Intrigue n°3

Visenya Targaryen avait pris son temps pour conquérir les Sept Couronnes. Si le Bief avait ployé le genou, les autres régions ne s'étaient pas prononcées totalement pour ou contre le règne de Targaryen, profitant de cet avantage pour nouer les alliances qui l'intéressaient particulièrement. Cependant, prendre le pacifisme de Visenya pour de l'inaction serait une erreur. Pire encore : la provoquer en la pensant en position de faiblesse reviendrait à se maudire. Pourtant, cette pensée ne sembla pas effleurer Argilac Durrandon lorsqu'il envoya une lettre à Peyredragon, à l'attention de la reine dragon.

La lettre fut accueillie avec toute l'attention qu'elle méritait, et la réponse fut d'autant soignée. La reine jugea qu'il fut futile de répondre à de tels mots écrits avec si peu de poésie, lorsqu'elle avait la capacité de pouvoir écrire l'histoire d'actions mémorables. Ainsi, quelques semaines passèrent, sans qu'aucune nouvelle de Visenya Targaryen n'arriva à Accalmie... jusqu'à ce que Visenya elle-même fut aperçue, montant Moonstranger. La nuit s'était abattue depuis quelques heures sur le royaume lorsque les flammes illuminèrent la forteresse, quand les griffes et pattes de la dragonne se plantèrent dans la pierre et firent s'effondrer des murs. S'il fallut uniquement quelques minutes au Durrandon pour écrire les mots qui attisèrent la colère de Visenya, il ne lui fallut guère plus pour réduire une partie d'Accalmie et faire verser le feu et le sang au même moment.

Entre le ralliement de Jocasta Lannister à Visenya Targaryen, convaincant une partie de son territoire de soutenir les prétentions de la Targaryen, la défaite des Grell et de Hoster Frey à Harrenhal et le Bief qui ploya le genou rapidement face à elle, Visenya gagnait de plus en plus de terrain au sein des Sept Couronnes, les faveurs à son encontre grandissant au fur et à mesure des jours. Le Val, en partie contrôlé par son fils, Maegor Targaryen, lui garantissait que les forces armées de la région ne viendraient pas la contrer dans l'immédiat.

Dans les Terres de la Couronne aussi, elle gagnait de la popularité auprès du peuple. Entre les multiples taxes et l'instabilité du trône, une seule reine assez forte pour les unir était l'option qui leur semblait la plus préférable. Pourtant, au sein de la capitale, le peuple se divisait encore entre la Targaryen et trois membres de la royauté décider à unir les forces des huit souverains sous une seule et même bannière. D’une part, les reines jumelles Alysanne et Alarra Fléaufort s’opposaient à Visenya et avaient rallié les Terres de l’Ouest, Dorne et les Îles de Fer à leur cause en s’efforçant de préparer une armée à combattre les dragons et leurs cavaliers grâce à l’aide de Doran Noirmont et Nymeria I Martell. Elle avait obtenu le soutien de de trois autres souverains Sarella Mouton, Daven Morrigen et Roger Vanbois ainsi que des Volmark sur ordres des Greyjoy. De l’autre, le roi Colin Crane qui n’avait déclaré son allégeance à aucun camp bien qu’on le disait roi du Bief. Les souverains proposèrent alors un vote parmi les nobles du royaume pour savoir qui des Fléaufort ou des Crane prendraient enfin place sur le trône des Sept Couronnes pour apporter la paix et la stabilité au sein du royaume, afin d’agir face aux figures du passé qui demandaient titre et pouvoir.

Mais quels chances leur restaient-ils vraiment, face à l'ombre de Moonstranger et de sa dragonnière ?