Lune 12, 875 AC. L'été est là, le petit peuple se réjouit alors que les seigneurs s'inquiètent à l'heure où un nouveau roi vient d'être couronné en la personne de Maegor I Targaryen.
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〔 the water is fine 〕ft. Corlys Velaryon
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Pseudo : CrimsonTulip
Pronom irl : Elle
Messages : 10
Date d'inscription : 28/06/2024
Allégeance : Maison Velaryon
Triggers : ...
the water is fine
ft. @Corlys Velaryon
Two lovers wander down to the shore Hand in hand the evening before The day that their hands will be joined She enters and swims with the foam He bids her come out and come home But deeper and colder she goes
— the water is fine, chloe ament
Le sable se mêlait aux fils d'argent qui composaient sa longue chevelure, le soleil se levait à l'horizon et ses rayons venaient réchauffer sa peau froide tandis que ses yeux lilas peinaient à s'ouvrir, à s'habituer à la lumière. Elle avait l'impression de les ouvrir pour la première fois mais était-ce seulement une impression ? Sa poitrine se soulevait puis s'abaissait au rythme de son souffle qui suivait inconsciemment celui des vagues qu'elle entendait. Le cri des mouettes dans les cieux se mêlaient aux sons de l'eau comme une douce mélodie familière, une qu'elle avait connu toute sa vie.
Quand ses yeux s'ouvrirent pleinement, elle vit le ciel d'un bleu encore assombri, les nuages avaient des teintes orangées ou rosées et un sourire se dessina sur ses lèvres. Soudainement, elle était jeune à nouveau. Soudainement, elle avait seize années une nouvelle fois et à ses côtés, son époux lui racontait ses aventures sur les mers et lui parlait de tout ce qu'il désirait lui montrer. L'astre solaire se levait lentement, faisant disparaitre la voûte céleste au profit de douces couleurs pastels et ils réalisaient qu'ils avaient discuté toute la nuit sur cette plage.
Rhaenys de la Maison Targaryen tendit la main près d'elle et elle la trouva, la main grande et épaisse de Corlys Velaryon qui pouvait aisément envelopper la sienne. Elle l'agrippa et se tourna sur le côté, affrontant son visage qui n'était plus aussi jeune que lors de leur mariage et la confusion s'empara de la princesse. Son esprit était embrouillé, pendant un moment, elle ne sut plus où elle était et surtout, quand elle était. Ses yeux se refermèrent quand elle chercha à remettre de l'ordre dans ses pensées où résonnait inlassablement quelques mots qu'elle ignorait depuis qu'elle avait commencé à reprendre conscience.
When dragons fly to the west again,
When from the dead, the wolf who stop winter will rise,
When a thousand dead heroes join her,
Then a new era will start.
The age of Ice and Fire.
Quand elle rouvrit les yeux, elle eut eu un vertige. Étendue dans le sable, sur une plage de Lamarck, le ciel semblait tourner et les souvenirs revenir. Non pas les plus vieux en premier mais les plus récents. D'abord les Fidèles de Trios donnant leur vie pour eux, pour elle et Corlys, et elle pressa sa main un peu plus fort. La prophétie, les mots qu'ils posaient sur leurs épaules comme une lourde tâche et dont elle ne voulait pas, elle releva sa main vers elle pour l'embrasser tout en déposant quelques grains de sable sur ses lèvres. Puis, la signification de tout cela lui revint. Ils revenaient du royaume d'où on ne revenait habituellement pas, le royaume des morts. Les Sept Enfers pour certains, les Quatorze Flammes pour d'autres, le néant pour elle. Il n'y avait rien après la mort.
Rhaenys revit soudainement la confusion de la bataille, les flammes de Meleys affrontant celles de Vhagar quand ses griffes déchiraient l'aile de Feux-du-Soleyl et la certitude que la fin venait. Quel dragon avait craché les flammes qui vinrent calciner sa peau ? Même ses souvenirs ne sauraient le dire. Elle savait seulement qu'elle était partie plus en paix qu'elle ne l'aurait dû. Car en l'an 133 après la Conquête, elle avait vécu cinquante-neuf années, perdue un père trop tôt, une mère plus tardivement, des oncles et des tantes, des cousins et des cousines, deux enfants et un petit-fils. Elle avait plusieurs fois vu la couronne lui échapper, elle avait vu les hommes faire se battre pour des choses insignifiantes et une guerre s'élever pour quoi ? Le trône ? La vengeance ? N'avaient-ils pas perdu de vue ce qui avait réellement commencé la guerre ?
Lorsqu'elle avait fait demi-tour pour affronter les deux dragons en sachant qu'elle y perdrait la vie, elle n'avait eu que peu de regrets. Les nombreuses années qu'elle avait passé auprès de Corlys avaient été heureuses, quelques années de plus auraient été volées mais pas nécessaire. Elle aurait seulement aimé lui dire qu'il avait eu raison, qu'elle n'aurait pas dû voler à Repos-des-Freux, qu'il ne servait à rien de se disputer quand leurs vies pouvaient prendre fin si rapidement, en quelques secondes. Mais elle aurait aimé vivre pour voir Baela et Rhaena devenir des femmes, pour voir ce que les fils de Rhaenyra allaient devenir peut-être. Mais ces regrets étaient moindre face à l'idée de retrouver Laenor et Laena. Elle avait voulu y croire et jamais elle n'avait revu le visage de ces enfants après sa mort.
Rhaenys se redressa, étirant lentement ses membres endoloris et quand elle fut assise dans le sable, elle baissa les yeux vers l'homme près d'elle. Corlys était encore inconscient. Elle observa l'horizon brièvement, son regard passa autour d'eux et ils étaient seuls sur cette plage mais au loin, elle voyait le pic sur lequel Marée Haute s'élevait. À nouveau, sa tête se baissa vers le Velaryon et elle ferma ses paupières pour se préparer. I should have listen to you, Lord Husband, se préparait-elle à admettre quand il s'éveillerait et poserait son profond regard sur elle.
Sa main lâcha enfin la sienne pour s'enfoncer dans le sable quand elle prit appui près de son épaule. Elle se pencha alors au-dessus de lui, ses cheveux libres retombant en cascade autour de leurs visages pour les enfermer dans une bulle intime et privée et elle posa l'autre main contre sa joue. Son pouce effleura sa pommette, descendant vers la naissance de sa barbe et elle inspira profondément.
« — Open your eyes. »
Il fallait qu'il ouvre les yeux à son tour. Ils étaient seuls sur cette plage et elle ne pouvait l'y abandonner, Rhaenys ne fuyait pas même dans les temps difficiles. Et quelle tempête allaient-ils affronter désormais ? La mer serait-elle calme dans ce nouveau voyage ? Allaient-ils voler quelques années ou vivaient-ils à nouveau dans un but précis ? Seul le temps le leur dirait. Seul le temps leur permettrait de savoir ce qui se préparait dans le monde qui les entourait.
« — Corlys? »
Sa main abandonna son visage pour descendre sur sa poitrine, pour sentir à travers les modestes vêtements des Fidèles de Trios, son cœur battre et sa poitrine s'élever au rythme de sa respiration, pour s'assurer qu'il vivait.
« — At least, you breath. Come back to me, now. »
Quand ses yeux s'ouvrirent pleinement, elle vit le ciel d'un bleu encore assombri, les nuages avaient des teintes orangées ou rosées et un sourire se dessina sur ses lèvres. Soudainement, elle était jeune à nouveau. Soudainement, elle avait seize années une nouvelle fois et à ses côtés, son époux lui racontait ses aventures sur les mers et lui parlait de tout ce qu'il désirait lui montrer. L'astre solaire se levait lentement, faisant disparaitre la voûte céleste au profit de douces couleurs pastels et ils réalisaient qu'ils avaient discuté toute la nuit sur cette plage.
Rhaenys de la Maison Targaryen tendit la main près d'elle et elle la trouva, la main grande et épaisse de Corlys Velaryon qui pouvait aisément envelopper la sienne. Elle l'agrippa et se tourna sur le côté, affrontant son visage qui n'était plus aussi jeune que lors de leur mariage et la confusion s'empara de la princesse. Son esprit était embrouillé, pendant un moment, elle ne sut plus où elle était et surtout, quand elle était. Ses yeux se refermèrent quand elle chercha à remettre de l'ordre dans ses pensées où résonnait inlassablement quelques mots qu'elle ignorait depuis qu'elle avait commencé à reprendre conscience.
When dragons fly to the west again,
When from the dead, the wolf who stop winter will rise,
When a thousand dead heroes join her,
Then a new era will start.
The age of Ice and Fire.
Quand elle rouvrit les yeux, elle eut eu un vertige. Étendue dans le sable, sur une plage de Lamarck, le ciel semblait tourner et les souvenirs revenir. Non pas les plus vieux en premier mais les plus récents. D'abord les Fidèles de Trios donnant leur vie pour eux, pour elle et Corlys, et elle pressa sa main un peu plus fort. La prophétie, les mots qu'ils posaient sur leurs épaules comme une lourde tâche et dont elle ne voulait pas, elle releva sa main vers elle pour l'embrasser tout en déposant quelques grains de sable sur ses lèvres. Puis, la signification de tout cela lui revint. Ils revenaient du royaume d'où on ne revenait habituellement pas, le royaume des morts. Les Sept Enfers pour certains, les Quatorze Flammes pour d'autres, le néant pour elle. Il n'y avait rien après la mort.
Rhaenys revit soudainement la confusion de la bataille, les flammes de Meleys affrontant celles de Vhagar quand ses griffes déchiraient l'aile de Feux-du-Soleyl et la certitude que la fin venait. Quel dragon avait craché les flammes qui vinrent calciner sa peau ? Même ses souvenirs ne sauraient le dire. Elle savait seulement qu'elle était partie plus en paix qu'elle ne l'aurait dû. Car en l'an 133 après la Conquête, elle avait vécu cinquante-neuf années, perdue un père trop tôt, une mère plus tardivement, des oncles et des tantes, des cousins et des cousines, deux enfants et un petit-fils. Elle avait plusieurs fois vu la couronne lui échapper, elle avait vu les hommes faire se battre pour des choses insignifiantes et une guerre s'élever pour quoi ? Le trône ? La vengeance ? N'avaient-ils pas perdu de vue ce qui avait réellement commencé la guerre ?
Lorsqu'elle avait fait demi-tour pour affronter les deux dragons en sachant qu'elle y perdrait la vie, elle n'avait eu que peu de regrets. Les nombreuses années qu'elle avait passé auprès de Corlys avaient été heureuses, quelques années de plus auraient été volées mais pas nécessaire. Elle aurait seulement aimé lui dire qu'il avait eu raison, qu'elle n'aurait pas dû voler à Repos-des-Freux, qu'il ne servait à rien de se disputer quand leurs vies pouvaient prendre fin si rapidement, en quelques secondes. Mais elle aurait aimé vivre pour voir Baela et Rhaena devenir des femmes, pour voir ce que les fils de Rhaenyra allaient devenir peut-être. Mais ces regrets étaient moindre face à l'idée de retrouver Laenor et Laena. Elle avait voulu y croire et jamais elle n'avait revu le visage de ces enfants après sa mort.
Rhaenys se redressa, étirant lentement ses membres endoloris et quand elle fut assise dans le sable, elle baissa les yeux vers l'homme près d'elle. Corlys était encore inconscient. Elle observa l'horizon brièvement, son regard passa autour d'eux et ils étaient seuls sur cette plage mais au loin, elle voyait le pic sur lequel Marée Haute s'élevait. À nouveau, sa tête se baissa vers le Velaryon et elle ferma ses paupières pour se préparer. I should have listen to you, Lord Husband, se préparait-elle à admettre quand il s'éveillerait et poserait son profond regard sur elle.
Sa main lâcha enfin la sienne pour s'enfoncer dans le sable quand elle prit appui près de son épaule. Elle se pencha alors au-dessus de lui, ses cheveux libres retombant en cascade autour de leurs visages pour les enfermer dans une bulle intime et privée et elle posa l'autre main contre sa joue. Son pouce effleura sa pommette, descendant vers la naissance de sa barbe et elle inspira profondément.
« — Open your eyes. »
Il fallait qu'il ouvre les yeux à son tour. Ils étaient seuls sur cette plage et elle ne pouvait l'y abandonner, Rhaenys ne fuyait pas même dans les temps difficiles. Et quelle tempête allaient-ils affronter désormais ? La mer serait-elle calme dans ce nouveau voyage ? Allaient-ils voler quelques années ou vivaient-ils à nouveau dans un but précis ? Seul le temps le leur dirait. Seul le temps leur permettrait de savoir ce qui se préparait dans le monde qui les entourait.
« — Corlys? »
Sa main abandonna son visage pour descendre sur sa poitrine, pour sentir à travers les modestes vêtements des Fidèles de Trios, son cœur battre et sa poitrine s'élever au rythme de sa respiration, pour s'assurer qu'il vivait.
« — At least, you breath. Come back to me, now. »
by CrimsonTulip
Invité
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THE WATER IS FINE
〖 ft. @Rhaenys Targaryen 〗
Lamarck; Terres de la Couronne, Année 875
Les rayons du soleil levant caressaient le ciel et la mer lentement. Marée Haute avait toujours été un endroit formidable d’où regarder les vagues avaient toujours été très agréable. Corlys de la maison Velaryon avait aimé ce château et son confort, celui qu’il avait toujours voulu offrir à son épouse et leurs enfants avant que tout ne parte en fumée – littéralement –. Laena, Laenor et Rhaenys avaient péri de façon si injuste, un sort auquel l’homme, en vieillissant, avait eu le temps de penser et qu’il avait énormément ressassé. Marée Haute avait été laissé à l’abandon des vagues et de ses fantômes, ceux que l’ancien Régent ne supportait de voir sans se souvenir de combien sa vie avait été agréable avant le décès tragique de la reine Aemma. Ou est-ce que cela avait été avant la mort de Jaehaerys ? Corlys ne savait exactement le dire.
Ses yeux sombres s’ouvrirent sur un regard qu’il connaissait. Autour de lui, les mots se mêlaient, prophétiques et mystérieux, couvert par le son de la voix de Rhaenys. Sa chère et tendre Rhaenys, pensa-t-il en essayant de s’habituer à la lumière grandissante du jour qui se levait. Si Corlys avait été un homme à femme, se plaisant à observer leurs courbes, son cœur n’avait jamais été pris que par la prince Targaryenne qu’il avait épousé quand ils étaient encre jeune. Il l’avait vu être féroce et tendre, loyale et précautionneuse, courageuse et brave, mais aussi tempétueuse que les orages qui agitaient les mers, et tout ceci avait contribué à l’amour que le Sea Snake avait éprouvé pour son épouse.
Comment pouvait-elle se tenir là, avec lui, sa précieuse Rhaenys ? Il l’avait pleuré si longuement, s’abandonnant à un désespoir immense. Ils avaient vécu une vie remplie et pourtant, il lui avait semblait injuste de continuer à exister quand sa belle n’était plus. Corlys n’avait pas vécu longtemps après sa mort, quatre années tout au plus, assez pour voir ses petites filles se marier avant de s’endormir sans jamais se réveiller. Les quatre-vingt-trois années de sa vie avaient été intense, mais rien n’avait été meilleur que de vivre auprès de la femme qui se tenait au-dessus de lui, ses cheveux d’argent les gardant des yeux du monde extérieur. Où étaient-ils ? Quand étaient-ils ? Car une chose était certaine, ceci n’était pas le monde du Dieu de la Mer.
❝⎯ Rhaenys. ❞ Prononça-t-il tout bas comme le vent qui caressait les vagues en haute-mer.
L’ancien Lord des Marées leva sa main lentement, retraçant le contour de la mâchoire de sa princesse qui aurait tant dû être reine, laissant ses doigts courir sur sa joue, sur son cou avant de reposer sa grande main sur la sienne. Rhaenys vivait dans cette existence avec lui, le soulagement fut immense.
❝⎯ Where are we? Home? How did you find your way back to me, my tempestuous princess? ❞
Il y avait une tendresse évidente dans ses mots, ceux qu’il marmonnait par le passé dans son sommeil troublé de fantômes. Corlys étira un instant son membre, pressant ensuite sa main dans le dos de son épouse. Se redressant grâce au second qu’il appuya sur le sable, gardant Rhaenys tout prêt de lui, comme si elle pouvait disparaître à nouveau, s’envoler sur le dos de son dragon pour ne jamais lui revenir. Jamais il n’avait eu peur de Meleys pourtant. Le Sea Snake avait toujours connu sa femme sur le dos de son dragon, chevauchant avec toute la liberté qui la caractérisait, autant qu’elle le laissait prendre la mer quand elle l’appelait ardemment. Ils étaient faits d’eau et de sel, de feu et de sang, pourtant, ils avaient toujours su se comprendre. Peut-être était-ce pour cela que le Lord des Marées avait laissé Rhaenys partir quand elle avait décidé de voler pour le Repos-des-Freux. Don’t go, I have a bad feeling about this, avait-il presque imploré, mais on ne retenait pas un dragon et la Reine Rouge s’était envolée dans les cieux, planant de ses larges ailes .
❝⎯ I can’t say if I’m pleased to breath again, but I’m more than happy to see your face again. ❞
Cela en tout cas, était une réalité concrète et alors que sa main caressait lentement le dos de la Targaryenne, Corlys observa autour de lui avec une curiosité certaine. Il reconnaissait ces pierres, ce sables et ce pic que la mer recouvrait quand la marée haute venait. Ils avaient vécu ici, élevé leurs enfants sur ces plages, marché longuement en silence, Marée Haute avait été un paradis que le marin avait rempli de trésor pour son épouse et il se demandait si ses descendants avaient trouvé la force et les finances pour le remettre en état. Ceci, ils le découvriraient bien assez tôt, le plus important restait la valyrienne pour laquelle son palpitant s’agitait dans sa poitrine.
❝⎯ Are you well enough to stand? ❞
Ses yeux sombres s’ouvrirent sur un regard qu’il connaissait. Autour de lui, les mots se mêlaient, prophétiques et mystérieux, couvert par le son de la voix de Rhaenys. Sa chère et tendre Rhaenys, pensa-t-il en essayant de s’habituer à la lumière grandissante du jour qui se levait. Si Corlys avait été un homme à femme, se plaisant à observer leurs courbes, son cœur n’avait jamais été pris que par la prince Targaryenne qu’il avait épousé quand ils étaient encre jeune. Il l’avait vu être féroce et tendre, loyale et précautionneuse, courageuse et brave, mais aussi tempétueuse que les orages qui agitaient les mers, et tout ceci avait contribué à l’amour que le Sea Snake avait éprouvé pour son épouse.
Comment pouvait-elle se tenir là, avec lui, sa précieuse Rhaenys ? Il l’avait pleuré si longuement, s’abandonnant à un désespoir immense. Ils avaient vécu une vie remplie et pourtant, il lui avait semblait injuste de continuer à exister quand sa belle n’était plus. Corlys n’avait pas vécu longtemps après sa mort, quatre années tout au plus, assez pour voir ses petites filles se marier avant de s’endormir sans jamais se réveiller. Les quatre-vingt-trois années de sa vie avaient été intense, mais rien n’avait été meilleur que de vivre auprès de la femme qui se tenait au-dessus de lui, ses cheveux d’argent les gardant des yeux du monde extérieur. Où étaient-ils ? Quand étaient-ils ? Car une chose était certaine, ceci n’était pas le monde du Dieu de la Mer.
❝⎯ Rhaenys. ❞ Prononça-t-il tout bas comme le vent qui caressait les vagues en haute-mer.
L’ancien Lord des Marées leva sa main lentement, retraçant le contour de la mâchoire de sa princesse qui aurait tant dû être reine, laissant ses doigts courir sur sa joue, sur son cou avant de reposer sa grande main sur la sienne. Rhaenys vivait dans cette existence avec lui, le soulagement fut immense.
❝⎯ Where are we? Home? How did you find your way back to me, my tempestuous princess? ❞
Il y avait une tendresse évidente dans ses mots, ceux qu’il marmonnait par le passé dans son sommeil troublé de fantômes. Corlys étira un instant son membre, pressant ensuite sa main dans le dos de son épouse. Se redressant grâce au second qu’il appuya sur le sable, gardant Rhaenys tout prêt de lui, comme si elle pouvait disparaître à nouveau, s’envoler sur le dos de son dragon pour ne jamais lui revenir. Jamais il n’avait eu peur de Meleys pourtant. Le Sea Snake avait toujours connu sa femme sur le dos de son dragon, chevauchant avec toute la liberté qui la caractérisait, autant qu’elle le laissait prendre la mer quand elle l’appelait ardemment. Ils étaient faits d’eau et de sel, de feu et de sang, pourtant, ils avaient toujours su se comprendre. Peut-être était-ce pour cela que le Lord des Marées avait laissé Rhaenys partir quand elle avait décidé de voler pour le Repos-des-Freux. Don’t go, I have a bad feeling about this, avait-il presque imploré, mais on ne retenait pas un dragon et la Reine Rouge s’était envolée dans les cieux, planant de ses larges ailes .
❝⎯ I can’t say if I’m pleased to breath again, but I’m more than happy to see your face again. ❞
Cela en tout cas, était une réalité concrète et alors que sa main caressait lentement le dos de la Targaryenne, Corlys observa autour de lui avec une curiosité certaine. Il reconnaissait ces pierres, ce sables et ce pic que la mer recouvrait quand la marée haute venait. Ils avaient vécu ici, élevé leurs enfants sur ces plages, marché longuement en silence, Marée Haute avait été un paradis que le marin avait rempli de trésor pour son épouse et il se demandait si ses descendants avaient trouvé la force et les finances pour le remettre en état. Ceci, ils le découvriraient bien assez tôt, le plus important restait la valyrienne pour laquelle son palpitant s’agitait dans sa poitrine.
❝⎯ Are you well enough to stand? ❞
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Pseudo : CrimsonTulip
Pronom irl : Elle
Messages : 10
Date d'inscription : 28/06/2024
Allégeance : Maison Velaryon
Triggers : ...
the water is fine
ft. @Corlys Velaryon
Two lovers wander down to the shore Hand in hand the evening before The day that their hands will be joined She enters and swims with the foam He bids her come out and come home But deeper and colder she goes
— the water is fine, chloe ament
Il fallait que son époux s'éveille, elle ne pouvait rester seule sur cette plage. Il fallait qu'il ouvre les yeux, qu'il la rejoigne. Il respirait et c'était là une lueur d'espoir. Les siècles s'étaient écoulés, combien exactement, elle ne saurait le dire mais le temps avait marqué ce monde et eux, ils n'auraient pas dû s'y trouver à nouveau mais voici qu'elle s'était éveillée et que Corlys s'apprêtait à faire de même. Il leur faudrait trouver la raison à tout cela, il leur faudrait décider de l'avenir mais ils avaient le temps. D'abord l'éveil, la compréhension et ensuite, la suite, l'avenir.
Enfin il ouvrit les yeux, son Serpent de Mer, et elle garda sa main contre sa poitrine qui s'élevait et s'abaissait au rythme de son souffle. Elle eut un sourire alors quand il souffla tout bas son prénom comme le chant des vagues qui s'en allaient et venaient, s'évaporant un quelques instants dans le vent. Sa tête se pencha, caressant sa main qui traçait ses traits avec lenteur et douceur. Il avait vécu après elle. Combien de temps ? Qu'avait-il vu ? Elle le lui demanderait, un jour, mais pas tout de suite. Là, elle s'éveillait, elle respirait, elle vivait et le reste attendrait.
« — Near High Tide. »
Elle répondit à la première partie de sa question, la seconde semblait plus complexe et même elle n'était pas certaine d'en avoir la réponse, incertaine de la manière dont ils avaient fini par revenir en ce monde. Plus incertaine encore des raisons.
La tendresse et la douceur des gestes du Velaryon ne lui rappelait que trop bien qu'il l'avait perdu mais pas elle, pour elle, il se tenait encore à ses côtés peu avant qu'elle ne parte pour Repos-des-Freux, là où il n'avait pas voulu qu'elle aille et il avait eu raison. You were right, elle songeait mais elle n'osait le dire. Pas tout de suite, pas immédiatement. Rhaenys lui laissa la liberté de se redresser mais la main qu'il pressait dans son dos la maintenait contre lui, contre la chaleur de son corps tout juste revenu du monde des morts, de l'au-delà qu'elle se trouvait incapable à décrire. Le néant, peut-être.
« — I do not understand the mean of this either. I have welcomed Morghul and the Stranger like old friends and now, you and I breath again. We walk this earth again, to what end? »
La mort ne lui avait pas ramené ses enfants, Laena et Laenor, la vie ne le ferait pas non plus. Elle peinait à croire que cela soit possible. Mais l'impossible, à cet instant, semblait possible. Un rugissement attira son regard, elle leva les yeux vers le ciel et là-haut, loin dans les nuages, elle distingua une créature de feu et de sang qu'elle avait connu toute sa vie. Elle l'observa un moment, elle sut qu'il était sauvage car son vol était libre et non pas celui qu'on attendait d'une bête montée. Alors ils vivaient encore, ils vivaient libres et indomptés.
Sa tête se retourna vers Corlys et elle hocha la tête de haut en bas pour se redresser. Elle étira ses membres à son tour car ses jambes restaient engourdies et avec son aide, elle fut debout dans le sable, sa main dans la sienne, l'autre contre son épaule pour lui servir de soutient.
« — Shall we go home once more? »
Son regard se porta sur le château au loin, perché sur les hauteurs de quelques rochers et elle se demandait s'il était encore habité aujourd'hui, quand elle ignorait même que l'endroit avait été le théâtre d'un pillage si peu de temps après son décès. Elle lâcha sa main, ses doigts et enroula son bras autour du sien pour commencer à marcher vers leur but, ses bottes qui avait appartenues aux Fidèles de Trios s'enfonçant profondément dans le sable.
« — Tell me, Corlys, what happened as we walk. I want to hear it, just once. »
Ce qui était arrivé après sa mort, il lui fallait savoir juste une fois. Elle voulait savoir si tout cela avait eu un véritable but, si cela avait fallu le coup de se battre. Qui avait hérité de Lamarck ? Qu'était-il advenu de leurs petits-enfants ? Il fallait qu'elle l'apprenne à un moment ou un autre et elle ne voulait pas se torturer l'esprit avec cela. Tel un bandage qu'on arrachait d'un coup sec sur une place, elle voulait savoir pour ne plus jamais se le demander et ne plus jamais en parler à nouveau.
Enfin il ouvrit les yeux, son Serpent de Mer, et elle garda sa main contre sa poitrine qui s'élevait et s'abaissait au rythme de son souffle. Elle eut un sourire alors quand il souffla tout bas son prénom comme le chant des vagues qui s'en allaient et venaient, s'évaporant un quelques instants dans le vent. Sa tête se pencha, caressant sa main qui traçait ses traits avec lenteur et douceur. Il avait vécu après elle. Combien de temps ? Qu'avait-il vu ? Elle le lui demanderait, un jour, mais pas tout de suite. Là, elle s'éveillait, elle respirait, elle vivait et le reste attendrait.
« — Near High Tide. »
Elle répondit à la première partie de sa question, la seconde semblait plus complexe et même elle n'était pas certaine d'en avoir la réponse, incertaine de la manière dont ils avaient fini par revenir en ce monde. Plus incertaine encore des raisons.
La tendresse et la douceur des gestes du Velaryon ne lui rappelait que trop bien qu'il l'avait perdu mais pas elle, pour elle, il se tenait encore à ses côtés peu avant qu'elle ne parte pour Repos-des-Freux, là où il n'avait pas voulu qu'elle aille et il avait eu raison. You were right, elle songeait mais elle n'osait le dire. Pas tout de suite, pas immédiatement. Rhaenys lui laissa la liberté de se redresser mais la main qu'il pressait dans son dos la maintenait contre lui, contre la chaleur de son corps tout juste revenu du monde des morts, de l'au-delà qu'elle se trouvait incapable à décrire. Le néant, peut-être.
« — I do not understand the mean of this either. I have welcomed Morghul and the Stranger like old friends and now, you and I breath again. We walk this earth again, to what end? »
La mort ne lui avait pas ramené ses enfants, Laena et Laenor, la vie ne le ferait pas non plus. Elle peinait à croire que cela soit possible. Mais l'impossible, à cet instant, semblait possible. Un rugissement attira son regard, elle leva les yeux vers le ciel et là-haut, loin dans les nuages, elle distingua une créature de feu et de sang qu'elle avait connu toute sa vie. Elle l'observa un moment, elle sut qu'il était sauvage car son vol était libre et non pas celui qu'on attendait d'une bête montée. Alors ils vivaient encore, ils vivaient libres et indomptés.
Sa tête se retourna vers Corlys et elle hocha la tête de haut en bas pour se redresser. Elle étira ses membres à son tour car ses jambes restaient engourdies et avec son aide, elle fut debout dans le sable, sa main dans la sienne, l'autre contre son épaule pour lui servir de soutient.
« — Shall we go home once more? »
Son regard se porta sur le château au loin, perché sur les hauteurs de quelques rochers et elle se demandait s'il était encore habité aujourd'hui, quand elle ignorait même que l'endroit avait été le théâtre d'un pillage si peu de temps après son décès. Elle lâcha sa main, ses doigts et enroula son bras autour du sien pour commencer à marcher vers leur but, ses bottes qui avait appartenues aux Fidèles de Trios s'enfonçant profondément dans le sable.
« — Tell me, Corlys, what happened as we walk. I want to hear it, just once. »
Ce qui était arrivé après sa mort, il lui fallait savoir juste une fois. Elle voulait savoir si tout cela avait eu un véritable but, si cela avait fallu le coup de se battre. Qui avait hérité de Lamarck ? Qu'était-il advenu de leurs petits-enfants ? Il fallait qu'elle l'apprenne à un moment ou un autre et elle ne voulait pas se torturer l'esprit avec cela. Tel un bandage qu'on arrachait d'un coup sec sur une place, elle voulait savoir pour ne plus jamais se le demander et ne plus jamais en parler à nouveau.
by CrimsonTulip
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THE WATER IS FINE
〖 ft. @Rhaenys Targaryen 〗
Lamarck; Terres de la Couronne, Année 875
Par le passé, son épouse avait été un refuge dans lequel Corlys avait aimé se perdre avant de reprendre la mer, celle qui l’appelait toujours depuis sa plus tendre enfance, celle-là même qu’il avait parcouru sans relâche et sans peur, pour réunir les trésors qui illumineraient les beaux yeux de Rhaenys Targaryen. Peu après la mort de cette dernière, Baela l’avait trouvé, elle avait trouvé tant de mots justes, et prononcé tant de vérité à son si jeune âge que le marin eut pensé qu’il n’avait toujours pas traité sa femme comme il l’aurait dû. N’avait-il pas pensé pendant longtemps que sa Reine qui ne Fut Jamais avait été le plus beau joyau d’une couronne ?
Quand il sentit la douceur de son épiderme sous ses doigts usés par les cordages, le Serpent de Mer sentit son souffle se couper pour une seconde. Il était de retour réellement, son épouse aussi et pour un instant, cela était tout ce qui comptait, que tout ceci ne dura que quelques heures ou plusieurs décennies. Oh, qu’il rêvait de dire à son épouse que tout ce qu’il avait vu après elle, qu’il n’avait jamais cessé de l’aimé, que le Serpent de Mer avait porté son nom et son visage sur sa proue, qu’elle n’avait jamais été oublié parce que personne ne pouvait oublier la princesse Rhaenys Targaryen, cela semblait être une folie que son époux n’aurait point acceptée.
❝⎯ High Tide… I wonder if the ruins still stand there. ❞
Le simple nom de la forteresse aux tuiles d’argent fit monter un voile d’angoisse et de tristesse dans les yeux de cet homme qui s’était toujours montré si fort dans toutes les épreuves. Il s’était tenu droit à la mort de Laena, à celle de Laenor. Seule Rhaenys avait pu le briser un peu quand elle avait disparu pour toujours sans que ses restes ne lui soit jamais rendu et après cela, le Seigneur des Marées avait vécu une vie de perte, de deuil et de compromis pour faire revenir une paix dont tous avaient besoin, surtout le tout jeune Aegon III qui avait trop vu et trop souffert en ce bas monde. Pauvre garçon, c’était à lui que Corlys avait pensé ce soir-là en s’endormant sous ses couettes. Poor Aegon, avait-il pensé avant que sa vie ne le quitte.
❝⎯ I did too, when my time came. It was a peaceful death in my bed for which I’m very grateful. ❞
Dans sa jeunesse, l’ancien régent avait toujours souhaité mourir en mer, dans une immense bataille navale qui durerait cent jours et cent nuits, si différemment de ses prédécesseurs et de leurs enfants. Dans son vieil âge, il n’avait aspiré qu’à la paix et au calme, loin des batailles qui les avaient traumatisés et qui leur avaient tant pris à tous sans se soucier de leurs souhaits, moins encore de leur fortune. Sa main caressa lentement la joue de Rhaenys puis ses cheveux d’argents et ses yeux semblaient à nouveau brillés d’un éclat qu’ils avaient perdu par le passé. Il ne serait plus jamais assez ambitieux pour mettre leur sang sur le trône, pour voir son épouse prendre la couronne qui lui avait toujours été dû. Il aspirait à vivre pleinement, à ce qu’ils vivent plaînement.
❝⎯ Maybe there is no end, I do not think this is our time. Maybe we are here to do what we please. Politic isn’t for us anymore. ❞
Qui conseilleraient-ils de toute façon ? Leur reine n’était plus, peut-être que les Targaryen ne siégeaient même plus sur le Trône de Fer. Peut-être s’étaient-ils éteints avec le petit Aegon. Peut-être était-ce pour le mieux. Les dragonniers valyriens n’avaient jamais réellement eu leurs places sur le continent. Ils étaient trop exceptionnels, trop similaires à des dieux pour être parfaitement accepté et se fondre dans le paysage. Quand il y pensait, Corlys pensa qu’il ne voulait rien d’autre que cela pourtant, se fondre avec le monde et ne faire plus qu’un avec lui. Il se demanda si son propre nom avait perduré. Y avait-il eu d’autres petits marins à la peau brune, écorchée par le soleil ? Prenaient-ils le large encore ? Que restait-il de la maison Velaryon d’antan qu’il avait laissé à son fils Alyn ?
❝⎯ Oh Rhaenys, you do not know. ❞
Quand il repensait à la bataille du Gosier, son ventre se noua très fort. Il avait tant apprécié Jacaerys, lui qui avait porté sa maison sur ses épaules de jeune garçon, grandissant trop vite. Marée Haute n’avait pas survécu à cet affrontement, Port-d’Épices non plus et bien moins encore les milliers de morts que les pillages avaient entraîné. Pendant un instant, l’ancien lord eut besoin de serrer les doigts de Rhaenys des siens, se rassurant de sa présence, lui qui avait souvent parlé au fantôme de sa princesse Targaryenne lorsqu’il se croyait seul, l’implorant de lui montrer la voie à suivre pour traverser cette difficile traversée qu’avait été les dernières années de sa vie.
Finalement, lorsqu’ils se levèrent, Corlys tendit son bras à la valyrienne qu’il avait épousé et ils marchèrent tranquillement comme ils avaient dû le faire des milliers de fois vers les chemins sinueux et qui avaient, fut un temps, été si magnifiques. Personne n’avait plus jamais entretenu ni rien reconstruit de leur vie, de leur présent et cette pensée questionna le marin. Sa Maison était-elle tombée ? Avaient-ils réellement manqué d’argent ?
❝⎯ Come on let’s go, I’ll tell you everything about our home and why we won’t live there anymore. ❞
Et à ces mots, ils remontèrent lentement les marches qui menaient à leur ancienne demeure, contant la façon dont il était devenu main, la fuite des petits Targaryen, la mort héroïque de Jacaerys et combien il avait regretté sa mort. Corlys mentionna les pillages et la destruction de leur foyer, combien il n’avait pas eu le cœur d’y remettre les pieds après cela car il lui toujours semblé que les fantômes de ceux qu’il avait aimé le hantait à présent. Il mentionna Rhaenyra et son règne catastrophique, Aegon l’Usurpateur et la façon dont ce dernier avait mis fin à la vie de leur reine, celle dont ils l’avaient empoisonné en guise de vengeance. Le lord parlait en geste, se perdait parfois, lui semblait-il, quand il mentionnait les Loup de l’Hiver, le décès du petit Joffrey ou encore Alyn et Addam. Il y avait tant et tant de choses à dire et point assez de temps, il parla du petit Aegon III mis sur le trône et de combien il avait été brisé par les pertes, particulièrement celle de sa mère. Et enfin, le Velaryon mentionna leurs deux petites-filles avec une tendresse qu’il n’avait jamais eu pour elles devant son épouse. De leur fougueuse Baela, il mentionna les frasques et si les autres régents n’étaient pas en accord avec tout ceci, le marin avait souvent rit de ses aventures rocambolesques. De leur douce Rhaena, il mentionna la douceur et sa gentillesse immense, de combien elle l’avait assisté jusqu’à sa mort et juste ainsi, ils arrivèrent devant Marée Haute et ses terribles décombres.
❝⎯ Well, it’s still on the floor and broken. And I guess it will stay like this forever now. ❞
Quand il sentit la douceur de son épiderme sous ses doigts usés par les cordages, le Serpent de Mer sentit son souffle se couper pour une seconde. Il était de retour réellement, son épouse aussi et pour un instant, cela était tout ce qui comptait, que tout ceci ne dura que quelques heures ou plusieurs décennies. Oh, qu’il rêvait de dire à son épouse que tout ce qu’il avait vu après elle, qu’il n’avait jamais cessé de l’aimé, que le Serpent de Mer avait porté son nom et son visage sur sa proue, qu’elle n’avait jamais été oublié parce que personne ne pouvait oublier la princesse Rhaenys Targaryen, cela semblait être une folie que son époux n’aurait point acceptée.
❝⎯ High Tide… I wonder if the ruins still stand there. ❞
Le simple nom de la forteresse aux tuiles d’argent fit monter un voile d’angoisse et de tristesse dans les yeux de cet homme qui s’était toujours montré si fort dans toutes les épreuves. Il s’était tenu droit à la mort de Laena, à celle de Laenor. Seule Rhaenys avait pu le briser un peu quand elle avait disparu pour toujours sans que ses restes ne lui soit jamais rendu et après cela, le Seigneur des Marées avait vécu une vie de perte, de deuil et de compromis pour faire revenir une paix dont tous avaient besoin, surtout le tout jeune Aegon III qui avait trop vu et trop souffert en ce bas monde. Pauvre garçon, c’était à lui que Corlys avait pensé ce soir-là en s’endormant sous ses couettes. Poor Aegon, avait-il pensé avant que sa vie ne le quitte.
❝⎯ I did too, when my time came. It was a peaceful death in my bed for which I’m very grateful. ❞
Dans sa jeunesse, l’ancien régent avait toujours souhaité mourir en mer, dans une immense bataille navale qui durerait cent jours et cent nuits, si différemment de ses prédécesseurs et de leurs enfants. Dans son vieil âge, il n’avait aspiré qu’à la paix et au calme, loin des batailles qui les avaient traumatisés et qui leur avaient tant pris à tous sans se soucier de leurs souhaits, moins encore de leur fortune. Sa main caressa lentement la joue de Rhaenys puis ses cheveux d’argents et ses yeux semblaient à nouveau brillés d’un éclat qu’ils avaient perdu par le passé. Il ne serait plus jamais assez ambitieux pour mettre leur sang sur le trône, pour voir son épouse prendre la couronne qui lui avait toujours été dû. Il aspirait à vivre pleinement, à ce qu’ils vivent plaînement.
❝⎯ Maybe there is no end, I do not think this is our time. Maybe we are here to do what we please. Politic isn’t for us anymore. ❞
Qui conseilleraient-ils de toute façon ? Leur reine n’était plus, peut-être que les Targaryen ne siégeaient même plus sur le Trône de Fer. Peut-être s’étaient-ils éteints avec le petit Aegon. Peut-être était-ce pour le mieux. Les dragonniers valyriens n’avaient jamais réellement eu leurs places sur le continent. Ils étaient trop exceptionnels, trop similaires à des dieux pour être parfaitement accepté et se fondre dans le paysage. Quand il y pensait, Corlys pensa qu’il ne voulait rien d’autre que cela pourtant, se fondre avec le monde et ne faire plus qu’un avec lui. Il se demanda si son propre nom avait perduré. Y avait-il eu d’autres petits marins à la peau brune, écorchée par le soleil ? Prenaient-ils le large encore ? Que restait-il de la maison Velaryon d’antan qu’il avait laissé à son fils Alyn ?
❝⎯ Oh Rhaenys, you do not know. ❞
Quand il repensait à la bataille du Gosier, son ventre se noua très fort. Il avait tant apprécié Jacaerys, lui qui avait porté sa maison sur ses épaules de jeune garçon, grandissant trop vite. Marée Haute n’avait pas survécu à cet affrontement, Port-d’Épices non plus et bien moins encore les milliers de morts que les pillages avaient entraîné. Pendant un instant, l’ancien lord eut besoin de serrer les doigts de Rhaenys des siens, se rassurant de sa présence, lui qui avait souvent parlé au fantôme de sa princesse Targaryenne lorsqu’il se croyait seul, l’implorant de lui montrer la voie à suivre pour traverser cette difficile traversée qu’avait été les dernières années de sa vie.
Finalement, lorsqu’ils se levèrent, Corlys tendit son bras à la valyrienne qu’il avait épousé et ils marchèrent tranquillement comme ils avaient dû le faire des milliers de fois vers les chemins sinueux et qui avaient, fut un temps, été si magnifiques. Personne n’avait plus jamais entretenu ni rien reconstruit de leur vie, de leur présent et cette pensée questionna le marin. Sa Maison était-elle tombée ? Avaient-ils réellement manqué d’argent ?
❝⎯ Come on let’s go, I’ll tell you everything about our home and why we won’t live there anymore. ❞
Et à ces mots, ils remontèrent lentement les marches qui menaient à leur ancienne demeure, contant la façon dont il était devenu main, la fuite des petits Targaryen, la mort héroïque de Jacaerys et combien il avait regretté sa mort. Corlys mentionna les pillages et la destruction de leur foyer, combien il n’avait pas eu le cœur d’y remettre les pieds après cela car il lui toujours semblé que les fantômes de ceux qu’il avait aimé le hantait à présent. Il mentionna Rhaenyra et son règne catastrophique, Aegon l’Usurpateur et la façon dont ce dernier avait mis fin à la vie de leur reine, celle dont ils l’avaient empoisonné en guise de vengeance. Le lord parlait en geste, se perdait parfois, lui semblait-il, quand il mentionnait les Loup de l’Hiver, le décès du petit Joffrey ou encore Alyn et Addam. Il y avait tant et tant de choses à dire et point assez de temps, il parla du petit Aegon III mis sur le trône et de combien il avait été brisé par les pertes, particulièrement celle de sa mère. Et enfin, le Velaryon mentionna leurs deux petites-filles avec une tendresse qu’il n’avait jamais eu pour elles devant son épouse. De leur fougueuse Baela, il mentionna les frasques et si les autres régents n’étaient pas en accord avec tout ceci, le marin avait souvent rit de ses aventures rocambolesques. De leur douce Rhaena, il mentionna la douceur et sa gentillesse immense, de combien elle l’avait assisté jusqu’à sa mort et juste ainsi, ils arrivèrent devant Marée Haute et ses terribles décombres.
❝⎯ Well, it’s still on the floor and broken. And I guess it will stay like this forever now. ❞