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Scénarios attendus
Lune 12, 875 AC. L'été arrive sur Westeros et avec lui, la promesse de réclotes prospères. À Port-Réal, l'humeur n'est pourtant pas aux réjouissances après le meurtre de la souveraine des Sept Couronnes. Tous s'agitent et cherchent un coupable, prêt à accuser son voisin pour s'innocenter.
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Tomorrow is a new hope | ft Elia

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// Tomorrow is a new hope
“family – where life begins, and love never ends.”

— Jardins Aquatiques | An 874.
À cœur vengeur rien n’est impossible même au-delà de la mort. Son retour parmi les vivants, Oberyn a tôt fait de le saisir à bras le corps, d’en faire une seconde chance pour aller au bout des choses. Au bout de ce que sa rage et son arrogance l’ont empêché de faire. De son aveuglement à obtenir une justice, la Vipère Rouge n’aura récolté que son trépas. Cette fois, on ne l’y reprendra pas car si il y a bien une chose que l’ancien prince de Dorne a pu apprendre à travers le Néant, c’est d’apprendre de ses erreurs. Il y compte bien ! Pour autant, l’on a beau avoir un esprit vif et retors, une culture et un sens de l’observation affûtés, une adaptation à toute épreuve, cinq siècles d’absence ne peuvent pas se comprendre si facilement.

Voilà plus d’un an que la Vipère apprend de ce nouveau monde au travers de voyages d’un bout à l’autre du Détroit avec Dorne comme point de chute à chaque fois. Les têtes changent, pour autant les noms restent les mêmes, comme des points fixes dans le temps. Ils sont comme gravés dans le marbre, même ceux de maisons éteintes qui ressurgissent du passé tels des fantômes. Car c’est ce qu’ils sont tous, les “gens comme lui” : des fantômes. De prince, le voilà aventurier ou encore explorateur, mercenaire. La boucle est bouclée, il revient à ses premiers amours, bien avant que Westeros ne le broie comme tant d’autres avant lui et après lui de toute évidence.

Durant cette période de redécouverte autant de ce pays que de sa propre personne, Oberyn ne s’est nullement approché de ses descendants. Pour autant, la Vipère n’a pas manqué de les observer à leur tour, de les connaître par les récits et les histoires, les rumeurs et les légendes. Ce n’est pas encore l’heure pour lui de se révéler d’autant que personne ne pourrait cet inconnu assez fou pour se prétendre être l’ancien Prince PuÎné. Et puis Elia est apparue à son tour. Sa chère et tendre sœur pour qui il s’est battu jusqu’à son dernier souffle au sens propre comme au figuré. Un peu de lumière et de chaleur dans son cœur solitaire qui chérit le souvenir d’Ellaria et de ses filles depuis longtemps disparues en martyrs.

Le déclic tant attendu est arrivé. Elia est l’élément déclencheur qui pourrait faire prendre un nouveau tournant à cette vie qui est la sienne maintenant, anonyme parmi la multitude. Qu’importe les palais, les richesses, et tout le reste. Oberyn s’est accommodé de bien peu par le passé, le présent et maintenant ce futur. Ses pas de rôdeur le ramènent donc aux Jardins Aquatiques, le lieu de villégiature des Martell depuis des générations. Un endroit qui, comme le reste de Westeros, ne semble pas avoir changé. Qu’à cela ne tienne alors, il usera de ces nombreux passages secrets connus des morts maintenant, pour s’introduire dans le palais princier. La nuit tombe à peine sur Dorne et le soleil s’enfonce dans les flots à l’ouest, vers Essos.

Ombre discrète, son pas ne fait même pas résonner le dallage des coursives. La sensation est étrange pour le Prince Puîné. Sa vie d’alors se superpose à celle-ci et pourrait lui faire perdre la tête, tout du moins la lucidité requise pour ne pas se faire prendre par la garde. Il se faufile, félin, tel le serpent dont lui prêtait autrefois le nom et écoute les discussions indiscrètes des dames de compagnie afin de localiser sa douce sœur. Ainsi donc, c’est sur la terrasse sud qu’il pourra retrouver le sang de son sang. Vêtu d’un manteau léger mais crasseux, le capuchon élimé lui cachant le visage, il a tout l’air d’un pouilleux de Lancehelion. Ce qui pourrait le trahir c’est ce pendentif autour du cou qui ne le quitte plus depuis qu’il l’a volé dans le palais de son frère. Enfin, autrefois celui de son frère. Le bijou reste néanmoins caché derrière le tissu fin de sa tunique de voyage fatiguée.

Son cœur manqua un battement que de l’apercevoir, là, lui tournant le dos, la mine pensive en toisant les jardins en cette heure fraîche du soir. Oberyn attend que le dernier serviteur s’éclipse pour s’avancer dans la lumière des brasero, écartant du bras une teinture aussi légère que de la soie brodée des armes de la famille. Les mots lui manquent, à lui orateur à la langue aussi venimeuse que sa lance.
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Elia Martell

Elia Martell

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Elia avait passé la journée à regarder les enfants jouer dans les Jardins. L'air frais lui faisiat du bien, mais aussi la vision de l'insouciance et de la joie enfantine qui imprégnaient le moindre atome des lieux. La princesse se plaisait à imaginer que dans une autre vie, une où elle et ses enfants seraient parvenus à fuir le Donjon Rouge; elle aurait pu y voir Rhaenys et Aegon jouer gaiement dans les fontaines. Parfois les rêves de cette uchronie se mêlaient aux souvenirs de sa propre enfance, aux joies qu'elle avait ressenties aux côtés de son frère.

Les Jardins Aquatiques avaient toujours été un endroit plein de joie et de bonheur pour Elia. En y revenant elle avait été agréablement surprise de reconnaître les lieux, presque comme si cinq cents ans ne s'étaient pas écoulés. L'environnement semblait être figé dans l'ambre. Elle était heureuse d'avoir put y retourner.

Les mestres semblaient aussi s'accorder sur le fait qu'il s'agissait de circonstances propices à son rétablissement. Même en traversant la mort, en renaissant en se nourrissant d'un autre corps, la santé fragile d'Elia semblait l'avoir suivie. Et avec elle les chocs finaux des derniers moments de sa vie. Elle avait hurlé pour Rhaenys et Aegon, les cherchant frénétiquement tout autour d'elle en sachant très bien qu'iels n'étaient pas avec elle. Mais elle était encore dans ses appartements à Portréal plus de cinq siècles auparavant.

Son corps était affaibli, son esprit aussi. Elle avait manqué de rire aux nez des mestres plus d'une fois quand ils lui avaient affirmé que la douleur de la perte de ses enfants deviendrait un jour plus supportable, qu'il lui fallait juste du temps, que bien des mères passaient par là. Ses yeux sombres les avaient transpercés comme des lances, ils savaient beaucoup de choses ces hommes. Mais ils ne savaient pas ce que c'était que d'être parent, que de porter deux enfants en son sein, de les aimer comme jamais on avait aimé avant. Ils ne savaient pas ce que c'était de perdre un enfant.

Elia savait que la douleur ne disparaîtrait pas, jamais. Et elle ne voulait pas qu'elle s'évanouisse, ce serait comme perdre une seconde fois ses bébés. Mais avec les mois et lentement la princesse s'était faite à l'idée qu'elle s'habituerait au vide dément dans sa poitrine. Il ne serait jamais plus supportable, jamais il ne s'appaiserait ou se comblerait, mais elle saurait vivre avec.

Vivre… Elle aurait mille fois échangé sa place pour la donner à ses enfants. Mais ses prières et supplications comme durant sa première vie n'avaient rencontrées que le silence et l'indifférence. Elle ne pouvait vraiment rien attendre des dieux.

Elia était devenue une figure familière des jardins. La Belle Dame Triste, comme l'appelait les enfants. Celle qui venait les voir jouer sans jamais s'approcher plus que de raison. Qui leur souriait quand iels regardaient dans sa direction. Parfois elle donnait des sucreries aux plus audacieu.ses, ciels qui venaient l'approcher cédant à la curiosité. Elle était devenue une figure bienveillante et mélancolique qui veillait sur les enfants. Une fillette disait même qu'elle l'avait aider à refaire ses tresses une fois, et qu'elle lui avait dit qu'elle avait d'aussi beaux cheveux que ceux de sa fille.

Elle se retirait dans ses appartements lorsque les derniers rayons du soleil mourraient à l'horizon, profitant au maximum des lieux et de leur fraîcheur, au grand damn de ses servantes qui craignait qu'elle n'attrape la mort. Mais Elia n'avait jamais cédé, elle avait besoin de ces instants de silence dans les lueurs mourantes du jour. Elle finissait toujours par les renvoyer un peu avant elle pour couper court aux protestations et pour profiter de sa solitude.

Maintenant que sa santé physique s'était améliorée on la laissait plus facilement, ce n'était pas pour lui déplaire. Elle se sentait en sécurité à Dorne, assez pour rester seule.

Au début elle ne reconnait pas l'homme qui vient d'écarter la tenture pour s'approcher du brasero. L'obscurité lui dévore les traits et Elia se tend. La peur monte dans son ventre alors que le sang se glace dans ses veines, elle ne peut pas s'empêcher de craindre le pire. Mais celui qu'elle a en face de lui dans les lueurs dansantes des flammes et les feux mourants du jour… Ils lui sont familiers. Les traits lui rappellent ceux de son père. Ils lui rappellent aussi ceux de sa mère. Elle fixe celui qui semble être un mendiant en silence pendant un instant qui paraît être une éternité. Et puis Elia voit. Elle voit sous la poussière, elle voit sous le poids des ans qui ont continués leur course sans qu'elle puisse y assister. Elle voit son frère.

-Oberyn.

Le mot jaillit en même temps que sa pensée. On lui avait dit n'avoir trouvé aucune trace de ses frères. Elle s'était crue seule et ce n'est pas le cas.

Vacillante, les yeux embués de larmes Elia Martell se lève pour prendre dans ses bras son petit-frère.

-Oh mon petit frère… Tu m'as tellement manqué. Tu ne peux pas savoir comme tu m'as manqué.
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— Jardins Aquatiques | An 874.
Oberyn n’oublia jamais le jour où il apprit le trépas de sa sœur et de ses enfants. Son cœur se morcela sous le choc, la tristesse puis la profonde colère qui s’en empara. La Vipère Rouge ressentit immédiatement le besoin de chercher la justice pour sa famille, pour son aînée, celle dont il était le plus proche au sein même de cette grande famille Martell. Tous les deux représentaient la face d’une même pièce et le jour où Elia lui fut enlevé, on lui retira également une partie de son âme. De sa vie. L’injustice fut totale pour le Dornien que d’apprendre la mort terrible de ses nièces et neveux, des enfants innocents livrés à la cruauté de bouchers sans cœur. La Vipère a bien tenté de soulever Dorne contre Robert et ses alliés après le Trident, et il ne pardonna jamais à Doran son refus. Après cela, la vie d’Oberyn changea pour prendre une toute autre tournure. Déjà fils rebelle et impulsif, la haine le guida sur le chemin obscur d’un destin qui se révélera des années plus tard. Puis son retour d’entre les morts ne fit que lui rappeler son échec.

Tous ces souvenirs douloureux et ces émotions contradictoires se heurta à la réalité du moment. Revenir d’entre les morts était une chose. Se retrouver nez à nez avec l’un d’eux, en est une autre. La situation se montrait même ironique et cocasse. Qu’importe, ces considérations se révélaient étrangères à l’esprit embrumé par la déferlante de sentiments qui s’emparait d’Oberyn à cet instant présent. Il eut un léger moment de flottement sur cette terrasse désertée du palais des Jardins Aquatiques. Quelques longues secondes où Oberyn glissa en arrière le capuchon qui lui couvrait la tête et le visage, que son regard croisa celui de sa sœur tant aimée. Alors il vit dans les yeux de celle-ci, qu’elle prenait doucement conscience de ce qu’il se passait là, à cet instant précis. Et le Dornien également.

L’entendre prononcer son nom lui serra la gorge plus fort encore et Oberyn fit un pas en avant tandis qu’Elia se jeta dans ses bras. Aussitôt, la Vipère pourrait la faire disparaître contre lui tant il la pressa fort contre son cœur, comme s’il craignait que tout cela ne soit qu’un mirage en plein désert.

— Toi aussi tu m’as manqué ma douce sœur, lui répondit-il de cette voix chaude empreinte d’une accent chantant typiquement Dornien.

Oberyn se redressa pour glisser les mains sur les joues d’Elia afin de pouvoir la contempler à l’envie.

— C’est vraiment toi, chuchota-t-il.

Pourtant, lui-même est issu du sacrifice d’un fidèle de la triarchie, pourtant sa conscience peine à comprendre que celle pour qui il s’est battu toute sa vie et pour qui il est mort, était réellement là. Dans ses bras.

— Tu es toujours aussi belle, soleil de ma vie. Si je priais les Dieux, je pourrais les remercier de te rendre à moi. Si tu savais, Elia…

Ses mots allaient bien plus vite que ses pensées.
Il se tait quelques secondes et laisse un peu d’espace à son aînée.

— Personne ne sait que je suis ici. Personne ne me connaît d’ailleurs. Alors tu ne m’auras pas vu.
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Elia Martell

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Il était tellement étrange de voir son jeune frère ainsi, de se rappeler que pour lui la vie avait continué son cours des années encore après que la sienne se soit arrêtée. Elia gardait l'image d'un jeune homme pour son frère, il était désormais bien plus mûr. Mais il était le même, elle le sentait avec une certitude qui irradiait dans tout son être. Et pour la première fois depuis bien longtemps, Elia se sentait un petit peu moins brisée et incomplète.

Elle lui souriait au travers des larmes de joie et d'une émotion qu'elle ne parvenait pas à nommer mais qui était comme un raz de marée. Elle était si heureuse de le revoir lui qui était comme une partie de son âme.

En écho de son geste, la main d'Elia reposait avec douceur sur la joue d'Oberyn. Et pendant un bref instant dans le jardin qui avait hébergé leur enfance, la princesse eut comme la vision d'un futur qui n'avait jamais vu le jour mais qui aurait pû être. Si elle avait réussi à fuir avec ses enfants, si elle avait pu vieillir aux côtés de son frère. Comme il aurait été doux de voir leur famille réunie et unie, les quatre filles de son frère jouant avec ses deux enfants et ceux de Doran. Cela ne serait jamais.

La vision s'envole comme elle est venue. Elia s'est habituée à ses mélange de passé et de rêves dans le présent, ils la hantent régulièrement depuis sa seconde naissance. Elle ne les connaissait pas avant de retrouver la vie, peut-être est-ce un effet de la résurrection ? Ou bien juste la conséquence des derniers moments de sa vie sur son existence ? Elle n'en sait rien et n'en a parlé à personne. Elle ne tient pas à savoir, cela n'a pas d'importance.

-Je sais, Oberyn, je sais. Si j'avais encore ce qu'il faut pour prier et louer les dieux, je serrai déjà à genoux pour les remercier de nous avoir réunis. De nous avoir au moins offert ce réconfort.

Celà ne lui était pas revenu avec la vie, le peu de foi qu'elle avait encore dans ses dernières heures s'était évaporé dans le Néant. Et la princesse ne tenait pas à la retrouver.

Un sourire amusé se forme sur les lèvres d'Elia. Elle reconnait bien Oberyn dans cette déclaration. Une qui lui est extrêmement familière, combien de fois durant leur enfance et adolescence lui a-t-il glissé à l'oreille un éclat malicieux pétillant dans ses yeux ?

-Je n'ai rien vu ni entendu, Mais il me faut te le demander, pourquoi te cacher ainsi, mon frère ? Ai-je des raisons de m'inquiéter de te perdre encore alors que nous venons juste de nous retrouver ?

L'angoisse monte chez Elia. Elle ne pourrait pas supporter de perdre un membre de sa famille qui vient de lui être retourné. Ce serait bien trop cruel…
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— Jardins Aquatiques | An 874.
À entendre les mots de sa sœur, Oberyn comprend que ce n’est plus la foi qui les guidera désormais. En ce qui concerne la Vipère, le culte de Septs n’a jamais eu de grand importance dans sa vie. Les plus puritaines des Septons ou Septa ont eu des mots forts à son égard dans sa précédente incarnation : hérétique, apostat, décadent… Qu’importe ! Oberyn ne s’est jamais réellement intéressé à ce que le monde pouvait bien penser de lui. Seuls ses propres actes comptaient, sa famille et son pays. Les Westerosii et leur hypocrisie crasse n’étaient pas franchement une voix qu’il écoutait. Désormais, cette indépendance spirituelle est d’autant plus forte lorsque l’on revient à la vie par l'œuvre d’une divinité étrange, d’une entité inconnue dans le but est encore à comprendre et concevoir.

Les mains sur les épaules de sa sœur aînée, la Vipère se perd dans une contemplation qui lui soulève le cœur de joie et de bonheur. Ces deux émotions sont bien rares par les temps qui courent et plus encore pour lui qui erre de part le monde depuis qu’il y a posé de nouveau le pied. Elia a toujours eu cet effet sur lui, celui d’apaiser ce cœur enflammé, ce sang aussi bouillonnant que la chaleur du désert de leur doux pays. Une femme de caractère mais à la tempérance et la sagesse des plus grands. Deux faces d’une même pièce qui ne pouvaient pas mieux se compléter qu’à leur manière. Le Prince Puîné ne s’est jamais senti si complet maintenant qu’il se trouvait à ses côtés.

Passé l’émotion des premières retrouvailles, le naturel entre les deux Dorniens revient tout aussi vite. Oberyn lui fait jurer la discrétion et le petit sourire mutin d’Elia attire le sien par la même occasion. L'inquiétude d’Elia vient vite le fâner et Oberyn secoue doucement la tête.

— Tu n’as aucune inquiétude à avoir en ce qui me concerne, ma sœur, la rassure-t-il en s’écartant légèrement d’elle.

Le brun fait quelques pas en direction de la petite table installée sur la terrasse par les gens de maisons et y cherche de quoi se sustenter. Peut-être qu’un peu de vin local lui rafraîchit le gosier. Il le cherche du regard tout en continuant ses explications.

— Pour l’heure, je ne souhaite pas que l’on connaisse mon retour. Vivre dans l’anonymat le plus complet me permet d’entendre ou plutôt d’écouter ce nouveau monde. De la comprendre. Et surtout de savoir qui d’entre nous, les trépassés, est également là.

Ses prunelles mordorées brillent d’une lueur qu’Elia connaît très bien. Le cadet Martell n’en a pas fini avec leur passé commun même s' il ne se laisse plus uniquement guider par lui. Il y a des dettes qui transcendent même le Néant. Surtout lorsque l’on s’appelle Martell.

— Alors en attendant, je préfère me faire discret. Je vogue, ça et là, comme autrefois, avant que Doran ne m’appelle pour prendre sa place.

Sa sœur connaît bien son parcours et son passé de mercenaire par delà le Détroit. Le Prince Puîné de Dorne a toujours eu l’âme d’un explorateur plutôt que d’un noble.

— Néanmoins, maintenant que je te sais de ce monde, je ne compte plus trop m’éloigner de toi. Ça je t’en fais la promesse.

Il revenait à sa hauteur avec deux verres d’étain. À défaut d’avoir trouvé du vin, il aura de l’eau au miel.

— Dis-moi, comment te sens-tu ? Ne t’on t’il pas importuné à ton retour ici ?

Oui, Oberyn se montre assez curieux de la nouvelle maison Martell.
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Elia Martell

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Les mots de son frère vinrent la réconforter, même si elle savait au fond qu'ils ne seraient pas vrais bien longtemps. Il n'était pas dans la nature de son frère de ne pas éveiller les passions. On l'adorait ou on le détestait, il n'y avait pas d'entre deux. Elia, elle l'avait aimé dès l'instant où elle avait vu le ventre de leur mère s'arrondir, et cet amour n'avait fait que grandir par la suite.

Elle sait que son frère n'est pas sans défense, loin de là. Mais elle ne peut s'empêcher de s'inquiéter pour lui pour autant, la vie est une chose si fragile après tout. Pour le moment elle parvient à faire taire ses inquiétudes concernant son cadet. Elia aura tout le temps de se ronger les sangs.

La princesse écouta en silence ce que son frère avait à lui dire sur sa situation. Elle le reconnaissait bien là. Toujours à chercher l'aventure, Oberyn avait bien plus l'âme d'un aventurier que celle d'un noble.


Elia vient le rejoindre pour saisir la coupe qu'il lui tend mais aussi guider Oberyn pour qu'il vienne s'asseoir à ses côtés devant le brasero qui brûle en silence alors que la nuit continue de s'étendre. Elle a reconnu l'éclat dans les yeux perçants de son frère, elle sait que durant les derniers mois les siens ont eux même plus d'une fois cette lueur dangereuse. Ils ne sont pas adelphes pour rien après tout. Un mélange terrible de sangs coule dans leurs veines.

-Je te reconnais bien là, Oberyn. Tu n'as jamais pu rester en place. Ne me laisse pas te clouer sur place, tu sais que je déteste les oiseaux en cage. Il en va de même pour les vipères rouges.

C'est la tendresse qui parle dans les mots de la princesse. Sa main posée sur celle de son frère. Soulagée de savoir qu'elle peut compter sur la présence de son frère adoré à ses côtés. Ils ne sont pas jumeaux, mais leurs âmes sont tellement liées et entrelacées que le détail de leurs naissances n'a en réalité que peu de poids. Peut-être s'agit-il d'une farce ou maladresse des dieux, mais le frère et la soeur se sont chargés depuis longtemps de n'en avoir cure. Elle ne tient cependant pas à voir son indomptable frère flétrir à ses côtés, elle n'est pas encore en état de voyager, de solder les dettes de sang. Mais cela viendra.

Les serpents savent être patients et elle est la soeur d'une Vipère.

-Je me porte nettement mieux que depuis ma deuxième naissance, depuis ma dernière vie en réalité.

La naissance d'Aegon avait manqué de lui coûter la vie, comme celle de Rhaenys avant. L'inquiétude et les sombres nouvelles de la guerre n'avaient pas aidé à ce qu'elle se remette rapidement et correctement. Mais elle n'entre pas dans les détails auprès de son frère, il n'a pas besoin d'entendre de sa bouche les frissons de la fièvre, les nuits sans sommeil et les cauchemars éveillés qui se mêlent entre la fin et le nouveau commencement. Pas ce soir en tous cas.

-Comme tu peux le voir, notre famille a été très généreuse avec moi, et je crains d'avoir été plus une inconvenance pour eux qu'ils ne l'ont été pour moi.

Elia a clairement été bien traitée, mais elle ne se voile pas la face. Son retour n'est pas forcément une bénédiction, pas dans l'état dans lequel elle était à son retour. Hurlante, incohérente et à la santé sans cesse chavirante.

-Je crois qu'ils ne savent pas quoi faire de moi, mais ils ont la délicatesse de ne pas chercher à me le faire sentir. Je ne peux que leur en être reconnaissante et tâcher de me préparer à leur retourner la faveur le moment venu.

Mais elle est loin d'être idiote. Elle sait qu'à l'heure actuelle elle est un pion sans fonction et place sur l'échiquier. Elle n'est pas une guerrière, et ne le sera jamais. Elle n'est pas en état d'être mariée pour consolider ou créer une alliance. Elle n'est même pas encore en état de paraître en public. Et elle rappelle de vieilles rancœurs et dettes qui demandent à être remboursées sans que le moment soit propice. La laisser demeurer en paix aux Jardins Aquatiques logée, nourrie et blanchie est un acte d'une grande générosité dans ces circonstances. Mais les Martell n'ont jamais été du genre à tourner le dos à la famille.

Le regard sombre d'Elia se plonge dans les ombres grandissantes des Jardins, le gazouillis de l'eau et le crépitement tranquille du feu les entourent alors que les cris des oiseaux nocturnes commencent à se faire entendre. Une chauve souris vole fébrilement entre les arbres et les colonnes.

Elle boit un peu d'eau au miel, elle n'a plus l'habitude de parler autant. Sa gorge est fatiguée.
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