i don't resemble the stars enough
They used to tell me I wasn't smart enough Said I'll never make, I don't resemble the stars enough Man, I'm just tryna get my heart to pump Gave me all every time, guess my all wasn't enough They said I talk too much, they talk enough Told me I should change, but never said what I should change it to
Le dragon s’était posé et Antoinette l’avait vu avant même qu’il ne le fasse. Elle l’avait vu par la fenêtre, la créature sombre aux écailles veinées de orange et elle était sublime. Elle avait vu Naghul, la créature du prince Daeron ainsi que Sunset et Sunrise, deux beaux dragons mais nul ne l’avait fasciné comme celle-ci. Ce n’était pas son cavalier, ce n’était pas le dragon en lui-même mais les motifs sur ses écailles qu’elle admirait. Elle se tourna vers les affaires qu’elle emmenait avec elle dans le Val, celles qui attendaient depuis quelques jours la venue du prince Targaryen et elle se dépêcha, s’agita dans sa chambre pour attraper quelques crayons et des parchemins qu’elle ajouta dans son sac. Il lui faudrait dessiner ce dragon, changer ses couleurs en une robe somptueuse. Ou devrait-elle changer les couleurs ? Il lui faudrait y réfléchir, elle avait le temps durant son vol vers le Val. L’idée de monter sur un dragon l’excitait, elle en était effrayée autant qu’elle avait hâte de connaître cette expérience.
Avant qu’elle n’aille à la rencontre du prince Maegor, il lui fallait cependant prévenir Aliénor de son départ. Alors, laissant son sac dans ses chambres pour le moment, elle la quitta et gravit les marches de la Grand-Tour jusqu’aux appartements de sa jumelle. Elle frappa mais aucune réponse. Elle frappa encore mais toujours rien. Alors elle ouvrit la porte mais l’endroit était vide et son estomac se noua. Il était encore tôt mais elle n’allait pas partir sans prévenir sa douce Ali. Il n’y avait qu’à elle qu’elle avait parlé de ce voyage, elle ne pouvait pas partir sans prévenir quiconque.
Antoinette referma la porte, songeant que sa sœur avait peut-être passé la nuit avec son époux. Cela arrivait, après tout, qu’elle ne la trouve pas au petit matin pour apprendre qu’elle avait partagé son lit avec Trystan. Elle n’y pensait pas davantage, c’était une chose normal entre époux et qu’importe combien la cadette des jumelles Corbray jalousait son aînée de quelques minutes, elle ne pouvait lui reprocher de faire son devoir. Elle ignorait cette douleur dans sa poitrine, celle qui s’accentuait davantage quand elle songeait que le suzerain de ces terres, celui-là même qui possédait son cœur sans le savoir, avait passé ces dernières lunes le plus loin possible d’elle.
Après toutes ses lettres échangées, ces mots qu’ils avaient couché sur le papier alors qu’ils étaient physiquement loin l’un de l’autre, elle n’imaginait pas qu’elle se sentirait plus loin encore de lui en partageant la même demeure. Elle y avait songé, lorsqu’elle avait quitté Dorne, qu’il serait difficile de ne pas trahir sa jumelle mais cela s’avérait bien plus simple qu’elle ne l’avait imaginé. Cependant, elle souffrait davantage alors qu’elle ne possédait ni pleinement l’attention d’Aliénor ni celle de Trystan. Elle se sentait plus seule que jamais. Elle jalousait Aliénor du temps qu’elle passait avec son époux et elle jalousait chaque personne qui passait plus de temps avec sa jumelle qu’elle ne le faisait.
Alors à l’aube de son départ pour le Val, Antoinette songeait à rentrer ensuite, retourner à Cordial où elle avait grandi et où résidait de merveilleux souvenirs.
Un profond soupire quitta sa poitrine et elle se résigna à prendre le chemin des appartements seigneuriaux mais quand elle arriva devant, qu’elle interrogea sur la présence de sa sœur aux gardes, ils annoncèrent que l’endroit était vide, que Trystan Hightower se trouvait dans son bureau et quand elle demanda pour sa sœur, nul ne sut répondre. Elle se dirigea vers la bibliothèque, puis dans les jardins et elle était introuvable. Alors elle se rendit aux écuries, mais ici non plus, aucune trace d’Aliénor jusqu’à ce qu’on lui dise qu’elle était partie chevaucher à l’aube ce matin.
Maudits chevaux, songeait la Corbray qui ne partageait pas l’affection de sa jumelle pour ces bêtes. Il semblait qu’elle passait plus de temps avec eux qu’elle n’en passait avec elle. Pourtant, il lui fallait dire à quelqu'un qu'elle s'en allait. Il lui fallait prévenir au moins le seigneur de ces lieux si elle ne pouvait voir sa sœur. Maegor Targaryen n'attendrait pas des heures pour elle, il n'attendrait même pas longtemps dès l'instant où il se présenterait pour venir la récupérer et l'emmener loin d'ici. Alors elle reprit sa course, elle se mit à courir vers le sommet de la Grand-Tour et le bureau de Trystan. Il l'évitait, ils se côtoyait peu alors elle ne lui avait rien dit à propos de ce voyage et elle songeait qu'Aliénor devait lui en avoir parlé de la manière des plus innocentes car aux yeux de sa jumelle, son époux et sa sœur étaient des étrangers l'un pour l'autre. Elle ignorait tout de ce qui les unissait. Ou alors, peut-être pour cette raison précise, elle ne lui avait rien dit ? Antoinette ne pouvait savoir.
Arrivée devant les portes du bureau, la jeune Toni s'arrêta, elle observa les gardes devant l'entrée et leur adressa un sourire, poli et courtois tandis qu'elle inspirait profondément. Elle remit ses cheveux en place, reprit son souffle et hocha la tête à l'adresse de l'un des gardes pour lui faire savoir qu'elle était présentable. Alors celui-ci ouvrit la porte et l'annonça à Trystan de la Maison Hightower. Elle entra alors, le trouvant en présence de sa mère et alors, elle fit une légère révérence. La vieille femme l'observa un instant, se releva de la chaise dans laquelle elle était assise et ses mains pressèrent doucement son chignon blond pour s'assurer qu'il était correct avant qu'elle ne sourit à son fils, et seulement à lui.
« — Take a look at these reports and by the Seven, please, think of a loathsome task you can entrust your sister with. The maids doesn't know what to do with Ceryse anymore, she isn't helping them. »
La voix de Dyanna était tendre envers son fils et quand elle se tourna vers Antoinette, elle fut bien plus froide et distante.
« — Lady Antoinette. »
Antoinette n'avait rien contre elle mais la mère du suzerain semblait conserver une certaine distance avec elle, une qu'elle n'avait pas avec Aliénor. La Hightower les observa un instant, tandis qu'elle s'éloignait puis elle quitta la pièce, laissant la Corbray avec son amant d'autrefois. Quand la porte fut refermée, la brune l'observa puis se tourna à nouveau vers le blond, un petit sourire aux lèvres, sa poitrine se soulevant lourdement au rythme de son souffle alors qu'elle le reprenait encore après sa course.
« — I'm sorry, I hope I didn't interrupt something important. »
Son regard chercha le sien, ses yeux aussi bleus que l'océan profond et qui la fuyaient si souvent depuis son arrivée. Elle joint ses mains devant elle, triturant doucement ses doigts tandis qu'elle baissait un peu la tête.
« — I was looking for my sister but it seems she has left Oldtown to ride in the forrest. »
Ses lèvres se pressèrent l'une contre l'autre et elle releva les yeux mais à peine la tête, l'observant discrètement, le suivant de ses iris hypnotisés par sa présence alors que son cœur bondissait dans sa poitrine et chaque fois, il bondissait un peu plus douloureusement car elle se souvenait que Trystan était plus loin d'elle qu'il ne l'avait jamais été auparavant, depuis leur rencontre.
« — I wanted to say goodbye to her. Will you tell her for me, please? And assure her I'll send letters? »
by CrimsonTulip