »
Et pourtant... Pourtant, lorsqu'elle lui confirme le retour de son frère, il y a bel et bien une part de lui qui est rappelée à Peyredragon, qui est rappelée auprès de ce jeune garçon... Non... Viserys n'est plus le jeune enfant prisonnier du Donjon Rouge à présent. Il est un homme.
Un homme qui a connu l'horreur et la misère... Par sa faute. La pensée s'impose avec douleur bien avant que Sansa ne lui conseille l'évidence même.
Cependant, au milieu de ces conseils teintés de mépris bien placé, Rhaegar fronce les sourcils.
« Vous semblez soucieuse en ce qui concerne mon frère. »
Il se met à observe la jeune femme avec intérêt avant de se reprendre, son regard divergeant de nouveau, un fin et lent soupire lui échappant finalement.
« Il méritait bien mieux, effectivement. »
Même bien avant la guerre et sa folie, Rhaegar aurait dû faire plus pour Viserys. Il aurait dû le protéger mieux. S'il cherchait dans sa mémoire, il pouvait encore le revoir à sa naissance, il pouvait encore se souvenir de la joie qui avait été sienne d'avoir enfin un frère malgré leur grand écart d'âge.
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