Sept lunes.

Otto Higthower s’était retrouvé enfermé ici-même depuis sept lunes. Une année passé seul avec ses pensées, cela avait pu faire des dégâts chez un homme qui avait pu déjà être fragilisé. Et la seule visite qu’il avait pu recevoir avait été celle de sa plus grand ennemis de Villevieille venue lui apprendre la nouvelle pour Aegon. Oh, Otto avait eu de nombreux griefs avec son petit-fils, mais il restait sa famille. Et plus que sa propre peine, il pensait également à celle d’Alicent une fois qu’elle serait au courant. Il avait réellement à nouveau échoué dans cette nouvelle vie. Il n’avait pas pu les protéger d’eux-même. Et maintenant, il est affaibli dans cette cellule. Ses traits étaient plus marqués que jamais, il s’était également amaigri. Ses cheveux sales, emmêlés et plus longs que jamais ne lui ressemblaient en rien. Sa barbe était également dans un tel état de négligence obligée. Lui qui avait toujours veillé à son apparence, cela semblait également marquer un peu plus sa déchéance.Car il s’agissait de sa dignité avant toute chose.

Il n’aurait pas pu savoir si le jour était levé ou si la lune brillait dans un ciel étoilé. Il avait perdu le fil des jours depuis bien longtemps et vivant sans la moindre fenêtre, il lui était impossible de connaître l’heure. Cette sensation était particulièrement horrible à ses yeux. Cette impression de n’avoir nul emprise sur sa propre vie, sur le temps.

Ainsi, il ne réagit même pas totalement lorsqu’il entendit des bruits de pas dans les couloirs menant à sa cellule. Il ne réagit nullement plus en entendant la clé tourner dans cette serrure et cette porte qui s'ouvrit doucement. Etait-ce enfin la fin ? Il était assis par terre, le dos reposant contre un mur où il avait pu graver certaines de ses pensées.

Finalement, ce fut cette nouvelle lueur créée par la flamme dansante de cette torche qui lui fit tourner la tête. L’étonnement s’était certainement mêlé à une certaine horreur en lui. Que faisait-il ici ? lui entre tous ceux qui auraient pu se tenir là. Ou alors, était-il devenu fou ? Mais pourquoi aurait-il été hanté par ce vaurien ? Il ne répondit pas à sa première réplique tranchante. Il semblait toujours incertain de sa présence. Il pensait toujours qu’il pouvait n’être qu’une hallucination créé par un esprit malade. Mais c’était bien sa plus grande crainte. De perdre son esprit. Car c’était ce qui avait toujours pu être sa force, son esprit vif.

Il n’y avait aucune raison logique à sa présence ici. Il y avait toujours cet accord entre leur deux familles, il n’aurait pas fait tout ce chemin juste pour venir le tuer et briser cet accord qu’il semblait vouloir respecter. Il l’avait vu pour lui-même dans le Nord.

Il refusait de voir son esprit brisé.

Avec difficulté, il se releva doucement. Il sentait son corps meurtri par les conséquences de l’année passée ici. Il releva pourtant difficilement la tête, observant ce qu’il pensait n’être qu’une hallucination de son esprit malade. Mais il devait être plus fort que ça et sauver ce qui lui restait de dignité.



Otto Hightower fit un pas dans sa direction, il n’avait que peu de force en lui, mais sa voix pouvait bien encore porté avec le peu d’énergie vitale qui lui restait. Et un bref instant, un bref rire renfermé lui échappa.



Il aurait pu rester là, mais il avait tendu son bras vers cette torche. La cellule était assez petite pour que cela suffise à ses doigts pour rencontrer cette simple torche. Il fronça automatiquement les sourcils. Non, cela était impossible. Une hallucination ne pouvait pas être présente matériellement dans sa réalité. Et il n’avait pas rêvé ça. Il tourna automatiquement la tête. Il releva alors la tête vers lui, une profonde incompréhension dans le regard.



Il était évident que Otto était actuellement perdu et tout ceci ne lui ressemblait pas tellement. Il avait horreur de ne pas contrôler sa vie. Et il ne contrôlait rien pour le moment. Peut-être perdait-il vraiment la tête après tout ? Mais au moins, il semblait toujours prompt à ne pas avoir peur de Daemon. Oh cela n’était sans doute jamais très sage, mais Otto avait toujours eu assez d'aplomb pour ne pas paraître effrayé par des hommes tel que Daemon Targaryen.