As usual

Dès lors qu'Alysanne présentait un plan ou une volonté, il n'était guère rare de voir son fils accepter ses desseins, comme fou d'un espoir d'être remarqué par celle-ci, sans se poser davantage de questions. Enfin, des questions, il s'en posait, évidemment, et il n'était pas rare de voir Osmund aller en contradiction avec les souhaits de sa mère. Mais il avait appris une chose avec le temps : Alysanne gagnait toujours. Dans leurs batailles, dans leurs débats, il n'était pas rare de le voir baisser les armes aux profits de la reine, qui, quelque part, avait instauré une soumission de la part de son fils, sans même le réaliser, tout simplement car il avait espoir d'attiser l'amour d'une mère, amour qu'elle ne lui avait guère offert autrement qu'en l'incluant dans ses plus sordides plans pour conserver le pouvoir.

Des plans qu'il craignait chaque fois un peu plus, notamment lorsqu'il avait réalisé l'inévitable guère dans laquelle elle les poussait chaque fois un peu plus, contre Visenya Targaryen. Alors quand Alysanne lui avait expressément demandé de se rendre à Castral Roc, accompagné de deux soldats supposés faire office de garde rapprochée, Osmund n'eut pas même le coeur à lui demander pourquoi. Voilà des semaines qu'elle ne lui accordait pas d'attention, depuis que le dernier projet d'épousailles sur lequel Alysanne avait travaillé était tombé à l'eau. Il aurait aimé qu'Alysanne voit en lui plus qu'un simple jeu de pouvoir. Du moins c'était la manière dont il percevait qu'elle voyait son fils.

Le voyage se passa sans encombre, et lorsqu'Osmund et ses deux molosses arrivèrent, ils ne mirent plus très longtemps pour atteindre la forteresse de Castral Roc. On lui avait fait demander une entrevue avec Jocasta Lannister, dont il ignorait la teneur. Tout était indiqué dans une missive encore scellée qu'il avait gardée en main, dont on ne lui avait guère plus évoqué de mot. Mais il n'était pas stupide. Il avait lu le soulagement dans les yeux de la Reine, et elle ne le regardait plus comme si elle était en attente de quelque chose. Elle lui avait très probablement trouvé épouse à marier.

Les deux hommes qui lui servaient de compagnie s'en allèrent vaquer un peu plus loin tandis que le jeune Osmund s'installa sur un banc, pour patienter après la Lady n'arrive. En attendant, Osmund se surprit à flâner et à rêvasser. L'endroit était plutôt agréable, et il se surprenait sans mal à se dire qu'ici, dans ce qui ressemblait à un havre de paix si l'on comparait à la Porte des Dieux, dont le nom n'avait que ça de paisible et presque paradisiaque.
Mais, interrompant des rêveries dont il ignorait combien de temps elles durèrent, la présence de la Lady qui se râclait la gorge suffit à le ramener à la raison, et à le faire se lever.
«Milady» dit-il, dans une révérence des plus polies. «I was sent by my mother, Queen of Gods' gate, to come and give you this missive.» il lui tendit le bras, au bout duquel se trouvait toujours la lettre sous sceau. Osmund faisait preuve de politesse, et montrait qu'il était ici pour affaire, bien qu'il fusse supposé ignorer la teneur de celles-ci. Contrairement à ce que son esprit eut accepté de divaguer, il n'était point sur place pour congés ou songeries.